Les chasseurs de mammouths
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Mais pourquoi l’avait-elle accepté ? se demandait Mamut. Il y avait certainement eu d’autres hommes pour faire des offres. Frébec avait encore ajouté à ses difficultés. Il avait si peu à offrir, et Crozie était si désagréable, que le Camp de Fralie les avait mis à la porte. Le Camp de Frébec avait refusé de les accueillir. L’un après l’autre, les autres Camps l’avaient évincé, même avec une femme enceinte et d’un statut important. Chaque fois, sous l’effet de l’affolement qui la gagnait, Crozie empirait encore la situation : elle le réprimandait, le blâmait, rendant ainsi leur famille moins acceptable encore.
Frébec s’était montré reconnaissant quand le Camp du Lion les avait acceptés : c’était l’un des derniers où il tentait de se faire admettre. Tous ces échecs n’étaient pas dus à leur position sociale, mais on considérait les membres de leur groupe comme mal assortis. Talut possédait le don de voir dans l’inhabituel un élément attirant plutôt qu’inquiétant. Il avait joui toute sa vie d’un statut élevé, il cherchait autre chose et il le trouvait dans l’inhabituel. Il en était venu à y prendre plaisir, il l’encourageait dans son Camp. Talut lui-même était l’homme le plus grand qu’on eût jamais vu, non seulement chez les Mamutoï mais chez tous les peuples voisins. Tulie était la femme la plus importante, la plus vigoureuse. Mamut était l’homme le plus âgé. Wymez était le meilleur tailleur de silex. Ranec n’était pas seulement l’homme qui possédait la peau la plus sombre, mais, en même temps, le meilleur sculpteur. Et Rydag était le seul enfant Tête Plate. Talut désirait garder Ayla, qui était pour le moins exceptionnelle avec ses chevaux, qui avait des dons, des talents, et il n’aurait pas été fâché de garder aussi Jondalar, qui était venu du pays le plus lointain.
Frébec ne visait pas à l’exceptionnel, d’autant que, il le savait, il ne pouvait revendiquer que « le moins » en tout. Il en était encore à chercher sa place parmi les gens ordinaires et il avait commencé par se faire une vertu de ce qu’il y avait de plus commun. Il était mamutoï, donc supérieur à tous ceux qui ne l’étaient pas, supérieur à tous ceux qui étaient différents. Ranec, avec sa peau noire et son esprit satirique, mordant, n’était pas un vrai Mamutoï. Il n’était même pas né parmi eux. Frébec, lui, l’était, et il était certainement supérieur à ces animaux, ces Têtes Plates. Ce garçon qu’aimait tant Nezzie ne possédait pas le moindre statut puisqu’il était né d’une femme Tête Plate.
Et cette Ayla, qui était arrivée avec ses chevaux et son grand étranger, avait déjà attiré l’œil dédaigneux du sombre Ranec, que toutes les femmes recherchaient en dépit de son indifférence ou peut-être à cause d’elle. Elle n’avait même pas accordé un coup d’œil à Frébec, comme si elle avait su qu’il n’était pas digne de son attention. Peu importaient ses talents, ses dons, sa beauté, il valait forcément mieux qu’elle : il était mamutoï, elle ne l’était pas. Mieux encore, elle avait vécu avec ces Têtes Plates. Et voilà que Talut voulait faire d’elle une Mamutoï !
Frébec se savait à l’origine de la scène désagréable qui venait d’éclater. Il avait prouvé qu’il était assez important pour maintenir cette fille à l’écart des Mamutoï mais il avait rendu le chef, ce géant, plus furieux qu’il ne l’avait jamais vu, et il était un peu effrayant de voir cet ours énorme dans une telle colère. Talut était tout à fait capable de le soulever de terre et de le casser en deux. A tout le moins, il était en mesure de le chasser. Combien de temps, alors, garderait-il la compagne qui possédait un tel statut ?
Néanmoins, malgré la colère qu’il maîtrisait difficilement, Talut, en ce moment, traitait Frébec avec plus de respect que celui-ci n’était accoutumé à en être l’objet. Il n’avait ni ignoré ni rejeté ses commentaires.
— Que tes objections soient raisonnables, cela importe peu, poursuivit Talut, d’un ton froid. A mon avis, Ayla possède de nombreux talents exceptionnels dont nous pourrions tirer de grands avantages. Tu as contesté cette opinion, tu as prétendu qu’elle n’avait rien de valable à nous offrir. Je ne vois rien qui ne puisse être contesté, de toute façon...
— Talut, intervint Jondalar, pardonne-moi de t’interrompre alors que tu tiens le Bâton Qui Parle, mais je crois savoir ce qui serait incontestable.
— Vraiment ?
— Oui, je crois. Puis-je te parler seul à seul ?
— Tulie, veux-tu tenir le Bâton ? dit Talut.
