Book Read Free

Les refuges de pierre

Page 40

by Jean M. Auel


  A proximité de l’abri, ses narines détectèrent de succulentes odeurs de nourriture, et elle songea que la préparation des repas était une tâche que certains affectionnaient. Proleva prenait plaisir à organiser les rassemblements de la communauté, et c’était sans raison doute la raison de ce festin impromptu. Ayla pensa à elle-même à ce qu’elle aimait faire. Elle s’intéressait à de nombreuses choses, elle aimait apprendre, mais surtout, elle aimait être guérisseuse.

  Le repas était servi près de l’espace commun où chacun se livrait à ses activités. En approchant, Ayla s’aperçut qu’une zone adjacente avait été dévolue à une tâche peut-être moins agréable mais nécessaire. Les Zelandonii avaient accroché à deux pieds au-dessus du sol, entre des poteaux installés à cette fin, des filets pour mettre à sécher la viande des animaux qu’ils avaient chassés. Une couche de terre recouvrait le sol pierreux de l’abri, peu épaisse à certains endroits, assez profonde à d’autres pour maintenir un poteau. On plantait les poteaux dans les fissures de la roche ou des trous creusés dans le sol. On entassait souvent des pierres sur le pourtour afin de les étayer.

  Il existait aussi des râteliers mobiles : des cadres attachés ensemble. On pouvait les soulever et les appuyer à la paroi du fond quand on ne les utilisait pas. Et, quand il y avait de la viande ou des légumes à sécher, les cadres mobiles pouvaient êtres installés n’importe où. Parfois, on mettait la viande à sécher là où l’animal avait été tué ou sur les rives herbeuses de la Rivière mais, quand il pleuvait ou quand les Zelandonii souhaitaient travailler plus près des habitations, ils avaient mis au point des moyens de tendre des cordes ou des filets.

  Quelques morceaux de viande en forme de langue pendaient déjà sur les râteliers, près de petits feux qui dégageaient beaucoup de fumée pour éloigner les insectes et, incidemment, pour donner un goût particulier à la viande. Ayla décida qu’après le repas elle proposerait son aide pour couper la viande à sécher. Jondalar et elle venaient de se servir et cherchaient un endroit où manger quand elle vit Joharran se diriger vers un groupe à grands pas, l’air sombre.

  — Jondalar, j’ai l’impression que ton frère a l’air fâché.

  Jondalar se retourna pour regarder.

  — En effet. Je me demande ce qui s’est passé.

  Ils échangèrent un regard puis allèrent rejoindre Joharran, Proleva, son fils Jaradal, Marthona et Willamar. Le groupe les accueillit avec chaleur, leur fit de la place. Le chef était manifestement mécontent mais ne semblait pas vouloir en parler, du moins avec eux. Jondalar se promit de l’interroger plus tard. Tous sourirent pour accueillir Zelandoni quand elle les rejoignit. Elle avait passé la matinée chez elle, puis était sortie quand la communauté avait commencé à se rassembler pour le repas.

  — Je peux aller te chercher quelque chose ? proposa Proleva.

  — J’ai jeûné et médité aujourd’hui, me préparant à la Traque, dit Zelandoni en jetant à Jondalar un regard qui le mit mal à l’aise car il craignait de ne pas en avoir terminé avec le Monde d’Après. Mejera se charge de m’apporter à manger. C’est une jeune acolyte de la Zelandoni de la Quatorzième Caverne, elle n’est pas heureuse là-bas, et elle voudrait venir ici avec moi et devenir mon assistante. Je dois réfléchir à la question et te demander, bien sûr, Joharran, si tu es prêt à l’accepter dans la Neuvième Caverne. Elle est timide, elle manque de confiance en elle mais elle montre des capacités indéniables. Je suis prête à la former, mais vous savez que je dois être très prudente avec la Quatorzième.

  Elle se tourna vers Ayla pour lui fournir des éclaircissements.

