LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 95

by Jean M. Auel


  — Ton homme est très grand et son nez est tout petit, mais quand je l’ai vu attaquer les hommes, cette femme a eu pour lui les yeux d’une mère, avoua-t-elle avec un regard timide.

  Un instant déconcertée, Ayla finit par sourire.

  — Je n’ai pas bien compris, qu’a-t-elle dit ? demanda Jondalar.

  — Elle plaisantait, assura Ayla.

  — Elle plaisantait ?

  Il ne les aurait jamais crus capables de plaisanteries.

  — Elle voulait plus ou moins dire que malgré ta laideur, quand tu es venu la défendre, elle t’aurait volontiers embrassé, annonça Ayla avant de traduire ses explications à Yorga.

  La femme parut gênée, et jeta un coup d’œil furtif à Jondalar.

  — Je suis très reconnaissante à ton géant. Si l’enfant que je porte est un garçon, et si Guban m’autorise à suggérer un nom, je lui dirai que Dyondar n’est pas si vilain que ça.

  — Elle plaisante encore ? s’inquiéta Jondalar, plus ému qu’il ne voulait l’avouer.

  — Non, mais elle ne peut que le suggérer à Guban, et le nom causerait trop de problèmes à l’enfant. Il est tellement inhabituel polir eux. Mais je crois que Guban accepterait. Pour un homme du Clan, il est exceptionnellement ouvert aux idées nouvelles. Yorga m’a raconté leur Union, et j’ai l’impression qu’ils sont amoureux, ce qui est on ne peut plus rare. D’habitude, les Unions sont arrangées.

  — Qu’est-ce qui te fait penser qu’ils s’aiment ? demanda Jondalar, intrigué.

  — Yorga est la seconde femme de Guban. Son clan habite loin d’ici, et Guban leur a rendu visite pour parler d’un grand Rassemblement et pour discuter de nous, les Autres. D’abord des agissements de Charoli – je lui ai signalé les intentions des Losadunaï – et si j’ai bien compris, un groupe des Autres a entrepris des démarches de troc avec un ou deux clans.

  — Ça alors !

  — Comme tu dis. Il y a un problème de communication, mais les hommes du Clan, y compris Guban, ne font pas confiance aux Autres. Au cours de sa visite, Guban et Yorga se sont remarqués. Guban la désirait, et il a prétexté un rapprochement entre clans éloignés pour faciliter les échanges d’idées, et discuter notamment des idées nouvelles. Et il l’a ramenée avec lui ! C’est très inhabituel. L’usage veut qu’on en parle d’abord au chef, qu’on rentre en discuter avec son clan et qu’on laisse à la première femme le temps de s’habituer à partager son foyer avec une autre.

  — La première femme de son foyer l’ignorait donc ? s’étonna Jondalar. Guban est courageux.

  — Sa première femme a eu deux filles, et il voulait un garçon. Les hommes du Clan accordent une grande importance aux fils de leur compagne et Yorga espère bien sûr mettre au monde un garçon. Elle a connu quelques difficultés pour se faire accepter par son nouveau clan, et si Guban ne guérit pas, s’il perd son statut à cause de sa jambe cassée, elle craint qu’il ne la rende responsable.

  — Je commence à comprendre pourquoi elle s’inquiète tant.

  Ayla se garda de lui avouer qu’elle s’était confiée à Yorga, lui expliquant qu’elle se rendait chez le peuple de Jondalar, loin des siens, elle aussi. Elle ne voulait pas ajouter aux soucis de son compagnon, mais elle s’interrogeait toujours sur l’accueil que lui réserveraient les Zelandonii.

  Ayla et Yorga auraient aimé rester en contact et partager le fruit de leurs nouvelles expériences. Elles se sentaient presque de la même famille, vu la dette de sang de Guban à l’égard de Jondalar. Elles se connaissaient depuis peu, et pourtant Yorga se sentait plus proche d’Ayla que des femmes de son nouveau clan. Mais ceux du Clan ne visitaient jamais les Autres.

