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Les chasseurs de mammouths

Page 38

by Jean M. Auel


  Il s’arrêta, s’accrocha à l’un des pieux entre lesquels elle faisait sécher ses herbes et la regarda.

  — Mais, au bout d’une année ou deux, j’ai compris que je faisais fausse route, et que la Mère me punissait. Les hommes de mon âge trouvaient des compagnes, s’installaient, montraient avec fierté les enfants de leur foyer. Moi, j’étais incapable de découvrir une femme à aimer de cette manière. J’en connaissais beaucoup, je les appréciais pour leur compagnie, leurs Plaisirs, mais, lorsque j’éprouvais de l’amour, c’était seulement quand je ne le devais pas... à l’occasion des Premiers Rites et uniquement cette nuit-là.

  Il baissait maintenant la tête.

  La stupeur la lui fit relever : il venait d’entendre un rire tendre.

  — Oh, Jondalar, mais tu es tombé amoureux. Tu m’aimes, n’est-ce pas ? Ne comprends-tu pas ? Tu ne subissais pas un châtiment. Tu m’attendais. Je te l’ai dit : mon totem t’a conduit vers moi, la Mère aussi, peut-être, mais tu as eu un long chemin à parcourir. Tu as dû patienter. Si tu étais tombé amoureux plus tôt, jamais tu ne serais venu. Jamais tu ne m’aurais trouvée.

  Se pouvait-il qu’elle eût raison ? se demandait-il. Il avait envie d’y croire. Pour la première fois depuis des années, il sentait s’alléger le fardeau qui avait pesé sur son esprit. L’ombre d’un espoir passa sur son visage.

  — Et Zolena, ma donii ?

  — Je ne crois pas qu’il était mal de l’aimer. Mais, même si tu as ainsi transgressé vos coutumes, tu en as été châtié, Jondalar. On t’a exilé. Tout cela est du passé, maintenant. Tu n’as plus à ressasser tes souvenirs, à te punir.

  — Mais les jeunes filles, lors des Premiers Rites... L’expression d’Ayla se durcit.

  — Jondalar, sais-tu combien il est terrible d’être forcée, la première fois ? Sais-tu ce qu’on ressent quand on doit subir avec horreur ce qui n’est pas un Plaisir mais une épreuve douloureuse, répugnante ? Peut-être n’avais-tu pas le droit de tomber amoureux de ces jeunes femmes, mais elles ont dû être merveilleusement heureuses d’être traitées avec tendresse, d’éprouver les Plaisirs que tu sais si bien donner, de se sentir aimées, cette première fois. Si tu leur as offert seulement une petite part de ce que tu me donnes, alors, tu leur as laissé un magnifique souvenir à conserver en elles tout le reste de leur vie. Oh, Jondalar, tu ne leur as fait aucun mal. Tu as agi exactement comme tu le devais. Pourquoi, à ton avis, te choisissait-on si souvent ?

  Jondalar commençait à se libérer du fardeau de honte, de mépris de soi, qui était resté si longtemps enfoui au plus profond de lui-même. Il accueillait l’idée que, peut-être, sa vie avait un but, que les pénibles expériences de sa prime jeunesse avaient eu leur raison d’être. Il entrevoyait la possibilité que ses actes n’avaient pas été aussi méprisables qu’il l’avait cru. Peut-être avait-il une certaine valeur... et il désirait par-dessus tout s’en convaincre.

  Toutefois, il avait du mal à se débarrasser de la charge émotionnelle qui l’accablait depuis si longtemps. Certes, il avait enfin découvert une femme à aimer, et elle représentait tout ce qu’il avait jamais désiré. Mais, s’il la ramenait chez lui et qu’elle confiât à quelqu’un qu’elle avait été élevée par des Têtes Plates ? Ou, pis encore, qu’elle avait un enfant d’esprits mêlés ? Un monstre ? Serait-il couvert de boue, avec elle, pour avoir introduit une telle femme parmi les siens ? Cette seule idée le faisait rougir.

