La Vallée des chevaux
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Toujours sous bonne escorte, ils furent conduits près du feu. L’homme qui, un peu plus tôt, transportait la vieille femme sur son dos, alla chercher une bûche, étendit une fourrure par-dessus et s’immobilisa, la main droite sur le manche de son couteau. La vieille femme s’installa sur la bûche et les deux frères s’assirent en tailleur en face d’elle, en prenant bien garde à ne faire aucun mouvement qui puisse être interprété comme une menace dirigée contre la vieille femme. Il était clair qu’au moindre geste inconsidéré, les hommes n’hésiteraient pas à faire usage de leurs lances.
Les yeux de la vieille femme se posèrent à nouveau sur Jondalar. Elle ne disait rien. Il soutint son regard mais, comme son silence se prolongeait, il finit par se sentir mal à l’aise. Soudain, les yeux brillant de colère, elle se mit à déverser un flot de mots – incompréhensibles mais disant clairement sa fureur – et, après avoir fouillé dans un des replis de son vêtement, brandit la donii de Jondalar, cette petite statuette en pierre qui représentait la Mère. L’homme qui surveillait de près Jondalar tressaillit fortement, comme si la vue de cette statuette l’offusquait.
La vieille femme termina sa tirade et, levant le bras d’une manière dramatique, jeta la statuette sur le sol. Fou de rage, Jondalar bondit en avant pour la saisir. Insensible à la sagaie pointée dans son dos, il récupéra la statuette et la cacha à l’intérieur de ses deux mains.
La vieille femme lança un ordre bref. L’homme retira sa sagaie. Jondalar fut surpris de voir qu’elle souriait et qu’une lueur d’amusement dansait au fond de ses prunelles.
Quittant le tronc sur lequel elle était installée, la femme s’approcha de lui. Debout, elle n’était pas plus grande que lui assis. Elle le regarda longuement dans les yeux, puis recula un peu pour l’examiner sous toutes les coutures. Après avoir tâté les muscles de ses bras et évalué sa largeur d’épaules, d’un geste elle lui fit comprendre qu’il devait se mettre debout. Jondalar obéit. Elle renversa sa tête en arrière et le regarda de bas en haut puis vérifia que les muscles de ses jambes valaient ses biceps. Jondalar avait l’impression d’être jaugé comme une marchandise de prix et il rougit soudain en réalisant qu’il était en train de se demander si cet examen serait à son avantage.
Thonolan fut invité à se mettre debout. Après lui avoir jeté un bref coup d’œil dans le but de le comparer à son frère, la vieille femme reporta son attention sur Jondalar. Quand elle lui fit signe d’ouvrir son pantalon, il rougit à nouveau, hocha la tête en signe de refus et lança un regard noir à son frère qui souriait d’un air moqueur. Sur l’ordre de la femme, un des hommes le ceintura et un autre, visiblement embarrassé, se pencha pour défaire le rabat de son pantalon.
D’un mouvement brusque, Jondalar desserra l’étreinte et montra à la vieille femme ce qu’elle désirait voir. Il tourna la tête et lança un regard farouche à Thonolan qui se mordait les lèvres dans le vain espoir de réprimer son fou rire. La tête légèrement penchée sur le côté, la vieille femme examina son sexe, puis elle le toucha.
De rouge Jondalar devint écarlate quand il s’aperçut qu’il était en érection. La femme gloussa, les hommes eurent un sourire en coin, mais l’assistance semblait néanmoins saisie d’une crainte respectueuse. Plié en deux, Thonolan riait sans retenue. Jondalar s’empressa de refermer son pantalon. Il était furieux et avait l’impression de passer pour un imbécile.
— Pour réussir à bander devant cette vieille sorcière, il faut vraiment que tu aies besoin d’une femme, Grand Frère, lança Thonolan entre deux hoquets.
