by Jean M. Auel
— Danug peut se permettre de parler comme ça, intervint Druwez. Personne n’osera le traiter de lâche car tout le monde a bien trop peur de se battre avec lui. Mais quand Dalen a dit qu’il ne participerait pas à ce raid, certains lui ont dit que c’était parce qu’il avait peur. Il leur a répondu qu’il allait leur montrer qu’il n’avait pas peur de se battre. Nous n’avons pas voulu le laisser seul, de crainte que les autres se mettent à plusieurs pour lui fiche une raclée. C’est pour ça que nous sommes là.
— Lequel d’entre vous est Dalen ? demanda Tarneg. (Le garçon qui avait la bouche en sang s’approcha.) Et toi, comment t’appelles-tu ? demanda-t-il à celui qui avait un œil au beurre noir.
Le garçon refusa de répondre.
— Il s’appelle Cluve, répondit Druwez. C’est le neveu de Chaleg.
— Je sais ce que tu essaies de faire, dit Cluve, l’air buté. Comme Druwez est ton frère, tu vas rejeter tout le blâme sur moi.
— Je ne vais pas rejeter le blâme sur qui que ce soit, rétorqua Tarneg. Je vais demander au Conseil des Frères de trancher. Vous serez tous convoqués, mon frère y compris. Et maintenant, je crois que le mieux, c’est que vous alliez vous nettoyer. Si vous revenez à la Réunion dans cet état, tout le monde comprendra que vous vous êtes bagarrés et les Sœurs finiront par le savoir. Inutile de vous dire quelle sera leur réaction si elles apprennent que vous comptiez faire un raid chez les Sungaea.
Les jeunes gens se dépêchèrent de filer avant que Tarneg change d’avis. Mais, pour gagner la rivière, ils se séparèrent en deux groupes et Tarneg prit note de ceux qui accompagnaient Cluve et de ceux qui entouraient Dalen. Puis ils reprirent tous les trois le chemin du retour.
— Il y a quelque chose que j’aimerais bien savoir, Tarneg, dit alors Jondalar. Même si c’est le Conseil des Frères qui s’occupe de ce problème, crois-tu vraiment qu’ils n’avertiront pas les Sœurs ?
— Les Sœurs n’ont aucune indulgence pour ceux qui se battent et elles ne leur trouveront aucune excuse. Les Frères auront une attitude différente : certains d’entre eux ont participé à des raids quand ils étaient plus jeunes et ils se sont bagarrés une fois ou deux, ne serait-ce que pour se défouler. Cela a bien dû t’arriver à toi aussi, même si tu n’étais pas censé le faire, non ?
— C’est vrai, reconnut Jondalar. Et moi aussi, je me suis fait rappeler à l’ordre.
— Les Frères feront preuve d’une certaine indulgence, surtout vis-à-vis de Dalen, qui s’est battu pour la bonne cause. Même s’ils lui reprochent de n’avoir parlé à personne de ce raid, ils lui trouveront quand même des excuses. Tandis que les Sœurs pensent que la violence entraîne la violence – et peut-être ont-elles raison. Cluve, quant à lui, a vu juste sur un point au moins : Druwez est mon frère, il n’a pas poussé qui que ce soit à se battre et il n’était là que pour donner un coup de main à son ami. Ça ne me plairait pas qu’il ait des ennuis à cause de ça.
— Est-ce que tu t’es déjà battu, Tarneg ? demanda Danug.
Le futur chef regarda son jeune cousin un court instant avant d’acquiescer.
— Une fois ou deux, dit-il. Peu d’hommes avaient envie de se mesurer à moi. Je suis plus grand que la plupart des hommes, comme toi, Danug. En plus, même si les gens refusent de l’admettre, ces combats organisés ressemblent souvent à de véritables bagarres.
— Je sais, répondit Danug pensivement.
