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Les chasseurs de mammouths

Page 78

by Jean M. Auel


  Une fois sur la steppe, il mit Rapide au galop, se coucha sur l’encolure vigoureuse qui se tendait en avant. Amener le jeune étalon à accepter un cavalier avait été étonnamment rapide, mais, de bien des manières, Ayla et Jondalar l’y avaient peu à peu accoutumé. Il était plus malaisé de découvrir comment se faire comprendre du cheval pour qu’il acceptât la direction choisie par son cavalier.

  La maîtrise d’Ayla sur Whinney, Jondalar le comprenait, s’était élaborée d’une façon toute naturelle, de sorte que les signaux de la jeune femme étaient encore en grande partie inconscients. Jondalar, lui, avait une démarche plus préméditée, et, en dressant l’animal, il apprenait lui-même beaucoup. Il apprenait comment se tenir sur l’étalon, comment profiter de la vigueur de ses muscles au lieu de se laisser rebondir sur son dos. Il découvrait que la sensibilité du cheval à une simple pression des cuisses, à de légères modifications dans la position de son corps le rendait plus facile à guider.

  A mesure qu’il gagnait en assurance et se sentait plus à l’aise, il montait plus souvent, et c’était précisément ce dont l’un et l’autre avaient besoin. En même temps, plus il connaissait Rapide, plus son affection pour lui grandissait. Cette affection, il l’avait éprouvée dès le début, mais c’était encore le cheval d’Ayla. Il se répétait sans cesse qu’il dressait Rapide pour elle, tout en détestant l’idée de laisser derrière lui le jeune étalon.

  Il avait formé le projet de partir tout de suite après la Fête du Printemps. Pourtant, il était toujours là et il ne savait pas pourquoi. Il s’inventait des raisons : la saison n’était pas encore assez avancée, le temps restait imprévisible, et il avait promis à Ayla d’entraîner Rapide. Mais c’étaient là de simples prétextes, il ne l’ignorait pas. Talut croyait qu’il prolongeait son séjour pour les accompagner à la Réunion d’Été. Jondalar ne cherchait pas à le détromper, tout en se disant qu’il serait en route avant le départ des Mamutoï. Chaque soir, lorsqu’il allait se coucher, et surtout si Ayla se rendait au Foyer du Renard, il se promettait de partir le lendemain mais, chaque jour, il retardait sa décision. Il avait beau lutter contre lui-même : toutes les fois qu’il songeait sérieusement à faire ses paquets, il revoyait Ayla, inerte et glacée, sur le sol du Foyer du Mammouth et il ne pouvait pas partir.

  Le lendemain de la Fête, Mamut lui avait parlé : il lui avait expliqué que la racine possédait un pouvoir impossible à maîtriser. C’était trop dangereux, avait-il déclaré : jamais il ne referait l’expérience. Il avait conseillé à Ayla de s’en abstenir, elle aussi, mais l’avait avertie que, si cela devait se reproduire, elle aurait besoin d’une puissante protection. Sans vraiment l’exprimer, le vieil homme laissait entendre que Jondalar était parvenu à atteindre la jeune femme par la pensée, et que son retour lui était dû.

  Les paroles du chaman troublèrent Jondalar, mais, en même temps, il y puisa un étrange réconfort. Quand l’homme du Foyer du Mammouth avait craint pour la sécurité d’Ayla, pourquoi avait-il demandé à Jondalar de ne pas partir ? Et pourquoi Mamut prétendait-il que c’était lui qui l’avait ramenée ? Elle avait donné sa Promesse à Ranec, et l’on ne pouvait douter de l’amour du sculpteur pour elle. Puisque Ranec était là, quel besoin Mamut avait-il de Jondalar ? Pourquoi n’était-ce pas Ranec qui avait ramené la jeune femme ? Que savait le vieil homme ? Mais qu’importait ? Jondalar ne supportait pas l’idée de ne pas être là si elle avait de nouveau besoin de lui ou de la laisser affronter sans lui un terrible danger. En même temps, il ne supportait pas l’idée de la voir vivre avec un autre homme. Il ne parvenait pas à choisir entre partir ou rester.