  Serait-ce honnête à son égard ? S’ils allaient la chasser en l’accablant d’insultes ? Et s’il ne la défendait pas ? S’il les laissait faire ? Il frissonna. Non, pensa-t-il, jamais il ne les laisserait la traiter de la sorte. Il l’aimait. Pourtant, s’il n’osait pas ?

  Pourquoi était-ce Ayla qu’il avait découverte et aimée ? L’explication de la jeune femme lui semblait trop simple. Il ne pouvait si vite abandonner la conviction que la Grande Mère l’avait puni de son sacrilège. Peut-être Ayla ne se trompait-elle pas, peut-être Doni l’avait-Elle guidé vers elle. Mais n’était-ce pas, là encore, un châtiment ? Cette femme merveilleuse qu’il aimait n’était pas plus acceptable, aux yeux de son peuple, que la première femme dont il s’était épris. Quelle ironie du sort ! La femme qu’il avait fini par découvrir était une paria : elle avait donné naissance à un monstre !

  Mais les Mamutoï nourrissaient des croyances semblables, et ils ne la repoussaient pas. Tout en sachant qu’elle avait grandi chez les Têtes Plates, ils allaient l’adopter. Ils avaient même accueilli parmi eux un enfant d’esprits mêlés. Peut-être ne devait-il pas essayer de l’emmener chez lui. Elle pourrait être plus heureuse en restant là où elle vivait maintenant. Ou peut-être devrait-il rester, lui aussi, se laisser adopter par Tulie, devenir mamutoï. Son front se plissa. Il n’était pas mamutoï, il était Zelandonii. Les Mamutoï étaient honorables, leurs coutumes étaient semblables aux siennes, mais ils n’étaient pas son peuple. Qu’aurait-il à offrir à Ayla, chez eux ? Il n’avait pas de relations, pas de famille, pas de parenté chez ces gens. Mais qu’aurait-il à lui offrir, s’il la ramenait chez lui ?

  Déchiré par tant de problèmes, il se sentait soudain épuisé. Ayla vit ses traits se défaire, ses épaules s’affaisser.

  — Il est tard, Jondalar. Bois un peu de cette infusion et allons nous coucher, dit-elle en lui tendant une coupe.

  Il acquiesça, but le breuvage chaud, se dévêtit avant de se glisser entre les fourrures. Ayla s’étendit près de lui, l’observa jusqu’au moment où elle vit s’atténuer puis s’effacer les rides de son front, où elle entendit son souffle se faire profond et régulier. Le sommeil, pour elle, tarda davantage. La détresse de Jondalar la tourmentait. Elle était heureuse qu’il lui en eût dit plus long sur lui-même, sur ses jeunes années. Elle avait depuis longtemps la conviction qu’au fond de lui-même certains souvenirs lui causaient une vive angoisse. Lui en parler l’avait peut-être en partie soulagé, mais quelque chose le préoccupait encore. Il ne lui avait pas tout confié, et cette réserve faisait naître en elle un malaise profond.

  Les yeux grands ouverts, elle s’efforçait de ne pas le réveiller et appelait le sommeil. Combien de nuits avait-elle passées, seule dans cette caverne, incapable de dormir ? Elle se glissa doucement hors du lit, fouilla dans ses affaires, en tira un vieux morceau de cuir souple, le porta à sa joue. C’était l’un des rares objets qu’elle avait pris dans le désordre de la caverne du Clan, avant de partir. Elle s’en était servie pour porter Durc quand il était encore petit et pour le retenir sur sa hanche quand il avait un peu grandi. Elle ignorait pourquoi elle l’avait emporté : ce n’était pas un objet de première nécessité. Pourtant, plus d’une fois, du temps de sa solitude, elle l’avait serré contre elle pour s’endormir. Pas depuis l’arrivée de Jondalar, toutefois.

  Elle roula en boule la vieille peau, la pressa contre sa poitrine, se replia sur elle. Alors, elle ferma les yeux, glissa dans le sommeil.

