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Les refuges de pierre

Page 25

by Jean M. Auel


  — Apprendre à utiliser le tire-fil ne posera pas de problème, je pense, estima Salova. Le fabriquer sera plus difficile.

  — Jondalar a participé à la fabrication de celui-ci. Il a taillé l’outil qui a permis de percer le petit trou, expliqua Ayla.

  — Il faudra quelqu’un d’aussi adroit que lui, souligna Proleva. Je me souviens qu’avant son départ il avait fabriqué des poinçons en silex et quelques forets pour percer les perles. Salova a raison : ce sera difficile de faire un tire-fil comme celui-là, mais je suis sûre que cela en vaut la peine. J’aimerais en essayer un.

  — Je te laisse volontiers celui-ci, dit Ayla. J’en ai deux autres, de différentes dimensions. Je choisis l’un ou l’autre selon ce que je veux coudre.

  — Merci, mais je ne crois pas que j’aurai le temps aujourd’hui, avec tout ce qu’il faut préparer pour la chasse. Joharran pense qu’il y aura une affluence importante à cette Réunion d’Été. (Proleva sourit à Ayla.) A cause de toi. La nouvelle que Jondalar est revenu et a ramené une femme court déjà le long de la Rivière et au-delà. Joharran veut toujours être sûr que nous apportons de quoi nourrir les invités quand nous participons à une fête.

  — Et tout le monde voudra te rencontrer pour voir si les histoires qu’on raconte sont vraies, dit Salova.

  — Le temps que nous arrivions là-bas, elles ne le seront plus, prédit Proleva. Les histoires grossissent toujours...

  — La plupart des gens le savent et n’en croient pas la moitié, observa Marthona. Jondalar et Ayla en étonneront quelques-uns, cette année.

  Proleva remarqua sur le visage de l’ancien chef de la Neuvième Caverne des Zelandonii une expression inhabituelle, un sourire entendu et content de soi. Elle se demanda ce que Marthona savait.

  — Tu viens avec nous au Rocher des Deux Rivières, Marthona ? s’enquit Proleva.

  — Oui. Je voudrais assister à une démonstration de ce « lance-sagaie » dont parlait Jondalar. Si c’est aussi ingénieux que ce tire-fil... (Marthona se rappela sa première expérience avec une pierre à feu, la veille)... et d’autres choses qu’ils ont rapportées, ce devrait être intéressant.

  Joharran ouvrait la marche sur un sentier escarpé qui contournait un rocher proche de la Rivière. Marthona venait derrière. Les yeux sur le dos de son fils aîné, elle était heureuse de savoir que non seulement l’un de ses fils marchait devant elle mais que, pour la première fois depuis des années, son fils Jondalar était derrière elle. Ayla lui emboîtait le pas avec Loup. Des membres de la Neuvième Caverne suivaient mais laissaient un intervalle de quelques pas entre l’animal et eux. D’autres se joignirent au groupe quand ils passèrent devant la Quatorzième Caverne.

  Ils arrivèrent en un lieu situé au bord de la Rivière, entre l’abri de la Quatorzième Caverne, de leur côté, et celui de la Onzième, de l’autre, là où le cours d’eau s’élargissait et bouillonnait autour de quelques rochers. A cet endroit, le lit était peu profond, on pouvait facilement traverser, et la plupart des gens passaient par là pour gagner l’autre rive. Ayla entendit plusieurs personnes l’appeler le Gué.

  Certains de ceux qui portaient des chausses s’assirent pour les ôter. D’autres allaient pieds nus comme Ayla ou ne se souciaient pas de mouiller leurs chausses. Ceux de la Quatorzième Caverne laissèrent Joharran et la Neuvième Caverne traverser les premiers. C’était un geste de courtoisie envers Joharran, puisqu’il était celui qui avait proposé une dernière chasse avant le départ pour la Réunion d’Été et qu’il en prenait le commandement.

  En s’avançant dans l’eau froide, Jondalar se rappela une chose dont il souhaitait parler à son frère.

