Book Read Free

Fascination

Page 38

by Stephenie Meyer


  — Le feu ! Arrêtez le feu ! hurlai-je, torturée par d'atroces souffrances.

  — Carlisle ! Sa main !

  — Il l'a mordue.

  La sérénité de Carlisle avait cédé la place à la consternation. Edward hoqueta d'horreur.

  — Tu dois le faire, Edward.

  Alice. Tout près de ma tête. Ses doigts frais essuyaient le liquide obturant mes yeux.

  — Non !

  — Alice...

  — Il y a peut-être une autre solution, dit Carlisle.

  — Laquelle ?

  — Essaie de sucer le venin. La plaie est propre.

  Tout en parlant, il tripotait mon crâne, enfonçant et tirant sur la peau, provoquant une souffrance qui se diluait dans celle du brasier.

  — Ça va marcher ? demanda Alice, tendue comme un arc.

  — Aucune idée. En tout cas, il faut faire vite.

  — Carlisle, je... je ne suis pas sûr d'y arriver, murmurait Edward, sa belle voix au supplice.

  — Il le faut, pourtant. Je ne peux pas t'aider, je dois m'occuper de stopper cette hémorragie, surtout si tu lui tires du sang par la main.

  Je me débattis, ce qui réveilla la douleur de ma jambe.

  — Edward !

  Je m'aperçus que j'avais fermé les yeux, et je les rouvris, espérant l'apercevoir. Oui ! Son visage parfait était penché sur moi, partagé entre chagrin et incertitude.

  — Alice, trouve-moi de quoi caler sa jambe. Décide-toi, Edward, ou il sera trop tard.

  Soudain, une détermination féroce remplaça le doute dans les prunelles d'Edward. Sa mâchoire se crispa, et ses doigts frais et forts emprisonnèrent ma main incandescente. Puis il courba la tête, et ses lèvres froides se posèrent sur ma peau.

  D'abord, la souffrance fut encore plus vive. Je hurlai et luttai contre les bras qui me ceinturaient. Alice prononçait des paroles apaisantes. Quelque chose de lourd maintenait ma jambe au sol, et Carlisle avait coincé mon crâne dans l'étau de son coude. Mais je finis par me calmer, lentement, au fur et à mesure que ma main s'engourdissait et que la douleur s'atténuait. Le feu faiblit, lueur rouge de plus en plus lointaine. Je me sentis de nouveau glisser dans l'inconscience et j'eus peur de retomber dans les eaux noires et de perdre Edward dans les ténèbres. Je tentai de l'appeler. Je ne m'entendis pas. Eux, si.

  — Il est juste à côté, Bella, me rassura Alice.

  — Reste, Edward, reste avec moi...

  — Je ne te quitte pas, ne t'inquiète pas, me dit-il, épuisé mais également triomphant.

  Je poussai un soupir de contentement. Le feu s'était éteint, les autres souffrances étaient contenues par la léthargie qui s'emparait de mon corps.

  — Tout est sorti ? s'enquit Carlisle quelque part très loin.

  — Son sang est propre, murmura Edward, j'ai perçu le goût de la morphine.

  — Bella ? m'appela Carlisle.

  — Mmm ?

  — Le feu a disparu ?

  — Oui, soufflai-je. Merci, Edward.

  — Je t'aime.

  — Je sais.

  J'étais éreintée. Tout à coup retentit ma mélodie préférée, le rire tranquille et soulagé d'Edward.

  — Bella ? répéta Carlisle.

  — Quoi ?

  J'étais fatiguée, je voulais dormir.

  — Où est ta mère ?

  — En Floride. Il m'a eue. Il a regardé nos films de vacances.

  Mes accents outragés étaient ridiculement faibles. Brusquement, je me souvins d'un détail et j'essayai d'ouvrir les yeux.

  — Alice... la vidéo... il te connaissait, Alice, il savait d'où tu venais. (Malgré mes efforts, ma voix n'était qu'un chuchotis.) Ça sent l'essence, ajoutai-je, surprise en dépit de mon hébétude.

