Les refuges de pierre
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Un homme un peu plus âgé que Jondalar s’approcha du groupe qui entourait Ayla. Bien qu’elle le trouvât assez négligé – des cheveux blonds malpropres assombris par la graisse, des vêtements sales, déchirés –, il fut accueilli par des sourires, notamment chez les jeunes hommes. Il portait sur l’épaule une outre fabriquée avec une panse d’animal pleine d’un liquide qui la déformait.
A voir sa taille, Ayla devina que c’était une panse de cheval : elle n’avait pas la forme distinctive d’une outre obtenue avec l’estomac à plusieurs poches d’un ruminant. A son odeur, elle sut que le récipient ne contenait pas de l’eau. Cela lui rappelait la bouza de Talut, boisson fermentée que le chef du Camp du Lion fabriquait avec de la sève de bouleau et d’autres ingrédients qu’il préférait garder secrets mais qui incluaient des grains d’une sorte ou d’une autre.
Un jeune homme qui serrait Ayla de près depuis un moment le salua en s’exclamant :
— Laramar ! Tu nous apportes de ton barma ?
Jondalar se réjouit que le nouveau venu détournât l’attention de ce jeune homme. Il ne le connaissait pas mais avait appris qu’il s’appelait Charezal. Nouveau membre de la Neuvième Caverne et provenant d’un groupe de Zelandonii assez éloigné, il semblait fort jeune. Il n’avait probablement pas encore connu sa première femme-donii quand je suis parti, pensa Jondalar, et il tourne autour d’Ayla comme un moustique.
— Oui. J’ai tenu à apporter ma contribution à la fête de bienvenue organisée pour cette jeune femme, dit Laramar en souriant à Ayla.
Son sourire semblait faux, ce qui réveilla en elle la sensibilité du Clan. Elle prêta une plus grande attention au langage du corps de Laramar et en conclut bientôt qu’on ne pouvait lui accorder sa confiance.
— Une contribution ? fit une des femmes avec une pointe de sarcasme.
Ayla croyait savoir qu’elle s’appelait Salova et qu’elle était la compagne de Rushemar, l’un des deux hommes qu’elle considérait comme les seconds de Joharran, l’équivalent de ce que Grod était pour Brun dans le Clan. Les chefs avaient besoin de personnes sur qui ils pouvaient compter.
— J’ai pensé que c’était la moindre des choses, déclara Laramar. Ce n’est pas souvent qu’une Caverne accueille un hôte venu d’aussi loin.
Comme il soulevait l’outre de son épaule et se tournait pour la poser sur une table proche, Ayla entendit la femme marmonner :
— Et encore moins souvent que Laramar apporte sa contribution à quoi que ce soit. Je me demande ce qu’il cherche.
Ayla se dit qu’elle n’était donc pas la seule à se méfier de lui, et cela piqua sa curiosité. Des Zelandonii se pressaient déjà autour de lui, une coupe à la main, mais il se fit un devoir d’accorder la priorité à Ayla et à Jondalar.
— Le voyageur de retour et la femme qu’il a ramenée doivent boire les premiers, fit-il valoir.
— Ils ne peuvent pas refuser un tel honneur, murmura Salova.
Le commentaire ironique était à peine audible et Ayla se demanda si d’autres l’avaient entendu. En tout cas, c’était vrai : ils ne pouvaient refuser. Ayla regarda Jondalar, qui jeta l’eau de sa coupe et adressa à l’homme un signe de tête. Ayla vida la sienne en s’approchant de Laramar avec son compagnon.
— Merci, dit Jondalar avec un sourire qu’Ayla trouva aussi hypocrite que celui du propriétaire de l’outre. Tout le monde sait que ton barma est le meilleur. As-tu fait la connaissance d’Ayla ?
— En même temps que les autres, mais je n’ai pas été vraiment présenté.
— Ayla des Mamutoï, voici Laramar de la Neuvième Caverne des Zelandonii. Personne ne fait de meilleur barma, c’est vrai.
