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LE GRAND VOYAGE

Page 67

by Jean M. Auel


  Discourtoise et inhospitalière ! Jondalar lutta pour ne pas éclater de rire. Meurtrière et inhumaine, oui ! Il avait assisté à la discussion, ébahi, et l’euphémisme d’Ayla lui avait arraché un sourire appréciateur. Il se souvenait du temps où elle ne comprenait pas la plaisanterie la plus simple, et savait encore moins jouer de l’insulte subtile.

  Attaroa se contenait comme elle le pouvait, mais ne réussissait pas à masquer son agacement. Elle avait senti le tranchant de la critique « courtoise » d’Ayla. On venait de la réprimander comme une fillette ! Elle préférait de loin qu’on la traitât de cruelle. Une femme puissante et cruelle inspire la peur et le respect. La douceur de l’injure rendait Attaroa risible. Elle remarqua le sourire moqueur de Jondalar et lui jeta un regard furieux, certaine que tous ceux qui assistaient à la scène partageaient son ironie. Elle se jura de lui faire regretter son sourire, et à la femme aussi !

  Ayla sembla rétablir son assiette sur Whinney, mais elle avait changé discrètement de pose pour empoigner plus solidement son propulseur.

  — Je crois que Jondalar a besoin de ses vêtements, reprit-elle en soupesant négligemment sa sagaie. N’oublie pas sa pelisse, celle que tu portes. Et envoie quelqu’un dans ton foyer chercher sa ceinture, ses mitaines, son outre, son couteau et les outils qu’il avait sur lui.

  Elle attendit la traduction de S’Armuna.

  Attaroa serra les dents mais réussit à grimacer un sourire. Elle fit un signe à Epadoa. De la main gauche, celle qui était valide, la femme qui commandait aux Louves d’Attaroa ramassa les vêtements qu’elles avaient arrachés au géant au prix d’une lutte acharnée, et les jeta à ses pieds avant de pénétrer dans l’habitation.

  — Tu as beaucoup voyagé, déclara la Femme Qui Ordonne d’un ton qui se voulait amical, pendant qu’ils attendaient le retour d’Epadoa. Tu dois être très fatiguée... Comment t’appelles-tu ? Ayla ?

  La femme à cheval acquiesça, sans même attendre la traduction. Cette Femme Qui Ordonne ne s’embarrassait pas de présentations cérémonieuses. Décidément, elle manque de finesse, se dit-elle.

  — Puisque tu en fais si grand cas, permets-moi de t’offrir l’hospitalité dans mon foyer. Vous habiterez tous les deux chez moi, n’est-ce pas ?

  Avant que Jondalar ou Ayla aient pu répondre, S’Armuna s’interposa :

  — La coutume veut que les visiteurs demeurent chez Celle Qui Sert la Mère. Vous êtes les bienvenus dans mon foyer.

  Tout en écoutant Attaroa, et la traduction de S’Armuna, Jondalar avait enfilé ses jambières. Tant que sa vie était en danger, il n’avait pas eu conscience d’avoir froid, mais maintenant ses doigts gourds n’arrivaient pas à attacher ses lanières. Il avait retrouvé sa tunique avec plaisir, aussi déchirée fût-elle, et l’enfilait lorsque, intrigué par l’invitation inattendue de S’Armuna, il avait suspendu son geste et surpris le regard mauvais qu’Attaroa lançait à la chamane. Puis il s’était assis pour mettre à la hâte ses protège-pieds et ses bottes.

  Attaroa fulminait, mais elle se contenta de répliquer :

  — Dans ce cas, j’espère que tu daigneras partager mon repas, Ayla. Nous allons organiser un festin, et vous en serez, Jondalar et toi, les hôtes d’honneur. Nous avons fait une bonne chasse, et je ne veux pas te laisser partir sur une mauvaise impression.

  Jondalar trouvait grotesques ses efforts d’amabilité, et n’avait aucune envie de partager son repas, ni de rester dans cet endroit un moment de plus, mais, avant qu’il ait pu exprimer son avis, Ayla avait répondu.

