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HÉSITATION

Page 29

by Stephenie Meyer


  Je grognai. Il me tint la porte, un bras passé autour de ma taille. En découvrant le salon, je me figeai.

  — Incroyable !

  — Alice sera toujours Alice, commenta-t-il.

  L’intérieur de la villa avait été transformé en boîte de nuit, mais du genre qui n’existe qu’à la télévision.

  — Edward ! appela Alice de derrière une gigantesque enceinte. J’ai besoin de tes conseils, ajouta-t-elle en montrant une pile de CD. On opte pour quoi ? De la musique familière qui met à l’aise ou un truc plus éducatif ?

  — Restons-en au familier. Ne forçons pas les choses.

  Sa sœur hocha la tête avec sérieux et se mit à ranger les disques éducatifs dans une boîte. Elle s’était changée, portait à présent un haut à paillettes et un pantalon de cuir rouge. Sa peau nue réagissait étrangement aux éclats pourpres et mauves des projecteurs.

  — Je crois que je ne suis pas assez bien habillée, marmonnai-je.

  — Tu es parfaite, objecta Edward.

  — Ça ira, tempéra Alice.

  — Merci beaucoup ! Vous pensez vraiment que les gens vont venir ?

  J’espérais que non, et personne n’en fut dupe. Alice me lança un regard noir.

  — Oui, répondit Edward. Ils meurent d’envie de découvrir la mystérieuse maison des Cullen.

  — Génial ! maugréai-je.

  Alice n’avait pas besoin de mes services. Je doutais de lui arriver à la hauteur, de toute façon, y compris quand je ne dormirais plus et me déplacerais à la vitesse de la lumière. Edward ne me lâchait pas d’une semelle. Il m’entraîna avec lui à la recherche de Jasper et Carlisle afin de leur apprendre ce que j’avais découvert. Ce fut avec une horreur muette que je les écoutai discuter de leur attaque contre l’armée de Seattle. Il était évident que Jasper n’était pas satisfait des forces en présence, mais ils n’avaient réussi à contacter personne en dehors du clan de Tanya. Jasper ne tenta pas de cacher son pessimisme. Il n’aimait pas jouer avec le hasard à ce point.

  Quant à moi, je savais déjà que je ne pourrais rester en arrière, à attendre qu’ils rentrent à la maison. Sinon, je deviendrais folle.

  La sonnette retentit.

  Soudain, la situation retrouva une normalité surréaliste. Un sourire authentique, accueillant, impeccable se dessina sur les lèvres de Carlisle. Alice monta le son de la musique et alla accueillir les arrivants.

  C’était ma bande d’amis, venus ensemble car ils avaient été trop intimidés pour faire le trajet chacun de leur côté. Jess ouvrait la marche, Mike juste derrière elle. Tyler, Conner, Austin, Lee, Samantha… même Lauren était là, bonne dernière du peloton, ses yeux critiques éclairés par la curiosité. Tous étaient d’ailleurs avides de découvrir ce qui les attendait, et ils furent épatés par l’immense pièce aménagée dans une tonalité rave chic. Les Cullen avaient sagement pris leur place, prêts à jouer leur pantomime humaine. J’avais le sentiment d’être aussi fausse qu’eux.

  J’allai à la rencontre de Jess et Mike en espérant que la tension de ma voix passerait pour de l’excitation. Avant que j’aie eu le temps de souhaiter la bienvenue aux autres, la sonnette carillonna derechef, et j’ouvris la porte à Angela et Ben, aussitôt suivis d’Eric et Katie. L’affolement n’eut pas droit de cité, finalement, car je fus assaillie par mes obligations d’hôtesse. La soirée avait beau avoir été présentée comme une idée conjointe d’Alice, Edward et moi, j’étais sans conteste la cible privilégiée des félicitations et des remerciements. Peut-être parce que les Cullen semblaient très légèrement déplacés sous les lumières prévues par Alice ; peut-être parce que ces éclairages tamisaient la pièce d’une lueur mystérieuse, créant une atmosphère peu propice à décontracter tout adolescent moyen confronté à Emmett. Quand ce dernier sourit à Mike par-dessus le buffet, les lampes rouges se reflétant sur ses dents — le malheureux Mike eut un mouvement de recul instinctif.