  — Loup ! Lâche ça ! cria Rugie, furieuse et inquiète.

  Elle et Rydag jouaient ensemble au Foyer du Mammouth, où Nezzie les avait envoyés afin d’être tranquille pour préparer le départ.

  — Ayla ! Loup m’a pris ma poupée et il ne veut pas la lâcher !

  La jeune femme était assise au milieu de sa couche, sur laquelle elle avait rangé ses affaires par petits tas.

  — Loup ! Lâche ! ordonna-t-elle.

  D’un signe, elle lui commandait en même temps d’approcher.

  Le louveteau laissa tomber la poupée, faite de petits morceaux de cuir, et, la queue entre les pattes, rampa jusqu’à Ayla.

  — Ici, dit-elle.

  Elle tapotait l’endroit où il dormait généralement, à la tête de son lit. Le petit loup y sauta.

  — Maintenant, couche-toi et ne va plus ennuyer Rugie et Rydag.

  Il s’allongea, le museau sur les pattes, leva vers elle un regard désolé, repentant.

  Ayla se remit à trier ses affaires mais elle fit bientôt une nouvelle pause pour observer les deux enfants qui jouaient sur le sol. Ils l’intriguaient. Ils faisaient semblant de partager un foyer, à la manière des adultes, hommes et femmes. Leur « enfant » était la poupée de cuir en forme d’être humain, avec une tête ronde, un corps, des bras et des jambes, qu’ils avaient enveloppée d’un morceau de peau souple. C’était la poupée qui fascinait Ayla. Elle n’en avait jamais eu. Les gens du Clan ne faisaient aucune image, dessinée, sculptée ou formée de morceaux de cuir. Mais la poupée rappelait à la jeune femme un lapin blessé qu’elle avait un jour rapporté à la caverne pour le faire soigner par Iza, Ce lapin, elle l’avait dorloté, bercé, avec les gestes de Rugie pour tenir sa poupée et jouer avec elle.

  C’était le plus souvent Rugie, Ayla le savait, qui décidait des jeux. Parfois, ils faisaient semblant d’être unis. D’autres fois, ils étaient des « chefs », un frère et une sœur, à la tête de leur propre camp. La jeune femme regardait la petite fille blonde et le jeune garçon brun chez lequel, soudain, elle remarquait mieux les traits caractéristiques du Clan. Rugie le considère comme son frère, se disait-elle. Elle doutait qu’ils pussent un jour diriger ensemble un Camp.

  Rugie confia la poupée aux soins de Rydag, se leva, s’éloigna pour aller s’acquitter d’une tâche imaginaire. Rydag la suivit des yeux, avant de poser la poupée par terre. Il leva les yeux vers Ayla, lui sourit. Le garçon ne s’intéressait plus autant au bébé imaginaire, en l’absence de Rugie. Il préférait les véritables petits enfants. Pourtant, il se prêtait volontiers au jeu de Rugie, quand elle était là. Au bout d’un moment, il se leva, partit à son tour. Rugie avait oublié le jeu de la poupée. Il allait à sa recherche ou pensait trouver une autre occupation.

  Ayla revint aux choix qu’elle devait faire. Qu’allait-elle emporter à la Réunion d’Été ? Au cours d’une seule année, lui semblait-il, il lui était arrivé trop souvent de faire le tri de ce qu’elle devait emporter ou laisser de ses possessions. Cette fois, il s’agissait d’un simple voyage. Elle prendrait seulement ce qu’elle pourrait porter. Tulie lui avait déjà demandé à utiliser les chevaux et les travois pour transporter les présents : un tel équipage rehausserait son prestige et celui du Camp.

