La Vallée des chevaux
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Par contre, il va falloir que je commence à faire sécher des bulbes, des lichens, des champignons et des racines. Certaines racines se conserveront parfaitement au fond de la caverne sans qu’il soit nécessaire de les faire sécher. Il faudra aussi que je fasse provision de grains. J’ai vu qu’il y avait déjà dans la prairie des épis bien mûrs. C’est toujours une cueillette un peu longue mais qui vaut le coup. Aujourd’hui, je vais m’occuper des merises et des grains. Le problème, c’est qu’il me faudrait d’autres paniers... Je peux toujours fabriquer quelques récipients en écorce de bouleau. Mais l’idéal serait d’avoir de grandes peaux pour tout envelopper.
Dire que quand je vivais avec le Clan, nous ne manquions jamais de peaux. Aujourd’hui, si j’avais simplement une autre fourrure pour l’hiver, je m’estimerais heureuse. Les lapins et les hamsters sont trop petits pour que je puisse m’en servir pour fabriquer des vêtements. Et puis leur chair est si maigre... Mon rêve, ce serait de tuer un mammouth. Le mammouth est si gras que j’aurais même de quoi alimenter une lampe pendant tout l’hiver.
Ayla interrompit sa rêverie pour aller surveiller la cuisson de la truite. Elle écarta une des feuilles qui entouraient le poisson et piqua la chair à l’aide d’un bâtonnet : la truite n’était pas encore tout à fait cuite.
J’aimerais bien avoir un peu de sel, se dit-elle. Mais la mer est trop loin. Le pas-d’âne donne un goût salé et il y a aussi bien d’autres plantes qui permettent d’aromatiser la nourriture. Dommage qu’Iza ne soit plus là ! Grâce aux herbes qu’elle utilisait, ses repas étaient toujours un régal.
En songeant à la vieille guérisseuse, Ayla sentit sa gorge se nouer. Elle secoua la tête pour chasser ses larmes et s’obligea à revenir à des préoccupations plus matérielles.
Pour faire sécher des plantes aromatiques et médicinales, je vais avoir besoin de claies, se dit-elle. Pour les montants, je peux toujours abattre quelques arbustes, mais il me faudrait des boyaux frais pour les attacher ensemble. En séchant, les boyaux se resserreraient et mes claies ne bougeraient plus. Les arbres morts et les bois flottés me suffiront pour faire du feu. J’utiliserai aussi du crottin. Dès qu’il est sec, il brûle très bien. Il faudra que je commence à entreposer du bois dans la caverne et aussi que je fabrique quelques outils. Quelle chance d’avoir trouvé des silex !
Ayla mangea la truite sur les pierres de cuisson et elle se dit qu’elle ferait bien de fouiller dans le tas d’os pour voir s’il ne s’y trouvait pas des omoplates ou des os de la hanche qu’elle pourrait utiliser en guise d’assiettes. Elle versa l’eau que contenait sa gourde dans un récipient et quand celle-ci commença à frissonner sous l’action des pierres chaudes qu’elle avait ajoutées, elle y lança une poignée de cynorrhodons[3] sortis de son sac de guérisseuse. Ces fruits de l’églantier, cueillis secs, étaient excellents pour soigner un rhume et permettaient aussi de faire de délicieuses infusions.
Ayla continua à tresser son panier tout en réfléchissant à ce qu’elle devait faire avant l’hiver. L’ampleur de la tâche ne lui faisait pas peur. Au contraire ! Plus elle était occupée et moins elle pensait à sa solitude. Malgré tout, il y avait un problème qu’elle n’arrivait pas à résoudre : où trouver la viande et la graisse dont elle aurait besoin durant la saison froide ? Sans parler d’une seconde couverture en fourrure pour dormir au chaud dans la caverne, des boyaux qui lui manquaient pour fabriquer ses claies. Il lui faudrait aussi une outre beaucoup plus grande que sa gourde, pour conserver de l’eau à l’intérieur de la caverne, et seul l’estomac d’un animal de grande taille pouvait convenir à cet usage.
