LE GRAND VOYAGE
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Il alla chercher une sagaie dans la tente et fit mine de l’enfoncer dans les flancs de Rapide. Ayla s’interposa, croisa devant elle ses bras tendus, et secoua énergiquement la tête. Jeren se grattait la sienne, perplexe, et les autres écarquillaient les yeux d’un air ahuri. Finalement, Jeren acquiesça, sortit une sagaie, la pointa sur Rapide et la ficha ensuite en terre. Jondalar ignorait si l’homme avait compris qu’Ayla lui demandait de ne pas tuer ces deux chevaux, ou lui interdisait de chasser les chevaux en général, mais il était sûr que Jeren avant compris le principe.
Les hommes dormirent donc près du feu, et se levèrent à l’aube. Jeren dit quelque chose à Ayla que Jondalar comprit comme un remerciement pour le repas. L’homme adressa un sourire à la jeune femme quand Loup vint le renifler et se laissa ensuite caresser. Ayla voulut les inviter à partager leur repas, mais ils partirent sans manger.
— Quel dommage de ne pas parler leur langue, soupira Ayla. Leur visite m’a fait plaisir, mais comment les comprendre et nous faire comprendre ?
— Oui, je le regrette aussi, assura Jondalar qui aurait bien voulu savoir si Noria avait eu son bébé, et s’il avait les yeux bleus.
— Dans le Clan, chaque clan possédait des mots inconnus des autres, mais nous connaissions tous le langage des signes. Tous les clans pouvaient communiquer entre eux. Dommage que les Autres n’aient pas de langue commune à tous.
— Oui, ce serait utile, surtout quand on entreprend le Voyage. Mais je n’arrive pas à concevoir une langue que tout le monde parlerait. Es-tu sûre que tous ceux du Clan, où qu’ils soient, comprennent le même langage des signes ? demanda Jondalar.
— Oui, mais ce n’est pas comme s’ils devaient l’apprendre. Ils sont nés avec, Jondalar. Le langage est si ancien qu’il est incrusté dans leur mémoire, et leur mémoire remonte à la nuit des temps. Et c’est loin, tu ne peux pas imaginer comme c’est loin !
Elle frissonna en se rappelant la fois où Creb lui avait sauvé la vie, et l’avait ramenée avec lui, allant à l’encontre de toutes les traditions. La loi du Clan exigeait qu’elle mourût. Elle était d’ailleurs morte à leurs yeux. Elle découvrit soudain toute l’ironie de son histoire. La malédiction que Broud avait prononcée contre elle avait été injustifiée, alors que Creb avait d’excellentes raisons de la damner : elle avait brisé le plus puissant tabou du Clan. Il aurait dû la faire mourir, mais il ne l’avait pas fait.
Ils commencèrent à lever le camp. Avec la précision et la rapidité d’exécution nées de l’habitude, ils rangèrent la tente, les fourrures de couchage, les ustensiles de cuisine, les cordes, avec le reste de leurs affaires dans les porte-paniers. Ayla remplissait des outres d’eau à la rivière quand Jeren et ses chasseurs revinrent. Avec force sourires et de longues phrases – de remerciements, sans doute – les hommes présentèrent à Ayla un paquet enveloppé dans une peau d’aurochs toute fraîche. Elle l’ouvrit pour trouver un morceau de bœuf bien tendre, découpé dans une bête récemment abattue.
— Que mes remerciements t’accompagnent, Jeren, déclara Ayla en lui décochant le sourire qui faisait fondre Jondalar.
Jeren parut sensible au même charme, et Jondalar sourit intérieurement en voyant son expression béate. Il fallut un moment à Jeren avant de reprendre ses esprits, puis il se tourna vers Jondalar et débita un flot de paroles, cherchant désespérément à exprimer quelque chose. Voyant qu’il ne se faisait pas comprendre, il s’adressa aux autres chasseurs, et se retourna ensuite vers Jondalar.