Il s’éloigna en compagnie de Jondalar vers le Foyer du Lion. Un murmure de curiosité les suivit.
Jondalar s’approcha d’Ayla, lui dit quelques mots. Elle hocha la tête, posa Rydag sur la couche et se leva pour se hâter vers le Foyer du Mammouth.
— Talut, es-tu prêt à éteindre tous les feux ? demanda Jondalar. Le chef fronça les sourcils.
— Tous les feux ? Il fait froid et grand vent, dehors. L’intérieur de l’habitation pourrait se refroidir très vite.
— Je le sais, mais, crois-moi, ça en vaudra la peine. Pour permettre à la démonstration d’Ayla de faire tout son effet, elle doit agir dans l’obscurité. Il ne fera pas froid bien longtemps.
Ayla revenait avec quelques pierres dans les mains. Le regard de Talut alla d’elle à Jondalar, revint à elle. Finalement, il approuva d’un signe. On pourrait toujours rallumer un feu, même s’il fallait pour cela quelque effort. Ils retournèrent ensemble au premier foyer. Talut parla à Tulie en particulier. Une discussion s’engagea, on appela Mamut. Après quoi, Tulie parla à Barzec. Celui-ci fit signe à Druwez et à Danug. Tous trois enfilèrent des pelisses, se munirent de grands paniers tressés serré et sortirent.
Le murmure des conversations marquait une excitation fébrile. Il se passait quelque chose de particulier, et le Camp était plein d’impatience, comme avant une grande cérémonie. On ne s’était pas attendu à des consultations secrètes, à une mystérieuse démonstration.
Barzec et les garçons furent rapidement de retour. Leurs paniers étaient emplis de terre. Alors, à partir du Foyer de l’Aurochs, le plus éloigné, ils dispersèrent les braises entassées ou les petits feux qui subsistaient dans chacun des trous à feu et déversèrent la terre pour étouffer les flammes. Les gens du Camp furent saisis d’inquiétude lorsqu’ils se rendirent compte de ce qui se passait.
Avec chaque feu qui s’éteignait, l’habitation devenait plus sombre. Une à une, les voix se turent, le silence se fit. Par-delà les murs, le vent hurlait plus fort, les courants d’air se faisaient plus froids, apportaient avec eux une atmosphère glaciale, menaçante. On savait tout ce qu’on devait au feu, même si l’on avait tendance à trouver sa présence normale, mais tous comprirent, en voyant les flammes s’éteindre que leur vie en dépendait.
Il ne resta finalement d’allumé que le feu sur lequel on faisait la cuisine. Ayla avait disposé tout ce qu’il lui fallait près du trou. Soudain, sur un signe de Talut, Barzec, saisissant le moment dramatique, déversa le reste de la terre sur les flammes. L’assistance étouffa un cri de stupeur.
En un instant, l’abri tout entier fut plongé dans la nuit. Ce n’était pas tant une absence de lumière qu’une plénitude d’obscurité. Des ténèbres absolues, profondes, étouffantes occupaient tous les coins et recoins. Il n’y avait pas d’étoiles, pas d’astre lumineux, pas de nuages nacrés, miroitants. La main qu’on approchait de ses yeux demeurait invisible. Il n’y avait plus ni dimension, ni ombre, ni silhouette. Le sens de la vue avait perdu toute valeur.
Un enfant se mit à pleurer. Sa mère le fit taire. On distinguait des respirations, des bruits de pieds, des toussotements. Quelqu’un parla d’une voix basse, une autre voix plus grave lui répondit. L’odeur d’os brûlé prévalait, mais il s’y mêlait d’autres senteurs, d’autres relents, d’autres arômes : le cuir traité, la nourriture qui cuisait et celle qui était entreposée, les nattes d’herbe tressée, les herbes séchées, l’odeur des gens, des pieds et des corps, des souffles tièdes.
Le camp attendait dans la nuit et se demandait ce qu’il allait se passer. Ce n’était pas précisément de la peur mais une certaine appr
éhension. Un long moment parut s’écouler, et les gens commencèrent à s’agiter. Qu’est-ce qui pouvait bien prendre tant de temps ?
On avait laissé à Mamut le choix de l’instant. C’était une seconde nature, chez le vieux chaman, de créer des effets dramatiques, presque un instinct pour reconnaître le bon moment. Ayla sentit une main lui taper sur l’épaule. C’était le signal qu’elle attendait. Elle avait dans une main un morceau de pyrite de fer, un silex dans l’autre. Sur le sol, devant elle, se trouvait un petit tas d’herbe à faire le feu. Dans l’obscurité totale de la galerie, elle ferma les yeux, reprit longuement son souffle. Enfin, elle frappa la pyrite avec le silex.
