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Sexe, Meurtres et Cappuccino

Page 27

by Kyra Davis


  — Oui, tout à fait.

  J’inclinai le combiné de façon à ce que Dena puisse y coller son oreille elle aussi.

  — Je suis contente que tu m’aies rappelée, poursuivis-je. En fait, j’espérais qu’on pourrait se retrouver quelque part pour discuter, toi et moi.

  — Bonne idée.

  Rien que ces mots. Bonne idée. Le fait que je l’aie menacé avec un couteau de cuisine lors de notre dernière rencontre ne l’émouvait pas plus que ça ! Si ce n’était pas un aveu de culpabilité…

  — Tu veux qu’on se retrouve tout de suite ? proposa-t-il.

  Près de moi, Dena fit non d’un geste énergique.

  — Ça me ferait plaisir mais il est tard et j’ai eu une journée épuisante. Disons plutôt demain soir ?

  — Parfait, à quelle heure ?

  — Ecoute, j’ai un dîner de famille, mais je peux te retrouver à 22 h 30 au Baja Cantina ?

  — Il est 22 h 30 et tu trouves qu’il est trop tard.

  — Je viens de te dire que j’ai eu une journée fatigante. D’ailleurs, en ce qui me concerne, s’il y a un moment idéal pour boire un verre, c’est après une réunion de famille. On se voit demain ?

  — Entendu, je passe te prendre.

  — Non ! Je… je ne sais pas à quelle heure j’aurai fini, je n’aurai peut-être pas le temps de repasser par chez moi. Je te retrouverai là-bas.

  — Je suis impatient de te revoir. Bonne nuit.

  Je raccrochai et croisai le regard de Dena.

  — Parfait. Je vais donc mourir demain. Adieu, Dena.

  — Allons, allons, pas de défaitisme ! dit-elle en passant un bras autour de mes épaules. Tu as une équipe de choc à tes côtés. Un coiffeur fan de Barbra Streisand, une experte en vibromasseurs et un vampire manutentionnaire chez Gap. Tout baigne !

  Incapable de trouver le sommeil, je tentai de lire, en vain. J’essayai ensuite d’occuper utilement mon temps et j’appelai Margaret Tolsky à son domicile, vers 1 heure du matin, puis vers 2 heures, sans plus de succès. Enfin, j’effectuai un raid dans l’armoire à pharmacie de Dena et trouvai une boîte de somnifères.

  Quand je me réveillai le lendemain, j’étais étendue sur le canapé, Mary Ann à mon chevet, penchée sur moi d’un air inquiet.

  — Que se passe-t-il ? demanda-t-elle lorsque j’ouvris les yeux.

  — Mary Ann ? Je…

  — Ne lui dis rien ! hurla Dena en accourant.

  Puis elle se tourna vers Mary Ann.

  — Et d’abord, qu’est-ce que tu fiches ici ? Tu n’as personne d’autre à ennuyer ?

  Mary Ann ne la regarda même pas. Elle poursuivit, sans me quitter des yeux :

  — Je sais qu’il y a quelque chose. Il est 11 heures du matin et Dena n’est pas au magasin. Il faudrait qu’elle soit malade de la peste pour ne pas aller travailler. Or elle n’a pas la peste.

  Je m’appuyai sur un coude en étouffant un bâillement.

  — Tu sais, de nos jours…

  — Elle n’est pas malade du tout ! s’écria Mary Ann. Et puisqu’elle ne veut pas me dire ce qui se passe, c’est à toi de le faire. Il y a du nouveau ?

  — Mais non, que vas-tu encore chercher ? mentit Dena en s’interposant entre nous. Sophie n’était pas tranquille à l’idée de passer la nuit seule chez elle, ce qui est assez compréhensible, et je lui ai offert l’hospitalité. J’ai pris ma journée pour rester avec elle. Voilà toute l’histoire, tu peux aller peinturlurer tes bourgeoises chez Neiman.