— J’espère que la prochaine fois, ce sera ton tour, rétorqua Jondalar dans l’espoir de le faire taire.
La vieille femme fit signe à l’homme qui les avait arrêtés et se mit à parler avec lui. La discussion semblait animée. A plusieurs reprises, Jondalar entendit la femme prononcer le mot « Zelandonyee » et, à chaque fois, l’homme lui montrait la viande qui était en train de sécher à côté du feu. Finalement, elle lança un ordre impérieux. Après avoir jeté un coup d’œil à Jondalar, l’homme fit signe à un adolescent et lui dit quelques mots. Ce dernier quitta le camp à toute vitesse.
Les deux frères furent ramenés près de leur tente et on leur remit leurs sacs, sans pour autant leur rendre leurs sagaies et leurs couteaux. Debout à quelque distance, un homme armé les surveillait. On leur apporta à manger et quand ils eurent terminé leur repas, ils se faufilèrent à l’intérieur de la tente. Thonolan n’avait nulle envie de dormir. Il dut pourtant s’y résoudre car Jondalar n’était pas d’humeur à discuter avec quelqu’un qui éclatait de rire chaque fois qu’il le regardait.
Lorsqu’ils se réveillèrent, le camp semblait en pleine effervescence. Au milieu de la matinée, des cris de bienvenue saluèrent l’arrivée d’un important groupe de gens. Ils se mirent aussitôt à dresser leurs tentes, et le camp des deux frères, réduit à sa plus simple expression la veille encore, finit par prendre des allures de Grande Réunion d’Été. Ils assistèrent avec intérêt au montage d’une grande tente de forme circulaire dont les parois verticales étaient en peau et qui était surmontée par un toit en dôme couvert de chaume. Les différentes parties étant préassemblées, le montage eut lieu dans un temps record.
Tout le temps que dura la préparation du repas, il y eut une accalmie. Puis, en début d’après-midi, la foule commença à se rassembler autour de la grande tente. La bûche qui servait de siège à la vieille femme fut placée devant l’entrée de la tente et à nouveau couverte avec la fourrure. Dès que l’aïeule apparut, la foule fit silence et forma un cercle autour d’elle, mais à distance respectable. Elle appela aussitôt un homme en lui montrant Thonolan et Jondalar.
— A mon avis, elle veut que tu recommences à lui montrer à quel point tu la désires, dit Thonolan en souriant malicieusement.
— Plutôt mourir ! s’écria Jondalar.
— Tu veux dire que tu n’as pas l’intention de te taper cette beauté ? demanda Thonolan, feignant d’être surpris. A te voir hier, j’aurais plutôt pensé le contraire...
Comme il se remettait à rire, Jondalar lui tourna carrément le dos.
Les deux frères furent conduits devant la vieille femme, qui les invita à s’asseoir en face d’elle.
— Zel-an-don-yee ? demanda-t-elle en regardant Jondalar.
— Oui, répondit-il. Je m’appelle Jondalar des Zelandonii. La femme tapota le bras du vieil homme assis à côté d’elle.
— Je... Tamen... dit-il avant de prononcer quelques mots incompréhensibles pour Jondalar. Hadumaï... reprit-il. Tamen... longtemps... (encore un mot incompréhensible) ouest... Zelandonii.
Jondalar avait saisi au vol les quelques mots prononcés dans sa langue.
— Tu t’appelles Tamen, commença-t-il. Tu fais partie des Hadumaï. Tu as fait il y a longtemps un Voyage vers l’ouest. Tu as rencontré les Zelandonii ! s’écria-t-il, tout fier d’avoir réussi à décrypter le message du vieil homme. Parles-tu zelandonii ?
— Voyage, oui, répondit le vieil homme. Pas parler... Trop longtemps...
Il s’interrompit pour écouter ce que la vieille femme avait à lui dire, puis se tourna à nouveau vers les deux frères.
