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HÉSITATION

Page 35

by Stephenie Meyer


  Ce fut à moi d’interrompre notre baiser pour reprendre mon souffle. Ses lèvres ne quittèrent pas ma peau, se déplacèrent sur mon cou. Le sentiment de victoire m’emplit d’un vertige, d’une sensation de puissance, de courage. Mes mains étaient fermes, à présent, et déboutonnèrent sa chemise sans difficulté. Mes doigts se promenèrent sur son torse de neige. Il était tellement beau. Quel mot venait-il d’employer ? Intolérable. C’était ça. Sa beauté était presque intolérable… Je ramenai sa bouche sur la mienne, et il fut aussi empressé que moi. Une de ses mains tenait mon menton, l’autre enlaçait ma taille, me serrant contre lui. J’eus un peu plus de mal à dégrafer mon corsage, y parvins cependant.

  Deux fers implacables emprisonnèrent soudain mes poignets et soulevèrent mes bras au-dessus de ma tête qui se retrouva brutalement sur l’oreiller.

  — Voudrais-tu s’il te plaît cesser de te déshabiller, Bella ? chuchota sa voix de velours.

  — Tu préfères t’en charger ?

  — Pas ce soir, répondit-il, toute sa maîtrise retrouvée.

  — Edward, ne…

  — Je n’ai pas dit non, juste pas ce soir.

  — Donne-moi une bonne raison justifiant cette décision.

  — Je ne suis pas né d’hier, rigola-t-il. De nous deux, lequel à ton avis est le moins enclin à accorder à l’autre ce que ce dernier réclame ? Tu viens de promettre de m’épouser avant ta transformation, mais si je cède aujourd’hui, quelle garantie ai-je que tu ne fileras pas trouver Carlisle au matin ? Je suis bien moins réticent que toi à t’offrir ce que tu exiges. Donc… tu passes en premier.

  — Quoi ? m’exclamai-je, ahurie. Il faut que je me marie d’abord ?

  — Oui. C’est à prendre ou à laisser. Nous faisons des compromis, je te rappelle.

  Il m’enlaça, se remit à m’embrasser de façon éhontée, trop persuasive, presque contraignante, coercitive. Je tentai de garder les idées claires — en vain.

  — C’est une très mauvaise idée, haletai-je quand il m’autorisa enfin à respirer.

  — Ta réaction ne me surprend pas. Tu es tellement têtue.

  — Je ne comprends pas. Je croyais tenir le bon bout… pour une fois, et voilà que…

  — Tu es désormais fiancée.

  — Pouah ! Je t’en prie, évite ces mots !

  — Serais-tu prête à reprendre ta parole ?

  Il se recula, et je constatai qu’il était aux anges, qu’il s’amusait comme un fou. Je le fusillai du regard.

  — Alors ? insista-t-il.

  — Non, râlai-je. Tu es content ?

  — C’est l’extase ! se moqua-t-il en me régalant de son sourire éblouissant. Et toi, tu ne l’es pas ?

  D’un baiser également trop persuasif, il coupa mes grognements.

  — Si, un peu, admis-je. Mais pas à propos du mariage.

  Nouveau baiser.

  — N’as-tu pas l’impression que nous faisons les choses à l’envers ? La tradition voudrait que tu prennes mon parti, et moi le tien.

  — Toi et moi n’avons rien de traditionnel.

  — C’est vrai.

  Il se remit à me bécoter, jusqu’à ce que mon cœur s’affole, et que ma peau s’enflamme.

  — Écoute, Edward, murmurai-je, cajoleuse, j’ai juré de t’épouser, je ne me rétracterai pas. Si tu y tiens, je suis d’accord pour signer un pacte de mon sang.

  — Ce n’est pas drôle.

  — N’empêche. Je n’ai pas l’intention de te rouler dans la farine. Tu me connais. Il n’y a donc aucune raison d’attendre. Nous sommes seuls, ce qui n’arrive jamais, tu as acheté ce grand lit très confortable, et…

  — Pas ce soir, répéta-t-il.

  — Tu n’as pas confiance en moi ?

  — Bien sûr que si.

  Il embrassait ma paume, et je repoussai son visage pour mieux l’observer.

  — Alors, où est le problème ? Ce n’est pas comme si tu allais perdre, à la fin. D’ailleurs, tu gagnes toujours.

  — Simple mesure de précaution.

  Je plissai le front. Ses traits recelaient une espèce de retenue qui m’incita à penser qu’il gardait par-devers lui une motivation secrète.

  — Toi, tu me caches quelque chose. Aurais-tu l’intention de reprendre ta parole ?

  — Non, promit-il, solennel. Je te jure d’essayer. Après nos noces.

  — Tu me cantonnes dans le rôle du méchant d’un mélodrame, maugréai-je avec un rire sombre. Celui qui tortille sa moustache tout en essayant de ravir sa vertu à une malheureuse innocente.

