by Jean M. Auel
Ayla profita des dernières lueurs du soleil couchant pour étriller et peigner Whinney, et se dirigea ensuite vers la hutte de Roshario. Chaque fois qu’elle était soucieuse ou tendue, la présence de la jument la réconfortait. Jondalar l’avait accompagnée avant de comprendre qu’elle préférait rester seule. Après avoir flatté et cajolé Rapide, il s’était rapidement retiré.
— Prends Darvo avec toi, suggéra-t-il à Markeno. Il n’aime pas voir souffrir Roshario. Il dormira mieux dans ta hutte.
— Oh, mais bien sûr ! Je vais le lui proposer. Si seulement je pouvais convaincre Dolando de venir aussi un jour ou deux ! Mais cela m’étonnerait qu’il accepte, surtout après ce qui s’est passé ce soir. C’est la première fois qu’il entendait l’histoire complète de la mort de Doraldo.
— Ce n’est peut-être pas plus mal, estima Tholie. Cela lui permettra enfin de s’en débarrasser. Dolando nourrissait une haine viscérale pour les Têtes Plates depuis ce jour-là. On n’y prêtait pas attention, personne ne se souciait d’eux... je suis désolée, Ayla, mais c’est la vérité.
— Je sais, soupira Ayla, je sais.
— De plus, nous avons peu de contact avec eux. Dolando est un bon chef, à tous les points de vue, poursuivit Tholie, sauf quand il s’agit des Têtes Plates. Et c’est facile d’exciter les gens contre eux. Mais une telle haine ne pouvait que lui nuire. Je pense que la haine se retourne souvent contre celui qui l’éprouve.
— Bon, il est temps d’aller se reposer, proposa Markeno. Tu dois être éreintée, Ayla.
Jondalar, Markeno et Ayla franchirent ensemble les quelques pas qui les séparaient de la hutte voisine, Loup sur leurs talons. Markeno gratta au rabat de peau qui fermait l’entrée, et attendit. Plutôt que de leur crier d’entrer, Dolando préféra sortir sur le pas de la porte, en maintenant ouvert le rabat d’une main.
— Dolando, dit Ayla, j’ai peur que Roshario ne passe une nuit agitée. J’aimerais rester auprès d’elle.
L’homme baissa la tête, puis jeta un coup d’œil vers sa compagne qui reposait à l’intérieur.
— Entre, bougonna-t-il.
— Je veux rester avec Ayla, déclara Jondalar, refusant de la laisser seule avec celui qui l’avait injuriée et menacée, même s’il semblait s’être calmé.
Dolando approuva d’un signe de tête et s’écarta pour qu’il entre à son tour.
— Je suis venu proposer à Darvo de dormir chez nous, expliqua Markeno.
— Oui, tu as eu une bonne idée, admit Dolando. Darvo, prends tes affaires et va chez Markeno pour cette nuit.
Le garçon se leva, ramassa ses couvertures, et se dirigea vers la sortie. Ayla lui trouva l’air soulagé, mais triste.
Loup alla directement se coucher à sa place habituelle, pendant qu’Ayla s’approchait de la pénombre où reposait Roshario.
— Aurais-tu une torche, Dolando ? demanda Ayla. J’ai besoin d’un peu de lumière.
— Et d’autres paillasses, ajouta Jondalar. Ou bien dois-je en emprunter à Tholie ?
Dolando aurait préféré rester seul dans le noir, mais si les douleurs devaient réveiller Roshario, il savait que la jeune femme la soulagerait mieux que lui. Sur une étagère, il prit un petit bol de grès qu’on avait creusé et façonné à coups de pierre.
— Les affaires de couchage sont là-bas, dit-il à Jondalar. Il y a de la graisse pour la lampe dans la boîte près de la porte, mais il faut que je rallume le feu, il s’est éteint.
— Je m’en occupe, proposa Ayla. Dis-moi où se trouvent l’amadou et le petit bois.
