LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 73

by Jean M. Auel


  Ayla, qui versait des plantes calmantes dans l’outre où elle préparait l’infusion, frissonna en entendant S’Armuna.

  — Tu as raison, fit-elle, elle n’est plus humaine. Quand Mog-ur parlait des mauvais esprits, je croyais qu’il s’agissait de légendes, d’histoires destinées à faire peur pour inculquer la bonté aux enfants. Mais Attaroa n’est pas une légende. C’est le mal en personne.

  — Tu dis vrai. Quand les étrangers cessèrent de venir, Attaroa s’est servie des hommes de l’Enclos, poursuivit S’Armuna, incapable de s’arrêter maintenant qu’elle avait décidé de raconter ce qu’elle gardait enfoui depuis si longtemps. Elle a commencé par les plus forts, les meneurs, les rebelles. Il reste de moins en moins d’hommes, et les survivants perdent le goût de la révolte. Elle les laisse mourir de faim, les expose au froid et aux intempéries. Elle les enferme dans des cages ou les attache. Ils ne peuvent même plus se laver et beaucoup meurent de froid ou de malnutrition. Pire, peu d’enfants naissent pour remplacer les morts. Le Camp est en train de disparaître. La grossesse de Cavoa en a surpris plus d’un.

  — Elle a certainement réussi à entrer dans l’Enclos pour y retrouver un compagnon, suggéra Ayla. Sans doute celui dont elle s’est éprise. Tu dois savoir cela, S’Armuna.

  S’Armuna le savait, en effet, mais elle s’interrogeait sur l’étrange divination de la jeune femme.

  — Certaines femmes réussissaient à se glisser dans l’Enclos pour voir les hommes, elles apportaient à manger quand elles le pouvaient. Jondalar a dû te le raconter.

  — Non, je ne lui ai rien dit, assura Jondalar. Et je ne comprends pas pourquoi les femmes ont accepté que les hommes soient enfermés.

  — Elles avaient peur d’Attaroa. Rares étaient celles qui l’approuvaient, et la plupart auraient bien aimé vivre avec leur compagnon. Mais maintenant, elle menace d’estropier leurs enfants.

  — Dis aux femmes de libérer les hommes, ou il n’y aura plus de naissances, ordonna Ayla d’un ton qui fit frémir Jondalar et S’Armuna. Ils la dévisageaient tous deux avec respect. Jondalar reconnut l’expression autoritaire et détachée qu’elle adoptait chaque fois qu’elle soignait un blessé ou un malade, bien qu’en la circonstance il discernât davantage qu’une volonté de venir en aide. Il notait aussi une colère froide qu’il n’avait jamais vue chez elle.

  La vieille femme interpréta les propos d’Ayla comme une prophétie, ou un jugement.

  Après qu’Ayla eut servi l’infusion, ils restèrent silencieux, le cœur lourd. Ayla ressentit alors un besoin urgent de respirer l’air pur et glacé. Elle voulait aussi s’assurer du sort des animaux, mais en observant S’Armuna elle décida qu’il valait mieux attendre. La vieille femme était désespérée, il fallait lui donner quelque chose à quoi se raccrocher.

  Jondalar s’inquiétait pour les hommes qu’il avait laissés dans l’Enclos, et se demandait ce qu’ils pensaient. Nul doute qu’ils connaissaient son retour, mais ils ne l’avaient pas vu réapparaître dans l’Enclos. Il aurait bien aimé s’entretenir avec Ebulan et S’Amodun, rassurer Doban, mais il n’était pas rassuré lui-même. Ils s’étaient jetés dans la gueule du loup, et n’avaient pas fait grand-chose hormis parler. Jondalar était partagé entre l’envie de s’enfuir le plus vite possible et le désir d’aider les malheureux. Et s’ils devaient agir, alors que ce soit rapidement.

  — Je veux faire quelque chose pour les hommes, déclara-t-il, incapable d’attendre plus longtemps. Mais comment ?

