LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 69

by Jean M. Auel


  Pour recouvrir les bols débordants, Ayla utilisa en guise de couvercles des paniers à fond plat renversés. Ensuite, elle hissa le tout sur le dos de Whinney, dans des sacoches qu’elle avait confectionnées à la hâte avec des rameaux de saules et des tiges d’herbe. Ils rejoignirent le Camp des S’Armunaï par un chemin différent de celui qu’ils avaient emprunté à l’aller. Tout en chevauchant de conserve, ils se demandaient où laisser les chevaux une fois arrivés.

  — Nous pouvons les cacher dans les bois, près de la rivière, suggéra Jondalar. Nous les attacherons à un arbre, et nous finirons la route à pied.

  — Non, je ne veux pas les attacher, protesta Ayla. Si les chasseresses d’Attaroa les trouvaient, ils feraient des cibles trop faciles. Libres, ils auraient une chance de s’enfuir, et pourraient accourir à notre appel. Je préfère les avoir près de nous, bien en vue.

  — Dans ce cas, il y a le pré qui jouxte le Camp. Les chevaux sont habitués à rester là où ils ont de quoi brouter. Sans compter que si nous arrivons tous les deux à cheval, nous produirons sûrement une forte impression sur Attaroa et les S’Armunaï. Tout le monde croit qu’il faut des pouvoirs surnaturels pour maîtriser un cheval, et tant qu’ils ont peur, cela nous donne un avantage. Et nous en aurons besoin, nous ne sommes que deux.

  — C’est vrai, admit Ayla à contrecœur.

  Elle s’inquiétait pour les chevaux, et répugnait à profiter des peurs irrationnelles des S’Armunaï. Elle avait l’impression de tricher. Mais leur vie était en jeu, de même que celle des enfants et des hommes de l’Enclos.

  La situation était délicate. Ayla devait choisir entre deux maux. Elle avait été la première à insister pour revenir au secours de ceux de l’Enclos, même au péril de leur vie, mais il lui fallait combattre son exigence de sincérité. Elle devait choisir le moindre mal et s’adapter. Sinon, ils n’auraient aucune chance de sauver les enfants et les hommes du Camp, ni eux-mêmes, de la folie d’Attaroa.

  — Ayla, murmura Jondalar. Ayla ? répéta-t-il devant son silence.

  — Hein... oui ?

  — Je te demandais ce que tu comptais faire de Loup. Penses-tu l’emmener au Camp ?

  Ayla prit le temps de réfléchir.

  — Non, je ne crois pas. Elles savent pour les chevaux, mais pas pour le loup, et vu ce qu’elles font des loups, je n’ai pas envie qu’elles l’approchent de trop près. Je lui dirai de rester caché. Il m’écoutera, s’il peut m’apercevoir de temps en temps.

  — Mais où ? Les environs du Camp sont à découvert.

  — Loup restera là où je m’étais postée pour t’observer. On y parvient en contournant la colline. Il y a un cours d’eau bordé d’arbres et de fourrés dans la montée. Tu pourras m’y attendre avec les chevaux. Ensuite, nous ferons un détour pour arriver au Camp par une autre direction.

  Personne ne vit les deux cavaliers sortir du bois. Les premières qui aperçurent l’homme et la femme à cheval traverser le pré au petit galop, eurent l’impression d’une apparition soudaine. Lorsqu’ils atteignirent l’habitation d’Attaroa, tous ceux qui pouvaient aller librement à l’intérieur du Camp s’étaient rassemblés. Les hommes, agglutinés derrière l’Enclos, les observaient par les plus petites fentes de la palissade.

  Attaroa, campée sur ses jambes écartées, les mains sur les hanches, les attendait dans sa pose préférée. Bien qu’elle s’efforçât de le cacher, elle était très troublée de les revoir. Les rares fois où quelqu’un avait réussi à lui échapper, il s’était enfui sans demander son reste. Personne n’était encore revenu de son plein gré. Quel pouvoir possédaient ces deux-là pour avoir l’audace de se représenter devant elle ? Inquiète des éventuelles représailles de la Grande Mère et de Son monde des esprits, Attaroa s’interrogeait sur la signification du retour de la femme énigmatique et du géant. C’est pourtant d’une voix ferme qu’elle les accueillit.

