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LE GRAND VOYAGE

Page 51

by Jean M. Auel

— La rivière va monter tant que ça ? s’étonna Ayla, les yeux écarquillés.

  — Non. Pas tout de suite, encore que... toute l’eau des montagnes terminera sa course par ici. Si la rivière qui coulait près du camp déborde d’un coup, elle peut très bien l’inonder jusqu’ici. Ça doit arriver souvent. Dépêchons-nous, Ayla, s’il se remet à pleuvoir, cet endroit sera dangereux, avertit Jondalar en regardant le ciel d’un œil anxieux.

  Il poussa son cheval au galop et le maintint à une telle allure que Loup avait du mal à suivre. Ils finirent par ralentir, sans toutefois se remettre au pas.

  De temps en temps, Jondalar s’arrêtait pour étudier la rivière, puis reprenait sa route vers le nord en examinant le ciel avec inquiétude. La rivière semblait s’étrécir par endroits, et s’élargir à d’autres, mais vu sa taille gigantesque, ce n’était peut-être qu’un effet d’optique. Ils chevauchèrent jusqu’au crépuscule dans trouver de passage fiable, mais Jondalar insista pour atteindre un plateau plus élevé où ils pourraient planter leur tente en sécurité. Il faisait nuit noire quand ils s’arrêtèrent enfin.

  — Ayla ! Ayla ! Lève-toi ! dit Jondalar en la secouant gentiment. Il faut qu’on parte.

  — Hein ? Jondalar ! Que se passe-t-il ?

  D’habitude, elle était toujours la première debout et ce brusque réveil la désorientait. En se glissant hors de sa fourrure, elle sentit une brise glaciale et remarqua alors le rabat de la tente ouvert. Les nuages menaçants diffusaient une pâle lumière grise qui éclairait à peine l’intérieur de leur abri. Elle devinait le visage inquiet de Jondalar, et se mit à trembler en pensant à ce qui les attendait.

  — Il faut y aller, insista Jondalar.

  Il n’avait presque pas fermé l’œil de la nuit. Quelque chose lui disait qu’ils devaient absolument traverser la rivière le plus vite possible, et cette sourde intuition lui nouait l’estomac. Il s’inquiétait surtout pour Ayla.

  Elle se leva sans demander d’explications. Elle savait qu’il ne l’aurait pas réveillée pour rien. Elle s’habilla promptement, et sortit son équipement pour faire du feu.

  — Nous n’avons pas le temps, l’arrêta Jondalar.

  Ayla parut perplexe, mais n’insista pas et leur versa à chacun un bol d’eau froide. Ils emballèrent leur matériel tout en mangeant des galettes d’aliments pressés. Une fois prête, Ayla chercha Loup qui avait disparu.

  — Où est Loup ? s’alarma-t-elle.

  — Oh, il doit sûrement chasser. Il nous rejoindra comme d’habitude.

  — Je vais l’appeler, décida-t-elle et son sifflement transperça l’air matinal.

  — Viens, Ayla. Il faut partir, insista Jondalar, sentant sourdre une irritation familière.

  — Non, je ne partirai pas sans lui, s’entêta Ayla, sifflant de plus belle.

  — Il faut absolument trouver un passage avant la pluie, sinon nous ne traverserons jamais.

  — Et pourquoi ne pas remonter encore ? La rivière finira bien par se resserrer, non ?

  — Dès qu’il va commencer à pleuvoir, elle grossira davantage, c’est tout ce que nous gagnerons. Et plus haut, elle sera encore plus grosse qu’ici. On n’imagine même pas les torrents qui vont dévaler la montagne. Nous risquons d’être emportés par l’inondation. Dolando disait que cela arrivait fréquemment à la saison des pluies. Et si nous tombions sur un affluent trop large, que ferions-nous ? Escalader la montagne pour le contourner ? Non, il faut traverser la Sœur le plus tôt possible.

  Sur ce, il sauta sur le dos de Rapide et lança un regard courroucé à la jeune femme qui était restée à côté de Whinney. Ayla se retourna et siffla encore.