  — Tu les as déjà aidés, assura S’Armuna. Quand tu as refusé les avances d’Attaroa, tu leur as redonné courage. D’ailleurs, ce n’est pas le plus important, d’autres lui ont résisté avant toi, mais tu es le premier à lui avoir échappé, et surtout à être revenu ensuite. Attaroa a perdu la face, et les hommes ont repris espoir.

  — Oui, mais l’espoir ne les fera pas sortir de l’Enclos, objecta Jondalar.

  — C’est exact, et Attaroa n’acceptera jamais de les libérer. S’il ne tenait qu’à elle, personne n’en sortirait vivant. Autre chose : rares sont les femmes qui entreprennent le Voyage. Tu es la première à t’aventurer par ici, Ayla.

  — Attaroa irait-elle jusqu’à tuer une femme ? s’inquiéta Jondalar en se rapprochant machinalement de celle qu’il aimait, comme pour la protéger.

  — Ce serait difficile à justifier, autant que d’enfermer une femme dans l’Enclos. Certaines sont séquestrées dans une cage invisible, pourtant. Elles n’osent s’en aller, car Attaroa menace de s’en prendre à ceux qu’elles aiment, à leurs enfants, à leur compagnon. Toi, Ayla, tu n’as pas de lien ici, elle n’a aucun pouvoir sur toi. Mais si elle te tue, elle pourra ensuite supprimer plus facilement les femmes qui la gênent. Je ne te dis pas cela uniquement pour te mettre en garde, mais parce que le Camp tout entier est en danger. Il est encore temps de partir, et c’est sans doute ce que vous avez de mieux à faire.

  — Non, il n’en est pas question, affirma Ayla. Comment pourrais-je abandonner ces enfants ? Ces hommes ? Les femmes auront également besoin d’aide. Brugar te qualifiait de guérisseuse, S’Armuna, j’ignore si tu comprends ce que cela implique, mais sache que je suis une guérisseuse du Clan.

  — Tu es une guérisseuse ? J’aurais dû m’en douter.

  Elle ne savait pas exactement ce qu’était une guérisseuse, mais Brugar lui avait témoigné un tel respect après l’avoir classée dans cette catégorie qu’elle en avait déduit qu’il s’agissait là d’une position prestigieuse.

  — C’est pour cela que je n’ai pas le droit de partir, poursuivit Ayla. Ce n’est pas un choix, c’est le devoir de toute guérisseuse. Cela fait partie d’elle. Une parcelle de mon esprit est déjà dans l’autre monde, précisa-t-elle en portant la main à son amulette. C’est le gage de mon obligation morale envers ceux qui ont besoin de mon aide. Je ne peux l’expliquer davantage, mais je n’ai pas le droit de laisser Attaroa abuser de ces malheureux plus longtemps, et le Camp aura besoin de mon aide quand ceux de l’Enclos seront libres. Je resterai le temps qu’il faudra.

  D’un signe de tête, S’Armuna montra qu’elle comprenait. Le concept était difficile à définir. Elle mettait sur le même plan la compassion d’Ayla et sa volonté d’aider autrui avec sa propre pulsion à vouloir Servir la Mère, et elle s’identifia à la jeune femme.

  — Nous resterons le temps que nous pourrons, rectifia Jondalar qui n’oubliait pas le glacier à traverser. La question est : comment persuader Attaroa de libérer les hommes ?

  — Elle te craint, Ayla, affirma la chamane, tout comme nombre de ses Louves. Et celles qui n’ont pas peur t’admirent. Les S’Armunaï sont des chasseurs de chevaux. Nous chassons aussi d’autres animaux, y compris les mammouths, mais ce sont les chevaux que nous connaissons le mieux. Au nord, il y a une falaise où nous les précipitons depuis des générations. Tu ne peux nier le pouvoir magique que tu exerces sur les chevaux, Ayla. On a peine à croire à un tel mystère, même en le voyant.

