LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 34

by Jean M. Auel


  Darvalo se détendit quelque peu. Ce qu’on lui demandait ne présentait pas de difficultés. Après tout, que risquait-il ? Il se réjouissait d’avance en imaginant la tête que feraient ceux du camp en la voyant accompagner Jondalar, Ayla, les deux chevaux et le loup. Dolando et Roshario en seraient ébahis...

  — Ah, j’avais presque oublié, déclara Darvalo. J’avais promis à Roshario de lui rapporter des mûres. Elle ne peut plus en cueillir, alors...

  — Nous en avons ramassé, dit Ayla.

  — Pourquoi ne peut-elle plus en cueillir ? demanda Jondalar, presque en même temps.

  Le regard du garçon allait de l’un à l’autre.

  — Elle est tombée de la falaise sur l’embarcadère, et elle s’est cassée le bras, expliqua-t-il. Elle ne pourra plus jamais s’en servir, il n’a pas été remis en place.

  — Pourquoi ? s’étonnèrent ensemble Ayla et Jondalar.

  — Parce qu’il n’y avait personne pour le faire.

  — Ah ! Mais où est Shamud ? Et ta mère, où est-elle ? demanda Jondalar.

  — Shamud est mort, l’hiver dernier.

  — Oh, je suis désolé ! s’exclama Jondalar.

  — Quant à ma mère, elle est partie. Un Mamutoï est venu voir Tholie peu après ton départ. C’était un cousin à elle. Ma mère lui a plu et il l’a demandée pour compagne. Elle en a étonné plus d’un en partant avec lui vivre chez les Mamutoï. Il m’avait demandé si je voulais venir avec eux, mais Dolando et Roshario voulaient que je reste. Alors j’ai préféré rester. Je suis un Sharamudoï, pas un Mamutoï. Euh... je... bredouilla-t-il en rougissant. Je n’ai rien contre les Mamutoï, s’empressa-t-il d’ajouter.

  — Non, bien sûr que non, le rassura Jondalar. Je comprends ce que tu ressens, Darvalo. Je suis toujours Jondalar des Zelandonii, tu sais. Il y a longtemps que Roshario est tombée ?

  — C’était à la lune d’été.

  Ayla lança un regard interrogateur à Jondalar.

  — Lorsque la dernière lune avait la même forme que maintenant, précisa Jondalar à l’adresse d’Ayla. Crois-tu qu’il soit trop tard ?

  — Je ne peux rien dire avant de l’avoir examinée, répondit Ayla.

  — Ayla est une Femme Qui Soigne, Darvalo. Une excellente Femme Qui Soigne. Elle pourra peut-être faire quelque chose.

  — Je me demandais si elle n’était pas shamud, avoua Darvalo. Pour parler aux chevaux et caresser les loups... Elle doit certainement être experte dans l’art de soigner. Je vous accompagne pour que les autres n’aient pas peur, ajouta-t-il en bombant le torse.

  Il faisait plus vieux que ses treize ans.

  — Peux-tu porter ces mûres, s’il te plaît ? demanda Ayla. J’aimerais rester près de Whinney et de Loup. Ils ont peur des humains, parfois.

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  Darvalo en tête, ils descendirent à travers bois le sentier abrupt. En bas, ils prirent à droite un autre sentier moins pentu. C’était un chenal de ruissellement des eaux à la fonte des neiges et à la saison des pluies. A la fin de l’été, le revêtement rocailleux du lit asséché rendait la marche difficile.

  Animaux de plaines, Whinney et Rapide n’en avaient pas moins le pied sûr. Très jeunes, ils avaient appris à négocier l’étroit sentier qui menait à sa grotte, mais Ayla avait toujours peur d’un accident et elle fut soulagée quand ils s’engagèrent dans un autre sentier plus praticable, où deux personnes pouvaient marcher de front.