  — Joharran, attends, cria-t-il.

  Le chef de la Neuvième Caverne s’arrêta, Marthona à ses côtés.

  — Lorsque nous avons accompagné le Camp du Lion à la Réunion d’Été des Mamutoï, nous avons dû traverser une rivière juste avant d’arriver à l’endroit où se tenait la réunion. Ceux du Camp du Loup, qui en étaient les hôtes, avaient entassé dans l’eau des pierres et du gravier afin qu’on puisse y poser le pied et traverser sans se mouiller. J’ai pensé que c’était une bonne idée.

  — La Rivière a un cours rapide. Tu ne penses pas qu’elle entraînerait les pierres ? objecta Joharran.

  — Leur rivière était rapide, elle aussi, et assez profonde pour les esturgeons, les saumons et d’autres poissons. L’eau passait entre les tas de pierres. Quand le lit grossissait, il les emportait, mais les Mamutoï reconstruisaient d’autres tas chaque année. La pêche était bonne près des pierres, au milieu de la rivière.

  — C’est une idée à considérer, jugea Marthona.

  — Et les radeaux ? dit un homme qui les avait rejoints. Les pierres ne les empêcheraient pas de passer ?

  — La plupart du temps, le lit n’est pas assez profond pour les radeaux, répondit Joharran. Il faut les porter pour passer le Gué, de toute façon.

  En écoutant la discussion, Ayla remarqua que l’eau était assez claire pour laisser distinguer les pierres du fond et, parfois, un poisson. Puis elle se rendit compte que le milieu de la rivière offrait une vue unique de la région. Regardant devant elle, vers le sud, elle découvrit sur la rive gauche une falaise creusée d’abris qui devait être leur destination, et un peu au-delà, un cours d’eau se jetant dans la Rivière. De l’autre côté de l’affluent commençait une ligne de parois à pic qui longeaient la rivière principale et en épousaient une courbe. Ayla se retourna, examina l’autre côté. En aval, vers le nord, elle aperçut d’autres hautes falaises et l’énorme abri de la Neuvième Caverne, sur la rive droite, au sortir d’un coude.

  Joharran repartit, menant la longue file qui se dirigeait vers la Troisième Caverne des Zelandonii. Ayla remarqua que plusieurs personnes les attendaient et leur faisaient signe. Elle reconnut parmi elles Kareja et le Zelandoni de la Onzième Caverne. La file s’allongea encore quand elles les rejoignirent. En approchant de la falaise qui se dressait devant eux, Ayla eut une meilleure vue de l’immense paroi rocheuse, l’une des plus spectaculaires de la vallée de la Rivière.

  Elle avait été façonnée par ces mêmes forces naturelles qui avaient créé les abris rocheux de la région, avec deux et parfois trois niveaux de terrasses. A mi-hauteur de la paroi, un surplomb de plus de trois cents pieds de long s’avançait devant une ouverture abritée. C’était le niveau principal de la Troisième Caverne, là où l’on avait regroupé la plupart des habitations. La terrasse constituait une voûte protectrice pour l’abri qui se trouvait en dessous et était elle-même protégée par une autre saillie, au-dessus.

  Jondalar remarqua que sa compagne observait la grande falaise calcaire et s’arrêta pour la laisser le rattraper. A cet endroit, le sentier était moins étroit et ils purent y marcher de front.

  — L’endroit où la Rivière des Prairies se jette dans la Rivière s’appelle Deux Rivières, dit-il. Cette falaise porte le nom de Rocher des Deux Rivières parce qu’elle domine leur confluent.

  — Je croyais que c’était la Troisième Caverne.

  — C’est là que vit la Troisième Caverne des Zelandonii, mais on l’appelle le Rocher des Deux Rivières, comme on appelle Petite Vallée l’endroit où vit la Quatorzième Caverne des Zelandonii, et Bord de Rivière celui où vit la Onzième Caverne.

  — Alors comment appelle-t-on l’endroit où vit la Neuvième Caverne ?

