LE GRAND VOYAGE
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Plus au sud, scintillant au soleil comme des tessons d’albâtre, les pics escarpés de la crête centrale, sorte de chaîne indépendante du gigantesque massif, dressaient leurs sommets au-dessus des montagnes les plus hautes. Les deux voyageurs poursuivaient leur escalade sous la surveillance de deux pics jumeaux qui dominaient la crête centrale des montagnes méridionales.
Au nord, de l’autre côté de la rivière, l’ancien massif cristallin s’élevait abruptement, surface moutonneuse parfois surmontée de pics rocheux entre lesquels s’étendaient des prairies. A l’ouest, des mamelons plus élevés, certains couronnés de glace, rejoignaient le plissement de terrain plus récent de la chaîne méridionale.
La neige poudreuse tombait plus rarement à mesure qu’ils approchaient de la partie la plus froide du continent, la région comprise entre l’avancée des montagnes glacées et l’extrémité méridionale des immenses couches de glace du nord. Même le vent coupant des steppes orientales n’atteignait pas la férocité du vent glacial qui régnait dans ces lieux. Seule l’influence maritime sauvait le pays des glaces envahissantes.
Le glacier qu’ils avaient l’intention de traverser serait devenu une gigantesque étendue gelée sans l’adoucissement dû au climat océanique qui limitait sa progression. L’influence maritime qui avait ménagé un passage vers les steppes et les toundras occidentales avait également empêché le glacier d’envahir les pays des Zelandonii, lui épargnant les lourdes couches de glace qui recouvraient d’autres pays de même latitude.
Jondalar et Ayla retrouvèrent vite la routine du Voyage. Ayla avait l’impression de ne s’être jamais arrêtée. Elle avait hâte d’atteindre le but. Des souvenirs du Camp du Lion l’accompagnaient dans son cheminement pénible à travers la monotonie du paysage hivernal. Elle se rappelait avec plaisir les plus petits incidents, oubliant les épreuves qu’elle avait supportées quand elle croyait que Jondalar ne l’aimait plus.
Ils devaient faire fondre la glace pour se procurer de l’eau potable – la neige était inexistante, à part quelques congères – et pourtant Ayla trouvait au moins un avantage au froid glacial : les affluents de la Grande Mère étaient gelés et faciles à traverser. Mais ils devaient se hâter de franchir les vallées des rivières, ou des torrents, pour ne pas subir les morsures des vents qui s’y engouffraient, rendant l’air déjà glacial encore plus froid.
Frissonnant malgré ses épaisses fourrures, Ayla atteignit avec soulagement le côté de la vallée protégé par un flanc de colline.
— Je suis gelée ! s’exclama-t-elle en parvenant à l’abri. Ah, s’il faisait un peu moins froid !
— Ne dis pas ça ! s’écria Jondalar d’un air anxieux.
— Pourquoi ?
— Nous devons être de l’autre côté du glacier avant le redoux. Le vent chaud, c’est le fœhn, le fondeur de glace. C’est lui qui annonce le changement de saison. S’il se mettait à souffler, nous serions obligés de passer par le nord, à travers le territoire du Clan. C’est un grand détour, et avec les ennuis que leur a causés Charoli, je ne crois pas qu’ils nous accueilleraient à bras ouverts.
Ayla hocha la tête d’un air entendu et promena son regard de l’autre côté de la rivière.
— Ils sont du meilleur côté, finit-elle par déclarer.
— Que veux-tu dire ?
— Même d’ici, on devine les bonnes prairies herbeuses. Cela attire le gibier. Sur ce versant il n’y a que des pins rabougris. C’est signe de terre sablonneuse où l’herbe pousse difficilement. Ce versant est plus proche du glacier, il est plus froid et moins riche.
— Tu as sans doute raison, acquiesça Jondalar, trouvant son explication judicieuse. Je ne sais pas à quoi cela ressemble en été, je ne suis passé ici qu’en hiver.