Une longue étincelle brilla, et, dans le noir absolu, la petite lueur illumina uniquement la jeune femme agenouillée. Cela dura longtemps et provoqua chez les membres du Camp un sursaut d’étonnement, des murmures de crainte révérencieuse. L’étincelle mourut. Ayla, de nouveau, frappa le silex contre la pyrite, mais plus près des herbes inflammables qu’elle avait préparées. L’étincelle tomba dessus. La jeune femme se pencha pour souffler sur le feu. L’instant d’après, les flammes jaillirent. Elle entendit des « oh », des « ah », des exclamations émerveillées.
Elle disposait sur le feu de petits fragments de broussaille. Quand ils s’enflammèrent, elle ajouta des morceaux plus gros et des branchettes. Elle céda ensuite la place à Nezzie, la regarda retirer du trou à feu la pierre et les cendres et y transférer la flamme. Nezzie régla le dispositif qui amenait l’air extérieur, parvint à enflammer les os. L’attention du Camp tout entier s’était concentrée sur l’opération. Quand le feu prit pour de bon, on comprit que le tout n’avait demandé qu’un moment. C’était de la magie ! Qu’avait-elle bien pu faire pour créer si vite un feu ?
Talut agita le Bâton Qui Parle, en frappa par trois fois le sol.
— Quelqu’un a-t-il encore des objections à présenter contre l’adoption d’Ayla par les Mamutoï et, particulièrement, par le Foyer du Lion ? demanda-t-il.
— Nous montrera-t-elle sa magie ? questionna Frébec.
— Elle ne se contentera pas de nous la montrer. Elle a promis de donner à chacun des foyers de ce Camp une de ses pierres à feu, répliqua Talut.
— Je n’ai plus d’objections, dit Frébec.
Ayla et Jondalar fouillèrent leurs bagages pour rassembler tous les nodules de pyrite de fer qu’ils possédaient et choisirent six des plus beaux. La veille au soir, la jeune femme avait rallumé les feux dans chaque foyer. Elle avait montré aux occupants la façon de procéder. Mais elle était fatiguée, et il était alors trop tard pour chercher les pierres à feu avant de se mettre au lit.
Les six pierres, d’un jaune grisâtre à l’éclat métallique, faisaient un petit tas insignifiant sur la plate-forme. L’une d’elles, pourtant, avait fait toute la différence entre l’adoption et le rejet d’Ayla. A les voir, personne n’aurait deviné quelle magie se cachait au cœur de ces cailloux.
Elle les ramassa et, les tenant entre ses mains, regarda Jondalar.
— Puisque tous les autres voulaient bien de moi, pourquoi auraient-ils accepté qu’une seule personne s’oppose à mon adoption ? demanda-t-elle.
— Je n’en sais trop rien, répondit-il. Mais, dans un groupe comme celui-ci, chacun est obligé de vivre avec tous les autres. Si une seule personne ne supporte pas la présence d’une autre, cela peut amener de graves rancœurs, surtout quand le temps retient tout le monde à l’intérieur pour une longue période. Les gens finissent par prendre parti, les discussions peuvent conduire à des batailles au cours desquelles il pourrait y avoir des blessés ou pire encore. La fureur, alors, se déchaîne, quelqu’un a soif de vengeance. Parfois, le seul moyen d’éviter une tragédie, c’est de disperser le groupe... ou de payer très cher et d’expulser le fauteur de trouble...
Son front se contractait sous l’effet de la souffrance. Il ferma un instant les yeux, et Ayla se demanda ce qui le faisait souffrir ainsi.
— Mais Frébec et Crozie se querellent sans cesse, et personne n’aime ça, dit-elle.
— Les autres occupants du Camp savaient à quoi s’en tenir avant d’accepter de les recevoir, du moins en avaient-ils une bonne idée. Tout le monde avait eu la possibilité de les refuser, personne ne pouvait donc rejeter le blâme sur quelqu’un d’autre. Une fois qu’on a accepté une solution, on met son point d’honneur à la faire fonctionner, surtout si l’on sait que c’est seulement pour un hiver. Les changements sont plus faciles en été.
Ayla hocha la tête. Elle n’était pas encore bien sûre qu’il voulût la voir devenir un membre de ce peuple, mais démontrer les propriétés de la pierre à feu avait été son idée à lui, et cela avait réussi.
Ils se rendirent ensemble au Foyer du Lion pour y porter les pierres. Talut et Tulie étaient en grande conversation. Nezzie et Mamut étaient parfois appelés à dire leur mot, mais ils écoutaient plus qu’ils ne parlaient.
— Voici pierres à feu je promets, dit Ayla, quand les autres eurent pris conscience de sa présence. Vous pouvez donner aujourd’hui.