  — Nous serons heureux d’accepter ton hospitalité, Attaroa. Quand aura lieu ce festin ? J’y apporterais volontiers ma contribution si la journée n’était pas si avancée.

  — Il est tard, en effet, approuva Attaroa, et j’ai moi aussi des préparatifs à faire. Eh bien, nous festoierons demain, mais ce soir vous partagerez notre modeste repas, bien sûr.

  — Non, je dois d’abord m’occuper de notre contribution au festin. Nous reviendrons demain, répondit Ayla, puis elle ajouta : Jondalar a besoin de sa pelisse. Il rendra la « cape » qu’il a empruntée, évidemment.

  La femme ôta la pelisse et la tendit de mauvaise grâce au géant. Il sentit dessus son odeur avec dégoût mais il apprécia la chaleur de la fourrure. Frissonnant dans le vêtement léger qui lui restait, Attaroa grimaça un sourire démoniaque.

  — Et le reste ? lui rappela Ayla.

  Attaroa jeta un coup d’œil vers l’entrée de son foyer et fit signe à la femme qui s’y cachait. Epadoa sortit alors vivement et, la mine renfrognée, déposa les affaires de Jondalar à quelques pas de lui. Attaroa lui avait promis une partie du butin et Epadoa s’exécutait à contrecœur. Elle avait surtout lorgné sur le couteau, qu’elle trouvait magnifique.

  Avec un sentiment de plaisir, Jondalar ceignit sa ceinture et y accrocha ses instruments. Il n’aurait jamais cru les revoir un jour. Il n’aurait jamais pensé non plus s’en tirer vivant. Ensuite, à la surprise générale, il se hissa sur le dos du cheval et s’assit en croupe derrière Ayla. Il n’était pas fâché de quitter ce Camp qu’il souhaitait ne jamais revoir. Ayla promena un regard circulaire pour s’assurer que personne n’empêcherait leur départ, et qu’aucune sagaie ne les menaçait. Satisfaite, elle fit exécuter un demi-tour à Whinney et la poussa au galop.

  — Suis-les ! Ramène-les-moi ! Il ne vont pas s’en tirer comme ça, hurla Attaroa à l’adresse d’Epadoa, avant de se précipiter dans son habitation, tremblante de froid et de rage.

  Ayla maintint Whinney au galop, et ne ralentit l’allure qu’à une distance respectable. En arrivant dans un bois, en bas de la colline, près de la rivière, elle fit demi-tour et remonta le chemin qu’ils avaient descendu. Elle se dirigea vers son campement qui n’était en fait pas très éloigné du Camp des S’Armunaï. Une fois en lieu sûr, Jondalar prit vraiment conscience de la présence d’Ayla, et ces retrouvailles inespérées lui arrachèrent des larmes de gratitude. Il enlaça la taille de la jeune femme et la serra contre lui, ému de la caresse de ses cheveux contre sa joue, enivré par sa chaude senteur féminine.

  — Tu es là ! J’ai peine à y croire. J’avais si peur que tu sois partie dans l’autre monde, murmura-t-il d’une voix très douce. Quel bonheur que tu sois là, je ne sais pas quoi dire.

  — Oh, Jondalar, je t’aime tant !

  Elle se serra contre lui, bouleversée d’amour et de tendresse.

  — J’avais découvert des traces de sang, reprit-elle, et tout le temps que je suivais votre piste, je me demandais si tu étais encore en vie. Quand j’ai compris qu’on te portait, j’ai su que tu étais vivant, mais je pensais que tu étais blessé et que tu ne pouvais pas marcher. J’étais très inquiète. La piste était difficile à suivre et je perdais du terrain. Les chasseresses d’Attaroa sont très rapides, et elles avaient l’avantage de connaître le chemin.

  — Tu es arrivée à temps. Il s’en est fallu d’un souffle.

  — J’étais là depuis longtemps, rectifia Ayla.

  — Vraiment ? Quand es-tu arrivée ?

