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Les refuges de pierre

Page 95

by Jean M. Auel


  Marthona et Zelandoni nettoyèrent le bébé avec une peau de lapin d’une grande douceur qu’Ayla avait préparée à cette intention. Marthona tenait prête une petite couverture, très douce elle aussi, taillée dans la peau d’un fœtus de cerf presque à terme. Zelandoni avait expliqué à Jondalar qu’afin de porter chance à l’enfant de son foyer il devait se procurer ce type de peau pour la naissance. Son frère et lui avaient quitté l’abri malgré l’âpreté de l’hiver et s’étaient mis en quête d’une biche pleine.

  Ayla avait aidé son compagnon à faire de la peau du faon mort-né une couverture. Il avait toujours été étonné de la souplesse des cuirs qu’elle obtenait et savait qu’elle tenait cette technique du Clan. Zelandoni posa le bébé sur la couverture, Marthona l’en enveloppa et le porta à Ayla.

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  — Tu vas être contente, dit Marthona en donnant l’enfant à la mère. C’est une petite fille parfaite. Ayla regarda la minuscule image d’elle-même.

  — Comme elle est belle ! s’exclama-t-elle.

  Elle écarta les pans de la couverture pour examiner son bébé, craignant à demi, malgré les paroles rassurantes de Marthona, de découvrir une difformité.

  — Elle est magnifique. As-tu jamais vu un aussi bel enfant ?

  La mère de Jondalar se contenta de sourire. Bien sûr qu’elle en avait vu d’aussi beaux : ses propres bébés. Mais celui-ci, la fille du foyer de son fils, n’avait rien à leur envier.

  — L’accouchement n’a pas été difficile du tout, déclara Ayla à Zelandoni quand elle les rejoignit. Tu m’as beaucoup aidée, mais ce n’était pas vraiment dur. Je suis contente que ce soit une fille. Regarde, elle cherche mon sein.

  Ayla aida le bébé à happer le mamelon – avec l’habileté d’une mère pleine d’expérience, nota Zelandoni.

  — Jondalar peut venir la voir ? reprit Ayla. Je trouve qu’elle lui ressemble beaucoup. Pas toi, Marthona ?

  — Il pourra venir bientôt, répondit la Première. (Elle examina l’accouchée, plaça une peau absorbante entre ses cuisses.) Il n’y a pas eu de déchirure, aucun dommage. Rien que du sang servant à nettoyer. C’était un bon accouchement. Tu as un nom pour ta fille ?

  — Oui, j’y ai réfléchi depuis que tu m’as expliqué que je devrais choisir le nom de mon bébé.

  — Bien. Dis-le-moi. Je dessinerai un symbole sur cette pierre et je l’échangerai contre ceci, dit la doniate en prenant la couverture de naissance qui enveloppait le placenta. Puis j’irai l’enterrer avant que l’esprit qui s’y trouve encore ne tente de s’incarner près de la vie qui vient de s’en séparer. Je dois agir vite. Ensuite, je dirai à Jondalar de venir.

  — J’ai décidé de l’appeler...

  — Non ! Pas à voix haute. Murmure-le à mon oreille.

  Après le départ de Zelandoni, Marthona, Proleva et Folara s’assirent près de la jeune mère et bavardèrent tout en admirant le bébé. Ayla se sentait fatiguée mais heureuse : rien de comparable avec la douleur et l’épuisement qu’elle avait éprouvés après la naissance de Durc. Elle somnola un peu, s’éveilla quand Zelandoni revint et lui remit la petite pierre qui portait maintenant des marques énigmatiques peintes en rouge et noir.

  — Mets-la en lieu sûr, lui recommanda la Première. Peut-être dans la niche, derrière ta donii.

  Ayla acquiesça, vit une autre tête apparaître.

  — Jondalar !

  Il s’agenouilla près de la plate-forme.

  — Comment te sens-tu ?