  Mary Ann s’assit d’un air boudeur sur un accoudoir.

  — Je ne « peinturlure » pas des « bourgeoises », je suis conseillère beauté, rectifia-t-elle d’un ton pincé. Et puisque Sophie a besoin d’une amie, je suis là aussi. N’est-ce pas, Sophie ?

  — Eh bien, je… Tu sais, il y a longtemps qu’on n’a pas passé de temps toutes seules, Dena et moi…

  — Me voilà ! chantonna Marcus dans l’entrée. Où êtes-vous ?

  Sa haute silhouette s’encadra dans la porte du séjour.

  — Tiens, Mary Ann ! Qu’est-ce que tu deviens ? Tu peinturlures toujours tes bourgeoises chez Neiman ?

  Comme Mary Ann le fusillait du regard, il se tourna vers moi.

  — J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?

  — Tu sais toujours trouver les mots qu’il ne faut pas, Marcus. Qu’est-ce que tu apportes ?

  Il montra un sac en papier kraft.

  — Des bagels. Les meilleurs, je suis allé les chercher chez Noah.

  Puis, désignant Mary Ann du regard :

  — Vous l’avez recrutée pour faire partie de notre gang de conspirateurs ? ajouta-t-il.

  — Ah, bravo ! grommela Dena, les poings sur les hanches. Le mot discrétion, tu connais ?

  — Comment, un gang de conspirateurs ? répéta Mary Ann d’un air alarmé. Vous n’envisagez pas… vous n’avez pas l’intention de faire quelque chose d’interdit ?

  Marcus sourit.

  — J’avais oublié ta légendaire rapidité d’esprit.

  — Marcus, boucle-la. Mary Ann, ce n’est pas ce que tu crois. En fait, on est tous un peu stressés, en ce moment. On… on a décidé de se préparer des brownies au hashich ; je ne t’en ai pas parlé parce que je sais que tu n’aurais pas approuvé…

  Une expression d’intense concentration se peignit sur les traits de Mary Ann.

  — Ce n’est pas illégal, en Californie.

  — Disons que c’est toléré, intervint Marcus en frottant sa barbe de trois jours. Mais tu sais ce que c’est, on n’a pas envie de faire de publicité autour de…

  — Arrêtez, tous les deux ! m’exclamai-je. Elle n’en croit pas un mot.

  Je cherchai le regard de Mary Ann.

  — N’est-ce pas, Mary Ann ?

  — Exactement, je n’en crois pas un mot !

  — Je sais que vous voulez la protéger, mais elle est tout à fait capable de garder un secret. Pas vrai, Mary Ann ?

  — Absolument, je sais garder un secret ! A quel sujet, au fait ?

  Dena et Marcus quittèrent le séjour, la première en roulant des yeux furibonds, le second en secouant la tête d’un air navré. Ils avaient tort. J’étais sûre qu’on pouvait mettre Mary Ann dans la confidence.

  — Viens ici, dis-je en m’asseyant sur le canapé et en tapotant la place à côté de moi. Je vais tout t’expliquer. Pour résumer, on va tenter un petit jeu, ce soir. La roulette russe, tu connais ?

  Un quart d’heure plus tard, je lui avais exposé les derniers événements, présenté nos hypothèses et déroulé le scénario prévu pour la soirée. Elle avait écouté du début à la fin sans poser de questions excessivement stupides, tout en caressant M. Katz qui s’était lové sur ses genoux dès qu’elle avait pris place sur le sofa.

  Finalement, elle me regarda droit dans les yeux et déclara :

  — Je veux participer, moi aussi.

  — Non ! crièrent Marcus et Dena d’une seule voix, depuis la cuisine.

  Mary Ann déposa M. Katz et se leva pour les rejoindre. Je la suivis sur la pointe des pieds.

  — Vous aurez besoin de moi.

  — Plutôt mourir ! grinça Dena entre ses dents.

  — Il vous faut quelqu’un pour faire le guet, dit-elle en prenant un bagel dans le sac.