Il lui remit les instruments qu’elle lui demandait, auxquels il ajouta une baguette de bois dont une extrémité était noircie et un morceau de bois plat que des brûlures avaient troué. Mais Ayla ne les utilisa pas et tira à la place deux pierres de la bourse attachée à sa ceinture. Dolando l’observa avec curiosité entasser des copeaux bien secs, et frotter les deux pierres l’une contre l’autre. A sa grande surprise, une large étincelle jaillit et atterrit sur l’amadou qui s’enfuma immédiatement. Ayla se pencha et souffla sur les copeaux qui s’enflammèrent.
— Comment as-tu fait ? s’étonna Dolando, légèrement inquiet. Tout ce qui était nouveau engendrait la peur, et Dolando se demandait avec anxiété où s’arrêteraient les pouvoirs magiques de la femme shamud.
— C’est grâce à la pierre à feu, expliqua Ayla en rajoutant des copeaux pour alimenter la flamme.
— Ayla l’a découverte quand elle habitait dans sa vallée, intervint Jondalar. On en trouvait partout sur les berges rocailleuses, et j’en ai ramassé beaucoup. Demain, je te montrerai comment s’en servir, et je t’en donnerai une. Tu en trouveras peut-être dans la région. Comme tu l’as constaté, le feu démarre beaucoup plus vite avec ces pierres.
— Où as-tu dit que je trouverais la graisse ? demanda Ayla.
— Dans la boîte, près de l’entrée. Je vais la chercher, je rapporterai aussi les mèches.
Il déposa un gros morceau de suif – de la graisse fondue dans l’eau bouillante, et écumée après refroidissement – dans le bol en grès, y enfonça une fibre de lichen torsadé qu’il alluma avec une brindille enflammée. La mèche grésilla, et de l’huile coula dans le fond du bol. L’huile, bientôt absorbée par le lichen, nourrit la flamme qui répandit une lumière égale dans la hutte en bois.
Ayla fit chauffer des pierres dans le feu, et vérifia le niveau d’eau dans le récipient en bois. Elle allait sortir le remplir quand Dolando le lui prit des mains et s’en chargea. Pendant son absence, Jondalar et Ayla installèrent leur paillasse sur une plate-forme. Ayla choisit ensuite des sachets d’herbes séchées pour préparer une infusion apaisante, et dans un de ses bols, elle versa d’autres ingrédients destinés à Roshario si elle se réveillait. Peu après le retour de Dolando, l’infusion était prête, et elle en versa un bol à chacun.
Ils s’assirent, et burent en silence le liquide chaud. Dolando était soulagé. Il n’était pas d’humeur à faire la conversation. Pour Ayla, ce n’était pas une question d’humeur. Elle ne savait tout simplement pas quoi, dire. N’eût été la blessure de Roshario, elle ne serait certainement pas restée. La perspective de passer la nuit dans la hutte d’un homme qui l’avait menacée n’avait rien de réjouissant, et elle était reconnaissante à Jondalar d’avoir décidé de rester avec elle. Jondalar attendait avec angoisse que quelqu’un parle le premier. Mais comme personne ne s’y aventura, ils burent en silence, ce qui, finalement, était la meilleure solution.
Avec un heureux à-propos, Roshario s’agita et gémit à l’instant même où ils avaient terminé leur infusion. Ayla saisit la lampe et s’avança à son chevet. Elle déplaça un vase tressé, rempli de giroflées à l’arôme épicé, et posa la lampe sur le banc qui faisait office de table. Le bras de Roshario était enflé et brûlant au toucher, même à travers le bandage serré. L’examen d’Ayla et la lumière de la lampe réveillèrent la femme. Elle ouvrit un œil vitreux, reconnut la guérisseuse, et esquissa un pauvre sourire pâle.
