Cette dernière n’obéit pas.
— Et pourquoi t’écouterais-je ? braillai-je.
Dans mon crâne, la fureur obscurcissait tout le reste.
— Parce que tu es celle qui m’a dit cela. As-tu oublié ? Tu m’as dit que nos vies étaient entremêlées. Que nous formions une seule famille. Que c’était censé se passer comme ça. Eh bien, voilà… nous y sommes. C’est ce que tu désirais.
Je le fusillai du regard. Je me rappelai vaguement ces mots. Hélas, mon cerveau neuf et rapide précédait de deux pas ces âneries.
— Tu espères intégrer ma famille comme gendre ? hurlai-je.
Ma voix monta de deux octaves, ce qui ne l’empêcha pas de sonner comme une musique. Emmett éclata de rire.
— Retiens-la, Edward, murmura Esmé. Elle sera malheureuse, si elle lui fait du mal.
Toutefois, je ne devinai aucun mouvement derrière moi.
— Non, braillait Jacob pendant ce temps-là. Comment peux-tu croire une chose pareille ? Elle n’est qu’un bébé, bon Dieu !
— Justement !
— Tu sais bien que je ne l’envisage pas ainsi. Penses-tu qu’Edward m’aurait laissé en vie aussi longtemps, sinon ? Tout ce que je veux, c’est qu’elle soit heureuse, en bonne santé. Est-ce si mal ? Si différent de ce que toi, tu souhaites ?
Lui aussi était en colère, à présent. Incapable de trouver les bonnes paroles, je grognai.
— N’est-elle pas extraordinaire ? entendis-je Edward chuchoter.
— Elle ne lui a pas encore sauté à la gorge, renchérit Carlisle, admiratif.
— D’accord, tu gagnes celui-là, grommela Emmett.
— Tu as intérêt à ne pas t’approcher d’elle, lançai-je à Jacob.
— C’est impossible.
— Je te conseille d’essayer ! Et tout de suite !
— Je ne peux pas. Te souviens-tu à quel point tu voulais que je sois présent à ton côté, il y a trois jours ? À quel point il nous était difficile d’être séparés l’un de l’autre ? Cela n’est plus, pour toi, n’est-ce pas ?
Je fulminai, soupçonneuse quant au message qu’il s’efforçait de faire passer.
— C’était elle, continua-t-il. Dès le début. C’est à cause d’elle que nous devions être ensemble.
Je me souvins, je compris. Une minuscule part de moi fut soulagée d’avoir une explication à cette démence. Sauf que la perte de ce fardeau ne fit que renforcer ma rage. S’attendait-il à ce que cela me suffise ? Que cette clarification infime me rende pour autant la situation tolérable ?
— Cours tant que tu peux ! le menaçai-je.
— Allons, Bella ! Nessie m’aime bien, elle aussi.
Je me figeai. Je cessai de respirer. Derrière moi, l’absence de réaction me signifia une soudaine anxiété générale.
— Comment l’as-tu appelée ?
Jacob s’éloigna encore, l’air penaud.
— Ben… le prénom que tu lui as donné est compliqué, alors…
— Tu as surnommé ma fille comme le monstre du loch Ness ? écumai-je.
Sitôt après, je me jetai à sa gorge.
23
SOUVENIRS
— Je suis désolé, Seth. J’aurais dû me tenir plus près.
Edward n’arrêtait pas de s’excuser, ce que je ne jugeais ni juste ni approprié. Après tout, ce n’était pas lui qui avait craqué, pas lui qui était impardonnable, pas lui qui avait voulu arracher la tête de Jacob, lequel ne s’était même pas transformé pour résister à l’assaut, pas lui non plus qui avait accidentellement brisé l’épaule et la clavicule de Seth quand ce dernier s’était jeté devant moi. Ce n’était pas Edward qui avait failli tuer son meilleur ami.
