by Jean M. Auel
— Je ne sais comment te remercier de ton accueil, Roshario. Je suis sincèrement touché, du fond du cœur... surtout après l’histoire de Dolando et les... euh... les origines d’Ayla...
Roshario s’arrêta pour observer le géant.
— Cela t’a beaucoup tracassé, n’est-ce pas ?
— Oui, beaucoup, admit-il en rougissant, mais plus maintenant. Quand j’ai vu que vous l’acceptiez quand même, sachant combien Dolando haïssait... C’est... c’est dur à expliquer, mais cela m’a soulagé. Je ne veux pas qu’elle en souffre, elle a déjà subi tant d’épreuves.
— Ça lui a permis de s’endurcir, dit Roshario en étudiant Jondalar, notant son front soucieux et l’inquiétude qui voilait ses étonnants yeux bleus. Tu es parti longtemps, Jondalar. Tu as rencontré beaucoup de monde, appris de nouvelles coutumes, d’autres langues. Tes proches risquent de ne pas te reconnaître – tu n’es déjà plus celui que j’ai connu à ton précédent passage. Eux-mêmes seront certainement différents de ceux dont tu te souviens. Chacun verra l’autre tel qu’il était, et non tel qu’il est devenu.
— Je m’inquiète tant pour Ayla que je n’ai pas pensé à cela. Mais tu as raison, Roshario, le temps a passé. Ayla s’adaptera peut-être mieux que moi. Ce sont des étrangers pour elle, et elle ne tardera pas à les comprendre, comme elle fait toujours...
— Toi, en revanche, tu seras peut-être déçu parce que tu en attends trop, dit Roshario en se remettant en marche.
Elle s’arrêta une dernière fois avant d’entrer.
— Vous serez toujours les bienvenus parmi nous, Jondalar.
— Je te remercie, mais c’est trop loin. Tu n’as pas idée à quel point c’est loin, Roshario.
— C’est vrai, je l’ignore. Mais tu connais la route et tu as l’habitude des voyages. Si jamais tu décidais de revenir, cela ne te semblerait pas si loin.
— Pour quelqu’un qui n’avait pas envie d’entreprendre un long Voyage, j’en ai déjà eu mon content, assura Jondalar. Une fois chez moi, je ne bougerai plus. Tu disais qu’il était temps que je m’installe quelque part, et tu avais raison. Mais je m’habituerai plus facilement à la vie chez les Zelandonii, puisque je peux choisir d’en partir... grâce à toi.
Lorsqu’ils écartèrent le rabat, ils trouvèrent Markeno dans la hutte.
— Où est Ayla ? demanda Jondalar.
— Elle est allée avec Tholie chercher les plantes qu’elle avait mises à sécher. Tu ne les as pas croisées, Roshario ?
— Nous sommes venus par le pré, expliqua Jondalar. Je pensais la trouver ici.
— Elle y était. Elle s’est mis dans la tête d’apprendre quelques remèdes à Tholie. Après avoir examiné ton bras, hier, et lui avoir expliqué comment te soigner, elles n’ont parlé que de plantes et de leurs vertus. Cette femme en sait long, Jondalar !
— Oh, oui ! Je me demande comment elle peut tout se rappeler.
— Tholie et Ayla sont sorties ce matin et elles ont rapporté des paniers entiers de plantes. Il y en avait de toute sorte, même des drôles de fils d’or minuscules. Maintenant, Ayla lui explique comment les préparer, dit Markeno. Dommage que vous partiez, Jondalar. Tholie va regretter Ayla. On vous regrettera tous les deux.
— Partir me fait de la peine, mais...
— Je sais. Thonolan. Ah, cela me fait penser que j’ai quelque chose pour toi, se souvint Markeno en fouillant dans un coffret en bois rempli d’outils et d’instruments en bois, en os et en corne.
