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Fascination

Page 13

by Stephenie Meyer


  Avec beaucoup d'huile de coude, je réussis à baisser presque en entier les vitres de la camionnette. Je fus une des premières à arriver au lycée ; dans ma précipitation à partir, je n'avais même pas regardé l'heure. Je me garai puis me dirigeai vers l'aire de pique-nique rarement utilisée située sur la façade sud de la cafétéria. Comme les bancs étaient encore un peu humides, je m'assis sur ma veste, bien contente de lui avoir trouvé un usage. Mes devoirs étaient faits — résultat d'une vie sociale ralentie — mais je voulais vérifier quelques problèmes de maths. Je m'y attaquai consciencieusement. Cependant, à mi-parcours du premier exercice, je me surpris à rêvasser en regardant le soleil jouer sur les troncs rouges des arbres tout en gribouillant inconsciemment dans les marges de mon cahier. Au bout de quelques minutes, je me rendis compte que j'avais dessiné cinq paires d'yeux qui me fixaient. Je les effaçai avec ma gomme.

  — Bella ! me héla quelqu'un.

  On aurait dit Mike.

  Me retournant, je m'aperçus que les élèves avaient commencé à arriver pendant que je me perdais dans mes songes. Tout le monde était en T-shirt, certains même en short bien que la température n'excédât pas dix-huit degrés. Mike se dirigeait vers moi en agitant la main, vêtu d'un large bermuda et d'un polo rayé.

  — Salut, Mike ! lui répondis-je.

  Impossible de ne pas me montrer joyeuse par cette belle matinée. Il vint s'asseoir à côté de moi. Les pointes de ses cheveux prenaient des teintes dorées sous le soleil, un sourire réjoui fendait son visage. Il était si content de me voir que je ne pus m'empêcher de me sentir flattée.

  — Je ne l'avais encore jamais remarqué, mais tes cheveux ont des reflets roux, dit-il en prenant entre ses doigts une de mes mèches qui voletait sous l'effet de la brise.

  — Seulement quand il y a du soleil.

  Il replaça la mèche folle derrière mon oreille, je me sentis vaguement gênée.

  — Chouette journée, hein ?

  — Comme je les aime.

  — Qu'est-ce que tu as fait, hier ?

  Son ton était juste un peu trop possessif.

  — Travaillé à ma disserte, surtout.

  Je ne précisai pas que je l'avais terminée — inutile de jouer les premières de la classe.

  — Ah, ouais ! marmonna-t-il en se frappant le front. Elle est pour jeudi, non ?

  — Euh, mercredi, je crois.

  — Mercredi ? Flûte... Tu as choisi quel sujet ?

  — « La façon dont Shakespeare dessine ses personnages féminins est-elle misogyne ? »

  Il me dévisagea comme si je venais de lui parler hébreu.

  — J'ai bien l'impression que je vais devoir m'y mettre dès ce soir, ronchonna-t-il, morose. Je comptais t'inviter à sortir.

  — Oh.

  Je fus prise au dépourvu. Pourquoi m'était-il devenu impossible d'avoir une conversation agréable avec Mike sans qu'elle tourne à un échange maladroit ?

  — Tu sais, on pourrait aller dîner quelque part... je bosserai après.

  Il m'adressa un sourire plein d'espoir. Bon sang ! Je détestais mettre quelqu'un dans l'embarras.

  — Mike... Je ne crois pas que ce serait une très bonne idée.

  Son visage s'affaissa.

  — Pourquoi ?

  Mon esprit vola vers Edward et je me demandai si le sien faisait de même.

  — Parce que... et si jamais tu répètes ce que je vais te dire, je jure que je t'étranglerai avec joie. À mon avis, ce serait blessant envers Jessica.

  — Jessica ?

  Il parut ahuri. Visiblement, il ne s'était pas attendu à cette réponse.

  — Franchement, Mike, tu es aveugle, ou quoi ?

  — Oh ! souffla-t-il, stupéfait.

