Sexe, Meurtres et Cappuccino

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Sexe, Meurtres et Cappuccino Page 26

by Kyra Davis


  Puis je songeai que je n’étais pas la seule personne à habiter dans cet immeuble. Peut-être quelqu’un l’avait-il vu ? Il me revint en mémoire qu’il m’avait demandé si je connaissais bien mes voisins. Les avait-il interrogés à mon sujet ? Sur une impulsion, je bondis vers la porte et me ruai vers l’appartement de Theresa Conley. A peine avais-je frappé qu’elle ouvrit sa porte.

  — Non, vous ne pouvez pas utiliser mon téléphone.

  — Je ne veux pas appeler, je veux vous poser une ou deux questions. Je n’en ai pas pour longtemps.

  — Non.

  Elle commença à refermer sa porte, mais je glissai mon pied dans l’entrebâillement.

  — Tout ce que je veux savoir, c’est si vous avez remarqué un grand type brun rôder par ici récemment. Il parle avec un léger accent russe.

  — Votre nouveau fiancé ? Bien sûr que je l’ai vu !

  — Quand ?

  — Otez votre pied de ma porte.

  — Répondez, et je vous ficherai la paix.

  — Pendant combien de temps ?

  — Pour l’amour du ciel, Theresa, vous ne pourriez pas vous montrer un peu plus coopérative ?

  Je sécurisai ma prise sur la porte et repris :

  — Un mois, ça vous va ? Vous répondez à mes questions et je vous laisse tranquille pendant un mois.

  — Quatre semaines ? glapit-elle. Vous n’avez pas mieux à proposer ?

  Une envie de meurtre me traversa l’esprit, ou plutôt, les mains. Il suffirait de placer mes doigts de chaque côté de son cou de poulet et de serrer très fort jusqu’à ce qu’elle cesse de négocier. Cela dit, il serait beaucoup plus difficile ensuite d’obtenir d’elle des réponses, sauf peut-être en faisant tourner les tables.

  — D’accord, je ne vous adresse plus la parole pendant un an. Même si l’immeuble est en feu, je ne frapperai pas à votre porte, ça vous va ?

  — C'est dit. Je vous ai vus monter tous les deux sur sa moto, un jour, en cherchant une place de parking, et je l’ai aperçu mercredi matin, quand il quittait votre appartement.

  Mercredi matin ? Je me trouvais chez Dena, où j’avais passé la nuit.

  — Vous êtes sûre de l’avoir vu quitter mon appartement ?

  — Je veux bien répondre à vos questions, mais je refuse de me répéter.

  Je serrai les poings de toutes mes forces pour me retenir d’étrangler ma voisine. Puis je réfléchis. Quel était le pourcentage de fiabilité d’une séance de tables tournantes ?

  — Où se trouvait-il à ce moment-là ? Devant ma porte ?

  — Non, je l’ai croisé dans l’escalier alors que je rentrais de mon jogging.

  — Quand était-ce exactement ?

  — Je vous ai dit que je ne me répéterais pas.

  — Je vous demande l’heure qu’il était.

  Elle tapota du bout du doigt la fine ligne rosâtre qui lui tenait lieu de lèvre supérieure.

  — Un peu après 6 heures du matin, je pense. C'est fini ?

  — C'est fini.

  Je retirai mon pied et lui laissai fermer la porte. Oui, j’étais finie. Pratiquement assassinée. Je pouvais déjà préparer mon épitaphe. Vous ne m’avez pas crue, alors je suis cuite.

  J’arrivai chez PJ Oyster Bed, le roi de l’huître de la baie, un peu après 20 heures. Marcus n’était pas encore arrivé mais, pour une raison que j’ignore, Dena et Jason se trouvaient là. Mon amie me fit signe de les rejoindre.

  — Où étais-tu passée ? Il y a une éternité que je n’ai pas eu de tes nouvelles !