Il sortit un objet bizarre, taillé dans un andouiller dont les cors avaient été tranchés, percé d’un trou à la base de la fourche, et orné de sculptures, différentes des oiseaux et des poissons stylisés typiques des Sharamudoï. Elles représentaient des cerfs et des bouquetins, qu’on aurait crus vivants. Jondalar s’émerveilla. En l’examinant de plus près, il reçut un choc.
— Le redresseur de Thonolan ! s’exclama-t-il.
Combien de fois avait-il vu son frère s’en servir ? Il se souvenait même du jour où Thonolan l’avait trouvé.
— J’ai pensé que tu aimerais le conserver en souvenir de lui, et qu’il te serait utile quand tu chercheras son esprit. Et puis, quand tu... tu l’auras retrouvé et apaisé, il réclamera peut-être son redresseur.
— Merci, Markeno.
Jondalar prit le robuste outil et l’examina avec respect. Il était tellement indissociable de son frère que Jondalar fut assailli de souvenirs.
— Ce redresseur est très précieux pour moi, dit-il. Tu as raison, Markeno. Cet outil est encore tout imprégné de Thonolan, je peux presque sentit sa présence.
— Moi, j’ai un cadeau pour Ayla, dit Roshario en sortant, suivie de Jondalar. Un cadeau qui tombe à pic.
Lorsqu’ils pénétrèrent dans la hutte de Roshario, Ayla et Tholie sursautèrent, et la vieille femme eut la fugitive impression de déranger, mais des sourires accueillants dissipèrent vite sa crainte. Roshario alla prendre un paquet sur une étagère.
— Tiens, c’est pour toi, Ayla, dit-elle. En remerciement de ton aide. Je l’ai bien enveloppée pour que le voyage ne la salisse pas. Plus tard, l’emballage pourra te servir de serviette.
Enchantée mais surprise, Ayla dénoua la cordelette et ouvrit le paquet fait de peaux de chamois et découvrit une autre peau jaune, superbement décorée de perles et de plumes. Elle l’étendit devant elle et ne put réprimer un cri. C’était une tunique de toute beauté ! En dessous, soigneusement plié, elle trouva une paire de jambières, dont le devant et le fond étaient ornés de décorations identiques à celles de la tunique.
— Oh, Roshario ! Mais c’est magnifique ! Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau. Je ne pourrai jamais les porter, s’écria Ayla.
Elle reposa la tunique et étreignit la vieille femme.
— J’espère qu’elles t’iront. Tu ne veux pas les essayer ? demanda Roshario.
— Je peux vraiment ? fit Ayla, osant à peine y toucher.
— Il faudra bien si tu veux les porter pour la Cérémonie de l’Union. Ayla adressa un sourire à Jondalar. La tunique et les jambières l’enchantaient, mais elle s’abstint d’avouer qu’elle possédait déjà une tunique de cérémonie, que lui avait offerte Nezzie, la compagne de Talut, le chef du Camp du Lion. Impossible bien sûr de porter les deux, mais elle se jura de trouver une occasion d’étrenner celle de Roshario.
— Moi aussi, j’ai un cadeau pour toi, dit à son tour Tholie. Ce n’est certainement pas aussi beau, mais c’est très utile.
Elle présenta à Ayla une poignée de bandes de peaux souples qu’elle avait cachées dans une bourse qui pendait à sa ceinture. Ayla, qui savait ce que c’était, les admira en évitant le regard de Jondalar.
— Comment as-tu deviné que j’avais besoin de sangles neuves pour mes périodes lunaires ? s’étonna-t-elle.
— Oh, une femme en a toujours besoin, surtout en voyage. J’ai aussi des serviettes absorbantes, si tu les veux. Roshario m’a montré ce qu’elle te réservait, et je voulais te donner quelque chose d’aussi beau, mais je craignais que tu ne puisses pas te charger davantage. Alors j’ai essayé d’imaginer ce qui te serait le plus utile, expliqua Tholie pour justifier son cadeau.
— C’est exactement ce qu’il me fallait ! Tu penses à tout, Tholie, dit Ayla en détournant la tête pour cacher ses larmes. Oh, comme vous me manquerez !