  Ses prunelles circonspectes se posèrent sur moi, puis il s’empressa d’enfouir sa tête dans mon giron.

  — C’est donc ça ! m’écriai-je, plus surprise qu’amusée. Tu défends ta vertu.

  Je plaquai ma main sur ma bouche afin d’étouffer un éclat de rire. Ces paroles avaient l’air tellement démodées !

  — Mais non, idiote. C’est la tienne, que je tâche de défendre. Et tu ne me facilites pas la tâche, loin de là.

  — De toutes les âneries que tu…

  — Permets-moi de te poser une question, me coupa-t-il promptement. Nous avons déjà abordé ce sujet, mais fais-moi plaisir. Combien de personnes dans cette pièce ont-elles une âme ? Un billet pour le paradis, ou ce qui existe après cette vie sur Terre.

  — Deux, répondis-je sans hésiter.

  — Admettons. Malgré les innombrables dissensions à ce propos, la majorité des êtres vivants semblent considérer qu’il existe des règles à suivre.

  — Celles des vampires ne te suffisent pas ? Tu veux aussi prendre en compte celles des humains ?

  — Cela ne mange pas de pain. Au cas où. Certes, pour moi, il est sans doute déjà trop tard, que tu aies raison ou non quant à l’existence de mon âme.

  — Faux.

  — Tu ne tueras point est un commandement commun à la plupart des croyances. Or, j’ai tué nombre de gens, Bella.

  — Des affreux.

  — Ce détail pèsera peut-être dans la balance, peut-être pas. Toi, en revanche, tu n’as tué personne.

  — Tu n’en sais rien.

  Il sourit, ignora cependant mon interruption.

  — Et j’ai bien l’intention de t’empêcher de prendre les chemins de la tentation.

  — D’accord. Je te signale néanmoins que nous ne parlions pas de meurtres.

  — Des principes identiques s’appliquent. La seule différence, c’est que je suis tout aussi innocent que toi dans ce domaine. Ai-je le droit de ne pas transgresser une loi ?

  — Une seule ?

  — J’ai volé, menti, convoité… ma vertu est tout ce qu’il me reste.

  — Moi aussi, je passe mon temps à mentir.

  — Certes, mais de façon tellement maladroite que ça ne compte pas, personne n’y croit.

  — J’espère vraiment que tu te trompes, parce que, sinon, Charlie va débouler d’un instant à l’autre en brandissant une arme.

  — Charlie est plus heureux quand il fait mine d’avaler tes salades. Il préférerait se mentir plutôt que d’y regarder d’un peu près.

  — Qu’as-tu convoité ? Tu possèdes déjà tout.

  — Toi. Je n’avais aucun droit de te vouloir, pourtant je t’ai prise. Et maintenant, regarde ce que tu es devenue ! Tu essayes de séduire un vampire.

  — On ne convoite pas ce qui nous appartient déjà. Et puis, je croyais que tu te souciais de ma vertu.

  — C’est le cas. S’il est trop tard pour ce qui me concerne… que je sois damné, sans jeu de mots, si je te laisse l’être aussi.

  — Tu ne m’obligeras pas à aller où tu ne seras pas. Telle est ma définition de l’enfer. De toute façon, j’ai la solution : évitons de mourir, compris ?

  — Cela paraît si simple ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé ?

  Il me sourit, jusqu’à ce que je cède et maugrée mon assentiment.

  — Donc, tu ne dormiras pas avec moi avant que nous ne soyons mariés ?

  — Techniquement, je ne dormirai jamais avec toi.r />
  — Très amusant, Edward !

  — Ce détail mis à part, tu as raison.

  — Je crois que tu es poussé par une arrière-pensée.

  — Laquelle ?

  — Tu sais que cela ne fera qu’accélérer les choses.

  Il tenta de réprimer une moue narquoise.

  — Il n’y a qu’une chose que je désire accélérer, le reste peut attendre l’éternité… pour cela, il est vrai que des hormones d’humaine impatiente sont un puissant allié.

  — Je suis ahurie de marcher là-dedans. Quand je songe à Charlie… et à Renée ! Tu imagines la réaction d’Angela ? De Jessica ? J’entends d’ici les ragots.

  Il sourcilla, non sans raison. Qu’importaient les rumeurs, puisque je partirais bientôt de Forks pour ne plus y revenir ? Étais-je d’une telle hypersensibilité que je répugnais à supporter quelques semaines de regards en coin et de questions tendancieuses ? Cela ne m’aurait peut-être pas autant ennuyée si je n’avais su que, comme tout le monde, j’aurais moi aussi donné dans les bavardages condescendants si quelqu’un d’autre avait choisi de s’unir cet été. Ces mots… Aaaaah ! J’en frissonnai d’horreur. En même temps, je n’aurais sans doute pas été aussi agacée si je n’avais été élevée dans une sainte détestation du mariage.

