LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 94

by Jean M. Auel


  Il faisait froid, et il avait cru qu’ils réussiraient à les éviter en restant près du glacier. Le rocher lui avait semblé un bon poste d’observation. En atterrissant, la douleur l’avait transpercé et il avait senti l’os se briser. Il avait failli s’évanouir, mais il n’en avait pas le droit. Douleur ou pas, il devait affronter les Autres. Lorsqu’elle s’était précipitée pour le défendre, une agréable chaleur l’avait envahi. Il avait été surpris de la voir frapper les Autres. Les femmes ne se battaient jamais, d’habitude, et il n’avait pas l’intention de le raconter à ceux de son clan. Mais il s’était senti flatté qu’elle eût volé à son secours.

  Il changea de position pour mieux contrôler la violence de la douleur. Il ne craignait pas la douleur. Mais il y avait d’autres peurs. Que se passerait-il s’il ne pouvait plus marcher ? Une jambe cassée ne se remettait pas si vite, si elle se remettait. Mais s’il restait invalide, comment chasserait-il ?

  S’il ne pouvait plus chasser, il perdrait son statut. Il cesserait d’être chef. Il avait promis au chef du clan de Cheveux Jaunes de prendre soin d’elle. C’était une favorite dans son clan, mais il était de rang élevé et elle avait accepté de le suivre. Elle lui avait même avoué, dans l’intimité de leurs fourrures, qu’elle avait désiré être sa compagne.

  Sa première femme ne s’était pas réjouie de l’arrivée d’une jeune et belle seconde compagne. Mais c’était une femme du Clan. Elle avait bien pris soin de son foyer, et elle conserverait le titre de Première Femme. Il lui avait promis de s’occuper d’elle et de ses deux filles, bien qu’il eût longtemps regretté qu’elle n’eût pas mis au monde un garçon. Les deux filles de son foyer faisaient sa joie, mais elles seraient bientôt grandes. Elles partiraient.

  S’il ne pouvait plus chasser, il ne pourrait plus subvenir aux besoins de personne. Le clan devrait prendre soin de lui comme d’un vieillard. Et la belle Cheveux Jaunes, qui aurait peut-être bientôt un garçon, comment prendrait-il soin d’elle ? Elle trouverait facilement un homme pour s’occuper d’elle. Oui, mais il la perdrait.

  D’ailleurs, s’il ne pouvait plus marcher, comment rentrerait-il au clan ? Cheveux Jaunes serait obligée d’aller chercher de l’aide. S’il ne pouvait rentrer seul, il se déconsidérerait aux yeux de son clan, mais ce serait encore pire si la jambe ne se remettait pas et il perdait son habileté de chasseur.

  Je devrais peut-être demander à cette femme experte en soins des Autres, hésitait-il, bien qu’elle se serve d’armes. Elle doit être de statut élevé, à voir comment Dyondar la traite. Et le statut de l’homme est certainement important pour qu’il soit uni à une femme. Elle avait fait fuir ces hommes autant que Dyondar... avec l’aide de ce loup ! Mais pourquoi un loup les aidait-il ? Il avait surpris la femme qui lui parlait. Elle avait utilisé des signes simples et directs. Elle lui avait demandé de s’asseoir près de l’arbre, avec les chevaux. Et le loup avait compris et avait obéi ! Il attendait toujours sagement.

  Guban parut songeur. Il avait du mal à penser à ces animaux sans ressentir une sourde terreur. La peur incontrôlée des esprits. Comment expliquer autrement l’obéissance du loup et des chevaux ? Comment expliquer que des animaux se comportent si peu... en animaux ?

  Il voyait bien que Cheveux Jaunes était aussi inquiète que lui. Comment lui en vouloir ? Puisque Dyondar s’était senti autorisé à lui présenter sa femme, peut-être devrait-il faire de même ? Il ne voulait pas qu’ils crussent que le statut qu’elle avait obtenu en le suivant était inférieur à celui de Dyondar. Guban fit un signe imperceptible à la jeune femme, qui n’avait pas perdu une miette des événements, mais qui, en femme du Clan qui se respecte, avait réussi à se faire oublier.

