Sexe, Meurtres et Cappuccino

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Sexe, Meurtres et Cappuccino Page 12

by Kyra Davis


  — Hitchcock est vraiment le roi du suspense.

  Ma voix était un peu trop aiguë pour faire illusion. Je toussotai.

  — Si seulement je pouvais posséder le dixième de son sens de l’atmosphère !

  Darinsky me sourit.

  — Je suis content que le film vous ait plu.

  Il se pencha, posa une main sur mon bras. Mon cœur s’emballa de nouveau.

  — Vous êtes très jolie, ce soir.

  — Vraiment ?

  Oups, encore trop haut. Je descendis d’une octave et demandai dans un murmure que j’espérais sensuel et feutré :

  - Qu’est-ce qui vous plaît, au juste ? Mon pantalon froissé ou mes cheveux en pétard ?

  - Tout, dit-il en se penchant encore pour cueillir un baiser sur mes lèvres.

  J’ai toujours été persuadée qu’on peut juger des talents d’un homme au lit à sa façon d’embrasser. Si c’était exact, Anatoly Darinsky était un dieu de l’amour. Pourquoi faisait-il si chaud, dans ce bar ? Je n’avais soudain plus qu’une envie : enlever ma veste, mon jean, ainsi que le reste de mes vêtements. Au diable Leah et ses principes ! La dernière fois que j’avais fait l’amour, Jack n’était pas encore conçu.

  Anatoly me laissa reprendre mon souffle.

  — Prête à partir ?

  — Tête baissée.

  — Ah oui ? demanda-t-il d’un ton canaille. Je ne voudrais pas vous brusquer.

  — Anatoly, soyez gentil…

  — Oui ?

  — Arrêtez de vous comporter comme un crétin plein de suffisance et allons-y avant que vous ne changiez d’avis.

  — Vos désirs sont des ordres.

  Il déposa quelques billets sur la table et me prit par le bras pour m’entraîner vers la sortie. Sur le trajet du retour, je m’appuyai contre son dos en songeant à la suite logique des événements. Anatoly allait me déposer en bas de mon immeuble, j’allais lui proposer un dernier verre. Un dernier verre… quel cliché ! D’un autre côté, qui s’en souciait ? L’important était qu’en entraînant Anatoly chez moi, je ferais d’une pierre deux coups. J’aurais un garde du corps musclé à mes côtés et, avec un peu de chance, un amant dans mon lit. Et tiens, qui sait ? Si je savais m’y prendre, il allait peut-être aussi réparer ma fenêtre ?

  Absorbée par mes réflexions, je ne remarquai pas que nous avions dépassé mon immeuble. Lorsque je revins à la réalité, nous nous trouvions en bas de chez Anatoly. Je soulevai mon casque, contrariée.

  — Que faisons-nous ici ?

  — Nous allons chez moi, répondit mon compagnon en imitant mon geste.

  — Je ne me souviens pas vous l’avoir demandé.

  — Non, mais vous en aviez tellement envie que je l’ai entendu.

  En l’espace d’une seconde, mon excitation retomba, aussitôt remplacée par un formidable agacement. Pourquoi ne s’était-il pas arrêté chez moi ?

  — Ah oui ? Vous n’auriez pas un problème d’audition, par hasard ?

  — Et vous, vous n’auriez pas un problème de communication ?

  J’avais deux solutions. Pousser un hurlement de frustration et exiger de Darinsky qu’il me ramène chez moi immédiatement… ou rentrer à pied en me drapant dans ma dignité. Après tout, je n’étais qu’à quelques rues de mon immeuble.

  — Et là ? demandai-je en lui tendant mon casque. Qu’est-ce que vous entendez ?

  Sans attendre sa réponse, je pivotai sur mes talons et me dirigeai vers mon domicile. Il m’appela, mais je n’avais pas l’intention de revenir sur mes pas. Oh, le butor ! L’infâme égoïste ! Je fourrai mes mains dans mes poches pour les protéger de la fraîcheur de la nuit.

