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City Girl

Page 27

by Sarah Mlynowski


  — Qu’est-ce qu’on regarde ? demande-t-elle en s’emparant d’autorité de la télécommande.

  — Speed 2.

  — Ça raconte quoi ?

  — Oh ! c’est juste l’histoire d’un importun qui prend un malin plaisir à contrarier les plans de ses contemporains ! soupire Andrew.

  16

  Les douze coupes de minuit

  J’ai toujours eu un faible pour les couvertures de romans sentimentaux les plus kitsch. En général, le héros — regard azur, mèche rebelle, carrure athlétique — est en smoking. Il tient dans ses bras une héroïne toute de satin (dé)vêtue, le plus souvent en fourreau brillant dans des tons turquoise ou rubis. La fille ressemble à Cendrillon le soir du bal, ou à la plus sexy des méchantes sœurs. Elle a les yeux mi-clos, un sourire extatique et une somptueuse crinière blonde flottant au vent, ou s’échappant d’un chignon défait. On les imagine tous les deux à l’avant d’un yacht, un magnum de champagne négligemment posé à leurs pieds dans son seau d’argent, tandis qu’un violoniste invisible joue une valse rien que pour eux.

  Ce soir, je me sens une âme de Cendrillon et un appétit d’ogresse. J’ai sorti le grand jeu — robe noire à bretelles ultrafines, talons aiguilles et œil charbonneux. Je me suis même lissé les cheveux, que j’ai relevés en chignon approximatif. L'idée, c’est de donner envie à Andrew de le défaire d’un geste impatient pour passer la main dans mes mèches (brunes, mais néanmoins dignes d’une couverture de Cupidon).

  Reste à espérer que le savant édifice conservera sa stabilité jusqu’à ce qu’Andrew passe à l’acte.

  Sam est en jupe longue couleur cognac et petit top assorti. On est sublimes, si ma modestie naturelle me permet de l’affirmer. Ben et Andrew ne déparent pas dans leurs costumes sombres-chemises blanches-cravates de soie (Après une longue réflexion, suivie d’une séance de tir à la courte-paille, c’est Ben qu’elle a choisi comme cavalier.)

  J’ai demandé à Sam de demander à Andrew de poser avec moi devant l’objectif pour immortaliser cette soirée. De cette façon, il croira que l’idée vient d’elle et ne se doutera pas un seul instant que j’ai envie d’avoir une photo de lui et moi ensemble.

  Elle nous rapproche l’un de l’autre avant de prendre d’un geste autoritaire le bras d’Andrew pour le poser autour de mes épaules.

  — Souriez ! Cheeeeese !

  Gloups. Le bras d’Andrew. Autour de mes épaules. Je regarde l’objectif. C'est le moment d’avoir l’air naturellement sexy, intelligente mais cool, souriante mais… Flash ! La lumière blanche m’aveugle quelques instants. J’avais oublié le flash. C'est malin. Je parie que je vais avoir l’air d’un lapin albinos emballé dans un drapeau anarchiste.

  — C'est bon, dit-elle. Vous pouvez arrêter de poser.

  Andrew garde le bras autour de mon épaule. Je garde mon sourire niais. C'est la sonnerie du téléphone qui me sort de ma léthargie. Janie m’appelle pour me souhaiter une bonne année et m’annoncer qu’elle fête le nouvel an avec Bernie en Arizona.

  — En Arizona ? Quelle drôle d’idée !

  — Ce pays est superbe ! Une nature sauvage, des horizons à perte de vue, la liberté… Voilà la vraie vie !

  Sacrée Janie, toujours prête pour l’aventure ! Je la raille :

  — Tu devrais t’y installer !

  — Justement, j’y songe très sérieusement. J’ai besoin de bouger un peu, je m’encroûte. Et puis je ne supporte plus le climat en Virginie.

  — Parce que tu crois qu’il fait moins chaud en Arizona ?

  — Non, mais c’est une chaleur sèche. Par conséquent, bien plus saine.

