by Jean M. Auel
— Comment cela, tu as vu Loup ? Il n’est pas venu avec nous. Rappelle-toi, tu l’as confié à Folara, dit Jondalar.
— Je sais, mais il était là, affirma-t-elle en montrant la paroi. Il est accouru quand j’avais besoin de lui.
— Il l’a déjà fait. Il t’a sauvé la vie plus d’une fois. Ce n’était peut-être qu’un souvenir.
— Peut-être, convint Ayla, qui n’en était pas convaincue.
— Tu dis que tu as vu un loup, là, sur ce mur ? fit Jonokol.
— Pas exactement dessus. Mais Loup était là.
— Nous devons aller rejoindre les autres, maintenant, rappela la femme acolyte, qui dévisageait Ayla avec une expression intriguée.
— Ah ! vous voilà, fit Zelandoni de la Neuvième Caverne lorsqu’ils retournèrent à la salle. Vous vous sentez plus détendus, maintenant ? Prêts à commencer ?
Elle souriait mais Ayla eut la nette impression que la doniate s’impatientait.
Après ce souvenir de la fois où elle avait bu de ce breuvage qui avait altéré sa perception, et le moment d’égarement où elle avait vu Loup dans la roche, Ayla se sentait moins disposée que jamais à avaler une boisson qui la projetterait dans une autre réalité ou dans le Monde d’Après. Mais apparemment elle n’avait pas le choix.
— Ce n’est pas facile de se sentir détendu dans une grotte comme celle-ci, et l’idée de boire ce breuvage m’effraie, avoua-t-elle. Mais si tu juges que c’est nécessaire, je me plierai à ta volonté.
Le sourire de la Première lui parut sincère.
— Ta franchise est réconfortante. Bien sûr qu’il est difficile de se détendre ici. Ce n’est pas à cela que sert ce lieu, et tu as sans doute raison de redouter d’avaler ce breuvage. Il est très puissant. Je m’apprêtais à t’expliquer que tu te sentiras dans un état bizarre après l’avoir bu et que ses effets ne sont pas entièrement prévisibles. Ils se dissipent le plus souvent en une journée, et je ne connais personne qui en ait été gravement affecté, mais si tu préfères t’abstenir, nul ne te le reprochera.
Ayla se demanda si elle pouvait se dérober, et, même si elle était soulagée qu’on lui laissât le choix, il lui était encore plus difficile de refuser.
— Si tu le souhaites, je suis prête, répondit-elle.
— Ta participation sera utile, je n’en doute pas. La tienne aussi, Jondalar. Mais j’espère que vous le comprenez : vous avez le droit de dire non.
— Tu sais que j’ai toujours été mal à l’aise avec le Monde des Esprits, reconnut Jondalar. Ces deux derniers jours, avec la tombe à creuser et tout le reste, j’en ai été bien plus près que je ne le souhaite avant que la Mère me rappelle à Elle. Mais c’est moi qui t’ai demandé d’aider Thonolan, et je ne peux que t’assister de mon mieux. Je serai content d’en avoir fini.
— Alors, venez donc vous asseoir tous les deux sur cette couverture en cuir, nous allons commencer, décida la Première parmi Ceux Qui Servaient la Grande Terre Mère.
Lorsque Ayla et son compagnon furent installés, Mejera remplit les coupes avec une louche.
Ayla la regarda et lui sourit. Timidement, celle-ci lui rendit son sourire, et la compagne de Jondalar s’aperçut qu’elle était très jeune. Elle semblait nerveuse. Peut-être participait-elle pour la première fois à ce genre de cérémonie. Peut-être les Zelandonia profitaient-ils de l’occasion pour la former.
— Prenez votre temps, leur conseilla le Zelandoni de la Troisième Caverne tandis que son acolyte leur tendait les récipients. C’est fort, mais avec la menthe ce n’est pas si mauvais.
