by Jean M. Auel
— Vous voilà enfin ! dit-elle. Je voulais te présenter tous mes vœux de bonheur, Jetamio. Tu as bien de la chance ! J’aimerais que d’aussi beaux visiteurs viennent passer l’hiver chez nous, ajouta-t-elle en souriant d’un air engageant à Jondalar qui, malheureusement pour elle, ne regardait pas de son côté.
— Tu as raison, j’ai bien de la chance, reconnut Jetamio en souriant d’un air attendri à son compagnon.
— Ils sont tellement beaux tous les deux que je crois que j’aurais été incapable d’en choisir un, soupira la jeune femme après avoir jeté un coup d’œil à Thonolan.
— Et tu n’aurais eu ni l’un ni l’autre, Cherunio, intervint une autre jeune femme qui s’appelait Radonio. Si tu veux faire comme Jetamio, il va bien falloir que tu te décides.
Tout le monde éclata de rire. Jondalar tourna la tête pour voir ce qui se passait. Cherunio sauta aussitôt sur l’occasion.
— Je n’ai encore jamais rencontré un homme auquel j’ai envie de m’unir, dit-elle en souriant à Jondalar.
Jusqu’alors Jondalar n’avait pas fait particulièrement attention à elle. Mais maintenant qu’il l’avait en face de lui, cette petite jeune femme vive et enjouée l’attirait. Elle était à peu de chose près le contraire de Serenio. Le regard qu’il lui lança disait clairement qu’elle l’intéressait. Soudain, Cherunio tourna la tête et tendit l’oreille.
— On commence à danser, dit-elle. Viens, Jondalar.
— Pas connaître les pas, dit-il.
— Ce n’est pas difficile, je vais te montrer, proposa Cherunio en l’entraînant vers l’endroit d’où venait la musique.
Jondalar ne se fit pas prier pour la suivre.
— Attendez-nous, leur dit Jetamio.
Les autres jeunes femmes étaient dépitées de voir que Cherunio avait réussi à attirer aussi vite l’attention de Jondalar.
— C’est aussi simple que ça... pour l’instant ! lança Radonio dans le dos des deux jeunes gens.
— Voici la dernière gourde de vin, Jondalar, annonça Thonolan lorsqu’ils furent arrivés près du lieu où l’on dansait. Elle est pour toi. Jetamio et moi, nous n’allons pas tarder à partir. Nous ouvrirons le bal puis nous nous éclipserons.
— Tu ne veux pas la garder avec toi ? Pour fêter l’événement en privé...
— Nous en avons déjà mis une de côté, avoua Thonolan en souriant. Mais je ne crois pas que nous en aurons besoin. Le fait de me retrouver seul avec Jetamio me suffira amplement.
— Leur langue est vraiment agréable à entendre, n’est-ce pas Jetamio ? dit Cherunio. Est-ce que tu comprends ce qu’ils disent ?
— Un peu, répondit Jetamio. Je finirai par savoir parler zelandonii. Et aussi mamutoï. Grâce à Tholie. C’est elle qui a lancé l’idée d’apprendre la langue des autres Cavernes.
— Tholie dit : meilleur moyen d’apprendre le sharamudoï, c’est de parler tout le temps, intervint Jondalar. Désolé, Cherunio. Pas poli parler zelandonii.
— Ça ne me gêne pas, mentit Cherunio.
Même si elle n’était pas très contente de ne pas pouvoir participer à la conversation entre les deux frères, elle était touchée que Jondalar ait pris la peine de s’excuser et le fait de se retrouver aux côtés du jeune et beau Zelandonii compensait largement cette impolitesse. Elle avait d’ailleurs parfaitement conscience des regards envieux que lui lançaient les autres jeunes femmes.
On passa la gourde à la ronde, puis un groupe de danseurs se forma non loin du feu de joie et les deux jeunes femmes montrèrent aux deux frères les pas de base de la danse. Les flûtes, les tambours et les crécelles commencèrent à jouer un morceau entraînant, que rythmaient les coups frappés sur l’os de mammouth.