  — Il faut partir, Ayla.

  — Mais enfin ! Pourquoi ne pas attendre juste un peu ? Il va venir.

  — Ce n’est qu’un animal, Ayla. Pour moi, ta vie est plus précieuse que la sienne.

  Elle le regarda et baissa la tête, l’air contrarié. Le danger était-il aussi grand que Jondalar le prétendait ? Ou était-il seulement impatient ? Et si c’était dangereux, pourquoi s’inquiétait-elle plus pour Loup que pour lui ? L’arrivée opportune de Loup interrompit ses interrogations. Elle poussa un soupir de soulagement et enlaça l’animal qui la léchait avec fougue, ses pattes posées sur ses épaules. Elle enfourcha Whinney en s’aidant des perches du travois. Après avoir fait signe à Loup de rester près d’elle, elle suivit Jondalar et Rapide.

  Il n’y eut pas de lever de soleil. La luminosité augmenta progressivement sans jamais atteindre une vive intensité. Les nuages bas donnaient au ciel un gris uniforme, et l’air était chargé d’une humidité froide. Tard dans la matinée, ils firent une halte. Ayla prépara une infusion pour les réchauffer et aussi une soupe faite avec les galettes de voyage. Elle y ajouta des feuilles d’oseille légèrement acides et des gratte-culs dont elle avait enlevé les pépins et les poils piquants, ainsi que quelques feuilles d’églantiers qui poussaient par là. L’infusion et la soupe chaude eurent le don d’apaiser Jondalar, mais de nouveaux nuages noirs qui s’amoncelaient de manière menaçante réveillèrent son inquiétude.

  Il pressa Ayla d’emballer rapidement ses affaires, et ils se remirent en route. Jondalar surveillait le ciel et notait avec anxiété les prémices de l’orage. Il observait aussi la rivière, toujours à la recherche d’un passage. Il tablait sur un ralentissement du débit à un endroit plus large ou plus profond, ou sur une île ou même un banc de sable entre les deux rives. Finalement, de crainte que l’orage n’éclatât, il décida de tenter la chance bien que la redoutable Sœur ne parût pas moins bouillonnante qu’ailleurs. Sachant que la rivière serait infranchissable sitôt que la pluie tomberait, il se dirigea vers une portion de berge qui offrait un accès relativement facile. Ils s’arrêtèrent et descendirent de cheval.

  — Si on essayait de traverser à cheval ? proposa Jondalar qui jetait toujours des regards angoissés vers le ciel.

  Ayla étudia le débit de l’eau et les débris qu’elle charriait. Des arbres entiers flottaient au milieu de troncs et de branchages. Elle frissonna en apercevant la grande carcasse boursouflée d’un cerf, les andouillers emmêlés dans les branches d’un arbre échoué sur le rivage. Elle pensa immédiatement aux chevaux.

  — Non, les chevaux seront plus à l’aise s’ils n’ont pas à nous porter, décida-t-elle. Nous nagerons à côté d’eux.

  — Oui, c’est préférable, admit Jondalar.

  — Mais il nous faudra une corde pour nous accrocher à eux.

  Ils sortirent donc des cordages, vérifièrent les harnais et leurs paniers pour s’assurer que la tente, la nourriture et le matériel fragile étaient bien amarrés. De crainte qu’il ne ralentisse la progression de la jument dans le courant torrentueux, Ayla détacha le travois de Whinney.

  Mais ne voulant pas perdre les perches ni le canot, ils lièrent les longs piquets ensemble et Jondalar attacha un bout de la corde au bateau pendant qu’Ayla nouait l’autre au harnais qui servait à maintenir le porte-paniers sur la croupe de Whinney. Elle utilisa un nœud coulant, vite défait en cas d’urgence. Ensuite, elle attacha une corde à la sangle tressée qui retenait la couverture sur le dos de Whinney.