  Ils traversèrent un passage escarpé et ils arrivèrent bientôt devant une muraille rocheuse. Là, une pente d’éboulis donna à Ayla une impression de familiarité. Elle avait déjà vu de semblables amoncellements de rocs au pied des montagnes de son enfance. Elle reconnut même les grandes fleurs blanches malodorantes en entonnoir d’une plante aux feuilles dentelées. Ceux du Foyer du Mammouth l’appelaient le « pommier piquant » à cause de ses fruits verts protégés par de multiples aiguillons. De vieux souvenirs surgirent de la mémoire d’Ayla. C’était du datura. Creb et Iza s’en servaient, chacun dans un but différent.

  Pour Jondalar aussi, l’endroit était familier. Autrefois, il avait ramassé des cailloux dans ces éboulis pour border des sentiers, ou des feux, et sachant le campement proche, il bouillait d’impatience. Il se rappelait que le sentier avait été taillé dans la muraille et tapissé d’éclats de roche. Plus loin, les arbres et les fourrés laissaient filtrer des coins de ciel bleu, et Jondalar savait qu’ils approchaient du bord de la falaise.

  — Ayla, nous devrions décharger les perches et les paniers, suggéra-t-il. Le sentier qui contourne ce mur est assez étroit, nous reviendrons les chercher plus tard.

  Ils entassèrent le matériel à terre et continuèrent le sentier qui débouchait à ciel ouvert. Ayla suivait Darvalo, et Jondalar fermait la marche. Il sourit lorsqu’Ayla atteignit le bord de la falaise, regarda en bas... et recula précipitamment jusqu’à la paroi. Prise d’un léger vertige, elle s’accrocha à la roche, puis revint près du bord, risqua un œil et resta bouche bée.

  La falaise s’élevait à pic au-dessus de la Grande Rivière Mère qu’ils avaient suivie pendant si longtemps. Ayla ne l’avait jamais contemplée d’une telle hauteur. Elle avait déjà vu les multiples bras du gigantesque fleuve réunis en un seul flot, mais uniquement depuis une berge à peine plus élevée que le niveau de l’eau. Une force irrésistible attirait la jeune femme au bord de la falaise.

  Le fleuve, qui avait serpenté et s’était étalé en de nombreux bras, ne formait plus qu’un seul courant comprimé entre deux parois verticales de rochers qui surgissaient de l’eau. La Grande Rivière Mère coulait, silencieuse, avec une puissance tranquille, et ondulait en vagues huileuses qui roulaient sur elles-mêmes et se brisaient à peine formées. D’autres affluents viendraient grossir le fleuve en aval et lui donneraient son ampleur définitive, mais elle avait déjà atteint un volume si impressionnant qu’on notait à peine la diminution de son débit, surtout de si haut.

  Çà et là, un pic rocheux surgissait du fleuve et brisait le courant, créant des rouleaux d’écume, et Ayla vit une souche d’arbre ballottée par les flots heurter le rocher et le contourner ensuite en tournoyant. Une construction en bois, collée à la paroi, se remarquait à peine. Ayla s’arracha à la contemplation du spectacle fascinant et observa les montagnes en face. Bien qu’encore arrondies, elle étaient plus hautes et plus escarpées qu’en aval, et atteignaient presque la hauteur des cimes glacées septentrionales. Les deux chaînes de montagnes avaient autrefois été réunies jusqu’au jour où l’érosion conjuguée des eaux et du temps avait creusé ce passage.

  Darvalo attendait avec patience qu’Ayla eût fini d’admirer ce site spectaculaire qui marquait l’entrée sur le territoire de son peuple. Il avait toujours vécu ici et ne prêtait plus attention à la majesté des lieux, mais il était habitué à la réaction des étrangers. Chaque fois qu’il observait leur visage émerveillé, il en ressentait une grande fierté et se surprenait à admirer le panorama à travers leur regard neuf. Lorsqu’Ayla détacha enfin ses yeux du spectacle, il lui sourit et ouvrit le chemin le long de la paroi rocheuse. L’étroite vire primitive avait été élargie grâce à un dur labeur. Deux hommes pouvaient l’aborder de front, ce qui permettait d’y transporter du bois, des carcasses d’animaux ou d’autres provisions indispensables. Les chevaux y trottaient à l’aise.