Ayla trouva les présentations assez sommaires mais l’homme sourit du compliment. Elle remit sa coupe à Jondalar pour libérer ses deux mains, qu’elle tendit vers Laramar.
— Au nom de la Grande Terre Mère, je te salue, Laramar de la Neuvième Caverne des Zelandonii.
— Et je te souhaite la bienvenue, répondit-il, lui prenant les deux mains mais ne les gardant que brièvement dans les siennes, comme s’il était embarrassé. Plutôt que des paroles, je vais t’offrir ceci en guise de bienvenue.
Laramar entreprit de déboucher son outre. Il retira d’abord un morceau d’intestin imperméable d’un ajutage[1] fabriqué avec une vertèbre d’aurochs. On avait taillé le pourtour de l’os tubulaire pour lui donner une forme ronde puis creusé une cannelure dans la paroi extérieure. On l’avait ensuite inséré dans une ouverture naturelle de la panse, on avait noué une corde autour de la membrane le recouvrant, de façon à la faire entrer dans la cannelure. Laramar défit ensuite le bouchon, une mince lanière de cuir nouée plusieurs fois à une extrémité afin d’être assez grosse pour obstruer le trou central. Il était plus facile de verser le liquide en le faisant passer par le trou naturel, au centre du fragment de colonne vertébrale.
Ayla avait récupéré sa coupe et la tendit. Laramar la remplit plus qu’à moitié et servit aussi Jondalar. Ayla but une gorgée.
— C’est bon, apprécia-t-elle. Quand je vivais chez les Mamutoï, Talut, le chef, préparait une boisson semblable avec de la sève de bouleau, des grains et d’autres ingrédients, mais je dois reconnaître que celle-ci est meilleure.
Laramar parcourut des yeux le groupe avec un sourire suffisant.
— Avec quoi la fais-tu ? lui demanda Ayla.
— Je n’y mets pas toujours la même chose, ça dépend de ce que j’ai sous la main, répondit-il d’un ton évasif. Essaie de deviner ce qu’il y a en plus de la sève et des grains.
Elle goûta de nouveau, mais il était difficile de reconnaître les ingrédients une fois qu’ils étaient fermentés.
— Des grains, oui, de la sève de bouleau ou d’un autre arbre... Peut-être des fruits, aussi, et autre chose, de sucré.
— Tu as un palais sensible, fit Laramar, impressionné. Dans celle-ci, j’ai effectivement mis des fruits, des pommes restées sur un arbre après une gelée, ce qui les a rendues un peu plus sucrées, mais le goût sucré que tu sens, c’est du miel.
— Bien sûr ! Maintenant que tu le dis !
— Je n’ai pas toujours de miel, mais quand j’en mets, le barma est meilleur et plus fort.
Son sourire était cette fois sincère : rares étaient ceux avec qui il pouvait discuter de la fabrication de son breuvage.
La plupart des gens avaient une activité dans laquelle ils développaient leurs capacités. Laramar savait qu’il faisait le barma mieux que personne ; c’était son domaine d’excellence, l’unique chose qu’il réussissait bien, mais il avait l’impression que peu de Zelandonii reconnaissaient ses mérites.
Beaucoup de fruits fermentaient naturellement, parfois sur la plante grimpante ou l’arbre mêmes, et les animaux qui les mangeaient en étaient affectés. Si beaucoup de Zelandonii fabriquaient des boissons fermentées, au moins de temps à autre, le breuvage tournait souvent à l’aigre. On citait Marthona pour son excellent vin mais beaucoup n’y voyaient qu’une activité mineure, et là n’était pas son seul talent.
On pouvait compter sur Laramar pour faire une boisson fermentée qui devenait de l’alcool, et non pas du vinaigre. Pour lui, cela n’était pas une activité mineure : elle requérait du savoir-faire, mais la plupart des Zelandonii ne s’intéressaient qu’au résultat. De plus, il en consommait beaucoup lui-même et était souvent trop « malade » le matin pour aller chasser ou participer à des activités en commun généralement déplaisantes mais nécessaires.