  — La Neuvième Caverne, répondit Jondalar, qui la vit plisser le front.

  — Pourquoi n’a-t-il pas un nom différent, comme les autres ?

  — Je ne sais pas. On l’a toujours appelé la Neuvième Caverne. On aurait pu l’appeler aussi le Rocher des Deux Rivières, puisque la Rivière des Bois y rejoint la Rivière, mais la Troisième Caverne s’appelait déjà comme ça. Ou alors le Gros Rocher, mais un autre endroit porte ce nom.

  — Il y avait d’autres possibilités. La Pierre qui Tombe, par exemple. Aucun autre lieu ne possède une telle curiosité, non ? demanda Ayla, qui essayait de comprendre.

  Il était
plus facile de se souvenir des choses quand elles étaient cohérentes, mais il y avait toujours des exceptions.

  — Non, pas que je sache, répondit Jondalar.

  — Pourtant la Neuvième Caverne s’appelle simplement la Neuvième Caverne. Pourquoi ?

  — Peut-être parce que notre abri est unique pour de nombreuses raisons. Personne n’a jamais vu un abri aussi vaste, avec autant d’habitants. Il est situé au confluent de deux rivières, comme plusieurs autres, mais la Vallée de la Rivière des Bois compte plus d’arbres que n’importe quelle autre vallée. La Onzième Caverne demande toujours la permission d’y couper du bois pour ses radeaux. Et puis, comme tu l’as rappelé, il y a la Pierre qui Tombe. Tout le monde connaît la Neuvième Caverne, même ceux qui vivent loin, mais aucun nom ne suffit à la décrire. On a fini par donner au lieu le nom de ceux qui y vivent, la Neuvième Caverne.

  Ayla hocha la tête mais demeura perplexe.

  — Donner à un endroit le nom de ceux qui y vivent, c’est très rare...

  Comme ils approchaient de la Troisième Caverne, Ayla distingua un groupe de tentes, de cabanes, de cadres et de râteliers dans l’espace situé entre le pied de la falaise et la Rivière. Quelques foyers – certains réduits à un cercle noir, d’autres où brûlait un feu – étaient disséminés entre les constructions. C’était la principale aire de travail extérieure de la Troisième Caverne, et elle comportait un petit quai le long de la Rivière pour attacher les radeaux.

  Le territoire de la Troisième Caverne comprenait non seulement la falaise mais aussi la partie s’étendant sous les terrasses jusqu’aux berges des deux rivières, et même au-delà par endroits. Il ne leur appartenait pas. D’autres Zelandonii, en particulier ceux des Cavernes proches, pouvaient le traverser et utiliser ses ressources, mais la courtoisie voulait qu’on y fût convié ou qu’on en demandât la permission au préalable. Ces restrictions tacites étaient admises par les adultes. Les enfants, bien entendu, couraient partout à leur guise.

  La région qui s’étendait le long de la Rivière entre la Rivière des Bois, juste après la Neuvième Caverne, au nord, et la Rivière des Prairies, au Rocher des Deux Rivières, au sud, était considérée comme un ensemble par les Zelandonii qui y vivaient. C’était en fait un village étiré, bien qu’ils n’eussent pas de concept ni de nom pour ce genre de communauté. Mais, lorsque Jondalar voyageait et parlait de la Neuvième Caverne des Zelandonii, ce n’était pas seulement aux nombreux membres de cet abri particulier qu’il pensait mais à toute la communauté environnante.

  Les visiteurs commencèrent à gravir la piste en direction du niveau principal du Rocher des Deux Rivières et s’arrêtèrent au niveau inférieur pour attendre quelqu’un qui voulait se joindre à eux. Ayla en profita pour regarder autour d’elle puis leva les yeux et dut s’appuyer à la roche pour ne pas perdre l’équilibre. Le haut de la falaise faisait si fortement saillie que, lorsque son regard suivit la paroi massive, la jeune femme eut l’impression que la falaise se penchait en même temps qu’elle renversait la tête.

