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City Girl

Page 9

by Sarah Mlynowski


  Mercredi, je m’aperçois que ne je peux pas porter la même tenue que pour mon premier rendez-vous avec Jeremy ; ça me porterait malchance. Je ne suis pas superstitieuse, mais on ne sait jamais. Idée ! Je vais garder le pantalon noir et je m’achèterai un haut neuf. Une demi-tenue, c’est raisonnable, non ? Oui, c’est très raisonnable. Et ça devrait suffire à conjurer le mauvais œil. Non non, je ne suis pas superstitieuse.

  Jeudi, je pars tôt du travail pour me préparer. Mon nouveau chemisier blanc, que j’ai acheté ce midi, ressemble un peu à l’ancien, en plus neuf. Le téléphone sonne pendant que je suis en train d’appliquer une couche d’ombre de Givre boréal — la couleur idéale pour la femme Hiver que je suis — sur mes paupières.

  — Salut, c’est Nat. Alors, comment tu t’habilles ?

  Je décris ma nouvelle tenue.

  — Oh !

  — Comment, oh ?

  — Vous n’allez pas au Wang Center for Performing Arts ?

  — Si.

  — Alors Jonathan sera probablement en costume-cravate.

  Elle plaisante ?

  — Tu plaisantes ?

  — Non.

  Non.

  La réalité m’apparaît dans toute l’étendue de son horreur. Je n’ai rien à mettre. Ma soirée est annulée. Mon mariage est annulé. Je m’entends gémir d’une voix où percent des accents hystériques :

  — Mais je n’ai pas de robe de gala !

  — On ne t’en demande pas tant, mon chou. Tu mets ta petite robe noire et le tour est joué.

  Je l’avais oubliée, celle-là. L'incontournable petite robe noire recommandée par toutes les rédactrices de mode !

  — Je n’en ai pas.

  Nat me répond par un silence consterné. Oui, Nat, il existe sur cette Terre des femmes qui n’ont pas de petite robe noire et qui y survivent très bien. Jusqu’au jour où Jonathan Gradinger les invite au Wang Center for Performing Arts.

  — Tu veux que je t’en prête une des miennes ?

  En général j’apprécie l’humour de Nat, mais il y a des limites à ne pas franchir. Comment suis-je censée insérer mon 40 dans une de ses douze saletés de petites robes noires taille 36 ? Avec un chausse-pied ? Je sens des larmes de dépit me monter aux yeux. La gorge nouée, je raccroche sans même dire au revoir à Nat.

  — Crotte, crotte et crotte !

  Soudain, je vois le visage de Sam apparaître dans l’encadrement de la porte.

  — Il a annulé ?

  — C'est moi qui vais devoir annuler.

  — Un problème ?

  — Une catastrophe. Je n’ai pas de petite robe noire.

  Sam me jette un regard d’incompréhension. Je lui explique le drame qui va briser mon mariage.

  — Tu veux que je te prête quelque chose ?

  Bon sang ! je n’y avais pas pensé. Voilà une idée de génie ! Je hoche la tête en reniflant. Sam m’examine de la tête aux pieds.

  — Combien de temps avons-nous ?

  Je regarde ma montre.

  — Neuf minutes.

  — C'est bon. Va mettre des collants et des chaussures noires. A talons si possible.

  J’obtempère, trop contente de m’en remettre à ma bonne fée. Six essais plus tard, je ressemble à un clone de Gwyneth Paltrow, en robe longue de jersey argenté et châle de soie noire.

  Plus que trois minutes.

  — Je vais te coiffer, déclare Sam en s’emparant de mes cheveux.

  Elle les relève en une sorte de torsade très haut sur le crâne qui me donne cinq centimètres de plus et l’air d’une vraie femme. Une touche de rouge à lèvres plus tard (Passion de Feu — plus rouge, ça n’existe pas), me voilà métamorphosée.

  C'est le moment que choisit Jonathan pour sonner.

  — Oui ?

  — Salut, c’est Jonathan.

