Les chasseurs de mammouths

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Les chasseurs de mammouths Page 63

by Jean M. Auel


  Il ne leur a pas fallu longtemps, se disait Jondalar. Dès le lendemain, Ranec, était là. Elle devait avoir hâte de me voir partir afin de l’accueillir. Ils attendaient mon départ. J’aurais dû m’en douter...

  Mais de quoi lui en veux-tu ? C’est toi qui es parti, Jondalar, se disait-il à lui-même. Elle ne te l’a pas demandé. Après la première fois, elle n’est pas retournée vers lui. Elle était là, prête à te recevoir, et tu le sais...

  Et maintenant, c’est lui qu’elle est prête à recevoir. Et lui, il meurt d’envie de la retrouver. Peux-tu lui en vouloir ? Peut-être est-ce la meilleure solution. Ici, on désire sa présence, on est plus habitué aux Têtes Plates... au Clan. Et elle est aimée...

  Oui, elle est aimée. N’est-ce pas ce que tu désires pour elle ? Qu’elle soit acceptée, qu’elle ait quelqu’un pour l’aimer...

  Mais je l’aime, moi pensait-il, assailli par une vague de souffrance et d’angoisse. O, Mère ! Comment pourrais-je le supporter ? Elle est la seule femme que j’aie jamais aimée ainsi. Je ne veux pas qu’elle souffre. Je ne veux pas qu’elle se voit repoussée. Pourquoi elle ? O, Doni, pourquoi a-t-il fallu que ce fût elle ?

  Peut-être devrais-je partir ? Oui, c’est ça. Je vais m’en aller, c’est tout. Il était incapable sur l’instant, d’avoir des idées claires.

  Il se dirigea à grandes enjambées vers le Foyer du Lion, interrompit une discussion entre Talut et Mamut, à propos de la Fête du Printemps qui approchait.

  — Je m’en vais, lâcha-t-il tout à trac. Que puis-je faire pour me procurer quelques provisions ?

  Son expression de désespoir lui donnait l’air d’un fou.

  Un regard entendu passa entre le chef et le chaman. Talut lui asséna une tape sur l’épaule.

  — Jondalar, mon ami, nous serons heureux de te donner tout ce qui te sera nécessaire, mais tu ne peux pas partir maintenant. Le printemps arrive, c’est vrai, mais regarde dehors : un blizzard se déchaîne, et les blizzards d’arrière-saison sont les pires.

  Jondalar se calma, réalisant que sa brusque décision de partir était inconcevable. Aucun homme sain d’esprit ne se mettrait en route par un tel temps pour un long voyage.

  Talut sentit les muscles du jeune homme se détendre sous sa main. Il continua de parler :

  — Au printemps les crues commenceront, et tu as de nombreuses rivières à traverser. Par ailleurs, après être venu si loin de ton pays, tu ne peux pas passer l’hiver avec les Mamutoï sans chasser le mammouth avec les Chasseurs de Mammouths, Jondalar. Une fois reparti, tu n’en auras plus jamais l’occasion. La première chasse aura lieu au début de l’été, tout de suite après notre arrivée à la Réunion d’Été. Le meilleur moment pour se mettre en voyage viendra ensuite. Tu me ferais une grande faveur si tu voulais bien rester avec nous au moins jusqu’à ce que la première chasse au mammouth soit passée. J’aimerai que tu montres à tout le monde ce lance-sagaie de ton cru.

  — Oui, j’y penserai certainement, répondit Jondalar.

  Il planta son regard dans les yeux du gigantesque chef aux cheveux rouges.

  — Merci, Talut. Tu as raison. Je ne peux pas partir encore.

  Mamut était assis en tailleur à sa place favorite pour la méditation : la plate-forme voisine de la sienne qu’on utilisait pour y ranger les peaux de rennes, les fourrures de couchage superflues. Il ne méditait pas réellement : il réfléchissait. Depuis la nuit où les larmes d’Ayla l’avaient réveillé, il avait pris une conscience beaucoup plus précise de son désespoir à l’idée du départ de Jondalar. L’affreuse tristesse de la jeune femme lui avait fait une impression profonde. Elle parvenait à cacher à la plupart des gens l’intensité de son désespoir, mais il remarquait maintenant, dans son comportement, certains petits détails qui lui avaient échappé auparavant. Elle paraissait apprécier sincèrement la compagnie de Ranec, elle riait de ses plaisanteries, mais elle semblait préoccupée, et les soins, l’attention qu’elle prodiguait à Loup et aux chevaux avaient une qualité d’attente désolée.