Ayla avait deviné juste. La rive septentrionale de la Grande Rivière Mère, aux plaines de lœss recouvrant un soubassement calcaire, était beaucoup plus fertile que la rive méridionale. En outre, les glaciers des montagnes s’avançaient sur la rive sud, rendant l’hiver plus rude et l’été plus froid, à peine assez chaud pour dégeler la terre et faire fondre la neige accumulée dans l’année. Les glaciers s’étaient remis à avancer lentement, mais suffisamment pour modifier le climat sur les terres qui les séparaient. C’était la dernière poussée glaciaire avant le dégel qui refoulerait bientôt les glaces dans les régions polaires.
Pour reconnaître les arbres à l’état dormant, Ayla devant en goûter l’écorce, un bout de brindille ou un bourgeon. Près de la rivière, et au bord des affluents, là où les aulnes dominaient, elle savait que l’été dévoilerait un sol de tourbe marécageuse. Les bois mixtes de saules et de peupliers signalaient les parties les plus humides des vallées, et les quelques frênes, ormes ou charmes, à peine plus fournis que les buissons, indiquaient un sol plus sec. Les rares chênes nains qui luttaient pour survivre dans les endroits protégés ne laissaient pas présager les immenses forêts de chênes qui recouvriraient un jour cette même région au climat plus tempéré. Sur les hauts plateaux sablonneux mangés par la lande, la terre trop pauvre ne nourrissait que des bruyères, des ajoncs, de rares herbacées, des mousses et des lichens.
Même dans les climats les plus rudes, des oiseaux et des animaux prospéraient. Les animaux des steppes froides et des montagnes étaient, légion, et la chasse souvent bonne. Les voyageurs n’étaient que rarement obligés d’utiliser les réserves que leur avaient données les Losadunaï et qu’ils préféraient garder pour la traversée du glacier. Ayla aperçut une chouette blanche, d’une espèce naine très rare, et la montra à Jondalar. Il était passé maître dans l’art de débusquer les grouses, dont le goût rappelait les lagopèdes qu’il aimait tant, surtout préparés à la façon d’Ayla. Leur plumage de couleur leur offrait un meilleur camouflage sur une terre que la neige recouvrait à peine.
La région subissait l’influence continentale par l’est et océanique par l’ouest, comme en témoignaient le mélange inhabituel de plantes qui poussaient rarement ensemble, ainsi que les variétés d’animaux qu’on n’avait pas l’habitude de voir cohabiter. Ayla en eut un aperçu avec les petites créatures à fourrure, même si les souris, loirs, sousliks, hamsters et autres campagnols hibernaient. Mais elle pillait la nourriture qu’ils amassaient dans leurs nids, et tuait parfois les petites bêtes pour Loup. Elle chassait aussi les hamsters géants pour eux-mêmes. Habituellement, les petits rongeurs servaient de subsistance aux martres, aux renards et aux chats sauvages.
Sur les hautes plaines et dans les vallées, ils apercevaient souvent les mammouths laineux, des troupeaux de femelles que suivait parfois un mâle solitaire, et des troupeaux de mâles rassemblés pour la durée de l’hiver. Les rhinocéros se déplaçaient toujours seuls, à l’exception des femelles, accompagnées d’un ou deux petits. Dans cette région où, à la saison douce, pullulaient bisons, aurochs, et toutes sortes de cervidés, du mégacéros géant au timide chevreuil, seul le renne affrontait l’hiver glacial. Les mouflons, les chamois, les bouquetins migraient de leurs habitats élevés et Jondalar n’avait jamais vu autant de bœufs musqués.
C’était une année d’expansion pour les bœufs musqués. L’année suivante verrait probablement leur nombre diminuer considérablement, mais en attendant, ils offraient une cible de choix aux propulseurs. Lorsqu’ils se sentaient menacés, les bœufs musqués, et les mâles en particulier, se formaient en phalanges serrées, cornes baissées, pour protéger les veaux et certaines femelles. Cette tactique était peut-être efficace face à la plupart des prédateurs, mais c’était une aubaine pour les lanceurs de sagaies.