Non que le meilleur ami en question n’ait rien eu à se reprocher. Mais ce n’était pas une raison pour que je me comporte de manière aussi incontrôlée. Par conséquent, c’était à moi de présenter des excuses. Une fois encore, je m’y risquai.
— Seth, je…
— Laisse tomber, Bella, ce n’est rien du tout, m’interrompit l’intéressé.
— Personne ne te reproche rien, mon amour, répliqua Edward en même temps. Tu te débrouilles si bien.
Jusqu’à présent, je n’avais pas réussi à terminer une seule phrase. Qu’Edward ait du mal à retenir son sourire n’arrangeait rien. Si j’étais consciente que Jacob ne méritait pas que je me mette dans des colères pareilles, mon époux paraissait y trouver une certaine satisfaction, lui. Il regrettait peut-être de ne pouvoir s’abriter derrière un statut de nouveau-né pour flanquer une raclée à Jacob, histoire de soulager son irritation. Je m’appliquai à gommer les dernières traces de ma fureur, ce qui ne fut pas aisé, dans la mesure où Jacob était présentement dehors, avec Renesmée. Afin de la protéger de moi, le vampire de fraîche date.
Carlisle fixa une nouvelle attelle autour du bras de Seth qui grimaça.
— Navrée, vraiment navrée, marmonnai-je.
— Arrête de t’en vouloir, Bella, me rassura Seth en tapotant mon genou de sa main intacte, tandis qu’Edward caressait mon autre bras.
Seth semblait n’éprouver aucune aversion à l’idée d’être assis à côté de moi, sur le canapé, pendant que Carlisle le soignait. De même, le contact de ma peau froide et dure ne le rebutait apparemment pas.
— J’aurai guéri d’ici une demi-heure, poursuivit-il. N’importe qui aurait réagi comme ça, vu ce que Jake et Ness…
S’interrompant, il s’empressa de changer de sujet.
— Au moins, tu ne m’as pas mordu. Ce qui aurait été très nul.
J’enfouis mon visage entre mes mains en frissonnant. Cela aurait pu en effet se produire. Or, les loups-garous réagissaient différemment des humains au venin des vampires. Pour eux, c’était un véritable poison.
— Je suis une mauvaise personne, gémis-je.
— Bien sûr que non ! rétorqua Edward. C’est moi qui…
— Tais-toi, soupirai-je.
Je refusais qu’il se fustige à ma place, à sa mauvaise habitude.
— Heureusement que Ness… que Renesmée n’est pas venimeuse, lâcha Seth après un silence gêné. Parce qu’elle passe son temps à planter ses quenottes dans Jacob.
— Ah bon ? m’exclamai-je en relevant la tête.
— Oui. Quand lui, ou Rosalie, ne la nourrit pas assez vite à son gré. Rose trouve ça très drôle.
Je contemplai Seth avec des yeux ronds. J’étais certes ébranlée par cette nouvelle, mais je me sentais aussi un peu coupable, car elle satisfaisait ma colère. Naturellement, je savais déjà que Renesmée était inoffensive. J’étais la première qu’elle avait mordue. Toutefois, je gardai cette réflexion pour moi, dans la mesure où je feignais d’avoir perdu la mémoire des événements récents.
— Et voilà, Seth ! déclara Carlisle en se redressant et en s’écartant. Je ne peux guère faire plus. Tâche de ne pas bouger pendant… Bah ! Quelques heures suffiront, j’imagine. J’aimerais pouvoir soigner les humains de façon aussi efficace, ajouta-t-il en riant.
Après avoir ébouriffé les cheveux de son patient, il disparut dans l’escalier. Peu après, à l’étage, la porte de son bureau se referma. Je me demandai si la pièce avait été nettoyée depuis la naissance de ma fille.
— Je devrais être en mesure de rester assis un moment, acquiesça Seth en bâillant.