  — Pas la peine. Comme Sophie vient de te l’expliquer, elle sera l’appât, et Jason son garde du corps. S'ils n’arrivent pas à retenir Anatoly, l’un d’entre eux me préviendra en m’appelant sur mon portable. On n’a pas besoin de guet.

  — Et les voisins ?

  — On s’en fiche, répondit Marcus en mordant dans un petit pain.

  — Ah, oui ? Et s’ils appellent la police ? Vous serez bien contents, Jason et toi, que je m’assure que la voie est libre et que je vous signale que vous pouvez entrer ou sortir de l’appartement sans être vus.

  Dena poussa un soupir d’exaspération.

  — Pourquoi faut-il que tu choisisses ce moment précis pour commencer à faire preuve d’un peu de bon sens ?

  — Puisq
u’elle veut aider, pourquoi ne pas accepter son offre ? intercédai-je. D’autant qu’elle a raison. Elle sera la mieux placée pour prévenir les uns et les autres et appeler de l’aide. Je suis certaine qu’elle peut jouer un rôle essentiel dans notre combine.

  — Elle ? Une maquilleuse ?

  — Tu es bien vendeuse de strings ! riposta Mary Ann avec une véhémence inattendue.

  — Un point partout, commenta Marcus en apportant du café.

  Je humai les arômes de caramel qui montaient de ma tasse.

  — Marcus, tu es passé faire ton repérage ?

  — Affirmatif. Il a laissé une fenêtre ouverte en partant ce matin. Je dois pouvoir me faufiler par là en escaladant les moulures de la façade. Je ferai entrer Dena par la porte.

  — Je n’arrive pas à y croire, maugréa celle-ci, dardant un regard noir sur Mary Ann.

  — Allons, mon chou, on va s’éclater, dit Marcus en la prenant par la main. Tiens, on pourrait porter des petites tenues noires moulantes et prétendre qu’on est les nouveaux Bonnie and Clyde ?

  Dena réprima un fou rire.

  — Tu n’as pas exactement le physique de Warren Beatty.

  — Exact. Il se tuerait pour avoir ma chute de reins.

  Au terme d’une journée interminable, 22 heures venaient enfin de sonner. Assise sur mon canapé entre Marcus et Dena, je me rongeais les ongles avec application. Jason se trouvait déjà à la Baja Cantina et Mary Ann était en faction dans sa voiture, en face de l’entrée de l’immeuble d’Anatoly. J’avais placé le téléphone juste à côté de moi, de façon à pouvoir répondre dès qu’elle m’appellerait.

  J’avais essayé de nouveau de joindre Margaret Tolsky, ainsi que Shannon, sans plus de résultat. Jason, qui était passé dans la journée, m’avait semblé plus excité qu’angoissé. Il était bien le seul d’entre nous ! Au demeurant, il évoluait dans une autre dimension. L'habitude des jeux de rôle lui avait fait perdre le sens des réalités…

  Le téléphone retentit alors, nous faisant tous les trois sursauter.

  — Qui est-ce ? demanda Dena.

  — Aucune idée, je n’ai pas encore répondu.

  — Quand vas-tu cesser de vivre au Moyen Age et acheter un poste avec écran et identificateur d’appel ?

  — Sophie, mon chou, si tu décrochais ? suggéra Marcus à la quatrième sonnerie.

  — All… Allô ?

  — Sophie ?Pourquoi est-ce que tu ne m’as pas rappelée ? Ne me dis pas que tu n’as pas eu mon message !

  — Leah ?

  Bon sang, elle allait tout fiche en l’air !

  — Ecoute, Leah, ce n’est pas le moment.

  — Ah bon ? Alors quand est-ce que ce sera le moment de te dire que Bob me trompe ?

  — Bob te trompe ?

  Dena me fit signe de raccrocher d’un geste énergique, tandis que Marcus battit des mains d’un air joyeux.

