Les chasseurs de mammouths

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Les chasseurs de mammouths Page 92

by Jean M. Auel


  Ayla aurait bien aimé s’endormir, mais elle ne pouvait s’empêcher de réfléchir. Elle avait pensé aller chercher Durc et le ramener au Camp du Lion pour qu’il vive avec elle. Maintenant, elle se demandait si c’était vraiment la bonne solution. Serait-il plus heureux en vivant ici avec elle que s’il restait au sein du Clan ? Ne risquait-il pas de souffrir s’il vivait parmi des gens qui le haïssaient ? Des gens qui lui diraient qu’il était mi-bête, mi-homme, qui le traiteraient de Tête Plate et de monstre ? Il faisait partie du Clan et, là-bas, on l’aimait. Même si Broud le détestait, cela ne l’empêcherait pas de se faire des amis lors du Rassemblement du Clan. Il était accepté, avait le droit de participer aux cérémonies et aux concours – peut-être même avait-il hérité des souvenirs du Clan.

  Si elle ne le ramenait pas ici, pouvait-elle retourner dans le Clan pour vivre avec lui ? Maintenant qu’elle avait vécu avec ses semblables, accepterait-elle de se plier à nouveau au mode de vie du Clan ? Jamais ils ne lui permettraient de garder des animaux. Pourrait-elle renoncer à Whinney, à Rapide et à Loup pour n’être plus que la mère de Durc ? Durc avait-il vraiment besoin d’une mère ? Quand elle était partie, ce n’était encore qu’un bébé. Mais il avait grandi et Brun devait maintenant être en train de lui apprendre à chasser.

  Il avait déjà dû tuer du petit gibier et le ramener à Uba pour le lui montrer. Ayla sourit en imaginant la scène. Uba devait être fière de lui et elle avait dû lui dire qu’il était un grand chasseur.

  Durc a une mère ! se dit soudain Ayla. Uba est sa mère. C’est elle qui l’a élevé, qui a pris soin de lui et elle a dû soigner les bobos qu’il s’est faits lorsqu’il a commencé à chasser. Comment pourrais-je lui enlever Durc maintenant ? S’il n’est plus là, qui prendra soin d’elle quand elle sera vieille ? Même quand il était un bébé, ce sont les autres femmes du Clan qui se sont occupées de lui car je n’avais plus de lait.

  De toute façon, je ne peux pas retourner là-bas pour aller le chercher. J’ai été maudite. Aux yeux du Clan, je suis morte ! Si Durc me voit, je vais lui faire peur. Et tout le monde réagira comme lui. Et même si je n’avais pas été maudite, serait-il heureux de me voir ? Se souviendrait-il même de moi ?

  Il était encore très jeune quand je suis partie. Actuellement, il doit se trouver au Rassemblement du Clan et il a certainement rencontré Ura. Même s’il est encore un peu jeune pour ça, il doit commencer à penser au moment où elle deviendra sa compagne. Il doit penser à son futur foyer – comme moi. Même si j’arrivais à le convaincre que je ne suis pas un esprit, il faudrait que j’emmène aussi Ura. Et ici, elle serait affreusement malheureuse. Cela va déjà lui être difficile de quitter son propre clan pour venir vivre dans celui de Durc, mais si elle est soudain obligée de vivre dans un monde complètement différent du sien, ce sera terrible pour elle. Surtout qu’elle n’y rencontrera que haine et incompréhension.

  Et si je revenais dans la vallée ? Et que j’y ramène Durc et Ura ? Mais Durc a besoin de vivre avec des gens... et moi aussi. Je ne veux plus vivre seule. Pourquoi accepterait-il de vivre tout seul dans la vallée avec moi ?

  J’ai pensé à moi et non à lui. Ce ne serait pas une bonne chose pour lui de vivre ici. Il ne serait pas heureux. Je me réjouissais qu’il vienne vivre avec moi, mais je ne suis plus sa mère. Sa mère, c’est Uba. A ses yeux, sa vraie mère est morte et peut-être est-ce mieux ainsi. Son monde, c’est le Clan, et que ça me plaise ou non, le mien, c’est ici. Je ne peux pas revenir dans le Clan et Durc ne peut pas venir vivre ici. Il n’y a pas un seul endroit dans ce monde où mon fils et moi puissions vivre ensemble et être heureux.