Peu après qu’il eut servi son barma aux invités d’honneur, une femme apparut près de lui. Un bambin s’accrochait à sa jambe mais elle ne semblait pas s’en soucier, et elle tendit la coupe qu’elle tenait à la main. Une grimace de mécontentement déforma brièvement les traits de Laramar mais il garda une expression neutre en remplissant le récipient.
— Tu ne la présentes pas à ta compagne ? grogna-t-elle, adressant la question à Laramar mais regardant Ayla.
— Ayla, voici ma compagne, Tremeda, et celui qui se
colle à elle, c’est son plus jeune fils, dit Laramar. Réponse plus que sommaire et quelque peu réticente, pensa Ayla.
— Tremeda, voici Ayla des... Mamutoï.
— Au nom de la Mère, je te salue, Tremeda... commença Ayla, qui posa sa coupe pour avoir les deux mains libres.
— Bienvenue, Ayla, répondit Tremeda, qui n’abandonna même pas sa coupe pour les salutations rituelles.
Deux autres enfants l’entouraient mais leurs vêtements étaient si sales, si déchirés qu’il était difficile d’y repérer les petites différences qui, Ayla l’avait observé, distinguaient les habits des filles de ceux des garçons. Tremeda elle-même n’était pas plus soignée. Ayla la soupçonna d’avoir un faible pour le breuvage de son compagnon. L’aîné des enfants – un garçon, estima Ayla – la fixait d’un air renfrogné.
— Pourquoi elle parle drôlement comme ça ? demanda-t-il en levant les yeux vers sa mère. Et pourquoi elle porte des vêtements de garçon ?
— Je n’en sais rien. Pourquoi tu ne lui poses pas la question ? dit Tremeda avant d’avaler le reste de sa coupe.
Ayla remarqua que Laramar semblait furieux, sur le point de frapper le jeune garçon. Avant qu’il en ait eu le temps, elle répondit :
— Si je parle d’une façon différente, c’est parce que je viens de loin et que j’ai grandi chez un peuple qui ne parle pas comme les Zelandonii. Jondalar m’a appris à parler ta langue quand j’étais déjà adulte... Et ces vêtements m’ont été offerts en cadeau aujourd’hui.
L’enfant parut surpris qu’elle lui eût répondu mais n’hésita pas à poser une autre question :
— Pourquoi on t’a donné des vêtements de garçon ?
— Je ne sais pas. C’était peut-être une plaisanterie mais ils me plaisent, ils sont très confortables. Tu ne trouves pas ?
— Sûrement. Je n’en ai jamais eu d’aussi bien.
— Alors, nous pourrons peut-être coudre les mêmes pour toi. Je veux bien essayer, si tu m’aides. Le regard de l’enfant s’éclaira.
— C’est vrai ?
— Oui. Tu veux bien me dire ton nom ?
— Je suis Bologan.
Ayla tendit les deux mains. Bologan semblait stupéfait. Il ne s’attendait pas à des salutations en règle et ne savait pas trop comment se comporter. Il n’avait jamais entendu sa mère ni l’homme de son foyer débiter leurs noms et liens devant quelqu’un. Ayla tendit les bras, prit les deux mains sales de l’enfant dans les siennes.
— Je suis Ayla des Mamutoï, membre du Camp du Lion, commença-t-elle avant de décliner tous ses liens. Comme Bologan ne répondait pas, elle le fit pour lui :
— Au nom de Mut, la Grande Terre Mère, connue aussi sous le nom de Doni, je te salue, Bologan de la Neuvième Caverne des Zelandonii ; fils de Tremeda, Élue de Doni, compagne de Laramar, Fabricant d’un Excellent Barma.