Ayla but une gorgée et se dit que « pas si mauvais » était affaire de goût. En d’autres circonstances, elle aurait tout recraché. Le liquide était tiède, et ce qu’on y avait mis donnait un goût désagréable à la menthe. D’ailleurs, ce n’était pas une infusion. Le mélange avait bouilli, pas infusé, et faire bouillir des feuilles de menthe n’exaltait pas les qualités rafraîchissantes de cette plante. En tout cas, ce n’était pas un breuvage à savourer ; elle l’avala d’un trait.
Elle vit Jondalar suivre son exemple, et la Première également, puis elle remarqua que Mejera, qui avait rempli les coupes, en avait bu une, elle aussi.
— Jondalar, est-ce bien la pierre que tu as rapportée du lieu où Thonolan est enterré ? demanda la Première en montrant la petite pierre grise aux arêtes vives, avec une facette d’un bleu iridescent.
— Oui.
— Bien. C’est une pierre rare, et je suis sûre qu’elle porte encore une trace de l’élan de ton frère. Mets-la au creux de ta paume et prends la main d’Ayla, de façon que vous la teniez tous les deux. Approche-toi de mon siège et donne-moi la main. Mejera, place-toi aussi près de moi et prends mon autre main. Ayla, avance un peu pour pouvoir tenir la main de Mejera.
Ce doit être la première fois que Mejera participe à ce genre de cérémonie, pensa Ayla. Moi aussi, du moins avec les Zelandonii, mais ce qui m’est arrivé avec Creb était sans doute comparable, et ce que j’ai fait avec Mamut l’était à coup sûr... Elle se surprit à évoquer sa dernière expérience avec le vieil homme du Camp du Lion, qui avait intercédé auprès du Monde des Esprits, et elle ne s’en sentit pas mieux. Lorsque Mamut avait découvert qu’elle avait en sa possession certaines racines utilisées par les Mog-ur du Clan, il avait voulu les essayer, mais il connaissait mal leurs propriétés et elles s’étaient révélées plus puissantes qu’il ne l’avait pensé. Ils s’étaient presque perdus tous les deux dans le vide sans fond, et Mamut l’avait mise en garde : elle ne devait plus jamais utiliser ces racines. Il lui en restait encore dans son sac à remèdes, mais elle n’avait pas l’intention de s’en servir.
Ayla et les trois autres qui avaient bu le breuvage se faisaient maintenant face en se tenant la main, la Première assise sur un tabouret, les autres par terre sur la couverture de cuir. Le Zelandoni de la Onzième Caverne plaça entre eux une lampe à graisse. Celle-ci intrigua Ayla, qui commençait à ressentir les effets de la boisson.
La lampe était en calcaire. On lui avait donné sa forme générale, notamment la partie creuse et l’extension servant de poignée, en la taillant avec du granité, roche beaucoup plus dure. On l’avait ensuite polie avec du grès, et décorée de marques symboliques gravées au burin de silex. Trois mèches reposaient sur le bord de la cuvette, du côté opposé à la poignée, selon des angles différents ; chacune d’elles avait une extrémité dépassant de la graisse dans laquelle elle trempait. L’une était formée d’un lichen qui brûlait rapidement et dégageait une forte chaleur qui faisait fondre la graisse ; la deuxième était en mousse sèche tordue en une sorte de tortillon qui donnait une bonne lumière ; la troisième était une bande séchée de champignon poreux qui absorbait si bien la graisse fondue qu’elle continuait à brûler même quand la cuvette était vide. La graisse animale utilisée comme combustible avait été obtenue en mettant des blocs à fondre dans de l’eau bouillante. Les impuretés tombaient au fond, ne laissant flotter à la surface qu’un suif blanc et pur, une fois l’eau refroidie. Il brûlait avec une flamme claire, sans fumée ni suie.