  C’était sans doute volontaire de la part d’Alice, histoire de me placer au centre de l’attention générale, ce que, d’après elle, j’aurais dû apprécier un peu plus. Elle s’efforçait sans cesse de me rendre humaine, selon l’image qu’elle se forgeait des humains.

  La fête fut un franc succès, malgré la nervosité que provoquait la présence des Cullen — à moins que celle-ci ajoutât du piment à l’ambiance. La musique était entraînante, les lumières presque hypnotiques. Vu la vitesse à laquelle elle disparaissait, la nourriture devait être bonne. Le salon ne tarda pas à être bondé, sans pour autant l’être trop. Toute la promotion était là, de même que quelques lycéens plus jeunes. Les corps s’agitaient au rythme des basses, à deux doigts de se mettre à danser pour de bon. Ce ne fut pas l’épreuve que j’avais redoutée. À l’instar d’Alice, je me mêlai aux uns et aux autres, bavardant avec tout un chacun pendant quelques minutes. Les invités étaient faciles à contenter. Cette fête était la plus géniale que Forks eût connue. Alice en ronronnait presque — personne n’oublierait cette soirée.

  Ayant effectué un premier tour du salon, je me retrouvai près de Jessica. Cette dernière bavardait avec tellement d’entrain, faisant les demandes et les réponses, que je n’eus pas besoin de prêter attention à ses paroles. J’étais flanquée d’Edward, qui refusait toujours de s’éloigner de moi, une main autour de ma taille, me serrant plus ou moins contre lui en fonction des pensées qu’il lisait dans les esprits de nos interlocuteurs, pensées qu’il me valait sûrement mieux ignorer, au passage. Je fus donc aussitôt sur mes gardes lorsque, soudain, il me lâcha.

  — Ne bouge pas, murmura-t-il. Je reviens tout de suite.

  Sans me donner l’occasion de l’interroger, il traversa la foule avec grâce, réussissant à ne toucher personne. Je le suivis des yeux, cependant que Jessica, agrippée à mon coude, s’égosillait par-dessus la musique, inconsciente de ma distraction. Edward était dans la pénombre du seuil de la cuisine, à présent, et se penchait sur quelqu’un que je ne distinguais pas, à cause de la mer de têtes qui nous séparait. Je me mis sur la pointe des pieds et me dévissai le cou. À ce moment, un flash rouge illumina son dos, ainsi que les paillettes du corsage de sa sœur. Le visage d’Alice m’apparut également, pas plus qu’une fraction de seconde, mais cela me suffit.

  — Excuse-moi un instant, Jess, marmonnai-je en me dégageant.

  Je n’attendis pas de voir comment elle réagissait à ma brusquerie. Plongeant au milieu des corps, dont certains s’étaient mis à danser, je fonçai en direction de la cuisine. Edward n’était plus là. Alice n’avait pas bougé, les traits vides d’expression, un peu comme qui vient d’assister à un accident abominable. Une de ses mains s’accrochait à l’encadrement de la porte, à croire qu’elle avait besoin d’un soutien.

  — Qu’y a-t-il ? Qu’as-tu vu ? lançai-je, bras en avant, telle une suppliante.

  Les yeux perdus dans le lointain, elle ne se tourna pas vers moi. Suivant son regard, je surpris Edward, le visage aussi dénué d’expression qu’une pierre, qui filait dans l’ombre de l’escalier. Alors, la sonnette retentit, après des heures de silence, et Alice sursauta, son air perplexe laissant rapidement place à une sorte de dégoût.

  — Qui a invité les loups-garous ? gronda-t-elle.

