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Ex in the City

Page 6

by Wendy Markham


  Mais on n’est pas dans un film, il est là en face de moi et je ne sais vraiment pas ce qui l’attire en moi. Il a l’air tellement normal, il est beau, il a un superjob. Ça ne m’est encore jamais arrivé d’attirer quelqu’un de normal. Will est acteur, il est beau lui aussi, mais il n’a pas de fossettes et il n’est pas normal. Demandez à Kate ou à Raphaël. Quand je sortais avec Will, ils passaient leur temps à dresser la liste de tous ses défauts au premier plan desquels figuraient son narcissisme, son égoïsme et son infidélité chronique. Enfin, ils n’avaient pas de preuves de ce dernier défaut, mais ils le suspectaient fortement de me tromper à tour de bras. Pour terminer, ils étaient tous deux persuadés que c’était un homo refoulé. Kate parce que pour elle, tous les mecs qui portent des cols roulés noirs, qui se parfument à l’eau de Cologne et qui sont dans le milieu du spectacle sont gays, Raphaël, parce qu’il est persuadé qu’un homosexuel refoulé se cache dans chaque hétéro. Je me creuse la cervelle pour trouver quelque chose d’intelligent à dire à ce Jack si canon et si normal qui tombe du ciel.

  — Et donc, tu m’as vue de loin et tu as eu envie de venir me parler ?

  Je sais, ne dites rien, c’est minable, mais j’en suis à mon troisième cocktail et c’est tout ce que j’ai trouvé. Et cela aurait pu être tellement pire !

  Il ne répond pas directement, il a l’air gêné et se balance d’un pied sur l’autre. J’ai dû dire une connerie. Vous voyez, quand je vous disais que ça aurait pu être pire, ça y est, je l’ai fait !

  — Oui, j’avais envie de faire ta connaissance, dit-il en regardant son verre.

  — Ah.

  Jack me tend alors la main et m’invite à danser. Les lumières sur la piste sont moins fortes, c’est une vieille chanson des Cure. Plus tard, je lui présente mes copines, Latisha mitraille l’assistance avec mon appareil photo, on boit encore, on fume dans le froid. Ou plutôt, je fume et il m’accompagne. Jusqu’à présent, je croyais qu’il n’y avait que deux sortes d’hommes à New York, les fumeurs et ceux qui pensent que le tabac devrait être interdit. Jack n’est ni l’un ni l’autre. Il est non fumeur mais il est tolérant. Il m’accompagne dehors quand j’ai envie de fumer, pour rester avec moi. Il met sa veste sur mes épaules pour que je ne souffre pas du froid, me prend le briquet des mains pour allumer lui-même ma cigarette. Je ris avec lui comme je n’ai pas ri depuis bien longtemps, surtout quand il se met à chanter à tue-tête une chanson de Billy Joël que le D.J. vient de mettre. Il fait le pitre et j’adore ça, peu importe qu’il ait une voix de canard. Will a une jolie voix, mais c’est un con. Contrairement à Will, qui n’a jamais apprécié mon sens de l’humour, Jack a l’air de bien s’amuser avec moi. Il danse superbien, ce qui est rare de nos jours ; certains hommes n’ont pas le sens du rythme, d’autres vous secouent comme un prunier. Dans les bras de Jack, je me sens bien. Nos corps et nos pas sont parfaitement accordés, nous sommes naturels, ce qui n’est pas du tout le cas de Merry. Au moment où le D.J. met Santa Baby, de Madonna, elle se lance sur la piste et se trémousse avec un air inspiré comme si elle était soudain l’incarnation de la chanteuse.

  Ne jamais, j’ai bien dit jamais, danser seule en boîte au milieu de la piste même si vous adorez la chanson qui passe.

  Brenda qui nous rejoint au bar dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

  — Je n’aimerais pas être à sa place demain matin quand elle se souviendra de cet épisode.