Très vite, Jondalar remarqua que les pas de base variaient en fonction de l’imagination et de l’habileté des danseurs. D’ailleurs, lorsque la prestation d’un couple devenait exceptionnelle, les autres s’arrêtaient de danser et, tout en les encourageant de la voix, tapaient du pied en cadence sur le sol. Des gens s’étaient approchés et ils entouraient les danseurs, en chantant et en se balançant sur place. La musique ne s’arrêtait jamais et le changement de tempo se faisait sans que les musiciens marquent une pause. De nouveaux danseurs entraient dans le cercle, d’autres s’en allaient, les musiciens eux-mêmes confiaient leurs instruments à d’autres invités pour pouvoir aller danser à leur tour, les chanteurs devenaient danseurs et vice versa, d’où d’innombrables variations de timbre, de pas, de rythme et de mélodie qui dureraient aussi longtemps qu’il y aurait des gens désireux de prendre la relève.
Cherunio était une merveilleuse partenaire et Jondalar, qui avait bu plus de vin que d’habitude, était maintenant parfaitement dans l’ambiance. Quelqu’un entonna une chanson connue de tous. Un autre invité prit la suite. Un peu surpris au début, Jondalar finit par comprendre que les paroles de la chanson étaient improvisées au fur et à mesure pour s’adapter à la situation présente et qu’elles avaient pour but de faire rire l’assemblée grâce à des sous-entendus qui, presque tous, avaient trait au Don du Plaisir. C’était à qui serait le plus amusant et certains des chanteurs n’hésitaient pas à ajouter des grimaces aux paroles pour obtenir l’effet désiré. A un moment donné, un des participants s’avança au milieu du cercle de ceux qui se balançaient en frappant du pied et il lança en chantonnant :
— Jondalar est si grand et si fort qu’aucune femme ne lui résiste. Cherunio est mignonne, mais toute petite. S’il veut l’embrasser, il va falloir qu’il se plie en deux.
La plaisanterie eut l’effet escompté : tout le monde se mit à rire à gorge déployée.
— Comment vas-tu faire, Jondalar ? demanda un autre invité.
— Pas plier en deux, répondit Jondalar en soulevant Cherunio du sol pour l’embrasser tandis que la foule l’acclamait.
Les pieds battant l’air, la jeune femme le prit par le cou et l’embrassa à son tour passionnément. Jondalar, qui avait remarqué que certains couples avaient déjà quitté la fête pour s’isoler dans les tentes ou sur les nattes placées à l’écart, se dit qu’il n’allait pas tarder à les imiter.
S’ils partaient maintenant, tout le monde se moquerait d’eux. Jondalar attendit donc que de nouveaux arrivants se joignent au groupe des chanteurs et des danseurs et que le pas de danse change à nouveau pour quitter la fête. Poussant Cherunio devant lui, il avait presque atteint les derniers rangs de la foule massée autour des danseurs quand Radonio fit soudain irruption devant lui.
— Tu l’as eu pour toi toute seule toute la soirée, Cherunio, dit-elle. Ne crois-tu pas que le moment est venu de partager ? Je te rappelle qu’il s’agit d’une fête en l’honneur de la Mère et que nous sommes censés partager le Don du Plaisir.
Sans attendre la réponse de Cherunio, Radonio s’insinua entre elle et Jondalar, et, plaquant ses lèvres contre celles du jeune homme, se mit à l’embrasser. Puis d’autres femmes l’enlacèrent et se mirent à le caresser. Au début, Jondalar se laissa faire, mais quand une main essaya de s’insinuer entre les lanières qui fermaient son pantalon, il commença à changer d’avis. En matière de Plaisir, il tenait à avoir le choix. Il entendit quelques bruits étouffés, comme si on se battait à côté de lui mais il ne put voir ce qui se passait, occupé qu’il était à se débarrasser des mains qui tiraient sur son pantalon. C’en était trop.
Il repoussa brutalement les jeunes femmes qui s’agrippaient à lui. Quand elles comprirent qu’il ne se laisserait pas faire, elles reculèrent en minaudant. Brusquement, Jondalar constata que Cherunio n’était plus là.