Soudain, elle lâcha son panier et fixa un point dans l’espace comme si la réponse à la question qu’elle se posait venait de se matérialiser sous ses yeux. Il suffisait qu’elle tue un animal de grande taille ! Un seul ! Et tous ses problèmes seraient résolus.
Quand elle eut terminé le petit panier, elle le plaça à l’intérieur de celui dont elle se servait quand elle voyageait et fixa ce dernier sur son dos. Elle rangea ses outils dans les replis de son vêtement, prit sa fronde et se dirigea vers la prairie. En arrivant près du merisier, elle se débarrassa de son panier, cueillit tous les fruits qu’elle pouvait atteindre et monta dans l’arbre pour compléter sa récolte. Elle en profita aussi pour manger ces cerises sauvages qui, bien que trop mûres, gardaient un goût aigrelet.
En redescendant, elle décida de faire provision d’écorce de merisier, un excellent remède contre la toux. A l’aide de son coup-de-poing, elle retira un morceau d’écorce et se servit de son couteau pour détacher l’aubier du bois dur. Cela lui rappela le jour où, alors qu’elle était encore une petite fille, Iza l’avait envoyée chercher de l’écorce de merisier. Ce jour-là, elle avait espionné les hommes du Clan qui étaient en train de s’entraîner au maniement des armes dans une clairière. Elle savait que c’était défendu, mais craignant d’être surprise au moment où elle s’en irait, elle avait préféré rester tapie et avait écouté les explications de Zoug sur le maniement de la fronde.
Elle savait que les femmes n’avaient pas le droit de toucher aux armes, mais en voyant la fronde que Broud avait oubliée, elle n’avait pas pu résister et l’avait emportée, cachée à l’intérieur de son vêtement. Si je n’avais pas pris cette fronde, serais-je encore en vie aujourd’hui ? se demanda-t-elle. Si je ne l’avais pas utilisée, peut-être que Broud ne m’aurait pas autant détestée. Peut-être ne m’aurait-il pas maudite...
Peut-être ! Peut-être ! songea-t-elle avec colère. Cela ne sert à rien de réfléchir après coup a ce qui aurait pu se passer. La seule chose qui importe, c’est qu’avec cette fronde je ne peux pas chasser un gros animal. Il me faudrait un épieu !
Elle traversa un bosquet de jeunes trembles et s’approcha de la rivière pour boire et laver ses mains tachées par le jus des merises. Elle allait repartir quand soudain elle s’immobilisa pour regarder les troncs parfaitement droits des jeunes arbres. Elle venait de trouver de quoi fabriquer un épieu !
Si Brun était là, il serait furieux, songea-t-elle aussitôt. Il m’a dit que je n’avais pas le droit de me servir d’une autre arme que la fronde. Il...
Elle s’interrompit soudain. Il ne peut plus me punir, reprit-elle. Je suis déjà morte ! Et à part moi, il n’y a pas un seul être humain dans cette vallée.
Comme une corde trop tendue finit par se rompre, quelque chose se brisa à l’intérieur d’Ayla. Elle se laissa tomber à genoux. Comme j’aimerais qu’il y ait quelqu’un près de moi ! Quelqu’un... N’importe qui ! Même Broud serait le bienvenu. S’il me donnait la permission de revenir et de revoir mon fils, je lui promettrais de ne plus toucher une fronde de ma vie. Cachant sa tête entre ses mains, elle se mit à sangloter.
Les petites créatures qui vivaient dans la prairie et dans les bois ne prêtèrent aucune attention à ces sons incompréhensibles. Il n’y avait personne dans cette vallée capable de comprendre la tristesse d’Ayla. Tant qu’elle avait voyagé, elle avait été soutenue par l’espoir de rencontrer d’autres êtres humains, des hommes et des femmes qui lui ressemblaient. Cet espoir, maintenant qu’elle s’était installée dans la vallée, il fallait qu’elle y renonce : elle devait accepter sa solitude et apprendre à vivre avec elle.
