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Les refuges de pierre

Page 54

by Jean M. Auel


  Quand elle le voulait, elle entendait encore les bruits réconfortants de voisins s’installant pour la nuit : des conversations murmurées, des pleurs de bébé, un couple faisant l’amour. Ces bruits lui avaient manqué quand elle vivait seule, mais, dans la Neuvième Caverne, chacun avait un endroit où s’endormir tranquillement. Une fois derrière les minces cloisons de l’habitation, il était facile d’oublier qu’on était entouré des autres, et le murmure de bruits de fond apportait un sentiment de sécurité. Ayla estimait que la façon dont vivaient les Zelandonii était idéale.

  Lorsqu’ils repartirent, le lendemain matin, elle constata que leur troupe avait grossi. De nombreux membres de la Vingt-Neuvième Caverne s’étaient joints à eux, mais aucun, remarqua-t-elle, du Rocher aux Reflets, du moins aucun qu’elle reconnût. Lorsqu’elle le fit observer à Jondalar, il expliqua que la majeure partie du Camp d’Été, la moitié de la Face Sud et quelques membres du Rocher aux Reflets voyageraient avec eux. Les autres partiraient un ou deux jours plus tard. Elle se souvint que son compagnon avait parlé de repasser par le Camp d’Été pour participer à la récolte des pignes et en conclut que la Neuvième Caverne entretenait des relations plus étroites avec la Partie Ouest qu’avec les autres.

  Du Rocher aux Reflets, s’ils longeaient la Rivière, ils prendraient d’abord plein nord au début d’une large courbe qui s’incurvait à l’est puis au sud, et de nouveau à l’est en une seconde boucle qui remontait finalement vers le nord, décrivant un grand S. Le cours d’eau poursuivait ensuite vers le nord-est en une succession de méandres tranquilles. A l’extrémité nord de la première boucle, quelques petits abris-sous-roche servaient de haltes aux Zelandonii qui voyageaient ou chassaient, mais la communauté la plus proche se trouvait à la pointe sud de la seconde boucle, là où un affluent rejoignait la Rivière par Vieille Vallée, le territoire de la Cinquième Caverne des Zelandonii.

  A moins de voyager par radeau, ce qui supposait de remonter le courant à la perche sur près de quinze kilomètres, il était plus facile de gagner Vieille Vallée depuis le Rocher aux Reflets en coupant à travers les terres plutôt qu’en suivant la Rivière dans ses boucles généreuses. Par voie terrestre, l’abri de la Cinquième Caverne n’était distant que de quatre kilomètres, un peu au nord, mais la piste elle-même, qui contournait les difficultés d’un terrain vallonné, n’était pas aussi directe.

  Lorsque Joharran parvint à l’entrée de cette piste, clairement marquée, il s’écarta de la Rivière et s’engagea dans un sentier qui traversait une corniche, escaladait un tertre arrondi où il rejoignait la piste venant du Rocher des Deux Rivières de la Troisième Caverne, et redescendait de l’autre côté jusqu’au niveau de la rivière. En marchant, Ayla chercha à en savoir davantage sur la Cinquième Caverne et essaya d’inciter Jondalar à lui en parler.

  — Si la Troisième Caverne est célèbre pour ses chasseurs et si les membres de la Quatorzième sont des pêcheurs réputés, qu’est-ce qui fait la renommée de la Cinquième ?

  — Je dirais qu’elle est connue pour se suffire à elle-même, répondit-il.

  Ayla remarqua que les quatre jeunes gens qui s’étaient proposés pour porter les travois, la veille, cheminaient encore près d’eux et s’étaient rapprochés en entendant sa question. S’ils avaient passé toute leur vie dans la Neuvième Caverne et pensaient bien connaître les abris voisins, ils n’avaient jamais entendu quelqu’un les décrire de manière à se faire comprendre d’une étrangère. La présentation qu’en donnait Jondalar les intéressait.