Ayla regarda autour d’elle et nota avec une certaine consternation qu’un Zelandoni soufflait une lampe, puis une autre. Bientôt toutes les lampes furent éteintes, excepté celle du centre. Comme en défi à sa taille minuscule, elle éclairait d’une chaude lueur dorée les visages des quatre personnes qui se tenaient la main. Mais, au-delà du cercle de lumière, une obscurité totale emplissait chaque fissure, chaque fente, chaque trou d’un noir si profond qu’il en devenait étouffant. Sentant la peur s’insinuer en elle, Ayla tourna la tête et entrevit une lueur provenant du long couloir. Certaines des lampes qui avaient éclairé leur chemin devaient être encore allumées, conclut-elle, et elle lâcha un soupir.
Elle éprouvait une sensation étrange. La décoction faisait vite son effet. Ayla avait l’impression que les choses ralentissaient autour d’elle, ou qu’elle-même accélérait à l’intérieur de son corps. Elle regarda Jondalar, eut le sentiment curieux de
savoir ce qu’il pensait. Elle se tourna ensuite vers Zelandoni et Mejera, sentit quelque chose aussi, mais moins fort qu’avec son compagnon, et se demanda si ce n’était pas un effet de son imagination.
Ayla prit conscience d’une musique : des flûtes, des tambours, des gens qui chantaient, mais pas avec des mots. Elle ne savait pas quand cette musique avait commencé ni même d’où elle provenait. Chaque chanteur soutenait une note unique, ou une série de notes répétitive, jusqu’à être à bout de souffle, puis reprenait sa respiration et recommençait. La plupart des chanteurs et des joueurs de tambour répétaient le même motif indéfiniment, mais quelques chanteurs exceptionnels variaient leur air, comme les joueurs de flûte. Chacun commençant et finissant à son gré, il était rare que deux personnes le fissent ensemble. Le résultat était un son continu de tons enchevêtrés qui changeait quand de nouvelles voix commençaient et que d’autres finissaient, le tout couvert par des mélodies divergentes. C’était parfois atonal, parfois harmonique, mais cela composait au total une fugue chantée étrangement belle et puissante.
Les trois autres membres du cercle d’Ayla chantaient aussi. La Première, avec sa riche voix de contralto, variait les tons de manière mélodique. Mejera avait une voix pure et haute avec laquelle elle émettait une simple répétition de tons. Jondalar se contentait lui aussi d’une série répétitive, une mélopée qu’il avait dû perfectionner et dont il était satisfait. Ayla ne l’avait jamais entendu chanter auparavant, mais il avait une voix profonde et juste dont elle aimait la sonorité. Elle se demanda pourquoi il ne chantait pas plus souvent. Ayla songea qu’il lui fallait se joindre aux autres, mais elle avait essayé de chanter quand elle vivait chez les Mamutoï, et elle se savait incapable de reproduire un air. Elle n’avait pas appris à chanter dans son enfance, et il était désormais un peu tard pour commencer. L’un des hommes se contentait de fredonner d’un ton monocorde, et cela lui rappela l’époque où elle vivait seule dans sa vallée, la façon dont elle aussi émettait un son monotone en se balançant d’avant en arrière pour s’endormir. Elle revoyait la cape de cuir avec laquelle elle avait maintenu son fils contre sa hanche, roulée en boule et pressée contre son ventre.
Très doucement, elle se mit à fredonner et à se balancer. La musique avait quelque chose d’apaisant. Le son de sa voix la détendait, celles des autres lui donnaient une impression de réconfort, de protection. Il lui fut plus facile de s’abandonner aux effets du breuvage, qui commençait à avoir une forte influence sur elle.
Elle perçut très nettement les mains qu’elle tenait. A sa gauche, celle de la jeune femme était fraîche, humide, d’une docilité confinant à la mollesse. Ayla pressa la main de Mejera mais ne sentit presque rien en réponse. Au contraire, la main de droite était chaude, sèche et légèrement calleuse. Jondalar serrait fermement la main d’Ayla, et elle sentait la pierre dure qu’ils tenaient ensemble, sensation déconcertante, mais la main de son compagnon la rassurait.
