City Girl

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City Girl Page 12

by Sarah Mlynowski


  En me reconnaissant, mon rouquin préféré m’adresse un large sourire.

  — Salut, Jackie ! dit-il en posant la main sur ma taille.

  Bienvenue, la main.

  Destination atteinte. Je viens de démontrer l’irrecevabilité du paradoxe de Zénon. Au panier, Zénon !

  — Il me semblait bien que je t’avais vue. Tu es toute seule ?

  — Mais non ! Je suis avec Nat, qui est assise là-bas, et…

  — Je plaisantais. Je me doute bien que tu ne sors pas seule tous les soirs. Ce qui m’étonne, c’est que je ne t’ai pas vue depuis que tu es à Boston. Où étais-tu ?

  — Par-ci, par-là.

  Par-ci, par-là dans mon appartement.

  Une brune un brin pompette se cogne contre Andrew, qui vient me frôler en douceur.

  — Et toi ?

  — Oh moi ! Je ne sors que quand Ben arrive à me faire bouger, répond-il sans avoir l’air de remarquer sa jambe contre la mienne.

  Mmm, qu’il est près de moi. Est-ce qu’il se rend compte qu’il est aussi près de moi ? Est-ce qu’il fait exprès de se tenir aussi près de moi ?

  — Qui est Ben ? je demande d’une voix que j’espère normale.

  — Mon colocataire, tu ne l’as pas vu, l’autre soir ?

  La brune s’éloigne. Andrew aussi.

  — Il est mignon ?

  — Comment veux-tu que je le sache ? C'est un garçon !

  — Et ensuite ? Moi, je fais la différence entre un thon et une jolie fille.

  — Ah ! et tu peux m’en présenter, des jolies filles ?

  — Seulement si tu me branches sur ton copain. S'il est mignon. Et célibataire.

  Eh ! la brune, où es-tu ? Reviens !

  Andrew se retourne pour héler son copain, la main en porte-voix.

  — Ben ! Tu es célibataire, ce soir ?

  Un blond bien bâti se détache de la masse bourdonnante et s’approche de nous tout en me regardant d’un œil évaluateur.

  — Ben, Jackie. Jackie, Ben.

  Célibataire-ce-Soir s’empare de ma main et la porte à ses lèvres. Inattendu mais efficace.

  — Enchanté, déclare-t-il. Je t’offre un verre ?

  — Rends-lui plutôt sa main, dit Andrew, et va nous chercher à boire.

  — Mais elle a la peau si douce.

  Il frotte ses lèvres sur ma main. De plus en plus efficace. Rappelez-moi qui est ce type ?

  — Laisse tomber, reprend Andrew. Elle est déjà prise.

  Déjà prise ? Par qui ? Est-ce qu’Andrew aurait des visées sur moi ? Est-ce que je lui plairais ? Dois-je relever sa remarque ? Faire celle qui n’a pas percuté ? Est-ce qu’il me plaît, au fait ?

  Puis Ben se décide à lâcher ma main et je le vois retourner vers le bar. Je me tourne vers Andrew, mi-vexée, mi-flattée.

  — Pourquoi me casses-tu ma baraque ? Il a l’air d’embrasser comme un dieu !

  — Parce que Jeremy ne me pardonnerait jamais de te laisser sortir avec Ben. Et donne-moi ce verre avant de le flanquer par terre.

  Il s’empare de mon verre et le pose sur une table.

  Jeremy ? Mais on s’en fout de Jeremy ! Je dois faire une drôle de tête — ou plutôt une tête pas drôle du tout — car Andrew semble soudain mal à l’aise.

  — Je voulais seulement dire que tu… que je… qu’étant donné…

  — Que la seule raison pour laquelle tu t’intéresses à moi est de t’assurer que j’attends bien sagement mon jules pendant qu’il saute sur tout ce qui bouge en Thaïlande.

