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Fascination

Page 17

by Stephenie Meyer


  — Tais-toi !

  Je me mordis la bouche. Heureusement, il ne savait pas à quel point il me blessait. Je reportai mon attention sur la route. Nous ne devions plus être très loin, maintenant. Il conduisait toujours trop vite.

  — À quoi penses-tu ? demanda-t-il tout à coup.

  Je secouai la tête, incapable de lui répondre. Je sentis qu'il me regardait, refusai de me tourner vers lui.

  — Tu pleures ? s'exclama-t-il, ébahi.

  À mon insu, mes larmes avaient débordé. Je passai rapidement ma main sur mes joues — les traîtresses étaient bien là, elles m'avaient vendue.

  — Absolument pas, répliquai-je d'une voix tremblante.

  Sa main se tendit vers moi, hésitante, avant de se reposer lentement sur le volant.

  — Je suis désolé.

  Je devinai qu'il ne s'excusait pas seulement pour ses paroles. Un silence lourd s'installa dans l'habitacle, qu'il finit par rompre.

  — Dis-moi... commença-t-il d'un ton qu'il voulait léger.

  — Oui ?

  — Qu'avais-tu en tête, ce soir, juste avant que je n'arrive ? Je n'ai pas bien compris ton expression. Tu n'avais pas l'air tellement effrayée. Plutôt très concentrée.

  — Je m'efforçais de me rappeler comment on liquide un agresseur, les techniques d'autodéfense. Je m'apprêtais à lui enfoncer le nez dans le cerveau.

  La seule pensée du type aux cheveux bruns me remplit de haine.

  — Quoi ? Tu voulais te battre ? s'emporta-t-il. Au lieu de t'enfuir ?

  — Je me casse la figure dès que j'essaye de courir.

  — Tu n'as pas songé à appeler au secours ?

  — J'allais le faire.

  — Tu avais raison, ronchonna-t-il. Te garder en vie est un vrai défi lancé au destin.

  Je soupirai. Nous avions ralenti, ayant atteint les faubourgs de Forks. Le trajet nous avait pris moins de vingt minutes.

  — Je te vois demain ? risquai-je.

  — Oui, j'ai un devoir à rendre. Je te garde une place à la cantine, ajouta-t-il avec un sourire.

  Aussi absurde cela fût-il après nos confessions de ce soir, cette petite promesse déclencha des palpitations dans ma poitrine.

  Nous étions devant la maison de Charlie. Les lumières brillaient, ma camionnette était garée à sa place, tout était parfaitement normal. J'eus l'impression de quitter un rêve. Edward coupa le contact, mais je ne bronchai pas.

  — Me jures-tu d'être là demain ?

  — Oui.

  Je méditai sa réponse pendant une minute, puis acquiesçai. Je retirai sa veste, non sans en avoir humé une dernière fois l'odeur.

  — Garde-la, tu en auras besoin.

  Je la lui rendis quand même.

  — Je ne veux pas devoir expliquer ça à Charlie.

  — Ah, j'avais oublié, rigola-t-il.

  J'hésitai, la main sur la poignée de la portière, tâchant de prolonger ce moment.

  — Bella ? demanda-t-il d'un ton différent, grave.

  — Oui ?

  — Promets-moi quelque chose à ton tour.

  — Oui ?

  Ce que je regrettai aussitôt. Et s'il exigeait que je garde mes distances ? C'était là un engagement que je serais incapable de respecter.

  — Ne t'aventure pas dans les bois toute seule.

  Surprise, je le dévisageai.

  — Pourquoi ?

  — Disons que je ne suis pas la créature la plus dangereuse des environs, expliqua-t-il en plissant les yeux. C'est tout.

  Je frémis tant il y avait de tristesse contenue dans ces paroles, mais j'étais soulagée. Voilà une parole que je n'aurais pas à trahir.

  — D'accord.

  — À demain.

  Il poussa un soupir, et je compris qu'il souhaitait que je m'en aille, à présent.

  — À demain.

  J'ouvris ma portière de mauvaise grâce.

  — Bella ?

  Je me retournai. Il se penchait vers moi, son magnifique visage d'albâtre à quelques centimètres du mien seulement. Mon cœur eut un raté.

  — Dors bien.

  Son haleine m'effleura, m'étourdissant. C'était, en plus concentrée, la même odeur exquise que celle de sa veste. Je clignai des paupières, subjuguée. Il se recula. Je dus attendre que mon cerveau se remette à fonctionner pour bouger. Alors seulement, je m'extirpai maladroitement de la voiture. Je fus obligée de m'accrocher à la carrosserie et je crus bien l'entendre réprimer un rire, mais le son était trop étouffé pour que j'en sois certaine.