  Ayla prit en main la peau qu’elle avait teinte en rouge et la secoua. Elle se demandait si elle en aurait besoin. Elle n’avait jamais pu décider de ce qu’elle pourrait en faire. A présent encore, elle restait indécise, mais la couleur rouge était sacrée pour le Clan, et, par ailleurs, elle aimait cette teinte. Elle replia la peau, la mit avec tout ce qu’elle allait emporter, en dehors de l’essentiel : le petit cheval sculpté qu’elle aimait tant, et que Ranec lui avait offert le jour de son adoption, et la nouvelle muta ; la superbe pointe de sagaie donnée par Wymez ; quelques bijoux, perles et colliers ; la tenue dont Deegie lui avait fait présent, la tunique blanche qu’elle avait confectionnée et la couverture de Durc.

  Tandis qu’elle triait encore quelques objets, son esprit vagabondait, et elle se prit à songer à Rydag. Aurait-il un jour une compagne, comme Durc ? Elle ne pensait pas rencontrer à la Réunion d’Été des filles de sa sorte. Elle n’était même pas sûre qu’il pût un jour atteindre l’âge adulte, se dit-elle. Elle se réjouit encore d’avoir eu un fils vigoureux et en bonne santé, qui aurait bientôt une compagne. Le Clan de Broud devait maintenant se préparer à se re
ndre au Rassemblement du Clan, s’il n’était pas déjà en route. Ura s’attendait sans doute à revenir avec eux, pour s’unir à Durc, et elle redoutait probablement la pensée de quitter son propre clan. Pauvre Ura, il serait douloureux pour elle de laisser tous ceux qu’elle connaissait pour aller vivre dans un endroit inconnu avec un clan inconnu. Une idée, qui n’était pas encore venue à Ayla, lui traversa l’esprit. Durc plairait-il à Ura ? Lui plairait-elle ? Elle l’espérait : sans doute n’auraient-ils l’un et l’autre pas d’autre choix.

  En songeant à son fils, Ayla prit une bourse qu’elle avait rapportée de sa vallée. Elle l’ouvrit, en vida le contenu. Son cœur fit un bond à la vue de la sculpture d’ivoire. Elle la prit. La statuette représentait une femme mais elle ne ressemblait à aucune de celles qu’elle avait vues, et elle concevait maintenant son originalité. La plupart des muta, mises à part les femmes-oiseaux de Ranec, avaient des formes abondantes, maternelles, surmontées d’une simple protubérance, parfois décorée, en guise de tête. Elles étaient toutes censées représenter la Mère. Mais cette statuette figurait une femme aux lignes minces, coiffée en nombreuses petites nattes, comme Ayla elle-même s’était coiffée un temps. Plus surprenant encore, elle avait une tête minutieusement modelée, avec un nez fin, un menton, la suggestion de deux yeux.

  Entre les doigts de la jeune femme, la statuette se brouillait sous son regard, à mesure qu’affluaient les souvenirs. C’était Jondalar qui l’avait sculptée, dans la vallée. Lorsqu’il l’avait faite, il avait déclaré qu’il voulait capturer l’esprit d’Ayla, afin qu’ils ne fussent jamais séparés. C’était la raison qui l’avait poussé à la faire à la ressemblance de la jeune femme, alors que personne ne devait former une image à la ressemblance d’une personne réelle, de peur de piéger son esprit. Il voulait qu’elle gardât la sculpture, lui avait-il dit, afin que personne ne pût l’utiliser contre elle dans un but maléfique. C’était sa première muta, se dit-elle. Il la lui avait offerte après les Premiers Rites, lorsqu’il avait fait d’elle une vraie femme.

  Jamais elle n’oublierait cet été dans sa vallée, quand ils étaient seuls tous les deux. Mais Jondalar allait maintenant partir sans elle. Elle serra contre sa poitrine la figurine d’ivoire. Elle souhaitait pouvoir partir avec lui. Loup, par sympathie, gémissait en la regardant et rampait insensiblement vers elle : il était censé rester où il était et il le savait. Elle l’attira vers elle, enfouit son visage dans sa fourrure, tandis qu’il essayait de lécher ses larmes.