  — Je t’ai parlé hier, lui rappelai-je en détournant les yeux des deux marques rouges qui ornaient la base de son cou.

  Après tout, Jason était peut-être bien un vampire.

  — Quand on a un tueur aux trousses, vingt-quatre heures, c’est long.

  — Tu as raison… Dis, tu ne devrais pas porter un col roulé ?

  En riant, elle passa une main sur ses morsures.

  — Pour dissimuler au monde l’efficacité de mon huile érotique à la pêche ? Pas question. J’en ai aussi à l’intérieur des cuisses, mais elles sont plus difficiles à montrer.

  — Là, c’était celle parfumée au pia colada, intervint Jason. Personnellement, j’ai préféré la première.

  — Ah oui ? Mon dernier am… client n’était pas de ton avis.

  — Tu lui as fait tester sur toi ? s’indigna Jason.

  C'était le moment d’intervenir, avant que le dialogue ne vire à la scène de ménage. Je devais bien cela à Dena.

  — Hmm… vous n’auriez pas vu Marcus ? Je devais le retrouver ici ce soir.

  — Il ne va pas tarder. Restez avec nous, tous les deux, on dînera ensemble.

  — Je ne voudrais pas interrompre votre tête-à-tête.

  — Si tu me dérangeais, je ne te le proposerais pas.

  Je regardai Jason, qui semblait éprouver certaines difficultés à masquer son irritation à propos des méthodes de vente de Dena.

  — Ça ne t’ennuie pas qu’on se joigne à vous, Jason ?

  Tiens, il était habillé normalement. Jean et T-shirt blanc. Ce devait être une occasion spéciale, me dis-je.

  — Au contraire, affirma-t-il en m’adressant un sourire aimable. D’ailleurs, je voulais te parler.

  Intriguée, je pris place à leur table.

  — A quel sujet ?

  — Au sujet du meurtre de Barbie et du rôdeur qui te menace. J’ai cru comprendre que tu m’avais soupçonné ?

  Il me fallut un moment pour réaliser que Dena lui avait parlé de mes doutes à son encontre. Incapable de dissimuler ma contrariété, je me tournai vers elle. Elle se fit toute petite sur sa chaise.

  — Eh, tout va bien ! Pas la peine d’être gênée ! s’exclama Jason. Tu ne me connais pas, tu as envisagé toutes les hypothèses, rien de plus. Pour être honnête, je suis flatté.

  — Flatté ? D’être soupçonné de meurtre ?

  Je regardai de nouveau Dena, qui avait presque disparu sous la table.

  — Bien sûr. Ta réaction prouve que j’ai quelque chose de mystérieux, qu’on me perçoit comme étrange, un brin limite, voire dangereux, tu vois ?

  Limite ? Franchement borderline, oui !

  — Dena m’a dit que tu étais à un entretien de recrutement quand Barbie a été assassinée.

  Cette fois, c’est lui qui parut mal à l’aise.

  — Oui… Et j’assistais au mariage de ma sœur le jour où J.J. Money a été abattu. Pour ce qui est de New York, je n’y suis jamais allé mais je projette un petit voyage d’études là-bas. Il paraît qu’il y a une communauté vampire qui…

  — Tu as décroché un job ? De quoi s’agit-il ? l’interrompis-je.

  Dena plongea le nez dans son verre de vin rouge tandis que Jason parut soudain se passionner pour le design des couverts.

  — Allez, accouche ! Quand on sort avec une fille qui vend des capotes à la fraise, je ne vois pas ce qui peut être gênant !

  — Oui, hmm… c’est un boulot dans le commerce.

  — C'est un bon début. Où est-ce ?

  Silence.

  — Jason, où travailles-tu ?

  — Chez Gap.

  — Chez Gap ?

  — C'est seulement temporaire, dit Dena, il ne trahit pas ses engagements.

  — D’accord, il trahit momentanément ses engagements, rectifiai-je.