  — C’est Kimeran, dit Jondalar lorsque l’homme salua Joharran.

  Ayla examina l’inconnu, blond et plus grand que Joharran. Elle fut frappée par le langage corporel subtil des deux hommes, qui semblaient se considérer comme des égaux.

  Le nouveau venu lança au loup un coup d’œil chargé d’appréhension mais ne se livra à aucun commentaire. Quand ils arrivèrent au niveau principal, Ayla fit de nouveau halte, arrêtée cette fois par une vue à couper le souffle. De la terrasse de la Troisième Caverne, on découvrait tout le paysage environnant. Quelque part en aval de la Rivière des Prairies, elle aperçut même un autre petit cours d’eau se jetant dans l’affluent.

  Elle se retourna en entendant son nom : Joharran se tenait derrière elle avec l’homme qui venait de les rejoindre.

  — Je veux te présenter quelqu’un que tu n’as pas encore rencontré.

  L’inconnu fit un pas en avant et tendit les deux mains, mais ses yeux regardaient avec méfiance l’animal qui accompagnait la jeune femme et l’observait avec curiosité. L’homme était aussi grand que Jondalar, à qui sa chevelure blonde le faisait vaguement ressembler. Ayla baissa une main pour faire signe à Loup de rester derrière puis s’avança.

  — Kimeran, voici Ayla des Mamutoï... commença Joharran.

  Kimeran saisit les deux mains de la jeune femme dans les siennes tandis que le chef de la Neuvième Caverne déclinait ses noms et liens. Joharran avait remarqué l’inquiétude dans le regard de l’homme et savait ce qu’il ressentait.

  — Ayla, je te présente Kimeran, Homme Qui Ordonne du Foyer Ancien, la Deuxième Caverne des Zelandonii, frère de Zelandoni de la Deuxième Caverne, Descendant du Fondateur de la Septième Caverne des Zelandonii.

  — Au nom de Doni, la Grande Terre Mère, sois la bienvenue au pays des Zelandonii, Ayla des Mamutoï, dit Kimeran.

  — Au nom de Mut, Mère de toute chose, qu’on appelle aussi Doni, je te salue, Kimeran, Homme Qui Ordonne du Foyer Ancien, la Deuxième Caverne des Zelandonii, répondit Ayla en souriant.

  Kimeran remarqua d’abord son accent étrange puis son sourire charmant. Elle était d’une beauté exceptionnelle, mais que pouvait-on attendre d’autre de la compagne de Jondalar ?

  — Kimeran ! s’écria justement celui-ci quand les présentations furent terminées. Je suis content de te voir !

  — Moi aussi.

  Les deux hommes se serrèrent les mains puis se donnèrent l’accolade.

  — Tu diriges la Deuxième, maintenant ?

  — Oui. Depuis deux ans. Je me demandais si tu finirais par revenir. J’ai eu vent de ton retour mais j’ai tenu à venir vérifier si tout ce qu’on raconte sur toi est vrai. J’ai l’impression que oui.

  Kimeran sourit à Ayla mais demeura à bonne distance du loup.

  — Kimeran et moi sommes de vieux amis, expliqua Jondalar à Ayla. Nous avons été initiés ensemble, nous avons obtenu nos ceintures... nous sommes devenus des hommes en même temps. (Il sourit, secoua la tête à ce souvenir.) Nous avions tous à peu près le même âge mais j’avais le sentiment qu’on ne voyait que moi à cause de ma taille. J’ai été soulagé en voyant arriver Kimeran, parce qu’il était aussi grand que moi. Je cherchais toujours à me mettre près de lui pour me faire moins remarquer. Je crois qu’il ressentait la même chose.

  Kimeran souriait toujours, mais son expression changea lorsqu’il entendit la suite :

  — Viens donc faire la connaissance de Loup.

  — Faire sa connaissance ?

  — Oui, il ne te fera aucun mal, Ayla te présentera. Ensuite, il saura que tu es un ami.

