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Fascination

Page 32

by Stephenie Meyer


  — Permanente ? répéta Laurent en se balançant légèrement sur ses talons. Comment y arrivez-vous ?

  Sa curiosité était réelle.

  — Pourquoi ne pas nous accompagner à la maison pour en discuter confortablement ? proposa Carlisle. C'est une longue histoire.

  James et Victoria échangèrent un regard surpris à la mention du mot « maison ». Laurent, lui, se contrôla mieux.

  — Voilà qui est très alléchant et aimable, lança-t-il avec un sourire bienveillant. Nous sommes en chasse depuis l'Ontario et nous n'avons guère eu le temps de faire un brin de toilette.

  Il balaya Carlisle des yeux, appréciant son raffinement.

  — Ne le prenez pas mal, s'il vous plaît, mais nous apprécierons que vous vous reteniez d'opérer dans les parages immédiats. Nous devons éviter d'attirer les soupçons, vous comprenez.

  — Naturellement. Il n'est pas question d'empiéter sur votre territoire. Nous avons mangé juste après Seattle, de toute façon.

  Il éclata de rire, et un frisson descendit le long de ma colonne vertébrale.

  — Nous allons vous montrer le chemin. Si vous voulez bien courir derrière nous... Emmett et Alice, accompagnez Edward et Bella pour récupérer la Jeep, ajouta-t-il, l'air de rien.

  C'est alors que trois choses se produisirent simultanément. Le vent léger ébouriffa mes cheveux, Edward se tendit, et le deuxième mâle, James, tourna brutalement la tête pour me détailler, narines à l'affût.

  Une raideur s'empara de tous quand James se précipita vers moi, prêt à bondir. Edward montra les dents, un grondement animal montant de sa gorge. Ça ne ressemblait en rien aux sons joueurs qu'il avait émis le matin même ; c'était la chose la plus menaçante que j'avais jamais entendue, et je fus secouée par des tremblements de la tête aux pieds.

  — Que se passe-t-il ? s'exclama Laurent, réellement surpris.

  Aucun des deux protagonistes n'abandonna sa posture agressive, et lorsque James feinta sur le côté, il fut immédiatement contré par Edward.

  — Elle est avec nous, déclara Carlisle d'un ton ferme à l'intention de James.

  Laurent parut flairer mon odeur avec moins de puissance que son compagnon, mais on put lire sur son visage qu'il venait de comprendre.

  — Vous avez apporté un casse-croûte ? s'étonna-t-il avec un pas involontaire dans ma direction.

  Edward gronda encore plus férocement, feulant presque, ses lèvres se retroussant sur ses dents luisantes. Laurent recula.

  — J'ai dit qu'elle était avec nous, répéta Carlisle d'une voix dure.

  — Mais c'est une humaine ! protesta Laurent sans aucune vindicte, plutôt abasourdi.

  — Oui, confirma Emmett.

  Il se rapprocha de son père sans perdre de vue James. Ce dernier se releva lentement, continuant toutefois de me fixer, les narines dilatées. Devant moi, Edward resta tendu comme un lion. Laurent reprit calmement la parole pour tenter de désamorcer l'hostilité ambiante.

  — J'ai l'impression que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres.

  — En effet, admit Carlisle, toujours aussi sec.

  — C'est avec plaisir que nous accepterions votre invitation. Il va de soit que nous ne toucherons pas à la fille. Comme j'ai dit, pas question d'empiéter sur votre territoire.

  James le contempla un court instant, à la fois incrédule et agacé, avant d'échanger un nouveau regard avec Victoria qui n'avait pas cessé de nous épier tour à tour. Carlisle parut soupeser la franchise de Laurent pendant un moment.

  — Venez, finit-il par dire. Jasper, Rosalie, Esmé ?

  Les trois Cullen se rassemblèrent en s'arrangeant pour me cacher aux intrus. Alice se posta aussitôt près de moi, et Emmett recula lentement vers nous en surveillant James.