— Haduma, dit-il en désignant du doigt la femme assise à côté de lui. Mère, ajouta-t-il en montrant d’un large geste la foule qui les entourait.
— Tu veux dire qu’Haduma fait partie de Ceux Qui Servent La Mère ? demanda Jondalar.
L’homme hocha la tête en signe de dénégation. Il réfléchit un court instant, puis fit signe à quelques personnes de s’approcher et les disposa en ligne à côté de lui.
— Haduma... Mère... Mère... Mère... dit-il en montrant du doigt la vieille femme, puis lui-même, puis chacun de ceux qui étaient alignés. Jondalar observa avec attention le groupe qui se trouvait en face de lui. Bien que vieux, Tamen était moins âgé qu’Haduma. L’homme à droite était d’âge mûr. Ensuite venait une jeune femme qui tenait par la main un enfant en bas âge. Et soudain, il comprit.
— Il y a
là cinq générations ! s’écria-t-il en écartant les cinq doigts de sa main. Cet enfant est son arrière-arrière-petit-fils...
— Cinq... générations... répéta Tamen.
— Grande Doni ! s’exclama Jondalar. (Il se tourna vers son frère.) Imagine l’âge qu’elle doit avoir !
— Haduma... Enfants... reprit Tamen en montrant son ventre. Puis il se mit à tracer des marques dans la poussière.
— Un, deux, trois... compta Jondalar au fur et à mesure. Seize s’écria-t-il quand le vieil homme eut terminé. Haduma a donné naissance à seize enfants ?
Tamen acquiesça. Puis montrant les marques au sol, il reprit :
— Beaucoup fils... Beaucoup filles... Vivants... Tous vivants... Six Cavernes... Hadumaï.
— Je comprends mieux leur attitude d’hier, intervint Thonolan. Si nous avions eu le malheur de la regarder de travers, ils nous auraient tués sur-le-champ. Elle est leur mère à tous : la Première Mère des Hadumaï. Et toujours vivante...
Jondalar était aussi impressionné que Thonolan mais il y avait malgré tout quelque chose qui lui échappait.
— Je suis honoré d’avoir fait la connaissance d’Haduma, dit-il à Tamen. Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi nous avoir faits prisonniers ?
Tamen montra du doigt la viande en train de sécher au-dessus du feu, puis le jeune chef qui les avait capturés.
— Jeren chasser... dit-il. Faire...
Il s’interrompit soudain pour dessiner sur le sol un cercle incomplet qui s’ouvrait en V vers l’extérieur.
— Hommes zelandonii faire... faire fuir... (A nouveau il s’interrompit, réfléchit un long moment, puis ajouta tout fier de lui :) Faire fuir cheval.
— Ça y est, j’ai compris ! s’écria Thonolan. Ils avaient dû construire un piège circulaire et ils attendaient que les chevaux s’en approchent. En tuant cette jument, nous avons fait fuir toute la horde.
— Je comprends que Jerez et ses hommes aient été furieux, dit Jondalar en s’adressant à Tamen. Mais nous ne savions pas que nous étions sur votre territoire de chasse. Nous allons chasser pendant quelques jours et vous restituer ce que vous avez perdu à cause de nous. Il n’empêche que ce n’est pas une façon de traiter les Visiteurs. Jeren ne sait-il pas qu’il y a un droit de passage pour ceux qui font le Voyage ?
Le vieil homme n’avait pas dû comprendre tous les mots employés par Jondalar, mais il avait saisi le sens général.
— Pas beaucoup Visiteurs... Pas voyager ouest depuis longtemps... Coutumes oubliées.
— Il faudra les lui rappeler, dit Jondalar. Jeren est jeune. Un jour peut-être, lui aussi, il voudra faire le Voyage.
Jondalar n’avait toujours pas digéré la manière dont ils avaient été traités. Mais il jugea plus sage d’arrêter là la discussion. Pour l’instant, il désirait savoir ce que les Hadumaï leur voulaient et le moment semblait mal choisi pour les offenser.