  Je décèle dans sa voix une petite inflexion définitive qui m’indique qu’elle vient de sortir son argument massue et qu’il est inutile de discuter. Je ne peux m’empêcher de plaindre Iris et Bernie de vivre avec cette éternelle nomade. Après m’avoir vanté les mérites de l’Arizona d’un ton de documentaire pour agence de voyages et m’avoir soigneusement recommandé de ne pas trop boire ce soir, elle raccroche enfin. Pour qui me prend-elle ? Pour une ivrogne ?

  Un brin contrariée, je vais dans la cuisine retrouver les autres. Ben est occupé à nous concocter un cocktail à sa façon. Je crains le pire.

  — Bonne année ! déclare-t-il enfin en levant son verre. Et bonne baise !

  — Des promesses, toujours des promesses ! glousse Sam d’un ton émoustillé.

  Pour toute réponse, Ben s’approche d’elle et lui roule une pelle. Là, sous nos yeux, en direct live. Je plonge le nez dans mon verre, affreusement gênée. Puis je risque un regard en biais vers Andrew. Il est occupé à compter les fissures du plafond.

  — Il va être temps d’y aller, déclare-t-il après avoir raclé sa gorge. Le taxi doit déjà nous attendre.

  Il va falloir qu’on se mette rapidement dans l’ambiance, Andy chéri, ou on risque fort de se laisser dépasser par les événements.

  L'Orgasme est comme tous les vendredis soir, en un peu plus chic. Une foule de types en costume et de filles en décolleté bourdonne autour du bar, et les murs sont décorés de serpentins argentés. Très nouvel an. On sent dans l’air une électricité intense, comme si tout le monde était venu dans le même but — rencontrer l’âme sœur et la traîner sous le gui à minuit pour l’embrasser.

  Des extra en veste blanche font circuler des plateaux d’amuse-gueule parmi l’assemblée. Il y a des pâtés impériaux ? J’adore les pâtés impériaux.

  — Oh ! flûte ! gémit Sam.

  Quoi, il n’y a pas de pâtés impériaux ?

  — Philip est là, poursuit-elle.

  Ce n’est que ça ! Je tends la main vers un plateau qui passe à ma portée. Chouette ! il y a des pâtés impériaux.

  — Qu’est-ce que je fais ?

  La même chose que moi, ma belle. Mange un pâté impérial, ça ira mieux après.

  Je sens les ongles soigneusement manucurés de Sam s’enfoncer dans mon bras. Mais elle va me faire des marques !

  — Tu ne leur a rien promis, lui dis-je, philosophe.

  On est toujours plus philosophe le ventre bien rempli. Je reprends un pâté impérial. Hmm… juste comme je les aime. Vive la philosophie !

  — Exact, répond Sam, manifestement gagnée par ma sérénité. Je ne leur ai rien promis. Je n’ai même pas couché avec eux.

  Pardon ?

  — Tu n’as pas couché avec eux ?

  Samantha me surprendra toujours.

  — Alors qu’est-ce que vous faites quand tu passes la nuit avec eux ?

  — Avec l’un d’eux, rectifie Sam. Pas avec les deux à la fois. Et pour répondre à ta question, on flirte.

  C'est tout ? Je ne sais pas si je dois m’inquiéter ou me rassurer. D’un côté, le fait qu’elle passe des nuits entières à batifoler sans passer à l’acte me laisse perplexe. Comment font-ils pour ne pas s’ennuyer ? Souffrirais-je d’un déplorable manque d’imagination ? Ai-je bien assimilé la notion de préliminaires ? D’un autre côté, je suis soulagée d’apprendre qu’elle n’a pas couché avec eux. Je ne suis pas la seule à rester chaste.

  Quoique… Si j’ai bien compris, il y a chaste et chaste. Voilà un concept que je me propose d’étudier cette année. Tiens, ce sera ma première bonne résolution de nouvel an. En deuxième, je me remets aux abdos-fessiers. En troisième, j’attaque sérieusement mon régime. Tiens, pour fêter ça, je vais reprendre un pâté impérial. Où est passé le garçon ? Je peux avoir le pâté impérial et le garçon ?