  — Ils s’enorgueillissent d’avoir de bons chasseurs, de bons pêcheurs et des gens de talent dans toutes les activités, poursuivit-il. Ils fabriquent même leurs propres radeaux et prétendent avoir été la première Caverne à le faire, la Onzième mise à part. Leur Zelandonia et leurs artistes ont toujours joui d’un grand respect. Les murs de plusieurs de leurs grottes sont ornés de peintures et de gravures, surtout des bisons et des chevaux, car la Cinquième Caverne a des liens particuliers avec ces animaux.

  — Pourquoi ce nom de Vieille Vallée ?

  — Parce qu’ils l’habitent depuis plus longtemps que la plupart des autres communautés n’occupent leur site. Seules la Deuxième et la Troisième Caverne sont plus anciennes. Les Histoires de bon nombre de Cavernes font état de relations avec la Cinquième. La plupart des gravures de leurs grottes sont si vieilles que personne ne sait qui en est l’auteur. L’une d’elles, cinq animaux gravés il y a fort longtemps par un ancêtre, est même citée dans les Légendes Anciennes et constitue un symbole de leur nom. Pour les Zelandonia, cinq est un nombre sacré.

  — Qu’entendent-ils par sacré ?

  — Il a un sens particulier pour la Mère. Demande un jour à Zelandoni de te parler du chiffre cinq.

  — Qu’est devenue la Première Caverne ? voulut savoir Ayla. (Il lui fallut un instant pour se réciter les mots à compter.) Et la Quatrième ?

  — On parle beaucoup de la Première Caverne dans les Histoires et Légendes Anciennes et tu en apprendras davantage à la Réunion d’Été, mais nul ne sait ce qui est arrivé à la Quatrième. Probablement une catastrophe. Certains croient qu’un ennemi a utilisé un Zelandoni maléfique pour jeter sur elle une maladie qui a tué tout le monde. D’aucuns pensent qu’une simple mésentente avec un mauvais chef a conduit la plupart des membres à partir pour une autre Caverne. Mais lorsqu’une Caverne s’unit à une autre, elle figure dans son Histoire ; or on ne trouve trace de la Quatrième dans aucune Histoire. D’autres encore prétendent que le chiffre quatre porte malheur. Pourtant, notre doniate assure que ce n’est pas le chiffre en lui-même mais seulement certaines de ses combinaisons qui portent malheur.

  Après avoir parcouru six ou sept kilomètres, ils gravirent une dernière colline et découvrirent une vallée étroite. Un torrent coulait en son milieu, entre de hautes falaises qui offraient huit abris de tailles diverses. Lorsque la longue file menée par Joharran commença à descendre la piste vers l’entrée de Vieille Vallée, deux hommes et une femme s’avancèrent à sa rencontre. Après les salutations d’usage, ils informèrent les visiteurs que la plupart des membres de la Cinquième Caverne étaient déjà partis pour la Réunion d’Été.

  — Si vous voulez rester, vous êtes les bienvenus, dit la femme. Mais, comme nous ne sommes qu’à la mi-journée, vous préférez peut-être continuer.

  — Qui est encore ici ?

  — Deux vieux qui ne peuvent faire le voyage, et une femme qui doit bientôt enfanter. Zelandoni a estimé qu’elle ne pouvait courir le risque de partir, elle a déjà eu des soucis auparavant. Et ces deux chasseurs, bien sûr. Ils resteront jusqu’à la nouvelle lune.

  — Tu es Premier Acolyte de la Cinquième, il me semble, dit Celle Qui Était la Première.

  — Oui. Je suis restée pour assister la femme qui doit accoucher.

  — Pouvons-nous l’aider ?

  — Je ne crois pas. Le moment n’est pas encore venu, il faut attendre quelques jours. Sa mère et sa tante sont restées elles aussi, tout se passera bien.

  Joharran entreprit de consulter les membres de la Neuvième Caverne ainsi que de celles qui s’étaient jointes à eux.