  Le lendemain matin, Ayla se réveilla aux aurores. Elle s’était endormie très tard et s’était réveillée plusieurs fois pendant la nuit après avoir rêvé que la terre tremblait et que des cavernes s’effondraient. Elle se sentait mal à l’aise et déprimée. Elle aida Nezzie à mettre l’eau à chauffer pour la soupe du matin et à moudre des céréales et elle en profita pour parler avec elle.

  — Je suis vraiment désolée d’être la source de tous ces ennuis, lui dit-elle. A cause de moi, le Camp du Lion va être maintenant tenu à l’écart.

  — Ce n’est pas de ta faute, Ayla. Il fallait faire un choix et nous l’avons fait. Tu as pris la défense de Rydag et il fait, lui aussi, partie du Camp du Lion, à nos yeux en tout cas.

  — A cause de ce problème, je me suis soudain rendu compte de quelque chose, expliqua Ayla. Depuis que j’ai quitté le Clan, j’ai toujours pensé que j’y retournerais pour chercher mon fils. Mais maintenant, je sais que ça n’est pas possible. Je ne peux pas le ramener ici, ni retourner là-bas. J’ai l’impression de l’avoir perdu à nouveau, et cette fois-ci à jamais. J’aimerais pouvoir le pleurer, mais j’en suis incapable.

  Nezzie était allée chercher des baies qu’ils avaient ramassées la veille et elle était en train de les éplucher. Elle s’arrêta de travailler pour regarder Ayla.

  — Tout le monde connaît des déboires dans la vie et tout le monde perd ceux qu’il aime. Toi, tu as été séparée des tiens alors que tu étais toute jeune. Et pour toi, ça a été une véritable tragédie. Mais tu ne pouvais rien y faire. Si tu t’étais reproché quoi que ce soit, cela aurait été encore pire. Wymez se reproche continuellement la mort de la femme qu’il aimait. Je pense que Jondalar se reproche celle de son frère. Toi, tu as perdu ton fils. C’est toujours très dur pour une mère de perdre un enfant, mais il te reste au moins un espoir. Tu peux te dire qu’il est certainement toujours en vie. Rydag a perdu sa mère... Et moi, un jour, je vais le perdre.

  Après le repas du matin, Ayla quitta la tente. Elle s’aperçut aussitôt que la plupart des membres du Camp du Lion restaient aux abords du Camp de la Massette. Elle jeta un coup d’œil au Camp du Mélèze, le campement d’été du Camp du Mammouth, installé la veille non loin du leur. Comme elle croisait par hasard le regard d’Avarie, elle fut un peu surprise de voir que celle-ci ne détournait pas la tête. Elle se demanda ce qu’ils ressentaient à l’idée d’avoir dressé leurs tentes aussi près du Camp du Lion.

  Avarie s’approcha de la tente que son frère avait désignée comme étant celle du Foyer du Mammouth, gratta la peau pour s’annoncer et entra sans attendre qu’il l’y invite. Vincavec avait déplié la fourrure dans laquelle il s’enveloppait pour dormir si bien que celle-ci recouvrait près de la moitié du sol. Au milieu, il avait placé un appuie-dos, une peau magnifiquement décorée, tendue sur un cadre en os de mammouth, dont les montants avaient été attaches ensemble avec du cuir brut. Il était installé sur les fourrures, mollement appuyé contre l’appuie-dos.

  — Les avis sont partagés, annonça Avarie.