  Mamut accorda un intérêt plus soutenu à leur grand visiteur, remarqua la même désolation dans le comportement de Jondalar. Il paraissait obsédé par une anxiété torturante, tout en essayant, lui aussi, de la dissimuler. Après cette impulsion désespérée qui l’avait engagé à partir en pleine tempête, le vieux chaman craignait que le bon sens de Jondalar ne fût compromis à la pensée de perdre Ayla. Pour le vieil homme qui avait commerce intime avec le monde des esprits de Mut, cette impulsion provenait d’une force plus profonde que celle d’un jeune amour. Peut-être la Mère avait-elle des plans pour lui aussi, des plans dont Ayla faisait partie.

  Tout en hésitant à intervenir, Mamut se demandait pourquoi la Mère lui avait montré qu’Elle était le pouvoir agissant derrière leurs sentiments mutuels. En fin de compte, il en était convaincu, Elle ferait en sorte d’adapter les circonstances à Sa volonté mais peut-être, dans le cas présent, désirait-Elle son aide. Il en était encore à se demander s’il devait faire connaître les désirs de la Mère, et de quelle manière, quand Ranec entra dans le Foyer de Mammouth. Il cherchait manifestement Ayla. Mamut savait qu’elle avait emmené Loup faire une promenade sur le dos de Whinney. Elle ne serait pas de retour avant un bon moment. Ranec regarda autour de lui, vit le vieil homme et s’approcha de lui.

  — Sais-tu où est Ayla, Mamut ? demanda-t-il.

  — Oui. Elle est sortie avec les animaux.

  — Je me demandais pourquoi je ne l’avais pas vue depuis quelque temps.

  — Tu la vois beaucoup, ces derniers temps.

  Ranec eut un large sourire.

  — J’espère la voir plus souvent encore.

  — Elle n’est pas arrivée seule ici, Ranec. Jondalar ne passe-t-il pas avant toi ?

  — Peut-être, quand ils sont arrivés. Mais plus maintenant qu’il a quitté le foyer.

  Mamut remarqua dans la voix de Ranec, une nuance défensive.

  — Il existe encore entre eux, je crois, un sentiment très fort. Je ne pense pas que la séparation serait définitive si l’on accordait à leur profond attachement mutuel une chance de renaître, Ranec.

  — Si tu me demandes de battre en retraite, Mamut, je suis désolé, mais il est trop tard. J’éprouve moi aussi, un profond sentiment pour Ayla.

  L’émotion, cette fois, enrouait la voix de l’homme à la peau sombre.

  — Mamut, je l’aime, je veux m’unir à elle, je veux fonder un foyer avec elle. Il est temps que je m’installe avec une femme, et je désire avoir ses enfants à mon foyer. Jamais je n’ai rencontré personne qui lui ressemble. Elle est tout ce dont j’ai toujours rêvé. Si je peux la convaincre d’accepter, je veux annoncer notre Promesse à la Fête du Printemps et m’unir à elle à la Cérémonie des Unions, l’été prochain.

  — Es-tu sûr que c’est ce que tu désires, Ranec ? demanda Mamut. Il avait de l’affection pour Ranec, et Wymez serait heureux, il le savait, si ce garçon qu’il avait ramené de ses voyages trouvait une compagne et s’établissait.

  — Il y a bien des femmes mamutoï qui ne demanderaient pas mieux que de s’unir à toi. Que diras-tu à cette rousse jeune et jolie à qui tu as presque donné ta Promesse ? Comment s’appelle-t-elle donc ? Tricie ?

  Si la peau noire avait pu rougir, Mamut en était certain, il aurait vu Ranec s’empourprer.

  — Je lui dirai... je lui exprimerai mes regrets. Je ne peux pas faire autrement. La seule femme que je veuille, c’est Ayla. Elle est mamutoï, à présent. Elle doit s’unir à un mamutoï. Je veux que ce soit moi.

  — Si cela doit être, Ranec, dit Mamut, avec bienveillance, cela sera. Mais souviens-toi de ceci : le choix ne t’appartient pas. Pas même à elle. Ayla a été choisie par la Mère dans un but bien précis, elle a reçu des dons nombreux. Quoi que tu décides, quoi qu’elle puisse décider, Mut a sur elle les tout premiers droits. Tout homme qui se liera à elle sera lié aussi au but de son existence.

  25

  Tandis que l’antique Terre, d’un mouvement imperceptible, penchait
son froid visage boréal vers l’immense étoile brillante autour de laquelle elle tournait, les terres, même les plus proches des glaciers, perçurent le baiser d’une douce tiédeur et, lentement, s’éveillèrent du sommeil d’un hiver plus profond et plus glacial. Au début, le printemps s’anima d’abord à regret, puis, avec la hâte d’une saison qui avait peu de temps à vivre, rejeta sa couverture de glace avec une précipitation exubérante qui abreuva et stimula le sol.