  — J’ai besoin de me payer une assurance santé. Pour mes dents, expliqua Jason d’un air penaud.

  Je le regardai, ahurie.

  — Depuis quand les vampires ont-ils besoin d’une mutuelle pour leurs soins dentaires ?

  — Dena ! s’exclama une voix derrière moi. Qu’est-ce que tu fais ici ?

  En me retournant, je vis Marcus s’approcher de notre table. Dena lui tendit sa joue.

  — Marcus chéri ! Je te présente Jason.

  — Enchanté, Jason. C'est toi qui as fait ça ? demanda Marcus en désignant les traces de morsure au cou de Dena. Beau travail.

  — Je testais son huile aphrodisiaque à
la pêche.

  — Ah oui ? Moi, je préfère celle au pina colada.

  Une expression de soulagement se peignit sur les traits de Jason. Du coin de l’œil, je vis Dena faire signe à Marcus de ne pas poser de questions.

  — Jason est vampire, expliquai-je. Il travaille chez Gap.

  — Tiens, ils ont aussi des quotas de discrimination positive pour cette catégorie d’employés ? On n’arrête pas le progrès !

  Puis, se tournant vers moi :

  — Tu leur as proposé de nous rejoindre pour un brain-storming ?

  — Une séance de remue-méninges ? Quelle bonne idée ! s’exclama Dena. A quel sujet ?

  Je regardai Jason, indécise. Pouvait-on se fier à lui ?

  — Tu peux avoir confiance, dit-elle comme si elle avait lu dans mes pensées. J’ai vérifié tous ses alibis.

  A vrai dire, j’avais cessé de soupçonner Jason depuis un certain temps déjà. Mon problème à présent est que je n’étais pas certaine de vouloir parler de ma vie privée avec un apprenti vampire, même s’il travaillait chez Gap.

  — Rien de ce qui se dira ne sortira d’ici, déclara Jason, solennel. Je le jure sur Les Chroniques des vampires.

  On ne pouvait pas être plus rassurant ! D’un autre côté, le temps m’était compté. Ce n’était pas le moment de tergiverser.

  — Nous devions mettre au point, Marcus et moi, un plan pour démasquer Anatoly Darinsky. Votre aide ne sera pas de trop.

  Je leur résumai les derniers déroulements de l’affaire — les révélations de Gary Sussman, la visite du détective Lorenzo, les informations inquiétantes de Theresa Conley, sans omettre bien sûr ma conversation téléphonique avec D.C. Smooth.

  — Vous savez tout, dis-je en conclusion. Anatoly veut me tuer, la police est convaincue que je ne risque plus rien depuis qu’elle a arrêté Mark Baccon et je n’ai aucune preuve pour étayer mes soupçons. Autant appeler les choses par leur nom : ce dîner est mon repas d’adieux. Marcus, je te lègue ma collection de CD ; Dena, je te confie M. Katz.

  Celle-ci haussa un sourcil méfiant.

  — Mary Ann s’occuperait mieux de lui…

  — Merci pour ton aide, ça me fait chaud au cœur.

  —... si l’occasion s’en présentait, poursuivit-elle comme si elle ne m’avait pas entendue. Pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. Je suis sûre qu’on n’a pas épuisé toutes nos ressources pour confondre Anatoly.

  Elle porta son verre à ses lèvres et reprit la parole :

  — Tu croyais qu’il était entrepreneur, Sussman qu’il travaillait dans les assurances… Qu’a dit Shannon Tolsky à ce sujet ?

  — Je n’ai pas pensé à le lui demander.

  — Bravo. Qui est-ce qui écrit des polars, autour de cette table ?

  Marcus leva une main en signe d’apaisement.

  — Moi aussi, je serais curieux d’apprendre ce que sait Miss Hollywood sur la question, mais ça ne nous donnera aucune preuve tangible de la culpabilité de Darinsky.