  — J’ai suivi de peu le deuxième groupe qui portait le chargement de viande. Au début, je les précédais tous les deux, mais le premier groupe m’a rattrapée après le passage de la rivière. Par chance j’ai surpris deux femmes allant à sa rencontre et je me suis cachée. J’ai attendu qu’elles me dépassent et je les ai suivies. Le deuxième groupe était plus proche que je ne l’avais cru et j’ai dû m’enfuir avec Whinney. Peut-être les chasseresses nous ont-elles aperçues de loin. Ensuite, je les ai suivies, en faisant très attention. Je n’avais pas envie qu’un autre groupe nous surprenne.

  — Ah, cela expliquerait « l’événement » ont parlait Ardemun. Il disait que l’arrivée du deuxième chargement avait rendu les femmes nerveuses. Mais si tu étais déjà là, pourquoi avoir tant tardé à me délivrer ?

  — Il fallait que j’attende le moment propice pour te sortir de cet endroit... comment l’appellent-elles ? L’Enclos ?

  — C’est ça, acquiesça Jondalar. Mais tu n’avais pas
peur d’être découverte ?

  — N’oublie pas que j’ai observé de vrais loups jusque dans leur tanière. A côté, les Louves d’Attaroa sont bien bruyantes et faciles à éviter. J’étais assez près pour les entendre parler. Il y a un monticule sur la colline, derrière les habitations. De là, on peut observer tout le Camp et on a une vue plongeante sur l’Enclos. Si tu lèves la tête, tu peux apercevoir trois gros rochers blancs alignés en haut de la colline.

  — Oui, je les avais remarqués. Si j’avais su que tu étais cachée là, les regarder m’aurait redonné espoir.

  — J’ai entendu des femmes les appeler les Trois Filles, à moins que ce ne soit les Trois Sœurs.

  — Leur campement s’appelle le Camp des Trois Sœurs, précisa Jondalar.

  — Ah, je ne comprends pas encore très bien leur langue.

  — Tu en as appris plus que moi. Tu as étonné Attaroa quand tu lui as parlé en s’armunaï.

  — Le s’armunaï ressemble tellement au mamutoï que je n’ai eu aucun mal à le comprendre.

  — Je n’avais pas pensé à demander comment s’appelaient les rochers blancs. C’est pourtant évident qu’un point remarquable porte un nom.

  — Toute cette hauteur peut servir de point de repère. On l’aperçoit de loin, on dirait un animal qui dort, même d’ici. Tu vas voir, il y a un endroit d’où on a une vue magnifique.

  — La colline aussi doit avoir un nom, d’autant que c’est un bon terrain de chasse. Je n’en ai vu qu’une petite partie en allant à des funérailles. Il y a eu deux cérémonies pendant que j’étais prisonnier. A la première, ils ont enterré trois jeunes gens, raconta Jondalar en baissant la tête pour éviter une branche d’arbre.

  — Je t’ai suivi à la deuxième. J’espérais en profiter pour te délivrer, mais tu étais trop surveillé. Je t’ai vu trouver le silex et montrer à tous comment se servir d’un propulseur. Mais je devais attendre le moment propice. Je suis désolée d’avoir été si longue.

  — Comment as-tu su pour le silex ? Nous avons été très prudents.

  — Oui, mais je t’observais tout le temps. Les Louves sont incapables de surveiller qui que ce soit. Tu t’en serais aperçu si le silex ne t’avait pas distrait, et tu aurais trouvé un moyen de t’enfuir. D’ailleurs, elles ne savent pas non plus chasser.

  — Si tu considères qu’elles ne connaissaient rien à la chasse, elles ne se sont pas mal débrouillées, protesta Jondalar. Attaroa prétend qu’elles ne savaient même pas utiliser une sagaie, et qu’elles étaient obligées de poursuivre leurs proies à la course.

  — Elles perdent leur temps à aller jusqu’à la Grande Rivière Mère pour forcer les chevaux à sauter dans le ravin. La chasse est meilleure par ici. Les animaux qui suivent la rivière sont obligés de franchir un étroit défilé entre l’eau et la montagne. Et on peut les voir venir de loin.