— Tamen, dit-il, et il se mit à marcher en direction du sud en leur faisant signe de le suivre. Tamen, insista-t-il en répétant les mêmes gestes accompagnés de mots incompréhensibles.
— Il veut que tu le suives pour rencontrer l’homme que tu connais, expliqua Ayla. Celui qui parle Zelandonii.
— Tamen, Zel-an-don-yee. Hadumaï, articula Jeren en leur faisant signe de le suivre.
— Il veut que nous allions chez eux, tu ne crois pas ? demanda Jondalar.
— Oui, je pense que tu as raison. En as-tu envie ?
— Cela m’ennuie de rebrousser chemin, déclara Jondalar, d’autant que c’est peut-être loin. Si on les avait rencontrés plus au sud, on aurait pu s’arrêter en route, mais avoir parcouru tout ce chemin pour faire demi-tour...
— Alors, trouve un moyen de le lui expliquer.
— Je suis désolé, dit Jondalar à l’adresse de Jeren en joignant le geste à la parole. Nous nous dirigeons vers le nord. Le nord, répéta-t-il en montrant la direction.
Jeren parut déçu et ferma les yeux comme quelqu’un qui réfléchit. Il s’approcha d’eux et sortit un petit bâton de sa ceinture, et Jondalar en remarqua l’extrémité sculptée. Il essaya de se rappeler où il avait déjà vu un objet semblable. Jeren balaya une surface sur le sol, traça une ligne avec son bâton, puis une autre qui la croisait. Sous la première ligne, il dessina une figure ressemblant vaguement à un cheval. Au bout de l’autre qui pointait vers la Grande Rivière Mère, il traça un cercle d’où partaient plusieurs traits. Ayla s’approcha pour examiner la figure.
— Jondalar ! s’exclama-t-elle avec enthousiasme. Quand Mamut m’a montré les symboles et qu’il m’a enseigné leur sens, il y avait une figure comme celle-là. C’est le soleil.
— Et ce trait indique la direction du soleil couchant, dit Jondalar en désignant l’ouest. Là où il a dessiné le cheval, c’est donc le sud.
Et il montra la direction du sud. Jeren approuvait vigoureusement. Il montra ensuite le nord et fit la grimace. Il s’avança jusqu’à l’extrémité nord de la ligne qu’il avait tracée et leur fit face. Alors, il croisa devant lui ses bras tendus, comme Ayla l’avait fait pour lui expliquer de ne pas chasser Whinney et Rapide. Il fit ensuite non de la tête. Ayla et Jondalar se regardèrent.
— On dirait qu’il cherche à nous dire de ne pas aller vers le nord, déclara Ayla.
Jondalar commençait à comprendre ce que Jeren essayait de leur expliquer.
— Ayla, je ne crois pas qu’il veuille seulement nous inviter. Il veut nous empêcher d’aller vers le nord, il cherche à nous mettre en garde.
— Nous mettre en garde ? Contre quoi ?
— Le mur de glace, peut-être.
— Mais nous connaissons la glace. Nous avons chassé le mammouth avec les Mamutoï près des glaces. C’est vrai qu’il y fait froid, mais ce n’est pas dangereux.
— Les glaciers avancent, fit Jondalar. Cela prend des années, et ils peuvent déraciner des arbres aux changements de saison, mais ils n’avancent pas assez vite pour qu’on ne puisse les éviter.
— Je ne crois pas que ce soit la glace. En tout cas, il nous dit de ne pas aller vers le nord, et il a l’air très inquiet.
— Oui, mais je ne comprends pas ce qui pourrait être si dangereux. Parfois, ceux qui ne voyagent pas au-delà de leur territoire imaginent que tout ce qui se trouve ailleurs est dangereux, parce que c’est différent de ce qu’ils connaissent.
— Je ne crois pas que Jeren soit homme à s’effrayer facilement.