  — Il est temps de filer, annonça Carlisle.

  — Non, je veux dormir.

  — Dors, chérie, je vais te porter, murmura Edward.

  Je me retrouvai alors dans ses bras, bercée contre son torse, flottant, toute peine envolée.

  — Dors, Bella !

  Tels furent les derniers mots qui me parvinrent.

  24

  IMPASSE

  J'ouvris les yeux sur une lumière éclatante. Je me trouvais dans une pièce inconnue et blanche. Le mur le plus proche de moi était couvert de longs stores verticaux ; au-dessus de ma tête, des lampes éblouissantes m'aveuglaient. J'étais couchée sur un lit dur et bosselé doté de barreaux. Les oreillers étaient plats et mous. Quelque part, un bip résonnait de manière agaçante. Pourvu que cela signifiât que j'étais toujours en vie. La mort ne pouvait décemment être aussi inconfortable.

  Mes mains étaient enchevêtrées dans un réseau de tubes transparents, et quelque chose était collé sous mon nez. Je tentai de l'arracher.

  — Oh non, pas question !

  Des doigts froids retinrent mon geste.

  — Edward !

  Je tournai légèrement la tête, et son délicieux visage m'apparut, à quelques centimètres du mien, le menton sur mon oreiller. J'étais bien vivante et j'en fus heureuse.

  — Oh, Edward ! Je suis tellement désolée !

  — Chut ! Tout va bien, maintenant.

  — Que s'est-il passé ?

  Mes souvenirs étaient flous, et mon cerveau paraissait se rebeller contre tout effort.

  — J'ai failli arriver trop tard, chuchota-t-il d'une voix tourmentée.

  — J'ai été idiote, je n'ai pensé qu'à ma mère.

  — Il nous a tous roulés.

  — Il faut que j'appelle Charlie et Renée.

  — Alice s'en est chargée. Renée est ici, à l'hôpital. Elle est allée manger un morceau.

  — Quoi ?

  Je voulus m'asseoir mais fus prise de vertige, et il me repoussa doucement.

  — Elle va bientôt revenir. Quant à toi, tu dois rester tranquille.

  — Mais que lui as-tu raconté ?

  Je me fichais comme d'une guigne d'être choyée. Ma mère était là, et j'étais en train de me remettre de l'attaque d'un vampire, ce qui m'inquiétait beaucoup plus.

  — Comment lui as-tu expliqué mon séjour ici ? insistai-je.

  — Après avoir dégringolé deux volées d'escalier, tu es passée par une fenêtre. Avoue que ce n'est pas si irréaliste, te connaissant, osa-t-il préciser après une courte pause.

  Je poussai un soupir qui me fit mal. J'examinai mon corps sous le drap, l'énorme bosse de mon plâtre.

  — Je suis très amochée ?

  — Une jambe et quatre côtes brisées, quelques entailles sur le crâne, des bleus un peu partout, et tu as perdu beaucoup de sang. Ils t'ont fait des transfusions. Ça ne m'a guère plu. Pendant un moment, tu as senti bizarre.

  — Ça a dû être un changement agréable pour toi.

  — Non, j'aime ton odeur.

  — Comment as-tu réussi ?

  Il comprit tout de suite de quoi je parlais.

  — Je ne sais pas trop.

  Détournant la tête, il souleva doucement ma main bandée en prenant soin de ne pas déranger les fils qui me reliaient à l'un des moniteurs. J'attendis patiemment la suite. Il soupira.

  — Ça paraissait impossible, murmura-t-il, et pourtant je l'ai fait. Je dois vraiment t'aimer, ajouta-t-il avec un faible sourire.

  — Mon goût s'est-il révélé décevant au regard de mon odeur ? plaisantai-je.

  Je lui retournai son sourire, ce qui déclencha un spasme de souffrance dans tout mon visage.

  — Tu parles ! Tu es bien meilleure. Encore plus que ce que j'imaginais.