  — Je m’en doute, répondit Vincavec. Le Camp du Lion nous a donné un sérieux coup de main pour construire notre hutte. Quand ils sont repartis, tout le monde les considérait comme plus que des amis. Et Ayla, avec ses chevaux et son loup, était vraiment fascinante, et même un peu terrifiante. Maintenant, si on se réfère à nos vieilles coutumes et croyances, le Camp du Lion abrite un monstre, une femme malfaisante, qui attire les esprits animaux des Têtes Plates comme le feu attire les papillons la nuit, et qui les répand sur les femmes qui se trouvent autour d’elle. Qu’en penses-tu, Avarie ?

  — Je ne sais pas quoi te dire, Vincavec. J’aime bien Ayla et, pour moi, elle n’a rien de maléfique. Cet enfant ne me semble pas non plus être un animal. Il est malingre et ne peut pas parler, mais je suis sûre qu’il nous comprend. Peut-être est-il humain et les Têtes Plates aussi. Il est possible que Vieux Mamut dise vrai. Quand la Mère a donné un enfant à Ayla, elle a choisi l’esprit de l’homme qui était à côté d’elle. Je ne savais pas qu’elle avait vécu dans une bande de Têtes Plates et que c’était aussi le cas de Mamut.

  — Mamut a vécu si longtemps qu’il en sait plus qu’une vingtaine d’hommes réunis et il se trompe rarement. J’ai dans l’idée que ce qui vient de se passer n’aura pas vraiment de conséquences fâcheuses, Avarie. Il y a quelque chose chez Ayla qui me donn
e à penser que la Mère veille sur elle. J’ai l’impression qu’elle sortira de cette épreuve plus forte encore qu’elle ne l’était déjà. Nous devrions aller voir si le Camp du Mammouth est prêt à prendre fait et cause pour le Camp du Lion.

  — Où est Tulie ? demanda Fralie en jetant un coup d’œil à l’intérieur de la tente.

  — Elle est partie raccompagner Latie au Camp de la Féminité, répondit Nezzie. Pourquoi ?

  — Tu te souviens de cette délégation qui a proposé d’adopter Ayla juste avant l’arrivée du Camp du Mammouth ?

  — Oui, répondit Nezzie. Ceux qui n’avaient pas assez à offrir.

  — Ils attendent dehors et demandent à nouveau à voir Tulie.

  — Je vais voir ce qu’ils veulent, proposa Nezzie.

  Ayla attendit à l’intérieur de la tente car, à moins d’y être obligée, elle n’avait aucune envie de voir ces gens. Un instant plus tard, Nezzie revint.

  — Ils désirent toujours t’adopter, Ayla, lui annonça-t-elle. La Femme Qui Ordonne de ce Camp a quatre fils. Ils veulent que tu sois leur sœur. Elle a dit que si tu as déjà eu un fils, c’est la preuve que tu peux avoir des enfants. Ils ont augmenté leur offre. Peut-être pourrais-tu sortir et leur souhaiter la bienvenue au nom de la Mère.

  Marchant l’une à côté de l’autre d’un air décidé, la tête haute, les yeux fixés droit devant elles, Tulie et Latie traversaient le campement sans prêter attention aux regards curieux de ceux qu’elles croisaient.

  — Tulie ! Latie ! Attendez-moi ! cria Brecie. J’allais justement t’envoyer un messager, Tulie, expliqua-t-elle quand elle les eut rattrapées. Nous aimerions que vous veniez dîner avec nous ce soir au Camp du Saule.

  — Merci, Brecie. Je suis très touchée par ton invitation. Naturellement, nous viendrons. Je savais qu’on pouvait compter sur vous.

  — Nous sommes des amies de longue date, Tulie. Parfois, on croit aux vieilles histoires uniquement parce qu’elles sont vieilles. Le bébé de Fralie m’a l’air absolument normal.

  — Et pourtant, elle est née trop tôt, intervint Latie, prompte à prendre la défense de son amie. Bectie n’aurait jamais vécu si Ayla n’avait pas été là.