  — Il n’y a rien de mystérieux là-dedans, grogna Ayla. J’ai adopté la jument quand elle n’était qu’un jeune poulain. Je vivais seule à l’époque et elle était mon unique amie. Whinney fait ce que je lui demande parce qu’elle le veut bien, parce que nous sommes amies, essaya-t-elle d’expliquer.

  Elle avait nommée Whinney en émettant un léger hennissement. Habituée à voyager seule avec Jondalar et les animaux, elle avait inconsciemment repris l’ancienne prononciation. Le son qui sortit de la bouche de la jeune femme troubla S’Armuna, et l’idée qu’on pût être amie avec un cheval lui semblait au-delà de la compréhension. Mais bien qu’Ayla eût dénié toute magie, elle n’avait fait que renforcer la conviction de S’Armuna.

  — Sans doute, concéda la chamane.

  Mais elle pensait : tu as beau essayer de faire croire que c’est naturel, tu n’empêcheras pas qu’on se demande d’où tu viens et ce que tu fais ici.

  — Les femmes pensent... et espèrent que tu es venue pour les aider, reprit-elle. Elles ont peur d’Attaroa, mais grâce à toi, et à Jondalar, e
lles auront le courage de se révolter et de libérer les hommes. Elles ne se laisseront peut-être plus intimider aussi facilement.

  Ayla, oppressée, éprouvait un besoin urgent de respirer l’air pur.

  — J’ai bu trop d’infusion, déclara-t-elle en se levant. Il faut que je sorte uriner. Indique-moi où je puis aller, S’Armuna. Nous en profiterons pour rendre visite aux chevaux, ajouta-t-elle après avoir écouté les explications de la chamane. Peut-on laisser les jattes ici en attendant ? Ça refroidit vite, constata-t-elle en soulevant un des couvercle. Dommage, ce serait meilleur chaud.

  — Bien sûr, laisse-les ici, dit S’Armuna qui but les dernières gorgées d’infusion en regardant les deux étrangers sortir.

  Peut-être qu’Ayla n’était pas une incarnation de la Grande Mère, et que Jondalar était vraiment le fils de Marthona, mais la certitude que la Mère exigerait un jour Son dû tourmentait gravement Celle Qui Sert la Mère. Elle était S’Armuna, elle avait troqué son identité contre le pouvoir du monde des esprits et elle avait la charge de ce Camp, hommes et femmes confondus. La Mère lui avait confié le soin de veiller au bien-être spirituel de ce Camp, et la garde de Ses enfants. S’Armuna n’ignorait pas que vu de l’extérieur, par les yeux de celui qui avait servi à lui rappeler son vœu, comme par ceux de la femme aux pouvoirs étranges, elle avait lamentablement échoué. Elle espérait seulement qu’Elle lui accorderait la possibilité de se racheter et d’aider son Camp à retrouver une vie saine et normale.

  32

  Du seuil, S’Armuna regarda les deux étrangers s’éloigner. Elle vit Attaroa et Epadoa, postées devant l’habitation de la Femme Qui Ordonne, se retourner pour les observer. La chamane allait rentrer quand elle remarqua qu’Ayla changeait brusquement de direction, et se dirigeait vers la palissade. La manœuvre n’avait pas échappé à Attaroa et à sa Louve qui s’avancèrent à grandes enjambées pour couper la route de la jeune femme. Elles atteignirent l’Enclos presque en même temps, bientôt rejointes par la vieille femme.

  Par les fentes de la palissade, Ayla regarda les visages et les yeux qui l’observaient en silence derrière les énormes pieux. Ce qu’elle vit la bouleversa. Les hommes étaient sales, hirsutes, et déguenillés, mais le pire était encore la puanteur qui se dégageait de l’Enclos. Au-delà des effluves nauséabonds, l’odorat aguerri d’Ayla perçut le caractère infectieux de la pestilence. D’habitude, les odeurs corporelles ne l’incommodaient pas, ni même une quantité normale de déjection, mais l’haleine fétide due à la malnutrition, la saleté repoussante des excréments évacués par des ventres malades, les relents d’infection, de blessures purulentes et même de gangrène, tout choquait ses sens et provoquait en elle une furieuse colère.