  Ce dont je profitai pour mettre un terme à la discussion.

  — Il est l'heure d'aller en cours, et je ne peux pas me permettre d'arriver en retard une nouvelle fois, décrétai-je en empilant mes affaires dans mon sac.

  Nous gagnâmes lentement le bâtiment 3. Mike était plongé dans ses pensées. Je priai pour que ces dernières, quelles qu'elles fussent, le conduisissent dans la bonne direction.

  Quand je vis Jessica, en maths, elle bouillonnait d'énervement. Elle, Angela et Lauren avaient prévu de se rendre en fin de journée à Port Angeles afin d'y acheter leurs robes de bal. Elle m'invita à les accompagner, bien que je n'eusse nul besoin d'une tenue. J'hésitai. Il serait sympa de sortir de la ville avec des amies. Sauf que Lauren serait là. Et puis, je serais peut-être occupée, ce soir ? Mais ça, c'était laisser mon esprit vagabonder sur la plus mauvaise voie. Si le soleil expliquait ma bonne humeur, il n'était pas le seul à l'origine de mon euphorie, loin de là.

  Bref, je réservai ma réponse, prétendant qu'il fallait d'abord que j'en parle à Charlie.

  Jessica n'évoqua rien d'autre que le bal quand nous nous rendîmes en espagnol, et continua sur sa lancée, lorsque nous allâmes à la cantine, comme si rien ne nous avait interrompues. Le cours s'était terminé avec cinq minutes de retard, et j'étais bien trop excitée à la perspective de l'instant qui allait suivre pour prêter attention à ses bavardages. J'avais douloureusement hâte de le voir, lui mais aussi tous les Cullen, histoire de les soumettre au jugement des soupçons nouveaux qui me tourmentaient. Lorsque je franchis le seuil de la cafète, je ressentis le premier frisson de vraie peur parcourir mon échine avant de s'installer au creux de mon estomac. Allaient-ils deviner ce que je pensais ? Puis un sentiment différent m'envahit — Edward désirerait-il déjeuner encore une fois avec moi ?

  À mon habitude, mon premier coup d'œil fut pour leur table. Un élan de panique me secoua quand je m'aperçus qu'elle était vide. Mon espoir retomba comme un soufflé tandis que je fouillais du regard le reste de la salle, mais je continuai de rêver que j'allai le trouver seul, attendant que je le rejoigne. En dépit de la foule, je finis par admettre qu'il n'y avait là aucune trace de la présence d'Edward ni des siens. La puissance de ma déception me paralysa.

  Je suivis Jessica d'un pas traînant, sans plus prendre la peine de faire semblant d'écouter.

  Nous étions suffisamment en retard pour que, à notre table, tout le monde fût déjà installé. Je préférai un siège près d'Angela à la chaise vide au côté de Mike. Je notai en passant qu'il la proposait poliment à Jessica, qui l'accepta avec une joie non dissimulée. Angela me posa quelques questions discrètes sur la dissertation concernant Macbeth, auxquelles je répondis aussi naturellement que possible tout en sombrant dans l'affliction. Elle aussi me proposa de venir ce soir-là, et j'acceptai, m'accrochant désormais à tout ce qui parviendrait à me distraire.

  Je compris que je m'étais agrippée aux derniers filaments d'espoir quand, entrant en cours de sciences nat, je vis que sa place était déserte et ressentis une nouvelle déception. Le reste de la journée s'écoula lentement, morose. En gym, nous eûmes droit à une leçon sur les règles du badminton ce qui, au moins, signifia que j'eus le loisir de rester assise au lieu de tituber sur le terrain. Le mieux fut que le prof n'eut pas le temps de terminer, ce qui m'accordait un jour de répit supplémentaire. Même si, le surlendemain, on m'armerait d'une raquette avant de me lâcher avec le reste de la classe.