  Guban se réveilla au milieu de la nuit, mais l’effet du datura ne s’était pas complètement dissipé. Au petit matin, il était plus alerte, cependant le contrecoup des événements de la veille avait eu raison de ses forces. Quand il aperçut la tête de Jondalar par l’ouverture de la tente, Guban fut surpris du plaisir qu’il éprouva à revoir le géant. Mais il ne sut que faire des béquilles que l’autre lui tendait.

  — J’ai utilisé béquille après attaque de lion, expliqua maladroitement Jondalar. Mieux pour marche.

  Guban voulut les essayer, mais Ayla le lui défendit. C’était trop tôt. Guban se laissa fléchir après avoir obtenu l’assurance de tenter l’expérience le lendemain. Ce soir-là Yorga fit savoir à Ayla que Guban souhaitait s’entretenir avec Jondalar d’un sujet important, et requérait son aide pour la traduction. Ayla devina de quoi il s’agissait et en discuta avec Jondalar pour aplanir les difficultés futures.

  Guban s’inquiétait toujours de sa dette envers Ayla, qui n’était pas couverte par son statut de guérisseuse puisqu’elle lui avait sauvé la vie en utilisant une arme.

  — Il faut le convaincre que c’est à toi qu’il est redevable, Jondalar. Si tu lui disais que je suis ta compagne, tu pourrais prétendre que ce qu’il me doit t’est dû, puisque je suis sous ta responsabilité.

  Jondalar accepta, et après les préliminaires d’usage Guban et le Zelandonii entrèrent dans le vif du sujet.

  — Ayla est ma compagne, elle m’appartient, fit Jondalar, pendant qu’Ayla précisait sa pensée avec force signes. Elle est sous ma responsabilité et c’est à moi qu’il faut payer les dettes qui lui sont dues. Mais j’ai, moi aussi, une obligation qui tourmente mon esprit, ajouta-t-il à la grande surprise d’Ayla. Je dois une dette de sang au Clan.

  Son aveu excita la curiosité de Guban.

  — La dette pèse beaucoup sur mon esprit parce que je ne sais pas comment l’acquitter.

  — Si tu m’expliques, fit Guban, peut-être pourrais-je t’aider.

  — Comme l’a raconté Ayla, j’ai été attaqué par un lion des cavernes. Marqué, choisi par le Lion des Cavernes qui est à présent mon totem. Ayla m’a trouvé. La mort rôdait autour de moi, et mon frère, qui m’accompagnait, marchait déjà dans le monde des esprits.

  — Ce que tu dis me peine. Perdre un frère est douloureux. Jondalar acquiesça en silence.

  — Si Ayla ne m’avait pas trouvé, reprit-il, je marcherais dans le monde des esprits. Mais quand Ayla était enfant, au bord de la mort, le Clan l’a recueillie et l’a élevée. Si le Clan n’avait pas aidé Ayla, elle serait morte. Et si elle n’avait pas été élevée et instruite par une guérisseuse du Clan, je ne serais pas en vie. Je marcherais comme mon frère dans le monde des esprits. C’est au Clan que je dois d’avoir la vie sauve, et je ne sais pas comment payer ma dette, ni à qui.

  Guban hocha la tête avec compassion. C’était un problème délicat, et une dette importante.

  — J’ai une demande à adresser à Guban, fit Jondalar. Puisque Guban me doit une dette de sang, je lui demande d’accepter ma dette au Clan en échange de la sienne.

  L’homme du Clan considéra la proposition avec gravité. Il était reconnaissant à Jondalar d’avoir abordé ce problème. Il valait mieux échanger une dette de sang que de devoir sa vie à un homme des Autres, et lui donner une parcelle de son esprit.

  — Guban accepte l’échange, finit-il par déclarer avec un vif soulagement.