— Allons, allons, tu n’es pas encore partie ! Nous avons encore beaucoup de temps jusqu’à demain matin, la consola Roshario en retenant ses larmes de son mieux.
Ce soir-là, Ayla déballa ses affaires et les étala avec les cadeaux qu’on lui avait offerts, cherchant comment tout emporter en y ajoutant la nourriture qu’on leur avait préparée. Jondalar en prendrait une partie, mais il manquait de place, lui aussi. Ils avaient maintes fois discuté du bateau en peau, se demandant s’il valait la peine de le garder eu égard aux difficultés qu’ils rencontreraient dans les forêts montagneuses. Ils avaient finalement, non sans réticence, décidé de le conserver en prévision des multiples cours d’eau à traverser.
— Comment comptes-tu transporter tout ça ? demanda Jondalar en contemplant d’un air effaré la pile de mystérieux ballots, soigneusement enveloppés. Tu n’as que deux paniers. Es-tu sûre d’avoir besoin de tous ces paquets ? Qu’y a-t-il dans celui-là, par exemple ?
— Ce sont mes affaires d’été. J’ai décidé de l’abandonner si je ne peux pas tout prendre, mais j’en aurai besoin l’été prochain. Encore heureux que je n’aie plus à me charger de mes vêtements d’hiver.
Jondalar se contenta de grommeler, mais l’importance du chargement l’inquiétait. Il remarqua un paquet qu’il était sûr d’avoir déjà vu. Ayla le transportait depuis leur départ, mais il ne savait toujours pas ce qu’il contenait.
— Et celui-ci, c’est quoi ? demanda-t-il.
— Jondalar, tu ne m’aides pas beaucoup, reprocha-t-elle. Prends plutôt ces rations de nourriture que Carolio nous a préparées et va voir si elles rentrent dans tes paniers.
— Ho, Rapide ! Tout doux ! fit Jondalar.
Il tira sur la longe pour maintenir le cheval. Il caressa le chanfrein de Rapide et lui flatta l’encolure afin de le calmer.
— Il s’impatiente, constata Jondalar. Il sent qu’on va partir.
— Ayla ne va pas tarder, assura Markeno. Ces deux-là ne se sont pas quittées pendant votre séjour ici. Tholie a pleuré tant et plus. Elle aimerait tant que vous restiez, et franchement, moi aussi. Nous avons parlé à plusieurs couples, mais nous n’avons trouvé personne avec qui nous unir. Et nos vœux d’engagements ne peuvent plus attendre. Tu es sûr de ne pas revenir sur ta décision ?
— Tu n’imagines pas à quel point j’ai eu du mal à la prendre, Markeno. Qui sait ce que je trouverai là-bas. Ma sœur sera grande et ne se souviendra probablement plus de moi. Je n’ai aucune idée de ce qu’est devenu mon frère aîné. J’espère seulement que ma mère sera encore en vie. Ainsi que Dalanar, l’homme de mon foyer. Ma cousine, la sœur de son second foyer, devrait être déjà mère, mais je ne sais même pas si elle s’est trouvé un compagnon. Et si elle en a un, je ne le connais certainement pas. En fait, je ne connaîtrai plus personne, alors qu’ici, vous m’êtes tous proches. Pourtant, je dois m’en aller.
Markeno fit signe qu’il comprenait. Un léger hennissement de Whinney leur fit lever la tête, et ils virent Roshario, Ayla et Tholie, qui portait Shamio, sortir de la case. Apercevant Loup, la petite fille se débattit pour descendre des bras de sa mère.
— Je ne sais pas ce que va devenir Shamio quand le loup sera parti, soupira Markeno. Elle ne le quitte pas. Si je la laissais faire, elle dormirait avec.
— Trouve-lui un bébé loup, conseilla Carlono qui les avait rejoints.
— Tiens, je n’y avais pas pensé, dit Markeno. Ce sera difficile, mais je pourrais peut-être en dénicher un dans une tanière. En tout cas, je lui promettrai d’essayer. Il faudra bien que je trouve quelque chose à lui dire.
