LE GRAND VOYAGE
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— Dites-moi, les gens dangereux dont vous parliez n’appartenaient-ils pas à une bande de vauriens, par hasard ? demanda-t-il.
— Non, pourquoi ? Vous avez eu des ennuis ? fit Jondalar. Autrefois, tu m’avais parlé d’un jeune homme à la tête d’une petite bande. Ils s’amusaient à chasser le Cl... les Têtes Plates.
Il jeta un coup d’œil à Ayla, mais savait que Laduni ne pouvait pas comprendre le mot « Clan ».
— Ils tourmentaient les hommes, et volaient les Plaisirs aux femmes, reprit-il. De jeunes excités qui créaient des ennuis à tout le monde. En entendant parler de « Têtes Plates », Ayla tendit l’oreille, curieuse de savoir si ceux du Clan habitaient dans la région.
— Oui, ce sont les mêmes, avoua Laduni. C’est Charoli et sa bande. C’étaient peut-être de jeunes excités au début, mais ils ont été trop loin.
— J’aurais cru qu’ils seraient devenus raisonnables avec l’âge, fit Jondalar.
— C’est la faute de Charoli. Les autres, individuellement, ne sont pas de mauvais bougres, mais c’est lui qui les pousse. Losaduna dit qu’il veut prouver son courage, montrer qu’il est un homme, parce que justement il n’y avait pas d’homme dans son foyer.
— Nombreuses sont les femmes qui ont élevé seules leurs garçons, et ils sont pourtant devenus des hommes de valeur, objecta Jondalar. Dans le feu de la discussion, ils s’étaient arrêtés et se tenaient au milieu de la caverne. Un attroupement se forma.
— Oui, c’est juste. Mais le compagnon de sa mère a disparu quand il n’était qu’un bébé et elle n’en a pas repris d’autre. Au lieu de cela, elle a reporté toute son affection sur lui et l’a choyé au-delà de l’âge nécessaire, plutôt que de lui laisser apprendre à travailler et accomplir ses devoirs d’adulte. Et maintenant, nous devons mettre un terme à ses égarements.
— Que s’est-il passé ? demanda Jondalar.
— Une fille de notre Caverne était descendue à la rivière poser des pièges. Elle était femme depuis quelques lunes, et elle n’avait pas encore connu les Rites des Premiers Plaisirs. Elle était impatiente de participer à la cérémonie lors de la prochaine Réunion. Charoli et sa bande ont découvert qu’elle était seule, et ils l’ont tous prise...
— Tous ? Ils l’ont prise de force ? s’indigna Jondalar. Avant les Premiers Rites ? Je n’arrive pas à y croire !
— Oui, tous, confirma Laduni, dont la colère froide était plus impressionnante qu’un accès de rage. Nous ne pouvons pas l’accepter ! J’ignore s’ils se sont lassés des Têtes Plates, ou l’excuse qu’ils se sont trouvée, mais ils ont dépassé les limites. Ils l’ont blessée, elle est revenue en sang. Et maintenant, elle refuse qu’un homme la touche. Elle a même refusé de subir les Rites de la Féminité.
— C’est terrible, mais on ne peut pas lui en vouloir, fit Jondalar. Ce n’est pas la meilleure manière pour une jeune fille d’être initiée au Don de Doni.
— Sa mère craint que si elle s’abstient d’honorer la Mère en n’assistant pas à la cérémonie, elle n’ait jamais d’enfants.
— Elle a peut-être raison, mais que faire ?
— Sa mère veut voir Charoli mort, et elle veut que nous réclamions le prix du sang à sa Caverne, expliqua Laduni. Elle a droit à une vengeance, mais le prix du sang pourrait détruire tout le monde. De plus, ce n’est pas la Caverne de Charoli qui est responsable de ce malheur. C’est sa bande, et certains d’entre eux ne sont même pas de la Caverne de naissance de Charoli. J’ai envoyé un messager à Tomasi, le Maître de Chasse de sa Caverne, pour lui proposer un arrangement.