  — Il ne sera pas nécessaire d’organiser une cérémonie en grande pompe, intervint Edward, interrompant mes angoisses. Je ne réclame pas de fanfare. Inutile que tu préviennes qui que ce soit non plus. Nous irons à Las Vegas, en vieux jeans, dans une chapelle accessible en voiture. Même pas la peine d’en descendre ! Je désire seulement que ce soit officiel, que tu sois unie à moi pour le meilleur et pour le pire.

  — J’estime que notre relation est déjà assez officielle comme ça, répliquai-je.

  Sa proposition ne m’était toutefois pas désagréable. Seule Alice serait déçue.

  — On verra bien, souffla-t-il, ravi. Tu ne désires pas ta bague tout de suite, hein ?

  — Non merci, en effet.

  — Parfait. Je te la passerai au doigt bien assez tôt.

  — Tu en parles comme si tu l’avais déjà.

  — C’est le cas. Et je suis prêt à te l’enfiler de force au premier signe de faiblesse de ta part.

  — Tu es incroyable.

  — Tu veux la voir ?

  Ses yeux topaze brillaient d’enthousiasme, soudain.

  — Non ! criai-je.

  Je regrettai aussitôt de m’être laissé emporter, quand ses traits se fermèrent.

  — Sauf si tu tiens absolument à me la montrer, me rattrapai-je en serrant les mâchoires pour contenir ma terreur irrationnelle.

  — Non, ça peut attendre.

  — Montre-moi cette fichue bague, Edward, soupirai-je.

  — Non.

  — S’il te plaît ?

  — Tu es la créature la plus dangereuse qui soit, bougonna-t-il.

  Pourtant, il se leva et s’agenouilla avec une grâce inconsciente devant la table de nuit. Il regagna le lit en un clin d’œil et passa un bras autour de mes épaules. Il déposa un écrin noir en équilibre sur mon genou.

  — Vas-y, regarde ! m’ordonna-t-il avec brusquerie.

  J’eus du mal à m’emparer de la petite boîte, m’y forçai cependant, ne voulant pas le blesser une deuxième fois. Je caressai le satin sombre, hésitante.

  — Tu n’as pas dépensé trop d’argent, n’est-ce pas ? m’enquis-je.

  — Pas un fifrelin. C’est encore de la récupération. Mon père avait offert cette bague à ma mère.

  — Oh ! m’exclamai-je, surprise.

  Je pinçai le couvercle entre mon pouce et mon index, ne le soulevai pas cependant.

  — Elle est un peu démodée, dit-il sur un ton d’excuse outré. Dépassée, comme moi. Si tu préfères, je t’achèterai quelque chose de plus moderne. Chez Tiffany, par exemple.

  — J’aime les objets vieillots.

  J’ouvris l’écrin. La bague d’Elizabeth Masen brilla sur son satin noir. Le cœur en était ovale, bordé de pierres rondes placées en rangs inclinés qui étincelaient. La monture était délicate, fine, et en or, fragile réseau qui sertissait les diamants. Je n’avais jamais rien vu de pareil. Sans réfléchir, je caressai le bijou scintillant.

  — Elle est si jolie ! murmurai-je.

  — Tu l’aimes ?

  — Pourquoi ne l’aimerais-je pas ? ripostai-je, faussement indifférente. Elle est magnifique.

  — Essaye-la.

  Je serrai la main gauche.

  — Je ne vais pas la souder à ton doigt, Bella, soupira-t-il. C’est juste pour voir s’il faut l’adapter. Tu auras le droit de l’enlever tout de suite.

  — Bon.

  Il s’empara du bijou avant moi et le glissa à mon annulaire, puis il leva ma main, et nous examinâmes l’effet qu’elle produisait contre ma peau. La porter n’était pas aussi terrible que je l’avais craint.

  — C’est la bonne taille, commenta-t-il. Tant mieux, ça m’évitera de passer chez le bijoutier.

  Sous la décontraction affichée, je devinai une forte émotion, ce que me confirma un coup d’œil dans ses prunelles.

  — Ça te plaît, hein ? demandai-je en agitant mes doigts, tout en pensant qu’il était vraiment dommage que je ne me fusse pas cassé la main gauche.

  — Oui, admit-il en prenant toutefois soin de hausser les épaules, incarnation de la nonchalance. Elle te va très bien.

  Je contemplai ses yeux, tâchant d’identifier ce qui couvait sous la surface. Il croisa mon regard, et toute son indifférence affectée s’évapora d’un coup. Il rayonnait de joie, victorieux, si beau que j’en eus le souffle coupé. Il m’embrassa avec fougue, et quand il se sépara de moi, il était aussi hors d’haleine que moi.