Bien qu’elle ne pût la voir, elle était certaine d’avoir contre sa main la facette opale, ce qui signifiait que la crête triangulaire de l’autre côté se trouvait dans celle de Jondalar. Comme Ayla se concentrait sur cette pensée, la pierre parut se réchauffer, devenir aussi chaude que leurs corps, devenir une partie d’eux-mêmes. Ou alors c’étaient eux qui devenaient une partie de la pierre. Elle se rappela le frisson qui l’avait secouée quand elle était entrée dans la grotte, le froid qui augmentait à mesure qu’ils progressaient dans les profondeurs, mais, assise sur la couverture de cuir, couverte d’un vêtement chaud, elle n’avait plus froid.
La jeune femme porta son attention sur la flamme de la lampe, qui lui fit penser à la chaleur agréable d’un feu dans un foyer. Elle se concentra sur ce fragment d’incandescence à l’exclusion de toute autre chose ; elle regarda la petite langue vaciller et trembler, s’aperçut qu’elle n’était pas entièrement jaune.
Pour que la flamme reste immobile pendant qu’elle l’observait, elle retint sa respiration. Le feu minuscule était arrondi au milieu, la partie jaune vif commençant au bout de la mèche et s’effilant. A l’intérieur du jaune, une partie plus sombre commençait sous le bout de la mèche et se rétrécissait en un cône montant à l’intérieur du petit foyer. Sous le jaune, en bas de la flamme, le feu prenait une teinte bleue.
Ayla n’avait jamais observé la flamme d’une lampe avec une telle intensité. Lorsqu’elle relâcha sa respiration, le feu chatoyant parut se mettre à danser au rythme de la musique. Et, tandis qu’il ondulait au-dessus de la surface luisante du suif fondu, sa lumière se reflétant dans la graisse qui le nourrissait, la flamme devint plus rayonnante encore. Elle emplit les yeux d’Ayla de sa douce luminescence jusqu’à ce qu’elle ne vît plus rien d’autre.
Elle se sentit légère, aérienne, insouciante, comme si elle flottait dans la chaleur de la lumière. Tout devint facile, sans effort. Elle sourit, rit doucement puis se surprit à regarder Jondalar. Elle songea à la vie qui avait commencé à croître en elle, et un flot d’amour pour son compagnon l’inonda soudain. Il ne put s’empêcher de répondre au sourire éblouissant d’Ayla et, en le voyant sourire, elle se sentit heureuse, aimée. La vie était pleine de joie, elle voulait partager cela.
Elle tourna vers Mejera une expression radieuse, fut récompensée en retour par un sourire hésitant, puis regarda Zelandoni et l’inclut dans la bienfaisance de son bonheur. Dans un coin de son esprit qui semblait s’être éloigné d’elle, elle observait toute la scène avec tint lucidité étrange.
— Je me prépare à appeler l’élan de Shevonar et à le guider vers le Monde des Esprits, dit Celle Qui Était la Première. (Sa voix semblait distante, même à ses propres oreilles.) Après que nous l’aurons aidé, j’essaierai de trouver l’élan de Thonolan. Ayla et Jondalar devront m’aider. Pensez à la façon dont il est mort, à l’endroit où reposent ses ossements.
Pour Ayla, les paroles de Zelandoni étaient empreintes d’une musique qui devenait à chaque instant plus forte et plus complexe. Elle entendait des sons se répercuter sur les parois tout autour d’elle, et l’énorme doniate semblait se fondre dans les échos de la mélopée qu’elle chantait. Ayla la vit fermer les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, elle semblait fixer quelque chose au loin. Puis ses yeux se révulsèrent, ne montrant plus que leur blanc, et se refermèrent tandis que Zelandoni s’affalait sur son siège.