  — Je suis de son avis, dit Jason. A notre connaissance, ce type s’est introduit au moins une fois dans l’appartement de Sophie, voire plusieurs. Elle a d’autres priorités que d’aller interviewer les gens, il me semble.

  — Il s’est introduit dans l’appartement…, répéta Marcus, songeur. Bon sang, mais c’est bien sûr !

  Nous nous tournâmes tous vers lui et sursautâmes en l’entendant frapper la table de sa paume.

  — On aurait dû commencer par là ! Vous ne comprenez pas ?

  Comme nous échangions des regards interrogateurs, il reprit :

  — Il faut aller chez lui ! Dans son appartement ! S'il y a une preuve, c’est là qu’on la trouvera.

  Nous demeurâmes silencieux un long moment.

  — Ce n’est pas possible, Marcus, dis-je finalement.

  — Pourquoi ?

  — D’abord, parce que la loi l’interdit, expliqua Dena. Ensuite, parce que nous avons affaire à un tueur en série. Tu ne crois pas qu’il risque de s’énerver s’il nous trouve chez lui ? Si Sophie veut des émotions fortes, qu’elle aille vendre de la coke dans les rues de Brooklyn, elle courra moins de risques !

  Jason fit tourner son vin dans son verre d’un geste pensif.

  — Je ne crois pas que Sophie puisse être plus en danger qu’elle ne l’est déjà.

  — Mais je suis écrivain, pas cambrioleuse ! Même si je le voulais, je ne saurais pas m’introduire chez lui !

  — Moi, je le ferai, déclara Marcus.

  Dena haussa les épaules.

  — Parfait. Laisse ton coiffeur jouer les Arsène Lupin si ça l’amuse. Moi, je m’en lave les mains.

  — Vous me connaissez mal, reprit Marcus d’un ton calme et décidé. J’ai commis quelques petites effractions à l’époque où j’essayais d’être un délinquant, quand j’étais gamin, pour oublier ma fixation sur Barbra Streisand.

  Il tira distraitement sur une de ses nattes.

  — Personne ne m’a jamais pris.

  — Ça ne marchera pas, dis-je, inquiète de le voir si insouciant.

  — Pourquoi pas ? demanda Jason. Le tout, c’est de préparer l’opération avec minutie.

  — Le tout, rectifia Dena d’une voix acide, c’est de ne pas dire n’importe quoi. Il ne s’agit pas d’un de tes jeux de rôle à la manque, Jason. Pour Sophie, c’est une question de vie ou de mort. Soyons un peu logiques.

  — C'est exactement ce que je fais, répondit Jason. J’irai avec Marcus, il vaut mieux être deux.

  Ce dernier secoua la tête négativement.

  — Je serai plus discret tout seul.

  — Oui, mais à deux, on mettra deux fois moins de temps à fouiller l’appartement. On ne peut pas se permettre d’y rester des heures. De plus, il faudra que quelqu’un occupe Anatoly pendant un bon moment.

  Marcus sourit.

  — Bien vu. Dena, ton fiancé est intelligent. Un peu bizarre, mais intelligent.

  Dena leva les yeux au plafond d’un air agacé.

  — Pour ma part, je n’ai rien entendu d’aussi stupide depuis longtemps. Dis-moi, Jason, qui aura l’honneur de jouer les appâts pour tueur en série, dans ton plan génial ?

  Comme un seul homme, Marcus et Jason tournèrent les yeux vers moi. Dena bondit littéralement sur sa chaise.

  — Mais vous êtes encore plus siphonnés que je ne le croyais ! Vous ne comprenez pas ce qui se passe ? Anatoly veut tuer Sophie. Si j’ai bonne mémoire, il mesure environ un mètre quatre-vingt-cinq et doit peser dans les quatre-vingts kilos. Elle fait un mètre soixante-cinq pour cinquante-cinq kilos. J’ai besoin de vous faire un dessin ?