  — Très bien. L’accouchement s’est beaucoup mieux passé que je ne m’y attendais. Tu as vu le bébé ? dit Ayla, écartant de nouveau les plis de la couverture. Elle est parfaite !

  — Tu as la fille que tu désirais. Elle est si menue... Regarde, elle a même de tout petits ongles. Quel nom lui as-tu donné ? Elle se tourna vers Zelandoni.

  — Je peux le lui dire ?

  — Oui, il n’y a plus de risques, maintenant.

  — Je l’ai appelée Jonayla, parce qu’elle est issue de nous deux. Elle est aussi ta fille.

  — Jonayla... J’aime ce nom. Jonayla, répéta-t-il.

  Marthona l’aimait, elle aussi. Proleva et elle avaient eu un sourire indulgent en entendant Ayla : il n’était pas rare que les mères cherchent à convaincre leur compagnon que l’enfant venait de son esprit. Bien qu’Ayla n’eût pas prononcé le mot « esprit », elles étaient sûres d’avoir compris. Zelandoni l’était moins : Ayla avait pour habitude de s’exprimer clairement. Quant à Jondalar, il n’avait aucun doute : il savait fort bien ce que sa compagne avait voulu dire.

  Ce serait tellement beau si c’était vrai, pensa-t-il en contemplant la petite fille. Exposée à l’air frais, elle commençait à s’éveiller.

  — Elle est superbe. Elle sera tout à fait comme toi, Ayla. Je le vois déjà.

  — Elle te ressemble aussi, Jondalar. Tu veux la prendre ?

  — Je ne sais pas, répondit-il en reculant un peu. Elle a l’air si fragile...

  — Pas au point que tu ne puisses la prendre dans tes bras, intervint Zelandoni. Je vais t’aider. Assieds-toi confortablement.

  Elle enveloppa de nouveau le bébé dans sa couverture, le déposa dans les bras de Jondalar en lui montrant comment le tenir.

  L’enfant avait les yeux ouverts et semblait le regarder. Es-tu ma fille ? se demanda-t-il. Tu es si petite, tu auras besoin de quelqu’un pour veiller sur toi jusqu’à ce que tu grandisses. Il la serra un peu plus contre lui et, à son grand étonnement, sentit monter en lui une bouffée soudaine et totalement inattendue d’amour protecteur. Jonayla, pensa-t-il. Ma fille, Jonayla.

  Le lendemain, Zelandoni passa voir Ayla. Elle avait surveillé l’habitation et guetté les allées et venues pour s’assurer que la jeune femme serait seule. Installée par terre sur un coussin, Ayla donnait le sein à sa fille. La doniate s’assit à côté d’elle et s’enquit :

  — Comment va Jonayla ?

  — Très bien. C’est un bébé sage. Elle m’a réveillée la nuit dernière mais elle dort presque tout le temps.

  — Je voulais te dire qu’elle sera acceptée après-demain comme Zelandonii née au foyer de Jondalar et que la Caverne sera informée de son nom.

  — Tout sera alors en ordre.

  — Es-tu au courant pour Relona ? La compagne de Shevonar, le chasseur piétiné par un bison peu après ton arrivée ? fit la Première d’un ton anodin.

  — Non.

  — Elle et Ranokol, le frère de Shevonar, s’uniront l’été prochain. Il lui venait en aide pour compenser la perte de son compagnon et ils ont fini par s’éprendre l’un de l’autre. Je crois que cela fera un bon couple.

  — J’en suis heureuse. Ranokol était bouleversé par la mort de Shevonar, il s’en tenait presque pour responsable.

  Il y eut un silence et Ayla se demanda si la doniate n’était pas venue pour une raison qu’elle n’avait pas encore révélée.

  — Je voulais aussi te voir pour autre chose, avoua Zelandoni. J’aimerais en savoir plus sur ton fils. Je comprends pourquoi tu n’as pas mentionné son existence, en particulier après les problèmes soulevés par l’union d’Echozar. Si tu acceptes de parler de lui, il y a certaines choses sur lesquelles tu pourrais m’éclairer.