  Epadoa se dressa devant Ayla et fit écran de son corps, mais la jeune femme en avait assez vu. Elle fit volte-face et affronta Attaroa.

  — Pourquoi ces hommes sont-ils parqués comme des bêtes ?

  En entendant la traduction de S’Armuna, les hommes derrière la palissade retinrent leur souffle, attendant la réaction d’Attaroa. Personne n’avait encore osé lui poser la question.

  La Femme Qui Ordonne foudroya Ayla du regard, mais la jeune femme indignée ne broncha pas. Presque de même taille, bien que la femme aux yeux noirs fût légèrement plus grande, elles étaient toutes deux athlétiques. L’hérédité d’Attaroa lui avait légué une charpente plus lourde, alors qu’Ayla, à force d’exercices, avait développé une musculature fine et nerveuse. La Femme Qui Ordonne était plus âgée que l’étrangère, plus expérimentée, plus rusée et totalement imprévisible ; la visiteuse, experte à la traque et chasseresse émérite, était une redoutable observatrice, prompte à noter le moindre indice et à en tirer rapidement profits.

  Soudain Attaroa éclata de son rire démoniaque, et Jondalar : qui avait rejoint les quatre femmes, en eut la chair de poule.

  — Ils l’ont mérité ! déclara-t-elle enfin.

  — Personne ne mérite un tel traitement, riposta Ayla sans attendre les explications de S’Armuna, qui se contenta de traduire les paroles de la jeune femme pour Attaroa.

  — Qu’en sais-tu ? Tu n’étais pas là ! Comment pourrais-tu imaginer la façon dont ils nous traitaient ? lança la femme aux yeux noirs.

  — Vous obligeaient-ils à rester dehors dans le froid ? Ne vous fournissaient-ils ni habits ni nourriture ?

  Quelques femmes s’étaient approchées et assistaient à la scène d’un air gêné.

  — Vous ne valez pas mieux si vos sévices sont pires que les leurs, poursuivit Ayla.

  Attaroa ne daigna pas répondre à l’accusation que S’Armuna traduisit. Elle se contenta de grimacer un sourire cruel.

  Ayla remarqua une agitation derrière la palissade, et vit les hommes s’écarter pour permettre à deux garçons de clopiner jusqu’au premier rang. A la vue des deux jeunes invalides et d’autres enfants transis et affamés, la fureur d’Ayla redoubla. Elle se rendit compte alors que des Louves avaient pénétré dans l’Enclos armées de sagaies. Incapable de se contenir plus longtemps, elle les apostropha :

  — Et ces enfants, vous ont-ils aussi maltraitées ? Qu’ont-ils fait pour justifier ce châtiment ?

  S’Armuna s’assura que tout le monde pût comprendre les propos d’Ayla.

  — Où sont les mères de ces enfants ? demanda Ayla à Epadoa. Celle qui commandait aux Louves lança un regard interrogateur à Attaroa après avoir entendu la question dans sa langue, mais la Femme Qui Ordonne dévisageait Ayla avec, aux lèvres, son sourire cruel, comme si elle se délectait d’avance de la réponse d’Epadoa.

  — Certaines sont mortes, expliqua la Louve.

  — Abattues alors qu’elles tentaient de s’enfuir avec leurs enfants, précisa une des femmes qui s’étaient attroupées. Les autres n’osent plus réagir de peur qu’on torture leurs enfants.

  Ayla chercha d’où venait la voix, et aperçut une vieille femme, celle-là même que Jondalar avait vue se lamenter si bruyamment aux funérailles des trois jeunes gens. Epadoa la foudroya du regard.

