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Les chasseurs de mammouths

Page 89

by Jean M. Auel


  Frébec acquiesça et partit chercher Talut. La délégation qui était venue faire une offre décida de rester pour assister à ce qui allait suivre. Vincavec marchait en tête du Camp du Mammouth. En apercevant Tulie, Ayla et la délégation, il comprit aussitôt ce qui se passait. Il se débarrassa de son sac de voyage et s’avança vers eux en souriant.

  — C’est de bon augure, Tulie, que tu sois la première personne que je rencontre, car c’est justement toi que je désirais voir, dit-il en prenant ses deux mains et en frottant sa joue contre la sienne, comme le faisaient les amis de longue date.

  — Pourquoi tenais-tu tant à me voir ? demanda Tulie en souriant, incapable de résister au charme de Vincavec.

  Il fit comme s’il n’avait pas entendu et demanda :

  — Pourquoi tes invités sont-ils en grande tenue ? Sont-ils par hasard venus en délégation ?

  — Nous sommes venus faire une offre pour Ayla, expliqua une des visiteuses avec dignité en faisant comme si son offre n’avait pas été refusée. Mon fils n’a pas de sœur.

  Vincavec ne mit pas longtemps à faire le tour de la question et sa décision fut vite prise.

  — Moi aussi, je compte faire une offre, dit-il, une offre en bonne et due forme, mais ce sera pour plus tard. Pour l’instant, je tenais à te dire, Tulie, afin que tu puisses y réfléchir, que j’aimerais m’unir à Ayla. Se tournant vers l’intéressée, il lui prit les deux mains et ajouta :

  — Je veux m’unir à toi, Ayla. Je veux t’emmener avec moi et que tu fasses de mon Foyer du Mammouth autre chose qu’un simple nom. Il n’y a que toi qui puisses faire ça pour moi. Tu m’apportes ton Foyer, mais en échange, je te donne le Camp du Mammouth.

  Ayla était stupéfaite. Vincavec savait qu’elle était déjà engagée. Pourquoi lui demandait-il de devenir sa compagne ? Même si elle en avait envie, pouvait-elle brusquement changer d’avis et s’unir avec lui ? Pouvait-on si aisément rompre une Promesse ?

  — Elle a déjà donné sa Promesse à Ranec, dit Tulie.

  Vincavec regarda la Femme Qui Ordonne dans les yeux et lui adressa un sourire de connivence. Puis il fouilla dans sa sacoche, en retira sa main fermée, l’ouvrit devant elle et lui montra les deux magnifiques morceaux d’ambre poli qui étaient posés au creux de sa paume.

  — J’espère que le Prix de la Femme qu’il t’a proposé est élevé, Tulie, dit-il.

  Tulie écarquilla les yeux. L’offre de Vincavec lui coupait le souffle. Il lui avait effectivement demandé de dire son prix, et de le dire en ambre, si elle le désirait, mais elle ne lui avait pas répondu, pas de manière aussi précise en tout cas.

  — Ce n’est pas à moi de décider, répondit-elle, en fermant à moitié les yeux. C’est à Ayla de choisir.

  — Je sais. Mais accepte cet ambre. C’est un cadeau que je te fais pour te remercier de m’avoir aidé à construire mon habitation, dit-il en lui tendant les pierres.

  Tulie était au supplice. Elle ne pouvait pas accepter. Si elle le faisait, il aurait barre sur elle. Mais c’était à Ayla de décider : Promesse ou pas, elle restait libre de faire son choix. Quand Tulie s’empara de l’ambre, Vincavec eut une expression de triomphe et elle eut soudain l’impression de s’être laissé acheter pour deux morceaux d’ambre. Il savait qu’elle repousserait maintenant toutes les autres offres. Il ne lui restait plus qu’à convaincre Ayla. Il ne la connaît pas, songea Tulie. Qui pouvait se vanter de la connaître ? Même si elle était maintenant mamutoï, elle restait une étrangère. Qui pouvait prévoir ses réactions ? Tulie jeta un coup d’œil à l’homme tatoué qui observait intensément Ayla, puis elle examina le visage de celle-ci. Aucun doute : Ayla semblait intéressée.