  — Oui, je l’adore. Tu n’imagines pas à quel point.

  — Je te crois volontiers, haletai-je.

  — Cela t’ennuierait-il que je fasse quelque chose ? murmura-t-il en resserrant son étreinte.

  — Tout ce que tu voudras.

  Il se détacha de moi.

  — Pas ça ! me récriai-je cependant en comprenant soudain.

  Ignorant mes protestations, il m’aida à me lever du lit avant de se poster devant moi, mains sur mes épaules, l’air grave.

  — Je tiens à ce que ce soit fait dans les règles, dit-il. Alors, s’il te plaît, je t’en conjure, garde à l’esprit que tu as déjà accepté et ne me gâche pas ce moment.

  Sur ce, il mit un genou à terre.

  — Flûte ! gémis-je.

  — Chut ! m’intima-t-il.

  Je respirai un bon coup.

  — Isabella Swan, déclara-t-il en me contemplant à travers ses cils trop longs, ses yeux dorés empreints de douceur et pourtant brûlants, je te jure de t’aimer pour la vie, chaque jour restant jusqu’à la fin du monde. Acceptes-tu de m’épouser ?

  Des tas de phrases me démangeaient la langue, dont plusieurs pas très gentilles, d’autres plus entachées d’un romantisme guimauve écœurant qu’il ne m’en pensait capable sans doute.

  — Oui, me bornai-je cependant à chuchoter, par crainte de me ridiculiser.

  — Merci.

  Prenant ma main gauche, il baisa chacun de mes doigts avant d’embrasser la bague qui m’appartenait désormais.

  21

  Traces

  Aussi désagréable que me fût l’idée de gâcher une partie de la nuit en dormant, je ne pus échapper au sommeil. Le soleil brillait derrière la baie vitrée lorsque je me réveillai. De petits nuages filaient dans le ciel, et le vent agitait les cimes des arbres avec une telle force qu’il menaçait de déchirer en deux la forêt.

  Edward s’éclipsa pendant que je me préparais, ce qui me donna le loisir de réfléchir. Mon plan pour la nuit avait complètement échoué, j’allais devoir en affronter les conséquences. Même en lui rendant la bague aussi vite que sa susceptibilité me le permettait, ma main gauche me paraissait plus lourde, à croire que l’anneau était encore là, invisible. Ce mariage n’aurait pas dû m’ennuyer. Un alle
r-retour à Las Vegas ne représentait rien. J’irais dans une toilette encore plus appropriée qu’un jean usé — un vieux survêtement. La cérémonie serait expédiée en quinze minutes tout au plus. Bref, c’était supportable. Par la suite, ce mauvais moment passé, lui serait obligé d’exécuter sa part du contrat. Je n’avais qu’à me focaliser sur cela et occulter le reste. Il m’avait assuré que je n’étais pas forcée d’avertir qui que ce soit — j’y comptais bien. Mais c’était oublier Alice — la bêtise du siècle !

  Les Cullen revinrent vers midi. Ils évoluaient à présent avec une gravité qui me replongea dans l’énormité de ce qui se préparait. Alice paraissait d’humeur massacrante, ce que j’attribuai à son agacement d’être privée de ses dons visionnaires, et ses premiers mots à l’adresse d’Edward cachèrent mal le désagrément qu’elle ressentait à collaborer avec les loups-garous.

  — Il me semble que tu dois t’équiper contre le froid, lui dit-elle en grimaçant sur le mot « semble ». Je n’arrive pas à voir où tu seras dans la mesure où tu décampes avec le clébard, mais la tempête qui menace m’a l’air de vouloir être très méchante dans le coin.

  Edward acquiesça.

  — Il va neiger en altitude, le prévint-elle.

  — Pff ! marmonnai-je.

  Nous étions au mois de juin !

  — Prends une veste, me recommanda-t-elle d’une voix inamicale qui me surprit.

  Je tentai de déchiffrer son expression, elle me tourna le dos. Edward souriait — ce qui agaçait sa sœur l’amusait, apparemment.

  Ce n’était pas le matériel de camping qui manquait, dans cette maison, autres accessoires de la comédie jouée aux humains. Les Cullen étaient des clients assidus du magasin des Newton. Il empaqueta un sac de couchage, une petite tente, plusieurs sachets de nourriture déshydratés qui m’arrachèrent une moue, ce qui le fit sourire. Pendant qu’il s’affairait, Alice traîna dans le garage, mutique. Il l’ignora. L’équipement rassemblé, il me tendit son portable.

  — Appelle Jacob pour l’avertir que nous serons prêts dans une heure environ. Il sait où nous retrouver.

  Jacob étant absent, Billy promit de contacter quelqu’un qui lui transmettrait le message.

  — Ne t’inquiète pas pour Charlie, jugea-t-il bon de préciser. Je m’en occupe.

 

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