— Mais au moins, ils ont lieu devant tout le monde. Personne n’en sort gravement blessé et n’éprouve le besoin de prendre sa revanche. (Tarneg leva les yeux pour regarder le ciel.) Il ne doit pas être loin de midi, dit-il. Plus tard que je pensais. Nous ferions bien de nous dépêcher si nous voulons savoir comment va être organisée la chasse.
Quand Ayla et Talut eurent rejoint la clairière, ils gagnèrent une légère éminence, située sur un de ses côtés, où on se réunissait quand les participants n’étaient pas trop nombreux et qui était utilisée aussi bien pour des rencontres improvisées que pour les assemblées officielles. En arrivant, Ayla parcourut la foule des yeux pour voir si elle n’apercevait pas Jondalar. Depuis qu’ils étaient arrivés, ils ne se voyaient pratiquement plus. Jondalar quittait le Camp de la Massette très tôt le matin et ne rentrait que tard le soir, quand il rentrait.
Les rares fois où Ayla l’apercevait de loin, il était toujours en compagnie d’une femme, jamais la même. Si elle se trouvait avec Deegie, elle ne pouvait s’empêcher de faire quelque remarque désobligeante au sujet de ses nombreuses partenaires. Elle n’était pas la seule à avoir remarqué l’attitude de Jondalar. Elle avait entendu Talut dire qu’après s’être privé pendant tout l’hiver, il mettait maintenant les bouchées doubles. Nombreux étaient ceux qui commentaient ses exploits, la plupart du temps avec humour, mais parfois aussi avec un sentiment d’admiration un peu équivoque, impressionnés par son apparente vigueur et son charme évident. Ce n’était pas la première fois qu’on parlait de l’attirance qu’il exerçait sur les femmes, mais cette fois-ci, il s’en moquait.
Quand on plaisantait devant elle au sujet de Jondalar, Ayla riait comme les autres. Mais la nuit, lorsqu’elle était seule, elle se demandait, les larmes aux yeux, ce qui n’allait pas chez elle. Pourquoi ne la choisissait-il jamais ? Néanmoins, elle ressentait un certain soulagement en voyant qu’il changeait sans cesse de partenaire : c’était la preuve qu’il n’avait pas encore trouvé qui que ce soit pour la remplacer.
Elle ne pouvait pas savoir que Jondalar se débrouillait pour rentrer le moins souvent possible au Camp de la Massette. Quand il ne dormait pas à l’intérieur de la tente, il oubliait plus facilement qu’Ayla et Ranec dormaient ensemble – pas dans la même couche toutes les nuits, puisque de temps à autre Ayla éprouvait le besoin de dormir seule, mais jamais très loin l’un de l’autre. En général, Jondalar passait ses journées dans l’aire réservée à la taille du silex, ce qui lui permettait de rencontrer des gens et, bien souvent, d’être invité à manger. Pour la première fois depuis de longues années, il se faisait des amis sans l’aide de son frère et découvrait que ce n’était pas aussi difficile qu’il l’avait cru.
Les femmes lui fournissaient une bonne excuse pour ne pas rentrer de la nuit ou alors très tard, quand tout le monde dormait. Aucune d’elles ne lui inspirait de sentiment profond et, comme il était un peu honteux de profiter de leur hospitalité, il se débrouillait pour qu’elles n’oublient pas de sitôt la nuit qu’elles passaient avec lui. Beau comme il était, elles s’imaginaient qu’il allait être plus soucieux de son propre plaisir que du leur, mais Jondalar était trop habile pour ne pas les satisfaire pleinement. Et lui aussi, cela lui faisait du bien : il n’avait plus besoin de refréner ses désirs et il ne se torturait plus à essayer d’y voir clair dans ses propres sentiments. Ces femmes lui plaisaient, mais comme lui avaient plu toutes les femmes avec lesquelles il avait partagé les Plaisirs avant de rencontrer Ayla : d’une manière superficielle. Il était avide de sentiments plus profonds qu’il avait toujours recherchés et qu’aucune femme n’avait réussi à éveiller en lui – à l’exception d’Ayla.