  — Allons-y, Bella, m'ordonna Edward d'une voix faible.

  Tout ce temps, j'étais restée pétrifiée de terreur. Edward fut obligé de me tirer sèchement par le coude pour me sortir de ma tétanie. Alice et Emmett se tenaient juste derrière nous, me dissimulant. Je suivis Edward en titubant, morte de peur. Sa fébrilité était presque tangible, cependant que nous progressions à une allure humaine vers l'orée des bois. Une fois dans les arbres, il me jeta sur son dos sans même s'arrêter. Je m'agrippai à lui comme une désespérée, et il décolla, les deux autres sur ses talons. Je baissais la tête, mais mes yeux écarquillés par la frayeur refusaient de se fermer. Mes escortes plongèrent dans la forêt désormais sombre et fantomatique. La joie qui présidait d'habitude aux courses d'Edward avait disparu, remplacée par une fureur qui le consumait et le rendait encore plus rapide. Même alourdi par moi, il distançait son frère et sa sœur. Nous atteignîmes la Jeep en un temps record, et il ralentit à peine pour me jeter sur le siège arrière.

  — Attache-la ! ordonna-t-il à Emmett qui venait de se glisser à mon côté.

  Alice s'installait sur le siège passager quand Edward démarra. Le moteur rugit, nous reculâmes et, dans un tête-à-queue, nous nous retrouvâmes face à la route sinueuse.

  Edward grommelait des paroles trop rapides pour que je les comprenne, mais il me sembla bien qu'il s'agissait d'un chapelet d'insanités. Le voyage chaotique fut bien pire cette fois, et l'obscurité le rendit encore plus affolant. Emmett et Alice regardaient par les fenêtres d'un air lugubre. Quand nous fûmes sur la route principale, je m'aperçus que nous nous éloignions de Forks, en direction du sud.

  — Où m'emmenez-vous ?

  Personne ne répondit, ne daigna même tourner la tête.

  — Nom de Dieu, Edward ! jurai-je. Où m'emmènes-tu ?

  — Loin. Il le faut.

  Il était concentré sur sa conduite. Le compteur de vitesse indiquait cent soixante-dix kilomètres heure.

  — Fais demi-tour tout de suite, je veux rentrer chez moi ! hurlai-je en me débattant avec les sangles de cet imbécile de harnais.

  — Emmett ? lança Edward d'un ton sans réplique.

  Le géant emprisonna mes mains dans l'étau de sa poigne.

  — Non ! Edward ! Tu n'as pas le droit de faire ça !

  — Si, Bella, et maintenant, tiens-toi tranquille, s'il te plaît.

  — Non ! Tu dois me ramener. Charlie va appeler le FBI qui tombera sur le dos de ta famille ! Vous serez forcés de fuir, de vous cacher pour toujours !

  — Calme-toi. Ce ne serait pas la première fois.

  — Ce n'est pas une raison ! Vous n'allez pas tout gâcher à cause de moi !

  Je me débattis comme une folle... ce qui était d'une totale futilité.

  — Range-toi, Edward, dit soudain Alice.

  Lui jetant un coup d'œil froid, il accéléra.

  — Essayons d'en discuter, insista-t-elle.

  — Tu ne comprends rien ! s'emporta-t-il.

  Jamais je ne l'avais entendu hurler ainsi. C'était assourdissant, dans l'habitacle confiné de la Jeep. Nous roulions à plus de cent quatre-vingts.

  — C'est un traqueur, Alice, poursuivait-il. Un traqueur ! Tu es aveugle ou quoi ?

  À côté de moi, Emmett se raidit. Sa réaction me surprit. Apparemment, le mot signifiait plus pour eux que pour moi. J'aurais bien aimé comprendre, mais je comptais pour du beurre, apparemment.

  — Gare-toi, Edward, répéta Alice d'un ton raisonnable empreint d'une touche d'autorité que je décelais pour la première fois.