  — Je pense qu’elle va passer la journée au lit en position fœtale à tenter d’oublier ses exploits et sa migraine, dis-je à mon tour.

  — Tu plaisantes ! coupe Jack, très sérieux, demain matin à la première heure, elle va sûrement guetter le réveil de la marmotte !

  Brenda et moi éclatons de rire pendant que Jack commande une nouvelle tournée.

  — Que penses-tu de lui ? me glisse Brenda.

  — Je le connais à peine !

  Rien qu’au ton de Brenda, je sens qu’elle a une bonne impression sur Jack.

  Et lui aussi semble apprécier mes amies. Il a une réaction sympa quand Latisha insiste pour nous prendre en photo tous les deux. Il passe alors son bras autour de mes épaules et sourit. On dirait de vieux amis. Ou un couple. Il a l’air de connaître une foule de gens dans la boîte, il me présente à tous ceux que nous croisons. C'est trop beau pour être vrai. Où est le hic ?

  Parce qu’il y en a sûrement un quelque part ! C'est toujours comme ça, les mecs vous lâchent toujours à un moment ou à un autre.

  Les gens commencent à partir, Brenda regarde sa montre en disant qu’elle va se faire tuer par Paulie. Je n’ai pas envie de m’en aller, pas encore, pas déjà.

  Je suis à la fois complètement soûle et au comble du bonheur. Accoudée au bar avec Jack, nous refaisons le monde. C'est alors que le D.J. met ce disque de U2 que j’adore, With or Without You. Jack me prend dans ses bras et m’embrasse. Je lui rends son baiser. Plus rien n’a d’importance. Brenda et sa montre, la musique, le bar. Il n’y a plus que lui et moi. Nous flottons dans l’espace au Space. Devant tous nos collègues et même mon patron.

  Quand nous nous détachons l’un de l’autre, mes copines sont parties.

  Oups…

  Il ne reste presque plus personne, et le D.J. remballe ses disques.

  — Tu habites où ? me demande Jack en se dirigeant vers le vestiaire.

  — East Village, et toi ?

  — Brooklyn. On va prendre un taxi.

  Vers quelle destination ? La sienne ou la mienne ? Dans l’immédiat, j’ai une préoccupation plus urgente. Je cherche mon ticket de vestiaire en vain, je tâtonne dans mon sac avec l’aide de Jack, ce qui nous fait partir dans une crise de fou rire incontrôlable. La demoiselle du vestiaire nous regarde d’un air glacial. Elle a envie d’aller se coucher. Je finis par lui décrire mon manteau qu’elle me tend enfin. Nous nous retrouvons dans le froid glacial, ce qui me ramène brutalement à la réalité. Je n’ai plus du tout envie de rire. Je suis sortie devant tout le monde avec un de mes collègues et nous partons ensemble. Il doit être persuadé que nous allons passer la nuit ensemble. Il faut que j’insiste pour que nous prenions chacun un taxi, comme ça il va comprendre que je ne compte pas coucher avec lui. J’ai promis à Buckley que je ne suivrai plus les types que je ne connais pas. Je lui ai promis. Enfin, je crois. Après tout, je n’ai pas à le lui dire.

  Non, arrête tout de suite, Tracey !

  Coucher avec quelqu’un que tu es sûre de ne jamais revoir, c’est une chose. D’accord, ce n’est pas génial, mais passons. Par contre, coucher avec un collègue que tu viens à peine de rencontrer… C'est hors de question !

  C'est l’ultime interdiction : passer pour une fille facile.

  Je fume une cigarette alors que Jack tente d’arrêter un taxi, il y en a peu et ils sont tous pris, si bien que lorsque, enfin, une voiture jaune s’arrête devant nous, je n’ai pas le cœur à le planter au beau milieu de la rue. Ce serait pire que tout, une fille facile doublée d’une garce.

  Je rigole toute seule.

  — Pourquoi ris-tu ?

  — Quoi ?

  — Tu viens de rire.

  — Non, pas du tout.