  — Cette femme s’attendait à devenir la Première mais la Zelandonia m’a préférée à elle. Elle a essayé de s’opposer à moi, de me forcer à renoncer. C’était mon premier vrai défi, et bien qu’elle ait fini par reculer, je ne crois pas qu’elle ait accepté le choix de la Zelandonia ni qu’elle m’ait pardonné.

  S’adressant de nouveau à tous, elle poursuivit :

  — Je sais qu’elle m’accusera de lui voler sa meilleure acolyte si j’accepte la requête de Mejera, mais je dois considérer l’intérêt de chacun. Si Mejera n’a pas accès à la formation indispensable pour développer ses talents, je ne peux me soucier de vexer quelqu’un d’autre. D’un autre côté, si le Zelandoni d’une autre Caverne est prêt à lui assurer cette formation et à tisser un lien avec Mejera, je pourrai peut-être éviter un affrontement avec la Quatorzième. J’aimerais attendre que la Réunion d’Été soit passée pour prendre une décision.

  — Cela me paraît sage, estima Marthona au moment où Mejera, aidée par Folara, apportait la nourriture de Zelandoni. Après un silence gêné, la doniate reprit :

  — Je ne sais pas si vous connaissez tous Mejera.

  — Je connais ta mère, et l’homme de ton foyer, dit Willamar. Tu as des frères et sœurs, n’est-ce pas ?

  — Oui, une sœur et un frère, répondit Mejera.

  — Quel âge ont-ils ?

  — Ma sœur est un peu plus jeune que moi, et mon frère a à peu près son âge, dit-elle en indiquant le fils de Proleva.

  — Mon nom est Jaradal, je suis Jaradal de la Neuvième Caverne des Zelandonii, récita l’enfant. Tu es qui, toi ?

  Il avait débité sa phrase avec sérieux et précision, comme on le lui avait sans doute appris. Tout le monde sourit, y compris la jeune femme.

  — Je suis Mejera de la Quatorzième Caverne des Zelandonii. Je te salue, Jaradal de la Neuvième Caverne des Zelandonii.

  Le garçonnet jubilait de se voir attribuer une telle importance. Elle comprend les enfants de cet âge, pensa Ayla.

  — Nous manquons à nos devoirs, observa Willamar. Je crois que nous devrions tous nous présenter. Après les présentations, il reprit :

  — Sais-tu, Mejera, que le compagnon de ta mère voulait s’occuper de troc avant de la rencontrer ? Il a fait quelques voyages avec moi et puis il a décrété qu’il ne voulait pas passer autant de temps loin d’elle... et de toi, après ta naissance.

  — Non, je l’ignorais, répondit-elle, ravie d’apprendre ce détail.

  Pas étonnant qu’il soit le Maître du Troc, se dit Ayla. Il sait s’y prendre avec les gens, il met tout le monde à l’aise. Mejera semble un peu plus détendue.

  — Proleva, j’ai vu qu’on a commencé à faire sécher la viande de la chasse. Je ne sais pas comment on la partage, ni qui est censé participer à sa conservation, mais, si personne n’y voit d’objection, j’aimerais apporter mon aide, offrit Ayla.

  — Bien sûr, elle sera la bienvenue.

  — En tout cas, moi je l’apprécierai, déclara Folara. C’est un travail long et fastidieux, mais, si on est nombreux à le faire, cela peut devenir amusant.

  — La viande et la moitié de la graisse vont à chacun selon ses besoins, expliqua Proleva. La peau, les cornes, les bois, le reste de l’animal appartiennent à celui qui l’a abattu. Jondalar et toi avez tué chacun un mégacéros et un bison, Ayla. Jondalar a abattu le bison qui a piétiné Shevonar mais celui-là a été rendu à la Mère. Nous l’avons enterré près de la tombe de Shevonar. Les chefs ont décidé de vous en donner un autre. Au moment du dépeçage, les bêtes sont marquées, généralement avec du charbon de bois. A ce propos, comme nous ne connaissions pas ton abelan et que tu étais auprès de Shevonar, Zelandoni de la Troisième t’en a dessiné un, provisoire, pour marquer tes peaux.

