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HÉSITATION

Page 38

by Stephenie Meyer


  — Ça ne me plaît pas, siffla Edward, tandis que l’Indien refermait la tente. Donne-lui ta veste et file.

  Jacob tenait la parka qu’il avait suspendue à une branche. Je voulus leur demander de quoi ils parlaient, n’y réussis pas, une fois de plus.

  — Elle la mettra demain, répliqua-t-il. Pour l’instant, elle est gelée, et Bella est trop transie pour parvenir à la réchauffer par elle-même. Tu as mentionné un radiateur, je suis là.

  Il écarta les bras autant que l’exiguïté de l’endroit le lui permettait. Comme d’habitude quand il se transformait, il ne portait que le minimum, un survêtement, et ni chemise, ni chaussures.

  — J-j-j-jake ! T-t-t-tu es f-f-f-fou ! T-t-t-tu vas m-m-m-mourir de f-f-f-froid !

  — Il y a peu de chance, rigola-t-il. Ma température frôle les quarante-trois degrés. Je vais te faire transpirer en un rien de temps.

  Edward gronda, Jacob l’ignora complètement et crapahuta jusqu’à moi. Il entreprit d’ouvrir mon sac de couchage. Tout à coup, une main dure et blanche comme la neige s’abattit sur son épaule mate. Le Quileute serra les mâchoires, plissa le nez et eut un mouvement de recul, prêt à riposter.

  — Ne me touche pas ! feula-t-il.

  — Alors, ne la touche pas ! répliqua Edward.

  — N-n-n-ne vous b-b-b-battez pas !

  — Elle te sera très reconnaissante quand ses orteils vireront au noir et tomberont, lâcha Jacob.

  Edward hésita, puis se rencogna à sa place.

  — Attention à toi, lança-t-il toutefois d’une voix menaçante.

  Jacob ricana.

  — Pousse-toi, Bella, m’ordonna-t-il en continuant à ouvrir le duvet.

  Je le toisai, outragée et complètement solidaire de la réaction d’Edward.

  — N-n-n-non ! objectai-je.

  — Ne sois pas idiote. Tu n’aimes donc pas tes doigts de pied ?

  Sur ce, il se glissa à côté de moi dans l’espace infime qu’offrait le sac de couchage et remonta la fermeture. Alors, je cessai de résister. Il dégageait une telle chaleur que cela m’était impossible. Ses bras se refermèrent autour de moi, me collant à son torse nu. Ce feu, c’était comme pouvoir enfin respirer après être resté trop longtemps sous l’eau. Il tressaillit quand je plaquai mes doigts transis sur sa peau.

  — Houps, Bella ! Tu es un vrai glaçon !

  — D-d-d-désolée.

  — Essaye de te détendre, me conseilla-t-il quand je fus secouée par un nouveau frisson. Tu auras chaud dans une minute. Bien sûr, ça irait plus vite si tu te déshabillais.

  Edward grogna aussitôt.

  — C’est juste une constatation, se défendit Jacob. Une technique de survie basique.

  — Ç-ç-ç-ça s-s-s-suffit, J-j-j-jake ! m’emportai-je, en me gardant bien cependant de m’éloigner de lui.

  — Ne t’inquiète pas du buveur de sang, répondit-il avec suffisance. Il est jaloux.

  — Oui, admit Edward, et sa voix avait recouvré son calme, ses intonations veloutées et musicales. Tu n’imagines même pas à quel point je voudrais être à ta place, clébard.

  — Chacun ses limites, plastronna Jacob avant d’ajouter sur un ton plus amer : au moins, tu sais qu’elle préférerait que ce soit toi.

  — Vrai.

  Mes frissons s’apaisèrent lentement, plus supportables.

  — Là, murmura Jacob. Tu te sens mieux ?

  — Oui, répondis-je, enfin en état de prononcer un mot sans bégayer.

  — Tes lèvres sont encore bleues. Tu veux que je les réchauffe aussi ? Tu n’as qu’à demander.

  Edward poussa un gros soupir.