  — Oh, oh, des histoires de fesses ? J’adore.

  D’un geste, je le fis taire.

  — Leah, je…

  Un bip résonna dans le combiné. Le signal d’appel.

  — Leah, quelqu’un d’autre essaie de me joindre. Un instant, s’il te plaît.

  Je pris l’autre appel sans attendre sa réponse.

  — Sophie, c’est moi. Anatoly est en train de monter sur sa moto. Il démarre… C'est bon, il est parti.

  — O.K., on y va. Appelle Jason pour lui dire qu’on est sur le départ.

  Je basculai de nouveau pour reprendre ma communication avec Leah.

  — Tu exagères ! Je te dis que mon mari a une liaison et tu…

  — Leah, je suis désolée mais je n’ai pas le temps. Tu peux attendre une douzaine d’heures avant d’entamer la procédure de divorce ?

  — Mais je…

  — Je t’appelle demain pour en parler, d’accord ?

  Je raccrochai, la mort dans l’âme.

  — Ma sœur me hait et je vais me faire assassiner. Souhaitez-moi bon courage.

  — Elle s’en remettra, et tu n’es pas encore morte. On ramasse nos portables et on y va, déclara Dena en enfilant ses gants de cuir.

  — Soyez prudents, tous les deux.

  Elle désigna Marcus d’un coup de menton.

  — Je m’occuperai de lui, promis. Toi, prends bien soin de toi.

  Nous nous séparâmes. Je courus jusqu’à ma voiture pendant que Dena et Marcus prenaient le chemin de chez Anatoly. Il me fallut dix minutes pour rejoindre Fillmore Street, et quinze de plus pour trouver une place non loin de la voiture de Jason.

  Le cœur battant, je poussai la porte du bar. Jason était accoudé au zinc. Il m’adressa un imperceptible hochement de tête. Un peu plus loin, je vis Anatoly, assis à une table.

  Je pris une grande gorgée d’air — ma dernière ? — et, croisant le regard de Darinsky, lui adressai un petit « coucou » du bout des doigts, très Miss America.

  — Je vois que tu m’as déjà commandé quelque chose ?

  — J’ai cru me souvenir que tu avais un faible pour le Bloody Mary.

  Il poussa le verre dans ma direction tandis que je prenais place à côté de lui. Il me regarda longuement, allumant en moi des frissons de peur… ainsi que d’autres, moins avouables. Que m’arrivait-il ? Etais-je affligée, à mon insu, d’une sordide attirance pour les psycho killers ?

  — Tu as bien fait, dis-je en passant un doigt sensuel sur le rebord du verre. Pour ce que j’ai à te dire, un peu d’alcool ne me fera pas de mal.

  — Ah oui ?

  — Hu-hum… Je te dois des excuses, pour l’autre jour. Tu sais… ?

  — Tu dois parler du soir où tu m’as menacé avec un couteau de boucher après m’avoir entraîné dans ta chambre. Je suis si mauvais que ça, pour les préliminaires ?

  Malgré moi, je souris.

  — Non, pas du tout. Enfin, pour ce que j’ai pu en voir. C'est moi qui ai un problème.

  — Je t’écoute ?

  Je portai mon verre à mes lèvres… avant de le poser de nouveau, incapable de boire une gorgée.

  — Ce jour-là, une de mes connaissances venait d’être assassinée.

  — Barbie Vega. J’ai lu ça dans le journal. C'est toi qui as trouvé son corps, n’est-ce pas ?

  — Oui.

  Je fis une nouvelle tentative pour boire, plus fructueuse. Pourtant, je ne m’accordai qu’une toute petite goutte de Bloody Mary. Contrairement à mes affirmations, j’avais besoin de rester sobre.

  — Tu ne me l’as pas dit quand on s’est vus ?

  — Non. Je n’avais pas envie d’y penser.

  — Je suppose qu’on n’oublie pas facilement ce genre d’images.

  — Exact.

  Anatoly posa ses coudes sur la table et se pencha vers moi.