  Les gouttes d’eau qui tombaient des branches à la première chaleur de midi se durcissaient en stalactites à mesure que les nuits se refroidissaient. Au cours des journées de plus en plus chaudes qui suivirent, les longues flèches aiguës s’allongèrent avant d’échapper à l’emprise de la glace et de transpercer les congères qui, déjà, se changeaient en tas de neige fondue, emportés par des eaux boueuses.

  Les filets d’eau, ruisselets et ruisseaux se rassemblaient en cours d’eau pour emporter toute l’humidité que l’hiver avait tenue en suspension. Ces cours d’eau, dans leur fougue, se jetaient dans les lits anciens, dans les ravines ou bien en taillaient d’autres dans le lœss, parfois aidés et dirigés par une pelle faite dans un andouiller ou par une écope d’ivoire.

  La rivière prisonnière grondait, craquait dans sa lutte pour échapper à l’emprise de l’hiver, tandis que la neige fondue se déversait dans le courant caché. Soudain, sans avertissement, une violente détonation, qui s’entendit jusque dans l’habitation, suivie d’une seconde, et tout de suite après, d’un grondement sourd, annonça que la glace ne retenait plus le flot déferlant. Les glaces flottantes, en plaques épaisses, en blocs énormes, tressautaient, plongeaient, se retournaient. Saisies, entraînées par le courant rapide et puissant, elles marquaient le changement de saison.

  Comme si le froid était emporté en même temps, les gens du Camp, depuis longtemps retenus prisonniers, comme la rivière, du froid glacial, se répandaient dehors. Bien que l’impression de chaleur vint seulement d’une comparaison avec les jours précédents, l’existence confinée céda la place à une activité extérieure frénétique. Tout prétexte à une sortie était accueilli avec enthousiasme, fût-ce le grand nettoyage de printemps.

  Les habitants du Camp du Lion étaient propres, selon leurs critères personnels. Bien que, sous forme de glace et de neige, il y eût largement de quoi produire de l’eau, il y fallait du feu et de grandes quantités de combustible. Toutefois, ce qu’on faisait fondre pour boire et pour cuisiner était en partie utilisé pour se laver, et les Mamutoï prenaient périodiquement des bains de vapeur. Les aménagements personnels étaient généralement bien tenus. On entretenait les outils, les instruments. Les quelques vêtements que l’on portait à l’intérieur étaient brossés, parfois lavés, bien entretenus. Pourtant à la fin de l’hiver, la puanteur dans l’abri était incroyable.

  On y retrouvait les odeurs de nourriture, à divers stades de conservation et de décomposition, cuite, crue et corrompue... celles d’huile brûlée, généralement rance puisqu’on ajoutait des morceaux de graisse congelée à celle qui se trouvait depuis quelque temps dans les lampes... celle des paniers qu’on utilisait pour la défécation et qui n’étaient pas toujours vidés immédiatement... celle des récipients pleins d’urine qu’on gardait afin de transformer le liquide en ammoniac par décomposition de l’urée... celle, enfin, des gens eux-mêmes. Les bains de vapeur étaient excellents pour la santé, ils nettoyaient la peau mais ils n’éliminaient pas vraiment les odeurs corporelles, et ce n’était d’ailleurs pas leur but l’odeur corporelle faisait partie de l’identité de chacun.

  Les Mamutoï étaient accoutumés aux odeurs naturelles, puissantes et pénétrantes de la vie quotidienne. Leur sens olfactif était bien développé, et ils s’en servaient, comme de la vue ou de l’ouïe, pour garder conscience de leur environnement. Ils ne trouvaient même pas désagréables les odeurs des animaux : elles étaient naturelles, elles aussi. Mais, à mesure que la température s’adoucissait, même les narines les plus habituées commençaient à s’émouvoir des conséquences de l’étroite promiscuité dans laquelle vivaient vingt-sept personnes durant une longue période. Le printemps marquait le temps où l’on relevait les rideaux pour aérer, où l’on rassemblait pour les jeter les débris accumulés pendant l’hiver entier.

  Pour Ayla, ce grand nettoyage concernait aussi celui de l’abri des chevaux. Les animaux avaient bien supporté l’hiver, ce qui enchantait la jeune femme mais n’avait rien de bien surprenant. Les chevaux des steppes étaient résistants, adaptés aux rigueurs des hivers les plus rudes. S’ils devaient chercher eux-mêmes leur nourriture, Whinney et Rapide pouvaient toujours revenir à leur guise vers un refuge qui leur procurait une protection bien supérieure à celle que trouvaient généralement leurs cousins sauvages. Ils y trouvaient en plus de l’eau et même quelque provende. Les chevaux, à l’état sauvage, devenaient vite adultes, et Rapide, comme d’autres poulains nés à la même époque, avait déjà atteint sa pleine croissance. Il s’étofferait un peu au cours des quelques années suivantes, mais c’était un jeune étalon vigoureux, un peu plus grand que sa mère.