  Il a l’air gêné. Je lui souris. Enfin, j’espère que je souris, j’ai très peur qu’un nouveau gloussement incontrôlé m’échappe de nouveau. Je tente de reprendre mes esprits très dilués dans les vapeurs d’alcool. Nous nous glissons côte à côte sur le siège arrière. Un déodorant fruité n’arrive pas à masquer l’odeur de moisi. Je donne mon adresse au chauffeur.

  — Vous me déposerez ensuite à Brooklyn, dit Jack.

  Il n’envisage donc pas de dormir chez moi. Déception ou soulagement, je ne sais pas ce qui domine en moi. Nous nous dirigeons vers la Neuvième Avenue, mon regard accroche la plaque du chauffeur, je lis « Ishmael Ishtar », je me demande lequel est le prénom et lequel est le nom. Et puis j’oublie tout, Jack me prend dans ses bras et m’embrasse. Je plane.

  A l’avant, le chauffeur parle dans sa radio dans une langue que je ne comprends
pas. J’oublie en quelques secondes les bonnes résolutions que j’avais prises auparavant. Nous arrivons beaucoup trop vite à mon goût devant chez moi. Jack ouvre la porte, et nous sortons tous les deux. Dans mon oreille il murmure :

  — Je peux venir avec toi ?

  — Tu viens de dire à Ishmael que tu allais à Brooklyn !

  — Euh…

  Je lui montre le chauffeur.

  — Oh, je lui donnerai un gros pourboire.

  Il m’embrasse de nouveau de la façon la plus sensuelle qui soit. Il y a comme ça des moments qui sont décisifs pour le reste de votre vie. C'est le cas.

  Que va-t-il se passer si je dis oui ?

  Et si je dis non ?

  Comment savoir ?

  Je respire profondément et je prends ma décision.

  5

  Lundi matin, option profil bas. Je porte à dessein une robe bleu marine à rayures, deux tailles trop grandes, pas de maquillage et je me cache derrière des lunettes noires. Le temps est pourri, avec des nuages bas et un ciel gris, mais je n’y prête pas attention. Tout ce que je souhaite c’est de passer inaperçue. Alors que je me faufile dans l’ascenseur, je rêve que je suis devenue transparente. Autour de moi, tout le monde parle de la soirée de samedi. J’ai l’impression qu’ils se donnent des coups de coude et se font des clins d’œil en me regardant. Surtout, ne pas verser dans la parano. D’autant que je n’ai rien fait de mal, j’ai juste un peu flirté… Bon, d’accord, on s’est embrassés toute la soirée, mais cela ne veut pas dire que tout le monde avait les yeux rivés sur nous. J’aurais dû me faire porter pâle. Et si je démissionnais ? Arrivée à mon étage, j’aperçois Lydia assise derrière son bureau décoré d’une guirlande verte et argent. Je baisse la tête en marchant vite.

  — Bonjour, Tracey, me dit-elle comme si de rien n’était avant de se replonger dans son journal.

  Si elle m’a reconnue aussi facilement, c’est que mon déguisement ne vaut pas tripette. De toute façon, il faut que j’enlève mes lunettes de soleil. Coup de chance, il est encore tôt, le bureau est désert. C'est un de ces lendemains de week-end où la température s’est mise à baisser et où les gens ont du mal à sortir de leur couette. Je frissonne en me dirigeant vers la kitchenette, déserte elle aussi, et je me prépare un café. D’habitude, je le bois avec du lait écrémé et une sucrette, mais cette fois, je n’ai pas le temps de verser le lait que j’entends des pas approcher, je me précipite vers la porte opposée pour sortir de la cuisine en renversant le liquide brûlant sur ma main. Bon sang ! Je dois arrêter ce cinéma ! C'est complètement ridicule ! Je ne vais pas me cacher ainsi toute la journée. Mais qu’est-ce qui m’a pris de me conduire de la sorte samedi soir ? J’ai fait tout ce qu’il ne fallait pas faire ! Arrivée à mon bureau, je pose le café devant moi et je respire profondément. Je tremble de la tête aux pieds, ce n’est pas à cause de la température, c’est l’angoisse, je sens que je vais avoir une nouvelle crise de panique !