  — Ainsi, vous avez décidé de revenir ? fit-elle simplement en faisant signe à S’Armuna de traduire.

  Jondalar crut déceler de la surprise sur le visage de la chamane, et aussi du soulagement. Avant de traduire, elle s’adressa directement aux deux cavaliers.

  — Quoi qu’elle vous promette, je te conseille de ne pas rester dans son foyer, fils de Marthona. Mon invitation tient toujours pour tous les deux, ajouta-t-elle avant de leur transmettre les propos d’Attaroa.

  La Femme Qui Ordonne la lorgna, persuadée qu’elle n’avait pas simplement traduit ses paroles.

  — Mais pourquoi ne serions-nous pas revenus, Attaroa ? N’étions-nous pas conviés à un festin donné en notre honneur ? s’étonna Ayla. Nous avons d’ailleurs apporté notre contribution.

  Pendant la traduction, Ayla se laissa glisser de cheval, et prit le plus gros récipient qu’elle déposa entre Attaroa et S’Armuna. Elle souleva le couvercle tressé, et aussitôt s’éleva un arôme délicieux que tout le monde huma en salivant. On avait rarement eu l’occasion d’être pareillement traité ces dernières années, et surtout en hiver. Même Attaroa en resta interdite.

  — On dirait qu’il y en a pour tout le monde, fit-elle.

  — Celui-ci est pour les femmes et les enfants, rectifia Ayla, avant de soulever le couvercle de l’autre récipient que Jondalar venait de déposer à côté du premier. Et celui-là est pour les hommes.

  Un murmure s’éleva de l’Enclos, auquel s’ajoutèrent les cris de surprise des femmes, accourues de leurs foyers. Attaroa fulminait.

  — Que veux-tu dire, pour les hommes ?

  — Lorsque le chef d’un Camp organise un festin en l’honneur de visiteurs, tout le monde est convié, sans doute ? J’ai cru que tu commandais au Camp tout entier, et que je devais apporter assez pour tous. Ne commandes-tu pas au Camp tout entier ?

  — Si, évidemment, bégaya Attaroa, prise de court.

  — Si le festin n’est pas prêt, je vais mettre ces jattes à l’intérieur pour éviter qu’elles ne gèlent, déclara Ayla qui s’avança vers S’Armuna en portant la plus grande, pendant que Jondalar se chargeait de l’autre.

  — Je vous ai invités dans mon foyer, l’arrêta Attaroa, qui avait recouvré ses esprits.

  — Oui, mais tu es sûrement très prise par tous ces préparatifs, et je ne voudrais pas abuser de l’hospitalité de la Femme Qui Ordonne de ce Camp. Il est préférable que nous nous installions chez Celle Qui Sert la Mère.

  — C’est la coutume, Attaroa, ajouta S’Armuna après lui avoir traduit les propos d’Ayla.

  Ayla murmura entre ses dents :

  — Jondalar, suis-moi jusqu’au foyer de S’Armuna.

  En les regardant s’éloigner avec la chamane, Attaroa eut un sourire diabolique et son visage, qui aurait pu être beau, devint celui d’un monstre hideux. Ils ont fait une grave erreur en revenant, se réjouissait-elle, prête à saisir la chance inespérée qui s’offrait à elle de les abattre. Toutefois, il faudrait les prendre par surprise. En y repensant, elle ne fut pas mécontente de les avoir autorisés à rester chez S’Armuna. Au moins seraient-ils à l’écart, et elle avait besoin de réfléchir et de concocter un plan avec Epadoa, qui n’était pas encore de retour.

  Pour l’instant il fallait laisser les préparatifs se dérouler normalement. Elle héla sa favorite, la mère d’une petite fille, et lui demanda de prévenir les autres femmes de préparer le repas pour la fête.