  Je fus heureuse de quitter le lycée pour pouvoir ronger mon frein et broyer du noir avant de ressortir avec Jessica et compagnie. Mais je venais à peine d'entrer chez Charlie que Jessica m'appela pour annuler notre projet. Je tâchai de prendre avec satisfaction la nouvelle que Mike l'avait invitée à dîner dehors ce soir-là — j'étais effectivement soulagée qu'il ait fini par piger — mais mon enthousiasme me parut faux, même à moi. Elle reporta notre expédition au lendemain soir.

  Je me retrouvai donc privée de distractions. Je fis mariner du poisson pour le repas. On le mangerait avec une salade et du pain de la veille, si bien que la cuisine ne m'absorba pas vraiment. Mes devoirs ne me prirent que trente minutes. Je vérifiai mes mails, lus les messages de ma mère, que j'avais négligés, de plus en plus secs au fur et à mesure qu'ils étaient récents. En soupirant, je rédigeai u
ne brève réponse.

  Maman,

  désolée, j'étais occupée. Je suis allée au bord de la mer avec des amis. J'avais aussi une disserte à rédiger.

  Mes excuses étaient minables. J'abandonnai.

  Il fait beau, aujourd'hui. Je sais, moi aussi ça m'épate. Je vais sortir, histoire d'emmagasiner un maximum de vitamines D. Bises, Bella.

  Je décidai de tuer une heure avec de la lecture qui ne fût pas scolaire. J'avais emporté une petite collection de livres à Forks, dont le plus usé était une anthologie des écrits de Jane Austen. C'est celui-ci que je choisis avant de me diriger vers le petit jardin carré de derrière, prenant au passage un vieux plaid dans l'armoire à linge située sur le palier du premier étage.

  Une fois dehors, je pliai la couverture en deux et la posai loin de l'ombre dispensée par les arbres, sur l'épaisse pelouse qui était toujours un peu mouillée, quelle que fût l'ardeur des rayons du soleil. Je m'allongeai sur le ventre, jambes croisées en l'air, et feuilletai les différents romans du recueil en hésitant sur celui qui m'occuperait le plus l'esprit. Mes œuvres préférées étaient Orgueil et Préjugés et Raison et Sentiments. J'avais lu le premier récemment, si bien que je m'attaquai au second, pour me rappeler au bout du troisième chapitre seulement que le personnage principal se prénommait Edward. Furieuse, je me tournai vers Mansfield Park, mais le héros de celui-là s'appelait Edmund, ce qui était franchement trop proche. N'y avait-il donc pas d'autres prénoms disponibles à la fin du XVIII e siècle ? Agacée, je refermai le livre et roulai sur le dos. Remontant mes manches aussi haut que possible, je fermai les yeux. Je n'allais penser à rien qu'à la chaleur du soleil sur ma peau, m'ordonnai-je sévèrement. Bien que légère, la brise agitait des mèches autour de mon visage, qui me chatouillaient. Je repoussai mes cheveux en haut de ma tête et les plaçai en éventail sur la couverture avant de me concentrer de nouveau sur la tiédeur qui caressait mes paupières, mes joues, mon nez, mes lèvres, mes avant-bras, mon cou, traversait ma chemise légère...

  Je repris conscience au bruit de la voiture de patrouille qui tournait dans l'allée. Je m'assis, hébétée, et m'aperçus que la lumière s'était couchée derrière les arbres, et que je m'étais endormie. Je regardai alentour, un peu perdue, avec le brusque sentiment que je n'étais pas seule.

  — Charlie ? appelai-je.

  Mais il était en train de claquer sa portière, de l'autre côté de la maison. Je bondis sur mes pieds, bêtement nerveuse, rassemblai le plaid à présent humide et mon livre et me précipitai à l'intérieur pour mettre de l'huile à chauffer — nous mangerions en retard. Charlie accrochait son arme et ôtait ses bottes quand j'entrai.

  — Désolée, papa, le repas n'est pas encore prêt. Je me suis endormie dehors.

  J'étouffai un bâillement.

  — Ne t'inquiète pas pour ça, répondit-il. De toute façon, je voulais voir où en était le match.