  — Tulie ! Comme je suis heureuse de te revoir ! s’écria Avarie en s’approchant d’elle, les mains tendues. Nous arrivons bien tard. J’ai l’impression que toutes les bonnes places sont prises. Tu ne pourrais pas nous indiquer un endroit où dresser notre camp ? Où se trouve le vôtre ?

  — Ici, répondit Nezzie en s’approchant pour saluer à son tour la Femme Qui Ordonne du Camp du Mammouth.

  Elle avait suivi avec beaucoup d’intérêt les propos qu’avaient échangés Tulie et Vincavec. Ranec n’allait pas être heureux d’apprendre que Vincavec voulait faire une offre pour Ayla. Mais Nezzie n’était pas sûre du tout que Vincavec parvienne à convaincre Ayla, aussi élevée soit l’offre qu’il comptait faire.

  — Vous êtes installés ici ? s’étonna Avarie. Si loin de tout ?

  — Nous avons préféré nous installer à cet endroit à cause des animaux, dit Tulie, comme si elle avait délibérément choisi cet emplacement. Quand il y a trop de monde autour, cela les rend nerveux.

  — Si le Camp du Lion s’est installé ici, pourquoi ne ferions-nous pas de même, Vincavec ? proposa Avarie.

  — Cet endroit n’est pas mal, dit Deegie. L’avantage, c’est qu’on n’est pas les uns sur les autres.

  Elle se dit que si le Camp du Mammouth s’installait à côté du leur, il y aurait alors presque autant d’animation qu’au centre du campement.

  — Je ne crois pas qu’on pourrait rêver meilleur endroit que le voisinage du Camp du Lion, répondit Vincavec en souriant à Ayla. Talut s’approcha alors pour saluer les deux chefs du Camp du Mammouth.

  — Vincavec ! Avarie ! s’écria-t-il d’une voix aussi tonitruante que d’habitude. Vous voilà enfin ! Qu’est-ce qui vous a retenus ?

  — Nous nous sommes arrêtés plusieurs fois en chemin, répondit Vincavec.

  — Demande à Tulie de te montrer ce qu’il lui a apporté, intervint Deegie.

  Tulie était gênée : elle aurait préféré que Deegie ne dise rien. Elle ouvrit la main et montra les deux morceaux d’ambre à son frère.

  — Ces pierres sont magnifiques, reconnut Talut. Je vois que tu as envie de faire du troc, Vincavec. Je te signale que le Camp du Saule a apporté des coquillages blancs en colimaçon.

  — Vincavec désire autre chose que des coquillages, intervint Nezzie. Il veut faire une offre pour Ayla... pour son foyer.

  — Mais elle a donné sa Promesse à Ranec, dit Talut.

  — Une Promesse n’est qu’une promesse, intervint Vincavec. Talut regarda Ayla, puis Vincavec, puis Tulie, et éclata de rire.

  — Nous ne sommes pas prêts d’oublier cette Réunion d’Été !

  — Si nous arrivons si tard ce n’est pas seulement parce que nous nous sommes arrêtés au Camp de l’Ambre, expliqua Avarie. Nous avons aussi été obligés de faire un large détour à cause d’un lion qui semblait suivre la même direction que nous. Il avait une crinière du même roux que tes cheveux, Talut. Nous n’avons pas vu sa horde. Mais mieux vaudrait peut-être prévenir les gens que des lions rôdent pas loin d’ici.

  — Il y a toujours des lions par ici, dit Talut.

  — Oui, mais celui-là se conduisait d’une manière étrange. D’habitude, les lions évitent les gens. Mais ce lion-là, on aurait presque dit qu’il était dans nos traces. A un moment donné, il s’est tellement approché de nous que je n’en ai pas fermé l’œil de la nuit. Jamais encore je n’avais vu un lion des cavernes aussi énorme. Rien que d’y penser, j’en tremble encore.