Pleurer lui avait fait du bien : elle se releva et, prenant son coup-de-poing, se mit à entailler rageusement la base du jeune tronc. Puis elle s’attaqua à un second tremble. J’ai souvent vu les hommes fabriquer des épieux, se dit-elle en débarrassant les deux arbres de leur feuillage. Ça n’avait pas l’air si difficile que ça. Quand elle eut fini, elle mit de côté les deux perches et se dirigea à nouveau vers la prairie. Elle passa le reste de l’après-midi à ramasser des grains de blé épeautre et de seigle et, après avoir récupéré les deux perches, reprit le chemin de la caverne.
En arrivant, elle mit à sécher les merises qu’elle avait ramassées, fit cuire une poignée de seigle qu’elle mangea avec le reste de la truite et, après avoir écorcé les deux troncs, elle les débarrassa de toutes
leurs aspérités jusqu’à ce qu’ils soient parfaitement lisses. Ensuite, comme elle l’avait tant de fois vu faire par les hommes du Clan, elle prit un des épieux et, s’en servant comme d’une toise, y porta une marque juste au-dessus de sa tête. Elle pénétra dans la caverne et plaça l’extrémité qui portait la marque dans le feu. Elle fit tourner plusieurs fois l’extrémité de l’épieu et quand celle-ci fut bien noire, elle se servit de son grattoir denticulé pour faire sauter la partie carbonisée. Elle renouvela l’opération jusqu’à ce qu’elle obtienne une pointe durcie au feu. Elle fit de même pour le second épieu.
Quand Ayla eut terminé, il faisait nuit depuis longtemps. Elle était fatiguée et s’en félicita : elle aurait moins de mal à s’endormir. Elle couvrit son feu et se dirigea vers l’ouverture de la caverne. Elle contempla un court instant la voûte étoilée en cherchant une bonne raison de ne pas aller se coucher car, pour elle, c’était le moment le plus difficile de la journée. N’en trouvant pas, elle se dirigea à pas lents vers sa couche. Elle avait creusé près d’une des parois une fosse peu profonde qu’elle avait remplie d’herbes sèches et c’est là qu’elle dormait, enveloppée dans sa fourrure. Elle s’y allongea et, les yeux fixés sur la faible lueur du feu, tendit l’oreille.
Autour d’elle, tout était silencieux. Personne ne faisait bruire les herbes de sa couche, aucun couple ne gémissait dans un foyer tout proche, pas le moindre ronflement ou grognement. Elle ne percevait que le souffle de sa propre respiration. N’y tenant plus, elle alla chercher le vêtement qu’elle utilisait pour porter Durc, en fit une boule qu’elle serra contre sa poitrine et, le visage baigné de larmes, s’allongea. A force de pleurer, elle finit par s’endormir.
Le lendemain matin, quand Ayla se réveilla, elle s’aperçut qu’il y avait du sang sur ses jambes. Elle fouilla dans ses affaires pour y chercher les bandes absorbantes et la ceinture qui lui permettait de les maintenir en place. A cause de nombreux lavages, les bandes avaient perdu toute souplesse. Elle aurait dû les brûler la dernière fois qu’elle s’en était servie. Mais par quoi les remplacer ? Elle songea soudain à la peau du lapin qu’elle avait préparée le lendemain de son arrivée dans la vallée. Elle l’avait mise de côté en pensant l’utiliser lorsque l’hiver serait là. Mais elle aurait l’occasion de tuer d’autres lapins. Alors, autant s’en servir tout de suite.
Après avoir découpé la peau en larges bandes, elle descendit vers la rivière pour se baigner. J’aurais dû savoir que cela allait venir, se disait-elle. Et j’aurais dû prendre des précautions. Maintenant que je saigne, je ne vais plus rien pouvoir faire, excepté...