  — Sois sage, marmonnai-je à mon ami en enfouissant mon visage dans son épaule.

  Une fois encore, il tressaillit au contact de ma peau glacée, et j’eus un petit sourire vindicatif. À l'intérieur du sac de couchage, il faisait bon désormais. Le corps de Jacob semblait irradier de partout, peut-être parce qu’il prenait toute la place. Je me débarrassai de mes chaussures et blottis mes orteils contre ses jambes. Il sursauta puis pencha sa tête pour coller sa joue brûlante contre mon oreille engourdie.

  Sa peau dégageait une senteur boisée qui, ici, en pleine nature, paraissait s’imposer. C’était agréable. Les Cullen et les Quileute en rajoutaient-ils dans cette histoire d’odeurs insupportables à cause de leurs préjugés ? Pour moi, tous avaient un arôme délicieux.

  La tempête hurlait comme une bête féroce, attaquant la tente sans relâche. Cela ne m’inquiéta pas, cependant. Jacob n’était plus dans le froid, moi non plus. J’étais également épuisée, à force de m’angoisser pour tout, et lasse d’avoir veillé aussi tard. Mes muscles crispés pendant des heures étaient douloureux. Je me détendis peu à peu, fondis à en devenir molle.

  — Jake ? murmurai-je, à demi assoupie. Je peux te demander un truc ? Simple curiosité de ma part.

  — Naturellement.

  — Pourquoi es-tu beaucoup plus poilu que tes amis ? Tu n’es pas obligé de répondre si ma question te gêne.

  — Parce que mes cheveux sont plus longs, expliqua-t-il, amusé.

  Il secoua la tête, et sa tignasse désordonnée chatouilla ma joue.

  — Oh !

  J’étais surprise, bien que cela fût logique. Voilà pourquoi tous se tondaient au début de leur transformation.

  — Pourquoi ne les coupes-tu pas, dans ce cas ? Tu aimes être poilu ?

  Cette fois, il ne pipa mot. Edward rigola dans sa barbe.

  — Excuse-moi, repris-je en bâillant. Je ne voulais pas être indiscrète.

  — Il va te le dire de toute façon, maugréa Jacob. J’ai laissé pousser mes cheveux parce que… tu avais l’air de les préférer longs.

  — Ah… Les deux me plaisent, Jake. Inutile de supporter cela si c’est un inconvénient.

  — Cette nuit, ç’a plutôt été un avantage.

  Le silence s’installa, mes paupières s’alourdirent, je fermai les yeux. Ma respiration ralentit, régulière.

  — C’est ça, Bella, chuchota Jacob. Dors.

  Je soupirai de bien-être.

  — Seth est là, marmonna soudain Edward à l’adresse de l’Indien.

  — Super. Comme ça, tu peux t’occuper du reste avec lui pendant que je veille sur ta chérie à ta place.

  — Arrêtez ça, vous deux, marmottai-je.

  L’intérieur de la tente était calme. Dehors, le vent poussait des hurlements insensés à travers les arbres et secouait notre abri avec tant de violence que j’avais du mal à trouver le sommeil. Les piquets tressaillaient brusquement, se penchaient, me tirant chaque fois de l’inconscient dans lequel je glissais. Par ailleurs, j’avais de la peine pour le jeune loup, l’adolescent qui affrontait la tempête. Mon esprit vagabondait en attendant de sombrer. Cet espace tiède et confiné me rappelait les premiers jours en compagnie de Jacob, l’époque où il avait été mon soleil de substitution, l’astre qui avait rendu supportable la vacuité de mon existence. Je n’avais pas pensé à lui ainsi depuis longtemps, et voici qu’il était là, qu’il me réchauffait de nouveau.

  — S’il te plaît ! siffla soudain Edward. Fais un effort !

  — Quoi ? chuchota mon ami, surpris.

  — Essaye de contrôler ton cerveau !

  — Personne ne t’a demandé de l’écouter, protesta Jacob sur un ton de défi derrière lequel perçait un certain embarras. Sors de ma tête.