  Un visage connu apparaît dans mon champ de vision. Marc.

  — Samantha ? Mauvaise nouvelle. Tu vois qui je vois ?

  D’un coup de menton, je désigne à Sam un petit groupe masculin installé au bar. Marc et ses collègues de travail. Mignons tout plein, les collègues. Pourquoi Marc ne me les a-t-il jamais présentés ?

  Je la vois pivoter lentement avant de se figer, les traits crispés en une expression de stupeur complète. Elle a les pupilles dilatées, le teint livide, le souffle court.

  — Calme-toi. Calme-toi. Ça v
a aller.

  J’ai l’impression de parler à une femme sur le point d’accoucher. Je devrais peut-être lui faire pratiquer la respiration du petit chien ?

  — Mais qu’est-ce qu’il fait là ? murmure-t-elle d’une voix à peine perceptible.

  A mon avis, c’est clair : il est venu fêter le nouvel an. Quelle tuile ! Il ne pouvait pas aller ailleurs ? Si Sam s’évanouit, je vais devoir la ramener à la maison et rester avec elle. Mais moi, c’est Andrew que je veux ramener à la maison, pas Sam !

  Il est temps de prendre la situation en main. J’entraîne Samantha vers l’autre extrémité du bar.

  — Viens, tu as besoin d’un petit remontant.

  Elle me suit sans résistance. J’avise Andrew dans la foule et lui fais signe que j’emmène Sam boire quelque chose. D’un geste, il me répond qu’il va nous chercher une table.

  La barmaid n’est pas Miss Décolleté, mais elle possède le même patrimoine génétique. C'est pratique, elles peuvent s’échanger leurs soutien-gorge. Je commande deux Lemon Drops, que nous avalons cul sec.

  Sam laisse échapper un gros soupir.

  — Je ne lui ai pas parlé depuis plus d’un mois. Qu’est-ce que je suis censée faire ?

  — Qu’est-ce que tu as envie de faire ?

  J’ai l’impression d’entendre Bev. Où en es-tu de tes émotions ? Comment ressens-tu la situation ? Si tu pouvais faire un vœu, lequel serait-ce ? etc, etc. Pénible.

  — J’ai envie qu’il s’en aille, répond Sam. Je le hais. J’étais si bien sans lui ! Pourquoi faut-il qu’il vienne bousiller ma soirée du nouvel an ? Pourquoi faut-il qu’il bousille ma vie ? Oh ! je le déteste ! Il m’a vue ? Dis-moi s’il regarde dans notre direction.

  J’obtempère.

  — Non, il ne regarde pas vers nous. Je ne pense pas qu’il t’ait vue.

  — Je ne tiens plus debout. Il faut que je m’assoie.

  Je t’en supplie, Sammy chérie, ne t'évanouis pas ! C'est avec Andrew que je veux rentrer à la maison.

  — Viens, Andrew a dû nous trouver une table.

  Je la guide jusqu’à la table où nous attend celui-ci, mais au moment de m’asseoir, je passe la main dans mes cheveux pour vérifier que mon bricolage capillaire va tenir jusqu’à l’heure fatidique d’embrasser Andrew. Horreur ! Il commence déjà à se défaire — je parle du chignon, pas d’Andrew. Il faut que je fonce aux toilettes de toute urgence, il y va de l’avenir de ma relation avec Andrew.

  A peine la porte poussée, je tombe sur Amber la Dentiste Décharnée — DD pour les intimes. Quand je dis que je tombe, c’est une image. Je préférerais tomber sur un tapis à clous que sur ce sac d’os. Elle a encore maigri depuis la dernière fois ? Non, ce n’est pas possible. Il faut qu’on la force à manger. C'est de la non-assistance à squelette en danger !

  — Salut, ça va ?