  Jondalar fit de même avec Rapide. Il ôta ensuite ses bottes, les bandes de peau qui protégeaient ses pieds, sa cape et sa pelisse, qui, une fois trempées, pèseraient trop lourd et risqueraient de le faire couler. Il les enveloppa et les entassa sur le porte-paniers, ne conservant que sa tunique et ses jambières. Ayla l’imita.

  Les bêtes sentaient la nervosité des humains et le courant rapide les inquiétait. Les chevaux s’étaient éloignés du cerf mort et caracolaient en s’ébrouant et en roulant des yeux, les oreilles dressées, aux aguets. Loup, quant à lui, s’était avancé jusqu’au bord de la rivière, et reniflait le cerf. Mais il se gardait bien de pénétrer dans l’eau.

  — Tu crois que les chevaux vont s’en tirer ? demanda Jondalar alors que d’énormes gouttes commençaient à tomber.

  — Ils sont nerveux, mais ça devrait aller. D’autant que nous serons avec eux. C�
��est pour Loup que je me fais du souci.

  — Ayla, on ne peut tout de même pas le porter ! s’exclama Jondalar. Il faudra qu’il se débrouille... tu le sais très bien... Loup est un excellent nageur, ajouta-t-il en voyant la détresse de sa compagne. Il s’en sortira, ne t’en fais pas.

  — Espérons-le, dit Ayla en s’agenouillant pour encourager son protégé.

  — Dépêchons-nous, s’écria Jondalar en s’apercevant que les gouttes tombaient dru et fort.

  La corde étant nouée plus bas sur le passage de sangles, il empoigna directement le harnais de Rapide, et ferma un instant les yeux en implorant le sort. Il pensa à Doni, la Grande Mère Terre mais ne trouva rien à Lui promettre en échange de leur vie sauve. Il fit néanmoins une requête silencieuse. Il espérait que le moment n’était pas encore venu de rejoindre la Mère, mais surtout, il ne voulait pas perdre Ayla.

  L’étalon secoua la tête et tenta de ruer en comprenant que Jondalar le conduisait à la rivière.

  — Là, là, tranquille ! le calma Jondalar.

  L’eau était froide et tourbillonnait autour de ses pieds nus, grimpant sur ses mollets et ses cuisses. Une fois dans la rivière, Jondalar lâcha le harnais de Rapide et enroula la corde autour de sa main, confiant au robuste étalon le soin de choisir sa traversée.

  Ayla fit plusieurs fois le tour de sa main avec la corde reliée au garrot de Whinney, et la serra dans son poing. Elle suivit alors le géant blond, marchant à côté de la jument. Elle tira ensuite sur la corde qui attachait les perches et le bateau, s’assurant qu’elle ne risquait pas de s’emmêler quand Whinney entrerait dans la rivière.

  Ayla sentit immédiatement la morsure de l’eau froide et la force du courant qui l’entraînait. Elle jeta un dernier coup d’œil vers le rivage, et aperçut Loup qui hésitait, avançait, reculait, et poussait des petits cris affolés. Elle l’appela, l’encouragea. Il continuait d’aller et venir, regardait l’eau et s’inquiétait de la distance grandissante qui le séparait de la femme. Soudain, alors que la pluie venait de redoubler d’intensité, il s’assit et hurla. Ayla le siffla, et après quelques nouveaux faux départs, il finit par plonger et essaya de la rejoindre en barbotant. Ayla reporta alors son attention sur Whinney et sur la rive opposée.

  La pluie redoublant semblait aplatir les vagues qui clapotaient au loin, mais devant Ayla les eaux tumultueuses étaient encore plus encombrées de débris qu’elle ne l’avait cru. Troncs brisés et branches arrachées, feuillues ou dénudées, tournoyaient et la percutaient. Le spectacle des carcasses d’animaux boursouflées était encore pire : souvent déchiquetés par la violence des flots qui les avaient happés dans les montagnes et entraînés ensuite dans la rivière boueuse.