— Oh, non, répondit Tulie. Pas aujourd’hui. Garde-les pour la cérémonie. Nous en parlions justement. Elles feront partie des cadeaux. Nous devons décider de leur valeur, afin d’évaluer ce que nous devrons offrir d’autre. Elles ont à coup sûr une grande valeur, non seulement pour elles-mêmes et pour les échanges, mais pour le prestige qu’elles te vaudront.
— Quels cadeaux ? questionna Ayla.
— On a coutume, lors de l’adoption de quelqu’un, expliqua Mamut, d’échanger des cadeaux. La personne adoptée reçoit des présents de tout le monde, et, au nom du foyer qui l’adopte, des cadeaux sont distribués aux autres foyers du Camp. Il peut s’agir de présents modestes, symboliques, ou de cadeaux d’une grande valeur. Tout dépend des circonstances.
— A mon avis, les pierres à feu ont une valeur assez grande pour représenter un cadeau suffisant pour chaque foyer, déclara Talut.
— Je serais d’accord avec toi, Talut, si Ayla était déjà une Mamutoï, et si sa valeur était établie, dit Tulie. Mais, dans le cas présent, nous cherchons à déterminer quel Prix de la Femme nous devons lui attribuer. Ce sera tout bénéfice pour le Camp si nous pouvons justifier d’une grande valeur pour elle. Puisque Jondalar a refusé l’adoption, du moins pour le moment...
Le sourire de Tulie, pour montrer à Jondalar qu’elle ne lui gardait pas rancune, contenait une nuance de coquetterie, mais sans le moindre sous-entendu. Elle exprimait simplement ainsi sa conviction d’être séduisante et désirable.
... je serai heureuse de fournir moi-même quelques cadeaux. Quelle sorte de cadeaux ? demanda Ayla.
— Oh, n’importe lesquels, répondit Tulie. Il peut s’agir de bien des choses... Les fourrures sont les bienvenues... les tuniques, les jambières, les bottes ou le cuir pour les faire. Deegie sait teindre le cuir de couleurs magnifiques. On offre aussi de l’ambre et des coquillages, des perles d’ivoire, pour faire des colliers et orner les vêtements. Les longues dents des loups et d’autres mangeurs de viande ont une grande valeur. Tout comme les objets sculptés dans l’ivoire. Le silex, le sel... On peut donner aussi de la nourriture, surtout si l’on peut la mettre en réserve. Tout ce qui est bien façonné, comme des paniers, des nattes, des ceintures, des couteaux. Il est important, je crois, de faire le plus de cadeaux possible : ainsi, quand chacun montrera tes présents au Rassemblement, il sera évident que tu as de tout à foison, ce qui justifiera ton statut. C’est sans grande importance si la plupart d’entre eux ont été donnés pour toi à Talut et à Nezzie.
— Talut, Nezzie et toi, vous ne devez pas donner pour moi. J’ai choses à donner, affirma Ayla.
— Oui, bien sûr, tu as les pierres à feu, et c’est ce qui a le plus de valeur. Mais leur aspect n’est pas très impressionnant. Par la suite, les gens comprendront leur utilité, mais les premières impressions font toute la différence.
— Tulie a raison, appuya Nezzie. La plupart des jeunes femmes passent des années à fabriquer et à accu
muler des présents qu’elles offrent pour leur Union ou lorsqu’elles sont adoptées.
— Les Mamutoï adoptent-ils donc tant de gens ? s’informa Jondalar.
— Pas des étrangers, expliqua Nezzie. Mais les Mamutoï adoptent souvent un autre Mamutoï. Chaque Camp a besoin d’un frère et d’une sœur, pour en faire son Homme Qui Ordonne et sa Femme Qui Ordonne. Mais rares sont les hommes qui ont la chance d’avoir une sœur comme Tulie. S’il arrive quelque chose à l’un ou à l’autre, ou si un jeune homme et une jeune femme désirent créer un nouveau Camp, on peut adopter une sœur ou un frère. Mais ne t’inquiète pas. J’ai bien des choses que tu pourras offrir, Ayla, et Latie elle-même a proposé certains des objets qu’elle possède pour en faire des cadeaux.
— Mais j’ai choses à donner, Nezzie. J’ai choses dans caverne de vallée. Je passe années à faire beaucoup de choses.
— Il n’est pas nécessaire que tu retournes là-bas... fit Tulie.
Elle pensait à part elle que tout ce que pourrait posséder la jeune femme élevée chez les Têtes Plates serait probablement d’une facture grossière. Comment dire à Ayla que ses cadeaux ne seraient sans doute pas acceptables ? Cela pourrait être embarrassant.
— Je veux retourner, insista Ayla. Autres choses j’ai besoin. Plantes pour guérir. Nourriture en réserve. Et manger pour chevaux.
Elle se tourna vers Jondalar.
— Je veux retourner.
— C’est possible, je suppose. Si nous faisons vite, sans nous arrêter en route, nous pourrons y arriver, je crois... à condition que le temps s’améliore.