  DD m’examine de la tête aux pieds d’un œil critique. Je dois avoir passé l’examen avec succès car une ombre de sourire satisfait se dessine sur ses lèvres qui le sont déjà (dessinées). Elle fait partie des adeptes du maquillage graphique : un trait de crayon marron autour, du beige très clair dedans. Ça donne envie de prendre un feutre et de colorier l’intérieur, comme sur les albums de coloriage que j’avais quand j’étais petite. Elle doit s’imaginer que ça lui fait des lèvres pulpeuses.

  — Ça va, et toi ?

  Mieux que toi, ma poule. Je me contente d’un clin d’œil complice — elle y verra ce qu’elle voudra — et je cherche un endroit pour poser mon sac à main. Pas de place sur le bord du lavabo. Après vérification que l’intérieur du lavabo est sec, j’y dépose mon sac, que j’ouvre pour chercher ma bombe de silicone pour cheveux.

  Nous sommes sœurs en silicone, Amber ! Tu en as dans les seins, moi sur les cheveux.

  Je suis occupée à lisser mes mèches rebelles — très Cupidon, les mèches rebelles — lorsque la catastrophe survient. Le robinet s’ouvre et le jet d’eau se déverse. Direct dans mon sac à main. Pourquoi personne ne m’a-t-il prévenue que ce prodige de technologie se déclenchait au simple passage de la main ?

  Il me faut dix bonnes minutes pour faire sécher le sac sous le souffleur d’air chaud, tout en jetant à la ronde des regards gênés. Pourvu que personne n’ati vu mon manège ! Mais Amber semble trop occupée par sa remise en beauté pour m’accorder un seul regard. Si j’en juge par la panoplie de pots et de pinceaux qu’elle a déployée, elle s’est lancée dans le gros œuvre. Je n’imaginais pas qu’elle avait besoin d’une telle maintenance.

  Je m’apprête à rejoindre Sam et Andrew quand j’avise Marc. Flûte ! il m’a reconnue.

  — Hé ! Jackie !

  Pas moyen de lui échapper, il me rattrape d’un bond.

  Moi (feignant la surprise) : Tiens, bonsoir Marc !

  Lui : Salut. Sam est avec toi ?

  Moi : Contente de te voir, moi aussi. Comment vas-tu ?

  Lui : Ça va, et toi ?

  Moi : Très bien.

  Lui : Ton travail ?

  Moi : Ça va.

  Lui : Et à part ça, quoi de neuf ?

  Moi : Pas grand-chose.

  (Marc et moi n’avons jamais eu grand-chose à nous dire.)

  Lui : Elle est ici ?

  Moi : Qui ?

  Lui : Sam. Elle est ici ?

  Moi : Oui.

  Lui : Où ?

  D’un geste, je lui indique la table où sont assis Sam, Ben, Andrew et Jessica.

  Jessica ?

  Que fait-elle ici ? Je croyais que tout était terminé entre Andrew et elle ? Je me fige, indécise. Rester ? Partir ? Faire pipi par terre et me rouler dedans ?

  — Qui est-ce ? demande Marc.

  — Jessica.

  — Non, je parle du type à côté de Sam. Il est drôlement familier avec elle. Elle le laisse faire ? Elle couche avec lui ?

  Non, mais qu’il ne compte pas sur moi pour le lui dire.

  — Bien sûr, qu’est-ce que tu imaginais ?

  Voilà que Jess sourit à Andrew, maintenant. Je la trouve drôlement familière avec lui. Il la laisse faire ? Il couche avec elle ?

  — Mais je croyais qu’elle voulait vivre avec moi ! Comment a-t-elle pu m’oublier aussi vite ?

  — Tu t’imaginais qu’elle allait t’attendre en faisant du point de croix devant Les Feux de l’Amour ?

  A présent, c’est Andrew qui sourit à Jessica. Le salaud ! Comment peut-il me faire ça ?

  — Comment peut-elle me faire ça ? gémit Marc d’une petite voix brisée.

  Je ne peux pas supporter ce spectacle. Plantant là Marc et ses états d’âme, je me dirige vers le bar. Pas question de retourner à la table assister, muette et impuissante, au triomphe de ma rivale. Qui sait, peut-être un jeune homme beau et riche va-t-il m’offrir un verre, et plus si affinités ? Andrew verra alors à quel point je suis courtisée !