— Un arrangement ? Quel est ton plan ?
— A mon avis, il revient à tous les Losadunaï d’arrêter ce Charoli et sa bande. J’espère que Tomasi m’aidera à convaincre les autres de ramener ces garnements sous l’autorité des Cavernes. J’ai même suggéré qu’il accorde une vengeance à la mère de Madenia, plutôt que de payer le prix du sang. L’ennui, c’est que Tomasi est un parent de la mère de Charoli.
— Je comprends. C’est une décision difficile à prendre, dit Jondalar qui avait remarqué qu’Ayla n’avait pas perdu une miette de leur conversation. Quelqu’un sait-il où se cachent Charoli et sa bande ? Ils ne peuvent pas être avec d’autres Losadunaï. Je ne peux pas croire qu’une Caverne accepte d’abriter de telles brutes.
— Il y a une région désertique au sud, avec des rivières souterraines et de nombreuses cavernes. On prétend qu’ils s’y cachent.
— S’il y a tant de cavernes, ils seront difficiles à dénicher.
— Oui, mais ils ne peuvent pas s’y terrer tout le temps. Il faut bien qu’ils sortent pour chercher de quoi manger, et ils laisseront des traces. Un habile traqueur pourrait retrouver leur piste plus facilement que celle d’un animal, mais il faut que toutes les Cavernes coopèrent. Si c’est le cas, nous ne tarderons pas à les débusquer.
— Que leur ferez-vous si vous les attrapez ? Cette fois, c’était Ayla qui avait posé la question.
— Dès que ces brutes seront séparées, les liens qui les unissent se relâcheront vite. Chaque Caverne peut s’occuper d’un ou deux, et les traiter à sa manière. Ça m’étonnerait qu’ils souhaitent vraiment vivre en dehors des Losadunaï, et qu’ils refusent d’appartenir à une Caverne. Un jour ou l’autre, ils voudront trouver une compagne, et je ne connais pas de femme qui accepterait de mener leur genre de vie.
— Oui, je crois que tu as raison, approuva Jondalar.
— J’ai de la peine pour cette jeune fille, déclara Ayla qui ne cachait pas son trouble. Comment s’appelle-t-elle déjà ? Madenia ?
— J’aimerais rester pour vous aider, fit Jondalar, mais si nous ne traversons pas le glacier maintenant, il nous faudra attendre l’hiver prochain.
— J’ai bien peur qu’il ne soit déjà trop tard, dit Laduni.
— Trop tard ? Mais c’est l’hiver, il fait froid. Tout est complètement gelé. Les crevasses devraient être bouchées par la neige.
— Oui. Mais l’hiver est bien avancé, et on ne sait jamais. C’est encore possible, mais si le fœhn[23] est précoce – ce qui arrive – la neige fondra vite. Le glacier est souvent traître avec les premières fontes, et étant donné ce qui se passe, il n’est pas prudent de s’aventurer dans le territoire des Têtes Plates. Ils ne sont pas très amicaux en ce moment. La bande de Charoli a éveillé leur hostilité. Les animaux eux-mêmes protègent leurs femelles et se battent pour les défendre.
— Ce ne sont pas des animaux, protesta Ayla, prompte à prendre la défense du Clan. Ce sont des humains, même s’ils sont différents. Laduni retint sa langue. Il ne voulait pas offenser un hôte. Il se disait qu’avec son inclination pour les animaux, Ayla les prenait tous pour des êtres humains. Si un loup la protégeait et qu’elle le traitait comme une personne, il n’était pas étonnant qu’elle considérât les Têtes Plates comme des humains à part entière. Certes, ils étaient parfois intelligents, mais tout de même !
Plusieurs personnes les avaient rejoints. L’un d’eux, un petit homme maigre d’un certain âge, les cheveux en broussaille et l’air timide, prit la parole.
— Laduni, tu ne crois pas que tu devrais les laisser s’installer ?
— Je commençais à me demander si tu allais rester planté là à bavarder toute la journée ! intervint la femme qui se tenait à ses côtés. C’était une petite femme assez boulotte à l’air engageant.