  — Cela ne me dérange pas. En fait, j’ai parfois besoin de parler de lui.

  Ayla évoqua longuement devant la doniate le fils qu’elle avait quand elle vivait avec le Clan, commença par les nausées qui avaient duré pendant presque toute sa grossesse et l’accouchement qui lui avait arraché des hurlements de douleur. Elle avait déjà oublié ce qu’elle avait éprouvé de désagréable en donnant naissance à Jonayla, mais elle se rappelait encore les souffrances du premier accouchement. Elle expliqua qu’aux yeux du Clan l’enfant était difforme, qu’elle s’était réfugiée dans une grotte pour lui sauver la vie et qu’elle avait fini par revenir tout en craignant encore de le perdre. Elle raconta sa joie quand il avait été accepté et que Creb avait choisi son nom, Durc, d’après une légende du Clan. Elle décrivit leur existenc
e, son bonheur en découvrant que son fils pouvait rire et émettre des sons comme elle, le langage qu’ils avaient inventé rien que pour eux. Enfin, elle parla du jour où elle avait dû laisser Durc à sa sœur, quand le Clan l’avait forcée à partir. Au terme de son récit, elle avait la voix étranglée par l’émotion.

  — Zelandoni, dit-elle en levant vers la doniate des yeux pleins de larmes, une idée m’est venue quand je me cachais avec lui dans la grotte, et plus j’y réfléchis, plus je la croîs vraie. Je pense que ce n’est pas le mélange d’esprits qui fait naître une vie nouvelle. La vie commence quand un homme et une femme s’accouplent. Ce sont les hommes qui font germer la vie à l’intérieur des femmes.

  L’hypothèse avancée par la jeune femme était sidérante, d’autant que personne n’avait jamais tenu de tels propos devant la Première, mais cela n’était pas totalement nouveau, bien que l’unique personne qui eût envisagé aussi cette possibilité ne fût autre qu’elle-même.

  — J’y ai longuement pensé depuis lors, poursuivit Ayla, et je suis maintenant plus convaincue encore que la vie commence lorsqu’un homme introduit son membre à l’intérieur d’une femme, là où naissent les bébés, et y laisse son essence. C’est cela qui fait germer la vie, pas le mélange des esprits.

  — Tu veux dire quand ils partagent le Don des Plaisirs de la Grande Terre Mère ?

  — Oui.

  — Laisse-moi te poser quelques questions. Un homme et une femme partagent souvent le Don des Plaisirs. Or il ne naît pas autant d’enfants que de fois où ils le font. Si la vie germait chaque fois qu’ils partagent les Plaisirs, il y aurait beaucoup plus d’enfants, argua Zelandoni.

  — J’y ai songé. Il est évident qu’une nouvelle vie ne commence pas chaque fois qu’ils partagent le Don ; il doit donc y avoir autre chose en plus des Plaisirs. Peut-être faut-il les partager de nombreuses fois ou à des moments particuliers. Peut-être est-ce la Mère qui décide. Mais ce ne sont pas leurs esprits qu’Elle mêle, c’est l’essence de l’homme et peut-être aussi une essence spéciale de la femme. Je suis sûre que Jonayla a été créée juste après que nous sommes descendus du glacier, Jondalar et moi, le matin où nous avons partagé les Plaisirs à notre réveil.

  — Tu dis que tu y as longuement pensé, mais comment l’idée t’est-elle venue au départ ?

  — Elle m’est venue quand je me cachais dans la petite grotte avec Durc. Les membres du Clan m’avaient ordonné de l’abandonner dehors, parce qu’il était difforme. Mais je l’ai regardé avec attention et j’ai vu qu’il n’avait pas le corps déformé, poursuivit-elle, le regard embué. Il ne leur ressemblait pas, il ne me ressemblait pas. Il leur ressemblait et il me ressemblait. Il avait une tête allongée, épaisse derrière, des arcades sourcilières proéminentes, comme les leurs, mais un front haut, comme le mien. Plus tard, il n’est jamais devenu aussi trapu que les autres garçons du Clan. Il avait des jambes longues et droites, pas arquées comme celles d’Echozar.