  — Je plaide coupable.

  J’avais cru avoir annulé mon invitation, n’avais jamais escompté non plus que Jacob viendrait.

  — Occupe-t’en, alors. Moi, il faut que je parle à Carlisle.

  — Non, attends !

  Je voulus la retenir, elle avait déjà décampé. Je lâchai un juron. C’était clair — Alice avait enfin vu ce qu’elle surveillait depuis des mois. Il fallait que je sache, maintenant, et tant pis pour la porte. Le carillon retentit, insistant, mais je me détournai résolument afin de scruter le salon, à la recherche d’Alice. Naturellement, je ne l’aperçus pas. Je me dirigeai vers l’escalier.

  — Hé, Bella !

  La voix grave de Jacob domina la musique et, malgré moi, je regardai par-dessus mon épaule. Aïe ! Nous n’avio
ns pas là un loup-garou, mais trois. Jacob s’était permis d’entrer, flanqué par Quil et Embry. Ces deux derniers paraissaient d’ailleurs extrêmement nerveux, leurs yeux papillonnant sur toute la pièce, comme s’ils avaient le sentiment d’avoir pénétré dans une crypte hantée. La main tremblante d’Embry tenait encore la poignée de la porte, et il semblait prêt à déguerpir à la première occasion.

  Plus calme que ses amis, le nez toutefois froncé et un air écœuré sur la figure, Jacob m’adressa de grands gestes. Je lui rendis son salut, histoire de le congédier, puis me remis à la recherche d’Alice et me glissai entre Conner et Lauren. Jacob fut sur moi en un instant, surgi de nulle part, et il me ramena vers l’ombre de la cuisine. Je tentai de lui échapper, il me retint sèchement par le poignet.

  — Quel accueil ! ironisa-t-il.

  — Qu’est-ce que tu fabriques ici ? grommelai-je.

  — Tu m’as invité, je te rappelle.

  — Puisque tu manques autant de subtilité, permets-moi d’éclairer ta lanterne : c’était ironique.

  — Ne sois pas mauvaise joueuse. Je t’ai apporté un cadeau et tout.

  Je croisai les bras. Je n’avais pas envie de me disputer avec lui maintenant. Je voulais apprendre ce qu’Alice avait vu, ce qu’Edward et Carlisle en disaient.

  — Rapporte-le au magasin, Jake, répliquai-je en regardant au-delà de lui. Je dois…

  Il se déplaça, se mettant dans mon champ de vision.

  — Impossible, car je ne l’ai pas acheté, mais fabriqué. Ça m’a pris un sacré bout de temps, du reste.

  L’ignorant, je me penchai sur le côté. Aucun Cullen dans les parages. Où étaient-ils partis, ceux-là ?

  — Nom d’une pipe, Bella, merci de ne pas faire comme si je n’existais pas !

  — D’accord. Écoute, j’ai autre chose en tête pour le moment, alors…

  — Voudriez-vous bien m’accorder quelques secondes de votre attention, mademoiselle Swan ? insista-t-il en prenant mon menton dans sa paume.

  — Bas les pattes ! m’offusquai-je en m’écartant.

  — Désolé. Pardon, vraiment. Pour l’autre jour. Je n’aurais pas dû t’embrasser. C’était mal. Je… j’ai cru que tu en avais envie, c’était une erreur.

  — Le mot est juste.

  — Sois sympa. Tu pourrais accepter mes excuses, au moins.

  — Très bien. Excuses acceptées. Et maintenant, si tu veux bien me laisser tranquille, je…

  — Bon.

  Ses intonations, tout à coup, étaient si différentes que je le dévisageai. Il avait baissé les yeux, sa lèvre frémissait.

  — Tu préfères être avec tes vrais amis, ajouta-t-il, résigné. Compris.

  — Ne sois pas injuste, Jake.

  — Parce que c’est moi qui le suis ?

  Je tentai de rencontrer son regard. Sans résultat.