— Je suis contente que tu sois réveillée, dit Ayla. Il faut que je desserre les bandages et les attelles. Tu t’agitais dans ton sommeil et je préférerais que tu évites de bouger ton bras. Je vais changer ton emplâtre, cela aidera ton bras à désenfler. Mais d’abord, laisse-moi te préparer quelque chose contre la douleur. Je peux te laisser un instant ?
— Oui, fais ce que tu as à faire, Dolando restera auprès de moi, assura Roshario en regardant par-dessus l’épaule d’Ayla. Jondalar, aide donc Ayla au lieu de rester à ne rien faire.
Jondalar s’exécuta, comprenant qu’elle l’éloignait pour parler en tête à tête avec Dolando. En outre, il n’était pas fâché de les laisser seuls. Il sortit chercher du bois pour le feu, puis de l’eau, et rapporta aussi d’autres galets pour la cuisson. L’une des pierres s’était fendue quand on l’avait sortie du feu et qu’on l’avait plongée dans l’eau froide que Dolando était allé puiser. Pendant qu’il surveillait Ayla qui préparait ses remèdes, des murmures lui parvenaient du fond
de la hutte, et il était soulagé de ne pas entendre les secrets des deux Sharamudoï. Après qu’Ayla eut terminé les pansements de Roshario, tous étaient fatigués, et ils sombrèrent dans le sommeil.
Le lendemain matin, Ayla fut réveillée par les rires joyeux des enfants, et par le museau froid de Loup. Lorsqu’il la vit ouvrir les yeux, il regarda vers la sortie, d’où provenaient les rires et les cris, puis il quêta son approbation en couinant.
— Tu veux aller jouer avec les enfants, hein ?
Loup couina de plus belle, et sa queue balaya le sol avec frénésie. Ayla rejeta les couvertures et s’assit. A côté d’elle, Jondalar était affalé de tout son long, et dormait profondément. Elle s’étira, se frotta les yeux, et jeta un coup d’œil vers Roshario. La femme dormait toujours. Elle avait du sommeil à rattraper. Enroulé dans une couverture de fourrure, Dolando dormait à même le sol, à côté du lit de sa compagne. Lui non plus n’avait pas beaucoup dormi ces derniers temps.
Lorsque Ayla se leva, Loup bondit vers la porte et l’attendit, frétillant d’impatience. Elle souleva le rabat et sortit en ordonnant à Loup de rester à l’intérieur. Elle ne voulait pas qu’il effraie quelqu’un en se ruant dehors sans prévenir. Elle aperçut plusieurs enfants et leurs mères se baignant dans le bassin où se jetait la cascade. Elle s’y rendit suivie de près par Loup. Shamio poussa un cri de joie en le voyant.
— Viens, ‘ti Loup ! Viens prendre un bain ! s’écria-t-elle. Loup aboya en regardant Ayla.
— Tholie, tu crois que Loup peut se baigner avec eux ? demanda-t-elle. J’ai l’impression que cela ferait plaisir à Shamio.
— J’allais partir, dit la jeune femme. Mais Shamio peut rester et jouer avec le loup, si les autres veulent bien.
Devant l’absence d’objection, Ayla accorda son autorisation à Loup qui n’attendait que ce signal. Il plongea dans le bassin au milieu d’une gerbe d’éclaboussures, et fonça vers Shamio.
Une femme, qui sortait de l’eau en même temps que Tholie, ne put réprimer un sourire.
— Ah, si mes enfants étaient aussi obéissants que ce loup ! s’exclama-t-elle. Comment fais-tu, Ayla ?
— Cela prend du temps. Il faut de la patience, répéter chaque chose, et c’est parfois difficile de lui faire comprendre ce que tu veux. Mais une fois qu’il a compris, il n’oublie plus. Il est très intelligent. Pendant le Voyage, chaque jour je lui apprenais quelque chose.
— C’est comme avec un enfant, alors ? s’étonna Tholie. J’ignorais qu’on pût leur apprendre quoi que ce soit, mais pourquoi l’as-tu fait pour ce loup ?