— Oui, vous avez raison, pardonnez-moi. Laissez-moi vous présenter. Losaduna, Celui Qui Sert la Mère, voici Ayla du Camp du Lion des Mamutoï, Élue par le Lion, Protégée par le Puissant Ours, et Fille du Foyer du Mammouth.
— Le Foyer du Mammouth ! Alors tu es Celle Qui Sert la Mère, toi aussi ! s’exclama l’homme avec un sourire surpris, avant même de lui souhaiter la bienvenue.
— Non, je suis Fille du Foyer du Mammouth. Mamut m’enseignait, mais il n’a pas terminé mon initiation, rectifia Ayla.
— Mais tu y es née ! Tu es donc une Élue de la Mère ! insista-t-il, visiblement ravi.
— Losaduna, tu ne l�
�as même pas encore saluée ! reprocha la petite boulotte.
L’homme parut un instant désarçonné.
— Oh, en effet. J’oublie toujours ces formalités. Bon, au nom de Duna, la Grande Terre Mère, sois la bienvenue, Ayla des Mamutoï, Élue par le Camp du Lion, et Fille du Foyer du Mammouth.
La petite femme rondelette hocha la tête en soupirant.
— Il a tout mélangé, mais crois-moi, si c’était une cérémonie à peine connue, ou une légende sur la Mère, il n’en oublierait pas un mot. Ayla ne put réprimer un sourire amusé. Elle n’avait jamais rencontré un Homme Qui Sert la Mère aussi éloigné des devoirs de sa charge. Ceux qu’elle avait connus étaient toujours maîtres de leurs émotions, possédaient une forte personnalité et une présence marquante. Aucun ne ressemblait à cet étourdi embarrassé, si peu soucieux de son apparence, et à l’allure timide mais enjouée. Mais la petite femme ne semblait pas douter de ses pouvoirs, et Laduni lui montrait du respect. Losaduna devait bien cacher son jeu.
— Ce n’est pas grave, assura Ayla à l’adresse de la femme. Il ne s’est pas vraiment trompé.
C’est vrai qu’elle avait été élue par le Camp du Lion, se souvint-elle. Elle n’y était pas née, elle avait été adoptée. Elle s’adressa alors à l’homme qui avait pris ses mains et les tenait toujours.
— Je salue Celui Qui Sert la Grande Mère de Toutes les Créatures, et je te remercie pour ton accueil, Losaduna.
Il sourit en entendant l’autre nom qu’on prêtait à la Mère, pendant que Laduni prenait la parole à son tour.
— Solandia des Losadunaï, née dans la Caverne de la Rivière sur la Colline, Compagne de Losaduna, voici Ayla du Camp du Lion des Mamutoï, Élue par le Lion, Protégée par le Puissant Ours, et Fille du Foyer du Mammouth.
— Je te salue, Ayla des Mamutoï, et je t’invite dans notre foyer, déclara brièvement Solandia, les titres et filiations ayant été déjà suffisamment énoncés.
— Merci à toi, Solandia, dit Ayla.
— Losaduna, dit ensuite Laduni en regardant Jondalar, Toi Qui Sers la Mère pour la Caverne du Puits Chaud des Losadunaï, voici Jondalar, Maître Tailleur de Silex de la Neuvième Caverne des Zelandonii, fils de Marthona, ancienne Femme Qui Ordonne de la Neuvième Caverne, frère de Joharran, chef de la Neuvième Caverne, né au Foyer de Dalanar, chef et fondateur des Lanzadonii.
C’était la première fois qu’Ayla entendait tous les titres de Jondalar et elle ne cacha pas sa surprise. Elle n’en comprenait pas toute la signification, mais la liste était impressionnante. Après que Jondalar eut répété la litanie et qu’il eut été présenté dans les règles, on les accompagna enfin dans le vaste espace qui servait de lieu de cérémonie et où habitait Losaduna.