  Un lion énorme, avec une crinière rousse, songea Ayla en fronçant les sourcils. Ce n’est qu’une coïncidence, ajouta-t-elle pour elle-même en haussant les épaules. Il y a tellement de lions qui sont gros.

  — Quand vous serez installés, rejoignez-nous à la clairière, proposa Talut. Nous avons commencé à parler de la chasse au mammouth et le Foyer du Mammouth est en train d’organiser la Cérémonie de la Chasse. Un autre Invocateur ne serait pas de trop. Si tu as l’intention de jouer un rôle de premier plan lors de la Cérémonie de l’Union, je pense que tu auras besoin d’un bon morceau de mammouth, Vincavec.

  Avant de les quitter, Talut se tourna vers Ayla.

  — Puisque tu comptes participer à la chasse, tu ferais bien d’aller chercher ton propulseur et de venir avec moi, lui proposa-t-il.

  — Je vous accompagne, annonça Tulie. Je dois voir Latie
au Camp de la Féminité.

  — Ces silex sont vraiment d’excellente qualité, dit Jondalar. Ils conviendront très bien pour fabriquer des burins, des grattoirs ou des drilles.

  Un genou posé sur le sol, il était en train d’examiner un silex gris et lisse au grain très fin. Pour arracher le rognon siliceux à sa gangue crayeuse il s’était servi d’un morceau d’andouiller, prélevé sur un animal qui venait d’être tué et qui avait donc conservé son élasticité, tout en étant suffisamment solide pour ne pas se casser. Cet outil avait fait office de pic, puis de levier. Il prit alors son percuteur et frappa sur le silex.

  — Wymez dit que les silex que l’on trouve ici sont parmi les meilleurs, dit Danug.

  Jondalar fit un geste en direction de la falaise verticale, qui surplombait la rivière, et avait été érodée par les eaux bouillonnantes. La plupart des blocs de silex, enveloppés dans une croûte blanche et opaque, faisaient saillie par rapport à la pierre calcaire, légèrement plus tendre.

  — Les silex sont toujours meilleurs quand on va les chercher dans leur gisement d’origine. Celui-ci me rappelle la mine de Dalanar. Dans notre région, c’est lui qui a les meilleures pierres.

  — Le Camp du Loup pense que ces silex dépassent de loin tous les autres, intervint Tarneg. La première fois que je suis venu ici, Valez était avec moi. Il fallait l’entendre s’extasier ! Comme ce gisement est juste à côté de leur Camp, ils considèrent que l’extraction leur est réservée. Tu as bien fait de leur demander la permission avant de venir, Jondalar.

  — C’était la moindre des politesses. Je sais ce que Dalanar ressentait vis-à-vis de sa mine.

  — Qu’est-ce que ces pierres ont de spécial ? demanda Tarneg. J’ai souvent vu des silex dans les plaines d’inondation des rivières.

  — Il arrive en effet qu’on trouve de bons nodules dans les plaines d’inondation car ils viennent juste d’être arrachés à leur gisement d’origine. Et évidemment, ils sont plus faciles à ramasser : on n’a pas besoin de les arracher au rocher. Mais les silex ont tendance à sécher quand ils restent très longtemps en plein air. Et les éclats sont alors plus courts et moins réguliers.

  — Quand les silex sont restés trop longtemps en plein air, Wymez les enterre dans un sol humide pendant un certain temps pour qu’ils soient plus faciles à tailler, dit Danug.

  — Moi aussi, il m’est arrivé de le faire. Mais tout dépend de la taille du nodule et depuis quand il est à l’air libre. En général, ça marche mieux avec les petits nodules, ceux qui sont à peine de la taille d’un œuf. Malheureusement, bien souvent ces nodules-là ne valent pas le coup qu’on les taille, à moins qu’ils soient d’excellente qualité.

  — Nous en faisons autant avec les défenses de mammouth, dit Tarneg. Nous les enveloppons à l’intérieur d’une peau mouillée et nous les enfouissons sous de la cendre chaude. L’ivoire change : il devient plus dense mais il est plus facile à travailler ou à cintrer. Nous utilisons aussi cette méthode pour redresser une défense.