  — Pourquoi as-tu sorti ce couteau ?

  C'était le moment de vérité. Fixant Anatoly dans le blanc des yeux, je répondis :

  - Parce que j’étais persuadée que tu étais l’assassin de Barbie.

  Je tentai de lire son expression, en vain. Pas un seul des muscles de son visage n’avait tressailli. Son regard n’avait pas dévié.

  — Je sais que ce n’est pas le cas puisqu’ils ont arrêté le coupable, Mark Baccon, mais sur le moment, j’ai paniqué. Je suis désolée.

  Je posai ma main non loin de la sienne — ma façon de hisser le drapeau blanc.

  — Tu m’en veux encore ? demandai-je d’un ton câlin.

  Mon regard effectua un aller-retour éclair juste derrière son épaule, dans la direction de Jason. Celui-ci avait les yeux braqués sur nous.

  Anatoly m’observa en silence pendant ce qui me parut une éternité. Puis un sourire étira ses lèvres.

  — C'est oublié, dit-il. Si j’avais reçu un dollar chaque fois qu’une femme m’a menacé avec un couteau…

  — Tu serais riche ?

  — Non, j’aurais un dollar.

  Je ris et m’octroyai une nouvelle gorgée… avant de sursauter en sentant la main d’Anatoly sur mon genou. Par chance, mon téléphone sonna à cet instant, m
e procurant un prétexte idéal pour me dégager de lui en douceur.

  — C'est moi, on est dans la place, chuchota Dena.

  — Salut, comment vas-tu ?

  — On a pu passer par la fenêtre, comme prévu.

  — Bon, et à part ça ?

  Pourquoi Dena m’appelait-elle pour commenter en direct live la visite de l’appartement d’Anatoly ? C'était inutile, et franchement stressant !

  — A part ça, on a trouvé quelque chose.

  — Ah oui ?

  — Des photos de toi. Et des tas de coupures de presse qui citent ton nom ou les titres de tes livres. Le plus dingue, ce sont les clichés. Avec Marcus, au café, avec moi et Mary Ann, dans un restaurant avec ta sœur et son gamin… Ce type est un dangereux obsessionnel.

  Il me sembla que mon cœur s’arrêtait de battre. Depuis quand ce fou me suivait-il ?

  — Très bien, m’entendis-je répondre d’une voix blanche, continue, tu es sur la bonne voie. On se rappelle plus tard, d’accord ?

  — Entendu. Sois prudente, Sophie.

  — C'était ma sœur, expliquai-je en rangeant l’appareil dans mon sac à main. Elle est persuadée que son mari la trompe, elle traverse une passe difficile.

  Au fond, c’était assez drôle de constater combien il était facile de mentir tout en disant la vérité.

  — C'est moche, commenta Anatoly en levant la main pour attirer l’attention de la serveuse.

  — Ils ont un enfant.

  — Alors c’est encore plus moche. Elle devrait engager un détective privé pour s’assurer qu’elle a raison, avant de prendre une décision.

  — Un détective privé ? Comme dans les films ?

  Darinsky haussa les épaules, évasif.

  — Tout le monde fait ça.

  — Pas elle. Enfin, je ne crois pas… On ne connaît jamais les gens, en fait. Je ne pense pas qu’elle me rappellera ce soir mais je vais laisser mon portable allumé, au cas où elle menacerait de se jeter par une fenêtre ou ce genre de choses.

  — Tu la crois capable d’en arriver là ?

  — Non, je disais ça pour rire.

  Anatoly me décocha un regard indéchiffrable.

  — Etant donné les événements récents, je n’aurais pas cru que tu t’amuserais à plaisanter sur le sujet. Tu n’as pas peur que ça te porte malheur ?

  S'agissait-il de menaces ? Je n’eus pas le temps de creuser la question. La serveuse vint à notre table et Anatoly commanda une autre bière, avant de désigner mon verre d’un regard interrogateur.

 

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