Ayla l’aperçut au moment où il revenait de la mine du Camp du Loup en compagnie de Tarneg et de Danug et, comme chaque fois qu’elle le voyait, les battements de son cœur s’accélérèrent et sa gorge se noua. Elle remarqua que Tulie s’approchait des trois hommes et qu’elle repartait avec Jondalar tandis que Tarneg et Danug venaient à la réunion. Talut leur fit signe de venir le rejoindre.
— Je désire te poser quelques questions sur les coutumes de ton peuple, Jondalar, dit Tulie lorsqu’ils eurent trouvé un endroit tranquille pour parler. Je sais que, comme nous, vous honorez la Mère. Mais avez-vous aussi une cérémonie d’initiation à la féminité que l’on accomplit avec douceur et compréhension ?
— Les Premiers Rites ? Oui, bien sûr. Comment pourrait-on ne pas s’inquiéter de la manière dont une jeune femme est ouverte la première fois ? Chez nous, le rituel est un peu différent, mais le but est le même.
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� C’est parfait. J’ai discuté avec un certain nombre de femmes qui te tiennent en grande estime et tu m’as été recommandé plusieurs fois. Mais, plus important encore, Latie aimerait que ce soit toi qui l’inities. Qu’en penses-tu ?
J’aurais dû m’en douter, se dit Jondalar qui avait commencé par penser que Tulie voulait simplement le questionner sur les coutumes de son peuple. Ce n’était pas la première fois, loin de là, qu’on lui demandait d’initier une jeune fille. Dans le passé, il avait toujours été séduit par ce genre de proposition et ne s’y était jamais dérobé, bien au contraire, mais cette fois-ci, il hésitait à dire oui. Ne risquait-il pas d’éprouver à nouveau ce terrible sentiment de culpabilité en songeant qu’il avait peut-être profité de cette cérémonie sacrée pour assouvir son besoin de sentiments plus profonds qu’inévitablement elle faisait naître ? Il était tellement perdu en ce moment, qu’il craignait de ne pouvoir maîtriser ces sentiments, particulièrement avec quelqu’un comme Latie, qu’il aimait beaucoup.
— J’ai déjà participé à ce genre de rituel, Tulie, et je suis très sensible à l’honneur que vous me faites, Latie et toi, mais que je ne pense pas pouvoir accepter. Même si nous ne sommes pas vraiment parents, j’ai vécu au Camp du Lion tout l’hiver et je considère Latie comme ma sœur.
Tulie acquiesça.
— C’est vraiment dommage, Jondalar. Pour tout un tas de raisons, ça aurait été idéal. Tu viens de trop loin pour que nous puissions être parents, mais je comprends que tu aies fini par considérer Latie comme ta sœur. Même si vous n’avez pas partagé le même foyer, Nezzie t’a traité avec la même affection que si tu étais son fils, et il ne faut pas hypothéquer l’avenir de Latie. Aux yeux de la Mère, rien n’est plus abominable que l’homme qui initie sa propre sœur. Si tu te sens le frère de Latie, cela risque en effet de souiller cette cérémonie. Tu as bien fait de me le dire.
Quand ils revinrent vers le lieu de réunion, Talut était en train de parler, Ayla assise à côté de lui.