  — Je me demandais comment vous faisiez, dit Jondalar. (Il se tut un court instant, plongé dans ses pensées.) Mon frère aurait été intéressé par cette méthode, reprit-il. Il fabriquait des sagaies. Il était non seulement capable de faire une hampe parfaitement droite, mais il connaissait aussi les propriétés du bois, il savait comment le cintrer ou lui donner une certaine forme. Je suis sûr qu’il aurait parfaitement compris les techniques que vous utilisez pour travailler l’ivoire. Je comprends mieux pourquoi Wymez a eu l’idée de chauffer un silex pour faciliter la taille. C’est un des meilleurs tailleurs de silex que je connaisse.

  — Toi aussi, tu excelles dans ton métier, Jondalar, dit Tarneg. Wymez lui-même ne tarit pas d’éloges à ton sujet. Et pourtant, il est plutôt avare de compliments, d’habitude... J’ai d’ailleurs une proposition à te faire. Je vais avoir besoin d’un bon tailleur de silex pour le Camp de l’Aurochs. Je sais que tu as parlé de rentrer chez toi. Mais c’est un long voyage. Peut-être serais-tu prêt à changer d’avis si je te proposais de faire partie du Camp de l’Aurochs ?

  Jondalar plissa le front. Comment refuser l’offre de Tarneg sans l’offenser ?

  — Je ne sais pas quoi te répondre, dit-il. Il faut que j’y réfléchisse.

  — Je sais que Deegie t’aime bien, reprit Tarneg. Et tu n’auras aucune difficulté à trouver une femme pour fonder un foyer. J’ai remarqué que les femmes te tournaient autour, même les pieds-rouges. D’abord il y a eu Mygie, puis les autres pieds-rouges ont toutes trouvé une bonne excuse pour venir faire un tour dans l’aire des tailleurs de silex. C’est peut-être parce que tu es nouveau par ici. Les femmes sont toujours intéressées par les étrangers. Surtout quand l’étranger en question est grand et blond. J’ai l’impression que pas mal d’hommes aimeraient bien être à ta place. Cela ne leur déplairait pas qu’une pied-rouge s’intéresse à nouveau à eux. Mais cette fois-ci, c’est le tour de Danug, conclut-il en adressant à son jeune cousin un sourire entendu.

  Danug avait rougi et Jondalar lui aussi semblait gêné. Aucun d’eux ne releva la plaisanterie.

  — Réfléchis à ma proposition, dit Tarneg. A l’automne, Deegie et Branag seront unis, et nous allons pouvoir attaquer les travaux. Je ne sais pas encore si nous construirons une seule habitation, comme le Camp du Lion, ou des cabanes individuelles pour chaque famille. Dans ce domaine, je suis un peu vieux jeu : je préfère les habitations communautaires. Mais les jeunes aiment mieux vivre uniquement avec leurs propres parents. Et je reconnais que, quand on se dispute avec quelqu’un, on est content d’avoir sa propre cabane.

  — Je suis très touché par ton offre, Tarneg, répondit Jondalar. Mais je ne veux pas que tu te fasses des idées. Je vais rentrer chez moi. Il le faut. Je pourrais invoquer toutes sortes de raisons pour justifier mon départ, te dire, par exemple, qu’il faut que je revienne pour annoncer le décès de mon frère... Mais la vérité c’est que, même si je ne sais pas très bien moi-même pourquoi je pars, je suis néanmoins persuadé qu’il faut que je le fasse.

  — Est-ce à cause d’Ayla ? demanda Danug d’un air soudain soucieux.

  — En partie, reconnut Jondalar. Quand nous vous avons rencontrés, j’espérais la convaincre de rentrer avec moi. Et maintenant, elle va partager le foyer de Ranec... J’ai l’impression que je vais faire ce voyage tout seul. Mais cela ne modifie pas ma décision. Il faut quand même que je rentre.

  — Même si je ne comprends pas bien ce qui te pousse à partir, je tiens à te souhaiter bonne chance, dit Tarneg. Que la Mère te protège durant ton Voyage ! Quand comptes-tu nous quitter ?