Loup, qui s’était tenu sagement aux pieds d’Ayla, fit entendre un petit jappement quand ils arrivèrent à l’entrée du foyer. Il venait d’apercevoir un enfant à l’intérieur, mais sa réaction déplut à Solandia qui se précipita pour prendre vivement le bébé dans ses bras.
— J’ai quatre enfants, annonça-t-elle avec angoisse. Je ne suis pas sûre qu’on devrait laisser entrer ce loup. Micheri ne marche pas encore, poursuivit-elle d’une voix que la peur altérait. Comment savoir s’il ne va pas l’attaquer ?
— Loup n’attaque jamais les petits, assura Ayla. Il a grandi auprès d’enfants, et il les adore. Il est plus doux avec eux qu’avec les adultes. Il ne voulait pas attaquer le bébé, il manifestait tout simplement sa joie.
Elle fit signe à Loup de rester couché. Il obéit, mais on devinait son impatience, et Solandia épiait le carnassier d’un œil vigilant. Elle n’arrivait pas à discerner si l’impatience du fauve était due à la joie ou à la faim, mais elle brûlait d’en apprendre davantage sur les hôtes, et sa curiosité l’emporta. L’un des avantages de sa position de compagne de Losaduna était justement de pouvoir parler aux rares visiteurs avant tout le monde. Et comme ils résidaient au foyer de cérémonie, elle les voyait souvent.
— J’ai déjà dit qu’il pouvait rester avec toi, déclara-t-elle à Ayla.
La jeune femme emmena Loup à l’intérieur, et le fit asseoir dans un coin reculé du foyer. Elle resta un instant avec lui, sachant qu’il lui serait difficile de tenir en place avec des enfants autour de lui. Mais il sembla se contenter de les observer.
Son attitude calma Solandia et, après avoir servi une infusion chaude à ses hôtes, elle leur présenta ses enfants et retourna s’occuper du repas. Elle en oublia la présence du loup, mais ses enfants n’avaient d’yeux que pour lui. Ayla les observa discrètement. Le plus âgé des quatre, Larogi, était un garçon d’une dizaine d’années. Il y avait aussi une fille d’environ sept ans, Dosalia, et une plus petite, Neladia, qui devait avoir quatre ans. Le bébé ne marchait pas encore, mais il était d’une activité débordante. Il se déplaçait à quatre pattes avec une agilité et une rapidité surprenantes.
Les enfants n’étaient pas rassurés par la présence de Loup, et l’aînée des filles prit le bébé dans ses bras tout en surveillant le fauve du coin de l’œil, mais voyant qu’il ne se passait rien, elle le reposa. Pendant que Jondalar discutait avec Losaduna, Ayla déballa leurs affaires. Il y avait des litières à la disposition des invités, et elle espérait avoir le temps de nettoyer leurs fourrures de couchage s’ils restaient ici.
Des gazouillis de bébé leur firent tourner la tête. Ayla retint son souffle. Un silence s’abattit sur le foyer, et tous les regards se braquèrent vers Loup. La stupeur et l’émerveillement se lurent sur tous les visages. Le bébé avait rampé jusqu’au loup et il était maintenant assis près du fauve énorme, agrippé à sa fourrure. Ayla jeta un coup d’œil à Solandia. La pauvre femme, paralysée d’horreur, regardait d’un œil hébété son précieux rejeton agacer le fauve de petites tapes et de tiraillements de poils. Mais Loup le laissait faire, et se contentait d’agiter la queue d’un air ravi.
Finalement, Ayla alla prendre l’enfant et le rapporta à sa mère.
— Tu avais raison, déclara Solandia avec surprise. Ce loup adore les enfants ! Si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux, je ne l’aurais jamais cru.
Les autres enfants ne se firent pas prier pour se joindre aux ébats du plus jeune. Après un léger problème avec l’aîné qui poussa le jeu un peu trop loin, vite rappelé à l’ordre par Loup qui saisit la main de l’imprudent dans sa gueule en grondant, mais sans mordre, Ayla expliqua qu’il fallait traiter Loup avec respect. La réaction du fauve effraya juste assez l’enfant pour lui faire comprendre les limites à ne pas dépasser. Puis ils sortirent jouer dehors avec le loup sous le regard envieux et fasciné de tous les enfants de la communauté.