Sur ce, prenant soin de ne pas s’appuyer sur son épaule endolorie, il s’adossa au canapé et ferma les paupières. Deux secondes plus tard, sa bouche se détendit. J’observai son visage paisible durant une minute. Seth paraissait doué du même talent que Jacob quand il s’agissait de s’endormir à volonté. Mes excuses remises à une date ultérieure, je me levai à mon tour. Le mouvement n’ébranla même pas le divan. Tout ce qui était physique ne posait aucun problème. Pour le reste en revanche…
Edward me suivit jusqu’à la baie vitrée et me prit la main. Leah arpentait les berges de la rivière, s’arrêtant parfois pour regarder vers la maison. Il n’était pas compliqué de distinguer les
fois où elle cherchait son frère de celles où elle me cherchait ; ses coups d’œil étaient tantôt angoissés tantôt meurtriers.
Dehors sur le perron, Jacob et Rosalie se disputaient à voix basse pour déterminer à qui il revenait de nourrir Renesmée. Leurs relations étaient plus que jamais animées par une détestation mutuelle. Ils ne s’accordaient désormais que sur un point – il fallait m’éloigner de mon bébé tant que je ne me serais pas remise à cent pour cent de ma crise de rage. Edward avait voulu s’opposer à ce verdict, mais j’avais laissé faire. Moi aussi, je voulais être certaine de moi. Néanmoins, je doutais que leur notion du cent pour cent soit identique à la mienne, et cela m’inquiétait.
Mis à part leurs échanges, la respiration tranquille de Seth et les halètements agaçants de Leah, la villa était très calme. Emmett, Alice et Esmé chassaient. Jasper était resté sur place afin de me surveiller. Discret, il se tenait derrière le pilier de l’escalier en s’efforçant de ne pas m’importuner.
Je profitai de cette quiétude pour repenser à tout ce que m’avaient appris Edward et Seth pendant que Carlisle s’occupait de ce dernier. Durant les deux jours de bûcher, j’avais loupé pas mal de choses. Le plus important était la fin de la querelle avec la meute de Sam, qui expliquait pourquoi les vampires se sentaient de nouveau libres d’aller et venir à leur guise. La trêve était plus forte que jamais. Ou plus contraignante, selon le point de vue que l’on adoptait.
En effet, l’une des règles les plus absolues édictées par la meute stipulait qu’aucun loup ne pouvait tuer l’être dont s’était imprégné un frère. Le chagrin qui en aurait résulté aurait été trop douloureux pour tous. Le crime, qu’il fût volontaire ou accidentel, était impardonnable, et le coupable condamné, sans appel possible, à se battre jusqu’à la mort. Seth m’avait confié que cela était déjà arrivé, fort longtemps auparavant, et uniquement par hasard. Jamais un loup n’aurait intentionnellement détruit l’un de ses frères de cette manière. Ainsi, Renesmée était intouchable, au regard des sentiments que Jacob éprouvait désormais envers elle. Je tâchai d’en ressentir plus de soulagement que de rancœur, ce qui ne me fut pas facile. J’avais l’esprit assez vaste maintenant pour que ces deux émotions contraires y cohabitent avec intensité.
Sam ne pouvait pas non plus reprocher ma transformation aux Cullen, puisque Jacob, en tant qu’Alpha de droit, l’avait autorisée. Quand je prenais la mesure de ma dette envers lui, j’avais du mal à la digérer, d’autant que j’avais juste envie de fulminer contre lui, à cause de cette stupide imprégnation.
Désireuse de m’épargner un déchirement, je décidai de songer à un autre phénomène intéressant. Bien que le silence entre les deux meutes perdurât, Jacob et Sam avaient découvert que les Alpha étaient capables de communiquer entre eux quand ils étaient loups. Certes, le procédé différait de celui d’avant : ils n’entendaient pas les moindres pensées de l’autre, cela ressemblait plus à une conversation normale. Sam ne captait que les réflexions que Jacob souhaitait partager avec lui, et vice versa. Ils s’étaient également rendu compte que la distance ne gênait en rien ce type de communication. Cette nouveauté leur était apparue quand Jacob, malgré les protestations de Seth et de Leah, était allé seul trouver Sam afin de lui expliquer ce qui se passait avec Renesmée. C’était d’ailleurs l’unique fois depuis sa naissance où il l’avait abandonnée un moment.