  — Echozar est un mélange mais sa mère appartenait au Clan. Quand aurait-elle partagé les Plaisirs avec un homme semblable à nous ? Pourquoi un homme semblable à nous aurait-il eu envie de partager les Plaisirs avec une Tête Plate ?

  — Echozar m’a raconté que sa mère avait été maudite parce que son compagnon avait perdu la vie en essayant de la protéger d’un homme des Autres. Quand les membres du Clan ont découvert qu’elle était enceinte, ils l’ont autorisée à rester jusqu’à la naissance d’Echozar. Jonayla avait rejeté le téton et geignait un peu. Ayla la mit sur son épaule et lui tapota le dos.

  — Tu veux dire qu’un homme comme nous avait forcé la mère d’Echozar ? J’imagine que ces choses-là se produisent, mais je ne puis les comprendre.

  — C’est arrivé à l’une des femmes que j’ai rencontrées au Rassemblement du Clan. Elle avait une fille qui était un mélange. Elle m’a confié qu’elle avait été forcée par des hommes des Autres, des hommes qui me ressemblaient, m’a-t-elle dit. Enceinte, elle avait souhaité avoir une fille, ce qui avait provoqué la colère de son compagnon : les femmes du Clan sont censées ne vouloir que des garçons mais beaucoup, en secret, préféreraient une fille. Quand l’enfant est née déformée, l’homme a obligé la mère à la garder pour lui donner une leçon.

  — Quelle triste histoire ! fit la doniate. Être traitée aussi durement par son compagnon après avoir été forcée...

  — Elle m’avait demandé de parler à Brun, le chef de mon Clan, pour arranger une union entre sa fille Ura et mon Durc. Elle craignait que sa fille ne trouve jamais de compagnon, autrement. L’idée m’a plu. Durc était difforme lui aussi, pour les membres du Clan, et il aurait autant de difficultés à se choisir une compagne. Brun a accepté. Maintenant Ura est promise à Durc. Après le prochain Rassemblement, elle rejoindra le Clan de Brun... non, celui de Broud, à présent. Je ne crois pas qu’il sera très gentil avec elle. Ayla se tut, songea aux épreuves que rencontrerait la jeune femme.

  — Ce sera dur pour elle de quitter une mère qui l’aime pour s’installer dans un clan où elle ne sera peut-être pas bien accueillie, reprit-elle. J’espère que Durc est devenu un garçon capable de l’aider. Elle soupira, secoua la tête. Entendant le bébé faire son rot, elle sourit, le laissa un moment encore sur son épaule.

  — Pendant notre Voyage, Jondalar et moi avons entendu d’autres histoires de jeunes gens des Autres forçant des femmes du Clan. Je crois que c’est une sorte de défi qu’ils se lancent entre eux.

  — J’ai bien peur que tu n’aies raison. Certains jeunes hommes prennent apparemment plaisir à ce qu’ils ne sont pas censés faire. Mais forcer une femme, même une femme du Clan, cela me préoccupe encore plus.

  — Je ne suis pas sûre que tous les mélanges soient le résultat de l’accouplement forcé d’une femme du Clan avec un homme des Autres, ou d’une femme des Autres avec un homme du Clan. Rydag était un mélange, lui aussi.

  — L’enfant recueilli par la compagne du chef des Mamutoï avec qui tu as vécu.