  — Cette femme se nomme... fit-il, avant de toucher l’épaule de sa compagne et d’annoncer : Yorga.

  Jondalar cru entendre deux aspirations encadrant un R. Il lui aurait été impossible de reproduire le son. Ayla devina son trouble, et dut envisager rapidement un moyen élégant de prendre la situation en main. Elle répéta le nom de sorte que Jondalar le comprît et s’adressa à la femme.

  — Yorga, fit-elle, ajoutant aussitôt en signes : cette femme te salue. Cette femme se nomme... Ayla, prononça-t-elle en détachant chaque syllabe pour Jondalar, L’homme nommé Dyondar voudrait saluer la femme de Guban à son tour.

  Cela ne se serait pas passé ainsi dans le Clan, se dit Guban, mais il ne décela aucune offense de la part des Autres. Il était curieux de voir la réaction de Yorga.

  Elle jeta un regard à Jondalar, et baissa aussitôt les yeux. Guban la gratifia d’un imperceptible signe d’approbation. Elle avait pris acte de la présence de Jondalar, mais sans plus.

  Jondalar n’avait pas ces préjugés. Il n’avait jamais vu ceux du Clan de si près... et il ne cachait pas sa fascination. Il l’observa beaucoup trop longtemps. Les traits de la femme ressemblaient à ceux de l’homme, avec une douceur féminine. Il avait déjà remarqué sa petite taille trapue, la taille d’une enfant. A part ses soyeuses boucles pâles, elle était loin d’être belle, mais il comprenait qu’elle plût à Guban. Il prit soudain conscience que l’homme l’observait, fit un bref signe de tête, et détourna les yeux. Guban paraissait furieux, et Jondalar se jura d’être désormais plus prudent.

  Guban n’avait pas apprécié l’insistance de Jondalar, mais il n’avait pas considéré son impolitesse comme un manque de respect. D’ailleurs, il était bien trop accaparé par la douleur. Il devait absolument questionner cette femme.

  — Je désire parler à celle qui soigne... Dyondar, fit-il.

  Jondalar devina le sens de sa demande et acquiesça. Ayla, qui les avait attentivement observés, s’avança vivement et s’assit humblement en face de Guban, les yeux baissés.

  — Dyondar dit que la femme soigne. La femme se prétend guérisseuse. Guban désire savoir comment une femme des Autres peut devenir guérisseuse du Clan.

  Ayla répondit en traduisant en mots ce qu’elle disait en signes pour que Jondalar ne fût pas exclu de la conversation.

  — La femme qui m’a recueillie, qui m’a élevée, était une guérisseuse de haut rang. Iza descendait d’une très vieille lignée de guérisseuses. Iza était comme une mère pour cette femme, et a enseigné à cette femme en même temps qu’à la fille de sa lignée.

  Guban paraissait sceptique, mais sa curiosité était flagrante.

  — Iza n’ignorait pas que cette femme ne possédait pas la mémoire de sa fille.

  Guban approuva. C’était évident.

  — Iza força cette femme à se rappeler, elle obligea cette femme à répéter sans cesse, expliqua plusieurs fois à cette femme jusqu’au jour où elle fut convaincue que cette femme ne perdrait plus la mémoire. Cette femme fut enchantée d’apprendre, et de répéter les mêmes choses plusieurs fois pour acquérir le savoir d’une guérisseuse.

  Ayla poursuivit ses explications avec les signes conventionnels, mais traduisit pour Jondalar en termes Zelandonii courants.

  — Iza m’a dit qu’elle pensait que cette femme venait aussi d’une lignée de guérisseuses, de guérisseuses des Autres. Iza disait que je pensais comme une guérisseuse, mais elle m’a appris à considérer les soins comme une guérisseuse du Clan. Cette femme n’est pas née avec la mémoire d’une guérisseuse, mais la mémoire d’Iza est à présent mienne.

  Tous suivaient Ayla avec attention.