  — Oui, je m’en suis aperçu lors des premières funérailles, L’endroit où l’on a creusé la tombe ferait un bon poste d’observation, et j’ai d’ailleurs remarqué des traces de feux qui ont dû servir à envoyer des signaux. Mais je ne sais pas quand ce système a été abandonné. En tout cas, il restait encore beaucoup de cendres.

  — Au lieu de construire un enclos pour les hommes, elles auraient pu en bâtir un autre et y pousser des animaux. Elles n’avaient pas besoin de sagaies pour forcer les bêtes à entrer dans l’enclos, assura Ayla en faisant stopper Whinney. Voilà, c’est ici, fit-elle en désignant les roches calcaires qui se découpaient à l’horizon.

  — C’est vrai qu’on dirait un animal endormi, approuva Jondalar. Tiens, regarde, on distingue même les rochers blancs, les Trois Sœurs. Ils chevauchèrent quelque temps en silence.

  — Si c’est si facile de s’évader de l’Enclos, dit soudain Jondalar, pourquoi les hommes restent-ils prisonniers ?

  — Je ne suis pas sûre qu’ils aient vraiment essayé, répondit Ayla. C’est peut-être pour cela que les Louves ont relâché leur surveillance. Mais elles sont nombreuses, même parmi les chasseresses, à ne plus vouloir que les hommes soient enfermés. Seulement tout le monde craint Attaroa. Voilà où j’ai campé, dit-elle en s’arrêtant.

  Comme pour confirmer ses dires, Rapide, attaché à un arbre à l’orée d’une petite clairière, hennit en les entendant approcher. La nuit, Ayla déballait le minimum de matériel et rangeait tout sur le dos de Rapide au petit matin, prête à un départ précipité.

  — Oh, tu as réussi à sauver les deux chevaux ! s’exclama Jondalar. Je n’osais pas te le demander. Dans la dernière vision dont je me souvienne, avant de recevoir un coup sur la tête, tu chevauchais Rapide et tu avais du mal à le maîtriser.

  — Oui, j’avais besoin de m’habituer aux rênes. Le vrai problème, c’était l’autre étalon. Mais il est mort, et je ne le regrette pas. Tout de suite après, Whinney a répondu à mon sifflement.

  Rapide montra sa joie de retrouver Jondalar. Il baissa la tête, puis la releva et l’agita en guise de salut. Il aurait couru à sa rencontre s’il n’avait été retenu par sa longe. Oreilles en avant, queue dressée, l’étalon hennit en voyant l’homme approcher. Jondalar lui offrit une main qu’il fouina des naseaux. Il regarda le cheval comme un ami qu’on avait cru mort, le caressa, le flatta tout en lui parlant avec affection.

  Il se résolut enfin à poser la question qui lui brûlait la langue.

  — Qu’est devenu Loup ?

  Ayla sourit, et perça l’air d’un sifflement familier. Aussitôt, Loup accourut d’un fourré en bondissant, si content de retrouver Jondalar qu’il ne tenait pas en place. Il se précipita vers lui en remuant la queue et poussa des petits cris joyeux avant de sauter sur lui et de labourer ses épaules de ses pattes, tout en léchant son visage à grands coups de langue. Jondalar empoigna la bête par la fourrure de son cou comme il avait vu Ayla le faire si souvent, le secoua gentiment, et appuya son front contre sa tête.

  — C’est la première fois qu’il fait cela avec moi, s’étonna Jondalar.

  — Tu lui as manqué, assura Ayla. Je crois qu’il avait autant envie de te retrouver que moi, et sans lui, je ne suis pas sûre que j’aurais pu suivre ta piste. Nous sommes assez loin de la Grande Rivière Mère, et nous avons traversé des terrains caillouteux où les pas ne laissent pas d’empreintes. Son flair nous a sauvés, affirma-t-elle en caressant le loup.

  — Il a attendu tout ce temps-là dans ce fourré sans broncher ? Ça n’a pas dû être facile de le dresser à accepter une chose pareille. Pourquoi l’as-tu fait ?