  Il ôta l’amulette qu’il portait au cou et l’ouvrit. Il étala le contenu dans sa main et choisit un objet, une dent, une de ses molaires de lait. Les dents de Guban, bien que dénuées de carie, offraient une usure particulière. Les hommes du Clan s’en servaient comme outils. La molaire qu’il tenait dans sa main n’était pas aussi usée que ses dents définitives.

  — Accepte ceci en gage de mon amitié, fit-il.

  Jondalar était gêné. Il n’avait pas prévu qu’un échange de cadeaux attesterait de l’échange de dettes, et il ne savait pas quoi offrir à l’homme du Clan sans l’offenser. Ils voyageaient avec peu de bagages et il n’avait pas grand-chose à lui donner. Il eut soudain une idée lumineuse.

  Il détacha une bourse de sa ceinture et en versa le contenu dans sa main. Guban parut surpris. Il y avait plusieurs griffes et canines d’ours des cavernes, celui qu’il avait tué l’été précédent, au début de
leur long Voyage.

  — Accepte ceci en gage de mon amitié, fit-il en tendant une dent d’ours à Guban.

  Guban réfréna sa joie. Une dent d’ours des cavernes était un gage puissant et conférait un statut élevé. Jondalar lui faisait un grand honneur. Guban était enchanté que cet homme des Autres eût compris l’importance de sa position, et qu’il eût souhaité s’acquitter de sa dette envers le Clan tout entier avec autant de discernement. Il accepta le gage qu’il serra dans son poing.

  — Bon ! fit Guban avec fermeté, comme s’il mettait un terme à une transaction. Maintenant que nous sommes parents, il serait bon de connaître le territoire de chacun.

  Jondalar décrivit brièvement la région qu’occupaient les Zelandonii, et ensuite celle où vivait la Neuvième Caverne. Guban fit de même pour son territoire. A les entendre, Ayla se disait qu’ils n’étaient pas aussi différents qu’elle l’avait imaginé.

  Le nom de Charoli arriva dans la conversation. Jondalar expliqua les problèmes que la bande avait causés à tout le monde, et précisa les détails de l’expédition punitive décidée par les Losadunaï. Guban jugea la nouvelle assez importante pour être annoncée aux autres clans. Il commençait à considérer son accident comme un heureux présage.

  Il aurait beaucoup de choses à raconter à son clan. Non seulement les Autres se plaignaient des agissements de ces jeunes et comptaient y mettre un terme, mais certains des Autres acceptaient de combattre les leurs pour défendre le Peuple du Clan. Il y en avait même qui parlaient correctement ! Une femme connaissait parfaitement le langage du Clan, et un homme, avec des capacités plus limitées, mais certainement plus utiles puisque c’était un mâle, et un parent de surcroît. Nul doute qu’il pourrait tirer profit de son contact avec les Autres, et de ce qu’il avait appris d’eux. Son statut en sortirait renforcé, surtout s’il récupérait l’usage de sa jambe.

  Le soir, Ayla lui appliqua le moulage d’écorce. Guban alla se coucher le cœur léger. Sa jambe ne le faisait presque plus souffrir.

  Le lendemain, Ayla se réveilla mal à l’aise. Elle avait encore fait un de ses rêves étranges où il était question de cavernes et de Creb. Elle le raconta à Jondalar. Ils envisagèrent ensuite les différents moyens de ramener Guban dans son clan. Jondalar suggéra d’utiliser les chevaux, mais il craignait que cela ne les retardât trop. Ayla devinait que Guban n’accepterait jamais. Les chevaux apprivoisés l’angoissaient bien trop.

  Ils aidèrent Guban à sortir de la tente, et pendant qu’Ayla et Yorga préparaient le repas matinal, Jondalar montra à l’homme le maniement des béquilles. Malgré les protestations d’Ayla, Guban voulut les essayer à tout prix, et après quelques essais, il s’étonna de leur efficacité. En fait, il pouvait marcher sans peser sur sa jambe cassée.

  — Yorga ! appela-t-il après avoir reposé les béquilles. Prépare-toi. Nous partirons après le repas. Il est temps de rentrer au clan.