  — Il y a trop de choses, même avec le travois et en faisant porter des couvertures par Whinney. Il me faudrait deux chevaux pour tout emporter, dit Ayla.

  Elle mesurait du regard l’amoncellement de ballots et d’objets soigneusement emballés qu’elle voulait emporter.

  — Je vais être obligée d’en laisser davantage ici mais j’ai tout passé en revue tant de fois que je ne sais plus ce que je pourrais encore abandonner.

  Des yeux, elle cherchait autour d’elle l’idée d’une solution à son problème.

  La caverne paraissait vide. Tout ce qu’ils ne prendraient pas avec eux avait été replacé dans les trous et à l’intérieur des cairns, pour le cas où l’envie leur viendrait un jour de venir le rechercher. Ni l’un ni l’autre ne croyaient d’ailleurs à cette éventualité. Tout ce qui restait en vue était bon à jeter.

  — Tu as deux chevaux. Dommage que tu ne puisses pas employer les deux, dit Jondalar.

  Les deux bêtes, à leur place près de l’entrée, mangeaient leur ration de foin.

  Ayla les considéra d’un air méditatif. Les paroles de Jonda
lar lui avaient donné à réfléchir.

  — Il est toujours pour moi le poulain de Whinney, mais Rapide est maintenant presque aussi grand qu’elle. Il pourrait peut-être porter une charge réduite.

  L’intérêt de Jondalar s’éveilla aussitôt.

  — Je me demande depuis un certain temps quand il sera en âge de faire certaines des choses que fait sa mère, et comment tu le dresseras à ça. Quand as-tu commencé à monter sur le dos de Whinney ? Et comment l’idée t’est-elle venue ?

  Ayla sourit.

  — Un jour, je courais avec elle et je souhaitais pouvoir aller aussi vite. Brusquement, l’inspiration m’est venue. Au début, elle a été un peu effrayée, elle s’est lancée au galop. Mais elle me connaissait déjà. Quand elle a été fatiguée, elle s’est arrêtée et elle n’a pas paru m’en vouloir. C’était merveilleux ! J’avais l’impression de courir comme le vent !

  Jondalar la regardait. Au souvenir de cette première chevauchée, ses yeux étincelaient, son souffle devenait haletant. Il avait éprouvé la même impression, la première fois qu’elle l’avait laissé monter la jument, et il partageait son exaltation. Il fut envahi d’un désir soudain. Mais elle ne songeait qu’à Rapide.

  — Je me demande combien de temps il faudrait pour l’accoutumer à porter quelque chose ? Je montais sur Whinney depuis quelque temps quand j’ai commencé à lui faire porter une charge, et il ne lui a donc pas fallu longtemps. Mais, si on lui mettait d’abord sur le dos un fardeau léger, ce serait peut-être plus facile, par la suite, de lui faire porter un être humain. Voyons si je trouve quelque chose pour l’habituer.

  Elle fouilla dans le tas d’objets à mettre au rebut, en tira des peaux, quelques corbeilles, des pierres dont elle s’était servie pour polir ses coupes ou pour tailler des outils, les bâtons qu’elle avait marqués pour tenir le compte des jours passés dans la vallée.

  Elle s’attarda un instant sur l’une des baguettes, posa chaque doigt d’une main sur les premières marques, comme le lui avait enseigné Creb, il y avait si longtemps. Péniblement, en songeant à Creb, elle ravala sa salive. Jondalar avait utilisé les marques portées sur les baguettes pour confirmer combien de temps elle avait passé là-bas et pour l’aider à traduire dans les mots qu’il employait pour compter le nombre d’années de sa vie. Elle avait dix-sept ans alors, au début de l’été. A la fin de l’hiver ou bien au printemps, elle ajouterait une autre année. Il lui avait dit qu’il avait vingt années et une, ajouté en riant qu’il était un vieil homme. Il avait entrepris son grand Voyage trois années plus tôt, au moment où elle avait quitté le Clan.