  — Jake ?

  Il continua de m’esquiver.

  — Tu m’as bien dit que tu m’avais fabriqué quelque chose, non ? Où est ce cadeau ?

  Ma tentative pour feindre l’enthousiasme fut plutôt minable, mais efficace. Il m’adressa une grimace.

  — J’attends, enchaînai-je en tendant la main.

  — Bien.

  De la poche arrière de son jean, il tira un petit sachet de tissu multicolore fermé par un cordon en cuir qu’il déposa dans ma paume.

  — Comme c’est joli ! Merci, Jake.

  — Le cadeau est à l’intérieur, soupira-t-il.

  — Oh !

  Je me débattis avec le cordon. Poussant un nouveau soupir, Jacob l’ouvrit pour moi et renversa le contenu de la bourse dans ma main. Des anneaux métalliques tintèrent doucement.

  — Le bracelet, je l’ai acheté, précisa-t-il. J’ai juste fabriqué l’amulette.

  En effet, était attachée à l’un des anneaux d’argent une figurine en bois sculpté. Je l’examinai de plus près. La précision et le nombre de détails étaient impressionnants, et ce loup miniature d’un réalisme époustouflant. Il avait même été taillé dans un bois brun-rouge qui rappelait la couleur de peau de Jake.

  — C’est splendide, chuchotai-je. Tu l’as vraiment fait toi-même ?

  — Billy m’a appris. Il est meilleur que moi, d’ailleurs.

  — J’ai du mal à y croire.

  — Il te plaît ?

  — Oui, bien sûr ! C’est incroyable, Jake !

  Il sourit, joyeusement d’abord, puis avec amertume.

  — Je me suis dit que ça t’aiderait à te souvenir de moi une fois de temps en temps. Tu sais comment c’est : loin des yeux, loin du cœur.

  — Aide-moi à le mettre, répondis-je sans relever sa remarque.

  Je tendis mon poignet gauche, le droit étant pris dans l’attelle, et il y attacha le bracelet sans difficulté aucune, en dépit de ses gros doigts.

  — Tu le porteras ? demanda-t-il.

  — Évidemment !

  Derechef, le sourire heureux, celui que j’aimais, fendit ses lèvres. Je le lui retournai, puis me remis à scruter la pièce, anxieuse de trouver Edward ou Alice.

  — Qu’est-ce qui te préoccupe tant ? lança Jacob.

  — Rien, mentis-je. Merci pour le cadeau, je l’adore.

  — Bella ? Il se passe quelque chose, hein ?

  — Je… non, ce n’est rien, Jake.

  — Arrête de me raconter des salades. Tu es nulle, dans cet exercice. Dis-moi plutôt ce qu’il y a. Nous avons besoin d’être au courant.

  Il avait sans doute raison. Les loups seraient sûrement intéressés. Sauf que j’ignorais de quoi il retournait exactement, et je n’en apprendrais pas plus tant que je n’aurais pas mis la main sur Alice.

  — Laisse-moi du temps, Jake. Tu sauras, je te le promets. D’abord, il faut que je parle à Alice.

  — L’extralucide a vu quelque chose, non ?

  — Oui, juste au moment où vous arriviez.

  — Ça concerne le buveur de sang qui a pénétré dans ta chambre ?

  — Il y a sûrement un lien.

  Il réfléchit quelques secondes en m’observant.

  — Toi, tu me caches quelque chose. Quelque chose d’important.

  — Oui.

  À quoi bon mentir ? Il me connaissait si bien. Jacob continua de me fixer, puis il se tourna vers l’entrée où ses frères de meute patientaient, gauches et mal à l’aise. Un simple échange de regards suffit, et ils entreprirent de nous rejoindre, se frayant habilement un chemin au milieu des fêtards, presque comme s’ils dansaient, eux aussi. Trente secondes plus tard, ils encadraient Jacob.

  — Explique-toi ! m’ordonna ce dernier.