  Lorsque Jondalar atteignit le rebord de la falaise, il reçut un coup familier au sternum, vestige d’un vertige dont il n’avait jamais réussi à se débarrasser pendant tout le temps où il avait vécu parmi les Sharamudoï. La sensation n’était pas assez violente pour l’empêcher d’apprécier la vue, ni le travail énorme qu’il avait fallu pour creuser ne serait-ce qu’une infime partie de la roche à l’aide de masses et de lourdes haches de pierre. Mais il préférait tout de même ce chemin à celui qu’on utilisait habituellement.

  Whinney sur ses talons, Ayla suivait le jeune garçon tout en surveillant Loup du coin de l’œil. Ils débouchèrent sur un vaste palier en forme de fer à cheval. Longtemps auparav
ant, quand l’immense mer intérieure s’était vidée en se frayant une voie à travers la chaîne de montagnes, le niveau de l’eau était plus haut et une baie abritée s’était formée. La baie avait survécu, largement au-dessus du fleuve.

  Une herbe verte la recouvrait jusqu’au bord du précipice. A mi-chemin entre le vide et la muraille commençaient des buissons, peu à peu remplacés par de petits arbres qui gagnaient sur la pente de la montagne. Jondalar savait qu’on pouvait escalader cette pente, bien que rares fussent ceux qui s’y risquaient. C’était une issue malcommode, utilisée seulement en cas d’urgence. Au tournant de la muraille, le sentier ouvrait sur une enclave que surplombait une large saillie de grès qui abritait des habitations en bois.

  A l’autre bout du terrain, fierté et richesse du Camp, une source d’eau pure tombait des rochers en cascadant jusqu’à un petit bassin naturel creusé dans le grès. De là, l’eau ruisselait le long du mur jusqu’à la falaise, d’où elle se jetait dans la Grande Mère.

  A leur arrivée, plusieurs personnes abandonnèrent leurs occupations et fixèrent le loup et les chevaux d’un air effaré.

  — Darvo ! cria une voix. Qui amènes-tu ?

  Ce fut Jondalar qui répondit par un salut dans la même langue.

  Il tendit la longe de Rapide à Ayla, passa un bras sur les épaules de Darvalo et s’avança avec lui vers le chef de la Caverne.

  — Dolando ! C’est moi, Jondalar !

  — Jondalar ? C’est vraiment toi ? s’inquiéta Dolando, hésitant à reconnaître le géant blond. D’où viens-tu ?

  — Je viens de l’est. J’ai passé l’hiver chez les Mamutoï.

  — Et qui sont ceux-là ? demanda Dolando.

  Jondalar comprit que le chef devait être profondément troublé pour en oublier ainsi les convenances.

  — C’est Ayla des Mamutoï. Les animaux voyagent avec nous et lui obéissent, tout comme à moi. Ils ne feront de mal à personne, assura Jondalar.

  — Le loup non plus ? demanda Dolando.

  — J’ai caressé le loup et j’ai touché sa fourrure, affirma Darvalo. Il n’a même pas essayé de me mordre.

  — Tu l’as caressé ? s’étonna Dolando, incrédule.

  — Oui. Ayla dit qu’il suffit d’apprendre à les connaître.

  — Il a raison, Dolando. Je ne les aurais pas amenés s’ils étaient dangereux. Viens que je te présente Ayla... et les bêtes. Tu pourras juger toi-même.

  Jondalar revint avec Celui Qui Ordonne au milieu du pré, et d’autres Sharamudoï les suivirent bientôt. Les chevaux, qui s’étaient mis à brouter, s’arrêtèrent à l’approche de la petite troupe. Whinney vint chercher protection auprès d’Ayla qui tenait toujours Rapide par sa longe, et qui avait posé sa main sur la tête de Loup. L’énorme loup observait avec circonspection l’arrivée des intrus, mais sans montrer les crocs.