  — A quoi ressemble-t-il ? demanda Jondalar, conscient du caractère énigmatique de son propre abelan et curieux de celui des autres.

  — Je crois qu’il représente ton côté protecteur, Ayla, dit Proleva. Attendez, je vais vous montrer.

  Elle prit un morceau de bois, lissa la terre battue, y traça un trait vertical. Puis, partant du haut, elle y ajouta un trait oblique descendant vers le bas, et un troisième parallèle au premier.

  — Cela me fait penser à une tente, à un abri, à quelque chose pour se protéger de la pluie, ajouta-t-elle.

  — Tu as raison, approuva Jondalar. Ce n’est pas un mauv
ais abelan pour toi, Ayla. Tu as effectivement tendance à protéger et à aider, surtout quand quelqu’un est malade ou blessé.

  — Moi, je sais dessiner mon abelan, fanfaronna Jaradal. Tout le monde sourit. Proleva lui donna le bâton et il traça lui aussi des traits dans la terre.

  — Tu en as un ? demanda-t-il à Mejera.

  — Je suis sûre qu’elle en a un et elle se fera un plaisir de te le montrer. Mais plus tard, dit Proleva.

  Elle lui permettait de participer un peu aux conversations, mais elle ne voulait pas qu’il prenne l’habitude de réclamer sans cesse l’attention des adultes.

  — Qu’est-ce que tu penses de ton abelan, Ayla ? interrogea Jondalar.

  — Puisque je n’ai pas eu à ma naissance d’elandon portant un abelan – du moins, autant que je me souvienne –, celui-là est aussi bon qu’un autre. Je n’ai pas d’objection.

  — Tu n’avais aucune marque personnelle chez les Mamutoï ? s’enquit Proleva, qui cherchait toujours à connaître les usages des autres peuples.

  — Quand j’ai été adoptée, Talut a tracé une marque sur mon bras avec une lame et l’a reproduite avec mon sang sur la plaque qu’il portait sur la poitrine pendant les cérémonies.

  — C’était une marque particulière ? questionna Joharran.

  — Elle l’était pour moi. J’ai encore la cicatrice, dit Ayla en montrant son bras. C’est intéressant, ces façons différentes de dire qui on est et à quel peuple on appartient. Lors de mon adoption par le Clan, j’ai reçu mon sac à amulettes, qui contenait un morceau d’ocre rouge. Au moment de donner un nom à un bébé, le Mog-ur trace un trait rouge du front à l’extrémité du nez. C’est à ce moment-là qu’il révèle à tous, en particulier à la mère, le totem du nouveau-né, en dessinant la marque du totem sur l’enfant avec un baume.

  — Tu veux dire que les membres du Clan ont des marques pour montrer qui ils sont ? s’étonna Zelandoni. Des sortes d’abelan ?

  — Des sortes d’abelan, oui. Quand un garçon devient un homme, le Mog-ur trace au couteau la marque de son totem sur son corps puis y fait pénétrer une cendre spéciale pour obtenir un tatouage. On n’entaille généralement pas la peau des filles parce que plus tard, en grandissant, elles saigneront de l’intérieur, mais moi, j’ai été marquée par le lion des cavernes quand il m’a choisie. Ses griffes ont laissé quatre traits sur ma jambe : la marque du lion des cavernes pour le Clan. C’est comme ça que Mog-ur a su qu’il était mon totem, bien que ce ne soit pas un totem féminin. On l’attribue le plus souvent à un garçon destiné à devenir un vigoureux chasseur. Lorsque j’ai été acceptée comme la Femme Qui Chasse, Mog-ur a fait une entaille ici (Ayla posa un doigt sur sa gorge, juste au-dessus de la clavicule) pour souligner d’un trait de sang les cicatrices de ma jambe.

  — Alors, tu as déjà un abelan, argua Willamar. C’est ta marque, ces quatre traits.