  — Monte, je t’ouvre.

  — Où est ton sac ? demande Sam.

  Je pense à ma grande besace de cuir mou, mais quelque chose me dit que Calvin Klein n’approuverait pas.

  — Tiens, dit Sam en me tendant une pochette de velours noir brodée de perles. Tu prends ton rouge à lèvres, des collants et une culotte de rechange. Et ta brosse à dents, au cas où.

  Je m’abstiens de le lui répéter mais nom de nom, Sam ferait une célibataire épatante !

  On frappe à la porte et je me précipite pour ouvrir. Jonathan Gradinger fait son entrée, vêtu d’un costume sombre, d’une chemise blanche et d’une cravate gris argent.

  Pour l’instant, tout va bien. Sa BMW bleu foncé sent le cuir et l’argent. J’adore. Une fois arrivés devant le Wang Theatre, il descend pour m’ouvrir la portière. Pas de faux pas majeur pour l’instant, à part sa conduite limite suicidaire.

  Sur le parvis du théâtre, une fille avec un panier de roses rouges s’approche de nous. Chouette, il va m’offrir une rose ! Chouette, il va m’offrir une rose ! Chouette, il va m’offrir une…

  — Non, merci, dit-il sans un regard à la malheureuse.

  Raté. Je sais bien que le coup de la rose sent un peu le rance mais, une fois dans ma vie, j’aimerais bien qu’un homme soit si raide dingue de moi que la seule vue de la fille avec son petit panier lui donne envie de m’acheter tout le stock. Quoique… j’aurais l’air maline avec mon panier. Il ne manquerait plus qu’on essaie de m’acheter mes roses.

  Mais à part ce détail, pour l’instant tout va bien. Dans la salle de théâtre, je m’assieds en faisant bien attention de rentrer l’estomac. La robe de Sam est un peu ajustée mais j’ai pensé à mettre une culotte ventre plat, voyez comme je suis prévoyante.

  Sauf que j’aurai l’air maline quand Jon me déshabillera sauvagement, une fois passées les étapes café et Scrabble de la soirée. J’aurais dû y penser. Tant pis, on laissera tomber l’étape étreintes folles sur le tapis. On en restera au Scrabble. Pourquoi pas un Scrabble fou sur le tapis ? Ça me donnera un genre inaccessible qui va le rendre dingue.

  Jon est assis à ma droite, les mains sagement croisées sur ses genoux. Il sait se tenir en public, un point pour lui.

  — Il paraît que le spectacle a eu une très bonne presse pour sa prise de position en faveur des SDF.

  — J’espère bien, il est extraordinaire.

  — Tu l’as déjà vu ?

  — Cinq fois. Et j’ai le CD en trois exemplaires — un à la maison, un à la clinique et un dans la voiture. J’aurais pu te le faire écouter pendant le trajet mais j’ai préféré te réserver la surprise.

  Tout en parlant, Jonathan a pris ma main et plongé son regard dans le mien.

  — T’ai-je dit que « tu es mon bouton de dégivrage ? » commence-t-il soudain à fredonner.

  — Pardon ?

  — « Oh ! passe encore ta main sur mon coffrage ! »

  — Comment ?

  — Ce sont des chansons du spectacle.

  — Ah !

  Son interprétation de Summer Nights pour la fête de fin d’année du lycée me revient soudain à la mémoire. Comment ai-je pu oublier sa voix, si grave, si sexy ? Comment ai-je pu oublier à quel point j’étais folle de lui ? Les lumières s’éteignent. Il garde ma main dans la sienne. Je suis amoureuse de lui. Pour l’instant, tout va bien.

  Jusqu’à la chanson du bouton de dégivrage.

  Quand les acteurs entonnent les premières paroles, Jonathan les accompagne à voix basse. Puis à voix haute. Il est maintenant en train de hurler à tue-tête les paroles, en duo avec l’acteur au milieu de la scène.

  Au Wang Theatre for the Performing Arts.