  — Comment fait-elle pour que les chevaux n’aient pas peur du loup ? Interrogea Dolando.

  — Oh, ils le connaissent et n’ont rien à redouter de lui. Ils l’ont vu grandir, expliqua Jondalar.

  — Mais pourquoi ne s’enfuient-ils pas ? insista le chef.

  — Ils ont toujours vécu parmi les humains. Moi-même, j’ai vu naître l’étalon. J’étais gravement blessé, et Ayla m’a sauvé la vie.

  Dolando s’arrêta soudain, et porta sur le géant blond un regard scrutateur.

  — Dis-moi, Jondalar, est-elle une shamud ?

  — Elle est membre du Foyer du Mammouth.

  — Si c’est une mamut, où est donc son tatouage ? intervint une petite jeune femme rondouillarde.

  — Nous sommes partis avant la fin de son initiation, Tholie, expliqua Jondalar en lui souriant. (Il reconnaissait bien là la jeune Mamutoï, toujours aussi franche et directe.)

  — Ah, c’est bien notre chance ! soupira Dolando en hochant la tête avec dépit. Roshario s’est blessée en tombant.

  — Oui, je sais. Darvo nous l’a dit. Il paraît que Shamud est mort ?

  — Oui, il est retourné dans l’autre monde l’hiver dernier. Dommage que la femme ne sache pas donner les soins, nous avons envoyé un messager chez un autre Camp, mais leur shamud est en voyage. Un coureur a remonté le fleuve chercher de l’aide dans une autre Caverne, mais c’est très loin et j’ai peur qu’il soit déjà trop tard pour intervenir.

  — Mais non, cette initiation-là était terminée, Ayla est une Femme Qui Soigne. Excellente, même ! Les secrets des plantes lui ont été révélés par... (Jondalar se souvint à temps des préjugés de Dolando.)... par la femme qui l’a recueillie. C’est une longue histoire, mais crois-moi, elle est très compétente.

  Ils avaient rejoint les animaux et Ayla, qui écouta attentivement Jondalar pendant qu’il parlait avec Dolando. Elle distinguait des similitudes avec le mamutoï, mais ce fut surtout grâce à ses talents d’observatrice qu’elle devina que son compagnon essayait de convaincre l’autre. Jondalar se tourna vers elle.

  — Ayla des Mamutoï, je te présente Dolando, Celui Qui Ordonne des Shamudoï, la moitié terrestre des Sharamudoï, annonça-t-il en mamutoï, avant de poursuivre dans la langue de son hôte : Dolando des Sharamudoï, je te présente Ayla, fille du Foyer du Mammouth des Mamutoï.

  Hésitant, Dolando coula un regard vers le loup et les chevaux. Le loup, une bête superbe, se tenait aux côtés de la femme et observait le chef d’un air tranquille. Dolando était très intrigué. Il avait bien eu entre les mains quelques peaux de loup, mais il n’en avait jamais approché de vivant d’aussi près. Les Shamudoï ne chassaient pas souvent les loups, et Dolando n’en avait aperçu que fugitivement. La façon dont Loup le regardait lui fit penser que l’animal le jaugeait. Mais il ne se montrait pas menaçant et Dolando se dit qu’une femme avec un tel pouvoir sur les animaux devait être une shamud émérite, quand bien même son initiation n’aurait pas été menée à terme.

  — Au nom de la Grande Mère, Mudo, sois la bienvenue Ayla des Mamutoï.

  — Au nom de Mut, la Grande Terre Mère, je te remercie de ton hospitalité, Dolando des Sharamudoï, assura Ayla en prenant les mains qu’il lui tendait.

  L’étrange accent de la jeune femme étonna Dolando. Elle parle mamutoï, pensait-il, mais pas comme Tholie. Peut-être vient-elle d’une autre région ? Dolando connaissait assez le mamutoï pour le comprendre. Il avait souvent descendu le grand fleuve jusqu’à son embouchure pour faire du troc avec les Mamutoï, et il avait collaboré à la venue de Tholie, la femme mamutoï. Il devait bien à l’Homme Qui Ordonne des Ramudoï d’aider le fils de son foyer à s’unir avec la femme qu’il avait choisie. Tholie avait enseigné sa langue à tous selon les capacités de chacun, ce qui s’était révélé fort utile dans les expéditions commerciales.