  Il attendit que j'eusse titubé jusqu'à la porte d'entrée pour démarrer. Je me retournai et vis la Volvo argent disparaître au coin de la rue. Je me rendis compte qu'il faisait très froid. Mécaniquement, j'attrapai ma clé dans mon sac, déverrouillai la porte et entrai. Du salon, Charlie me héla.

  — Bella ?

  — Oui, papa, c'est moi, répondis-je en m'approchant.

  Il regardait un match de base-ball.

  — Tu es là tôt.

  — Ah bon ?

  — Il n'est pas encore huit heures. Vous vous êtes bien amusées ?

  — Beaucoup.

  Je fus prise de vertige quand je me souvins de la soirée entre filles que j'avais projetée et de celle que j'avais finalement passée.

  — Jess et Angela ont trouvé leurs robes sans problème.

  — Ça va ?

  — Je suis fatiguée, c'est tout. J'ai pas mal marché.

  — File au lit, alors.

  Charlie paraissait soucieux, et je me demandai quelle tête j'avais.

  — Il faut d'abord que j'appelle Jessica.

  — Tu ne viens pas de la quitter ?

  — Si, mais j'ai oublié mon coupe-vent dans sa voiture. Je veux juste m'assurer qu'elle ne l'oubliera pas demain matin.

  — Laisse-lui quand même le temps de rentrer chez elle.

  — Tu as raison.

  Je me dirigeai dans la cuisine et m'affalai sur une chaise, épuisée. J'étais vraiment à deux doigts de m'évanouir, maintenant. Était-ce le fameux contrecoup ? Soudain, le téléphone sonna, et je sursautai. Je décrochai vivement.

  — Allô ?

  — Bella ?

  — Salut, Jess. J'allais te passer un coup de fil, figure-toi.

  — Tu es bien rentrée ?

  Elle semblait soulagée et... surprise.

  — Oui. J'ai laissé mon coupe-vent dans ta voiture. Ça t'embêterait de l'apporter au lycée ?

  — Bien sûr que non. Allez, raconte-moi !

  — Euh... demain. En maths, d'accord ?

  — Oh, ton père est dans les parages ?

  — Oui.

  — Je comprends. On se parle demain. Salut !

  Son impatience était perceptible.

  — Salut, Jess.

  Je montai lentement les escaliers, comme alourdie par une espèce de stupeur. J'effectuai mes préparatifs nocturnes sans prêter attention à mes gestes. Ce ne fut qu'une fois sous la douche, alors que l'eau bouillante me brûlait la peau, que je pris conscience que j'étais gelée. Je frissonnai violemment pendant plusieurs minutes avant que la vapeur chaude ne réussisse à détendre mes muscles contractés. Je restai sous le jet, trop lasse pour bouger, jusqu'à ce que j'aie presque vidé le ballon.

  Ensuite, je m'enveloppai étroitement dans une serviette pour retenir un peu de la chaleur de la douche et enfilai rapidement mon pyjama avant de me glisser sous la couette, roulée en boule, serrée dans mes bras. Des images incompréhensibles s'entrechoquaient dans mon esprit, et j'en écartai la plupart. Au fur et à mesure que je sombrais dans l'inconscience, quelques vérités m'apparurent cependant.

  J'étais à peu près certaine de trois choses. Un, Edward était un vampire ; deux, une part de lui — dont j'ignorais la puissance — désirait s'abreuver de mon sang ; et trois, j'étais follement et irrévocablement amoureuse de lui.

  10

  INTERROGATIONS

  Au matin, j'eus beaucoup de mal à résister à la partie de moi qui était persuadée que ce qui s'était passé la veille
relevait du rêve. La logique pas plus que le bon sens n'étaient de mon côté. Je m'accrochai à ce que je n'avais pu inventer — son odeur par exemple. J'étais sûre que jamais je n'aurais été capable de l'imaginer. Dehors, le temps était sombre et brumeux — l'idéal. Il n'aurait pas de raisons de sécher le lycée aujourd'hui. Je mis des vêtements épais en me rappelant que je n'avais plus de coupe-vent. Preuve supplémentaire que ma mémoire ne me jouait pas de tour.

  Lorsque je descendis, Charlie était déjà parti, comme d'ordinaire. J'étais plus en retard que je ne l'avais cru. J'engloutis une barre de céréales en trois bouchées, la fis passer avec du lait que je bus directement au carton et me précipitai dans l'allée. Avec un peu de chance, il ne se mettrait pas à pleuvoir avant que j'eusse trouvé Jessica.

  Le brouillard était inhabituellement dense, dessinant comme des volutes de fumée dans l'air. L'humidité glaciale s'accrochait aux pans de peau dénudée de mon visage et de mon cou. J'avais hâte de brancher le chauffage de ma camionnette. On y voyait si peu que je fis quelques pas dans l'allée avant de découvrir qu'un véhicule y était garé — une voiture couleur argent. Mon cœur eut un soubresaut puis commença de battre à coups redoublés.