  Dans ces cas-là, il n’y a qu’une chose à faire, s’occuper. J’ouvre mon ordinateur pour consulter mes e-mails. J’en ai reçu un paquet. L'un d’eux est signé Buckley, il veut que nous déjeunions ensemble aujourd’hui. Il y en a un autre de Kate qui veut tout savoir de la soirée de samedi, un de mon frère Joey et de sa femme Sara, qui m’envoient des blagues vieilles comme le monde, mais comme ils découvrent le net, c’est très nouveau pour eux.

  — Et alors ? Comment s’est terminée la soirée de samedi ? susurre la voix de Latisha dans mon oreille.

  — Chut ! dis-je en faisant de grands signes de la main au risque de renverser mon café de nouveau.

  — Tiens, je t’ai rapporté ton appareil photo, je m’en suis occupée car samedi soir, c’était le cadet de tes soucis. J’ai veillé sur lui comme une mère.

  — Merci. Je ne m’étais même pas aperçue que je l’avais laissé derrière moi. Dis-moi, Latisha, pourquoi n’as-tu pas veillé aussi sur moi ? Vous êtes parties sans un mot, vous m’avez carrément abandonnée.

  — Nous ne t’avons pas abandonnée, comme tu dis ! s’exclame Brenda que je n’avais pas vue arriver. Nous t’avons prévenu que nous partions, trois fois au moins, mais tu ne nous écoutais pas. Tu étais trop occupée à embrasser ce type.

  J’ai soudain honte. Mes deux amies me regardent en silence. Latisha reprend la parole.

  — Alors, raconte, tu es allée chez lui ?

  — Non ! dis-je sur un ton outragé comme si une telle pensée ne m’avait jamais traversé l’esprit. Vous me prenez pour une fille facile ?

  Elles se dévisagent en silence. Apparemment, oui.

  — Vous étiez complètement scotchés, tous les deux, poursuit Brenda. J’étais assez surprise de vous voir comme ça.

  Je me sens mal, quelle humiliation de m’être ainsi donnée en spectacle.

  — Mon Dieu ! Croyez-vous que d’autres ont pu nous voir ?

  Yvonne me donne le coup de grâce. Tout en mâchant son chewing-gum, elle dit :

  — Ma chérie, il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir !

  Son « ma chérie » est dit sur un tel ton de sarcasme que je me liquéfie encore davantage. Je cache mon visage entre mes mains, ressentant une bouffée de panique. J’essaie de prendre sur moi pour éviter une crise. Brenda me tapote le dos en disant :

  — Prends les choses du bon côté, c’est un type bien. Tu lui as donné ton numéro de téléphone ?

  — Non.

  — Et pourquoi, non ? demande Latisha, interloquée.

  Je réponds rapidement et à mi-voix :

  — Parce qu’il ne me l’a pas demandé…

  Encore une petite couche d’humiliation devant les copines.

  — ... De toute façon je ne veux pas qu’il m’appelle, je ne souhaite qu’une chose, c’est tout oublier.

  — Pourquoi ? demande Brenda, je te dis que c’est un type bien.

  — C'est un bon coup aussi, apparemment, ajoute Latisha.

  — Et il a un beau cul, chérie, conclut Yvonne.

  Le détail n’a, semble-t-il, pas échappé à Yvonne qui, à l’âge de ma grand-mère, parle et jure comme un charretier.

  — Salut, boss, dit Mike qui passe la tête dans mon bureau.

  Il aperçoit mes collègues et les salue à leur tour d’un sonore :

  — Bonjour, mesdames.

  Elles le saluent en retour et disparaissent comme une volée de moineaux. Je suis seule avec lui.

