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RÉVÉLATION

Page 28

by Stephenie Meyer


  Elle ne manqua pas non plus le côté amusant des irritations quotidiennes que m’imposait la cohabitation avec les vampires. Mes railleries à l’encontre de Rosalie lui plurent, la divertirent, et elle alla jusqu’à me transmettre quelques blagues de blondes, des fois que je puisse les ressortir. Puis elle devint sérieuse, et s’attarda sur le visage de Rosalie d’une manière qui m’échappa.

  Tu sais ce qui est le plus dingue ? finit-elle par me demander.

  Honnêtement, toute la situation est dingue, non ? Mais bon, vas-y.

  Cette fille blonde que tu ne supportes pas, je partage complètement son point de vue.

  Un instant, je crus qu’elle plaisantait – une très mauvaise plaisanterie. Mais lorsque je saisis qu’elle était sérieuse, j’eus du mal à contrôler la fureur qui me submergea. Heureusement que nous nous étions séparés pour patrouiller. Si elle avait été assez près pour que je la morde…

  Hé, mollo ! Laisse-moi t’expliquer !

  Je ne veux rien savoir. Je me tire.

  Je m’incitai au calme afin de reprendre ma forme humaine.

  Attends ! Attends, Jake !

  Voilà qui n’est pas la meilleure méthode pour me convaincre de passer plus de temps avec toi dans le futur.

  Pff ! Quelle réaction outrée ! Tu ne sais même pas ce que je veux te dire !

  Eh bien, crache le morceau !

  Brusquement, elle redevint la Leah d’avant, celle que la souffrance avait endurcie.

  Il s’agit d’une impasse génétique, Jacob.

  L’amertume de ses mots me laissa pantois. Ma colère fondit comme neige au soleil.

  Comprends pas.

  Tu comprendrais si tu n’étais pas comme tous les autres, si « mes trucs de fille » ne t’incitaient pas à décamper comme n’importe quel mâle stupide. Si seulement tu y prêtais un peu attention, tu pigerais ce que ça signifie.

  Oh !

  Elle avait raison. Aucun de nous n’aimait s’attarder sur le sujet. Ça n’avait rien d’étonnant, non ? Je me souvenais naturellement de la panique de Leah, le premier mois après qu’elle avait rejoint la meute. Je me rappelais aussi avoir fui, comme mes amis. Il était impossible qu’elle fût enceinte alors – sauf intervention divine, immaculée conception et autres âneries du genre. Elle n’avait fréquenté personne depuis Sam. Ensuite, au fur et à mesure que les semaines s’étaient écoulées, qu’il n’en était rien ressorti, elle avait deviné que son corps avait cessé de se comporter normalement. Qu’était-elle, à présent ? C’est dans ces termes horribles que se posait la question. Son métabolisme s’était-il modifié parce qu’elle était un loup-garou ? Ou l’était-elle devenue parce que son corps pâtissait d’une quelconque anormalité ? Elle était la seule femelle de l’espèce dans toute notre histoire. Était-ce parce qu’elle n’était pas suffisamment femme ?

  En tout cas, nul parmi nous n’avait souhaité gérer sa dépression nerveuse. Et puis, nous étions plutôt mal placés pour ressentir de l’empathie.

  Tu connais l’opinion de Sam sur l’imprégnation, poursuivit-elle.

  Oui. Elle sert à perpétuer la lignée.

  Exactement. À procréer toute une marmaille de bébés loups-garous. La survie de la race, la pureté génétique. On est attiré par la personne qui a les meilleures chances de transmettre le gène du loup.

  J’attendis qu’elle en vienne au but.

  Si j’avais eu ce talent-là, Sam ne m’aurait pas quittée.

  Sa douleur était telle que je trébuchai.

  Mais ce n’est pas le cas. Quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Apparemment, je n’ai pas l’aptitude de passer le gène, en dépit de mon sang, de mes ancêtres. Donc, je suis un monstre, la fille-loup, qui n’est bonne à rien d’autre. Je suis une impasse génétique. Toi comme moi le savons bien.