  Je lui jette un regard noir.

  — « Ton regard est le plus doux des baumes ! » hulule-t-il à la cantonade.

  Il va forcément se calmer.

  Il va se calmer, n’est-ce pas ?

  Non, il ne se calme pas. Voilà qu’il élève ma main à la hauteur de ses lèvres comme s’il s’agissait d’un micro.

  — « Tes seins vont faire fondre mes paumes ! »

  J’adresse un sourire gêné aux spectateurs qui commencent à nous regarder en fa
isant les gros yeux. Il va s’arrêter. Maintenant. Hélas ! Il reprend de plus belle (d’une voix très grave) « Et si tu mettais ta veste en cuir ? » (d’une voix de fausset) « Et si on partait pour Agadir ? »

  Les gens autour de nous commencent à ricaner. Jonathan n’a pas l’air de s’en apercevoir. (Voix grave) « Est-ce que tu aimes quand je suis coquin ? » (Voix de fausset) « Oh oui ! et c’est même mieux que bien ! »

  Ici, en revanche, ça va mal. Ça va très mal. Puis la chanson prend fin, et mon supplice avec. Pavarotti pousse un soupir de contentement.

  — J’adore cette chanson !

  Sans blague ?

  — Mais ma préférée vient plus tard, dans la seconde partie.

  Ça va de plus en plus mal.

  Jonathan reste à peu près calme jusqu’à l’entracte, à part quelques applaudissements isolés. Je profite de la pause pour me ruer dans les toilettes et me baigner le visage à l’eau fraîche. Il faut tenir le coup. Il le faut ! La seconde partie commence.

  Le cauchemar aussi. Le premier acte n’était, je le comprends avec un frisson d’horreur, qu’un aimable échauffement. A peine ai-je retrouvé mon fauteuil que Jonathan s’empare de ma main pour en caresser la paume. Il me serre si fort que j’en ai les doigts ankylosés.

  Essayons de positiver. Voilà un garçon débordant d’affection et de sensualité. Je ne vais pas m’en plaindre ! Et puis, c’est tout de même Jonathan Gradinger, non ?

  Tant qu’il ne chante plus jamais en public, nous pouvons encore sauver notre amour. Je serre sa main avec gratitude. Mme Jackie Gradinger. Jacqueline Gradinger. Mais voilà que je sens sa main lâcher la mienne pour se poser sur ma cuisse.

  Doucement les basses ! J’essaie de l’arrêter, mais en vain.

  Il fait courir ses doigts le long de mes cuisses, puis effleure tendrement le triangle interdit.

  Finalement, je préfère qu’il chante. Je repousse sa main vers mon genou. Il se penche vers moi et embrasse mon oreille. La situation devient intenable.

  — Tu es tellement désirable, murmure-t-il.

  Et en plus il bave. Pire que ça, c’est possible ? Oui, ça l’est. C'est Jonathan qui a breveté le concept.

  — Tu ferais mieux de regarder la pièce.

  — Je la connais par cœur. C'est toi que je veux regarder.

  Alors il fallait m’inviter au restaurant, crooner à la manque !

  Il essaie de m’embrasser dans le cou. Je m’écarte de lui. Revoilà sa main sur ma cuisse. Le spectacle est plus chaud dans la salle que sur l’estrade. Sur scène, les acteurs entament une nouvelle chanson.

  — « L'Amour, tu verras, c’est un gant de Lycra », s’égosille Jonathan en chœur.

  Tiens, c’est une idée, je vais lui tricoter des moufles. En béton armé, ça l’aidera peut-être à tenir ses mains tranquilles. Nous passons le reste du spectacle à enchaîner les prises de catch. Je repousse ses mains, il m’embrasse dans le cou. Je détourne la tête, il s’empare de ma cuisse. Cet animal mérite le Premier Prix d’Insistance et la Palme d’Or du Pire Coup de Boston.

  Enfin, le rideau tombe. Moi aussi. De très haut. C'est ça, Jonathan Gradinger ? Il va falloir qu’il m’offre au moins un diamant pour se faire pardonner cette soirée.