  — Oui. Sa mère appartenait au Clan et, comme les autres membres, elle ne savait pas parler, à part quelques sons que personne ne comprenait. Rydag était un enfant faible. Il en est mort. Nezzie disait que sa mère errait seule quand ils l’avaient trouvée et qu’elle les avait suivis. Cela ne ressemble pas aux femmes du Clan. Elle avait dû être maudite pour une raison quelconque, sinon elle n’aurait pas été seule, surtout avec une grossesse aussi avancée. Elle avait sans doute aussi rencontré quelqu’un des Autres qui l’avait bien traitée : cela expliquerait qu’elle ne se soit pas cachée et qu’elle ait suivi les Mamutoï. Peut-être l’homme qui avait mis en elle la vie de Rydag.

  — Peut-être, fit Zelandoni. Et la mère d’Echozar ? Elle avait été maudite elle aussi, m’as-tu dit. Je ne suis pas sûre de comprendre ce que cela signifie exactement.

  — Mise à l’écart, chassée. On disait qu’elle portait malheur parce que son compagnon était mort quand elle avait été attaquée, on l’a dit plus encore après qu’elle eut donné naissance à un enfant « difforme ». Le Clan n’aime pas non plus les mélanges. Un dénommé Andovan l’a trouvée sur le point de mourir avec son enfant. D’après Echozar, c’était un homme âgé, qui vivait seul pour une raison quelconque. Il a recueilli la mère et le bébé. Je pense qu’il était un S’Armunaï, mais il habitait une grotte à la lisière du territoire des Zelandonii et il parlait leur langue. Il avait peut-être échappé à Attaroa. Il a élevé Echozar, il lui a enseigné à parler Zelandonii et s’armunaï. Sa mère lui a montré les signes du Clan. Andovan a dû les apprendre, lui aussi, parce qu’elle ne pouvait pas parler. Echozar le pouvait, lui. Il était comme Durc.

  Ayla s’interrompit, les larmes aux yeux.

  — Durc aurait parlé s’il avait eu un S’Armunaï auprès de lui, poursuivit-elle. Il prononçait déjà certains sons avant mon départ et il savait rire. Comment les membres du Clan avaient-ils pu s’imaginer qu’il leur ressemblerait, puisqu’il était mon bébé ? Né de mon ventre... Mais il ne me ressemblait pas non pl
us, pas comme Jonayla. Rien d’étonnant si c’était Broud qui l’avait fait germer en moi.

  — Qui est ce Broud ?

  — Le fils d’Ebra, la compagne de Brun. Brun était le chef du Clan, un bon chef. Broud est celui qui m’a chassée du Clan quand il est devenu chef. J’ai grandi entourée de sa haine.

  — C’est lui qui aurait fait germer Durc en toi ? Tu penses pourtant que cela vient du partage des Plaisirs. Pourquoi les aurait-il partagés avec toi s’il te haïssait ?

  — Il n’y avait aucun Plaisir pour moi. Broud me forçait. Je ne sais pas pourquoi il l’a fait la première fois, mais c’était horrible. Il m’a fait mal. Je détestais ça, et je détestais Broud à cause de ça. Il a senti que cela me dégoûtait, c’est pour cette raison qu’il a continué.

  — Et ton Clan le permettait !

  — Les femmes du Clan doivent accepter l’accouplement chaque fois qu’un homme le souhaite, chaque fois qu’il leur fait le signal. On les a élevée comme ça.

  — Je ne comprends pas. Comment un homme pourrait-il vouloir d’une femme si elle ne veut pas de lui ?

  — Je crois que cela ne dérangeait pas trop les femmes du Clan. Elles connaissaient même certaines façons d’inciter un homme à leur faire le signal. Iza me les avait apprises mais je n’ai jamais voulu y avoir recours. En tout cas, pas avec Broud. Je détestais tellement ça que je n’arrivais plus à manger. Je ne voulais plus me lever le matin, je refusais de quitter le foyer de Creb. Mais, quand je me suis aperçue que j’allais avoir un bébé, j’étais tellement heureuse que je ne me souciais même plus de Broud. Je le subissais sans réagir. Du coup, il a cessé. Ce n’était plus drôle pour lui si je ne résistais pas.

 

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