  D’accord, j’avais eu très envie de dormir avec lui, et je l’avais sans doute laissé entendre sans équivoque. Pour autant, cela ne nous dispensait pas de respecter les usages. Même si les choses n’étaient pas aussi simples que Leah le prétendait, Darinsky aurait au moins pu avoir la courtoisie de me proposer d’aller chez lui, au lieu de m’imposer ainsi ses volontés. La brute ! Je ne couchais pas avec les brutes, pas plus qu’avec les hommes de Néandertal.

  A mon grand désespoir, les rues étaient vides. Pas de passant trop lent à bousculer d’un bon coup d’épaule, pas d’automobiliste abusant du Klaxon à injurier. Personne sur qui passer ma colère ! Folle de rage, j’abattis à une vitesse record les quelques centaines de mètres qui me séparaient de mon immeuble, tournai au coin de ma rue… et laissai échapper un cri de surprise.

  — Andy ? demandai-je, une fois que j’eus retrouvé l’usage de la parole, tout en tentant d’apaiser les battements de mon cœur d’une main tremblante.

  Je regardai ma montre. 1 heure du matin.

  — Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous apportez encore les courses de Mlle Murphy ?

  Il ne sourit pas à ma plaisanterie.

  — Je vous attendais.

  — En pleine nuit ?

  Je tentai d’éteindre la sirène d’alarme qui s’était mise à sonner dans un coin de ma tête. Allons, ce n’était qu’Andy. Le type que j’avais vu pleurer un jour parce que le canari d’Alice était mort. Il n’était pas dangereux.

  — Je suis passé en sortant du travail. Je voulais vous donner une fleur.

  Machinalement, je baissai les yeux vers sa main. Dans son énorme poing fermé, je vis ce qui avait autrefois été une marguerite. Tous les pétales avaient été arrachés, et le centre était écrasé. J’émis un petit rire, assez peu convaincant.

  — Oh. Je vois que vous avez changé d’avis ?

  Il était temps de mettre un terme à cette discussion. Je fis un pas en arrière. Andy s’avança d’autant.

  — Je vous ai vue monter sur sa moto, dit-il d’un ton accusateur. Vous avez un fiancé.

  — Non, Andy, vous vous trompez. C’est juste un…

  — Si, vous l’avez embrassé ! Je l’ai vu, je l’ai vu ! Menteuse !

  Bon. Ça n’allait pas du tout. Je levai les yeux vers les fenêtres de l’immeuble, toutes aussi sombres les unes que les autres. Andy avait-il parlé assez fort pour réveiller des voisins ? Devais-je appeler à l’aide ? On m’entendrait peut-être, mais dans cette ville habituée aux cris des ivrognes et des clochards, qui prêterait attention à moi ? D’ailleurs, j’étais persuadée que le meilleur moyen d’apaiser Andy était de garder mon calme.

  — Non, Andy, je ne vous ai pas menti, dis-je comme on parle à un enfant. Maintenant, il est tard et c’est l’heure d’aller se coucher. Vous devriez…

  J’eus soudain le souffle coupé. Si je devais crier pour appeler à l’aide, c’était le moment. Enfin, cela l’aurait été si j’avais pu parler. Andy venait de refermer ses mains autour de mon cou. Il me plaqua contre le mur, si brusquement que j’en fus presque sonnée.

  Vise les yeux. Il me sembla soudain entendre la voix de Dena. Il fallait griffer mon agresseur aux yeux. Je tendis les bras vers son visage, en vain. Mes ongles n’atteignirent que ses joues. L’air commençait à me manquer. Andy était si grand ! Je m’aperçus qu’il m’avait soulevée du sol. Je tentai de le frapper avec mes pieds, sans résultat. Mes jambes s’agitaient dans le vide. De petites taches noires dansèrent devant mes yeux. J’allais mourir. Allais-je souffrir ? Y aurait-il d’autres signes que ce voile noir qui tombait lentement sur moi ? Si seulement je pouvais prendre encore une bonne bouffée d’air !