  — J’ai vu que tu as fait la connaissance de mon colocataire.

  — Mmm ? dis-je vaguement en priant le ciel pour que Mike soit parti assez tôt pour ne pas avoir été témoin de ma conduite avec Jack.

  — Ce qui est marrant, c’est qu’il ne savait pas que tu travaillais pour moi.

  — Mmm.

  Eh, attendez une minute. Qu’est-ce qu’il vient de dire là ?

  Je lève les yeux vers Mike, grimace en cherchant mes mots, et tout ce que je trouve, c’est un piteux :

  — De qui parles-tu ?

  — De mon colocataire, Jack.

  Merde, merde et re-merde !

  — Jack est ton colocataire ?

  Je suis sûre qu’il me mène en bateau.

  — Oui.

  Mais non, ce n’est pas une blague. Nous venons de franchir un nouveau palier dans l’horreur. Décidément, j’ai tout faux.

  — Tu es en train de me dire que, euh, Jack, enfin le garçon que j’ai rencontré samedi soir, est, euh, ton colocataire ?

  — Oui.

  — Mais je ne savais même pas que tu avais un colocataire !

  Si, je le savais, puisque Dianne me l’avait dit, mais je n’aurais jamais pu faire le rapprochement. A ce moment-là, j’aurais été bien soulagée que Mike dise que tout cela n’est pas vrai, qu’il se moque de moi. Mais non, pas d’espoir de ce côté. Il a vraiment un colocataire et ce colocataire s’appelle Jack.

  — Que penses-tu de lui ?

  — Jack ?

  On dirait une interview, comme s’il me mettait un micro sous le nez pour une émission débile :
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br />   « Et alors, chère petite mademoiselle, donnez-nous vos impressions sur Jack. »

  « Mon cher Mike, pour être honnête, je dois avouer qu’il a de très belles fesses. »

  — Il est très sympa.

  Merci, mon Dieu ! Je n’ai pas couché avec lui samedi ! J’ai au moins évité cette honte ! Pourtant, j’en avais envie. Je me revois dans la rue en bas de chez moi, serrée contre lui. Je n’avais qu’une envie, lui proposer de monter. Mais j’ai fait appel à tout ce qui restait de lucidité en moi pour repousser la tentation. Je l’ai embrassé une dernière fois et je suis rentrée chez moi. Cela tient du miracle ! Je dois ma détermination à une intervention divine. Merci, mon Dieu !

  — Jack est très sympa, c’est le meilleur, approuve Mike sérieusement.

  « T’as raison, dis-je en moi-même, c’est le meilleur. » Grâce à Dieu, décidément très présent, le téléphone sur mon bureau se met à sonner, ce qui interrompt une conversation qui pourrait très vite devenir gênante pour moi.

  — C'est peut-être Dianne, dit Mike avec espoir.

  Ce n’est sûrement pas elle, puisque je vois bien que l’appel m’est destiné. C'est sans doute Buckley qui veut savoir où nous nous retrouvons pour le déjeuner. Ou alors c’est Kate, ou Raphaël, car je leur ai laissé des tas de messages hier. Je me sentais tellement mal en réalisant que je m’étais jetée sur un inconnu à la soirée de Noël de ma boîte, et devant tout le monde ! J’ai traîné toute la journée du dimanche au lit devant la télé, en mangeant n’importe quoi pourvu que ce soit sucré et en me lamentant parce que j’avais froid.

  J’ai connu des jours meilleurs.

  — Tracey Spadolini, dis-je en décrochant.

  J’ai pris ma voix la plus professionnelle, pour impressionner Mike, bien que je sache que les appels arrivant sur cette ligne concernent rarement le boulot. Mais cela ne regarde que moi, après tout.

  — Salut, dit une voix.

  Une voix mâle. Qui n’appartient ni à Buckley, ni à Raphaël. Je fais un signe à Mike pour qu’il comprenne que ce n’est pas Dianne. Il disparaît dans son bureau.

 

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