— Oui, je dois l’admettre... Ah, Jeren ! reprit Jondalar en se tournant vers lui. J’aimerais tant comprendre ce que tu nous dis !
Jeren les avait observés avec anxiété. Il lut sur leur visage qu’ils avaient compris sa mise en garde, et il attendait leur réaction.
— Crois-tu qu’on devrait l’accompagner et parler à Tamen ? demanda Ayla.
— Sans doute pas. Il faut arriver au glacier avant la fin de l’hiver. Si nous continuons, nous y serons en avance. Mais si nous nous attardons, nous risquons d’arriver pour le printemps et la fonte des glaces. Traverser deviendra dangereux.
— Alors on continue vers le nord ?
— Oui, je crois que cela vaut mieux, mais nous devrons être prudents. Si seulement je savais à quoi m’attendre ! Jeren, mon ami, je te remercie pour ton conseil, dit Jondalar à l’adresse du chasseur. Nous poursuivons notre route vers le nord, mais nous serons vigilants.
Il désigna le sud, secoua négativement la tête, puis montra le nord. Jeren
commença par protester énergiquement, mais finit par renoncer et acquiesça avec tristesse. Il avait fait ce qu’il avait pu. Il parlementa avec l’autre homme au chef orné d’une tête de cheval, et revint vers les deux voyageurs leur expliquer qu’ils allaient les quitter.
Ayla et Jondalar regardèrent partir Jeren et les chasseurs en leur adressant de grands signes d’adieu. Puis ils terminèrent leur rangement et se mirent en route, non sans une certaine appréhension.
Chevauchant à travers l’extrémité nord de la vaste plaine centrale, les voyageurs notaient les changements progressifs : le terrain plat laissait place peu à peu aux collines moutonnantes. Les hauts plateaux partiellement enfouis qui limitaient la plaine centrale correspondaient à l’aboutissement de l’énorme bloc rocheux de la faille sédimentaire qui courait à travers la plaine, du nord-est au sud-est, comme une colonne vertébrale déformée. Des éruptions volcaniques relativement récentes avaient recouvert les hauts plateaux de sols fertiles où poussaient des pins, des épicéas, et des mélèzes. A leur pied croissaient des bouleaux et des saules et sur leurs flancs arides et venteux, des buissons et des herbacées.
Comme ils commençaient à gravir les collines, ils durent rebrousser chemin pour contourner de profondes crevasses et des anfractuosités qui leur barraient le passage. Ayla trouvait la terre plus stérile et se demandait si le changement de saison, avec son refroidissement brutal, n’en était pas responsable. Quelques arbres à feuilles caduques et des arbustes se dressaient, dénudés, mais la plaine centrale, recouverte du manteau d’or des foins, nourrirait encore des multitudes d’animaux pendant tout l’hiver.
Ils virent une quantité de gros herbivores, solitaires ou en troupeau, D’après Ayla, les chevaux étaient les plus nombreux, sans doute parce qu’elle s’intéressait davantage à eux, mais plus ils se rapprochaient du nord, plus les cerfs géants, les cerfs et les rennes abondaient. Les bisons, rassemblés en gigantesques troupeaux migrateurs, se dirigeaient vers le sud. Pendant une journée entière, le cortège des énormes bêtes bossues aux impressionnantes cornes noires recouvrit les collines nordiques d’un tapis ondulant. Émerveillés, Ayla et Jondalar s’arrêtèrent souvent pour les contempler. Des nuages de poussière enveloppaient d’un voile épais la masse mouvante, le martèlement des sabots faisait trembler le sol, et les meuglements et mugissements résonnaient comme les grondements du tonnerre.