  Après que Dolando eut accueilli Ayla, tout le monde se sentit libre de fêter le retour de Jondalar et d’aller vers la femme qui l’accompagnait. En voyant Tholie s’avancer, Jondalar esquissa un sourire. A travers l’Union de Thonolan, des liens complexes l’apparentaient à Tholie, que par ailleurs il aimait beaucoup.

  — Tholie ! s’exclama-t-il avec un grand sourire. Comme je suis heureux de te revoir.

  Il lui étreignit les mains avec chaleur.

  — Moi aussi, je suis heureuse de te voir, Jondalar. Je te félicite pour ton mamutoï, tu as fait d’étonnants progrès. J’avoue que j’ai parfois pensé que tu ne le parlerais jamais convenablement.

  Elle retira ses mains des siennes pour le serrer dans ses bras. Emporté par sa joie, Jondalar souleva de terre la petite femme. Décontenancée, elle rougit, soudain consciente de la métamorphose du beau géant, autrefois si taciturne. Elle ne l’avait jamais vu manifester ses sentiments avec autant de spontanéité. Lorsqu’il la reposa à terre, elle examina avec intérêt la femme qu’il avait amenée, sans doute pas étrangère à l’évolution de Jondalar.

  — Ayla du Camp du Lion des Mamutoï, je te présente Tholie des Sharamudoï, Mamutoï d’origine.

  — Au nom de Mut, ou de Mudo comme on La nomme ici, sois la bienvenue, Ayla des Mamutoï.

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p; — Au nom de la Mère de Toutes Choses, je te remercie, Tholie des Sharamudoï. Je suis contente de faire ta connaissance, j’ai tellement entendu parler de toi. Tu as des parents au Camp du Lion, n’est-ce pas ? demanda Ayla. Un jour, Jondalar parlait de toi, et Talut a dit que vous étiez apparentés.

  Elle était consciente de l’examen minutieux que la petite femme perspicace lui faisait subir. Tholie découvrirait bientôt qu’Ayla n’était pas née Mamutoï, si elle ne le savait pas déjà.

  — Oui, c’est vrai, nous sommes des parents éloignés. Je viens d’un Camp plus au sud, mais je connais ceux du Camp du Lion. Je connais Talut, comme tout le monde d’ailleurs. Qui ne connaît pas Talut ? Sa sœur, Tulie, est très respectée.

  Elle a un drôle d’accent, se disait Tholie, et Ayla n’est pas un nom mamutoï. En fait, ce n’est pas un accent, c’est plutôt une façon étrange d’articuler certains mots. Sinon, elle parle bien. Talut a toujours eu la manie d’accueillir tout le monde, même cette vieille grincheuse dont la fille s’était unie en-dessous de sa position. Je voudrais bien en savoir plus sur cette Ayla, et sur ses animaux.

  — Thonolan est resté chez les Mamutoï ? demanda-t-elle à Jondalar. La douleur qu’elle lut dans ses yeux était éloquente.

  — Thonolan est mort, annonça Jondalar, confirmant ce que Tholie avait pressenti.

  — Oh, c’est terrible ! Et Markeno va être navré, lui aussi. Pourtant, cela ne me surprend pas. Il voulait vivre dans la mort auprès de Jetamio. Il faisait partie de ceux qui ne se remettent jamais d’un malheur.

  Le franc-parler de Tholie plut à Ayla. Elle reconnaissait bien là une caractéristique des Mamutoï.

  Tous ceux de la Caverne souhaitèrent la bienvenue à Ayla. Leur réserve, mêlée de curiosité, n’échappa pas à la jeune femme. Ils avaient accueilli Jondalar avec plus de chaleur, comme un des leurs.

 

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