  Non, objectai-je. Ça, c’est juste la théorie de Sam. Nous ne sommes pas sûrs de ce qui motive l’imprégnation. Billy est d’un avis différent.

  D’accord, d’accord. Pour lui, l’imprégnation est destinée à procréer des loups plus forts. La preuve, toi et Sam êtes des monstres énormes, plus gros que nos pères. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas une candidate à l’imprégnation. Je suis… ménopausée. J’ai vingt ans, et je suis ménopausée.

  Pouah ! Je n’avais vraiment pas envie d’avoir cette conversation.

  Ce n’est pas du tout certain, Leah. Si ça se trouve, c’est juste notre aspect « évolution figée dans le temps ». Quand tu quitteras ton loup et que tu recommenceras à vieillir, je pense que les choses reprendront… euh… là où elles se sont arrêtées.

  Je pourrais en effet y croire, si ce n’est que personne ne s’est imprégné de moi, en dépit de mon remarquable pedigree. Si tu n’existais pas, Seth serait sans doute le mieux placé pour revendiquer le poste d’Alpha, figure-toi. À cause de notre lignée. Évidemment, il ne viendrait à l’idée de personne que moi…

  Tu tiens vraiment à t’imprégner ou à être imprégnée ? m’exclamai-je. Qu’y a-t-il de mal à sortir et à tomber amoureuse comme une fille normale ? L’imprégnation n’est qu’une façon supplémentaire de te priver de ta liberté de choix.

  Sam, Jared, Paul, Quil… ils n’ont pas l’air de le regretter.

  Parce qu’ils n’ont aucune indépendance d’esprit.

  Et toi, tu ne veux pas t’imprégner ?

  Surtout pas !

  Juste parce que tu es déjà amoureux d’elle. Si tu t’imprégnais, cet amour s’évanouirait. Tu n’aurais plus à souffrir à cause d’elle.

  Souhaites-tu réellement oublier ce que tu ressens pour Sam ?

  Elle réfléchit un moment.

  Je le crois, oui.

  Je soupirai. Elle avait fait plus de chemin que moi.

  Mais revenons au point de départ, Jacob. Je comprends pourquoi ta vampirette blonde est si froide – au sens figuré du terme. Elle a un but. Elle lorgne la récompense. On souhaite toujours obtenir par-dessus tout ce qui nous est inaccessible.

  Agirais-tu comme Rosalie ? Serais-tu prête à assassiner quelqu’un ? Parce que c’est ce qu’elle fait, je te rappelle. Elle s’assure que personne n’empêche la mort de Bella. Alors, irais-tu jusqu’à de telles extrémités pour avoir un bébé ? Depuis quand es-tu une poule pondeuse ?

  Je veux juste avoir les choix dont je suis privée, Jacob. Si j’étais normale, ce ne serait peut-être pas ainsi. Je n’y accorderais pas une seule pensée.

  Tu tuerais pour ça ? insistai-je.

  Blondie ne tue personne. Pour moi, c’est plutôt comme si elle vivait par procuration. Et… si Bella m’avait demandé mon aide… eh bien, même si je ne l’apprécie guère, j’agirais comme Rosalie.

  Un grognement sonore résonna au fond de ma gorge.

  Si les rôles étaient inversés, poursuivit-elle néanmoins, j’aimerais que Bella me rende ce service. Idem pour Rosalie. Je me rangerais à son avis et à ses méthodes.

  Pff ! Tu es aussi nulle qu’elles !

  C’est ça, le truc, quand tu sais que tu ne peux pas avoir quelque chose. Ça te rend désespéré.

  Et… Non, je suis à bout. Le sujet est clos.

  Très bien.

  Qu’elle renonce aussi facilement ne me satisfit pas. J’aurais aimé une conclusion plus ferme.