  — Les meilleurs endroits où établir le camp risquent d’être occupés, remarqua-t-il. Je pense qu’il vaut mieux continuer que faire halte ici.

  Les autres en convinrent rapidement et décidèrent de repartir.

  Le cours de la Rivière se redressait quelque peu après le grand S et prenait une direction nord-est. Dans cette partie de la vallée, plusieurs surplombs abritaient de petites communautés, et toutes sauf une s’étaient déjà mises en route pour la Réunion d’Été ; celle qui ne l’avait pas encore fait se joignit à leur longue file. De plus en plus inquiet, Joharran se demandait si une Caverne aussi nombreuse que la sienne trouverait un endroit convenable où s’installer pour l’été.

  Ayla était étonnée que tant de communautés vivent dans la région, aussi près l’une de l’autre. Comme les Zelandonii, ceux chez qui elle avait grandi exploitaient le
s ressources de leur territoire pour subvenir à leurs besoins. Ils pratiquaient la chasse et la cueillette, utilisaient les abris naturels ou fabriquaient des habitations, ainsi que des outils et des armes de chasse, avec les matériaux dont ils disposaient. Ayla comprenait intuitivement que, lorsqu’une population devenait trop nombreuse pour les ressources d’une région, certains devaient partir ou s’imposer des restrictions. Elle se rendait compte que le territoire des Zelandonii devait être très riche pour nourrir autant de bouches, mais, dans un coin de son esprit, elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui arriverait si les choses changeaient.

  C’était la raison pour laquelle la Réunion d’Été se tenait chaque année dans un lieu différent. Un tel rassemblement épuisait les ressources des environs, et il fallait attendre quelques années pour qu’elles se reconstituent. La réunion se déroulait cette fois non loin de l’abri de la Neuvième Caverne, à une trentaine de kilomètres en aval de la Rivière, et ils avaient raccourci le trajet en coupant par les terres de la Vingt-Neuvième à la Cinquième Caverne.

  Leur destination se situait à une quinzaine de kilomètres de Vieille Vallée, et Joharran décida de ne pas s’arrêter en chemin. Il envisagea de convoquer une réunion pour en discuter et encourager les voyageurs à marcher plus vite, mais ils étaient trop nombreux, de force et d’âge variés ; toute la troupe devrait régler son pas sur celui des plus lents. Une réunion ne réussirait qu’à les ralentir encore. Il essaierait simplement d’accélérer sans rien dire. Si certains commençaient à se plaindre, il songerait alors à s’arrêter. Ils avaient fait halte pour manger à la mi-journée et, quand Joharran était reparti, tous avaient suivi sans broncher.

  Il ne faisait pas encore noir mais le soleil se couchait lorsque la Rivière vira à droite, au ras d’une colline de la rive gauche – la droite pour eux. S’éloignant de l’eau, ils gravirent une pente modérée en suivant une piste très fréquentée. A mesure qu’ils montaient, le paysage s’ouvrait, offrant un vaste panorama. Mais ce fut un autre spectacle qui coupa le souffle d’Ayla lorsqu’elle parvint au sommet : une horde considérable d’hommes et de femmes avançant dans la vallée. Elle savait qu’il y avait déjà là plus de Zelandonii que de Mamutoï à la dernière Réunion d’Été, et tous n’étaient pas encore arrivés. Même en comptant toutes les personnes qu’elle avait rencontrées dans sa vie, elle n’avait jamais vu autant de gens, surtout réunis en un seul endroit. L’unique comparaison qui lui venait à l’esprit, c’était les immenses troupeaux de bisons ou de cerfs qui se rassemblaient chaque année. Les Zelandonii étaient moins nombreux, bien sûr, mais ils formaient une masse grouillante.