— Vous avez déjà vu à quelle distance Ayla pouvait envoyer une sagaie grâce à ce propulseur, était-il en train de dire. Mais j’aimerais que Jondalar et elle vous montrent quel usage on peut faire de cette arme dans d’autres circonstances, plus convaincantes. Je sais que la plupart d’entre vous aiment utiliser pour chasser le mammouth une sagaie plus grande, munie d’une pointe spécialement fabriquée par Wymez. Mais le propulseur d’Ayla présente aussi des avantages. Certains chasseurs du Camp du Lion l’ont déjà expérimenté. Grâce à cette arme, on peut lancer des sagaies de la taille voulue à condition de savoir s’en servir – exactement comme lorsqu’on lance une sagaie à la main. La plupart d’entre vous savent se servir d’une sagaie depuis leur plus tendre enfance. Et je suis certain que quand vous aurez vu comment marche cette arme, vous aurez envie de l’essayer. Ayla m’a dit qu’elle avait l’intention de l’utiliser pour chasser le mammouth, et je pense que Jondalar fera de même. Comme ça, tout le monde pourra apprécier la qualité de cette nouvelle arme. Nous avons parlé de faire un concours, mais celui-ci n’a pas encore été organisé. Je pense que nous pouvons en prévoir un pour notre retour de la chasse. Un grand concours avec toutes sortes d’épreuves, conclut Talut.
Tout le monde semblait approuver cette proposition.
— C’est une excellente idée, dit Brecie. J’avoue que si ce concours durait deux ou trois jours, cela ne me gênerait nullement. Nous avons travaillé sur un Bâton Qui Revient. Grâce à cette arme, certains d’entre nous ont réussi à tuer plusieurs oiseaux d’un seul coup. En attendant, nous devrions laisser les mamuti décider du meilleur jour pour le départ et lancer quelques Invocations pour attirer les mammouths. Si nous n’avons rien d’autre à nous dire, je vais regagner mon Camp.
Les gens étaient en train de se disperser quand, soudain, l’attention de la foule fut attirée par l’arrivée de Vincavec et de son Camp dans la clairière, puis de Nezzie et de Rydag. Très vite la nouvelle se répandit que le mamut et chef du Camp du Mammouth était prêt à payer le Prix de la Femme qu’exigerait Tulie pour Ayla, en dépit du fait que celle-ci avait déjà donnée sa Promesse à Ranec.
— Il revendique le droit d’appeler son Camp « le Camp du Mammouth » simplement parce qu’en tant que mamut il fait partie du Foyer du Mammouth, était en train de dire à sa voisine une femme qui se trouvait à côté de Jondalar. Mais tant qu’il n’est pas uni, il ne peut avoir de foyer. C’est la femme qui apporte le foyer. Il veut s’unir à Ayla uniquement parce qu’elle est fille du Foyer du Mammouth, comme ça il fera accepter son soi-disant Camp du Mammouth.
Jondalar se trouvait par hasard à côté de Ranec quand celui-ci avait appris la nouvelle. En voyant son visage changer d’expression, il n’avait pu s’empêcher d’avoir pitié de lui. Il était bien placé pour savoir ce qu’il ressentait. Et il ne s’en réjouissait pas car il savait qu’il aimait Ayla. Ce qui n’était nullement le cas de Vincavec : il voulait s’unir à Ayla pour servir ses propres ambitions.
Ayla, elle aussi, avait surpris certains commentaires où son nom revenait régulièrement. Elle n’aimait pas surprendre des conversations à son sujet. Si elle avait encore vécu au sein du Clan, elle n’aurait eu qu’à fermer les yeux pour ne plus voir les gestes. Mais là, elle ne pouvait pas se boucher les oreilles.
Et soudain, elle n’entendit plus rien, si ce n’est les paroles injurieuses de quelques enfants et les mots « Tête Plate ».
— Regardez-moi cet animal, habillé comme un être humain ! dit en ricanant un garçon plus âgé que les autres en montrant Rydag du doigt.
— Ils habillent bien les chevaux, pourquoi pas les Têtes Plates lança un autre, en riant encore plus fort.
— Elle prétend que c’est un être humain, renchérit un troisième. Il parait qu’il comprend ce qu’on dit et qu’il peut même parler.
— Si elle pouvait faire marcher son loup sur ses pattes de derrière, elle dirait certainement aussi que c’est un être humain.
— Tu devrais faire attention à ce que tu racontes. Chaleg a dit que le Tête Plate pouvait lancer son loup sur n’importe qui et qu’il lui avait ordonné de l’attaquer. Il compte d’ailleurs en parler au Conseil des Frères.