Ayla et Jondalar visaient d’assez loin pour éviter une charge inattendue et choisir leur victime sans risque. C’était presque trop facile, bien qu’ils dussent viser juste et lancer avec assez de force pour traverser l’épaisse toison.
Avec un tel choix, ils ne manquaient pas de viande et souvent, même, étaient contraints d’abandonner les bas morceaux aux carnassiers et aux charognards. Bien qu’il fût copieux, leur régime de viande maigre, riche
en protéines, les laissait souvent sur leur faim. L’écorce et des infusions d’aiguilles de pin n’amélioraient guère leur ordinaire.
Les humains, omnivores, avaient besoin d’une alimentation diversifiée et les protéines, bien qu’essentielles, n’étaient pas suffisamment nutritives. Certains mouraient de carence alimentaire par manque de nourriture végétale ou de graisse. Or, à la fin de l’hiver, les animaux avaient déjà brûlé l’essentiel de leurs réserves de graisse. Les deux voyageurs choisissaient donc les morceaux de viande et les viscères qui contenaient le plus de graisse et donnaient le reste à Loup, ou l’abandonnaient aux charognards. Et Loup se débrouillait seul pour trouver le complément nécessaire.
Ils rencontraient souvent des chevaux, mais Ayla et Jondalar ne pouvaient se résoudre à les tuer. Whinney et Rapide, quant à eux, trouvaient une nourriture abondante avec l’herbe sèche, les mousses, les lichens, et mangeaient aussi de petites brindilles et de fines écorces.
Ayla et Jondalar longèrent la rivière qui obliquait légèrement vers le nord. Lorsqu’elle tourna vers le sud-ouest, Jondalar sut qu’ils approchaient. La dépression située entre l’ancien massif septentrional et la chaîne méridionale s’éleva vers un paysage sauvage où affleuraient des rochers escarpés. Ils arrivèrent à l’endroit où trois gros torrents se rejoignaient pour former les débuts apparents de la Grande Rivière Mère. Ils traversèrent et suivirent la rive gauche du torrent central, celui qu’on appelait la Moyenne Mère, considéré, ainsi qu’on l’avait expliqué à Jondalar, comme la véritable Rivière Mère, bien qu’en fait les trois cours d’eau eussent pu prétendre à cette appellation.
Ayla ne put cacher sa déception. Elle s’était attendue à mieux de la part d’un fleuve si majestueux. Ainsi, la Grande Rivière Mère ne jaillissait pas d’un point précis. Elle n’avait pas de début, et même les frontières du nord en territoire de Têtes Plates étaient floues, mais Jondalar paraissait reconnaître la région. Il pensait que le bord du glacier était proche bien que la neige recouvrît le sol depuis quelque temps, et en dissimulât la limite.
Il était encore tôt dans l’après-midi quand ils décidèrent d’installer leur campement. Ils trouvèrent un endroit propice au-delà d’un cours d’eau qui dévalait du nord et se jetait dans le torrent supérieur.
Ayla s’arrêta sur un banc de galets et ramassa quelques pierres rondes, parfaites pour sa fronde. Elle se proposait de chasser le lagopède ou le lièvre blanc un peu plus tard, ou le lendemain matin.
Les souvenirs de leur court séjour chez les Losadunaï s’estompaient déjà, remplacés par une inquiétude croissante. Jondalar, surtout, était préoccupé. Ils progressaient moins vite qu’il ne l’avait prévu, et il craignait l’arrivée prochaine du printemps. On ne pouvait jamais prévoir la fin de l’hiver, mais il espérait qu’elle serait tardive cette année.
Ils déchargèrent les chevaux, installèrent leur campement, et comme il était encore tôt, allèrent chasser. Dans un petit bois, ils remarquèrent des traces de cerf. Cette découverte surprit Ayla et inquiéta Jondalar. Il craignait que le retour des cerfs annonçât le printemps. Ayla ordonna à Loup de la suivre pour éviter qu’il n’attaque intempestivement leur proie.