  Il surgit sans que je l'aperçoive, soudain près de moi, me tenant la portière ouverte.

  — Je t'emmène ?

  De m'avoir une fois de plus prise au dépourvu l'amusait. Mais il était hésitant, comme s'il me laissait la possibilité de choisir. J'étais libre de refuser, et une part de lui l'espérait sans doute. Ah ! Tiens donc !

  — Oui, merci, répondis-je le plus calmement possible.

  Lorsque je m'installai, je remarquai que sa veste beige était posée sur l'appui-tête du siège passager. La portière se referma sur moi et, plus vite que la nature ne le permettait, il se retrouva assis à côté de moi et démarra.

  — Je t'ai apporté la veste. Je ne voudrais pas que tu tombes malade.

  Son ton restait prudent. Je notai que lui-même n'en portait pas, juste un gilet gris à col en V et manches longues. Le tissu moulait son torse parfaitement musclé. Ce n'était que grâce à son incroyable visage que je ne passais pas mon temps à reluquer son corps.

  — Je ne suis pas si fragile, protestai-je.

  Ce qui ne m'empêcha pas d'enfiler le vêtement, curieuse de vérifier si l'odeur en était aussi merveilleuse que dans mon souvenir. Elle était encore plus enivrante.

  — Ah bon ? murmura-t-il si doucement que je me demandai si cette objection m'était bien destinée.

  Nous traversâmes les rues embrumées, trop vite, dans un vague embarras. Enfin, moi, j'étais gênée. La veille au soir, tous les murs — presque — étaient tombés. Allions-nous être aussi francs ce jour-là ? Je n'en savais rien et, du coup, j'étais interdite. J'attendais qu'il parle. Se tournant vers moi, il me demanda, ironique :

  — Alors, pas de questions, aujourd'hui ?

  — Mes questions te dérangent, ripostai-je, soulagée.

  — Pas autant que tes réactions.

  Je n'étais pas sûre que ce fût là une plaisanterie.

  — Pourquoi ? Je réagis mal ?

  — Non, et c'est là le problème. Tu prends tout de façon tellement détendue... Ce n'est pas normal. Ça me pousse à m'interroger sur ce que tu penses vraiment.

  — Je ne te cache jamais ce que je pense.

  — Il t'arrive d'éluder.

  — Pas tant que ça.

  — Assez pour me rendre dingue.

  — Il est préférable que tu ne saches pas.

  Je regrettai aussitôt ces paroles. J'avais essayé d'étouffer la peine que je ressentais ; il me restait à prier pour qu'il ne l'eût pas remarquée. Il ne répondit pas, et j'eus peur d'avoir gâché l'ambiance. Lorsque nous entrâmes sur le parking du lycée, son visage ne trahissait rien. Avec du retard, je pris soudain conscience de quelque chose d'inhabituel.

  — Où sont tes frères et sœurs ?

  Même si j'étais plus que ravie d'être seule en sa compagnie.

  — Ils ont pris la voiture de Rosalie, m'expliqua-t-il en haussant les épaules tout en se garant près d'une flamboyante décapotable rouge au toit relevé. Un peu ostentatoire, non ?

  — Eh ben dis donc ! soufflai-je. Avec un tel engin, c'est à se demander pourquoi elle se trimballe avec toi ?

  — Parce qu'il en met plein la vue. Nous nous efforçons de nous fondre dans la masse.

  — C'est raté ! m'esclaffai-je tandis que nous sortions de la voiture.

  J'avais rattrapé mon retard. La conduite aberrante d'Edward m'avait même amenée au lycée en avance.

  — Pourquoi Rosalie a-t-elle décidé de venir de façon aussi ostentatoire aujourd'hui ?

  — Tu ne t'es pas aperçue que j'enfreignais les règles ?

  Nous traversions le campus, et il se tenait tout près de moi. J'aurais souhaité réduire cette distance infime et le toucher, mais je craignais qu'il n'appréciât guère.

  — Pourquoi avez-vous des voitures pareilles si vous cherchez à passer inaperçus ?

  — C'est un péché mignon, reconnut-il avec un sourire espiègle. Nous aimons tous la vitesse.

  — Ça, j'avais compris.

  Jessica m'attendait sous l'auvent de la cafétéria, les yeux exorbités. Sur le bras, elle avait mon coupe-vent.

  — Salut, Jess ! Merci d'y avoir songé.

  Elle me tendit mon vêtement sans mot dire.

  — Bonjour, Jessica, salua Edward poliment.

  Après tout, ce n'était pas vraiment sa faute si sa voix était aussi irrésistible. Ou ses yeux capables de vous éblouir ainsi.

  — Euh... salut, balbutia mon amie en se focalisant vers moi pour tenter de rassembler ses idées. Je te vois en maths, ajouta-t-elle avec un regard lourd de sens.