— S’il est capable de pousser un animal à vous attaquer, est-ce que ça ne prouve pas justement qu’il en est un lui-même ?
— Ma mère dit qu’on ne devrait pas avoir le droit d’amener des animaux à la Réunion d’Été.
— Mon oncle dit que les animaux ne le gênent pas, à condition qu’on les tienne à l’écart. Mais il dit qu’à partir du moment où ils amènent ce Tête Plate aux assemblées et aux cérémonies, on aurait dû leur interdire de venir à la Réunion.
— Eh toi, Tête Plate ! Fiche le camp d’ici ! Retourne chez les animaux !
Au début, Ayla était tellement ahurie qu’elle n’avait même pas songé à réagir aux insultes des enfants. Mais quand elle s’aperçut que Rydag baissait les yeux et qu’il reprenait, tête basse, le chemin du Camp de la Massette, elle vit rouge et se précipita vers les enfants.
— Comment pouvez-vous être aussi méchants ! s’écria-t-elle en réfrénant à grand-peine sa colère. Comment osez-vous dire que Rydag est un animal ! Vous êtes aveugles ou quoi ? (Quelques personnes s’approchèrent pour voir ce qui se passait.) Vous ne voyez donc pas qu’il comprend tout ce que vous dites ? Comment pouvez-vous être aussi cruels ? Vous devriez avoir honte !
— Pourquoi mon fils devrait-il avoir honte ? demanda une femme en prenant la défense de son rejeton. Ce Tête Plate est un animal et il ne devrait pas avoir le droit d’assister aux cérémonies en l’honneur de la Mère.
D’autres gens s’étaient approchés et parmi eux se trouvaient la plupart des membres du Camp du Lion.
— Ne fais pas attention à ce qu’ils disent, Ayla, lui conseilla Nezzie, dans l’espoir de la calmer.
— Un animal ! Tu oses dire que c’est un animal ! cria Ayla en se tournant vers la femme. Rydag est un être humain, comme toi !
— On n’a pas
le droit de m’insulter ainsi ! se défendit la femme. Je ne suis pas une Tête Plate.
— Non, tu n’en es pas une, en effet ! Une Tête Plate serait plus humaine que toi ! Elle aurait pitié de Rydag et se montrerait plus compréhensive !
— Comment le sais-tu ?
— Je suis bien placée pour le savoir, répondit Ayla. Ils m’ont recueillie quand je me suis retrouvée seule au monde et ils m’ont élevée. Je serais morte si une femme du Clan n’avait eu pitié de moi. Je suis fière d’être une femme du Clan.
— Non, Ayla, non ! entendit-elle Jondalar crier. Mais plus rien ne pouvait l’empêcher de continuer.
— Ce sont des êtres humains, reprit-elle. Et Rydag en est un lui aussi. Je le sais car j’ai un fils qui est comme lui.
— Grande Mère ! gémit Jondalar en se frayant un passage dans la foule pour s’approcher d’elle.
— Elle a bien dit qu’elle avait un enfant comme ça ? demanda un homme. Un esprit mêlé !
— Je crois que cette fois-ci, ça y est, Ayla, remarqua Jondalar à voix basse.
— Elle a mis au monde un monstre ! s’exclama un autre homme en s’approchant de la femme avec laquelle Ayla venait de se disputer. Tu ferais mieux de t’éloigner d’elle. Si elle a réussi à attirer ce genre d’esprit en elle, il peut très bien se glisser à l’intérieur d’une autre femme.
— C’est vrai ! Toi aussi tu ferais mieux de t’éloigner, conseilla un autre homme à sa compagne manifestement enceinte.
Le visage déformé par la répulsion et la peur, d’autres personnes commencèrent à reculer.
— Le Clan ? demanda un des musiciens. Quand elle a joué pour nous, il me semble qu’elle a dit que c’étaient des rythmes du Clan ? C’est donc des Têtes Plates qu’elle voulait parler ?