La piste conduisait à travers bois à un affleurement proéminent qui leur bouchait la vue. Ayla remarqua une modification dans la démarche de Jondalar, ses épaules s’affaissèrent, son pas se fit plus léger, et en comprit la cause lorsqu’elle vit que les empreintes du cerf indiquaient qu’il avait soudain bondi, effrayé.
Le grognement de Loup les avertit d’un danger. Ils avaient fini par se fier à son instinct, et se figèrent immédiatement. Ayla aurait juré avoir entendu les échos d’une bagarre se déroulant de l’autre côté de l’énorme rocher qui leur barrait le passage. Elle croisa le regard de Jondalar. Il avait entendu la même chose. Sans un bruit, ils avancèrent lentement jusqu’au rocher. Il y eut des vociférations, le choc d’une lourde chute, et, presque aussitôt, un cri de douleur.
La gorge d’Ayla se noua. Elle avait cru reconnaître l’intonation particulière du cri.
— Jondalar ! s’exclama-t-elle. Quelqu’un a besoin d’aide. Et elle se précipita de l’autre côté du rocher.
— Non, attends ! C’est peut-être dangereux ! prévint Jondalar. Mais en pure perte. La main crispée sur sa sagaie, il se rua derrière Ayla. De l’autre côté du rocher, plusieurs jeunes hommes luttaient avec quelqu’un à terre qui se débattait vainement. D’autres lançaient des remarques acerbes à l’un d’eux, accroupi sur un corps que maintenaient ses compagnons.
— Alors, Danasi, remue-toi un peu. Tu as besoin d’aide, ou quoi ?
— Peut-être qu’il ne trouve pas l’entrée !
— Il ne sait pas quoi en faire, oui !
— Bon, alors au suivant !
Ayla entrevit une mèche de cheveux blonds, et elle comprit avec dégoût qu’ils s’acharnaient sur une femme... Horrifiée, elle devina ce qu’ils lui infligeaient. Elle se lançait à la rescousse quand une vision fugitive s’imposa à elle. Était-ce la forme du bras ou de la jambe, ou le son de la voix, mais elle sut en un éclair que la femme était du Clan... Une femme du Clan blonde ! Elle resta un instant pétrifiée.
Loup grondait, prêt à bondir, mais il s’arrêta, guettant un geste d’Ayla.
— C’est sûrement la bande de Charoli ! s’écria Jondalar en la rejoignant.
Il se débarrassa de son sac et de son propulseur, et en quelques enjambées, arriva à la hauteur des trois agresseurs. Il empoigna par la pelisse celui qui s’escrimait en vain sur la femme et le projeta en arrière. Puis il fit brusquement volte-face, et il lui assena un coup de poing en plein visage. L’homme s’écroula. Les deux autres, un instant hébétés, lâchèrent la femme pour affronter l’étranger. L’un sauta sur son dos pendant que l’autre le frappait au corps et à la face. Le géant fit voltiger l’homme qui s’agrippait à son dos, reçut un coup sur l’épaule, et contre-attaqua en expédiant un violent uppercut dans le foie de son vis-à-vis.
La femme roula sur le côté, se releva et courut vers le deuxième groupe d’assaillants. Son adversaire plié en deux, Jondalar se retourna vers l’autre. Ayla aperçut le premier se relever.
— Loup ! Aide Jondalar ! Mords ! ordonna-t-elle.
Le fauve bondit dans la mêlée, pendant qu’Ayla se débarrassait de ses affaires, détachait la fronde qui lui enserrait la tête et agrippait son sac de pierres. L’un des trois hommes était de nouveau à terre, et elle vit l’autre lever son bras d’un air terrorisé pour se protéger de l’attaque du fauve. Loup se dressa sur ses pattes arrière et planta ses crocs dans le bras de l’homme, arrachant la manche du vêtement de fourrure, pendant qu’un solide direct de Jondalar atterrissait sur la mâchoire du troisième.