— Parce que je savais qu’il pouvait effrayer les étrangers, et c’est justement ce que je voulais éviter, expliqua Ayla.
Ce fut seulement en voyant Tholie sortir du bassin qu’elle remarqua que la Mamutoï était enceinte. Oh, pas depuis longtemps, et ses rondeurs naturelles cachaient son état lorsqu’elle était vêtue, mais il n’y avait aucun doute.
— J’ai bien envie de me baigner aussi, dit Ayla. Mais il faut d’abord que j’urine.
— Si tu suis le sentier, tu trouveras une tranchée, expliqua Tholie. Ayla faillit appeler Loup, mais se ravisa. Comme d’habitude, il avait levé la patte contre un buisson – elle lui avait appris à ne pas faire ses besoins à l’intérieur des habitations, mais pas encore à utiliser des endroits spéciaux, A le voir jouer avec les enfants, elle devina qu’il préférerait rester avec eux, mais elle hésitait. Elle savait qu’il n’arriverait rien, mais elle ne pouvait jurer de la réaction des mères.
— Laisse-le ici, Ayla, dit Tholie. Je l’ai bien observé, il ne fera pas de mal aux enfants. Tu avais raison. Ils seraient très déçus si tu l’emmenais.
— Oh, merci, dit Ayla en souriant à la jeune femme. Je reviens tout de suite.
Elle s’engagea sur le sentier qui montait en diagonale la paroi rocheuse la plus abrupte. Elle escalada ensuite le sommet à l’aide des marches, poutres en bois maintenues par des piquets, et scellées par des pierres mêlées de terre.
La tranchée, ainsi que la surface qui la prolongeait, plantée de souches d’arbre sur lesquelles on s’asseyait, avait été creusée à même le versant opposé de la muraille. On devinait son usage à l’odeur et au bourdonnement des mouches, mais les rayons du soleil qui filtraient à travers les feuillages et les chants d’oiseaux rendaient l’endroit agréable, et ce fut avec plaisir qu’Ayla s’y installa pour soulager ses intestins. Elle aperçut un tas de mousse séchée dont elle devina l’utilité, et en apprécia la douceur ainsi que les propriétés absorbantes. Lorsqu’elle eut terminé, elle remarqua que les excréments avaient été ratissés dans le fond de la tranchée.
Elle décida de continuer à suivre le sentier qui descendait la colline. Elle constata avec surprise que la végétation ressemblait à celle qui poussait près de la caverne où elle avait grandi, et elle avait l’étrange impression d’être déjà venue par ici. Elle ne cessait de tomber sur tel rocher connu, une avancée au sommet d’une crête, des plantes familières. Elle s’arrêta pour cueillir quelques noisettes à un buisson qui poussait contre un mur de roche, et elle se surprit à dégager les branchages pour vérifier si la petite grotte s’y trouvait toujours.
Elle découvrit un autre buisson de mûres défendu par ses épines, et dont les rameaux courbaient sous le poids des fruits juteux. Elle s’en gava tout en se demandant ce qu’étaient devenues les baies qu’elle avait récoltées la veille. Elle se souvint alors d’en avoir mangé à la cérémonie de bienvenue. Elle décida de revenir plus tard en cueillir pour Roshario. Elle se rendit alors compte qu’elle devait rentrer. Peut-être la femme était-elle réveillée et avait besoin d’elle. Les bois était si familiers qu’elle en avait perdu toute notion du temps, et se croyait revenue des années en arrière. Elle avait erré dans les collines comme la petite fille de son enfance, en faisant semblant de chercher des plantes médicinales pour Iza afin de prolonger son exploration.
Était-ce à cause de sa seconde nature, ou parce qu’elle cherchait les plantes qui serviraient d’excuse à son retard, toujours est-il qu’au retour, Ayla prêta davantage d’attention à la végétation. Elle faillit crier de joie et de soulagement, à la vue de la fine plante grimpante aux feuilles minuscules et aux tiges entortillées autour d’autres végétaux morts et desséchés, étouffés par les fils d’or de la plante parasite.