  Ayla aperçut plusieurs mulots et campagnols, mais eut plus de mal à reconnaître un grand rat palmiste. Sa peau marron clair avait viré au brun foncé et les longs poils ébouriffés de sa queue étaient tout aplatis. Un lemming, dont les longs poils blancs d’hiver, raides mais brillants, poussaient sous sa fourrure grise d’été qu’on aurait presque crue noire, présentait déjà une fourrure blanche à la base des pattes. Ayla se dit qu’il avait probablement été emporté depuis les sommets, là où la neige revêtait la montagne. Les gros animaux étaient davantage abîmés. Un chamois les dépassa, une corne brisée et la tête à moitié écorchée, exposant la chair sanguinolente. Lorsqu’elle vit la carcasse d’un jeune léopard des neiges, elle se retourna pour s’assurer que Loup la suivait toujours. Mais il n’était pas en vue.

  Toutefois, elle remarqua que des débris s’agglutinaient aux perches et au canot que tirait la jument. Une souche aux racines protubérantes alourdissait le fardeau et ralentissait Whinney. Ayla tira par petits coups sur la corde qui se libéra soudain. Seule une petite branche fourchue resta prise. Mais ne voyant pas Loup, Ayla commença à s’inquiéter sérieusement, même si au ras de l’eau, il lui était difficile de distinguer ce qui se passait loin d’elle. Son impuissance la rongeait. Elle siffla, mais le vacarme des éléments déchaînés couvrit son appel.

  Elle observa alors Whinney, se demandant si le poids de la souche ne l’avait pas épuisée, mais la jument nageait vaillamment. Ayla aperçut soudain Rapide suivi de Jondalar et en fut soulagé. Elle tenta de nager avec sa main libre afin d’éviter d’être un fardeau trop lourd pour Whinney. Mais au bout d’un moment, elle se contenta de se laisser tirer, et commença à frissonner. Elle trouvait le temps démesurément long, et la berge opposée paraissait si loin encore. D’abord, les frissons ne l’inquiétèrent pas, mais l’eau était si froide qu’ils augmentèrent tant et plus, si bien qu’elle fut incapable de les contrôler. Ses muscles se raidirent et elle claqua des dents.

  Elle chercha encore Loup des yeux, mais ne le vit pas. Je devrais retourner le chercher, se dit-elle en tremblant violemment, il fait si froid. Et si je demandais à Whinney de faire demi-tour ? Elle essaya de parler, mais ses mâchoires étaient si crispées et ses dents claquaient si fort que pas un son ne sortit. Non, ce n’est pas à Whinney d’y aller, j’irai seule. Elle s’efforça de dénouer la corde enroulée autour de sa main, mais elle était trop serrée et elle sentait à peine sa main engourdie, Jondalar ira peut-être, pensa-t-elle pour se rassurer. Mais où est-il ? Est-il toujours dans la rivière ? Est-il à la recherche de Loup ? Ah, encore une souche prise dans la corde ! Il faut que je fasse... il faut que je tire... dénouer... dénouer la corde... trop lourd... trop lourd... Whinney...

  Les frissons avaient cessé mais ses muscles étaient si crispés qu’elle ne pouvait plus bouger. Elle ferma les yeux et essaya de se reposer. C’est si bon de fermer les yeux... enfin un peu de repos...

  22

  A moitié inconsciente, Ayla sentit les pierres rouler sous son corps. Comprenant que Whinney la traînait sur le fond caillouteux, elle tenta maladroitement de se redresser, fit quelques pas jusqu’à la plage de galets polis et tomba. La corde, toujours enroulée autour de sa main, imprima une forte secousse qui arrêta la jument.

  Jondalar, également transi, saisi par les premiers symptômes d’hypothermie, avait rejoint la rive bien avant Ayla et n’avait pas eu le temps de s’ankyloser ni d’être atteint d’incohérence. Ayla aurait pu traverser plus vite si les souches n’avaient considérablement ralenti Whinney. La jument elle-même avait commencé à souffrir du froid avant que le nœud coulant, bien que durci par l’eau, ne se détachât enfin, libérant l’animal de l’encombrant fardeau.