Ayla glissa une pierre dans sa fronde et reporta son attention sur l’autre groupe. L’un des hommes soulevait une lourde massue en os et s’apprêtait à frapper de toutes ses forces. Ayla lança vivement sa pierre et vit l’homme à la massue s’effondrer. Un autre, la sagaie menaçante pointée sur quelqu’un au sol, regarda son compagnon tomber d’un air incrédule. Il ne vit pas venir la seconde pierre, mais hurla sous l’impact. La sagaie lui échappa pendant qu’il tenait sa main blessée.
Ils étaient six contre un homme à terre, mais éprouvaient les pires difficultés à en venir à bout. La fronde d’Ayla en avait mis deux hors de combat et la femme qui venait d’échapper au viol en rouait de coups un troisième. Un quatrième, qui s’était approché de trop près de l’homme à terre, dut reculer en titubant sous la violence d’un coup assené avec une force rare. Il restait encore deux pierres à Ayla. Elle lança l’une, en visant un endroit non vital, ce qui offrit à l’agressé – un homme du Clan, comme Ayla l’avait deviné – une chance de se dégager. Bien qu’assis, il attrapa l’homme qui était le plus près de lui, le souleva, et le projeta sur un autre assaillant.
La femme du Clan repartit furieusement à l’attaque, s’acharnant sur l’homme qui préféra battre en retraite. Le
s femmes du Clan, peu habituées à la bagarre, n’en étaient pas moins de force égale aux hommes. Celle-ci, qui aurait préféré se soumettre aux exigences d’un homme, avait été poussée au combat pour voler au secours de son compagnon blessé.
Les agresseurs avaient perdu leur superbe. L’un d’eux gisait inconscient aux pieds de l’homme du Clan, ses cheveux blonds maculés de sang et de boue. Un autre se frictionnait le bras en fixant d’un regard noir la femme à la fronde. Les autres étaient en piteux état et l’œil du moins mal loti enflait tellement qu’il n’allait pas tarder à se fermer. Les trois agresseurs de la femme du Clan, recroquevillés les uns contre les autres, les vêtements défaits, tremblaient devant Loup qui les surveillait en grondant, les babines retroussées sur ses crocs impressionnants.
Jondalar, qui avait reçu sa part de coups mais ne s’en troublait pas pour autant, s’approcha d’Ayla pour s’assurer qu’elle n’avait rien et jeta un coup d’œil à l’homme qui gisait au sol. Il prit soudain conscience qu’il s’agissait d’un homme du Clan. Pourtant, il s’en était rendu compte en arrivant sur les lieux, mais cette découverte lui était sortie de l’esprit. Il se demanda pourquoi l’homme restait au sol. Il le dégagea de celui qui était étendu sur lui, inanimé, et le fit rouler sur le côté. Il comprit alors pourquoi l’homme ne se relevait pas.
Juste au-dessus du genou, sa cuisse droite formait un angle bizarre. Jondalar regarda l’homme avec effarement. C’était avec cette jambe cassée qu’il avait contenu six attaquants ! Il connaissait la force des Têtes Plates, mais tout de même ! A coup sûr, l’homme souffrait le martyre, mais il le cachait bien.
Soudain, un homme qui ne s’était pas montré pendant la bagarre s’avança en plastronnant, et examina la bande en déroute d’un œil critique. Les autres se tortillaient d’un air penaud, incapables de comprendre ce qui venait de leur arriver. Ils s’amusaient tranquillement avec deux Têtes Plates qui avaient eu le malheur de croiser leur chemin, quand avaient surgi une femme qui lançait des pierres avec une précision inouïe, un géant aux poings durs comme le roc... et le loup le plus énorme qu’ils eussent jamais vu ! Sans parler des deux Têtes Plates.