L’étrangère avait parlé comme s’il avait vraiment des noms et des liens dont il pouvait être fier, comme tout le monde. Il regarda sa mère et son compagnon, qui souriaient et semblaient contents de la façon dont on les avait désignés.
Ayla remarqua que Marthona et Salova les avaient rejoints.
— J’aimerais goûter à cet excellent barma, demanda la compagne de Rushamar. Laramar s’empressa de la satisfaire.
— Moi aussi, dit Charezal, se hâtant de formuler sa requête avant les autres Zelandonii qui se pressaient maintenant autour de Laramar en tendant leur coupe.
Ayla remarqua que Tremeda réussissait à se faire de nouveau servir avant de s’éloigner, suivie par ses enfants. Bologan tourna la tête, Ayla lui sourit et fut heureuse de le voir sourire en retour.
— Je crois que tu t’es fait un ami de ce jeune garçon, lui dit Marthona.
— Un jeune garçon plutôt batailleur, ajouta Salova. Tu as vraiment l’intention de lui coudre un vêtement d’hiver ?
— Pourquoi pas ? Je voudrais apprendre comment on fait. J’aurai peut-être un fils un jour. Et je pourrai peut-être en faire un autre pour moi.
— Un autre pour toi ? s’étonna Salova. Tu veux dire que tu vas porter ça ?
— Avec quelques changements. Un haut moins serré, par exemple. Tu n’as jamais essayé ? C’est très confortable. De plus, on me l’a offert en cadeau de bienvenue. Je tiens à montrer combien j’apprécie le geste, conclut Ayla avec une pointe de mépris et de fierté.
Salova écarquilla les yeux en dévisageant l’étrangère que Jondalar avait ramenée et remarqua de nouveau sa curieuse façon de parler. Ce n’est pas une femme dont il faut provoquer la colère, pensa-t-elle. Marona a tenté de la ridiculiser mais c’est Marona qui sera humiliée, finalement. Elle aura envie de rentrer sous terre chaque fois qu’elle verra Ayla porter ce vêtement. Non, je ne voudrais pas provoquer la colère d’Ayla !
— Je suis sûre que Bologan aura besoin de vêtements cet hiver, intervint Marthona, qui n’avait rien manqué de l’échange subtil entre les deux femmes.
Il vaut mieux qu’Ayla commence tout de suite à se faire reconnaître, pensait-elle. Les autres doivent savoir qu’on ne peut pas profiter d’elle facilement. Après tout, elle va s’unir à un homme né et élevé parmi des chefs.
— Il a tout le temps besoin de vêtements, corrigea Salova. Tu l’as déjà vu habillé convenablement ? Si ces enfants ont quelque chose sur le dos, c’est parce que les gens ont pitié d’eux et leur donnent ce dont ils ne veulent plus. Laramar a beau boire beaucoup, il se débrouille toujours pour avoir assez de barma à troquer contre ce qu’il lui faut, notamment pour faire encore du barma, mais jamais assez pour nourrir sa compagne et sa marmaille. Et il n’est jamais là quand il y a quelque chose à faire, répandre de la poudre de roche dans les fosses ou même aller chasser... Tremeda ne vaut pas mieux. Elle aussi est toujours trop « malade » pour participer aux cueillettes ou aux autres activités communes, mais cela ne l’empêche pas de réclamer une part des efforts des autres pour nourrir ses « pauvres enfants affamés ». Qui pourrait refuser ? Ils sont mal habillés, rarement propres et souvent affamés.
A la fin du repas, la fête devint plus animée une fois que le barma de Laramar eut commencé à circuler. Lorsque la nuit tomba, les convives passèrent dans une partie plus proche du centre de l’espace abrité par l’énorme surplomb, et on alluma un grand feu juste sous le bord de la saillie. Même au cour de l’été, la nuit apportait un froid pénétrant qui rappelait les énormes glaciers du Nord.