— Où Cherunio est ? demanda-t-il.
Les jeunes femmes se regardèrent d’un air surpris en poussant de hauts cris.
— Où Cherunio est ? répéta-t-il.
Et comme, au lieu de lui répondre, les jeunes femmes se mettaient à ricaner bêtement, il s’avança vers Radonio et lui saisit le bras.
— Nous avons pensé qu’elle devait partager avec nous, répondit Radonio avec un sourire forcé. Tout le monde
a envie du beau et fort Zelandonii.
— Zelandonii envie de personne... Où Cherunio est ?
Le bras de Radonio commençait à lui faire mal, mais elle était bien décidée à ne pas répondre et elle tourna la tête.
— Envie du fort Zelandonii ? s’écria Jondalar d’une voix furieuse. Tu vas l’avoir !
Faisant pression sur le bras de Radonio, il l’obligea à s’agenouiller.
— Tu me fais mal ! dit-elle. Aidez-moi, au lieu de rester plantées là ! ajouta-t-elle à l’intention des autres jeunes femmes.
Mais ces dernières n’avaient aucune envie de s’approcher. Lâchant le bras de Radonio, Jondalar la prit par les épaules et la poussa jusqu’à ce qu’elle s’effondre sur le sol non loin du feu. La musique s’était tue et les gens regardaient en souriant, ne sachant pas très bien s’il fallait intervenir ou non. Radonio voulut se lever, mais Jondalar la maintint fermement par terre.
— Tu veux fort Zelandonii, tu l’as ! lança-t-il. Et maintenant : dire où est Cherunio.
— Je suis là, intervint Cherunio en s’approchant. Elles me tenaient et m’avaient mis quelque chose dans la bouche. Elles m’ont dit que c’était pour te faire une farce.
— Mauvaise farce, dit Jondalar en aidant Radonio à se lever.
La jeune femme avait les larmes aux yeux et elle frottait son bras douloureux.
— Tu m’as fait mal au bras ! cria-t-elle.
Réalisant soudain qu’il pouvait très bien s’agir d’une plaisanterie, Jondalar se dit qu’il ne s’était pas montré à la hauteur. N’ayant pas été à proprement parler agressé, jamais il n’aurait dû faire mal à Radonio. Sa colère se mua aussitôt en chagrin.
— Je... je ne voulais pas faire mal, dit-il.
— Tu ne lui as pas fait aussi mal qu’elle le dit, Jondalar, intervint un des jeunes gens qui avaient assisté à la scène. De toute façon, c’est bien fait pour elle. Il faut toujours qu’elle fasse des avances aux hommes et après, elle s’étonne qu’il y ait des histoires.
— Tu aimerais bien qu’elle t’en fasse des avances, non ? dit une des jeunes femmes – maintenant que le rapport de forces était mieux équilibré, elle pouvait se permettre de prendre la défense de Radonio.
— Vous croyez peut-être que ça fait plaisir à un homme qu’on lui saute dessus comme ça, rétorqua le jeune homme. Eh bien, ce n’est pas le cas.
— Tu mens ! lança Radonio. Comme tous les hommes ! Si tu crois que je ne connais pas les plaisanteries que vous faites sur les femmes lorsque vous vous croyez seuls. Une fois, je vous ai entendus dire que vous aimeriez faire l’amour avec plusieurs femmes à la fois. Vous avez même dit que vous rêviez de coucher avec des jeunes filles qui n’auraient pas encore participé aux Premiers Rites alors que vous savez très bien que c’est strictement interdit.
Le jeune homme rougit de honte et Radonio, voyant son embarras, en profita pour décocher une nouvelle flèche.
— Certains d’entre vous parlent même de coucher avec des femelles Têtes Plates.
Surgissant brusquement de l’ombre, une femme de haute taille et monstrueusement obèse s’approcha d’eux. Même si elle était originaire d’une lointaine contrée, comme le laissaient supposer ses yeux bridés et son visage tatoué, elle portait la tunique en peau des Shamudoï.