  Elle entendit quelqu’un approcher par le passage central. Elle se redressa précipitamment, s’essuya le visage, fit effort pour se contenir. Comme si elle cherchait quelque chose, elle se détourna, tandis que Barzec et Druwez passaient, absorbés dans leur conversation. Elle remit ensuite la statuette dans la bourse, la posa soigneusement sur le cuir rouge, pour l’emporter. Jamais elle ne pourrait laisser derrière elle sa première muta.

  Ce même soir, au moment où le Camp du Lion se disposait à partager un repas, Loup se mit soudain à gronder d’un ton menaçant, avant de se précipiter vers l’entrée principale. Ayla bondit sur ses pieds et se lança à sa poursuite. Elle se demandait ce qui se passait. Plusieurs autres la suivirent. En soulevant le rabat, elle eut la surprise de se trouver en face d’un inconnu, un inconnu bien effrayé qui battait en retraite devant un loup presque adulte visiblement prêt à l’attaque.

  — Loup ! Ici ! ordonna Ayla.

  Le louveteau recula à regret, sans toutefois cesser de faire face à l’homme, les crocs découverts, un grondement soutenu au fond de la gorge.

  — Ludeg !

  Talut s’avançait, avec un large sourire. Il enferma l’arrivant dans une étreinte d’ours.

  — Entre. Entre donc. Il fait froid.

  — Je... je ne sais pas trop, fit le visiteur, les yeux fixés sur le jeune loup. Y en a-t-il d’autres à l’intérieur ?

  — Non, aucun autre, dit Ayla. Loup ne te fera pas de mal. Je ne le permettrais pas.

  Ludeg, qui hésitait à croire cette femme inconnue, se tourna vers Talut.

  — Pourquoi as-tu un loup ?

  — C’est une longue histoire qu’il vaut mieux écouter près d’un bon feu. Entre, Ludeg. Le jeune loup ne te fera aucun mal, je te le promets.

  Talut, en attirant le jeune homme de l’autre côté de l’arche, lança vers Ayla un regard lourd de sens.

  Elle le comprit fort bien. Loup aurait intérêt à ne pas s’en prendre au visiteur. Elle suivit les deux hommes, en faisant signe au jeune animal de se tenir derrière elle, mais elle ne savait comment lui ordonner de cesser de gronder. La situation était toute nouvelle. Les loups, elle le savait, étaient très attachés aux membres de leur propre troupe et se montraient pour eux très affectueux mais ils étaient connus pour attaquer et tuer les étrangers qui se hasardaient sur leur territoire. Le comportement de Loup était bien compréhensible, ce qui ne le rendait pas pour autant acceptable. Que cela lui plût ou non, il devrait s’habituer aux nouveaux venus.

  Nezzie accueillit chaleureusement le fils de son cousin. Elle le débarrassa de son sac et de sa pelisse, les donna à Danug, pour qu’il allât les déposer sur une plate-forme vacante, dans le Foyer du Mammouth. Après quoi, elle lui remplit une assiette, lui trouva une place où s’asseoir. Ludeg persistait à jeter du côté du loup des regards méfiants qui trahissaient son appréhension. Toutes les fois que Loup rencontra ce regard, le grondement au fond de sa gorge s’intensifiait. Quand Ayla le faisait taire, il couchait les oreilles en arrière et s’allongeait sur le sol mais, l’instant d’après, il se remettait à gronder. Elle pensa à lui passer une corde autour du cou, mais, à son avis, cela n’aurait rien résolu. L’animal, déjà sur la défensive, aurait été plus inquiet encore, et l’étranger serait devenu plus nerveux.