  Nous sortons main dans la main, ou plutôt, ma main écrasée entre ses doigts moites et fébriles. Sur le parvis, un clochard fait la manche.

  — Il paraît qu’à New York, ils font des places à prix réduit pour L'Appar tement, pour que même les plus démunis y aient accès.

  — Quelle drôle d’idée ! s’exclame Jonathan.

  Le clochard n’est plus qu’à un pas de nous.

  — Une petite pièce, m’sieur-dame ?

  Mais Jonathan semble subitement frappé de surdité. Mon sang ne fait qu’un tour. J’ouvre mon sac et j’en sors un billet de dix dollars que je tends à l’homme d’un geste auguste. Un billet de cinq aurait suffi mais je n’en ai pas, et je me vois mal demander au clochard s’il prend la carte Visa. Et surtout, la tête que fait Jonathan vaut son pesant de billets de dix !

  Une fois de retour, Jonathan gare son carrosse en bas de mon immeuble.

  — On va s’asseoir sur un banc une minute ? propose-t-il.

  — Si tu veux.

  Je sais que je dois traduire : « On va se peloter sur un banc pendant une heure ? » Et j’accepte. Que m’arrive-t-il ? Je sais, je manque de suite dans les idées. Mais après tout, c’est tout de même Jonathan Gradinger — le docteur Jonathan Gradinger, qui roule en BMW et peut obtenir des places pour L'Appartement en claquant des doigts.

  Même si c’est surtout un goujat qui chante faux et ne voit pas l’ironie de payer 200 dollars pour aller voir une pièce sur les sans-abri. Et que cette fois-ci, il ne se donne déjà plus la peine de m’ouvrir la portière. On prend vite ses habitudes chez les Gradinger !

  A peine suis-je assise sur un banc que je sens une moiteur inattendue sous mes cuisses. Hélas ! rien à voir avec les sensations torrides que ressentent mes héroïnes de Cupidon entre les bras musclés de leurs amants. Le banc est mouillé. Par la pluie. J’essaie de me lever mais trop tard : Jonathan prend sauvagement mes lèvres.

  Quand je dis « prend », c’est au sens littéral du terme. Ce garçon n’a manifestement pas l’intention de me rendre mon bien de sitôt. Et si je ne dis pas « embrasser », c’est pour ne pas galvauder le mot en l’utilisant pour décrire le crime contre l’amour que Jonathan s’active à perpétrer. Sa lèvre supérieure est quelque part vers mon nez, sa lèvre inférieure perdue vers mon menton, et je ne sais pas exactement ce qu’il fabrique avec sa langue.

  C'est Les Dents de la mer, en moins délicat.

  Je le repousse avec énergie.

  — Il faut que j’y aille.

  Je vais devoir lui rendre la bague de diamant. Dommage, je m’étais attachée à l’idée. J’opte pourtant pour une séparation soft — je pourrais jouer les garces, il l’aurait bien mérité, mais il a peut-être des copains de promo sexy à me présenter.

  — Désolée mais je travaille tôt demain merci beaucoup pour cette charmante soirée à un de ces jours !

  Et je me sauve sans un regard en arrière.

  Et sans m’étonner que Jonathan Gradinger le supercanon soit encore célibataire.

  6

  Pour l’amour d’un salaud

  Jamais elle n’avait ressenti de sensations aussi intenses. Au contact de son torse dur et musclé, elle sentit ses seins durcir d’impatience. Elle était déjà moite de désir, prête à s’unir à l’homme qu’elle aimait. Après avoir ôté son slip de dentelle blanche, elle roula sur son amant. D’un seul coup de reins, celui-ci plongea en elle, de toute sa virilité triomphante.