  Après dîner, je regardai la télé en compagnie de Charlie, histoire de m'occuper. Il n'y avait rien qui m'intéressât, mais comme Charlie savait que je n'aimais pas le base-ball, il zappa sur un feuilleton décérébré qui nous ennuya l'un et l'autre. Il avait toutefois l'air heureux de passer du temps avec moi. Et, malgré ma déprime, cela me faisait du bien de le rendre heureux.

  — Papa, dis-je pendant une coupure de publicité, Jessica et Angela vont demain soir à Port Angeles se chercher une robe pour le bal et elles m'ont demandé de leur donner un coup de main... ça t'embête si j'y vais avec elles ?

  — Jessica Stanley ?

  — Et Angela Weber.

  Je soupirai, agacée de devoir lui donner ce genre de détails.

  — Mais... tu n'y vas pas, toi, au bal ? hasarda-t-il, étonné.

  — Non, papa. C'est juste pour les aider à choisir leur robe. Proposer un œil critique, quoi.

  Je n'aurais jamais eu besoin d'expliquer ça à une femme. Il parut saisir qu'il n'était pas sur son terrain quand il s'agissait de sorties entre filles.

  — Dans ce cas, d'accord. C'est quand même un soir de semaine.

  — On partira juste après les cours, comme ça je serai rentrée tôt. Tu te débrouilleras, pour le dîner ?

  — Bella, je me suis nourri pendant dix-sept ans avant que tu ne viennes t'installer, me rappela-t-il.

  — Et je ne sais pas comment tu as survécu, grommelai-je avant d'ajouter plus distinctement : Je te laisserai de quoi te préparer des sandwichs dans le frigo, d'accord ? Sur l'étagère du haut.

  Le lendemain matin, le temps était de nouveau radieux. Je m'éveillai avec un espoir ravivé et tentai aussitôt de l'étouffer. En l'honneur de la chaleur, je m'habillai d'un corsage à col en V bleu marine — quelque chose que j'aurais porté en plein hiver, à Phoenix.

  Je m'étais débrouillée pour arriver au lycée de façon à avoir juste le temps d'aller en classe. Le cœur lourd, je fis le tour du parking pour dénicher une place tout en scrutant les alentours à la recherche de la Volvo argentée qui, clairement, n'était pas là. Je me garai tout au fond et parvins en cours d'anglais, essoufflée mais calme, avant la dernière sonnerie.

  Comme la veille, des bourgeons d'espérance fleurirent malgré moi dans ma tête, que je dus réduire en charpie, opération douloureuse, quand j'inspectai en vain la cantine et m'assis, seule, à ma paillasse.

  Le plan Port Angeles réactivé pour ce soir-là était d'autant plus attrayant que Lauren avait d'autres obligations. J'avais hâte de quitter la ville, histoire de cesser de jeter des coups d'œil anxieux derrière mon épaule en priant pour qu'il surgisse de nulle part comme il le faisait toujours. Je me promis d'être de bonne humeur et de ne pas gâcher le plaisir d'Angela et de Jessica dans leur chasse à la robe idéale. Je pourrais sans doute en profiter pour m'acheter quelques vêtements aussi. Je refusais de croire que j'allais me retrouver toute seule ce week-end à Seattle, un projet qui ne me tentait plus du tout. Il n'était quand même pas du genre à annuler sans me prévenir ?

  Après les cours, Jessica me suivit dans sa vieille Mercury blanche jusque chez Charlie afin que j'y laisse mes affaires scolaires et ma camionnette. À l'intérieur, je me donnai un rapide coup de brosse, excitée à l'idée de sortir enfin de Forks. Je laissai à Charlie un mot lui ré-expliquant où trouver son dîner, échangeai le portefeuille usé de mon cartable contre un porte-monnaie que j'utilisais rarement et courus rejoindre Jessica. Nous passâmes prendre Angela chez elle. Elle était prête, et mon énervement grandit selon une courbe exponentielle dès que nous quittâmes vraiment les limites de la ville.