  — Qu’il y en ait pour tout le monde ! précisa-t-elle, y compris ceux de l’Enclos.

  Malgré sa surprise, la femme s’exécuta avec célérité.

  — J’imagine qu’une infusion chaude vous ferait plaisir, dit S’Armuna, après leur avoir montré l’endroit où ils dormiraient, et craignant qu’Attaroa n’arrivât à l’improviste.

  Ils burent sans être dérangés et la chamane se détendit. Plus le temps passait, moins la Femme Qui Ordonne serait susceptible de changer d’avis, et de leur interdire de dormir chez elle.

  Mais à mesure que la tension suscitée par Attaroa diminuait, un silence embarrassé s’abattait sur les trois personnes assises autour du f
oyer. Ayla étudia discrètement la Femme Qui Sert la Mère. Son visage était bizarrement de guingois, le côté gauche plus proéminent que le droit, et Ayla devina que S’Armuna devait souffrir de sa mâchoire droite atrophiée lorsqu’elle mangeait. La vieille femme n’essayait pas de cacher sa difformité, et se tenait droite, avec dignité, les cheveux grisonnants tirés en chignon sur le sommet de la tête. Pour des raisons mystérieuses, Ayla se sentait attirée par la vieille femme.

  Elle remarqua chez elle une hésitation comme si elle était en proie à un dilemme. S’Armuna jetait d’incessants coups d’œil vers Jondalar, comme si elle voulait parler mais ne savait comment aborder un sujet délicat. Obéissant à une intuition, Ayla se lança :

  — Jondalar m’a dit que tu connaissais sa mère. Je me demandais où tu avais appris à parler si bien sa langue.

  La vieille femme la considéra avec surprise. Sa langue ? N’était-ce donc pas aussi la sienne ?

  Leurs regards se croisèrent mais Ayla ne détourna pas le sien.

  — Oui, j’ai connu Marthona, admit la chamane, et aussi l’homme avec qui elle s’était unie.

  On sentait qu’elle aurait aimé en dire plus, mais elle se tut. Jondalar meubla la conversation, avide de parler de son peuple et de sa famille.

  — Joconan était-il l’Homme Qui Ordonne de la Neuvième Caverne à l’époque où tu as séjourné chez là-bas ?

  — Non, mais je ne suis pas étonnée qu’il le soit devenu.

  — On dit que Marthona le secondait un peu à la manière des Femmes Qui Ordonnent mamutoï. Alors, quand Joconan est mort...

  — Joconan est mort ? s’exclama S’Armuna.

  Ayla devina l’émotion de la vieille femme et nota son expression chagrinée. Mais S’Armuna se ressaisit.

  — Ta mère a dû avoir beaucoup de peine, avança-t-elle.

  — Oui, j’imagine. Mais elle n’a pas eu le temps d’y penser. Tout le monde la poussait à devenir Femme Qui Ordonne. Je ne sais pas à quel moment elle a rencontré Dalanar, mais quand elle s’est unie à lui, elle était déjà la Femme Qui Ordonne de la Neuvième Caverne depuis plusieurs années. Zelandoni m’a dit que la Mère l’avait honorée de ma future naissance quand l’Union a été célébrée, ce qui aurait dû lui porter chance, mais ils ont rompu le lien quand j’avais deux ou trois ans, et Dalanar a décidé de partir. Je n’ai jamais su ce qui s’était passé, mais de nombreuses histoires courent toujours sur leur Union malheureuse. Cela gênait ma mère.

  Sa curiosité éveillée, Ayla l’incita à poursuivre, ce qui fit l’affaire de S’Armuna, visiblement aussi intéressée que la jeune femme.

  — Elle s’est de nouveau unie, et a eu d’autres enfants, n’est-ce pas ? demanda la chamane. Je sais que tu as un autre frère.

  Jondalar continua son récit en s’adressant à S’Armuna.