  N’étant qu’à environ un kilomètre de l’endroit où j’avais laissé mes vêtements, je me transformai et parcourus à pied la fin du trajet. Je ne repensai pas à notre échange. Non qu’il n’y ait pas matière à le faire, mais parce que ces paroles m’étaient intolérables. Je refusais d’envisager les choses ainsi – sauf que ça m’était plus difficile, maintenant que Leah avait enfoncé ces réflexions et ces émotions dans mon crâne.

  Non, je ne partirais pas avec elle, une fois ce bazar terminé. Qu’elle soit malheureuse à La Push ! Un dernier petit ordre d’Alpha avant que je m’en aille pour de bon ne la tuerait pas.

  Il était très tôt quand j’arrivai à la villa. Bella n’était pas encore réveillée, sans doute. J’allais jeter un coup d’œil afin de vér
ifier ce qui se passait, je leur donnerais le feu vert pour la chasse, puis je me dénicherais un carré d’herbe tendre pour me coucher sous ma forme humaine. Je ne redeviendrais pas loup avant que Leah ne se soit endormie.

  Cependant, on discutait beaucoup, à l’intérieur de la maison. Bella était peut-être debout, finalement. Me par vint alors le bruit de l’appareil de radiographie, depuis le premier étage. Super ! Apparemment le compte à rebours des quatre derniers jours commençait par un problème.

  Alice m’ouvrit avant que j’aie atteint la porte.

  — Salut, le loup !

  — Salut, la naine ! Que se passe-t-il, là-haut ?

  La grande pièce du rez-de-chaussée était déserte. Les murmures se concentraient à l’étage. Alice haussa les épaules.

  — Encore de la casse.

  Elle s’était efforcée de prononcer la phrase avec décontraction, mais j’avais repéré les flammes qui brûlaient au fond de ses prunelles. Edward et moi n’étions donc pas les seuls à enrager. Alice aimait Bella, elle aussi.

  — Une troisième côte ? croassai-je.

  — Non, le pelvis.

  Il était étrange que chaque nouvelle de ce genre me frappe à ce point. À croire qu’il s’agissait de surprises. Quand cesserais-je de m’étonner ? Parce que, avec le recul, les désastres étaient prévisibles. Alice contemplait mes mains tremblantes. Soudain, la voix de Rosalie résonna :

  — Je te l’avais bien dit ! Je n’ai perçu aucun craquement, moi. Tu devrais te faire examiner les oreilles, Edward.

  Ce dernier ne répondit pas. Alice grimaça.

  — Edward va finir par massacrer Rosalie, je pense. Bizarre qu’elle ne s’en soit pas encore rendu compte. Ou alors, elle croit qu’Emmett l’en empêchera.

  — Je me charge d’Emmett, proposai-je. Toi, tu n’auras qu’à aider Edward à ratatiner Blondie.

  Elle eut un vague sourire.

  La procession descendit l’escalier. Cette fois, c’était Edward qui portait Bella. Cette dernière agrippait sa tasse de sang à deux mains, elle était blême. Bien qu’Edward s’arrange pour atténuer les répercussions du moindre mouvement, elle souffrait.

  — Jake ! chuchota-t-elle en me souriant en dépit de sa douleur.

  Je la dévisageai sans un mot. Il la déposa sur le divan avant de s’asseoir par terre, près de sa tête. Je m’interrogeai brièvement sur les raisons qui les poussaient à ne pas la laisser à l’étage, puis je compris que c’était sans doute une des exigences de Bella. Elle voulait sûrement agir comme si tout était normal et éviter le côté hospitalisation. Et lui, naturellement, cédait pour lui plaire.

  Carlisle était le dernier de la bande. L’inquiétude marquait ses traits et, une fois n’est pas coutume, le vieillissait suffisamment pour qu’il ait enfin l’air du médecin qu’il était.