  — Navrée !

  — Comparé au reste, c'est vraiment un détail ! s'écria-t-il en levant les yeux au ciel.

  — Quelles sont donc les bêtises pour lesquelles je devrais présenter des excuses ?

  — Tu as failli me quitter à jamais.

  — Désolée.

  — Tu avais de bonnes raisons. N'empêche, ça a été irrationnel. Tu aurais dû m'attendre, m'avertir.

  — Tu m'aurais interdit d'y aller.

  — Non.

&
nbsp; Des souvenirs très déplaisants commençaient à me revenir. Mes frissons provoquèrent un nouvel élan douloureux, et je grimaçai.

  — Ça va ? s'inquiéta aussitôt Edward.

  — Qu'est-il arrivé à James ?

  — Emmett et Jasper se sont occupés de lui.

  Il avait l'air de regretter de ne pas avoir participé au carnage.

  — Je ne me rappelle pas les avoir vus.

  — Ils ont été obligés de sortir... il y avait beaucoup de sang.

  — Mais toi, tu es resté.

  — Oui.

  — Alice et Carlisle aussi...

  — Ils t'aiment, tu sais.

  Je me souvins brusquement des derniers mots que j'avais adressés à Alice.

  — A-t-elle visionné la vidéo ?

  — Oui, admit-il, avec des intonations de haine absolue cette fois.

  — Elle a toujours été enfermée dans le noir, quand elle était humaine. Voilà pourquoi elle a tout oublié.

  — Elle l'a compris, à présent.

  Si sa voix s'était apaisée, ses traits étaient assombris par la rage. Je voulus toucher sa joue de ma main libre, quelque chose m'en empêcha — une perfusion, apparemment.

  — Beurk, maugréai-je.

  — Quoi ? demanda-t-il, vaguement distrait de ses idées noires.

  — Les aiguilles, expliquai-je en évitant de regarder ma main.

  Malgré les élancements dans mes côtes, je m'efforçai de respirer profondément.

  — Elle a peur des piqûres, marmonna-t-il en secouant la tête. Un vampire sadique prêt à la torturer à mort ne lui pose aucun problème, elle se jette même dans ses bras ! Une simple perfusion en revanche...

  Je décidai de changer de sujet.

  — Explique-moi un peu ce que tu fabriques ici.

  Il me dévisagea, d'abord surpris puis peiné.

  — Souhaites-tu que je m'en aille ?

  — Bien sûr que non ! Je veux seulement savoir comment tu as expliqué ta présence ici à ma mère. Histoire de lui servir le même conte.

  — Je suis venu à Phoenix pour essayer de te persuader de rentrer à Forks. (Ses grands yeux semblaient tellement sincères que je manquais de le croire moi aussi.) Tu as accepté de me rencontrer, et je t'ai conduite à l'hôtel où je résidais avec Carlisle et Alice. Car, naturellement, j'étais sous contrôle parental, précisa-t-il, icône de la vertu. Mais tu as glissé dans l'escalier en montant dans ma chambre et... tu connais la suite. Inutile que tu te rappelles tous les détails. Après ce par quoi tu es passé, il est normal que tu aies oublié l'essentiel.

  — Il y a des trous dans ta fable, répondis-je au bout de quelques instants de réflexion. Qu'en est-il de la fenêtre cassée ?

  — Ne t'inquiète pas. Alice a eu beaucoup de plaisir à fabriquer des preuves. Nous avons veillé à tout très soigneusement. Tu pourrais même attaquer l'hôtel en justice si tu le voulais. Calme-toi, ajouta-t-il en me caressant la joue, tu n'as plus qu'à guérir, maintenant.

  Mon corps endolori et les calmants ne me plongeaient pas dans une hébétude suffisante pour que je ne réagisse pas à son contact. Le moniteur se mit à biper de manière erratique — Edward n'était plus le seul à pouvoir entendre que mon cœur se tenait mal.