  — C’est trop tôt, protesta Ayla, parlant en Zelandonii pour Jondalar en même temps qu’elle faisait les signes du Clan. Il faut ménager ta jambe, sinon elle ne se remettra pas convenablement.

  — Avec ceci, ma jambe se reposera pendant la marche, fit Guban en montrant les béquilles.

  — Si tu es pressé, tu peux monter sur un des chevaux, proposa Jondalar.

  Guban prit un air effaré.

  — Non ! Guban ira sur ses jambes, grâce à ces bâtons de marche. Nous partagerons encore un repas avec nos nouveaux parents et nous partirons.

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  Les deux couples se séparèrent. Guban et Yorga se contentèrent de regarder un instant Ayla et Jondalar, en prenant garde d’éviter le loup et les chevaux. Alors, appuyé sur ses béquilles, Guban s’éloigna en clopinant, suivi à quelques pas de Yorga.

  Pas d’adieux, pas de merci, le Peuple du Clan ignorait de tels concepts. On pensait qu’un départ était un acte éloquent qui se passait de commentaire ; quant à l’aide ou la gentillesse, surtout venant de parents, cela allait de soi. Ayla savait que Guban aurait les pires difficultés à leur rendre la pareille. Il considérait avoir une dette envers eux dont il ne pourrait jamais s’acquitter. Les Autres ne lui avaient pas seulement sauvé la vie, ils lui avaient offert une chance de préserver sa position, son statut, ce qui comptait plus que la vie à ses yeux.

  — J’espère qu’ils n’ont pas trop de chemin à parcourir, déclara Jondalar. On ne peut pas aller loin avec des béquilles. Pourvu qu’il y arrive.

  — Oh, il y arrivera, fit Ayla, même si c’est loin. Il serait rentré chez lui, avec ou sans béquilles. Il ramperait s’il le fallait. Ne t’inquiète pas, Jondalar, Guban est un homme du Clan. Il y arrivera... au péril de sa vie, mais il y arrivera.

  Un voile obscurcit le regard bleu de Jondalar. Il restait songeur, cependant qu’Ayla emmenait déjà Whinney par la longe. Puis il se secoua et se mit en route à son tour, avec Rapide. Il était inquiet pour Guban, mais se réjouissait tout de même que l’homme du Clan eût décliné son offre. Le raccompagner à cheval leur aurait fait perdre des jours précieux.

  De leur campement, ils continuèrent à travers bois et parvinrent sur une crête d’où ils contemplèrent le chemin parcouru. Telles des sentinelles, de hauts pins se dressaient sur les berges de la Rivière Mère, colonne d’arbres sortie de la légion des conifères et louvoyant vers le flanc des montagnes méridionales.

  La pente que les voyageurs gravissaient s’aplanit et ils débouchèrent sur une petite vallée offrant refuge à une forêt de pins. Ils descendirent de cheval et menèrent leur monture dans la forêt dense et obscure que baignait un silence à donner le frisson. Des fûts droits et sombres soutenaient une voûte de ramures aux longues aiguilles qui barrait la route au soleil et interdisait toute autre végétation. Accumulée au cours des siècles, une épaisse couche d’aiguilles brunes étouffait les pas et le martèlement des sabots.

  Apercevant un essaim de champignons au pied d’un arbre, Ayla s’agenouilla pour les examiner. Ils étaient durs comme de la glace, pris dans une brusque gelée au début de l’automne. Comme la neige n’avait pas réussi à traverser la voûte d’aiguilles, rien n’indiquait le changement de saison et on aurait cru que le temps avait suspendu son vol, figeant pour toujours la forêt dans son état automnal. Loup vint fourrer son museau dans la main nue d’Ayla. Elle caressa la tête du fauve et nota son haleine embuée. Elle eut l’impression fugitive qu’ils étaient les seuls survivants dans un monde endormi.