  — Nous sommes allés presque jusqu’à Seattle, lui annonçai-je. Aucune trace de la meute. La voie est libre.

  — Merci, Jacob. Ça tombe bien, nous avons pas mal de choses à régler.

  Il jeta un coup d’œil à la tasse que tenait Bella.

  — Franchement, je pense que vous pouvez y aller à plus de trois sans danger. Je suis presque certain que Sam s’en tiendra à la réserve.

  Il acquiesça, et je m’étonnai qu’il se range aussi facilement à mon avis.

  — Dans ce cas, Alice, Esmé, Jasper et moi seront de l’équipée. Puis Emmett et Rosa…

  — Pas question ! siffla cette dernière. Emmett n’a qu’à vous accompagner.

  — Il faut que tu chasses, objecta gentiment Carlisle.

  Elle s’adoucit.

  — Je le ferai en même temps que lui, grommela-t-elle en désignant du menton Edward.

  Carlisle soupira. Jasper et Emmett dégringolèrent les marches en un rien de temps, et Alice les rejoignit près de la baie vitrée, suivie d’Esmé. Carlisle posa sa main sur mon bras. Si ses doigts glacés me furent désagréables, je ne m’écartai pas cependant. Je ne voulais pas le blesser, ce qui me surprit moi-même.

  — Merci, répéta-t-il avant de foncer vers les autres.

  Je les suivis du regard, tandis qu’ils filaient sur la pelouse. Ils disparurent avant que j’aie eu le temps de respirer deux fois. Leurs besoins étaient sans doute plus impérieux que je ne l’avais imaginé.

  Il y eut une minute de silence. Je sentis qu’une paire d’yeux fixait mon dos. Inutile de chercher bien loin qui me toisait ainsi. J’avais eu l’intention de partir pour dormir, mais je n’avais pas envie de laisser passer mes chances d’embêter Rosalie. Je gagnai donc le fauteuil voisin du sien et m’affalai dessus, de façon à ce que ma tête soit penchée vers Bella et mes pieds tout près du nez de Blondie.

  — Que quelqu’un sorte le chien ! marmonna-t-elle.

  — Et celle-là, psychopathe, tu la connais ? De quoi meurent les neurones d’une blonde ?

  Elle ne réagit pas.

  — Alors, tu la connais ou non ?

  Elle m’ignora, les prunelles vrillées sur la télévision.

  — Elle l’a déjà entendue ? demandai-je à Edward.

  Le visage de ce dernier était tendu, ses yeux tristes.

  — Non, répondit-il quand même.

  — Formidable ! Alors, régale-toi, buveuse de sang ! Les neurones d’une blonde meurent de solitude.

  — J’ai tué cent fois plus que toi, espèce de bête répugnante, me dit-elle sans daigner me regarder. Tâche de ne pas l’oublier.

  — Un jour, tu te lasseras de me menacer, Blondie. J’ai hâte que ce moment arrive.

  — Ça suffit, Jacob ! m’ordonna Bella.

  Elle était mécontente. Sa bonne humeur de la veille s’était évaporée. Si j’étais de trop…

  — Souhaites-tu que je m’en aille ?

  Elle cligna des paupières et, au lieu de sembler fatiguée de moi, parut au contraire choquée de ma suggestion.

  — Non ! Bien sûr que non !

  Je soupirai, et j’entendis Edward m’imiter. Il aurait voulu lui aussi qu’elle en ait assez de moi. Dommage qu’il ne lui ait jamais demandé de faire une chose susceptible de la rendre malheureuse.

  — Tu as l’air épuisé, me lança-t-elle.

  — Je suis mort de fatigue, admis-je.

  — J’aimerais bien que tu sois mort tout court, grommela Rosalie, trop bas pour que Bella l’entende cependant.

  Je me bornai à m’enfoncer dans mon fauteuil et à me mettre encore plus à l’aise. Mon pied nu se rapprocha de Rosalie, qui se raidit. Au bout de quelques minutes, Bella la pria de remplir sa tasse. La blonde fila à l’étage dans un courant d’air. Le silence était intense. Autant en profiter pour piquer un roupillon.