  — Elle aura un garde du corps, dit Jason. Moi. Elle lui donnera rendez-vous dans un lieu public et je ne la quitterai pas des yeux un instant. Que veux-tu qu’il lui arrive ?

  — Rien, justement. Je veux qu’il ne lui arrive rien !

  — Dena, ils ont peut-être raison.

  Elle me jeta un regard si noir que je crus qu’elle allait m’attaquer avec sa fourchette. Je poursuivis, avant qu’elle ne passe à l’acte :

  - Ça ne peut plus continuer comme ça. Chaque instant, j’ai l’impression de vivre mes dernières minutes. Je n’en peux plus. Il faut que je fasse quelque chose, même si c’est désespéré. Et vous n’êtes pas obligés de m’aider.

  Je les regardai tour à tour dans les yeux, plus grave que je n’aurais voulu.

  — Aucun de vous ne doit se sentir forcé. Après tout, je peux peut-être moi-même forcer la porte de Darinsky. Il y a des tas de gens qui font ça dans cette ville, alors pourquoi pas moi?

  Je marquai un silence.

  — De toute façon, il faut que je fasse quelque chose. N’importe quoi, plutôt que devenir folle d’angoisse.

  Marcus sourit et passa la main dans mes cheveux.

  — Je te rappelle que c’était mon idée. C'est moi qui irai chez Darinsky.

  — Et moi, dit Jason, je ne me dédie pas. Je serai ton garde du corps.

  Dena laissa échapper un grognement d’impatien
ce.

  — Vous êtes tous complètement inconscients !

  Puis, m’ayant longuement fixée du regard :

  — Oh, et puis flûte ! s’exclama-t-elle. J’en suis. Quitte à finir derrière les barreaux, autant y être tous ensemble. Plus on est de fous…

  Je me penchai à travers la table pour prendre ses mains.

  — Je t’adore. Tu es la meilleure amie du monde. Toi aussi, Marcus. Je veux dire, le meilleur ami. Quant à toi, Jason…

  Je me tournai vers le fiancé de Dena.

  — J’ai tout fait pour convaincre Dena que tu étais un dangereux psychopathe, et au lieu de m’en vouloir, tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour m’aider. Je ne sais pas comment te remercier.

  — N’en parlons pas. D’ailleurs, comment pourrais-je prétendre à l’immortalité si je ne suis pas capable de prendre quelques risques ?

  Ne sachant que répondre à une telle remarque, je gardai le silence et lui adressai mon plus beau sourire.

  — Bon, assez de pathos comme ça, déclara Dena en partageant le reste de la bouteille entre nous quatre. Au travail. Nous avons un cambriolage à mettre au point.

  18

  C'est fou ce qu'on est courageux quand on n'a plus rien à perdre!

  Sex, Drugs & Murder

  J’acceptai la proposition de Dena de passer la nuit chez elle, non sans avoir, toutefois, négocié son hospitalité pour M. Katz également. Curieusement, le chat ne parut pas satisfait de l’accueil de Dena, et manifesta son mécontentement en faisant pipi dans l’armoire à linge de notre hôte, sans doute pour s’assurer que Mary Ann hériterait de lui à la place de Dena s’il m’arrivait malheur.

  Nous parvînmes pourtant tous les trois à mettre de côté nos différends et prîmes place sur le canapé afin de passer à l’étape numéro un de notre plan. Dena me tendit son téléphone et je composai le numéro d’Anatoly.

  Celui-ci répondit dès la première sonnerie.

  — Oui ?

  Je voulus parler, mais mes mots se bloquèrent dans ma gorge.

  — Allô, j’écoute ?

  Dena m’assena une claque dans le dos, si fort que je faillis tomber en avant.

  — Anatoly ? hoquetai-je. Bonsoir, c’est moi.

  — Sophie. Tu as eu mon message ?

 

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