  A l’autre bout de la vallée, la pente s’éleva brusquement et des sapins argentés firent leur apparition, leur chatoiement rehaussé par le vert foncé des épicéas. Avec l’altitude, les pins aux longues aiguilles se rabougrirent avant de disparaître tout à fait, laissant les sapins et les épicéas encadrer le lit de la Moyenne Mère.

  Jondalar repensait au couple du Clan qu’ils venaient de rencontrer. Il ne pourrait plus jamais les considérer autrement que comme des humains. Il me faut convaincre mon frère, se promit-il. Il essaiera peut-être d’établir des contacts avec eux... s’il est toujours l’Homme Qui Ordonne. Lorsqu’ils s’arrêtèrent pour préparer une infusion chaude, il fit part de ses réflexions à Ayla.

  — Quand nous serons chez moi, je parlerai du Clan à Joharran. Si d’autres peuples peuvent faire du troc avec eux, pourquoi pas nous ? Il faut aussi que mon frère sache que les clans se réunissent pour discuter des problèmes qu’ils rencontrent avec nous. Ça pourrait mal tourner, et je n’aimerais pas me battre avec des gaillards comme Guban.

  — Rien ne presse, assura Ayla. Il faudra du temps avant que ceux du Clan prennent une décision. Tout changement leur est difficile.

  — Et le troc, crois-tu qu’ils accepteraient de s’y mettre ?

  — Guban en serait partisan, j’en suis sûre. Il a envie d’en apprendre davantage sur notre compte. Par exemple, il a refusé de monter à cheval, mais il a accepté les béquilles. Il a déjà fait preuve d’audace en ramenant une femme blonde d’un clan éloigné. Yorga est belle, mais c’était un gros risque.

  — Tu la trouves
belle ? s’étonna Jondalar.

  — Pas toi ?

  — Je comprends qu’elle plaise à Guban, répondit prudemment Jondalar.

  — Le goût des hommes dépend de leur éducation, remarqua Ayla.

  — Oui, et je te trouve très belle.

  Ayla lui adressa un sourire qui ne fit que renforcer la conviction de son compagnon.

  — C’est vrai, crois-moi. Souviens-toi de ton succès à la Fête de la Mère. Tu ne peux pas imaginer la joie que tu m’as faite en me choisissant ce soir-là.

  Ayla se rappela la phrase qu’il avait dite à Guban.

  — Je t’appartiens, n’est-ce pas ? fit-elle avec un sourire moqueur. Heureusement que tu ne connais pas bien le langage du Clan, Guban aurait vu que tu mentais quand tu lui as affirmé que j’étais ta compagne.

  — Non, il n’aurait rien vu du tout ! Nous n’avons peut-être pas encore eu de Cérémonie de l’Union, mais dans mon cœur, nous sommes déjà unis. Ce n’était pas un mensonge.

  — J’éprouve la même chose, dit Ayla, émue, baissant les yeux pour montrer dans quel respect elle tenait ses propres sentiments. Depuis le jour où je t’ai connu dans la vallée, j’ai cette même impression.

  Bouleversé par sa confidence, Jondalar crut défaillir. Il la serra dans ses bras, convaincu que leur aveu mutuel équivalait à une Cérémonie d’Union. Celle que son peuple ne manquerait pas d’organiser n’aurait jamais autant de valeur. Il l’accepterait pour faire plaisir à Ayla, mais il ne la considérait plus indispensable. La ramener saine et sauve était tout ce qui lui importait.

  Une rafale de vent le glaça, chassant la bouffée de chaleur qui l’avait envahi. Il se leva, s’éloigna du feu qui les réchauffait et respira profondément. Il suffoqua quand l’air glacial brûla ses poumons. Il s’emmitoufla dans ses fourrures, enfouit la tête dans ses épaules et recouvrit son visage de sa capuche pour réchauffer son corps de son haleine. Il ne souhaitait pas l’arrivée du vend chaud, mais il savait que le froid glacial pouvait être tout aussi dangereux.

 

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