  — Voilà qui est sacrément embarrassant, bougonnai-je.

  Il rigola, et ses yeux s'allumèrent d'une lueur spéculative.

  — Hum, je me demande...

  Il se pencha lentement, et la machine s'emballa avant même que ses lèvres ne touchent les miennes. Quand elles le firent, légères comme un papillon, les bips s'arrêtèrent aussitôt. Il recula brusquement, anxieux, puis sembla soulagé lorsque l'appareil recommença à mesurer les battements de mon pouls.

  — Je vais devoir me montrer encore plus prudent que d'habitude, sourcilla-t-il.

  — Hé ! Je n'ai pas fini de t'embrasser. Je crois que je vais avoir un malaise.

  Hilare, il déposa un nouveau baiser sur ma bouche — le moniteur perdit toute mesure. Soudain, Edward se raidit et se redressa.

  — Ta mère arrive, annonça-t-il.

  — Ne t'en va pas !

  — Je serai là, promit-il avec solennité. Je crois que je mérite une petite sieste, rigola-t-il.

  Quittant la chaise de plastique dur installée près de mon lit, il alla s'allonger dans le relax en faux cuir turquoise et ferma les yeux. Une seconde plus tard, il était parfaitement immobile.

  — N'oublie pas de respirer, persiflai-je.

  Il prit une profonde inspiration.

  J'entendais ma mère discuter dans le couloir avec quelqu'un, une infirmière peut-être. Elle semblait fatiguée et bouleversée. J'aurais voulu sauter du lit et me précipiter vers elle pour la rassurer, mais je n'étais pas du tout en état de bondir où que ce fût. Je me contentai de l'attendre impatiemment.

  La porte s'entrebâilla, et elle jeta un coup d'œil dans la chambre.

  — Maman ! chuchotai-je.

  Apercevant la silhouette d'Edward dans la chaise longue, elle s'approcha de moi sur la pointe des pieds.

  — Il a décidé de camper ici ou quoi ? grommela-t-elle dans sa barbe.

  — Je suis tellement contente de te voir, maman.

  Elle me serra tout doucement contre elle, et je sentis ses larmes tomber sur mes joues.

  — J'ai eu si peur, Bella !

  — Pardonne-moi. Tout va bien, maintenant.

  — Je suis vraiment soulagée que tu aies enfin repris conscience, dit-elle en s'asseyant au bord du lit.

  Je me rendis compte que j'avais perdu toute notion du temps.

  — J'ai dormi longtemps ? m'enquis-je.

  — Plutôt oui, chérie. Nous sommes vendredi.

  — Vendredi ?

  Ce fut un choc. Je tentai de me rappeler quel jour s'étaient déroulés... les événements, puis décidai que je n'avais pas envie d'y penser pour l'instant.

  — Ils ont dû te garder sous sédatifs pendant un moment. À cause de tes blessures.

  — J'ai cru comprendre.

  En tout cas, je les sentais.

  — Tu as eu de la chance que le docteur Cullen soit là. C'est un homme charmant... très jeune aussi. Et il ressemble plus à un mannequin qu'à un médecin...

  — Tu as rencontré Carlisle ?

  — Et la sœur d'Edward, Alice. Une très jolie jeune fille.

  — C'est vrai.

  — Tu ne m'avais pas dit que tu avais d'aussi bons amis à Forks, continua-t-elle après avoir regardé par-dessus son épaule en direction d'Edward, toujours « endormi » sur son fauteuil.

  Je sursautai, ce qui déclencha mes gémissements.

  — Où as-tu mal ? s'inquiéta-t-elle aussitôt, oubliant Edward.

  Ce dernier ouvrit instantanément les yeux, anxieux lui aussi.

  — Ça va, la rassurai-je. Il faut juste que je me rappelle de ne pas bouger le petit doigt.

  Edward retourna à son assoupissement feint, et je profitai de la distraction momentanée de ma mère pour l'éloigner du sujet de mes mensonges par omission.

  — Où est Phil ?