  — Iza est tombée malade. Une toux l’a prise qu’elle-même ne pouvait guérir, et j’ai commencé à la remplacer. Le chef en personne a été content de mes soins le jour où il s’est brûlé. Mais Iza procurait un statut élevé au clan. Quand elle est devenue trop malade pour assister au Rassemblement du Clan, et comme sa vraie fille était trop jeune, le chef et le mog-ur ont décidé de m’élever au rang de guérisseuse. Comme je possédais la mémoire d’Iza, ils disaient que j’étais devenue une guérisseuse de sa lignée. Au Rassemblement du Clan, les autres chefs et les autres mog-ur ont longtemps hésité, mais ils ont fini par m’accepter.

  Ayla voyait bien que Guban ne d
emandait pas mieux que de la croire, mais il doutait encore. Elle ôta la petite bourse décorée de son cou, défit la cordelette et étala le contenu dans sa paume. Elle prit ensuite une petite pierre noire et lui tendit.

  Guban connaissait la pierre noire qui laissait une trace. C’était une pierre mystérieuse. Le plus petit fragment pouvait renfermer les esprits de tous les membres du Clan, et on le donnait à une guérisseuse en échange d’une parcelle du sien. Et pourtant, l’amulette qu’elle portait était étrange, d’un style caractéristique des Autres, bien qu’il ignorât jusqu’ici qu’ils eussent des amulettes. Après tout, les Autres n’étaient peut-être pas aussi bornés et brutaux qu’on le croyait.

  Guban désigna un objet qui l’intriguait.

  — Qu’est-ce que c’est ? fit-il.

  Ayla rangea ce qu’elle venait d’étaler devant lui avant de répondre.

  — C’est mon talisman de chasse.

  Impossible, se dit Guban. Elle essaie de me tromper.

  — Les femmes du Clan ne chassent pas, fit-il.

  — Je sais, mais je ne suis pas née du Clan. J’ai été choisie par un totem du Clan qui m’a protégée et m’a guidée au clan qui m’a adoptée. Mon totem voulait que je chasse. Notre mog-ur a voyagé dans le passé et y a rencontré les anciens esprits qui le lui ont confirmé. On a organisé une cérémonie spéciale, et on m’a appelée la Femme Qui Chasse.

  — Quel est le totem qui t’a choisie ?

  A la surprise de Guban, Ayla releva sa tunique, défit les cordelettes qui attachaient ses jambières à sa taille, et dévoila le haut de sa cuisse gauche. Guban aperçut nettement les quatre lignes parallèles, cicatrices laissées par les griffes du lion qui l’avait attaquée quand elle était enfant.

  — Mon totem est le Lion des Cavernes, fit-elle.

  La femme du Clan retint son souffle. Ce totem était trop puissant pour une femme. Elle n’aurait certainement pas d’enfants.

  Guban poussa un bref grognement. Le Lion des Cavernes était le totem le plus puissant, un totem d’homme. On n’avait jamais entendu parler de femme protégée par ce totem, mais les marques ne laissaient aucun doute. C’étaient celles qu’on incisait dans la chair d’un garçon, quand sa première dépouille avait fait de lui un homme.

  — C’est sur la jambe gauche, remarqua-t-il. On marque la jambe droite d’un homme.

  — Je suis une femme, protesta Ayla. Le côté gauche est celui de la femme.

  — C’est ton mog-ur qui t’a marquée ?

  — Non, c’est le Lion des Cavernes quand j’étais une petite fille, avant d’être recueillie par le Clan.

  — Cela expliquerait les armes, signala Guban. Mais les enfants ? L’homme aux cheveux jaunes a-t-il un totem assez puissant pour affronter celui du Lion des Cavernes ?

  Jondalar s’agita. Il s’était souvent posé cette question.

  — Le Lion des Cavernes l’a choisi, lui aussi, et lui a laissé sa marque. Mog-ur m’a dit que la marque prouvait que le Lion des Cavernes m’avait choisie, comme l’Ours des Cavernes avait choisi Mog-ur, le jour où il lui avait pris son œil...