— Radonio ! dit-elle. Ce n’est pas bien de tenir des propos de ce genre lors d’une fête en l’honneur de la Mère.
— Je m’excuse, shamud, dit la jeune femme.
En la voyant baisser la tête et rougir comme une gamine prise en faute, Jondalar se rendit compte soudain à quel point elle était jeune. Quelle bourde il avait fait !
— Un homme ne doit pas être pris d’assaut comme une forteresse, ma chère petite, insista la shamud.
— Mais nous ne lui avons pas fait de mal ! se défendit Radonio. Nous pensions qu’il aimerait ça...
— C’est peut-être ce qui se serait produit si vous aviez fait preuve d’un peu plus de subtilité. Personne n’aime qu’on lui force la main. Toi-même, quand tu t’es rendue compte qu’il voulait t’obliger à répondre à sa question, tu n’as pas tellement apprécié.
— Il m’a fait mal !
— En es-tu vraiment sûre ? J’ai l’impression que ce qui t’a fait surtout souffrir c’est qu’il t’oblige à faire quelque chose contre ta volonté. Et Cherunio, alors ? Avez-vous pensé un instant à ce qu’elle pouvait éprouver ? Vous ne pouvez obliger personne à partager les Plaisirs. Ce n’est pas ainsi qu’on honore la Mère. Et c’est même abuser de son Don.
— Shamud, c’est à toi de jouer... intervint un des invités.
— J’arrive, répondit la shamud. Allons-y, Radonio ! Le soir de la Fête, Mudo désire que Ses enfants soient heureux. Ce n’est qu’un incident sans importance – cela ne doit pas gâcher ta soirée, ma chère petite. La danse a repris. Va vite rejoindre les danseurs.
Dès que la femme eut fait demi-tour pour rejoindre ceux qui jouaient aux dés, Jondalar s’approcha de Radonio.
— Je... m’excuse, commença-t-il. Je ne pensais pas. Je ne voulais pas faire mal. J’ai honte... Je t’en prie... Pardonner ?
La première réaction de Radonio fut de repousser Jondalar. Mais quand elle vit l’expression d’honnêteté que reflétaient son visage et ses grands yeux violets, elle oublia aussitôt sa colère et, ne songeant même plus à bouder, répondit d’une voix douce :
— C’était vraiment idiot de notre part. Une plaisanterie de gamines. Incapable de résister à cet homme si séduisant, elle se pencha vers lui et Jondalar en profita pour la serrer dans ses bras et lui donner un long baiser.
— Merci, Radonio, dit-il avant de s’en aller de son côté.
— Jondalar ! appela Cherunio. Où vas-tu ?
Je l’avais oubliée ! se dît-il, non sans honte. Il revint sur ses pas pour rejoindre cette petite femme ravissante et si désirable, la souleva de terre comme il l’avait fait un peu plus tôt et l’embrassa ardemment – et avec une pointe de regret.
— Déjà engagé vis-à-vis de quelqu’un, Cherunio, dit-il. Si facile d’oublier la promesse quand tu es là... J’espère... Une autre fois. S’il te plaît, ne sois pas en colère.
Faisant demi-tour, Jondalar se dirigea vers les abris qui se trouvaient sous le surplomb rocheux. Dans son dos, il entendit Cherunio demander à Radonio :
— Pourquoi a-t-il fallu que tu t’en mêles et que tu gâches tout ?
Le rabat en peau à l’entrée de l’abri que Jondalar partageait avec Serenio était baissé mais aucune planche ne barrait l’accès à l’intérieur. Jondalar poussa un soupir de soulagement. Au moins, elle ne se trouvait pas à l’intérieur avec quelqu’un d’autre. Quand il poussa le rabat en peau, il s’aperçut qu’il faisait noir. Peut-être Serenio n’était-elle pas rentrée. Peut-être passait-elle la soirée avec quelqu’un. Maintenant qu’il y repensait, il se rendait compte qu’il ne l’avait pas vue depuis la fin de la cérémonie. C’est elle qui, la première, lui avait rendu sa liberté. Et s’il s’était promis de passer la nuit avec elle, il ne lui en avait rien dit. Peut-être avait-elle des projets de son côté. Ou alors elle l’avait aperçu en compagnie de Cherunio...