  Pourquoi ce salaud a-t-il parlé de Jeremy ? Pour une fois que j’arrive à passer un quart d’heure sans penser à lui, il faut qu’il vienne tout gâcher avec ses allusions à la noix !

  — Je voulais seulement dire, reprend Andrew, qu’en tant qu’ami, j’aurais mauvaise conscience à te brancher avec un type qui saute en moyenne trois filles par semaine et carbure exclusivement à la vodka et au whisky.

  — Oh !

  Et crotte !

  — A moins que tu n’aies un faible pour les poivrots et les obsédés sexuel.

  — Pas spécialement, non.

  Je renifle la main que Ben a embrassée. Elle sent le whisky.

  — Tiens, beauté, bois ça. Tu m’en diras des nouvelles !

  Ben vient de réapparaître, trois verres à la main.

  Je regarde le liquide avec circonspection.

  — Qu’est-ce que c’est ?

  — Ne t’occupe pas et avale… A nos amours !

  Il me pince la joue d’une main de propriétaire et avale son verre d’un trait. Du coin de l’œil, je regarde Andrew.

  — Santé ! dit-il en levant son verre.

  Je bois. Oups ! Qu’ont-ils mis là-dedans ? On dirait de l’alcool à brûler, avec un arrière-goût de citron vert. Ben a l’air de boire ça comme de la grenadine. J’essuie les larmes qui coulent de mes yeux. On dira ce qu’on voudra, c’est tout de même une boisson d’homme.

  — Alors, poupée, je t’emmène faire un tour ?

  Je regarde Ben, vaguement tentée. Quel dommage de devoir repousser un aussi beau garçon ! Il aurait été très bien dans mon tableau de chasse. Mais Andrew a réussi à me flanquer la trouille.

  — Non, merci, je dis finalement.

  Ben hausse les épaules, pivote sur ses talons et retourne au bar.

  — Pas de regrets ? demande Andrew, moqueur. Si j’en juge aux gémissements que j’entends dans sa chambre, tu rates quelque chose.

  — Tu veux parler de ses gémissements de désespoir quand il s’aperçoit qu’il n’est plus bon à rien tellement il est soul ?

  Andrew sourit.

  — Bah ! ce n’est pas un mauvais garçon. Il est un peu rustique, mais il a bon cœur.

  — Attends, il y a deux minutes tu me mettais en garde contre lui, et voilà que tu joues les entremetteurs !

  — J’essaie d’être objectif. A quoi servent les amis ?

  Alors nous sommes amis ? Voilà un intéressant concept. Que disait Harry à Sally, au fait ? Ah oui ! que l’amitié est impossible entre un homme et une femme. Je pousse un gros soupir de lassitude.

  — Des amis ? Tu serais étonné si je te disais à quel point j’ai du mal à m’en faire depuis que je suis à Boston. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai jamais pu demander à un gars de m’aider à remplacer mes ampoules sans qu’il s’imagine que je le drague. Ça n’a pourtant rien de sexuel, une ampoule !

  — De combien d’ampoules parles-tu ?

  — Juste deux douzaines. Et il y a aussi cet élément mural de bibliothèque que je voudrais installer…

  Le visage d’Andrew s’éclaire.

  — Arrête-moi si j’ai mal compris, mais tu voudrais que je vienne jouer les hommes à tout faire chez toi sans rien me donner en retour ? Mais ça ne marche pas comme ça ! Ce que veulent les types en échange, c’est un peu de bon temps.

  Un homme à tout faire ? Voilà une idée qui me plaît ! Manque de chance, Jessica l’a eue avant moi.

  — Tout ce que j’ai à te proposer en échange, c’est mon amitié indéfectible. Et un bon dîner.

  — Tu sais cuisiner ?

  N'exagérons rien. Je susurre, d’une voix pleine de promesses :

  — Je suis experte en commande de pizzas. J’ai un talent fou pour me faire livrer les meilleures de Boston.