  — Mon frère Thonolan est né dans le foyer de Willomar, ma sœur Folara aussi. Je crois que cette Union a été bénéfique pour ma mère. Elle est heureuse et Willomar a toujours été bon pour moi. Autrefois, il voyageait beaucoup, il partait faire du troc pour le compte de ma mère. Parfois, il m’emmenait. Il a aussi emmené Thonolan quand il a été assez grand. J’ai longtemps cru que Willomar était l’homme de mon foyer, jusqu’à ce que j’aille vivre avec Dalanar et que j’apprenne à mieux le connaître. Je me sens toujours aussi proche de Willomar. Dalanar me traitait bien, lui aussi, et j’ai appris à l’aimer. Mais tout le monde aime Dalanar. Il a découvert une mine de silex, et puis il a rencontré Jerika et il a fondé sa propre Caverne. Ils ont eu une fille, Joplaya, ma proche-cousine.

  Ayla comprit soudain que si l’homme était responsable de la nouvelle vie qui poussait dans le ventre de la femme, autant que la femme elle-même, alors celle que Jondalar appelait « cousine » était en réalité sa sœur. Tout autant que celle qu’il nommait Folara. Proche-cousine, avait-il dit ? Cela signifiait-il que ces liens étaient plus étroits que ceux unissant deux enfants dont les mères sont sœurs ? Ou dont la mère de l’un est la compagne de l’oncle de l’autre ? Jondalar en arrivait à sa conclusion, qu’Ayla en était encore à méditer sur ses liens familiaux.

  — ... Alors ma mère a remis le pouvoir entre les mains de Joharran qui a insisté pour qu’elle reste afin de le conseiller, disait Jondalar. Mais dis-moi, comment as-tu rencontré ma mère ?

  Le regard fixe, S’Armuna semblait comme éblouie par une vision surgissant de son passé.

  — J’étais encore une enfant quand on m’a emmenée là-bas, commença-t-elle lentement. Le frère de ma mère était l’Homme Qui Ordonne de ce Camp, et j’étais sa préférée, la seule fille née de ses sœurs. Il avait entrepris le Voyage dans sa jeunesse et il avait eu vent de la renommée des zelandonia. Lorsqu’on s’est aperçu que j’avais des dons pour servir la Mère, il a voulu que je reçoive le meilleur enseignement, et il m’a conduite à la Neuvième Caverne dont le zelandoni était à l’époque le Premier de Ceux Qui Servent la Mère.

  — On dirait que c’est une tradition de la Neuvième Caverne. A mon départ, notre zelandoni venait d’être choisie comme Première.

  — Connais-tu son ancien nom ? s’enquit S’Armuna avec curiosité. Le sourire désabusé de Jondalar n’échappa pas à Ayla qui crut deviner la cause de son désenchantement.

  — Oui, quand je l’ai comme elle s’appelait encore Zolena, répondit Jondalar.

  — Zolena ? N’est-elle pas trop jeune pour être Première ? Elle n’était encore qu’une charmante petite fille quand je suis partie.

  — Elle est jeune, c’est vrai, mais dévouée.

  S’Armuna approuva d’un signe de tête, et reprit le fil de son histoire.

  — Marthona et moi étions à peu près du même âge, et le foyer de sa mère bénéficiait d’un statut élevé. Mon oncle s’est entendu avec ta grand-mère, Jondalar, pour que j’habite avec elle. Il a veillé à mon installation et il est reparti. Marthona et moi étions comme deux sœurs, dit-elle avec un sourire lointain. Mieux même, deux jumelles. Nous avions les mêmes goûts et nous partagions tout. Elle a même décidé d’apprendre l’enseignement des zelandonia avec moi.

  — Ah, je l’ignorais, fit Jondalar. C’est peut-être là qu’elle a acquis ses qualités de Femme Qui Ordonne.

  — Peut-être, mais nous ne pensions pas à commander à cet âge. Nous étions inséparables, et nous avions les mêmes attirances... c’est d’ailleurs ce qui a tout gâché, avoua S’Armuna qui se tut, gênée.