  L'aiguille dépassa les cent quatre-vingt-dix.

  — Edward.

  — Écoute-moi, Alice, j'ai lu dans ses pensées. Chasser est sa passion, son obsession, et il la veut, Alice, elle spécifiquement. Il s'y mettra dès ce soir.

  — Il ne sait pas où...

  — Combien de temps crois-tu qu'il lui faudra pour croiser sa trace en ville ? Son plan était prêt avant même que Laurent ait parlé.

  Devinant où mon odeur allait le conduire, j'eus un hoquet de terreur.

  — Charlie ! criai-je en tirant violemment sur les sangles du harnais. Vous ne pouvez pas le laisser là-bas. Vous n'avez pas le droit !

  — Elle a raison, me soutint Alice. (La voitur
e ralentit légèrement.) Prenons le temps d'envisager les options qui s'offrent à nous.

  La Jeep perdit encore de la vitesse, plus notablement. Soudain, dans un crissement de pneus, elle stoppa sur le bas-côté. Sous le choc, je fus projetée en avant puis plaquée contre le dossier.

  — Nous n'avons pas d'autre solution, gronda Edward.

  — Je n'abandonnerai pas Charlie ! bramai-je.

  Il m'ignora complètement.

  — Nous devons la ramener, finit par déclarer Emmett.

  — Non, s'entêta Edward, catégorique.

  — Il ne fait pas le poids, face à nous. Il ne la touchera pas.

  — Il attendra.

  — Je sais être patient aussi.

  — Tu n'as pas vu... tu ne saisis pas. Quand il est en chasse, rien ne l'arrête. Nous allons devoir le tuer.

  — C'est une possibilité à envisager, admit Emmett, guère ébranlé.

  — La femelle aussi. Elle est de son côté. Si ça tourne à la bataille rangée, leur chef se joindra à eux.

  — Nous sommes assez nombreux.

  — Il doit y avoir une autre solution, murmura Alice.

  — Il n'y en a pas ! gronda méchamment Edward en se tournant vers elle, fou de rage.

  Tant Emmett que moi le dévisageâmes avec stupeur. Alice, elle, ne parut pas démontée. Le silence dura une longue minute tandis qu'elle et son frère s'observaient. C'est moi qui le rompis.

  — J'ai un plan. Personne n'a envie de l'entendre ?

  — Non, râla Edward.

  Perdant enfin patience, Alice lui jeta un regard réfrigérant.

  — Je t'en prie, suppliai-je. Tu me ramènes...

  — Non, m'interrompit-il.

  — Tu me ramènes, repris-je d'une voix sèche, je dis à mon père que je veux retourner à Phoenix, je boucle mes valises. Nous attendons que le traqueur m'épie et nous nous sauvons. Il nous suivra et fichera la paix à Charlie. Quant à lui, il ne lancera pas le FBI aux trousses de ta famille. Ensuite, tu pourras m'emmener où diable tu voudras.

  Ils me dévisagèrent, abasourdis.

  — Ce n'est pas une si mauvaise idée, marmonna Emmett dont l'ébahissement m'offensa.

  — Ça pourrait marcher, admit Alice. De toute façon, il n'est pas question de laisser son père sans protection, tu le sais.

  Tout le monde se tourna vers Edward.

  — Trop dangereux, ronchonna-t-il. Je ne veux pas le voir à moins de cent kilomètres d'elle.

  — Nous sommes les plus forts, assura Emmett avec une confiance absolue.

  — Je ne pense pas qu'il attaquera, ajouta Alice après avoir réfléchi. Il attendra plutôt que nous relâchions notre vigilance.

  — Il ne lui faudra pas longtemps pour s'apercevoir que ça n'arrivera pas.

  — J'exige que tu me ramènes à la maison ! tonnai-je.

  Edward appuya ses doigts contre ses tempes et ferma les paupières.

  — S'il te plaît, le suppliai-je ensuite.