  Et je pars retrouver Natalie.

  Pourquoi les plus jolies chaussures sont-elles aussi les plus inconfortables ? Il faut que je m’assoie. Tout de suite. Justement, une place vient de se libérer à côté de Nat. Je m’apprête à me laisser lourdement tomber sur le siège quand je m’aperçois que mon vis-à-vis n’est autre que le Garçon à Rayures.

  — Me revoilà, dis-je en prenant gracieusement place sur ma chaise.

  Dieu qu’il est mignon ! Il a un peu l’air de sortir d’un boys band, avec ses cheveux décolorés et ses lunettes d’’intello, mais c’est officiel : il est le type le plus craquant depuis Jeremy. Et Andrew. Et Jonathan, autrefois.

  — Où étais-tu passée ? demande Nat.


  — Je discutais avec Andrew.

  — Il est venu avec qui ?

  — Ben.

  — Ben Mason ?

  — Sais pas.

  — Grand ? Blond ? Mignon ?

  — Oui.

  — Bourré ?

  — Affirmatif.

  — Alors c’est lui, confirme Amber.

  — Ce type est tout le temps ivre, dit GR.

  Je vois Nat regarder GR, puis moi, puis de nouveau GR.

  — Je reviens, déclare-t-elle en se levant, aussitôt imitée par Amber.

  Ce qui, en Natalie, signifie « je me casse jusqu’à la fin de la soirée, alors j’espère que vous trouverez quelque chose à vous raconter, tous les deux ». Puis elle ajoute :

  — Amber ne veut pas perdre la table, alors ne vous sauvez pas.

  Me sauver ? Alors que j’ai le Garçon à Rayures pour moi toute seule ?

  — Salut. Moi c’est Jackie.

  Hem… pas fulgurant comme entrée en matière.

  — Damon, dit-il en me tendant la main.

  Il a la poigne ferme, signe de forte personnalité. Papa approuverait.

  — Qu’est-ce que tu fais dans la vie, Damon ?

  On reste dans les lieux communs, d’accord. Mais j’ai la vague impression que si je ne dis rien, il ne prendra aucune initiative. Où sont les hommes, les vrais, de mes héroïnes ? Pas à l’Orgasme, on dirait. Damon fait tourner son verre d’un air songeur, puis lève les yeux vers moi.

  — J’écris.

  Pardon ? Il écrit ? Alors c’est le destin qui nous a réunis.

  — Et moi, j’édite.

  Dans son regard, je vois passer une lumière de complicité muette.

  — Qu’est-ce que tu écris ?

  — Un roman.

  — Le premier ?

  Il hoche la tête.

  — Quel thème ?

  — L'histoire d’un jeune homme qui devient adulte. Ça se passe à Boston.

  Incroyable. Si je devais écrire un roman, c’est exactement le sujet que j’aurais choisi. Bien sûr, j’aurais abordé la question d’un point de vue féminin. Ma compréhension très limitée des profondeurs de la psyché masculine ne me permettrait pas de centrer un roman sur un personnage d’homme. Quoique, depuis mes déboires avec Jeremy, je commence à soupçonner la psyché masculine d’être dénuée de toute profondeur. Je situerais le récit dans le Connecticut. Ici, à Boston, le seul endroit qui me soit un peu familier est ce bar mal famé, et ce n’est pas un coin fréquentable pour une jeune fille.

  Un sourire à la Jack Nicholson se dessine sur les lèvres de Damon.

  — Comment es-tu entrée dans ce métier ?

  — Après ma licence d’anglais, j’ai commencé une maîtrise de lettres.

  — Quelle spécialité ?

  — Littérature générale, mais j’avais un faible pour les périodes romantique et réaliste. Je suppose que tu es aussi un littéraire ?

  Il sourit d’un air entendu.

  — Il y a d’autres choix ?