  Soudain, alors que la tête commençait à me tourner, je sentis le sol sous mes pieds, et… tiens ? L’air entrait de nouveau dans ma gorge, dans mes poumons, avec une telle force que j’en suffoquais presque. Je toussai, crachai, hoquetai. Confusément, je compris qu’Andy m’avait lâchée et que je me trouvais sur le trottoir.

  J’essuyai mes yeux ruisselant de larmes. Andy était étendu de tout son long sur le macadam. Quelqu’un se trouvait sur lui, le rouant de coups de poing furieux. Au-dessus de moi, une fenêtre s’ouvrit.

  — Qu’est-ce qui se passe, ici ? J’appelle la police ! cria quelqu’un.

  Lorsque ma vision se fut clarifiée, je reconnus l’homme qui avait
terrassé Andy. Anatoly ! Son genou était dans l’estomac du géant, et de ses deux mains, il frappait le crâne de celui-ci contre le bitume.

  — Arrêtez ! coassai-je d’une voix étranglée. Ne le tuez pas ! Il ne savait pas ce qu’il faisait !

  Anatoly leva les yeux vers moi. Son regard était si froid et déterminé que j’en eus la chair de poule. Puis il considéra Andy, qui gémissait comme un enfant.

  — Elle m’a traité d’attardé, pleurnicha-t-il. Elle est méchante. Méchante !

  Un hurlement de sirène déchira la nuit. Puis des phares se braquèrent sur nous, éblouissants. Dans un haut-parleur, un type nous demanda de ne plus bouger. Etant donné notre position, nous n’eûmes guère de mal à obtempérer.

  Quelques instants plus tard, une autre voiture de police arriva, suivie de près par une ambulance. On nous sépara pour nous interroger. Andy, qui manifestement n’était pas en mesure de fournir des explications cohérentes, fut vite transporté à bord de l’ambulance. Je vis un flic monter à son côté, puis le véhicule s’éloigner, sirène hurlante.

  Pour ma part, j’éprouvai les plus grandes difficultés à répondre au jeune flic blond qui s’occupait de moi — moins à cause de la douleur qui tenaillait ma gorge que de la confusion qui s’était emparée de mon esprit. De plus, je tremblais de froid. Ou d’effroi. En essuyant mon visage couvert de pluie, je compris que j’étais inondée de larmes. Ma main tremblait.

  Le flic me dit que j’étais en état de choc et, posant une couverture sur mes épaules, m’aida à m’asseoir à l’arrière d’une voiture de police. Je l’entendis m’annoncer qu’on allait m’emmener aux urgences. Je hochai la tête en signe d’assentiment. En levant les yeux, je vis Anatoly, qui répondait aux questions d’un autre policier. Son regard croisa le mien et ne le quitta que lorsque la voiture dans laquelle on m’avait fait monter démarra et s’éloigna.

  Deux heures et demie plus tard, j’étais toujours secouée de tremblements nerveux. On m’avait fait asseoir sur une table d’examen dans une salle d’hôpital un peu triste. J’avais subi un nouvel interrogatoire, une femme avait pris des photos des traces qui bleuissaient sur mon cou, et on m’avait examinée pour voir si j’avais d’autres blessures.

  On m’avait expliqué qu’Andy se trouvait dans une autre unité de soins, où on le remettait sur pied afin de pouvoir le placer en garde à vue.

  Je ne comprenais pas ce qui s’était passé. Comment le simple fait d’avoir éconduit Andy avait-il transformé ce garçon placide en un dangereux psychopathe ?

  — Vous allez mieux ? me demanda le détective qui m’avait interrogée à mon arrivée et venait d’entrer de nouveau dans la pièce.

  En le regardant s’appuyer nonchalamment contre le chambranle de la porte, je me fis la réflexion qu’il ne m’offrirait aucune protection contre les dangers qui rôdaient au dehors.