  — Tout gâché ? Être trop proche gâcherait donc une amitié ? s’étonna Ayla pour l’inciter à continuer.

  Elle repensait soudain à Deegie, au plaisir de l’avoir eue comme amie, ne fût-ce que quelque temps. Ah, comme elle aurait aimé avoir eu une amie pareille quand elle était enfant ! Uba avait été une sœur pour elle, mais bien qu’elle l’eût beaucoup aimée, Uba était du Clan. Elles avaient beau être très proches, trop de choses les séparaient, comme la curiosité innée d’Ayla, ou la mémoire ancestrale d’Uba.

  — Oui, affirma S’Armuna qui venait à nouveau de remarquer l’accent étrange d’Ayla. Le sort a voulu que nous aimions le même homme. Je crois que Joconan nous aimait toutes les deux. Il a même envisagé une double Union, et Marthona et moi aurions accepté. Mais à la mort du vieux Zelandoni, Joconan a demandé conseil au nouveau qui lui a recommandé de choisir Marthona. A l’époque, j’ai cru que c’était à cause de la beauté de Marthona. Elle n’avait pas le visage déformé, elle. Mais à présent, je pense que mon oncle avait dû leur dire qu’il tenait à mon retour. Je ne suis pas restée pour leur Cérémonie d’Union, j’étais trop révoltée, trop amère. Je suis partie dès qu’ils m’ont eu fait part de leur projet.

  — Tu es revenue ici toute seule ? s’étonna Jondalar. Tu as traversé le glacier ?

  — Oui.

  — Peu de femmes entreprennent un si long Voyage, surtout en solitaire. C’était dangereux, quel courage ! fit Jondalar, admiratif.

  — C’était dangereux, oui. J’ai même failli tomber dans une crevasse, mais je ne suis pas sûre qu’o
n puisse parler de courage. La colère me donnait des forces. Mais une fois de retour, j’ai trouvé le Camp changé. J’étais restée absente des années. Ma mère et ma tante étaient parties dans le nord, où vivent de nombreux S’Armunaï, avec mes frères et mes cousins. Ma mère mourut là-bas. Mon oncle aussi était mort, et il y avait un nouveau chef, un étranger qui s’appelait Brugar. Je n’ai jamais su d’où il venait. Il n’était pas beau, mais il avait du charme, et il pouvait être séduisant à sa manière un peu rude. Mais il était surtout cruel.

  — Brugar... Brugar, hésita Jondalar, cherchant à se rappeler ou il avait entendu ce nom-là. N’était-ce pas le compagnon d’Attaroa ? S’Armuna se leva, soudain très agitée.

  — Voulez-vous encore un peu d’infusion ? demanda-t-elle.

  Ayla et Jondalar acceptèrent. Elle leur apporta des coupes d’infusion chaude et retourna se servir.

  — Vous êtes les premiers à qui je me confie, déclara-elle en reprenant sa place.

  — Pourquoi nous avoir choisis ? demanda Ayla.

  — Pour que vous puissiez comprendre. C’est exact, confirma ensuite S’Armuna, Brugar était le compagnon d’Attaroa. Il semble qu’il ait procédé à des changements peu après qu’il fut devenu Homme Qui Ordonne, et qu’il ait instauré la domination des hommes sur les femmes. C’étaient des détails au début. Les femmes devaient s’asseoir et attendre qu’on leur accorde la parole. Elles n’avaient plus le droit de toucher aux armes. Ça ne semblait pas grave, et les hommes s’amusaient de leur nouveau pouvoir, mais après que la première femme eut été battue à mort, pour avoir osé parler avec franchise, les choses se sont gâtées. Mais personne ne comprenait comment on en était arrivé là, ni comment revenir en arrière. Brugar faisait ressortir les pires défauts chez chacun. Il était entouré d’une bande de fidèles, et les autres avaient trop peur pour se rebeller.

 

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