  Oh ! seigneur, je viens de rencontrer l’Ame sœur ! Je le jure, il n’y avait pas de Garçons à Rayures à mon cours sur le Faerie Queen de Spenser, ni à celui consacré aux répercutions de la Crise de 29 sur la production littéraire en Amérique. Je ne sais pas pourquoi, je tombais toujours dans des classes peuplées de gourdes et de lunetteux

  — attention, pas le genre de lunetteux sympa capables de courtiser une fille autour d’une tasse de café noir à deux heures du mat’ dans un petit bistrot de quartier en lui parlant de la Vie, de l’Univers et du Reste. Ni le genre à déclarer « le Bonheur, c’est lire Proust, nu, sur une plage du Pacifique ». Non, la variété de lunetteux que j’avais dans mes classes était plutôt du genre à vous inviter à voir leur collection de porte-clés.

  Sans autre idée derrière la tête que de vous montrer leur collection de porte-clés, les niais.

  — Et toi, dans quoi t’es-tu spécialisé ?

  S'il répond : « La poésie », c’est l’homme de ma vie. Je fais don de mes cuissardes à une bonne œuvre et je me soumets à mon destin. On ne lutte pas contre le destin, surtout s’il a un pull à rayures et qu’il écrit des romans.

  — La poésie.

  Oh ! mon Dieu ! Oh ! mon Dieu ! Je nous vois déjà dans une quinzaine d’années, lui se balançant dans son rocking-chair sur le porche de la maison au coucher du soleil, cherchant l’inspiration, moi à ses côtés, corrigeant son dernier manuscrit. La maison sera au milieu des collines, un peu comme La Petite Maison dans la Prairie, mais avec l’eau chaude et l’électricité. Et un ordinateur. Et un piano. Je devrais peut-être commencer à me mettre au solfège ? Je jouerai du Chopin, il paiera les factures et nous collectionnerons des tableaux d’art moderne. Ou des porte-clés, c’est moins ruineux et, au fond, ça fait autant d’effet. Enfin, presque.

  — Et toi, qu’est-ce que tu édites ?

  Aïe !

  — Je… des… manuscrits.

  — Quel genre de manuscrits ?

  — De la fiction féminine.

  — De la littérature féministe ? Les nouvelles Virginia Woolf et Jane Austen ?

  Heu… pas exactement.

  — Je travaille chez Cupidon & Co.

  — Oh ! alors tu connais…

  — Non.

  Il me jette un drôle de regard mais n’insiste pas.

  — Au fait, qu’est-ce que je t’offre à boire ?

  — Un Manhattan.

  Il a l’air impressionné. Merci, Amber ! Je le vois se lever.

  — Je reviens tout de suite.

  J’acquiesce d’un gracieux hochement de tête. Je suis une femme chic et sophistiquée. Je viens de rencontrer l’homme de ma vie et il m’a fallu seulement huit minutes pour le rendre fou de moi. Il revient du bar — lui au moins, il revient ! — avec deux Manhattan. Ça y est, il est déjà puissamment attiré par mon charme mystérieux.

  — Ah ! tu es encore là !

  Comme si j’allais partir sans lui, maintenant que nous nous sommes connus littérairement (à ne pas confondre avec « littéralement connus », ce qui je l’espère ne devrait pas tarder) ! Je sirote une gorgée de Manhattan et je lui demande, très Muse de l’Artiste :

  — Parle-moi de ce que tu écris. Tu as déjà publié ?

  — Oui, dans Playboy.

  — Playboy ? Qu’as-tu écrit pour eux ?

  — Une nouvelle.

  — Il faut absolument que je la lise !

  — Tu aimes la littérature érotique ?

  Mais je suis la reine de l’érotisme, chéri. Sans moi, la littérature érotique ne serait qu’un fatras de doublons et de virgules mal placées !

  — N’oublie pas que je travaille pour Cupidon.

  — Exact. Qu’est-ce que tu fais demain soir ?

  Ça, c’est du rapide.