  Embry et Quil regardaient de tous les côtés, mal à l’aise, inquiets.

  — Certains détails m’échappent encore, plaidai-je en cherchant une issue de secours.

  Ils m’avaient acculée, dans tous les sens du terme.

  — Juste ce que tu sais, alors.

  Tous les trois croisèrent leurs bras sur leur torse dans un même geste synchronisé, qui aurait été amusant s’il n’avait été aussi menaçant. Soudain, j’aperçus Alice qui descendait les marches, sa peau blanche illuminée par les éclairages mauves. Je l’appelai, immensément soulagée. Malgré le tintamarre sourd des basses, elle m’entendit. J’agitai la main, cependant qu’elle prenait conscience de la présence des trois loups-garous qui me dominaient. Elle fronça les sourcils, ce qui ne m’empêcha pas de constater que, la seconde d’avant, elle avait eu l’air apeurée et angoissée. Je me mordis la lèvre, tandis qu’elle nous rejoignait. Jacob, Quil et Embry reculèrent, embarrassés. Elle glissa son bras autour de ma taille.

  — Je dois discuter avec toi, murmura-t-elle à mon oreille.

  — Jake ? Euh… à plus tard…

  Nous commençâmes à les contourner, mais Jacob s’appuya contre le mur, nous bloquant le passage.

  — Pas si vite.

  — Pardon ? répliqua Alice, incrédule.

  — Dis-nous ce qui se passe, gronda-t-il.

  Sans crier gare, Jasper apparut à côté du Qu
ileute, l’air parfaitement terrifiant. Sans se presser, Jacob s’écarta, ce qui semblait l’attitude la plus sage.

  — Nous sommes en droit de savoir, maugréa-t-il cependant en toisant Alice.

  Jasper s’intercala entre eux deux, et les loups-garous se tendirent.

  — Hé, du calme ! intervins-je. Nous sommes à une fête, nous sommes censés nous amuser.

  Personne ne m’écouta, naturellement. Jacob fusillait Alice du regard, Jasper le fusillait du regard. Soudain, la sœur d’Edward se détendit.

  — Ça ira, Jasper, dit-elle, pensive. Il n’a pas tort.

  Son ami ne relâcha pas sa garde pour autant.

  — Qu’as-tu vu ? demandai-je à Alice, à deux doigts d’exploser.

  Elle réfléchit une seconde, puis se tourna vers moi. Apparemment, elle avait jugé que ses ennemis héréditaires méritaient d’entendre les dernières nouvelles.

  — La décision a été prise.

  — Vous partez pour Seattle.

  — Non.

  — Ce sont eux qui viennent ici, balbutiai-je, un poids dans l’estomac.

  Les Indiens nous observaient, lisant la moindre expression susceptible de passer sur nos traits. Ils étaient figés sur place, mais leurs mains tremblaient.

  — Oui, admit Alice.

  — À Forks.

  — Oui.

  — Pour…

  — L’un d'eux avait ton corsage rouge.

  Je déglutis. Jasper paraissait désapprobateur, peu enclin à discuter ces matières en présence des loups.

  — Impossible de les laisser approcher, précisa-t-il toutefois. Nous ne sommes pas assez nombreux pour protéger toute la ville.

  — C’est vrai, acquiesça Alice avec tristesse. L’endroit où nous les arrêterons n’a guère d’importance, cependant. Vu leur nombre, quelques-uns finiront par rappliquer ici.

  — Non ! soufflai-je.

  Le vacarme de la musique couvrit ma voix. Autour de nous, mes amis, mes voisins, mes ennemis mangeaient, riaient, dansaient, inconscients de l’horreur, du danger, de la mort qui se profilaient. Par ma faute.

  — Je dois m’en aller, marmonnai-je. Loin d’ici.

  — Ça ne changera rien. Ce n’est pas comme si nous avions affaire à un traqueur. Ils commenceront par Forks.

 

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