  Elle ramassa le tout, sortit de la caverne en indiquant par un sifflement à Whinney et à Rapide qu’ils devaient la suivre. Dans la prairie, elle et Jondalar passèrent quelque temps à caresser et à gratter le jeune étalon. Ayla, ensuite, ramassa une peau. Elle permit à Rapide de la flairer, de la mordiller, avant de lui en frotter le dos et les flancs. Elle l’étala ensuite sur son échine, la laissa pendre de chaque côté. Il en prit un coin entre les dents, la fit tomber, avant de la rapporter à la jeune femme pour prolonger le jeu. Elle la lui replaça sur le dos. La fois suivante, ce fut Jondalar qui s’en chargea. Ayla, de son côté, prit une longue lanière enroulée sur elle-même et s’affaira à confectionner quelque chose. Plusieurs fois encore, ils posèrent la peau sur le dos de Rapide, le laissèrent l’arracher. Whinney, qui observait les opérations d’un air intéressé, poussa un petit hennissement et se vit, elle aussi, accorder quelques attentions.

  Quand ce fut au tour d’Ayla de replacer la peau, elle lâcha en même temps la longue lanière, tendit le bras sous le ventre du poulain pour en rattraper le bout et fit un nœud pour retenir la peau. Cette fois, lorsque Rapide voulut la tirer avec ses dents, la peau résista. Cela lui déplut. Il rua pour s’en débarrasser. Mais il finit par trouver une extrémité encore lâche, se mit à tirer dessus avec les dents, jusqu’au moment où il la fit glisser de dessous la lanière. Il entreprit ensuite de faire tourner celle-ci, découvrit le nœud, s’y attaqua, finit par le défaire. Il ramassa la peau avec les dents pour la déposer aux pieds d’Ayla, avant de repartir chercher la lanière. Ayla et Jondalar éclatèrent de rire en le voyant caracoler, tête haute, comme s’il était très fier de lui-même.

  Le poulain permit à Jondalar de lui remettre la peau sur le dos et de l’attacher. Il se promena un moment dans cet équipage, avant de se faire un jeu de s’en débarrasser une fois de plus. Mais, déjà, il se désintéressait de l’affaire. Ayla replaça la peau, et il la garda tandis qu’elle le flattait et lui parlait. Elle tendit ensuite la main vers le dispositif qu’elle avait conçu pour l’habituer : deux corbeilles attachées ensemble, afin de pendre sur chaque flanc, et lestées de pierres, et deux bâtons qui se croisaient et dépassaient comme les perches d’un travois.

  Elle disposa le tout sur le dos de Rapide. Il coucha les oreilles, tourna la tête en arrière pour se faire une idée de ce qui se passait. Il n’était pas habitué à sentir un poids sur son dos mais, durant une grande partie de sa vie, on s’était appuyé sur lui, on l’avait manipulé de bien des manières, de sorte qu’il était accoutumé à certaines pressions. L’expérience ne lui était donc pas totalement étrangère, mais, surtout, il faisait confiance à la femme, comme le faisait sa mère. Elle laissa le dispositif en place pendant qu’elle lui parlait, le flattait, le grattait. Quand elle ôta le tout, lanière et peau comprises, il les flaira encore une fois, s’en désintéressa.

  — Nous devrons peut-être rester ici un jour ou deux de plus, mais ça ira, je pense, annonça la jeune femme, radieuse, tandis qu’ils revenaient vers la caverne.

  — Sans doute ne serait-il pas capable de traîner une charge sur des perches, comme le fait Whinney mais je crois que Rapide pourra porter un fardeau.

  — Espérons que le temps va se maintenir encore quelques jours, répondit Jondalar.

  — Si nous essayons de ne pas monter Whinney, nous pourrons mettre une botte de foin à l’endroit où nous nous asseyons, Jondalar. Je l’ai liée solidement, cria Ayla à l’homme qui, sur la grève au-dessous d’elle, cherchait pour la dernière fois des pierres à feu.