  8

  PORT ANGELES

  Jess conduisant plus vite que le Chef, nous fûmes à Port Angeles avant quatre heures. Cela faisait un moment que je n'étais pas sortie entre filles, et l'atmosphère saturée d'œstrogènes était revigorante. Nous écoutâmes du rock larmoyant tandis que Jessica jacassait sur les garçons de notre groupe. Son dîner avec Mike s'était très bien déroulé, et elle espérait franchir l'étape du premier baiser le samedi soir. Je dissimulai un sourire. Angela était contente d'aller au bal, sans plus. Éric ne l'intéressait pas vraiment. Jess tenta de la confesser sur son type d'homme, mais je détournai vite la conversation sur les robes, par solidarité avec Angela. Celle-ci me remercia d'un coup d'œil.

  Port Angeles est un joli petit piège à touristes, bien plus coquet et pittoresque que Forks. Habituées des lieux, mes compagnes n'avaient pas l'intention de perdre leur temps à arpenter la ravissante promenade en bois qui longeait la baie. Jess mit directement le cap sur l'un des grands magasins du centre, à quelques rues de l'avenant bord de mer.

  Une simple « tenue correcte » était exigée pour la soirée, ce qui nous laissait perplexes. Tant Jessica qu'Angela parurent surprises, et presque incrédules, lorsque je leur révélai que je n'avais jamais mis les pieds dans ce genre de raout, à Phoenix.

  — Ne me dis pas que tu ne sortais avec personne ! s'exclama Jess, dubitative, au moment où nous franchissions les portes du magasin.

  — Crois-moi, j'étais souvent confinée à la maison, tentai-je de la persuade
r, peu désireuse de lui avouer mes rapports conflictuels avec la danse. Je n'ai jamais eu de petit ami ni rien d'approchant.

  — Pourquoi ?

  — Je n'intéressais pas les garçons.

  — Alors, ce n'est pas comme ici où tu en es à les éconduire, riposta-t-elle, sceptique.

  Nous arpentions les rayons à la recherche des vêtements habillés.

  — Sauf Tyler, corrigea Angela d'une voix douce.

  — Pardon ? hoquetai-je.

  — Tyler raconte à qui veut l'entendre qu'il sera ton cavalier au bal de fin d'année, m'apprit Jessica en me jaugeant d'un air suspicieux.

  — Quoi ?

  Je crus que j'allais m'étrangler.

  — Je t'avais bien dit que c'étaient des mensonges, murmura Angela à Jessica.

  Je n'insistai pas, même si mon étonnement céda bientôt la place à l'irritation. Nous venions de trouver le présentoir des robes et nous avions du pain sur la planche.

  — C'est pour ça que Lauren ne t'aime pas, rigola Jessica tandis que nous palpions les tissus.

  — Penses-tu que si je l'écrasais avec ma camionnette il arrêterait de se sentir coupable de l'accident ? demandai-je, les dents serrées. Qu'il cesserait enfin de chercher des façons de s'excuser ?

  — Peut-être. Si c'est vraiment la raison pour laquelle il agit ainsi.

  Malgré le choix plutôt restreint, les filles dénichèrent quelques modèles à essayer. En les attendant, je m'assis sur une chaise basse, à côté du triple miroir en pied, et ruminai ma rage. Jess hésitait entre une longue robe noire classique sans bretelles et une bleu électrique à franges qui arrivait aux genoux. Je l'incitai à choisir cette dernière — autant profiter de l'occasion pour en mettre plein la vue. Angela se décida pour une petite chose rose pâle dont le drapé mettait en valeur sa silhouette élancée et allumait des reflets de miel dans ses cheveux châtain clair. Je me répandis en compliments et les aidai à ranger les tenues écartées. L'expédition s'était révélée beaucoup plus courte et aisée que bien d'autres du même ordre que j'avais menées en compagnie de Renée. Comme quoi une offre réduite présente des avantages.

 

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