Jondalar se dirigea à tâtons vers le fond de l’abri, là où se trouvait une plate-forme surélevée, recouverte d’un matelas de plumes et de fourrures. En passant à côté du lit de Darvo, il vit que celui-ci était vide. Cela ne le surprit pas. Le jeune garçon avait dû profiter de la fête pour se faire de nouveaux amis et il passerait certainement la nuit avec eux sans fermer l’œil.
En s’approchant de la plate-forme, Jondalar écouta de toutes ses oreilles. Était-ce bien le bruit d’une respiration ? Il avança la main vers la plate-forme et en reconnaissant le bras qui pendait sous la fourrure, un sourire de joie illumina son visage.
Il se recula, alla chercher une petite lampe en pierre et alluma la mèche en mousse en se servant d’une braise qui rougeoyait encore dans le foyer central. Puis il s’approcha du seuil et y posa deux bouts de bois, placés en croix, pour
indiquer à un éventuel visiteur qu’il ne désirait pas être dérangé. La lampe à la main, il s’approcha du lit et regarda la femme endormie. Devait-il la réveiller ? Oui, se dit-il, mais doucement et tendrement.
Il retira ses vêtements et se glissa sous les fourrures, lovant son corps contre celui de Serenio.
Serenio marmonna dans son sommeil et se retourna vers le mur. Jondalar commença à la caresser, heureux de sentir sous sa main la chaleur de son corps et de respirer son odeur de femme. Il explora tous les contours de son corps : ses bras jusqu’à l’extrémité de ses doigts, ses omoplates saillantes, sa colonne vertébrale jusqu’au bas du dos, si sensible aux caresses, le renflement de ses fesses, puis ses cuisses, le creux de ses genoux, ses mollets et ses chevilles. Serenio recula ses pieds quand il en caressa la plante. La main de Jondalar remonta vers sa poitrine et il sentit la pointe de son sein durcir à l’intérieur de sa paume. Il avait envie de lui sucer les seins, mais se retint, se contentant de se presser contre son dos pour embrasser ses épaules et son cou.
Il aimait la toucher et explorer son corps. Pas seulement celui de Serenio, il le savait. Il aimait le corps de toutes les femmes, pour eux-mêmes et à cause des sensations que son propre corps en tirait. Son sexe était en érection, mais il contrôlait son désir. Il préférait se retenir encore.
— Jondalar ? demanda une voix ensommeillée.
— Oui, dit-il.
Serenio se retourna et ouvrit les yeux.
— La fête est finie ?
— Non, répondit Jondalar. Mais j’ai décidé d’honorer la Mère avec toi.
— Laisse-moi le temps de me réveiller, dit Serenio en lui souriant. Est-ce qu’il reste encore un peu d’infusion ? J’ai la bouche pâteuse à cause du vin.
— Je vais voir, dit Jondalar en se levant.
Alors qu’il revenait avec un bol, Serenio lui sourit d’un air languide. Parfois, le simple fait de le regarder lui suffisait. Elle aimait contempler les muscles de son dos qui jouaient sous la peau lorsqu’il marchait, son torse puissant couvert de poils blonds et bouclés, son ventre dur et ses longues jambes musclées. Son visage était presque trop parfait : un menton carré, le nez droit, une bouche sensuelle. Mais Jondalar était trop viril pour qu’on puisse dire de lui qu’il était beau, le mot beauté s’appliquant plutôt aux femmes. Ses mains étaient puissantes et sensibles à la fois. Quant à ses yeux d’un bleu invraisemblable, ils étaient si expressifs et si irrésistibles qu’il suffisait qu’il jette un coup d’œil à une femme pour que le cœur de celle-ci batte plus vite et qu’elle désire aussitôt faire l’amour avec lui.