Elle s’interrompit soudain et éclata de rire. La malédiction qui pesait sur les femmes du Clan pendant quelques jours par mois n’avait plus aucune importance ici. Personne n’allait lui rappeler qu’elle n’avait pas le droit de lever les yeux sur les hommes, de préparer les repas ou d’aller ramasser quoi que ce soit. Maintenant qu’elle vivait seule, elle n’avait plus à se préoccuper de ce genre d’interdits.
Il n’empêche que j’aurais dû le savoir ! se dit-elle à nouveau. Mais le temps a passé si vite... Depuis quand suis-je installée dans cette vallée ? Elle essaya de s’en rappeler, mais les jours se ressemblaient tellement qu’elle dut y renoncer. Est-il possible que l’hiver soit beaucoup plus proche que je ne le pense ? se demanda-t-elle, soudain épouvantée. C’est impossible, corrigea-t-elle aussitôt. Jamais la neige n’arrive avant que les arbres aient perdu leurs feuilles. Quoi qu’il en soit, il faut désormais que je tienne un compte exact des jours que je vais passer dans cette vallée.
Il y a longtemps de ça, Creb lui avait expliqué comment s’y prendre il suffisait de faire une entaille dans un bâton pour chaque jour passé. A l’époque, il avait été surpris qu’Ayla suive avec autant de facilité ses explications. Et il lui avait fait jurer de garder le secret : jamais il n’aurait dû partager avec elle cette connaissance qui était l’apanage du sorcier et de ses servants. Et le jour où il avait découvert qu’elle se servait d’un bâton pour compter les jours entre deux pleines lunes, il s’était mis très en colère.
— Si tu me regardes du monde des esprits, je t’en prie, ne te fâche pas, Creb ! dit-elle. Tu dois savoir que je ne peux pas faire autrement. Elle alla chercher une longue branche parfaitement lisse et y fit une entaille avec son couteau en silex. Après avoir réfléchi, elle ajouta encore deux entailles. Elle posa un doigt dans chaque encoche et regarda sa main. Je pense que ça fait un peu plus longtemps que ça, se dit-elle. Mais je ne saurais pas dire combien de jours de plus. Je referai une marque ce soir et j’en ajouterai une chaque soir. Elle étudia le bâton qu’elle avait sous les yeux et, après avoir réfléchi, creusa un peu plus profondément la troisième entaille : comme ça elle saurait quand elle avait commencé à saigner.
La lune avait parcouru la moitié de son cycle depuis qu’Ayla avait fabriqué ses épieux et elle n’avait toujours aucune idée de l’animal qu’elle allait chasser.
La veille au soir, alors qu’elle prenait le frais devant l’ouverture de la caverne, elle avait décidé de partir de bon matin pour les steppes. Depuis quelques jours, elle portait une tenue mieux adaptée aux grosses chaleurs que son lourd vêtement en peau : elle avait attaché autour de sa taille des peaux de lapin débarrassées de leurs poils et une autre peau lui couvrait la poitrine. Cette tenue était bien plus pratique pour chasser et marcher.
Au petit jour, elle prit ses deux épieux et partit en direction des steppes. Sachant qu’elle ne pourrait pas franchir la haute falaise qui longeait la rivière à l’ouest, elle suivit la douce déclivité qui, à l’est du cours d’eau, rejoignait les vastes plaines. Arrivée là, elle aperçut des troupeaux de cerfs et de bisons, des hordes de chevaux et même un petit troupeau de saïgas. Mais jamais elle ne put s’approcher suffisamment des animaux pour utiliser ses épieux. Finalement, elle regagna la caverne avec des lagopèdes et une grande gerboise.