  — J’aimerais bien, figure-toi. Seulement, tes fantasmes sont bruyants. On dirait que tu les cries !

  — Je vais tâcher de les garder pour moi, se moqua l’autre.

  Il y eut un bref silence.

  — Oui, reprit Edward, en réponse à une pensée muette du loup. Je suis jaloux de cela aussi.

  — Je m’en doutais. Voilà qui remet à plat les choses, hein ?

  — Ne rêve pas !

  — Elle peut encore changer d’avis, vu tout ce que je suis capable de lui apporter, et pas toi. Du moins, tant que tu ne l’auras pas tuée.

  — Endors-toi, Jacob. Tu commences
à me taper sur les nerfs.

  — Je vais en effet piquer un petit roupillon. Je suis installé si confortablement, moi.

  Edward ne releva pas. J’étais déjà trop plongée dans les limbes pour exiger qu’ils cessent de parler de moi comme si j’étais absente. De plus, j’avais l’impression d’un rêve, je n’étais pas certaine que cette conversation était réelle.

  — Pourquoi pas ? lâcha Edward, tout à coup.

  — Seras-tu honnête ?

  — Pose la question, tu verras bien.

  — Tu lis dans mes pensées, laisse-moi voir les tiennes, cette nuit. Ce ne serait que justice.

  — Tu fourmilles d’interrogations. À laquelle suis-je censé répondre ?

  — La jalousie… elle doit te bouffer, non ? Tu ne peux être aussi sûr de toi que tu en as l’air. Sauf si tu es dépourvu d’émotions.

  — Bien sûr qu’elle me ronge. En ce moment, elle est si intense que j’ai du mal à contrôler ma voix. C’est pire quand Bella est loin de moi et près de toi, quand je ne la vois pas.

  — Elle t’obsède ? Arrives-tu à te concentrer quand elle est absente ?

  — Oui et non. Mon cerveau ne fonctionne pas tout à fait de la même façon que le tien. Je peux penser à bien plus de choses en même temps. Donc, quand elle se tait, qu’elle réfléchit, il me suffit de songer à toi pour me demander si elle est avec toi par l’esprit.

  Jacob ne répondit pas à haute voix.

  — Oui, reprit Edward, elle pense à toi souvent, plus souvent que je le voudrais. Elle s’inquiète pour toi, souhaiterait que tu sois heureux. Mais tu le sais, et tu t’en sers.

  — J’utilise les armes dont je dispose. Je n’ai pas tes avantages. Notamment sa certitude de t’aimer.

  — Ça aide.

  — Elle m’aime aussi, figure-toi.

  Edward ne releva pas.

  — Malheureusement, elle refuse de l’admettre, soupira Jacob. Elle se ment.

  — Je ne suis pas en mesure de confirmer cela.

  — Est-ce que ça t’ennuie de ne pas pouvoir déchiffrer ses pensées ?

  — Oui et non, encore une fois. Elle préfère que ce ne soit pas le cas, bien que ça me rende dingue, parfois. Je préfère lui faire plaisir, cependant.

  Le vent secoua la tente comme un tremblement de terre, et Jacob resserra son étreinte, protecteur.

  — Merci, murmura Edward. Aussi bizarre que ça puisse sembler, je suis content que tu sois là.

  — Autrement dit, tu as beau avoir une envie folle de me tuer, tu es soulagé qu’elle ait chaud.

  — Cette trêve n’est facile pour personne.

  — J’en étais sûr ! Tu es aussi jaloux que moi.

  — Pas au point de l’afficher, contrairement à toi. Cela ne te rend pas service, sache-le.

  — Tu es plus patient que moi.

  — Normal, j’ai cent ans d’expérience. J’ai passé un siècle à l’attendre.

  — À partir de quand as-tu décidé de jouer le mec tolérant et sympa ?

  — Lorsque j’ai constaté combien elle souffrait de devoir choisir. Ce n’est pas trop compliqué à gérer. La plupart du temps, je suis en état de réprimer les sentiments les… moins charitables que je nourris à ton égard. Il me semble que, quelquefois, elle lit en moi, mais je n’en suis pas certain.