  Il ne releva pas la tête. Quand il parla, il paraissait épuisé.

  — Tu pars ce soir, que le traqueur te voie ou non. Tu racontes à Charlie que tu ne supportes pas de rester une minute de plus à Forks. Ou n'importe quoi de convaincant. Prends les premières affaires qui te tombent sous la main puis grimpe dans ta camionnette. Je me fiche de ce qu'il essaiera de te dire. Je te donne quinze minutes à partir du moment où tu auras franchi le seuil. Compris ? Pas plus.

  La Jeep gronda et fit demi-tour dans un hurlement de pneus. L'aiguille du compteur de vitesse se mit à grimper rapidement.

  — Emmett ? demandai-je en lui montrant mes mains emprisonnées.

  — Oh, désolé, s'excusa-t-il en me relâchant.

  Quelques minutes passèrent, puis Edward reprit la parole.

  — Voilà comment nous allons procéder. Une fois chez Charlie, si le traqueur n'est pas là, j'accompagnerai Bella à la porte. Emmett, tu surveilleras l'arrière de la maison, et toi, Alice, la Chevrolet. Moi, je serai à l'intérieur avec elle. Dès qu'elle ressortira, vous irez expliquer la situation à Carlisle.

  — Des clous ! protesta Emmett. Je ne te quitte pas d'une semelle.

  — Réfléchis un peu, que diable ! J'ignore combien de temps je serai parti.

  — Tant que nous ne saurons pas jusqu'où cette histoire va nous entraîner, je te colle au train.

  Edward poussa un gros soupir mais n'insista pas.

  — Si le traqueur est déjà là, continua-t-il, nous ne nous arrêtons pas.

  — Nous serons là-bas avant lui, intervint Alice sans hésiter.

  Edward parut accepter ce pronostic. En dépit de sa dispute avec sa sœur, il ne doutait plus d'elle.

  — Que ferons-nous de la Jeep ? enchaîna-t-elle.

  — Tu retourneras à la maison avec.

  — Il n'en est pas question, assena-t-elle tranquillement.

  Ce qui nous valut une nouvelle litanie de jurons inintelligibles.

  — Nous ne tiendrons pas tous dans ma camionnette, chuchotai-je.

  Edward sembla ne pas m'avoir entendue.

  — Je crois que je devrais partir seule, ajoutai-je encore plus doucement.

  Cela, en revanche, ne lui échappa pas.

  — Je t'en prie, Bella, obéis-moi sans discuter pour une fois, grommela-t-il entre ses dents.

  — Charlie n'est pas idiot, objectai-je. Si tu n'es pas en ville demain, il va avoir des soupçons.

  — Argument irrecevable. Nous nous assurerons de sa sécurité, et il n'y a que ça qui compte.

  — Et James ? Il a bien compris, tout à l'heure. Il devinera que tu es avec moi, où que tu ailles.

  Une fois encore, Emmett me dévisagea avec une stupeur des plus insultantes.

  — Là, elle n'a pas tort, à mon avis.

  — C'est vrai, renchérit Alice.

  — Je reste avec elle, décréta Edward, glacial.

  — Emmett ne devrait pas venir non plus, continuai-je. Il en a mis plein les yeux à ce type.

  — Quoi ? s'étonna l'intéressé.

  — Tu le liquideras plus facilement en étant ici, confirma Alice.

  — Tu veux vraiment que j'abandonne Bella à elle-même ? s'écria Edward, incrédule.

  — Bien sûr que non. Jasper et moi l'accompagnerons.

  — Je reste avec elle, répéta-t-il.

  Mais avec des accents moins désespérés. La logique de mon raisonnement commençait à lui apparaître.