  Jondalar poussa un Kimeran décontenancé vers le quadrupède. C’était le plus énorme loup qu’il eût jamais vu, mais la femme n’avait pas peur. Elle mit un genou à terre, passa un bras autour du carnassier, leva les yeux et sourit. L’animal avait la gueule ouverte et sa langue pendait sur le côté. Est-ce qu’il lui souriait ?

  — Tends la main pour que Loup puisse la sentir, dit Jondalar.

  — Comment tu l’as appelé ?

  Kimeran fronça les sourcils et resta sans bouger. Il n’avait pas vraiment envie de tendre la main vers l’animal, mais tout le monde le regardait et il ne voulait pas avoir l’air peureux.

  — C’est le nom qu’Ayla lui a donné, le mot mamutoï pour loup.

  La femme lui saisit la main droite, et il sut qu’il ne pouvait plus reculer. Prenant une longue inspiration, il la laissa approcher sa main de la gueule hérissée de dents acérées.

  Kimeran fut surpris, comme beaucoup d’autres, quand Ayla lui montra comment toucher le loup et quand celui-ci lui lécha la main.

  Lorsqu’il sentit la chaleur du loup, il se demanda pourquoi l’animal était si docile. Puis il reporta son attention sur la femme.

  Quelle sorte de pouvoir possède-t-elle ? Est-elle Zelandoni ? Elle parle parfaitement le zelandonii, mais avec une étrange prononciation. Ce n’est pas un accent, pensa-t-il. Elle avale certains sons, plutôt. Ce n’est pas d
éplaisant, mais ça attire l’attention sur elle – non qu’elle en ait besoin pour qu’on la remarque, d’ailleurs. Elle a une allure insolite : aucun doute, c’est une étrangère, d’une beauté exotique, et le loup fait partie de cela. Comment se fait-elle obéir d’un loup ?

  Ayla avait observé les réactions de Kimeran et remarque son expression stupéfaite. Elle détourna la tête quand elle sentit un sourire naître sur ses lèvres puis lui fit face.

  — Je me suis occupée de lui depuis qu’il était tout petit, expliqua-t-elle. Il a grandi avec les enfants du Camp du Lion. Il est habitué aux êtres humains.

  Kimeran fut plus sidéré encore : c’était comme si elle décrivait ses pensées et lui donnait une réponse.

  — Tu es venu seul ? demanda Jondalar quand son ami put enfin arracher son regard d’Ayla.

  — D’autres suivent. Nous avons appris que Joharran voulait organiser une dernière chasse avant de partir pour la Réunion d’Été. Manvelar a envoyé un messager à la Septième, qui nous a prévenus à son tour, mais je n’ai pas attendu les autres, je suis parti devant.

  — La Caverne de Kimeran se situe dans cette direction, Ayla, dit Jondalar en pointant un doigt vers la vallée de la Rivière des Prairies. Tu vois cet affluent ? C’est la Petite Rivière des Prairies. Tu la suis pour aller à la Deuxième et à la Septième Caverne. Elles sont apparentées et se trouvent de part et d’autre d’une étendue d’herbe.

  Les deux hommes se mirent à évoquer des souvenirs, à se raconter ce qui leur était arrivé depuis leur dernière rencontre, et l’attention d’Ayla fut de nouveau attirée par le panorama. La vaste terrasse supérieure de la Troisième Caverne offrait à ses habitants de nombreux avantages. Protégée des intempéries par un surplomb, elle n’en jouissait pas moins d’une vue extraordinaire.

  A la différence de la vallée boisée proche de la Neuvième Caverne, les vallées de la Rivière des Prairies et de la Petite Rivière des Prairies étaient couvertes d’une herbe épaisse et haute, différente de celle de la partie inondable de la Rivière. Toute une variété d’arbres et de broussailles bordaient les berges de la rivière principale, mais au-delà de l’étroite forêt s’étendait une plaine couverte d’herbe courte accueillant divers ruminants. A l’ouest, de l’autre côté de la Rivière, la partie inondable conduisait à une série de collines montant vers un haut plateau herbeux.

 

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