  Je regarde autour de moi. Pas de beau jeune homme riche en vue. Et un beau jeune homme pauvre ? Non, même pas. Le Moment Magique de La Rencontre n’est pas encore pour ce soir. Dommage, pour une fois que j’avais une jolie robe.

  Il ne me reste plus qu’à m’offrir un verre toute seule.

  Je commande une coupe de champagne. C'est drôle, des filets de petites bulles montent du fond du verre pour venir éclater à la surface. Hop ! Hop ! On dirait des billes de verre. Non, plutôt des boules de Noël. Non, plutôt… heu… des bulles de champagne.

  Où en étais-je ? Ah oui ! le prince charmant. Ou plutôt, le non-prince charmant. Désespérée, je regarde autour de moi. Tiens, qui est ce type ? Jamais vu ici. Joli garçon. Bien sapé. Un peu trop, même. Serait pas homo, des fois ? Il ne manquerait plus que ça à mon tableau de chasse…

  Joli Garçon me regarde quand il croit que je ne le vois pas. J’ai lu ça dans un bouquin passionnant qui explique pourquoi les hommes et les femmes ne vivent pas sur la même planète (c’est une image, sinon l’espèce humaine serait éteinte depuis un certain temps). En gros l’homme, qui est programmé pour la chasse, est doté d’une vision en tunnel : son champ de vision tr
ès étroit ne lui permet que de voir sa proie en mouvement, droit devant lui. C'est ce qui l’empêche de trouver le paquet de beurre (immobile, en général) juste sous ses yeux dans le frigo, mais trois centimètres trop à droite. La femme en revanche voit tout ce qui se passe autour d’elle. Ce qui se passe derrière, elle le sent (la fameuse intuition féminine).

  Ce que je sens, en l’occurrence, c’est que j’ai un ticket avec Joli Garçon. Que dis-je, un ticket ? Un billet à l’année en première classe. Je regarde ma montre. 11 heures. A la table, Jess et Andrew semblent avoir oublié le reste du monde. Je laisse une heure à Andrew pour se souvenir de mon existence et réapparaître comme par enchantement pour m’embrasser.

  — Et celui-là, d’où sort-il ?

  Marc vient de me rejoindre. Il désigne Philip, qui nous a rejoints à l’improviste et vient de coincer Sam contre le bar pour l’embrasser à pleine bouche. Bravo, Philip ! Bien joué ! Je pousse un soupir blasé :

  — Pfff ! Encore un des chevaliers servants de Sam !

  Je vois le visage de Marc se flétrir.

  — Si je le lui demande, tu crois qu’elle va revenir avec moi ?

  C'est bizarre, sa voix vient de monter d’une octave. On dirait qu’il a quatorze ans, tout d’un coup. Non, je me trompe. Mentalement, il n’a jamais franchi le cap des quatorze ans.

  — Pourquoi voudrais-tu qu’elle revienne ? Elle a sa cour d’admirateurs, elle s’amuse comme une folle et je ne l’ai jamais vue aussi heureuse.

  Les traits de Marc se fripent encore un peu plus. A présent, il faudrait un fer et une pattemouille pour le défroisser. Mais je n’ai pas envie de lui rendre son sourire satisfait. Il a rejeté Sam, qu’il en assume les conséquences.

  Sans le savoir, Sam choisit ce moment précis pour s’étirer, révélant à l’assistance son nombril orné d’un anneau doré. Je vois Marc loucher sur elle. On dirait le loup de Tex Avery, en plus excité.

  — C'est nouveau ? Depuis quand a-t-elle ça ?

  — Depuis qu’elle est quelqu’un de nouveau. Elle a changé, Marc. Grâce à toi.

  Je le vois siffler son verre cul sec.

  — Je m’en vais.

  Bonne idée. C'est gentil d’être passé. Et ferme la porte en partant.

 

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