— Pourquoi Haduma s’est-elle déplacée ? demanda-t-il à Tamen. Comment avez-vous pu accepter qu’elle fasse un aussi long parcours à son âge ?
— Pas le choix, répondit Tamen en souriant. Haduma a décidé... Jeren... trouver dumai... Mauvais sort ?
Jondalar hocha la tête pour indiquer que le mot employé par Tamen était correct. Pour le reste, il n’y comprenait rien.
— Jeren donner dumai... continua Tamen. Homme courir... Demander Haduma chasser mauvais sort... Haduma venir.
— Dumai ? Dumai ? répéta Jondalar. Tu veux dire ma donii ? demanda-t-il en sortant la statuette de sa bourse.
Les gens qui se trouvaient autour de lui reculèrent et un murmure de colère s’éleva de la foule. Haduma leur dit quelques mots et aussitôt ils se calmèrent.
— Mais cette donii est un porte-bonheur ! protesta Jondalar.
— Porte-bonheur... femme, oui. Homme... continua Tamen en essayant de retrouver le mot dans sa mémoire... sacrilège, conclut-il.
— Si ma donii est un porte-bonheur pour les femmes, pourquoi Haduma l’a-t-elle jetée ? demanda Jondalar en levant le bras comme s’il allait lui aussi jeter la statuette sur le sol.
En voyant son geste, Haduma se pencha vers Tamen et lui dit quelques mots.
— Haduma... vivre très longtemps, tenta d’expliquer Tamen. Beaucoup de chance... Grande magie... Haduma dire coutumes zelandonii... pas pareilles coutumes hadumaï. Haduma demander homme zelandonii pas content ?
Jondalar hocha la tête.
— A mon avis, elle a voulu te mettre à l’épreuve, intervint Thonolan. Elle savait que nos coutumes n’étaient pas les mêmes que les leurs et elle se demandait comment tu réagirais en voyant qu’elle déshonorait...
— Déshonorer, oui, coupa Tamen, saisissant le mot au vol. Haduma... voulait savoir.
— Cette donii est très ancienne, protesta aussitôt Jondalar. C’est ma mère qui me l’a donnée. Elle a été transmise de génération en génération.
— Oui, oui, convint Tamen. Haduma savoir... Très sage... Vivre très longtemps... Grande magie... Chasser le mauvais sort. Haduma savoir homme zelandonii bon... Haduma vouloir... homme zelandonii honore la Mère, conclut-il.
Thonolan commença à s’esclaffer. Jondalar, lui, était au supplice.
— Haduma vouloir yeux bleus, expliqua Tamen en montrant du doigt les yeux de Jondalar. Homme zelandonii honorer la Mère. Esprit zelandonii faire enfants avec des yeux bleus.
— Tu viens encore de séduire ! s’écria Thonolan. Et toujours à cause de ces fameux yeux bleus ! Elle est amoureuse ! continua-t-il. (Il avait une folle envie de rire et essayait de se retenir pour ne pas offenser les deux vieillards assis en face d’eux.) Eh bien ! Rien que pour raconter ça, j’aimerais que nous soyons déjà rentrés chez nous. Jondalar, l’homme que toutes les femmes désirent ! Es-tu toujours décidé à faire demi-tour ? Parce que, dans ce cas, je rentre avec toi...
Incapable de continuer, il éclata de rire.
— Je... heu... commença Jondalar en se raclant la gorge. Est-ce qu’Haduma pense que la Grande Mère... heu... peut encore... la bénir avec un enfant ? réussit-il à demander.
Tamen regarda Jondalar d’un air perplexe. Puis il jeta un coup d’œil à Thonolan qui, plié en deux, continuait à rire. Un grand sourire illumina son visage. Il parla à la femme assise à côté de lui, suffisamment fort pour être entendu de tous. Aussitôt, un énorme éclat de rire secoua la foule. Et Haduma riait au moins aussi fort que les autres. Seul Jondalar restait insensible à la folle gaieté qui régnait autour de lui.