Le feu projetait sa chaleur sous l’abri, et la pierre réchauffée ajoutait au confort des lieux. Source de chaleur elle aussi, la foule amicale et sans cesse changeante se rassemblait autour du couple récemment arrivé. Ayla rencontra tant de gens que, en dépit de son excellente mémoire, elle n’était pas sûre de se les rappeler tous.
Loup réapparut soudain au moment où Proleva, portant Jaradal à moitié endormi, rejoignait le groupe. L’enfant releva la tête et voulut descendre, à la grande frayeur de sa mère.
— Loup ne lui fera aucun mal, assura Ayla.
— Il est très gentil avec les enfants, ajouta Jondalar. Il a été élevé avec ceux du Camp du Lion, et il se montrait particulièrement protecteur pour un jeune garçon faible et maladif.
La mère encore inquiète se pencha pour laisser l’enfant descendre mais garda un bras autour de lui. Ayla s’approcha, passa un bras autour de Loup, avant tout pour rassurer Proleva.
— Tu veux le toucher, Jaradal ?
Celui-ci acquiesça d’un hochement de tête solennel. Elle lui prit la main, la guida vers la tête de l’animal puis vers son dos.
— Ça chatouille ! s’exclama Jaradal avec un grand sourire.
— Oui, dit Ayla, et ça le chatouille aussi. Il est en train de muer. Il perd ses poils.
— Ça fait mal ? voulut savoir l’enfant.
— Non, mais ça démange. C’est pour cela qu’il aime tellement qu’on le gratte en ce moment.
— Pourquoi il perd ses poils ?
— Parce qu’il fait plus chaud. En hiver, quand il fait froid, les poils poussent pour qu’i
l ait chaud, mais en été il en a trop.
— Pourquoi il met pas un manteau quand il fait froid ? La réponse vint d’une autre source.
— C’est difficile pour les loups de fabriquer des manteaux comme nous, alors la Mère en fabrique un pour chacun d’eux chaque hiver, dit Zelandoni, qui avait rejoint le groupe peu après Proleva. En été, quand il fait chaud, la Mère leur enlève leur manteau. Quand Loup change de fourrure, c’est la façon de Doni de lui enlever son manteau.
Ayla fut déconcertée par la douceur avec laquelle elle s’adressait au bambin et par la tendresse de son regard. Elle se demanda si Zelandoni avait voulu des enfants. Ayla était sûre qu’avec sa connaissance des remèdes la doniate aurait su mettre fin à une grossesse, mais il était plus malaisé de savoir en provoquer une ou éviter une fausse couche. Comment pense-t-elle qu’une nouvelle vie commence ou qu’on peut l’empêcher ? s’interrogea Ayla.
Lorsque Proleva reprit l’enfant dans ses bras pour l’emmener, Loup les suivit mais Ayla le rappela.
— Tu dois retourner chez Marthona, Loup, dit-elle, ajoutant le signe « retour à la maison ».
La maison, pour l’animal, c’était l’endroit où Ayla avait étendu ses fourrures.
Tandis qu’une obscurité froide enveloppait la région au-delà du cercle lumineux du feu, un grand nombre de convives quittèrent le lieu principal de la fête. Certains, en particulier ceux qui avaient de jeunes enfants, se retirèrent chez eux. D’autres, de jeunes couples pour la plupart, mais aussi des gens plus âgés, gagnèrent les endroits sombres pour se livrer à des activités plus intimes, bavardant ou s’enlaçant. Il n’était pas rare, lors de telles fêtes, de partager un partenaire, et tant que tous étaient consentants cela ne donnait lieu à aucun ressentiment.
Cela rappela à Ayla les fêtes pour Honorer la Mère, et si c’était L’honorer que partager Son Don du Plaisir, Elle fut particulièrement honorée ce soir-là. Les Zelandonii ne diffèrent pas des Mamutoï, des Sharamudoï ni des Losadunaï, pensa-t-elle, et même leur langue est identique à celle des Lanzadonii.