  Les chevaux étaient en bas, eux aussi. Whinney, attelée au travois, portait deux hottes et une énorme charge sur la croupe. Elle attendait patiemment. Les paniers qui pendaient sur les flancs rendaient Rapide plus nerveux. L’habitude de porter une charge n’était pas encore ancrée en lui, c’était un véritable cheval des steppes, un animal trapu, solide, d’une force exceptionnelle et habitué à vivre à l’état sauvage.

  — Je croyais que tu emportais du grain pour eux. A quoi bon prendre du foin ? Il y a plus d’herbe qu’il n’en faut sur notre route.

  — Quand vient une forte chute de neige ou, pis encore, quand la glace durcit par-dessus, ils ont du mal à trouver l’herbe, et trop de grain peut les faire enfler. Il est bon d’avoir une ration de foin pour un jour ou deux. Les chevaux, en hiver, peuvent mourir de faim.

  — Jamais tu ne laisserais ces chevaux mourir de faim, Ayla, même si tu devais briser la glace et couper l’herbe toi-même, dit Jondalar en riant. Mais peu m’importe de marcher ou de faire la route à cheval.

  Il leva la tête vers le ciel d’un bleu pur, et son sourire s’effaça.

  — De toute manière, chargées comme le sont ces bêtes, il nous faudra plus de temps pour le retour.

  Trois autres pierres d’aspect banal bien serrées dans sa main, il s’engagea sur le sentier qui montait vers la caverne. A l’entrée, il trouva Ayla, immobile, les yeux pleins de larmes. Il déposa les pyrites dans une sorte de bourse, près de son sac de voyage, avant de s’approcher d’elle.

  — C’était mon foyer, dit-elle, soudain submergée de chagrin devant l’irrévocabilité de son choix. C’était un endroit bien à moi. Mon totem m’y a conduite, il m’a donné un signe.

  Elle posa la main sur le petit sac de cuir qu’elle portait autour du cou.

  — J’étais bien seule mais j’ai fait ici ce que je voulais faire, ce que je de
vais faire. A présent, l’Esprit du Lion des Cavernes me commande de partir.

  Elle leva les yeux vers l’homme de belle taille qui se tenait près d’elle.

  — Crois-tu que nous reviendrons un jour ?

  — Non, répondit-il.

  Sa voix sonnait creux. Il regardait la petite caverne mais il voyait un autre lieu, en un autre temps.

  — Même quand on revient au même endroit, il n’est plus pareil.

  — Alors, pourquoi veux-tu repartir là-bas, Jondalar ? Pourquoi ne pas rester ici, devenir un Mamutoï ? questionna-t-elle.

  — Je ne peux pas rester. C’est difficile à expliquer. Rien ne sera plus pareil, je le sais, mais les Zelandonii sont mon peuple. Je veux leur montrer les pyrites. Je veux leur enseigner à chasser avec le lance-sagaie. Je veux qu’ils voient ce qu’on peut faire du silex, quand il a été chauffé. Toutes ces choses sont importantes et très utiles. Je veux les apporter à mon peuple.

  Elle plongea son regard dans les yeux expressifs, emplis de trouble. Elle aurait aimé pouvoir en chasser la souffrance qu’elle y discernait.

  — Je veux, ajouta-t-il d’une voix plus basse, qu’en me regardant ils me jugent dignes d’eux.

  — Leur opinion a-t-elle donc une telle importance ? N’est-il pas important que tu saches, toi, qui tu es ?

  Elle se rappela alors que le Lion des Cavernes était son totem, à lui aussi, qu’il avait été choisi, tout comme elle, par l’Esprit du puissant animal. Il n’était pas aisé, elle le savait, de vivre avec un totem puissant, les épreuves étaient difficiles, mais les dons, le savoir qui naissait en vous en étaient la précieuse récompense. Le Grand Lion des Cavernes, lui avait appris Creb, ne choisissait jamais un être qui n’en était pas digne.

 

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