Les jours suivants, elle ne cessa de réfléchir à ce problème et, dans l’espoir de le résoudre, essaya de se rappeler les conversations des hommes du Clan qui, en général, portaient exclusivement sur la chasse. A force de les avoir écoutés raconter leurs exploits, elle savait comment ils s’y prenaient. Leur technique favorite, semblable à celle des loups, consistait à isoler un des animaux du troupeau et à le poursuivre, en se relayant à plusieurs, jusqu’à ce qu’il soit complètement épuisé. Les hommes s’approchaient alors et le tuaient. Mais pour utiliser ce genre de tactique, il fallait chasser en groupe et Ayla était seule.
Il arrivait aussi qu’ils parlent de la manière dont les félins chassaient. Soit ils se postaient à l’affût, puis bondissaient sur leur proie toutes griffes dehors, soit ils profitaient de leur formidable détente pour la clouer au sol avant qu’elle ait pu s’enfuir. Mais Ayla n’avait ni griffes, ni crocs et, pour la détente, elle ne pouvait rivaliser avec un félin.
Elle se creusa la cervelle et finit par avoir une idée. A cause de la nouvelle lune, elle ne cessait de penser au Rassemblement du Clan, la Fête de l’Ours des Cavernes, qui avait toujours lieu quand la lune tournait le dos à la terre. A l’occasion de cette fête, chaque clan proposait la reconstitution d’une partie de chasse. L’année où Ayla avait pris part au Rassemblement, c’est Broud qui dirigeait la danse de leur clan et il avait mimé avec beaucoup de talent une chasse au mammouth, poursuivant sa proie imaginaire avec des torches jusqu’au fond d’un canyon sans issue. Bien que sa prestation eût été très appréciée, il avait dû se contenter de la seconde place, la première revenant au clan qui les recevait cette année-là. Celui-ci avait reconstitué une chasse au rhinocéros laineux : après avoir creusé une fosse sur le trajet qu’empruntait habituellement l’animal pour aller boire, les chasseurs avaient harcelé leur proie jusqu’à ce qu’elle se précipite droit dans le piège. Ayla n’avait nullement l’intention de s’attaquer à un rhinocéros laineux, animal imprévisible et dangereux. En revanche, grâce à ces deux épisodes de chasse, elle tenait enfin une idée qui, à son avis, devrait
marcher.
Le lendemain matin, lorsqu’elle sortit de la caverne, pour la première fois depuis qu’elle habitait dans la vallée, elle ne salua pas les chevaux. Ils lui tenaient compagnie et étaient devenus presque des amis mais, si elle voulait rester en vie, elle n’avait pas le choix.
Elle passa la majeure partie des jours suivants à les observer, étudiant tous leurs mouvements. Quand elle sut à quel endroit de la rivière ils allaient boire, quel endroit ils choisissaient pour dormir et où ils aimaient brouter, un plan commença à germer dans son esprit. Elle travailla les détails, examina l’une après l’autre toutes les éventualités et finalement se mit à l’œuvre.
Il lui fallut une journée entière pour constituer la réserve de bois dont elle aurait besoin. Elle commença par abattre des petits arbres et couper des buissons qu’elle transporta tout près de la rivière. Ensuite, elle ramassa quelques brassées d’herbe sèche, des écorces de pin et de sapin toutes poisseuses de résine et de grosses branches de pin bien sèches, prélevées sur de vieux arbres morts et qui s’enflammeraient donc facilement. En attachant ensemble les écorces et l’herbe autour des branches de pin, elle prépara des torches.
Le lendemain matin, elle sortit sa tente de la caverne, ainsi que la corne d’aurochs. En fouillant parmi les ossements, elle trouva un grand os plat dont elle affûta une des extrémités pour la rendre tranchante. Elle sortit de ses affaires toutes les lanières et les cordes qu’elle put trouver, y ajouta des lianes, prises sur les arbres avoisinants, et en fit un tas qu’elle laissa sur la plage rocheuse. Elle alla chercher du bois mort et des bois flottés qu’elle apporta au même endroit.