  — Je me suis toujours demandé d’où elle venait, dit Brecie. Tout le monde disait qu’elle était arrivée avec Jondalar et comme ils étaient tous les deux grands et blonds, les gens se contentaient de cette explication. Mais moi, je savais qu’il y avait quelque chose d’autre. Je me rappelais que, quand nous avons sorti Jondalar et son frère des sables mouvants, près de la mer de Beran, elle n’était pas avec eux. En plus, je trouvais qu’elle n’avait ni l’accent mamutoï, ni l’accent sungaea. Mais je ne comprends toujours pas comment elle s’y prend pour faire obéir ces chevaux et ce loup.

  Alors qu’elles marchaient à nouveau en direction du centre de la cuvette pour rejoindre les huttes du Camp du Loup, Tulie se sentait nettement mieux.

  — Combien ça fait ? demanda Tarneg à Barzec après le départ d’une autre délégation.

  — Presque la moitié des Camps ont fait un geste pour se réconcilier avec nous, répondit Barzec. Et je pense que nous pouvons encore compter sur l’appui d’un ou deux Camps.

  — Mais il en reste encore une bonne moitié, intervint Talut. Et certains d’entre eux sont vraiment montés contre nous. Il y en a même quelques-uns qui exigent que nous partions.

  — Oui, mais vois un peu de quels Camps il s’agit, dit Tarneg. Chaleg est le seul à avoir dit que nous devions quitter la Réunion.

  — Ce sont des Mamutoï, rappela Nezzie. Et même les graines dispersées par le mauvais vent peuvent s’enraciner.

  — Ça ne me plaît pas que nous soyons divisés, dit Talut. Il y a des gens honorables des deux côtés. J’aimerais trouver un moyen d’arranger les choses.

  — Ayla est dans tous ses états. Elle dit que c’est à cause d’elle que le Camp du Lion a des ennuis.

  — Tu veux parler de ceux que nous avons surpris près de la ri..., commença Danug.

  — Elle veut parler du frère et de la sœur qu’Ayla et Deegie ont surpris en train de se battre, intervint Tarneg.

  Un peu plus, songea-t-il, et Danug leur parlait de la bagarre d’hier.

  — Rydag est bouleversé, continua Nezzie. Je ne l’ai jamais vu comme ça. Chaque année, la Réunion d’Été est un peu plus difficile pour lui. Il ne supporte pas la manière dont les gens le traitent. Mais cette année, c’est encore pire... Peut-être parce qu’il est beaucoup mieux intégré maintenant au Camp du Lion. J’ai peur que tout ça ne soit pas bon pour lui. Même Ayla est inquiète à son sujet et moi, je le suis d’autant plus.

  — Où est Ayla ? demanda Danug.

  — Dehors, avec les chevaux, répondit Nezzie.

  — Quand ils l’ont traitée de femme-animal, elle aurait dû prendre ça pour un compliment, dit Barzec. Elle sait vraiment y faire avec les animaux. Il y en a même qui pensent qu’elle peut parler avec les esprits dans l’autre monde.

  — Malheureusement, il y en a aussi qui disent que cela prouve seulement qu’elle a vécu avec des animaux, rappela Tarneg. Et ils l’accusent d’attirer des esprits dont on se passerait volontiers.

  — Ayla continue à dire que n’importe qui est capable d’apprivoiser les animaux.

  — Elle a tendance à minimiser ses mérites, dit Barzec. C’est pour ça que certains y attachent si peu d’importance. Les Mamutoï sont plutôt habitués aux gens comme Vincavec. Lui, il ne se prive pas de vous rappeler la haute idée qu’il a de lui.

  Nezzie jeta un coup d’œil au compagnon de Tulie en se demandant pourquoi il tenait Vincavec en si piètre estime. Le Camp du Mammouth avait été un des premiers à se ranger de leur côté.

  — Tu dois avoir raison, Barzec, dit Tarneg. En plus, on s’habitue tellement à avoir des animaux autour de soi. Cela semble tout naturel. Ils ne sont pas différents des autres animaux, sauf qu’on peut s’approcher d’eux et les toucher. Mais quand on y réfléchit, on se rend compte que c’est presque insensé. Pourquoi ce loup obéit-il à un enfant malingre qu’il pourrait facilement dévorer ? Pourquoi ces chevaux acceptent-ils qu’on monte sur leur dos ? Et comment se fait-il que quelqu’un ait pensé à essayer ?