  Le printemps était aussi te temps d’une certaine disette. Les réserves de certains aliments, particulièrement les légumes, très appréciés, étaient épuisées. D’autres commençaient à se faire rare. Lorsqu’on procéda à l’inventaire, tout le monde se félicita qu’on eût décidé d’organiser cette dernière chasse au bison. Sinon, la viande aurait pu manquer. Toutefois, si la viande suffisait à les nourrir, elle les laissait insatisfaits.

  Ayla se rappela les breuvages toniques que préparait Iza pour le Clan de Brun. Elle décida d’en confectionner pour le Camp. Ses tisanes à base de différentes herbes séchées, parmi lesquelles la patience riche en fer et les cynorhodons qui évitaient le scorbut, compensaient le manque latent de vitamines qui provoquait cette violente envie d’aliments frais, sans éliminer ce désir. Toutefois, on faisait appel aux ressources médicales de la jeune femme pour bien autre chose que des toniques.

  Il faisait bon, dans l’habitation semi-souterraine, bien isolée, chauffée par plusieurs feux, par les lampes et par la chaleur naturelle des corps. Même quand le froid, dehors, était cruel, on s’habillait légèrement à l’intérieur. Durant l’hiver, les occupants prenaient soin de se vêtir confortablement avant de sortir, mais, dès que la neige commençait à fondre, on oubliait toute précaution. La température avait beau dépasser de très peu le point de congélation, on avait l’impression qu’il faisait bien plus chaud, et ceux qui sortaient ne prenaient pas la peine d’enfiler grand-chose par-dessus les vêtements qu’ils portaient habituellement à l’intérieur. Avec les pluies de printemps, la fonte des neiges, ils étaient généralement mouillés et glacés avant de rentrer, ce qui diminuait leur résistance.

  En ces premiers jours de printemps, Ayla avait à traiter plus de toux, de rhumes et de maux de gorge qu’elle n’en avait jamais connu au plus fort de l’hiver, L’épidémie de rhumes et d’infections respiratoires affectait tout le monde. La jeune femme elle-même dut garder quelques jours le lit pour soigner une légère fièvre et une grosse toux. La saison n’était guère avancée qu’elle avait déjà traité presque tout le monde dans le Camp du Lion. Selon les besoins, elle prescrivait des tisanes, des traitements par la vapeur, des cataplasmes brûlants pour la gorge et la poitrine et assistait les malades, avec gentillesse et fermeté. Tout le monde louait l’efficacité de ses traitements. A défaut d’autres résultats, les gens, en sa présence, se sentaient mieux.

  Nezzie lui avait dit qu’ils souffraient toujours de rhumes de printemps. Pourtant, quand la maladie frappa Mamut, alors qu’Ayla était elle-même à peine remise, elle négligea ses propres symptômes pour le soigner ; C’était un très vieil homme, et son état l’inquiétait. Une infection respiratoire grave pouvait lui être fatale. Cependant, le chaman, en dépit de son grand âge, conservait une remarquable résistance. Il se remit plus rapidement que certains autres habitants de l’habitation ; tout en appréciant les soins dévoués d
e la jeune femme, il la pressa de s’occuper de ceux qui avaient encore plus besoin d’elle et de prendre elle-même un peu de repos.

  Elle n’eut pas besoin d’encouragements quand Fralie se mit à faire de la fièvre et fut prise d’une toux rauque qui la secouait tout entière, mais son désir de lui venir en aide resta sans réponse. Frébec refusait à Ayla l’accès de son foyer. Crozie s’en prit furieusement à lui et, le Camp tout entier donna raison à la vieille femme, mais Frébec ne céda pas. Crozie raisonna même avec Fralie, pour tenter de la convaincre de passer outre... sans résultat, la malade se contenta de secouer la tête, sans cesser de tousser.

  — Mais, pourquoi ? demanda Ayla à Mamut.

  Elle buvait avec lui une tisane chaude, en écoutant une nouvelle quinte de Fralie. Tronie avait accueilli chez elle Tasher, qui se situait par l’âge entre Nuvie et Hartal. Crisavec dormait avec Brinan au Foyer de l’Aurochs. La jeune femme enceinte et malade pouvait ainsi se reposer, mais Ayla souffrait toutes les fois qu’elle l’entendait tousser.

  — Pourquoi refuse-t-il de me laisser la soigner ? Il voit bien que mes soins en ont aidé d’autres, et Fralie en a plus besoin que personne. Tousser ainsi est trop pénible pour elle, surtout maintenant.

  — La réponse à ta question n’est pas difficile, Ayla. Si l’on prend les gens du Clan pour des animaux, il est impensable qu’ils puissent entendre quoi que ce soit à la médecine. Puisque tu as grandi chez eux, comment pourrais-tu en savoir davantage ?

 

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