— Prends-le très jeune, si tu te décides, dit Jondalar. Loup tétait encore sa mère quand elle est morte.
— Alors comment Ayla l’a-t-elle nourri ? interrogea Carlono.
— Je me le demande, dit Jondalar. Elle prétend qu’un bébé peut avaler tout ce que mange sa mère, à condition que la nourriture soit tendre et facile à mastiquer. Elle lui préparait des bouillons, y trempait des morceaux de cuir, et lui faisait sucer. Elle lui coupait aussi de tout petits bouts de viande. Il mange la même chose que nous, maintenant, mais il continue à chasser de son côté. Il lui arrive même de nous lever du gibier. Il nous a aidés à chasser l’élan que nous avons apporté ici.
— Oui, mais comment lui apprendre à obéir ? demanda Markeno.
— Ah, il faut une grande patience. Ayla a passé beaucoup de temps à lui répéter toujours la même chose jusqu’à ce qu’il l’assimile. C’est stupéfiant ce qu’il est capable d’apprendre, et il cherche tellement à lui faire plaisir.
— Ça, on l’avait remarqué ! s’exclama Carlono. Mais n’importe qui pourrait-il en faire autant ? Après tout, c’est une shamud.
— Je monte sur le dos de Rapide et pourtant je ne suis pas un shamud, rétorqua Jondalar.
— Oh, je n’en suis pas si sûr, plaisanta Markeno. Je me rappelle toutes ces femmes qui te tournaient autour... tu leur faisais faire ce que tu voulais.
Jondalar avait oublié ses anciens succès, et la remarque de Markeno le fit rougir. Ayla, qui arriva à ce moment-là, se demanda la raison de sa gêne. Mais Dolando les rejoignit à son tour.
— Je vous accompagne un bout de chemin pour vous montrer la piste, et le meilleur passage pour franchir les montagnes, déclara-t-il.
— Je te remercie, Dolando, cela nous aidera beaucoup, dit Jondalar.
— Je viens aussi, décida Markeno.
— Oh, puis-je vous accompagner ? demanda Darvalo, qui portait la tunique que Jondalar lui avait offerte.
— Et moi, et moi ? s’écria Rakario.
Darvalo lui jeta un coup d’œil inquiet, croyant que seul Jondalar comptait pour elle. Mais la jeune fille dévorait Darvalo d’un regard amoureux. Ayla surprit l’expression du garçon passer de la colère à l’étonnement. Comprenant avec surprise ce qui lui arrivait, il s’empourpra soudain.
Presque tous les Sharamudoï s’étaient rassemblés au milieu du pré pour fêter le départ des visiteurs, et de nombreuses voix s’élevèrent, proposant de les accompagner un bout de chemin.
— Je ne viens pas, déclara Roshario en dévisageant tour à tour Ayla et Jondalar, mais j’aimerais vraiment que vous restiez. Je vous souhaite un bon Voyage.
— Merci, Roshario, dit Jondalar en enlaçant la vieille femme. Tes souhaits ne seront pas superflus.
— Laisse-moi te remercier de m’avoir amené Ayla. Je ne veux pas imaginer ce que je serais devenue sans elle.
Elle tendit la main vers Ayla. La jeune femme s’en empara, puis saisit l’autre retenue par la bandoulière, constatant avec plaisir que Roshario avait retrouvé toute sa poigne. Elles tombèrent alors dans les bras l’une de l’autre.
D’autres adieux suivirent, mais la plupart des Sharamudoï avaient décidé d’accompagner les deux voyageurs jusqu’à la piste.
— Tu ne viens pas, Tholie ? s’étonna Markeno en emboîtant le pas à Jondalar.
— Non, répondit la Mamutoï, les yeux gonflés de larmes. Cela ne faciliterait pas les adieux. J’ai beaucoup de mal à être aimable avec toi, Jondalar, ajouta-t-elle à l’adresse du Zelandonii. Je t’ai toujours apprécié, et encore plus depuis que tu m’as fait connaître Ayla. J’aurais tant voulu que vous restiez, mais tu t’entêtes. Je comprends tes raisons, mais cela ne me console pas.