Avant la nuit, Ayla alla voir les chevaux. Dès qu’elle l’aperçut, Whinney hennit longuement, et Ayla comprit que son amie s’était inquiétée de son absence. Ayla hennit en retour, provoquant des mouvements de surprise chez les Losadunaï dont certains la regardèrent avec effarement. Rapide lui répondit à son tour. Whinney, fringante et agitant sa queue, regarda Ayla traverser le pré où la neige s’était accumulée. Lorsqu’Ayla fut tout près, la jument baissa la tête, et la releva soudain en décrivant un cercle avec ses naseaux. Rapide caracola et se cabra sur ses postérieurs.
Ils avaient perdu l’habitude d’être entourés de tant d’étrangers et la présence de la jeune femme les rassurait. Rapide dressa la tête et les oreilles quand il vit Jondalar apparaître à l’entrée de la caverne, et il s’avança à sa rencontre. Après avoir longuement flattée la jument, Ayla décida que, pour leur plaisir mutuel, elle la peignerait le lendemain.
Conduits par ceux de Solandia, tous les enfants s’étaient rassemblés et se dirigeaient vers les chevaux. Les étonnants visiteurs les laissèrent toucher et caresser leurs montures, et Ayla en prit tour à tour quelques-uns sur la croupe de Whinney pour une promenade, sous le regard envieux des adultes. Ayla le leur aurait volontiers proposé aussi, mais elle pensa finalement qu’il était trop tôt pour ce genre d’expérience.
Avec des pelles taillées dans de gran
ds andouillers, Ayla et Jondalar commencèrent à déblayer la neige autour de la caverne pour que les chevaux pussent brouter. Ils furent bientôt rejoints par quelques Losadunaï et le pré fut vite nettoyé. Mais l’exercice rappela à Jondalar les inquiétudes qui l’avaient tourmenté ces derniers temps. Comment trouveraient-ils de la nourriture, du fourrage, et surtout de l’eau potable pour eux-mêmes, Loup et les deux chevaux, dans leur traversée de l’immense étendue de glace ?
Un peu plus tard, ce même soir, tout le monde se réunit dans le large espace de cérémonie pour le récit des aventures d’Ayla et Jondalar. Les animaux intriguaient tout particulièrement les Losadunaï. Solandia avait déjà confié à Loup la charge de distraire les enfants et le spectacle du fauve jouant avec les petits fascinait les adultes qui avaient du mal à en croire leurs yeux. Ayla n’entra pas dans les détails de sa vie avec le Clan, et n’insista pas sur la Malédiction qu’on lui avait lancée bien qu’elle fit part de quelques divergences qui l’avaient opposée à ceux du Clan.
Les Losadunaï pensèrent simplement que le Clan était une peuplade de l’est, mais lorsqu’Ayla tenta d’expliquer comment habituer les animaux à vivre avec les humains et qu’elle prétendit ne pas avoir eu recours à des forces surnaturelles pour les dresser, personne ne la crut. L’idée que n’importe qui pût apprivoiser un loup ou un cheval était impossible à accepter. La plupart se dirent que l’époque où Ayla vivait seule dans sa vallée correspondait à une période d’épreuve imposée à ceux qui voulaient Servir la Mère, et ils considéraient que sa compétence particulière avec les animaux prouvait la justesse de son Vœu. Si elle n’était pas encore une Femme Qui Sert la Mère, ce n’était plus qu’une question de temps.
Les Losadunaï furent très peinés d’apprendre que les deux Voyageurs avaient eu des difficultés avec Attaroa et les S’Armunaï.
— Je comprends pourquoi si peu de visiteurs sont venus de l’est ces dernières années, fit Laduni. Et vous dites qu’un de leurs prisonniers était un Losadunaï ?