  — Ça ne m’étonnerait pas que Latie essaie un jour, dit Talut.

  — Si quelqu’un doit le faire, c’est bien elle, intervint Danug. As-tu remarqué où elle est allée en arrivant ? Elle s’est précipitée vers l’abri des chevaux. Ils lui manquaient plus que nous. J’ai l’impression qu’elle est amoureuse d’eux.

  Jondalar avait écouté la conversation sans faire aucun commentaire. Aussi douloureuse et avilissante soit la situation d’Ayla maintenant qu’elle avait dit par qui elle avait été élevée, dans une certaine mesure, c’était moins grave qu’il ne l’avait imaginé. Il était étonné qu’elle n’ait pas été condamnée plus durement. Il s’attendait à ce qu’elle soit agonie d’insultes, chassée et bannie. Ce tabou était-il plus fort chez les Zelandonii que chez les Mamutoï ? Ou était-ce lui qui se faisait des idées ?

  Quand le Camp du Lion avait pris son parti, il avait cru qu’il s’agissait d’une exception et qu’ils étaient plus indulgents à cause de Rydag. Lorsque Vincavec et Avarie étaient venus apporter leur appui, il avait commencé à réviser son jugement et maintenant que de plus en plus de Camps se rangeaient du côté du Camp du Lion, il était obligé de réexaminer ses propres croyances.

  Jondalar, pour comprendre des concepts tels que l’amour, la pitié et la colère, se basait uniquement sur ses propres réactions. Il n’était pas fermé aux discussions philosophiques ou spirituelles, mais cela ne le passionnait pas. Il acceptait sa position au sein de la société sans s’interroger à ce sujet. Mais Ayla avait bravé la foule avec une telle dignité et une force si tranquille, que cela n’avait fait qu’accroître le respect qu’il éprouvait pour elle. Et maintenant il s’interrogeait.

  Il commençait à se dire qu’il ne suffisait pas qu’un certain nombre de personnes jugent mauvais un certain type de comportement pour q
ue celui-ci le soit. Quelqu’un pouvait très bien refuser une croyance populaire et défendre ses principes personnels sans que tout soit perdu pour autant. Au contraire, cette personne pouvait sortir grandie de l’affrontement. Ayla n’avait pas été bannie par le peuple qui venait de l’adopter et la moitié des Mamutoï, non seulement l’acceptait, mais pensait qu’elle était une femme au talent et au courage exceptionnels.

  L’autre moitié n’était pas de cet avis, mais pour des raisons diverses. Certains Camps sautaient sur l’occasion de s’opposer au puissant Camp du Lion pour accroître leur statut et leur influence à un moment où ceux-ci étaient menacés. D’autres étaient naïvement persuadés qu’une femme aussi dépravée n’avait pas le droit de vivre parmi les Mamutoï. A leur avis, elle personnifiait d’autant plus les esprits malfaisants que cela ne se voyait pas. Elle ressemblait aux autres femmes, était plus attirante que la plupart, et les avait dupés grâce à des tours qu’elle avait appris quand elle vivait avec les Têtes Plates. Ces monstres avaient même réussi à en persuader certains qu’ils n’étaient pas des animaux, mais des humains.

  Aux yeux de ces Camps, Ayla représentait une véritable menace. Elle avait elle-même reconnu avoir engendré un bâtard, mi-humain, mi-animal, et elle mettait en danger toutes les femmes de la Réunion d’Été. Quoiqu’en dise Vieux Mamut, tout le monde savait bien que certains esprits mâles étaient toujours attirés par la même femme. Le Camp du Lion avait autorisé Nezzie à garder ce petit d’animal et il fallait voir ce qui leur était arrivé ! Ils vivaient maintenant avec des animaux et cette femme, ce monstre, cette abomination qui avait dû être attirée par cet esprit mêlé. On devrait chasser le Camp du Lion, un point c’est tout !

 

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