  — Que peux-tu de plus contre moi, Epadoa ? fit la femme en s’avançant courageusement. Tu as déjà pris mon fils, et ma fille ne tardera pas à le suivre. Je suis trop vieille et je me moque bien de la vie, maintenant.

  — Ils nous avaient trahies, répliqua Epadoa. Que cela serve de leçon à ceux qui voudraient encore s’enfuir.

  Attaroa restait imperturbable et on ignorait si elle approuvait ou non les justifications d’Epadoa, qu’elle fixa d’un regard las avant de tourner les talons, laissant Epadoa et ses Louves monter la garde devant l’Enclos. Mais un sifflement aigu et puissant l’arrêta sur le seuil de sa caverne. Son sourire narquois se figea et ce fut avec effroi qu’elle vit arriver les deux chevaux au triple galop depuis l’autre bout du pré. Elle pénétra vivement dans son logis, sans demander son reste.

  Des murmures incrédules s’élevèrent de toutes parts quand la jeune femme blonde et le géant aux cheveux encore plus clairs enfourchèrent leur monture et disparurent au galop. Nombreux furent ceux qui rêvaient de décamper aussi facilement, et beaucoup se demandaient s’ils reverraient un jour les deux étrangers.

  — Si seulement nous pouvions continuer notre route ! s’exclama Jondalar, après qu’ils eurent ralenti l’allure.

  — Oui, cela me soulagerait, avoua Ayla. Ce qui se passe dans ce Camp est insoutenable, c’est révoltant. Je plains S’Armuna et je comprends ses remords, mais je lui en veux d’avoir toléré cette situation si longtemps. Comment allons-nous agir ?

  — Il faudra décider d’un plan avec S’Armuna. Il est évident que la majorité des femmes en ont assez, et qu’elles seraient prêtes à nous aider. S’Armuna doit savoir sur qui nous pouvons compter.

  Ils avaient rejoint les sous-bois, et chevauchaient à l’abri des arbres parfois clairsemés. Ils descendirent jusqu’à la rivière, et remontèrent à l’endroit où ils avaient laissé Loup. En approchant, Ayla émit un petit sifflement et le loup déboula pour les accueillir en frétillant joyeusement. Il était resté sa
gement où Ayla lui avait ordonné, et ils le félicitèrent tous deux pour sa patience. Ayla remarqua pourtant les restes d’une proie, ce qui supposait qu’il avait quitté sa cachette pour chasser et elle s’en inquiéta. Si près du Camp, elle craignait qu’il ne tombât entre les mains d’Attaroa et de ses Louves, mais elle n’osa pas le gronder. Sa détermination à quitter au plus vite un Camp où on mangeait de la chair de loup s’en trouva renforcée.

  Ils menèrent sans bruit les chevaux près de la rivière, à hauteur du buisson où ils avaient caché leurs affaires. Ayla sortit une de leurs dernières galettes, la cassa en deux, et offrit le plus gros morceau à Jondalar. Ils s’assirent au milieu des broussailles, contents de respirer un air différent de celui du Camp des S’Armunaï.

  Un brusque grondement de Loup fit sursauter Ayla.

  — Quelqu’un vient, murmura Jondalar, alarmé.

  Tous leurs sens en éveil, ils scrutèrent les environs, confiants dans les capacités de Loup à détecter le danger. Ayla, cherchant dans la direction où Loup reniflait, aperçut deux femmes approcher dans les broussailles. Elle aurait juré que l’une d’elles était Epadoa. Elle tapota le bras de Jondalar et lui désigna les intruses. Il acquiesça en silence.

  — Toi attends, calme chevaux, recommanda-t-elle en utilisant le langage gestuel du Clan. Moi cache Loup. Moi éloigne femmes.

  — Non, moi, répondit Jondalar dans la même langue.

  — Femmes écoutent mieux femmes, rétorqua Ayla. Jondalar accepta à contrecœur.

  — Moi reste ici avec propulseur, signala-t-il. Toi, prends propulseur.

 

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