  — Il a bien fallu. Quelqu’un aurait pu venir, et je ne voulais pas qu’on le découvre. N’oublie pas qu’on mange de la viande de loup par ici.

  — De la viande de loup ? Mais qui ?

  — Attaroa et ses chasseresses.

  — Elles sont affamées à ce point ?

  — Au début, peut-être. Et puis c’est devenu une sorte de rituel. Je les ai surprises une nuit. Elles accueillaient une nouvelle initiée dans leur bande de Louves, en secret des autres femmes. La cérémonie avait lieu à l’écart du Camp, dans un endroit réservé. Elles avaient enfermé un loup dans une cage, et elles l’ont tué pour l’occasion. Je les ai vues le dépecer, le faire cuire et le manger. Elles s’imaginent acquérir sa force et ses qualités de chasseur en mangeant sa chair. Elles ont encore beaucoup à apprendre !

  Jondalar commençait à comprendre l’origine du mépris d’Ayla pour les Louves et leurs qualités de chasseresses. Leurs rites initiatiques représentaient une menace pour Loup.

  — Alors, tu as dressé Loup à rester tapi dans les fourrés en attendant ton signal ? C’est un nouveau sifflement, non ?

  — Oui, je te l’apprendrai. Il n’empêche que je me fais du souci pour lui. Pour Whinney et Rapide aussi. D’après ce que j’ai vu, les chasseresses d’Attaroa ne tuent que des loups et des chevaux, expliqua Ayla en regardant les animaux avec affection.

  — Tu en as appris long sur leur compte, remarqua Jondalar.

  — Il le fallait bien si je voulais te faire évader. Mais tu as raison, j’en
ai peut-être trop appris.

  — Trop ? Que veux-tu dire ?

  — Lorsque je t’ai retrouvé, je ne pensais qu’à une chose : te sortir de cet endroit et partir au plus vite. Maintenant c’est impossible.

  — Pourquoi est-ce impossible ? s’inquiéta Jondalar.

  — Nous ne pouvons pas abandonner les enfants à leur sort. Les hommes non plus, d’ailleurs. Nous devons les arracher à cet Enclos.

  Jondalar avait déjà vu cet air décidé, et l’entêtement d’Ayla l’inquiétait.

  — Il n’est pas question de rester, c’est trop dangereux, protesta-t-il. Et pas seulement pour nous, pense aux cibles faciles que feraient Whinney et Rapide. Ils ne s’enfuient pas à l’approche des humains. Et tu n’aimerais pas voir les crocs de Loup suspendus au cou d’Attaroa, j’en suis sûr. Moi aussi, je voudrais bien aider ces gens, Ayla. J’ai vécu dans cet Enclos, et je sais de quoi je parle. Personne ne devrait vivre dans des conditions pareilles, surtout pas des enfants. Mais qu’y pouvons-nous ? Nous ne sommes que deux.

  Il voulait vraiment aider les malheureux, mais il craignait qu’Attaroa ne se vengeât sur Ayla. Il avait déjà cru l’avoir perdue, il refusait le risque de la perdre pour de bon. Il chercha désespérément un argument qui la ferait changer d’avis.

  — Nous ne sommes pas seuls, Jondalar. Et nous devons absolument trouver un moyen de sauver les S’Armunaï... J’ai l’impression que S’Armuna compte sur notre retour, reprit-elle après réflexion. C’est pour ça qu’elle nous a offert l’hospitalité. Demain, nous irons à leur fête.

  — Méfie-toi. Attaroa a déjà utilisé le poison. Si nous retournons là-bas, nous n’en repartirons peut-être jamais plus.

  — Je sais, mais il le faut. Pour les enfants. Nous ne mangerons que la nourriture que j’apporterai, et seulement si nous ne la perdons pas de vue. Crois-tu que nous devrions changer de campement ou non ? J’ai beaucoup à faire avant demain.

  — Changer de campement ne changera rien, elles retrouveront nos traces. Nous devons partir tout de suite, supplia Jondalar en lui étreignant les mains.

 

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