Lorsque Sam avait compris à quel point la situation avait évolué, il avait raccompagné Jacob afin de s’entretenir avec Carlisle. Comme Edward avait refusé de quitter mon chevet pour servir de traducteur, ils avaient discuté sous leur forme humaine, et le traité avait été reconduit. Certes, les sentiments amicaux risquaient de ne jamais être ravivés, eux.
Mais bon, c’était un gros souci de moins.
Malheureusement, un nouveau avait surgi qui, bien que loin d’être aussi périlleux, physiquement parlant, qu’une meute de loups en colère, paraissait beaucoup plus pressant à mes yeux. Charlie. Il avait beau avoir parlé avec Esmé le matin même, il avait rappelé à deux reprises, la dernière quelques minutes auparavant, quand Carlisle soignait Seth. Personne n’avait décroché le téléphone.
Que fallait-il lui dire ? Les Cullen avaient-ils raison ? Valait-il mieux lui annoncer que j’étais morte ? Était-ce la façon la moins douloureuse de procéder ? Serais-je capable de rester immobile dans mon cercueil, tandis que lui et ma mère pleureraient toutes les larmes de leur corps ? Je n’aimais pas cela. En même temps, mettre Charlie ou Renée en danger en raison de l’obsession des Volturi pour le secret était hors de question.
Il y avait encore ma solution : permettre à Charlie de me rencontrer quand je serais vraiment prête et le laisser en tirer ses propres conclusions. Fausses, naturellement. D’un point de vue technique, le règlement en vigueur chez les vampires n’aurait pas été enfreint. Ne serait-il pas mieux pour Charlie qu’il me sache en vie – en quelque sorte – et heureuse ? Y compris si je lui paraissais étrange, différente, voire effrayante ?
Hélas, mes yeux étaient encore trop redoutables. Combien de temps faudrait-il pour qu’ils soient de la bonne couleur et que je parvienne à me contrôler entièrement ?
— Qu’as-tu, Bella ? chuchota Jasper en sentant ma tension monter. Personne ne te reproche rien (il ignora le grondement sourd contredisant cette assertion, en provenance de la rivière) ni ne s’étonne. Enfin si, nous sommes surpris, mais plutôt que tu aies été capable de te ressaisir aussi vite. Tu as bien agi. Mieux que ce à quoi nous nous attendions.
Au fur et à mesure qu’il parlait, une paix s’installa dans la pièce. Le souffle de Seth se transforma en doux ronflements. Je me sentis plus calme, sans pour autant oublier mon anxiété.
— Je pensais à Charlie, expliquai-je.
Sur le perron, la dispute cessa.
— Ah ! chuchota Jasper.
— Nous devrons vraiment partir, n’est-ce pas ? poursuivis-je. Au moins un moment. Prétendre que nous sommes à Atlanta, par exemple.
Edward se tourna vers moi, mais je fixais Jasper. Ce fut lui qui me répondit, sur un ton empreint de gravité.
— Oui. C’est la seule façon de protéger ton père.
— Il va tellement me manquer, dis-je après avoir réfléchi. Comme tout le monde ici.
Y compris Jacob, songeai-je malgré moi. Le désir de sa compagnie avait beau avoir à la fois disparu et s’être redéfini – ce dont j’étais grandement soulagée –, il restait mon ami. Quelqu’un qui me connaissait réellement et qui m’acceptait. Même si j’étais un monstre. Je repensai à ses paroles suppliantes, juste avant que je ne l’attaque : « Tu m’as dit que nos vies étaient entremêlées. Que nous formions une seule famille. Que c’était censé se passer comme ça. Eh bien, voilà… nous y sommes. C’est ce que tu désirais. » Pourtant, ça ne ressemblait pas à ce que j’avais souhaité. Pas tout à fait, du moins. Je remontai le cours embrumé et flou de mes souvenirs humains, jusqu’à la période la plus dure, celle sans Edward, des temps si sombres que je les avais refoulés. Si mes paroles exactes ne me revinrent pas, je me rappelai que j’avais regretté que Jacob ne fût pas mon frère, de manière à ce que nous puissions nous aimer sans qu’il n’y eût ni confusion ni douleur. Comme des membres d’une même famille. Nonobstant, je n’avais pas envisagé de mettre une fille dans la balance.