  Le groupe qui était parti de la Neuvième Caverne avait beaucoup augmenté, et ceux qui s’étaient joints à eux en chemin les quittèrent bientôt pour chercher des amis, des parents et un endroit où établir leur camp. Zelandoni se dirigea vers le lieu où les doniates occupaient leur propre hutte, au centre du rassemblement. Ils jouaient toujours un rôle essentiel pendant la Réunion d’Été. Ayla espérait que la Neuvième Caverne choisirait un endroit un peu à l’écart : ce serait plus facile d’emmener les chevaux galoper s’il ne fallait pas d’abord leur faire traverser une foule de curieux.

  Jondalar avait déjà expliqué à son frère les besoins particuliers des animaux et leur nervosité parmi tant de monde. Joharran avait hoché la tête en promettant d’y songer, mais en lui-même il s’était dit que les besoins des membres de la Neuvième Caverne passaient avant ceux des chevaux. Il préférait, pour sa part, être au centre des activités et espérait trouver un emplacement près d’une rivière – afin de ne pas avoir à porter de l’eau sur une longue distance – avec quelques arbres pour les ombrager, à proximité d’une zone boisée qui les fournirait en bois de chauffage. Il savait cependant que les zones boisées autour du camp seraient dévastées avant la fin de la saison. Tout le monde avait besoin de bois pour le feu.

  Lorsqu’il commença à chercher avec Solaban et Rushemar, il ne tarda pas à se rendre compte que les bons sites étaient déjà pris. Plus nombreuse que les autres Cavernes, la Neuvième avait besoin de davantage d’espace pour établir son camp, et Joharran voulait trouver un endroit avant qu’il ne fasse trop sombre. Il résolut d’explorer la périphérie du lieu de la Réunion d’Été. Au sortir de sa dernière courbe, la Rivière se rétrécissait, ses berges devenaient plus escarpées, ce qui rendait l’accès à l’eau plus difficile.

  Les trois hommes poussèrent plus loin en aval. Après avoir marché un peu, ils découvrirent un petit cours d’eau qui coulait dans une prairie avant de se jeter dans la Rivière. Ils tournèrent à droite pour le suivre. A quelque distance de la Rivière, ils avisèrent un bois, constatèrent en s’approchant que les arbres formaient une galerie le long du cours d’eau. Ils le remontèrent, s’aperçurent qu’il contournait le pied d’une colline, que le bois s’épaississait en une véritable forêt, plus vaste et plus dense qu’il n’y paraissait au premier coup d’œil.

  Ils remontèrent jusqu’à la source du cours d’eau, un ru qui sortait de terre en bouillonnant sous les branches d’un saule entouré de bouleaux, d’épicéas et de quelques mélèzes. De l’autre côté, un étang assez profond s’était formé. La région regorgeait de sources, et celle-là, comme de nombreuses autres, donnait naissance à un petit affluent de la Rivière. Derrière les arbres, au-delà de l’étang, une pente assez forte était jonchée de pierres de toutes tailles, du caillou au rocher massif. Devant l’étang, un vallon herbeux menait à une plage de pierraille et de sable, de galets polis par l’eau, avec un écran de végétation dense le long du côté le plus proche de l’étang.

  Devant cet endroit agréable, Joharran songea que s’il avait été seul ou accompagné de sa seule famille, il y aurait installé son camp sans hésiter ; mais, avec toute la Caverne, il leur fallait non seulement avoir plus de place mais aussi se trouver plus près de la zone centrale du rassemblement. Les trois hommes redescendirent le cours d’eau et, quand ils arrivèrent à la prairie bordant la Rivière, Joharran s’arrêta.

  — Qu’est-ce que vous en pensez ? demanda-t-il. C’est un peu loin de tout.

  Rushemar plongea une main dans la petite rivière : l’eau était fraîche.

  — Nous aurions une eau pure tout l’été, estima-t-il. Tu sais dans quel état seront la Rivière et l’affluent qui traverse le camp d’ici la fin de la saison, surtout devant le camp et en amont.