Enfin ! se dit-elle. Voilà les fils d’or, la plante magique d’Iza ! Voilà ce qu’il me faut pour mon infusion matinale, et empêcher un bébé de grandir dans mon ventre. Il y en a en quantité, moi qui avais peur de ne pas en avoir assez pour le reste du Voyage ! Je me demande s’il y a aussi de la sauge dans les parages. Oh, certainement. Il faudra que je revienne jeter un coup d’œil.
Elle cueillit de grandes feuilles qu’elle tressa avec des brindilles pour confectionner un récipient de fortune, et collecta un maximum de fils d’or, en prenant soin de ne pas tous les ramasser. Iza lui avait souvent recommandé d’en laisser afin de garantir la récolte de l’année suivante.
Sur le chemin du retour, elle fit un détour par un sentier qui traversait la forêt dans sa partie la plus épaisse et la plus sombre, espérant découvrir la plante blanche et cireuse qui apaisait les yeux des chevaux. Elle fouilla les sous-bois avec soin, certaine d’en trouver dans ce lieu si familier. Mais quand elle tomba sur les feuilles vertes d’une plante particulière, elle poussa un cri et se sentit parcourue d’un frisson glacé.
18
Ayla se laissa choir sur le sol humide et contempla les plantes, enivrée par l’air chargé des senteurs de la forêt, submergée de souvenirs. A l’intérieur même du Clan, le secret de cette racine était jalousement gardé. Ce savoir appartenait à la lignée d’Iza, et seuls ceux de cette lignée connaissaient le procédé complexe de fabrication de la drogue. Ayla se souvint d’Iza lui expliquant la méthode inhabituelle de séchage de la plante pour que ses propriétés pussent se concentrer dans les racines qu’il fallait conserver longtemps à l’abri de la lumière afin d’en augmenter l’effet.
Iza
lui avait maintes fois répété comment fabriquer le breuvage à partir des racines, mais elle avait toujours refusé qu’Ayla en préparât avant le jour où elle se rendrait au Rassemblement du Clan. Le rituel était indispensable à la fabrication, Iza avait insisté là-dessus. C’était une drogue sacrée qu’on ne gaspillait pas. C’était précisément pour cette raison qu’Ayla, sachant pourtant que c’était rigoureusement interdit aux femmes, avait bu la lie restée dans le fond de la coupe antique d’Iza, après qu’elle eut fabriqué le breuvage pour les mog-ur. Certes elle n’avait pas toute sa tête à ce moment-là. Tant d’événements s’étaient produits, d’autres drogues avaient obscurci son esprit, et la décoction de racines était si puissante que le peu qu’elle avait avalé en le fabriquant avait suffi à lui tourner la tête.
Elle avait alors erré dans un labyrinthe de galeries étroites creusé à l’intérieur d’une caverne profonde, et lorsqu’elle était tombée sur Creb et les autres mog-ur, elle n’avait pas pu faire demi-tour quand bien même elle l’eût voulu. Tout avait commencé là. Creb s’était rendu compte de sa présence, et il l’avait entraînée avec eux dans le voyage à travers la mémoire. Il le fallait, sinon elle aurait continué d’errer pour toujours dans le trou noir du néant. Mais après cette nuit-là, Creb ne fut plus jamais le même. Il cessa d’être le puissant Mog-ur, il n’avait plus le cœur à cela, excepté le dernier jour.
Lorsqu’elle avait quitté le Clan, il lui restait encore des racines. Elle les conservait dans sa bourse sacrée de cuir rouge, et Mamut s’était montré très intéressé quand elle lui en avait parlé. Mais il n’avait pas autant de pouvoirs que le mog-ur. Ou bien les Autres réagissaient différemment à la plante. Mamut et Ayla s’étaient retrouvés dans le trou noir du néant et avaient failli s’y perdre pour toujours.