Plus tard, en l’une des multiples occasions où j’avais dit adieu à Jacob, je m’étais demandé à voix haute avec qui il finirait, qui rétablirait l’équilibre de son existence après ce que je lui avais infligé. J’avais dû lâcher une phrase comme quoi cette fille, qui qu’elle soit, ne serait jamais assez bien pour lui.
Je ronchonnai, et Edward souleva un sourcil interrogateur, mais je me bornai à secouer la tête.
Mes amis auraient beau me manquer cruellement quand nous serions partis, un nouveau problème était apparu, plus délicat. Sam, Jared ou Quil avaient-ils passé une seule journée sans voir l’objet de leur imprégnation, Emily, Kim ou Claire ? En étaient-ils seulement capable
s ? Comment Jacob réagirait-il si on le séparait de Renesmée ? En souffrirait-il ? J’étais encore assez furieuse pour que cette perspective – pas celle de son chagrin, celle de l’éloigner de ma fille – me réjouisse. Comment étais-je censée gérer une situation où elle finirait par appartenir à Jacob alors qu’elle semblait à peine mienne ?
Des mouvements sous le porche interrompirent mes réflexions. J’entendis Jacob et Rosalie se lever, puis entrer. Au même instant, Carlisle descendit les marches, les mains chargées d’un mètre mesureur et d’une balance. Jasper me rejoignit vivement. Comme si un signal avait été lancé qui m’aurait échappé, Leah s’assit devant la baie vitrée et me contempla avec une expression laissant supposer qu’elle s’attendait à un événement banal et inintéressant.
— Il doit être dix-huit heures, commenta Edward.
— Et alors ? répliquai-je.
Je dévisageai Rosalie, Jacob et Renesmée. Celle-ci était dans les bras de Rose, laquelle avait l’air méfiante. Jacob semblait troublé. L’enfant était belle et impatiente.
— C’est le moment de mesurer Ness… euh, Renesmée, expliqua Carlisle.
— Oh ! Vous le faites tous les jours ?
— Quatre fois par jour, corrigea-t-il distraitement tout en invitant les autres à s’approcher du canapé.
Je crus voir Renesmée pousser un soupir.
— Pardon ? sursautai-je. Pourquoi autant ?
— Elle grandit tellement vite, murmura Edward d’une voix tendue.
Il serra ma main, et son bras s’enroula fermement autour de ma taille, presque comme s’il avait besoin d’être soutenu. Obnubilée par ma fille, j’observai son expression. Elle paraissait en pleine forme. Sa peau luisait comme de l’albâtre indirectement éclairé ; ses joues étaient roses. Une beauté aussi radieuse ne pouvait être malade. Sa vie n’était menacée par aucun autre danger que sa propre mère. Non ?
La différence entre l’enfant que j’avais mise au monde et celle que j’avais retrouvée une heure plus tôt aurait sauté aux yeux de n’importe qui. Celle séparant la Renesmée d’une heure auparavant et celle de maintenant était plus subtile, même si un humain ne l’aurait sans doute pas détectée. Son corps s’était allongé, avait minci de manière infime. Son visage avait perdu de sa rondeur. Ses boucles avaient poussé de quinze millimètres. Elle s’étira de bonne grâce quand Carlisle la mesura des pieds au sommet du crâne, avant de mesurer également le contour de celui-ci. Le médecin prit des notes. Rien ne manquait.
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