  Rydag se tenait un peu à l’écart : tout en connaissant le visiteur, il restait timide. Il eut tôt fait de discerner le problème. La méfiance, la tension de l’homme y contribuaient pour beaucoup. Peut-être Ludeg se détendrait-il, s’il pouvait constater que le loup était amical. La plupart des membres du Camp étaient rassemblés dans le foyer où l’on faisait la cuisine. Rydag entendit Hartal s’éveiller, et il lui vint une idée. Il alla au Foyer du Renne, consola l’enfant, avant de le prendre par la main pour l’emmener vers le foyer de la cuisine. Mais il ne le conduisit pas vers sa mère, il alla droit vers Ayla et Loup.

  Depuis quelque temps, Hartal s’était pris d’une grande affection pour le louveteau folâtre. Dès qu’il vit la créature à l’épaisse fourrure grise, il gloussa de joie. Ravi, il voulut se précipiter vers le loup, mais ses pas étaient encore incertains. Il trébucha, tomba sur l’animal. Loup poussa un jappement, mais sa seule réaction fut de lécher le visage de l’enfant, qui eut un rire joyeux. Il repoussa la langue chaude et mouillée, fourra ses petites mains potelées dans la longue gueule garnie de dents acérées, avant d’attraper la fourrure à poignées pour attirer Loup vers lui.

  Ludeg avait oublié ses craintes. Les yeux arrondis par la surprise, il regardait le petit malmener le loup et s’étonnait plus encore de la patience et de la mansuétude du féroce carnassier. De son côté, Loup, sous l’assaut, ne pouvait persister dans son attitude défensive et méfiante contre l’étranger. Pas encore tout à fait adulte, il n’avait pas l’obstination des membres plus âgés de son espèce. Ayla sourit à Rydag : elle avait tout de suite compris qu’il avait amené Hartal dans le but précis qui venait d’être atteint. Quand Tronie s’approcha pour reprendre son fils, Ayla souleva Loup dans ses bras : il était temps, à son avis, de le présenter au visiteur.

  — Loup s’habituera plus vite à ta présence, je crois, si tu le laisses se familiariser avec ton odeur, dit-elle au jeune homme.

  Elle s’exprimait parfaitement en mamutoï, mais Ludeg remarqua cependant une légère différence dans la manière dont elle prononçait certains mots. Pour la première fois, il la détailla, se demanda qui elle était. Elle ne faisait pas partie du Camp du Lion au moment du départ, l’année précéde
nte. En fait, il ne se rappelait pas l’avoir jamais vue et il était certain qu’il se serait souvenu d’une femme aussi belle. D’où venait-elle ? Il leva la tête, vit un grand étranger blond qui l’observait.

  — Que dois-je faire ? demanda-t-il.

  — Si tu lui laissais simplement flairer ta main, ce serait utile, je pense. Il aime être caressé, aussi, mais, à ta place, je ne montrerais pas trop de hâte. Il a besoin d’un peu de temps pour te connaître, dit Ayla.

  D’un mouvement un peu hésitant, Ludeg tendit la main. Ayla posa Loup sur le sol, pour lui permettre de la flairer, tout en restant par précaution tout près de lui. Elle ne pensait pas qu’il allait attaquer mais elle n’en était pas sûre. Au bout d’un moment, l’homme allongea le bras pour toucher l’épaisse fourrure. Il ne lui était encore jamais arrivé de toucher un loup vivant. C’était extraordinaire. Il sourit à la jeune femme, se dit de nouveau qu’elle était vraiment belle, lorsqu’elle lui sourit en retour.

  — Talut, je ferais bien, je crois, d’annoncer tout de suite les nouvelles que j’apporte. J’ai l’impression que le Camp du Lion a certaines histoires que j’aimerais entendre.

  Le gigantesque chef sourit. C’était là le genre d’intérêt qui lui faisait plaisir. Les messagers arrivaient le plus souvent avec des nouvelles. On les choisissait non seulement parce qu’ils couraient vite mais aussi parce qu’ils aimaient conter une bonne histoire.

 

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