  — Mogor Un-Œil ! Tu as connu Mogor Un-Œil ?

  — Je vivais dans son foyer. C’est lui qui m’a élevée. Iza était sa parente, et quand son compagnon est mort, il a pris soin d’elle et de ses enfants. Au Rassemblement du Clan, on l’appelait Mog-ur, mais pour ceux qui vivaient dans son foyer, il était simplement Creb.

  — La réputation de Mogor Un-Œil est parvenue jusqu’ici. On parle de lui à nos Rassemblements du Clan. Il était très puissant...

  Il allait poursuivre, mais préféra se taire. Les hommes n’étaient pas censés discuter de cérémonies ésotériques en présence des femmes. Mais si elle avait été éduquée par Mogor Un-Œil, voilà qui expliquait sa maîtrise du langage ancestral. Il se souvint qu’une parente du puissant Mogor Un-Œil était une guérisseuse de vieille lignée très respectée. Guban parut enfin se détendre, et il s’autorisa à laisser paraître une partie de sa souffrance. Il prit une profonde inspiration et étudia Ayla, qui était toujours assise les yeux baissés, comme toute femme du Clan qui se respecte. Il lui toucha l’épaule.

  — Guérisseuse respectée, cet homme a... un petit ennui, signala-t-il dans le langage ancestral du Clan de l’Ours des Cavernes. Cet homme désire que la guérisseuse examine sa jambe. La jambe est peut-être cassée.

  Enfin ! Ayla ferma les yeux et soupira. Elle avait réussi à le convaincre. Elle fit signe à Yorga de préparer une couche pour l’homme. L’os cassé n’avait pas transpercé la peau et Ayla espérait qu’il retrouverait le plein usage de sa jambe. Elle remettrait l’os en place, et le maintiendrait dans un moulage d’écorce.

  — Quand je redresserai l’os, il aura très mal, mais j’ai de quoi détendre sa jambe et le faire dormir. Peux-tu rapprocher notre campement, Jondalar ? Je suis désolée de t’imposer cette corvée, surtout avec toutes ces pierres qui brûlent, mais je veux lui préparer la tente. Ils n’avaient pas prévu de s’absenter si longtemps et quand je l’aurai fait dormir, il ne faudra pas qu’il reste au froid. Nous aurons aussi besoin d’un feu, et je ne veux pas utiliser les pierres qui brûlent, et il faudra couper du bois pour les attelles. J’irai chercher de l’écorce quand il dormira, et j’essaierai de lui tailler des béquilles plus tard.

  En la voyant prendre le commandement des opérations, Jondalar ne put réprimer un sourire attendri. Pourtant, ce retard le contrariait. Chaque jour de perdu était un jour de trop, mais il voulait aussi aider le blessé. D’ailleurs, Ayla refuserait de partir avant d’avoir réparé sa jambe. Il espérait seulement que ce ne serait pas trop long.

  Jondalar ramena les chevaux à leur premier campement, les chargea, transporta leur équipement près d’Ayla, et conduisit ensuite Rapide et Whinney dans une clairière proche et qu’on ne voyait pas de leur nouveau campement où la neige avait couché les foins. Ceux du Clan semblaient considérer les chevaux comme une nouvelle manifestation du comportement étrange des Autres, et Ayla constata leur soulagement quand les chevaux trop dociles disparurent de leur vue. Elle se félicita que Jondalar y eût pensé.

  Dès qu’elle retrouva ses affaires, elle sortit sa poche à médecines. En voyant la peau de loutre, Guban s’adoucit. C’était un sac du Clan, fonctionnel, dénué des décorations superflues que prisaient tant les Autres. Ayla s’arrangea pour que Loup restât à l’écart, et bizarrement l’animal, d’habitude si curieux d’approcher ceux qu’Ayla et Jondalar avaient accueillis en amis, ne manifesta pas le besoin de renifler les membres du Clan. Il surveilla les opérations de loin, sans jamais se montrer menaçant, et Ayla se demanda s’il avait compris la gêne qu’il provoquait.