  — À mon avis, tu as seulement eu peur qu’elle ne te choisisse pas si tu l’obligeais à décider.

  — En partie, oui, avoua Edward au bout d’un moment de réflexion. Une toute petite partie, néanmoins. Nous avons tous nos instants de doute. Je craignais surtout qu’elle ne se fasse du mal en essayant de filer en douce pour te retrouver. Quand j’ai eu accepté l’idée qu’elle était plus ou moins en sécurité avec toi, il m’a paru préférable d’arrêter de la pousser dans ses retranchements.

  — Si je le lui disais, moi, elle ne me croirait pas.

  — Je sais.

  Du fond de ma torpeur, j’eus l’impression qu’Edward souriait.

  — Tu crois tout savoir, hein ? riposta Jacob.

  — Le futur m’échappe, objecta mon amoureux, brusquement hésitant.

  Il y eut une longue pause.

  — Comment réagirais-tu si elle changeait d’avis ? s’enquit l’Indien.

  — Cela aussi, je l’ignore.

  — Tenterais-tu de me tuer ?

  — Non.

  — Pourquoi ?

  — Tu me crois vraiment capable de la blesser de cette manière ?

  — Hum… tu as raison. N’empêche… des fois…

  — Des fois, l’idée est alléchante.

  Jacob enfouit son visage dans le duvet pour étouffer son rire.

  — Exactement, admit-il ensuite.

  Quel rêve étrange ! Le vent incessant était-il à l’origine des chuchotements que j’imaginais ? Sauf qu’il ne chuchotait pas, il hurlait plutôt.

  — À quoi ç’a ressemblé de la perdre ? enchaîna Jacob d’une voix rauque, à présent. Comment as-tu… tenu le coup ?

  — Il m’est très difficile d’en parler.

  Jacob patienta.

  — Cette impression de perte, reprit Edward en détachant lentement chaque mot, je l’ai éprouvée à deux reprises. La première, quand je me suis cru capable de la quitter. C’était… presque intolérable. Je pensais qu’elle m’oublierait, que ce serait comme si je n’étais jamais entré dans sa vie. Pendant plus de six mois, j’ai réussi à m’éloigner, à tenir ma promesse de ne plus jamais perturber son existence. Ça n’a pas été aisé, je me suis battu, alors que j’étais conscient que je ne gagnerais pas, qu’il faudrait que je revienne… ne serait-ce que pour vérifier où elle en était. Enfin, tel était l’argument derrière lequel je m’abritais. Si je découvrais qu’elle était… raisonnablement heureuse, j’aime à songer que je serais reparti.

  « Sauf qu’elle était malheureuse. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle m’a convaincu de ne pas la laisser demain. Tu t’es demandé quelles étaient mes motivations, et en quel honneur elle se sentait tellement coupable. Elle m’a rappelé ce que je lui avais infligé en l’abandonnant, ce qu’elle ressent toujours quand je m’en vais. Elle s’en veut d’avoir ramené ça sur le tapis, mais elle a raison. Je ne rattraperai jamais cela, ce qui ne m’empêchera pas d’essayer.

  Jacob ne réagit pas tout de suite, prêtant l’oreille à la tempête ou digérant ce qu’il venait d’apprendre.

  — Et la deuxième fois ? murmura-t-il ensuite. Quand tu l’as crue morte ?

  — Oui, marmonna Edward en réponse à une autre question. C’est sans doute ce que tu éprouveras. Vu la façon dont tu nous perçois, tu n’arriveras sûrement plus à l’envisager comme Bella. Pourtant, ce sera bien elle.

  — Ce n’est pas ce que je t’ai demandé.

  — Je ne peux pas te l’expliquer. Les mots n’y suffisent pas.

  — Tu l’as abandonnée parce que tu refusais de la transformer en buveuse de sang, pourtant. Tu souhaites qu’elle reste humaine.