La main de Mejera tremblait et Ayla se demanda si c’était de peur ou à cause de l’intensité de son émotion. Elle se retourna vers Jondalar, qui semblait la regarder. Au moment où elle ébauchait un sourire, elle se rendit compte que lui aussi fixait le vide, que ce n’était pas elle qu’il voyait, mais quelque chose au loin dans son esprit. Soudain, elle se retrouva à proximité de sa vallée.
Ayla entendit quelque chose qui lui glaça le sang : le rugissement assourdissant d’un lion des cavernes – et un cri. Jondalar était avec elle, en elle, semblait-il. Elle sentit la douleur provoquée par la griffe du lion puis il perdit conscience. Le cœur battant à se rompre, elle s’arrêta. Elle n’avait pas entendu de voix humaine depuis fort longtemps, et pourtant elle savait que ce cri émanait d’un être humain et, qui plus est, d’un être semblable à elle. Elle était trop stupéfaite pour pouvoir réfléchir. Ce cri l’interpellait : c’était un appel à l’aide.
La présence de Jondalar, maintenant inconscient, n’étant plus prédominante, elle sentit celle des autres. Zelandoni, lointaine mais puissante ; Mejera, proche mais vague. Le tout enveloppé par la musique, les voix et les flûtes, faibles mais réconfortantes, et les tambours, profonds et sonores.
Elle entendit le grondement du lion des cavernes et entrevit sa crinière rousse. Puis elle s’aperçut que sa jument n’avait montré aucun signe de nervosité et comprit pourquoi...
— C’est Bébé, Whinney ! C’est Bébé !
Il y avait deux hommes. Elle repoussa le lion qu’elle avait élevé et s’agenouilla pour les examiner. En tant que guérisseuse, elle songeait avant tout à leur porter secours, mais elle était au
ssi mue par la curiosité. Elle savait que ces inconnus étaient des hommes, même si c’étaient les premiers Autres qu’elle se rappelait avoir vus.
Elle comprit aussitôt qu’il n’y avait plus d’espoir pour l’homme aux cheveux bruns. Il gisait dans une position anormale, la nuque brisée. Elle ne l’avait jamais vu auparavant, mais sa mort la bouleversa et des larmes embuèrent ses yeux. Elle avait l’impression d’avoir perdu quelque chose d’inestimable avant même d’avoir eu la possibilité de l’apprécier. C’était la première fois qu’elle rencontrait un homme de espèce et il était mort...
Elle aurait voulu honorer sa condition d’être humain en l’enterrant, mais un examen plus poussé de l’autre homme lui permit de comprendre que c’était hors de question. L’homme aux cheveux blonds respirait encore, bien que la vie s’écoulât de lui par une blessure à la jambe. Seul espoir de le sauver : le ramener à la grotte au plus vite afin de le soigner. Elle n’avait pas le temps d’enterrer son compagnon.
Ayla demeurait indécise, cependant, car elle répugnait à abandonner l’homme mort aux lions... Elle remarqua que les rochers au fond du défilé sans issue avaient l’air instables. Ils s’étaient amoncelés derrière un gros bloc de pierre qui ne semblait pas très stable, lui non plus. Elle traîna le mort au fond du défilé, près de l’éboulis...
Après avoir installé l’autre homme sur le travois, elle retourna à la corniche avec un long et solide épieu. Elle baissa les yeux vers le mort, éprouva à nouveau de la peine et, avec les gestes cérémonials du Clan, s’adressa au Monde des Esprits.
Elle avait observé Creb, le vieux Mog-ur, lorsqu’il avait envoyé l’esprit d’Iza dans le Monde d’Après avec des gestes fluides et éloquents. Quand elle avait trouvé le corps inanimé de Creb dans la caverne, après le tremblement de terre, elle avait répété ces gestes sacrés, bien qu’elle n’en eût jamais compris pleinement le sens. C’était sans importance : elle savait à quelle fin on les faisait...