  Jondalar aida Yorga et Ayla à transporter Guban sous la tente. L’homme était lourd, mais pour résister à six assaillants, il faut des muscles qui doivent peser un bon poids, se dit Jondalar. Il remarqua aussi le visage impassible de Guban, alors que le transport devait être très douloureux, et se demanda si le refus de succomber à la souffrance ne cachait pas plutôt une insensibilité. Ayla lui expliqua qu’un tel stoïcisme était ancré chez tout homme du Clan dès son plus jeune âge. Le respect de Jondalar pour Guban s’accrut. Cet homme n’était pas de la race des faibles.

  La femme, à peine plus petite, possédait aussi une force étonnante. Elle pouvait porter les mêmes charges que Jondalar, et le Zelandonii n’avait jamais vu de mains dotées d’une telle puissance, ce qui n’empêchait pas Yorga de s’en servir avec précision et délicatesse. Jondalar découvrait peu à peu les ressemblances et les différences entre le Clan et les Autres. Il n’aurait pas pu préciser exactement quand son jugement bascula, mais il en était venu à considérer ceux du Clan comme des humains. Différents, certes, mais humains.

  Ayla se résigna à utiliser quelques pierres qui brûlent pour faire un feu plus chaud afin d’accélérer la préparation du datura. Elle ajouta des pierres de cuisson pour faire bouillir l’eau. Guban refusa de boire la potion jusqu’au bout, prétendant qu’il n’avait pas le temps d’attendre
que l’effet se dissipât, mais Ayla le soupçonna de ne pas se fier à ses capacités de préparer le datura convenablement. Elle remit l’os en place avec l’aide de Jondalar et de Yorga, et fabriqua de solides attelles. Lorsque tout fut terminé, Guban s’endormit enfin.

  Yorga insista pour préparer le repas, mais la curiosité de Jondalar l’embarrassait. A la nuit tombée, autour du feu, Jondalar entreprit de tailler une paire de béquilles pendant qu’Ayla et Yorga nouaient connaissance. Ayla lui expliqua comment fabriquer des potions calmantes, comment utiliser les béquilles et lui conseilla de façonner des coussinets pour les rendre plus confortables. La profonde connaissance d’Ayla des mœurs et coutumes du Clan ne cessait de surprendre Yorga qui avait pourtant tout de suite remarqué son accent « Clan ». Elle finit par se livrer et Ayla traduisit son histoire à Jondalar.

  Yorga voulait se procurer des écorces et inciser certains arbres. Guban l’avait accompagnée parce que la bande de Charoli avait déjà attaqué trop de femmes, et qu’elles n’étaient plus autorisées à s’éloigner seules. Tout le clan en pâtissait puisque les hommes consacraient moins de temps à la chasse. C’est pourquoi Guban avait décidé d’escalader le rocher. Il pensait trouver une proie pendant qu’elle découpait les écorces. Ceux de Charoli avaient dû la croire seule, et ne l’auraient certainement pas attaquée si Guban avait été là. Dès qu’il les avait vus, Guban avait sauté de son rocher pour la défendre.

  — C’est étonnant qu’il ne se soit cassé qu’une jambe, remarqua Jondalar en évaluant la hauteur impressionnante du rocher.

  — Les os du Clan sont très robustes, expliqua Ayla, et très épais. Ils ne se brisent pas facilement.

  — Ces hommes n’avaient pas besoin de me brutaliser, dit Yorga. S’ils m’avaient donné le signal, je me serais soumise à leur besoin. Quand j’ai entendu le cri de Guban, j’ai compris que c’était très grave.

  Elle poursuivit son récit. Plusieurs hommes s’étaient attaqués à Guban pendant que trois autres essayaient de la forcer. En entendant Guban crier, elle avait compris qu’il était blessé et avait tenté d’échapper à ses agresseurs. Jondalar avait alors surgi, frappant les hommes des Autres et le loup avait bondi sur l’un pour le mordre.

 

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