  — Je crois que tu as raison, dit Ayla. Cette autre marque ne m’inspire rien. Ce n’est qu’une marque commode, pour savoir à qui il faut attribuer telle ou telle peau. Même si la marque de mon totem du Clan n’est pas un signe Zelandonii, elle a pour moi un sens particulier. Elle signifie que j’ai été adoptée, que j’appartiens à la communauté. Elle pourrait me servir d’abelan.

  Jondalar songea à ce qu’Ayla venait de dire. Sa compagne avait tout perdu. Elle ignorait de qui elle était née, qui était son peuple. Elle avait aussi perdu ceux qui l’avaient élevée. Elle s’était présentée comme « Ayla d’Aucun Peuple » quand elle avait rencontré les Mamutoï. Cela lui fit comprendre à quel point il était important pour elle d’être admise dans une communauté.

  17

  Les coups frappés avec insistance au panneau de bois de l’entrée réveillèrent Jondalar, mais il resta sous ses fourrures, à se demander pourquoi personne ne répondait. Puis il se rendit compte qu’il n’y avait personne d’autre dans l’habitation. Il se leva et cria « J’arrive tout de suite »

  en enfilant ses vêtements. Il fut étonné de découvrir Jonokol, l’artiste qui était aussi l’acolyte de Zelandoni.

  — Entre.

  — La Zelandoni de la Neuvième Caverne dit que le moment est venu, déclara Jonokol.

  Jondalar n’était pas sûr de comprendre ce que ces mots signifiaient, mais il en avait une idée, et cela ne l’enchantait pas. Il avait eu son content de l’autre monde la veille, il n’avait pas envie de s’y frotter de nouveau.

  — Le moment est venu pour quoi ? demanda-t-il d’une voix rauque. Jonokol sourit devant la nervosité soudaine du grand homme blond.

  — Elle a dit que tu saurais.

  — Je crains que oui, soupira Jondalar, résigné à l’inévitable. Tu peux attendre que je mange quelque chose ?

  — Zelandoni dit toujours qu’il vaut mieux s’abstenir.

  — Tu as sans doute raison. Mais je boirais bien une infusion pour me nettoyer la bouche. J’ai encore un goût de sommeil sur la langue.

  — Ils ont dû préparer une infusion pour toi là-bas.

  — Oui, mais pas à la menthe, et c’est ce que j’aime boire le matin en me levant.

  — Les infusions de Zelandoni sont souvent parfumées à la menthe.

  — Parfumées, oui, car elles contiennent aussi d’autres ingrédients.

  Jonokol se contenta de sourire.

  — Bon, j’arrive, marmonna Jondalar. Cela ne dérange personne si je me soulage d’abord, j’espère.

  — Il n’est pas nécessaire que tu te retiennes, répondit le jeune acolyte, mais emporte un vêtement chaud.

  Quand Jondalar revint, il fut surpris et ravi de voir Ayla qui l’attendait avec Jonokol et nouait les manches d’une tunique autour de sa taille. En la regardant, il songea que, l’avant-veille, c’était la première fois qu’il n’avait pas dormi avec elle depuis qu’il avait été capturé par les S’Armunaï, pendant leur Voyage, et il en fut troublé.

  — Bonjour, femme, murmura-t-il à son oreille en la prenant dans ses bras. Où es-tu allée ce matin ?

  — Vider le panier de nuit. En revenant j’ai croisé Jonokol, il m’a dit que Zelandoni souhaitait nous voir. J’ai donc demandé à Folara de garder Loup. Elle m’a dit qu’elle trouverait des enfants pour jouer avec lui. Avant, j’étais allée voir les chevaux, j’ai entendu un troupeau à proximité. Il faudrait peut-être construire un enclos pour les garder.

  — Surtout quand viendra le temps des Plaisirs pour Whinney. Si un troupeau nous la prenait, Rapide essaierait sans doute de la suivre.

  — Elle ferait passer son poulain avant tout, affirma Ayla.

  Jonokol écoutait, intéressé par la connaissance des chevaux que ces deux-là avaient acquise. Ayla et Jondalar partirent avec lui mais, quand ils arrivèrent à l’entrée de pierre de la Neuvième Caverne, Jondalar remarqua que le soleil était déjà haut.