Les mammouths, qui migraient d’habitude vers le nord, étaient rares, mais même de loin ils attiraient l’attention. Hors des périodes de rut, quand l’impérieuse nécessité de la reproduction était endormie, les mammouths mâles se regroupaient en petits troupeaux aux liens de parenté plutôt lâches. Il arrivait parfois qu’un mâle décidât de se joindre à un troupeau de femelles et les accompagnât un bout de chemin, mais tous les mammouths solitaires que les deux voyageurs croisaient étaient des mâles. Les femelles constituaient des troupeaux plus nombreux au sein desquels les liens de parenté étaient très étroits : une grand-mère, vieille femelle rusée, commandait à une ou deux sœurs et à la tribu de leurs filles et petites-filles. On reconnaissait un troupeau de femelles à leurs défenses légèrement plus courtes et moins incurvées, ainsi qu’à la présence des petits.
Les rhinocéros laineux étaient tout aussi impressionnants mais on en voyait rarement, et ils fuyaient la société de leurs semblables. Ils ne fondaient jamais de troupeau. Les femelles restaient en petits groupes familiaux, et les mâles étaient des célibataires endurcis, sauf à l’époque du rut. A part les jeunes et les très vieux, ni les mammouths ni les rhinocéros ne craignaient grand-chose des quadrupèdes prédateurs, y compris le lion des cavernes. Les mâles pouvaient se permettre le luxe de la solitude, mais les femelles avaient besoin de la protection du troupeau pour élever leurs petits.
Les bœufs musqués laineux, créatures rappelant la chèvre, s’assemblaient pour assurer leur protection commune. Attaqués, les adultes affrontaient l’ennemi en phalange circulaire, les plus jeunes cachés au milieu.
Avec l’altitude, Ayla et Jondalar commencèrent à apercevoir des bouquetins et des chamois, qui migraient vers les terres plus basses à l’approche de l’hiver.
Pendant l’hiver, les petits animaux se réfugiaient dans les trous qu’ils avaient creusés et où ils avaient pris soin de stocker des quantités de graines, noix, bulbes, racines. Les pikas empilaient dans leurs terriers du foin qu’ils avaient coupé et séché. Les lapins et les lièvres changeaient de couleur, et adoptaient une fourrure tachetée, presque blanche. Ils aperçurent aussi un castor et un écureuil. Jondalar tua le castor avec son propulseur. La grasse queue du castor rôtie à la broche était un mets riche et d’une rare délicatesse.
D’habitude, ils réservaient leur propulseur pour le gros gibier. Ils étaient tous deux d’excellents tireurs. Jondalar, plus puissant, atteignait des cibles plus éloignées. De son côté, Ayla abattait quantité de petit gibier avec sa fronde.
Ils notèrent la présence d’outres, de blaireaux, de martres et de putois, mais ne les chassaient pas. Les visons étaient aussi très nombreux. Les carnivores – renards, loups, lynx, et autres gros chats – se nourrissaient de petit gibier ou d’herbivores.
Ils pêchèrent rarement dans cette partie du Voyage, mais Jondalar savait que la rivière regorgeait de poissons, parmi lesquels des perches, des brochets, et aussi de très grosses carpes.
A l’approche de la nuit, ils aperçurent la large ouverture d’une grotte et prirent le parti de l’explorer. Les chevaux ne montrèrent aucune nervosité, ce que leurs cavaliers interprétèrent comme un présage favorable. Loup, curieux, renifla partout avec grand intérêt, mais pas un poil de son dos ne se hérissa. Ayla en déduisit que la grotte n’était pas habitée et ils décidèrent d’y passer la nuit.
Après avoir allumé un feu, ils fabriquèrent une torche pour examiner tous les recoins. Près de l’entrée, de nombreuses traces indiquaient que la grotte avait déjà été utilisée. Jondalar découvrit des éraflures sur les murs qui ressemblaient à des griffures de lion ou d’ours des cavernes. Loup renifla des excréments, trop secs et trop anciens pour donner une indication. Ils découvrirent d’énormes tibias à moitié rongés. La façon dont ils avaient été brisés et les marques de dents incitèrent Ayla à penser que c’était l’œuvre de hyènes des cavernes aux mâchoires puissantes. Cette pensée la fit frémir.