  Difficile de chercher où placer les virgules avec ce fichu job qui me rappelle en permanence à quel endroit de mon anatomie j’aimerais bien qu’on me place autre chose. Quoique. Après la semaine de cauchemar que je viens de vivre, je m’intéresse autant au sexe qu’une tortue à un séchoir à cheveux. Jonathan jeudi soir, puis le pervers de vendredi (un vrai, celui-ci), j’ai eu ma dose d’émotions fortes !

  Un peu de caféine me remontera le moral. Je vais jusqu’au placard mal rangé qui tient lieu d’ « espace-déjeuner » pour les salariés de Cupidon et je tends la main vers l’étagère où est rangée ma… Tiens, ma tasse a disparu. Elle est peut-être dans le lave-vaisselle ? Ce serait un miracle car il faudrait qu’elle s’y soit rendue toute seule, mes efforts en matière d’hygiène se limitant à un rinçage (sommaire) sous l’eau (froide) du robinet. Mais va savoir ?

  Où ont-ils mis ce fichu lave-vaisselle ? Ah ! le voilà. Non, ma tasse n’y est pas. Preuve que les miracles n’existent pas. Mais cela ne me dit pas qui aurait pu prendre ma tasse — une jolie tasse bleue et blanche avec un nounours bleu et des flocons de neige, bleus également (je sais, c’est complètement irréaliste. Mais on appelle ça la licence artistique. Ça veut dire que l’artiste a tous les droits et que si ça ne vous plaisait pas, vous n’étiez pas obligé d’acheter cette tasse. A quoi je réponds q
ue je n’ai pas acheté ce mug mais que je l’ai piqué à Sam).

  Bref.

  Maintenant il va falloir que j’en pique un autre et j’ai horreur de boire dans le mug de quelqu’un d’autre.

  Encore une semaine qui commence bien.

  — Salut, Jackie.

  C'est Julie, ma collègue d’ Amour Vrai. Elle est très boulot-boulot mais c’est une des rares secrétaires d’édition que je ne déteste pas : elle ne fait pas partie du fan-club d’Helen.

  — Salut, Julie. Ça va ?

  — Oui…

  Je la vois croiser les bras et prendre l’air soucieux de la secrétaire d’édition qui s’apprête à poser une question vitale comme : « Tu mets une espace fine avant un signe double ? » ou, plus coton : « Un ou deux cadratins à l’alinéa ? ».

  J’aime ce genre de questions. Je n’ai en général pas la réponse mais elles sollicitent ma compétence professionnelle, ce qui a le mérite de laisser supposer que j’en possède une. Mentalement, je récapitule le peu de science que je possède en matière de typographie.

  — Est-ce que tu veux sortir avec mon frère ?

  — Pardon ?

  — Mon frère. Tu veux sortir avec lui ? Je suis sûre que tu es son genre.

  Première nouvelle, Julie a un frère. Deuxième nouvelle, j’ai un genre. Je demande, prudente :

  — C'est quoi, mon genre ?

  Si elle peut m’éclairer sur ce point, je n’aurai pas perdu ma journée.

  — Petite, brune, mignonne, extravertie, intelligente.

  Elle a débité sa liste avec une rapidité qui me laisse pantoise. Dire que j’ai attendu toutes ces années pour savoir ça !

  — Et lui, qu’est-ce qui te dit qu’il est mon genre ?

  Est-il petit, brun, mignon, extraverti et intelligent ?

  Et d’abord, c’est ça, mon type d’homme : petit, brun, mignon, extraverti et intelligent ? Un fol espoir m’envahit. Si Julie pouvait me dire quel est mon type d’homme, je sens que je m’éviterais pas mal de gadins à l’avenir.

  — Tu as peur qu’il ne te plaise pas ? s’offusque-t-elle. Tim est pourtant un type très bien.

  Axiome n°1 de la Femme moderne : se méfier comme de la peste bubonique des garçons qu’on vous décrit comme des « types très bien », ce qui est à peu de chose près l’équivalent d’une fille dont on dit qu’elle a « beaucoup de personnalité ». Le frère de Julie retourne aussi sec dans les limbes dont il venait tout juste d’émerger.

 

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