  Enfin, pas si rapide que ça si on considère qu’il y a vingt-quatre ans que j’attends La Rencontre avec l’Ame sœur.

  — Tu as une idée ?

  — On pourrait aller boire un verre tous les deux.

  Enfin un lunetteux qui va me courtiser autour d’un café noir/alcool quelconque à deux heures du matin dans un petit bistrot de quartier/bar branché de la ville en me parlant de la Vie, de l’Univers et du Reste/du roman que nous écrirons à quatre mains !

  — Bonne idée. A condition que tu ne t’intéresses pas à moi uniquement parce que je travaille dans la littérature de cul ?

  Il rit. C'est bon, il doit sentir le courant cosmique passer entre nous.

  — Non, mais je veux être sûr de te revoir. Je dois y aller, mon copain me fait signe ; je crois qu’il veut partir.

  Excellent. Non seulement il est sensible — qualité essentielle pour le grand écrivain que je vais l’aider à devenir — mais il est intelligent. Il va au bar chercher un stylo et un bout de papier. De loin, je vois le barman lui demander s’il a une touche (je n’entends rien mais je le lis sur ses lèvres). Une touche ? Le pauvre niais, s’il savait quelle rencontre historique vient de se produire, là,
quasiment sous son regard morne, dans ce bar douteux ! Le Stephen King du XXIe siècle et sa muse, rien de moins.

  J’écris mon numéro de téléphone d’une écriture que j’espère sexy et sophistiquée, et j’ajoute Jackie en dessous. Au cas où Damon n’aurait pas encore ressenti l’impact cosmique de notre rencontre au moment où je me suis présentée à lui, tout à l’heure.

  Me voilà seule à ma table — ou plutôt à la table d’Amber, la Déesse Dentifrice. Amber chérie, j’espère que tu ne t’imagines pas que je vais passer la soirée ici à te chauffer la place ? Tiens, je vais aller faire un tour au bar. Nat s’y trouve justement, à côté de Ben.

  — Alors, vous avez l’air d’avoir un tas de choses passionnantes à vous dire, Damon et toi ? C'est vrai que vous êtes dans le même domaine.

  — Oui. Il est charmant. Il m’a proposé de sortir avec lui demain soir.

  — Ah ? Je le croyais encore avec Suzanne.

  — Il faut croire que non. Tu le connais bien ? Il est comment ?

  — Oh ! il est adorable !

  Youpi ! L'homme de ma vie est adorable !

  — Qui est adorable ? Moi ? demande Ben, exhalant une bouffée d’air lourdement parfumée au whisky.

  — Damon.

  — Damon qui ?

  C'est vrai, ça, quel est son nom de famille ? Dans mon euphorie, je n’ai même pas pensé à le lui demander.

  — Damon Strenner, dit Nat.

  Jackie Strenner, ça sonne plutôt bien, non ? Ben émet un reniflement dédaigneux.

  — Il n’est plus avec Suzanne ?

  — Non.

  — Et tu sors avec ce blaireau ?

  — Oh ! arrête ! s’impatiente Natalie. Voilà trois fois en vingt minutes que tu traites quelqu’un de blaireau. Tu ne connais pas un seul type fréquentable ?

  Il s’abîme dans une réflexion profonde qui creuse de petites rides soucieuses sur son front. Puis son visage s’éclaire.

  — Si. Andrew.

  — Evidemment, dit Nat, vous êtes copains depuis que vous avez deux ans.

  Ah bon ? Raconte, Ben !

  — Comment l’as-tu connu ?

  — Nos parents étaient — hic ! — amis.

  Oups ! Voilà qu’il commence à bégayer. Et qu’est-ce que je sens dans mon dos ? Ça ne serait pas une main, par le plus grand des hasards ? Ce ne serait pas sa main ? Ce ne serait pas sa main, en train de descendre de plus en plus bas ? Je me dégage en me tortillant.

 

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