— Non, non, homme zelandonii, dit Tamen dès qu’il eut retrouvé son sérieux. Noria, appela-t-il en faisant signe à quelqu’un d’approcher.
Une jeune fille se détacha du groupe et vint se placer en face de Jondalar, un timide sourire aux lèvres. Ce n’était plus une enfant mais elle était tout juste nubile.
— Noria, cinquième génération, précisa Tamen en montrant les cinq doigts de sa main droite. Noria avoir enfant... sixième génération. (Il leva un autre doigt.) Homme zelandonii honorer la Mère. Premiers Rites, dit-il, tout fier de se souvenir de ces deux mots.
Jondalar se sentait mieux. Il avait à nouveau le visage détendu et un léger sourire aux lèvres.
— Haduma bénir, expliqua Tamen. Esprit faire enfant Noria avec yeux zelandonii.
Jondalar se mit à rire. Puis il se tourna vers son frère qui, lui, ne riait plus.
— Toujours aussi pressé de rentrer pour raconter à tout le monde avec quelle vieille sorcière j’ai couché ? demanda-t-il. (Puis il ajouta à l’intention de Tamen :) Dis à Haduma que ce sera un plaisir pour moi d’honorer la Mère et de partager les Premiers Rites de Noria.
Il adressa un grand sourire à la jeune fille qui le regarda timidement. Incapable de résister au charme de ses grands yeux bleus, elle finit par lui rendre son sourire.
Après avoir écouté ce que lui disait Tamen, Haduma hocha la tête et fit signe aux deux frères de se lever. Elle examina une dernière fois Jondalar, plongea son regard dans le sien, gloussa et, lui tourn
ant le dos, pénétra à l’intérieur de la grande tente circulaire. La foule se dispersa. Tout le monde discutait de la méprise dont Jondalar avait été victime et nombreux étaient ceux qui en riaient encore.
Plutôt que de regagner leur tente, Jondalar et Thonolan continuèrent à discuter avec Tamen.
— Quand as-tu rendu visite aux Zelandonii ? demanda Thonolan. Te souviens-tu de quelle Caverne il s’agissait ?
— Très longtemps, répondit le vieil homme. Tamen, homme jeune. Comme homme zelandonii.
— Tamen, intervint Jondalar, cet homme s’appelle Thonolan. C’est mon frère. Et moi, je m’appelle Jondalar des Zelandonii.
— Bienvenue, Jondalar, répondit Tamen en souriant. Bienvenue, Thonolan. Moi, Tamen, troisième génération des Hadumaïs.
— Troisième génération ? s’étonna Jondalar. Je pensais que tu étais le fils d’Haduma.
— Tamen n’est pas le fils d’Haduma, corrigea l’intéressé. Haduma avoir une fille... première fille...
— Sa fille aînée, corrigea Jondalar.
— Fille aînée, répéta Tamen. Fille aînée avoir fils aîné. Fils aîné Tamen, expliqua-t-il en pointant son index vers sa propre poitrine. Compagne de Tamen... (Il attendit de voir la réaction de Jondalar avant de continuer. Celui-ci hocha la tête pour montrer qu’il avait compris.)... mère de la mère de Noria.
— Je crois que je m’y retrouve, dit Jondalar. Tu es le fils aîné de la fille aînée d’Haduma et ta compagne est la grand-mère de Noria.
— Grand-mère, oui. Noria faire... grand honneur à Tamen. Sixième génération !
— C’est aussi un grand honneur pour moi d’avoir été choisi pour les Premiers Rites.
— Noria avoir bébé avec yeux zelandonii. Haduma très heureuse. Haduma dit grand homme zelandonii... posséder esprit puissant... faire forts Hadumaï.