  — Juste après la chasse au mammouth.

  — Puisque nous parlons de ça, je crois qu’il vaudrait mieux rentrer, dit Tarneg. C’est cet après-midi que nous organisons la chasse.

  Ils prirent le chemin du retour en suivant la rivière qui se jetait dans le cours d’eau, juste à côté du campement. A un moment donné, comme les parois se resserraient, ils commencèrent à escalader les rochers. Ils étaient pratiquement sortis de la gorge quand, soudain, au détour d’une corniche, ils tombèrent sur un groupe de jeunes gens. Deux d’entre eux étaient en train de se battre et les autres leur criaient des insultes ou des encouragements. Druwez était parmi les spectateurs.

  — Qu’est-ce qui se passe ! s’écria Tarneg en se précipitant au milieu du groupe pour séparer les combattants.

  L’un d’eux avait la bouche en sang et l’autre, l’œil tout enflé.

  — Ils faisaient juste... un petit combat, répondit un des jeunes gens.

  — Oui, ils... euh... s’entraînaient en vue des épreuves de lutte, précisa un autre spectateur.

  — Vous appelez ça un petit combat ! s’écria Tarneg. Vous étiez en train de vous bagarrer, oui !

  — Pas vraiment, intervint le garçon dont l’œil était enflé. C’était simplement pour s’amuser...

  — Toi, tu as l’œil au beurre noir et l’autre a les dents cassées, et tu appelles ça s’amuser ! Si vous vouliez juste vous entraîn
er, pourquoi êtes-vous venus dans un endroit où vous saviez bien que personne ne vous verrait ? Vous l’avez fait exprès. Et maintenant vous allez m’expliquer ce qui se passe.

  Aucun des deux jeunes gens ne voulut répondre.

  — Et vous, alors ? demanda Tarneg en regardant les autres. Que faites-vous là ? Ma question s’adresse aussi à toi, Druwez ! Que vont penser ta mère et Barzec quand ils sauront que tu assistais à une bagarre ? Tu ferais mieux de me dire la vérité.

  Comme personne ne se décidait à ouvrir la bouche, Tarneg leur dit :

  — Je pense que je vais vous ramener au campement avec nous et laisser le Conseil décider de votre sort. Les Sœurs trouveront bien un moyen de vous faire passer l’envie de vous battre. Cela servira d’exemple pour les autres. Il est possible qu’elles vous interdisent de participer à la chasse au mammouth.

  — Ne leur dis rien, Tarneg, supplia Druwez. Dalen essayait simplement de les arrêter.

  — Les arrêter ? Que veux-tu dire ? Je crois que le moment est venu de m’expliquer pourquoi vous vous battiez.

  — Je crois le savoir, intervint Danug. C’est à cause du raid.

  — Quel raid ?

  — Quelques personnes ont parlé de lancer un raid contre un Camp sungaea.

  — Tu sais bien que les raids ont été interdits. Les Conseils ont décidé de partager le feu de l’amitié avec les Sungaea et de faire du troc avec eux. Un raid contre eux risquerait de remettre ces accords en cause. Qui a eu une idée pareille ?

  — Je ne sais pas, répondit Danug. Un beau jour, tout le monde a commencé à parler de ça. Quelqu’un a découvert un Camp sungaea à quelques jours de marche d’ici. Les membres de l’expédition comptaient dire qu’ils partaient à la chasse et, au lieu de ça, ils auraient détruit le Camp, volé leurs réserves de nourriture et les auraient chassés. Je leur ai dit que ça ne m’intéressait pas, que je trouvais ça complètement idiot et que cela allait attirer des ennuis à tout le monde, eux y compris. Nous nous sommes arrêtés dans un Camp sungaea avant de rejoindre la Réunion et je sais qu’ils viennent de perdre deux enfants. Je ne sais pas si c’est ce Camp-là où un autre qui devait être attaqué, mais je suis certain que les Sungaea ont dû être bouleversés par ces décès. Il ne faut pas en profiter pour lancer un raid contre un de leurs Camps.

 

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