  — À l’instant où j’ai compris que je l’aimais, j’ai aussi compris que nous n’avions que quatre solutions. La première, la meilleure pour Bella, aurait été qu’elle ne s’éprenne pas autant de moi, qu’elle m’oublie et passe à autre chose. Je l’aurais accepté, même si ça n’aurait rien changé à mes sentiments. Tu me considères comme un rocher vivant, dur, froid. C’est vrai. Nous sommes ainsi, et il est très rare que nous expérimentions un réel changement. Lorsque ça se produit, cependant, comme le jour où Bella est entrée dans ma vie, c’est pour l’éternité. Impossible de faire machine arrière…

  « La deuxième option, celle que j’ai d’abord privilégiée, était de rester à son côté pendant son existence humaine. Ce n’était pas une bonne solution pour elle, car elle aurait gâché sa vie avec un inhumain. Pourtant, c’était l’alternative la plus facile pour moi, sachant que, quand elle mourrait, je me débrouillerais pour mourir aussi. Soixante, soixante-dix ans, cela m’aurait semblé un laps de temps extrêmement court… Malheureusement, vivre aussi près de mon univers
s’est révélé dangereux pour elle. Le pire est arrivé systématiquement. J’ai été terrifié à l’idée que ces soixante années risquaient d’être encore écourtées.

  « Alors, j’ai opté pour la troisième solution. En espérant l’obliger à choisir la première, j'ai choisi de m'éclipser. Cela n’a pas fonctionné, et j’ai failli nous pousser à la mort tous les deux. Ç’a été la pire erreur de ma très, très longue existence.

  « Que me restait-il, sinon la dernière alternative ? C’est ce qu’elle veut, du moins, elle en est persuadée. J’ai tenté de retarder l’échéance, de lui donner le temps de se raviser. Mais elle est terriblement têtue, comme tu sais. Avec un peu de chance, je parviendrai à gagner quelques mois. Elle est horrifiée par la perspective de vieillir, et son anniversaire est en septembre.

  — L’option numéro un me plaît bien, marmonna Jacob.

  Edward ne pipa mot.

  — Aussi détestable qu’il me soit de le reconnaître, je suis forcé d’admettre que tu l’aimes, enchaîna l’Indien. À ta façon. C’est un fait que je ne discuterai plus. Cela étant, je ne pense pas que tu devrais renoncer à la première solution. Pas encore. Je suis même sûr qu’elle finira par l’accepter. Si elle n’avait pas sauté de cette falaise en mars… si tu avais attendu encore six mois avant de venir vérifier comment elle allait… tu l’aurais retrouvée raisonnablement heureuse. J’avais un plan.

  — Peut-être. C’était un bon plan.

  — Oui, soupira Jacob. Sauf que… donne-moi un an, ajouta-t-il d’une manière soudain précipitée. Je crois vraiment que j’arriverai à la rendre heureuse. Elle est entêtée, je suis bien placé pour le savoir, mais elle peut guérir de toi. Elle a déjà failli le faire. Alors, elle resterait humaine, avec Charlie, Renée. Elle vieillirait, aurait des enfants… serait elle-même. Tu l’aimes assez pour voir les avantages de cette idée. Elle t’estime incapable d’égoïsme… prouve-le. Pourrais-tu envisager que je sois mieux que toi pour elle ?

  — J’y ai déjà réfléchi. Sur certains points, tu lui correspondrais mieux que n’importe quel autre homme. Bella exige qu’on veille sur elle, et tu es assez fort pour la protéger d’elle-même et de tout ce qui conspire contre elle. Tu l’as montré par le passé, et je t’en serai redevable aussi longtemps que j’existerai, quoi qu’il arrive. J’ai même demandé à Alice si elle voyait cela, si Bella serait plus heureuse avec toi. Naturellement, elle n’a pas pu, dans la mesure où elle ne te voit pas, et où Bella est catégorique sur ses désirs, pour l’instant au moins. Je ne suis cependant pas assez bête pour répéter la même erreur qu’avant. Je ne l’obligerai pas à choisir la première option, Jacob. Tant qu’elle voudra de moi, je serai là.

 

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