  — Et Andy ?

  — Vous êtes bien généreuse de vous soucier de l’homme qui a failli vous tuer, dit-il en se grattant la tête d’un air perplexe. Manning souffre d’une fracture du crâne et d’une légère commotion cérébrale, mais il devrait s’en sortir. Vous aussi, mais pas grâce à lui.

  Instinctivement, je portai une main à ma gorge.

  — Au fait, je ne me suis pas présenté. Détective Joe Lorenzo.

  Je tentai de sourire, mais renonçai. Pourquoi avais-je aussi froid, de nouveau ?

  — Je ne sais pas ce qui a pu lui passer par la tête… Il m’a proposé de sortir avec lui. J’ai refusé aussi poliment que possible. Il avait toujours été gentil avec moi, avec tout le monde…

  — Sauf avec votre voisine.

  Je le regardai, intriguée. De quelle voisine parlait-il ?

  — Celle qu’il a tuée, précisa-t-il comme s’il avait lu dans mon esprit.

  A ces mots, une nausée monta en moi.

  — Susan Lee ?

  Lorenzo hocha la tête et s’assit sur un tabouret près de la table où je me trouvais.

  — Nous avons identifié ses empreintes. Les médecins nous interdisent de l’interroger, mais j’ai pu lui poser une ou deux questions. Il n’a pas nié.

  — Tout à l’heure, il a dit que je l’avais traité d’attardé. Or je n’ai jamais rien dit de la sorte. Vous pensez qu’il pouvait faire allusion à des paroles de Susan Lee ?

  — C’est possible. Manning a le lobe frontal abîmé. Cela peut être à l’origine de difficultés à contrôler ses impulsions et de comportements violents.

  Lorenzo croisa les bras dans une attitude songeuse.

  — Je viens d’avoir Gorman au téléphone. Il m’a parlé des dégradations constatées sur votre véhicule, qui ont été traitées comme un cas de vandalisme classique. Je suis désolé. Il ne faisait qu’appliquer la procédure.

  — Vous croyez que c’est Andy qui s’en est pris à ma voiture ?

  — C’est en tout cas l’hypothèse la plus probable.

  — Vous allez chercher ses empreintes ?

  — La voiture est-elle dans la rue ou dans un garage ?

  Je haussai les épaules dans un geste fataliste.

  — A quoi bon louer un garage, dans l’état où elle est ?

  — Et la vitre brisée, vous l’avez fait réparer ?

  Je secouai la tête en maudissant mon inconséquence. Pourquoi n’avais-je pas au moins fait réparer la vitre ?

  Lorenzo se gratta de nouveau la tête.

  — On va essayer de trouver des empreintes, mais trop de temps a passé depuis l’autre jour. N’importe qui peut avoir touché votre voiture pendant ce laps de temps. Même si on relève des traces laissées par Manning, ça ne prouvera rien de façon incontestable.

  — Et les appels anonymes ?

  Lorenzo haussa les sourcils d’un air interrogateur. Manifestement, on ne l’avait pas mis au courant de cet aspect des réjouissances de la semaine.

  — Jeudi, expliquai-je, j’ai reçu plusieurs coups de fil, au moins quatre. La personne ne disait rien, elle se contentait de raccrocher. La dernière fois, je lui ai dit que j’étais mariée à un flic et qu’elle ferait mieux de me ficher la paix. Je ne sais pas pourquoi, j’ai eu l’impression qu’elle ne me croyait pas.

  Le détective tira de sa poche un petit calepin où il griffonna quelques notes.

  — Et depuis jeudi, combien d’appels avez-vous reçus ?

  — Aucun. C’était juste ce jour-là.

  Bloc-notes et stylo réintégrèrent la poche de Lorenzo.