  — As-tu dit quelque chose ? s’enquit brusquement Edward, avec étonnement.

  Bizarre. Personne n’avait parlé, ce qu’il aurait dû savoir, puisque son ouïe était aussi fine que la mienne. Lui et Bella se contemplèrent, tous deux un peu perdus.

  — Qui, moi ? répliqua-t-elle. Non, je n’ai rien dit.

  Se mettant à genoux, il se pencha vers elle, une expression tendue sur le visage, mais dans un genre très différent. Ses prunelles sombres se fixèrent sur Bella.

  — À quoi penses-tu, là, tout de suite ?

  — À rien. Pourquoi ?

  — À quoi pensais-tu il y a une minute ?

  — À… l’Île d’Esmé. Aux plumes.

  Je n’y compris goutte ; comme elle rougissait, j’en conclus que c’était mieux ainsi.

  — Dis quelque chose, souffla-t-il.

  — Quoi donc ? Que se passe-t-il, Edward ?

  Une fois encore, ses traits se modifièrent, et il réagit d’une façon qui me laissa pantois. Derrière moi, Rosalie étouffa un petit cri, et je devinai qu’elle était tout aussi ahurie que moi. Très légèrement, Edward posa ses mains sur l’énorme ventre rond.

  — Le f… la… le bébé aime le son de ta voix, murmura-t-il.

  Il y eut un instant de silence absolu. J’étais incapable de bouger un muscle, même pas de cligner. Puis…

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bsp; — Nom d’un chien ! hurla Bella. Tu l’entends !

  La seconde suivante, elle tressaillit. Edward déplaça ses paumes au sommet de la baudruche et caressa doucement l’endroit où la chose devait avoir donné un coup de pied.

  — Chut ! souffla-t-il. Tu l’as effrayé.

  Elle écarquilla les yeux, émerveillée, avant de tapoter son estomac.

  — Excuse-moi, bébé.

  Edward tendait l’oreille, concentré, tête baissée sur la montgolfière.

  — Que pense-t-il ? s’enquit Bella, enthousiaste.

  — Il… ou elle… est…

  Il s’interrompit pour la regarder, et je constatai que ses yeux étaient empreints d’une stupeur égale à celle de Bella, mais plus prudente, presque réticente.

  — Heureux, termina-t-il, incrédule.

  Elle hoqueta, et sa joie fanatique, son adoration, sa dévotion ne purent m’échapper. De grosses larmes débordèrent sur ses joues et ses lèvres souriantes. Quant à lui, il avait perdu sa frayeur, sa colère, tous les sentiments par lesquels il était passé depuis leur retour de voyage de noces. Il se réjouissait avec elle.

  — Mais bien sûr, joli bébé, roucoula-t-elle en frottant son ventre et sans cesser de pleurer. Il est normal que tu sois heureux. Tu es bien au chaud, en sécurité, aimé. Je t’aime tant, petit EJ. Tu ne peux qu’être heureux.

  — Comment l’as-tu appelé ? sursauta Edward.

  Elle s’empourpra derechef.

  — Je lui ai déjà donné un prénom. Je pensais que tu ne voudrais pas… enfin, tu sais.

  — EJ ?

  — Edward J. Ton père naturel s’appelait Edward, non ?

  — Si. Que… Hmm.

  — Oui ?

  — Il aime ma voix également.

  — Ça va de soi, rayonna-t-elle. Tu as la plus belle voix du monde. Qui ne l’aimerait pas ?

  — As-tu un plan de rechange ? s’inquiéta Rosalie en se penchant par-dessus le dossier du canapé, tout aussi émerveillée que les deux autres. Et si c’était une fille ?

  Bella essuya ses yeux du revers de la main.

  — Je pensais à… Re-nez-may.

 

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