  Je retins un soupir. Que diable allais-je lui raconter ?

  — C'est ça, à plus.

  Elle s'éloigna, non sans nous lancer, par deux fois, des coups d'œil inquisiteurs par-dessus son épaule.

  — Qu'est-ce que tu vas lui dire ? murmura Edward.

  — Hé ! Je croyais que tu n'arrivais pas à lire dans mes pensées.

  — Ce n'est pas le cas, se défendit-il, étonné par cette attaque. Mais je décrypte les siennes, et je peux t'affirmer qu'elle a l'intention de te cuisiner.

  Gémissant, j'ôtai sa veste et la lui rendis pour la remplacer par mon coupe-vent.

  — Alors, répéta-t-il, que vas-tu lui dire ?

  — Donne-moi donc un coup de main. Qu'attend-elle de moi ?

  — Ce ne serait pas du jeu, objecta-t-il en secouant la tête, un sourire malicieux aux lèvres.

  — Parce que refuser de partager ce que tu sais, c'est du jeu ?

  Il y réfléchit tout en m'accompagnant jusqu'à mon premier cours.

  — Elle désire apprendre si nous sortons secrètement ensemble. Et ce que tu ressens pour moi.

  Je décidai de jouer les gourdes.

  — Zut ! Comment pourrais-je qualifier notre relation ?

  Des gens déambulaient autour de nous, probablement curieux, mais j'étais à peine consciente de leur présence.

  — Voyons... médita Edward en remettant en place une de mes mèches folles (je frôlai la crise cardiaque). J'imagine que tu pourrais répondre par l'affirmative à sa première question... Si ça ne te dérange pas, naturellement. Ce sera plus facile que toute autre explication.

  — Ça ne me dérange pas du tout, chuchotai-je.

  — Quant à la deuxième... eh bien, disons que je tâcherai de l'écouter pour en connaître la teneur.

  Un coin de sa bouche s'étira pour former ce sourire tordu que j'aimais tant. Le souffle coupé, je ne sus que rétorquer à cette dernière perfidie. Tournant les talons, il me laissa en plan.

  — On se voit au déjeuner, lança-t-il en s'en allant.

  Trois élèves qui entraient en classe s'arrêtèrent pour me dévisager avec curiosité. Je me dépêchai de gagner ma place, rouge de honte et de rage. Sale tricheur ! À cause de lui, j'étais encore plus perturbée par ce que j'allais devoir dire à Jessica.
Je m'assis en abattant mon sac sur le bureau tant j'étais irritée.

  — Bonjour, Bella ! me salua Mike, à côté de moi.

  Je levai la tête. Il avait un air presque résigné sur le visage.

  — Comment c'était, Port Angeles ?

  — Euh...

  Impossible d'être franche.

  — ... génial, conclus-je, lamentablement. Jessica s'est déniché une robe formidable.

  — Elle a parlé de lundi soir ?

  Son regard s'anima, et je fus contente du tour que prenait la conversation.

  — Oui. Elle a trouvé ça super.

  — Sans charre ?

  — Juré.

  M. Mason nous rappela à l'ordre en ramassant nos dissertations. Les cours d'anglais et de géographie passèrent sans que je m'en aperçusse, tant j'étais obnubilée par ma discussion à venir avec Jessica et par l'éventualité qu'Edward nous espionne via l'esprit de celle-ci. Tout compte fait, son petit talent se révélait très ennuyeux quand il ne servait pas à me sauver la vie.

  Le brouillard s'était presque dissipé à la fin de la deuxième heure de classe, mais les nuages sombres étaient bas, oppressants, ce qui me ravit — Edward ne disparaîtrait pas à l'improviste.

  Bien sûr, il ne s'était pas trompé. Lorsque j'arrivai en maths, Jessica était installée au dernier rang. D'impatience, elle sautillait presque sur son siège. À contrecœur, je me dirigeai vers elle en tâchant de me convaincre que plus vite je me débarrassais de cette corvée, mieux ce serait.

  — Donne-moi tous les détails ! m'ordonna-t-elle avant même que je me fusse posée.

  — Que veux-tu savoir ?

  — Ce qu'il s'est passé hier soir.

  — Il m'a invitée à dîner, puis il m'a ramenée à la maison.

  Elle me toisa avec une raideur sceptique.

  — Comment se fait-il que tu sois rentrée aussi tôt chez toi ?

  — Il conduit comme un dingue. J'étais terrifiée.

  (Tiens, prends ça, Edward !)

  — C'était un rendez-vous ? Tu lui avais dit de nous retrouver là-bas ?

  Voilà une question que je n'avais pas prévue.

  — Non ! J'ai été très surprise de le rencontrer.

  Déçue par mon évidente sincérité, elle fit la moue.

  — Mais il est quand même passé te chercher ce matin, non ?

 

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