  — Une semaine, tentai-je de le persuader. Quelques jours, tempérai-je après avoir vu la grimace peu amène qu'il m'adressait dans le rétro. Histoire de permettre à Charlie de se rendre compte que tu ne m'as pas enlevée et d'entraîner James sur une fausse piste. Assure-toi qu'il a complètement perdu ma trace, puis viens me rejoindre. Par un chemin détourné, bien sûr. Après, Jasper et Alice pourront rentrer chez vous.

  — Et où nous retrouverions-nous ?

  — À Phoenix, bien sûr.

  — Non. Il devinera que c'est là que tu vas.

  — Tu n'auras qu'à t'arranger pour qu'il pense que c'est une ruse. Il saura que nous savons qu'il nous écoute. Il ne croira jamais que je compte aller là où je le prétends.

  — Elle est diabolique, s'esclaffa Emmett.

  — Et si ça ne marche pas ?

  — Il y a des millions d'habitants, à Phoenix.

  — Il n'est pas très difficile de mettre la main sur un annuaire.

  — Je n'irai pas chez ma mère.

  — Et où ça, alors ? cria-t-il.

  — Je suis assez âgée pour me trouver un endroit où vivre.

  — Nous serons avec elle, Edward, lui rappela Alice.

  — Et que ferez-vous à Phoenix, hein ? protesta-t-il, acerbe.

  — Nous ne bougerons pas.

  — J'aime bien ce plan, affirma Emmett, visiblement ravi à la perspective de coincer James.

  — La ferme, toi !

  — Écoute, si nous essayons d'abattre le traqueur quand elle est encore dans les parages, il y a toutes les chances que quelqu'un soit blessé. Elle, ou toi en voulan
t la protéger. Par contre, si nous parvenons à l'isoler...

  Il s'interrompit avec un sourire qui me confirma que je ne m'étais pas trompée.

  La Jeep se traînait, maintenant que nous étions en ville. En dépit de mes fanfaronnades, je sentis les poils de mes bras se hérisser. Je pensai à Charlie, seul à la maison et m'exhortai au courage.

  — Bella, me dit Edward d'une voix très douce (Alice et Emmett regardèrent par la fenêtre), si jamais il t'arrive quoi que ce soit, je te tiendrai pour personnellement responsable. Compris ?

  — Oui, hoquetai-je.

  — Jasper saura se tenir ? demanda-t-il ensuite à Alice.

  — Fais-lui un peu confiance. Il a plutôt bien réagi jusqu'à présent.

  — Et toi ? persista-t-il.

  Ce à quoi la charmante petite Alice répondit en retroussant ses lèvres avec un rictus horrible tout en émettant un grognement guttural qui m'amena à me tapir sur mon siège.

  — Garde tes opinions pour toi, marmonna Edward en souriant à sa sœur.

  19

  ADIEUX

  Charlie m'attendait — toutes les lumières étaient allumées. J'avais beau me creuser la cervelle pour trouver un argument susceptible de le convaincre de m'autoriser à partir, mon esprit était aux abonnés absents. Ça n'allait pas être une conversation très agréable.

  Edward se gara en douceur, en prenant soin de rester loin derrière ma camionnette. Mes trois compagnons étaient sur leurs gardes, raides comme des piquets, l'oreille aux aguets du moindre bruit émanant des bois, les yeux scrutant chaque ombre, les narines flairant les odeurs, à l'affût de tout signe suspect. Le moteur se tut. Je ne bougeai pas, attendant qu'ils aient terminé leur inspection.

  — Il n'est pas là, finit par dire Edward d'une voix tendue. Allons-y.

  Emmett m'aida à me débarrasser du harnais.

  — Ne t'inquiète pas, Bella, me chuchota-t-il joyeusement, nous allons régler ça en un rien de temps.

  Mon cœur se serra. Je le connaissais à peine et, pourtant, ignorer quand je le reverrais me semblait intolérable. J'étais consciente que cela n'était qu'un faible avant-goût des adieux que j'allais devoir faire dans l'heure à venir, et cette perspective ouvrit les vannes de mes larmes.

  — Alice, Emmett !

 

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