  Malheureusement, le froid avait tout de même assez affecté Jondalar pour lui faire perdre une partie de ses esprits. Il enfila sa pelisse sur ses vêtements trempés et se mit à la recherche d’Ayla en menant Rapide par la bride, mais il s’engagea dans la mauvaise direction. La marche le réchauffa et lui remit les idées en place. Le courant les avait tous déportés en aval, mais comme la traversée d’Ayla avait duré plus longtemps, elle devait se trouver beaucoup plus bas. Il fit demi-tour et revint sur ses pas. Lorsque Rapide hennit et que Jondalar entendit Whinney lui répondre, il se mit à courir.

  Il aperçut alors Ayla étendue sur le dos sur la rive caillouteuse, toujours reliée à la patiente jument par la corde enroulée autour de sa main. Il se précipita vers elle le cœur battant. Après s’être assuré qu’elle respirait toujours, il la prit dans ses bras et la serra contre lui, les yeux baignés de larmes.

  — Ayla ! Ayla ! Tu es vivante ! s’écria-t-il. J’avais tellement peur que tu sois partie dans l’autre monde. Mais... mais tu es gelée !

  Il fallait absolument la réchauffer. Il dénoua la corde qui la retenait à Whinney et la souleva. Ayla s’agita et ouvrit les yeux. Les muscles tétanisés, elle pouvait à peine parler. C’était pourtant ce qu’elle essayait de faire. Il approcha l’oreille.

  — Loup... Trouve Loup, articula-t-elle d’une voix rauque.

  — Mais Ayla, il faut que je prenne soin de toi !

  — Je... t’en prie... Loup. Perdu trop d’enfants... Pas Loup... Non, pas Loup, murmura-t-elle les mâchoires serrées, le regard implorant...

  Il n’eut pas le courage de
refuser.

  — Bon. D’accord, je vais le chercher. Mais je veux d’abord te trouver un abri.

  Sous une pluie battante, il gravit la pente douce de la berge en portant Ayla, et la déposa sur une petite terrasse plantée de saules, de buissons et de laîches, bordée par quelques pins. Il chercha un emplacement à l’écart des ruisseaux et monta prestement la tente. Il recouvrit le tapis de sol de la peau de mammouth pour l’isoler de la terre gorgée d’eau et y transporta Ayla, puis les paquets, et étendit les fourrures de couchage. Il lui ôta ses vêtements trempés, se déshabilla aussi, installa Ayla entre les fourrures et se glissa contre elle.

  Sortie de son inconscience, elle baignait à présent dans une douce torpeur. Sa peau était humide et glacée, son corps rigide. Il s’allongea alors sur elle pour tenter de la réchauffer, et poussa un soupir de soulagement en la voyant de nouveau frissonner. Elle commençait donc à se réchauffer, mais en reprenant conscience son inquiétude pour Loup se réveilla. Elle exigea, avec une énergie violente et irrationnelle, de partir à sa recherche.

  — C’est ma faute, parvint-elle à marmonner entre deux claquements de dents. C’est moi qui lui ai dit de sauter à l’eau. Je l’ai sifflé et il m’a fait confiance. Il faut que je le retrouve, gémit-elle en luttant pour se lever.

  — Ayla, je t’en prie, oublie Loup. Tu ne sais même pas où le chercher. Il voulut l’obliger à rester couchée, mais tremblante, elle se débattait, criait, au bord de la crise de nerfs.

  — Il faut que je le retrouve ! s’entêta-t-elle. Il faut que je le retrouve !

  — Non, Ayla, j’irai. Reste ici, et je te promets que j’irai, assura-t-il, espérant la convaincre. Mais jure-moi que tu ne bougeras pas et que tu resteras bien couverte.

  — Retrouve-le, je t’en supplie.

  Il enfila rapidement des vêtements secs et mit sa pelisse. Il prit ensuite quelques galettes de nourriture compressée, riche en graisse et en protéines.

  — J’y vais. Mange ça et couvre-toi bien.

 

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