  — En plus, tout le monde ira couper des arbres dans les grands bois, dit Solaban. Ici, ce sera moins utilisé, et c’est plus vaste qu’il n’y paraît.

  La Neuvième Caverne s’installa dans la prairie entre le bois et la Rivière, près du petit cours d’eau. La plupart de ses membres s’accordèrent à trouver l’endroit plutôt bon. Il était peu probable qu’une autre Caverne installât ses huttes en aval et souillât leur eau, car ce lieu était trop loin de la zone centrale. Ils pourraient nager et se laver sans difficulté. Le ruisseau alimenté par la source leur fournirait une eau claire à boire alors que celle de la Rivière deviendrait peut-être très sale quand des centaines de gens l’auraient utilisée pour leurs besoins.

  Le bois leur fournirait de l’ombre et du combustible, et il paraissait assez petit pour ne pas attirer trop de personnes en quête des mêmes ressources, du moins avant un moment. La plupart des autres Cavernes iraient de préférence dans la zone boisée, plus étendue, en amont. En outre, la prairie et le bois offriraient de la nourriture – baies, noix, racines, feuilles – et du petit gibier, la rivière du poisson et des mollusques d’eau douce. Le site présentait de nombreux avantages.

  Principal inconvénient : la distance qu’il faudrait parcourir pour se rendre à l’endroit où se dérouleraient la plupart des activités. Certains pensaient que c’était trop loin, en premier lieu ceux qui avaient de la famille ou des amis dans d’autres Cavernes ayant déjà établi leur camp. Quelques-uns décidèrent de s’installer ailleurs, et Jondalar s’en réjouit : cela laisserait de la place pour Dalanar et les Lanzadonii lorsqu’ils ar
riveraient, s’ils ne voyaient pas d’inconvénient à se retrouver un peu à l’écart.

  Pour Ayla, c’était parfait. Les animaux auraient un endroit loin de la cohue, avec une prairie où ils pourraient paître. Ils attiraient déjà l’attention, tout comme Ayla. Elle se rappela la nervosité de Whinney, Rapide et Loup, le premier jour du rassemblement mamutoï, mais ils semblaient maintenant accepter plus facilement, peut-être même mieux qu’elle, la présence d’un grand nombre d’humains autour d’eux. Les gens s’exprimaient à voix haute, Ayla ne pouvait pas ne pas les entendre. Ils restaient sidérés devant ces chevaux et ce loup qui se toléraient – ils semblaient même amis – et obéissaient docilement à l’étrangère et au fils de Marthona.

  Ayla et Jondalar remontèrent le cours d’eau à cheval, trouvèrent le vallon idéal avec son étang. C’était exactement le genre d’endroit qu’ils aimaient. Bien sûr, il appartenait à tout le monde mais Jondalar ne pensait pas qu’il serait très fréquenté. La plupart des Zelandonii venaient à la Réunion d’Été pour participer aux activités communes et avaient moins besoin de moments de solitude qu’Ayla, les animaux ou, il devait le reconnaître, lui-même. Elle fut ravie de découvrir que les broussailles comptaient de nombreux noisetiers car elle avait un penchant pour leurs fruits. Ils n’étaient pas encore mûrs mais la récolte s’annonçait bonne, et Jondalar projetait déjà de revenir voir s’il y avait du silex parmi les pierres de la pente.

  Après avoir posé les sacs et exploré les lieux, les Zelandonii de la Neuvième Caverne estimèrent que le site était excellent et Joharran se félicita d’être arrivé assez tôt pour le revendiquer. Ce lieu aurait sans doute été choisi plus tôt si un autre affluent, plus large, n’avait serpenté au milieu de la vaste plaine qui entourait la Réunion d’Été. Les premiers arrivés s’étaient installés sur ses berges parce qu’ils savaient que les eaux de la Rivière ne tarderaient pas à être souillées. C’était l’endroit que Joharran avait envisagé dans un premier temps, mais il était content à présent d’avoir poussé son exploration un peu plus loin.

 

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