  — Je vais demander au district attorney de déposer une demande pour connaître les numéros appelés par Manning, mais je ne suis pas certain que ça donne grand-chose. Enfin, ne vous inquiétez pas pour ça. Bien sûr, cela apporterait de l’eau à notre moulin si nous pouvions prouver qu’il est l’auteur des dégâts sur votre voiture et de ces appels anonymes, mais avec ce qu’il a fait ce soir, nous disposons d’assez d’éléments pour le coffrer pour agression et meurtre sans préméditation.

  Il étira ses longues jambes et se leva.

  — Le bureau du district attorney vous contactera pour prendre votre déposition ; pour l’instant, on va vous laisser rentrer chez vous. Si vous le voulez, le médecin peut vous prescrire un sédatif pour la nuit… Enfin, maintenant que vous savez que votre agresseur a été capturé, vous devriez dormir tranquille.

  Il se détourna pour s’en aller.

  — A vrai dire, non, pas du tout.

  Lorenzo se retourna.

  — Vous dites ?

  — Je dis que je ne suis pas tranquille et que mon agresseur n’a pas été capturé.

  Il étira ses lèvres en un sourire supérieur.

  — Je comprends. Vous êtes désolée de ce qui est arrivé à Manning. Bon, vous n’êtes pas obligée de l’appeler votre agresseur. Si vous préférez le considérer comme un admirateur doté d’impulsions de meurtre, libre à vous. Ce qui compte, c’est que nous l’avons pris et que vous êtes sauve.

  — Vous ne comprenez rien du tout. Andy m’a peut-être agressée, mais celui qui a abîmé ma voiture et s’est introd
uit chez moi court toujours. Andy n’est pas assez intelligent pour avoir fait cela.

  Une expression de contrariété passa sur le visage du détective.

  — Ecoutez, je sais que vous avez été rudement secouée ce soir, il est normal que vous n’ayez pas les idées claires. Ce qui est certain, c’est que Gorman et son collègue n’ont relevé aucune preuve d’effraction dans votre appartement. De plus, il est hautement improbable que l’un de vos admirateurs ait tenté de vous tuer aussi peu de temps après qu’on a vandalisé votre voiture. Avouez que ce serait une sacrée coïncidence !

  — Je n’avoue rien du tout, et je n’ai jamais eu les idées aussi claires.

  Toute trace de bienveillance disparut du visage du détective.

  — Bonsoir, mademoiselle Katz, dit-il en s’en allant. Je vous reverrai au procès.

  Je voulus le rappeler, sans succès. Ma gorge était trop douloureuse pour que je puisse crier. Je fermai les yeux, épuisée et déconcertée. Que m’arrivait-il ? J’étais victime depuis quelques jours d’une série d’événements aussi absurdes qu’inquiétants. Non seulement je ne parvenais pas à trouver la logique qui les articulait, mais les détectives, au lieu de m’aider, semblaient se désintéresser de mon cas avec une irritante obstination… Pour ma part, je n’avais pas la moindre envie de faire les frais de leur négligence !

  Dire que j’avais eu tellement confiance en Andy !Quant au rôdeur qui me harcelait, il me terrifiait encore plus, à présent que je venais d’échapper à l’agression du géant. J’avais besoin de boire une tasse de thé et de pleurer. Plus exactement, de boire une tasse de thé arrosé de cognac et de pleurer dans les bras de mon fiancé.

  Hélas ! Je n’avais plus une goutte d’alcool chez moi et aucun fiancé en vue. C’était désespérant, d’autant plus que je ne trouvais pas la force de descendre de cette fichue table d’examen pour m’en aller.

  Pour aller où, d’ailleurs ? La perspective d’être seule dans mon appartement m’était soudain insupportable. J’aurais pu appeler ma mère et Leah, mais non seulement elles ne m’apporteraient aucune aide, mais elles me demanderaient de les rassurer. Quant à Dena et Mary Ann, elles seraient à peine moins hystériques. Ne restait plus que Marcus… Rassemblant le peu d’énergie qui me restait, je descendis de la table et rajustai mes vêtements.

 

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