  — Je ne savais pas qu’il était si tard. Pourquoi quelqu’un n’est-il pas venu me réveiller plus tôt ?

  — Zelandoni a préféré te laisser dormir, puisque tu as veillé tard hier, répondit Jonokol.

  Jondalar prit une profonde inspiration, rejeta l’air par la bouche en secouant la tête.

  — Où allons-nous, à propos ? s’enquit-il lorsque le trio arriva à proximité du pont reliant la Neuvième Caverne et En-Aval.

  — Aux Rochers de la Fontaine.

  Jondalar écarquilla les yeux. Les Rochers de la Fontaine – la falaise, les deux grottes et leur voisinage immédiat – ne servaient d’abri à aucune Caverne zelandonii. C’était un des lieux les plus sacrés de toute la région. Bien que personne n’y vécût en permanence, si un groupe pouvait le revendiquer pour foyer, c’était celui des Zelandonia, Ceux Qui Servaient, car cet endroit était sanctifié par la Grande Terre Mère Elle-Même.

  — Je m’arrête pour boire un peu d’eau, annonça Jondalar en détachant ses mots.

  Pas question que Jonokol l’empêche d’étancher sa soif après l’avoir privé de sa coupe matinale d’infusion à la menthe.

  A quelques pas du pont, un poteau était enfoncé
dans le sol, au bord du ruisseau alimenté par la source. Une coupe, fabriquée avec des feuilles de massette coupées en lanières et tressées, y était attachée à une corde. On la changeait régulièrement lorsqu’elle était usée, mais, aussi loin que Jondalar se rappelât, il y avait toujours eu une coupe. Les Zelandonii savaient depuis longtemps que la vue d’une eau fraîche étincelante donnait toujours soif, et si le promeneur pouvait se baisser et prendre de l’eau dans ses mains, il était plus facile d’avoir une coupe à sa disposition.

  Ils burent tous et repartirent sur la piste. Ils traversèrent la Rivière au Gué et, au Rocher des Deux Rivières, ils s’engagèrent dans la Vallée des Prairies, traversèrent l’autre rivière puis suivirent le sentier longeant la berge. Des Zelandonii d’autres Cavernes les saluèrent d’un signe à leur passage mais ne firent rien pour les retarder. Chacun savait qu’ils allaient aux Rochers de la Fontaine et dans quel but. Tous les Zelandonia de la région, acolytes compris, s’y trouvaient déjà.

  Chacun savait qu’il était capital de guider un élan récemment libéré vers l’endroit qui lui revenait dans le Monde des Esprits, mais l’idée d’y pénétrer avant d’être rappelé par la Mère ne séduisait personne. Aider l’élan de Shevonar, qui venait de quitter son corps et errait sans doute à proximité, cela avait déjà quelque chose d’effrayant, mais chercher l’esprit d’un homme mort au loin, quelques années plus tôt, ils ne voulaient même pas l’envisager.

  Rares étaient ceux, à l’exception des Zelandonia – et encore, pas tous parmi ceux-ci –, qui auraient accepté de changer de place avec Jondalar ou Ayla. Les gens ordinaires laissaient volontiers Ceux Qui Servaient la Mère s’occuper du monde des Esprits. Mais seuls Jondalar et Ayla savaient où Thonolan était mort. La Première elle-même estimait que la journée serait épuisante et se demandait s’ils parviendraient à trouver l’esprit errant de Thonolan.

  Comme Ayla, Jondalar et Jonokol continuaient à suivre le sentier vers l’amont, une imposante masse rocheuse se dressa devant eux sur la gauche. C’était le premier éperon d’une succession de falaises qui filait perpendiculairement à la Rivière des Prairies. A l’angle, la roche majestueuse formait une sorte de retrait par rapport à la vallée, s’arrondissait en son milieu, se rétrécissait vers le sommet, puis se terminait abruptement par une sorte de coiffe plate.

 

‹ Prev