— Je suis désolé de te peiner, assura Jondalar. Si je savais comment te faire plaisir...
— Tu le sais très bien, mais tu t’obstines, rétorqua Tholie.
Une telle franchise lui ressemblait bien. C’était ce qu’il appréciait chez Tholie, on n’avait pas besoin de chercher à deviner ce qu’elle voulait dire.
— Ne m’en veux pas. Si je pouvais rester, ce serait avec plaisir. Et nous nous unirions volontiers avec Markeno et toi. Tu ne peux pas savoir à quel point j’ai été fier que tu me le demandes, ni la tristesse que j’éprouve. Mais c’est plus fort que moi, il faut que je poursuive ma route, assura Jondalar en plongeant ses étonnants yeux bleus, tristes, et malheureux, dans ceux de Tholie.
— Ne me regarde pas avec ces yeux-là, soupira Tholie. Cela me donne encore plus envie que tu restes. Allons, serre-moi dans tes bras. Il se pencha et enlaça la petite Mamutoï qui s’efforçait de retenir ses larmes. Elle se dégagea pour regarder la jeune femme blonde à côté de lui.
— Oh, Ayla, je ne veux pas que tu nous quittes, hoqueta-t-elle entre deux sanglots en tombant dans les bras de son amie.
— Moi non plus, je ne veux pas te quitter, dit Ayla. Une force que je ne comprends pas pousse Jondalar, et je dois le suivre.
A son tour, elle fondit en larmes. Soudain, la jeune mère se dégagea, ramassa Shamio et s’enfuit en courant. Loup s’apprêta à les suivre.
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bsp; — Reste ici, Loup ! ordonna Ayla.
— Ti’loup ! Je veux Ti’loup, implorait l’enfant en tendant les bras vers l’animal.
Loup regardait Ayla en poussant des petits cris plaintifs.
— Reste ici, Loup. Nous partons, expliqua-t-elle.
20
La clairière ouvrait une large perspective sur les montagnes. Le cœur serré, Ayla et Jondalar regardèrent partir Dolando, Markeno, Carlono et Darvalo. Les autres avaient quitté le cortège en chemin par petits groupes. Avant de disparaître derrière un coude, les quatre derniers Sharamudoï se retournèrent et leur firent de grands signes d’adieu.
D’un geste qui voulait dire « revenir », Ayla leur renvoya leur salut, se rendant compte avec une acuité soudaine qu’elle ne les reverrait plus jamais. Pendant son court séjour, elle avait appris à les aimer. Ils l’avaient accueillie, puis l’avaient suppliée de rester, et elle aurait volontiers vécu parmi eux.
Cette séparation lui rappela son départ de la Réunion d’Été. Les Mamutoï aussi l’avaient acceptée et beaucoup restaient dans son cœur. Elle aurait pu être heureuse avec eux, bien qu’elle eût dû composer avec la tristesse qu’elle avait causée à Ranec. Mais à ce moment-là, la joie d’accompagner chez son peuple l’homme qu’elle aimait l’avait emporté sur l’affliction du départ. Cette fois-ci, aucun malentendu pénible ne troublait ses rapports avec les Sharamudoï, et cette nouvelle séparation lui pesait davantage. Malgré tout l’amour qu’elle portait à Jondalar, et son désir intact de le suivre, elle avait trouvé une reconnaissance chez des amis, et il était difficile d’y renoncer.
Les voyages sont faits d’adieux, se dit-elle. Elle revoyait ses adieux au fils qu’elle avait laissé dans le Clan... En restant chez les Sharamudoï, qui sait si un jour elle n’aurait pu descendre la Grande Mère en bateau jusqu’au delta. Elle aurait alors poussé jusqu’à la péninsule, et aurait cherché la nouvelle caverne du clan de Broud... Mais à quoi bon ressasser ses regrets ?