  — En Floride. Oh, Bella, tu ne devineras jamais ! Juste au moment où nous nous apprêtions à partir, nous avons eu des nouvelles épatantes.

  — Phil a été engagé ?

  — Oui ! Comment as-tu deviné ? L'équipe de Jacksonville, tu te rends compte ?

  — Génial, maman.

  — Tu vas adorer la Floride ! continua-t-elle à babiller sous mon regard ahuri. J'étais un peu inquiète quand Phil s'est mis à parler d'Akron. Il neige tellement, au Colorado, et tu sais combien je déteste le froid. Mais Jacksonville ! Il y fait toujours beau, et l'humidité n'est pas si difficile à supporter. Nous avons déniché une maison délicieuse, jaune à parements blancs, avec un porche comme dans les vieux films, et un énorme chêne, à quelques minutes à peine de l'océan. Tu auras ta salle de bains personnelle, et...

  — Une minute ! l'interrompis-je en remarquant qu'Edward paraissait bien trop tendu pour un dormeur, même s'il n'avait toujours pas ouvert les yeux. De quoi parles-t
u ? Il n'est pas question que j'aille en Floride. J'habite à Forks, désormais.

  — Mais ce n'est plus la peine, petite sotte, s'esclaffa-t-elle. Phil devrait se déplacer beaucoup moins dorénavant. Nous en avons discuté, et je suis arrivée à un compromis : la moitié du temps avec toi, l'autre avec lui.

  — Maman, objectai-je en m'extirpant des trésors de diplomatie. Je veux rester à Forks. Je me suis bien faite au lycée, et j'ai deux amies... (Elle tiqua à ce mot et ne put s'empêcher de se retourner vers Edward. Aussi, je changeai de sujet.) Et puis, Charlie a besoin de moi. Il est vraiment très seul, et il est nul en cuisine.

  — Tu veux rester à Forks ? Mais pourquoi ?

  Elle était dépassée tant l'idée lui semblait saugrenue.

  — Je viens de te le dire, le lycée, Charlie...

  Je haussai les épaules, ce qui m'arracha un petit cri de douleur. Aussitôt, elle fut sur moi, ses mains papillonnant, inutiles, cherchant un endroit où me caresser sans danger. Elle dut se contenter de mon front.

  — Bella, ma chérie, tu détestes Forks.

  — Ce n'est pas si terrible.

  Ses yeux firent la navette entre Edward et moi, délibérément cette fois. Elle plissa le front.

  — C'est à cause de ce garçon ? chuchota-t-elle.

  J'ouvris la bouche pour lui mentir, mais elle me scrutait avec tant d'intensité que je compris qu'elle ne s'y laisserait pas prendre.

  — En partie, avouai-je. (Inutile de lui préciser l'ampleur de cette partie.) As-tu eu au moins l'occasion de parler avec lui ?

  — Oui. (Elle hésita, observant la silhouette immobile.) Et j'aimerais avoir une petite conversation avec toi.

  Houps !

  — À propos de quoi ?

  — Je crois que ce garçon est amoureux de toi, lança-t-elle d'un ton accusateur.

  — C'est également mon avis, confessai-je.

  — Et toi ? Qu'éprouves-tu pour lui ?

  Elle avait du mal à cacher la curiosité qui la dévorait. Je me détournai. J'avais beau adorer ma mère, ce n'est pas un sujet que j'avais très envie d'aborder avec elle.

  — Je suis dingue de lui.

  Là ! On aurait dit une pré-ado évoquant son premier petit copain.

  — Eh bien, il me paraît très gentil et, mon Dieu, il est incroyablement beau, mais tu es si jeune, Bella...

  Elle manquait d'entraînement. Aussi loin que je me souvienne, c'était la première fois depuis mes huit ans qu'elle essayait de faire preuve d'un peu d'autorité parentale. Je reconnaissais ses intonations raisonnables-mais-fermes de nos premières discussions sur les hommes.

 

‹ Prev