Les hyènes n’étaient pas pires que bien d’autres. Elles se nourrissaient de charognes comme beaucoup de prédateurs, y compris les loups, les lions et même les humains, et chassaient aussi en bande avec succès. Là n’était pas la question, la haine d’Ayla était totalement irrationnelle. Les hyènes représentaient à ses yeux le mal absolu.
En tout cas, la grotte n’avait pas servi récemment. Toutes les traces étaient vieilles, comme cette cavité où s’était déposé du charbon de bois provenant d’un feu allumé par quelque visiteur humain. Ayla et Jondalar pénétrèrent plus profondément dans la grotte mais elle semblait se prolonger indéfiniment, et hormis près de l’entrée, il n’y avait de signes de vie, récents ou anciens, nulle part. Les colonnes de pierres, qui semblaient pousser du sol ou descendre des plafonds et se rejoignaient parfois, étaient les seules locataires de l’espace froid et humide.
Arrivés devant un coude, ils crurent entendre de l’eau souterraine ruisseler dans le lointain et ils décidèrent de faire demi-tour. La torche n’éclairerait pas longtemps, et aucun d’eux ne souhaitait s’éloigner de la lumière pâlissante de l’entrée. Ils revinrent sur leur pas en longeant les murs et accueillirent avec soulagement le spectacle de l’herbe jaunie et de la luminosité dorée filtrant des nuages au couchant.
Plus ils s’enfonçaient dans les hauts plateaux qui bordaient la grande plaine centrale au nord, plus le paysage changeait. Grottes, cavernes, avens, allant de la simple cuvette couverte d’herbe au précipice vertigineux. Un paysage aussi particulier n’était pas fait pour rassurer nos deux voyageurs. Alors que les cours d’eau et les lacs se faisaient rares, ils entendaient parfois le clap
otis sinistre et inquiétant de rivières souterraines.
Les créatures oubliées d’anciennes mers chaudes étaient la cause de cette terre étrange aux obstacles imprévisibles. Au cours d’innombrables millénaires, des quantités de coquillages et de squelettes s’étaient déposés sur les fonds marins. Pendant les millénaires suivants, les sédiments de calcium durci, soulevés par les pressions contraires des couches géologiques, s’étaient transformés en carbonate de calcium pour donner des roches calcaires. Immenses étendues sous-jacentes, les roches calcaires se dissolvent et forment alors des grottes.
Le calcaire se dissout à peine dans l’eau pure, mais sera attaqué par une eau ne contenant qu’une infime quantité d’acide. Pendant les saisons chaudes et dans les climats humides, les nappes d’eaux souterraines chargées de l’acide carbonique des plantes et de gaz carbonique dissolvaient de grandes quantités de roches.
Les eaux souterraines, qui coulaient horizontalement et s’infiltraient dans les minuscules interstices des joints verticaux des pierres calcaires, finissaient par élargir et creuser les fissures. Charriant le calcaire dissous, elles déchiquetaient les murs des galeries, sculptaient des réseaux de gouttières, et trouvaient ensuite leur voie vers les eaux d’infiltration et les sources. Sous l’effet de la force de gravitation, les eaux acides agrandissaient les flaches souterraines jusqu’à former des cavernes qui devenaient ensuite des grottes. Les canaux souterrains, percés de puits étroits, finissaient par se rejoindre pour former un réseau d’irrigation extrêmement complexe.
L’érosion chimique avait des répercussions sur la surface des sols, et le paysage, le karst[18], présentait des particularités inhabituelles. En s’élargissant et à mesure que leur plafond affleurait à la surface, les grottes s’effondraient, créant des dolines aux murs abrupts. Quelques vestiges de plafond formaient des ponts naturels. Les torrents et les rivières qui couraient tranquillement sur la surface pouvaient disparaître brusquement dans des avens et poursuivre un parcours souterrain, condamnant parfois à la sécheresse les vallées qu’ils avaient autrefois irriguées.