La Vallée des chevaux

Home > Literature > La Vallée des chevaux > Page 43
La Vallée des chevaux Page 43

by Jean M. Auel


  Thonolan passa la tête dans l’ouverture pour voir si son frère était réveillé.

  — Entre, lui dit Jondalar, qui parlait du nez.

  Il était assis sur la plate-forme qui servait de lit, emmitouflé dans des fourrures, et tenait un bol rempli d’un liquide fumant.

  — Comment va ton rhume ? demanda Thonolan en s’asseyant sur le bord de la couche.

  — Mon rhume va mal, mais moi, je me sens mieux.

  — Personne n’a pensé que tes vêtements étaient mouillés et que tu devais grelotter avec le vent qui soufflait dans les gorges au moment où nous sommes rentrés.

  — J’étais tellement heureux que vous m’ayez retrouvé que je ne me suis même pas rendu compte que j’avais froid.

  — Et moi, je suis content que tu ailles mieux.

  Thonolan semblait ne plus trop savoir quoi dire. Il se leva, fit quelques pas en direction de l’ouverture de l’abri, puis faisant soudain demi-tour, revint vers son frère.

  — Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? demanda-t-il. Jondalar hocha la tête et attendit. Son frère avait quelque chose à lui dire, mais il n’arrivait pas à se décider.

  — Jondalar... commença-t-il. (Il se tut pendant un court instant avant de continuer :) Cela fait un certain temps maintenant que tu vis avec Serenio.

  Jondalar se dit que son frère allait lui conseiller de régulariser sa situation. Mais il se trompait.

  — Quel effet cela fait-il d’être l’homme d’un foyer ? demanda Thonolan.

  — Depuis que tu t’es uni à Jetamio, toi aussi, tu es l’homme de ton foyer, lui rappela Jondalar.

  — Je sais bien ! Mais je voulais te demander si cela fait vraiment une différence d’avoir un fils dans son foyer ? Jetamio a tant de fois essayé d’avoir un enfant et... elle vient encore d’en perdre un autre, Jondalar.

  — Je suis désolé...

  — Je m’en fiche qu’elle ait ou non un bébé ! s’écria Thonolan. Mais j’ai peur de la perdre. J’aimerais bien qu’elle arrête d’essayer.

  — Je pense qu’elle n’a pas le choix. La Mère donne...

  — Si c’est le cas, pourquoi ne la laisse-t-Elle pas en garder un seul ! hurla Thonolan en se précipitant vers la sortie.

  Au passage, il frôla Serenio qui entrait.

  — Il t’a dit pour Jetamio ? demanda cette dernière.

  Jondalar hocha la tête.

  — Elle a gardé cet enfant un peu plus longtemps que les précédents, reprit-elle. Mais pour elle, cela a été encore plus douloureux de le perdre. Je suis contente qu’elle soit heureuse avec Thonolan. Elle le mérite, la pauvre !

  — Est-ce qu’elle va s’en sortir ?

  — Ce n’est pas la première fois qu’une femme perd un enfant, Jondalar, rappela Serenio. Ne t’inquiète pas pour Jetamio – elle va bien. Je vois que tu as trouvé une boisson que j’avais préparée, ajouta-t-elle avec un sourire. C’est une infusion de menthe poivrée, de bourrache et de lavande. Le shamud m’a dit que ça serait bon pour ton rhume. Comment te sens-tu ? Je suis juste venue voir si tu étais réveillé.

  — Je vais bien, répondit-il en essayant d’avoir l’air plus en forme qu’il ne l’était réellement.

  — Dans ce cas, je retourne au chevet de Jetamio.

  Dès qu’elle fut ressortie, Jondalar posa son bol et il s’allongea. Il avait le nez plein et la tête douloureuse. Il n’aurait pas su dire pourquoi, mais la réponse de Serenio l’inquiétait. Rien que d’y penser, son estomac se contracta douloureusement. Ce doit être le rhume, se dit-il.

  16

  L’été arriva, et avec lui une profusion de fruits que la jeune femme ramassa au fur et à mesure qu’ils mûrissaient. Elle obéissait là plutôt à une habitude qu’à un réel besoin. Il lui restait suffisamment de fruits secs de l’année d’avant, mais elle ne supportait pas de rester inactive.

  Durant l’hiver, malgré les expéditions de chasse en compagnie de Bébé et de Whinney, elle avait eu du mal à trouver de quoi s’occuper. Elle avait bien tanné toutes les peaux des animaux qu’ils tuaient, continué à fabriquer des paniers, des nattes et des récipients en bois et accumulé assez d’outils et d’instruments pour satisfaire les besoins de tout un clan. Mais c’est avec impatience qu’elle avait attendu le retour de la belle saison pour reprendre la cueillette et le ramassage des plantes.

  Elle continuait aussi à chasser en compagnie de Bébé, comme elle l’avait fait durant tout l’hiver, en modifiant un peu la méthode qu’elle avait employée jusque-là, du fait que Whinney était partie. Mais le lion était devenu un si bon chasseur qu’elle aurait pu facilement éviter de chasser. Non seulement elle avait d’importantes réserves de viande séchée, mais quand Bébé partait chasser seul et qu’il revenait avec du gibier – ce qui était le cas la plupart du temps – elle n’hésitait jamais à prélever un morceau de sa proie. Elle pouvait se le permettre à cause du rapport tout à fait exceptionnel qu’elle entretenait avec le lion. Elle était sa mère, donc, pour lui, un animal dominant. Elle chassait avec lui, elle était donc son égal. Et il était le seul être qu’elle puisse aimer.

  En regardant vivre les lions sauvages, elle avait fait un certain nombre d’observations sur leurs habitudes de chasse, qui se trouvaient maintenant confirmées par celles de Bébé. Les lions des cavernes étaient des chasseurs diurnes pendant l’hiver et nocturnes en été. Bien que Bébé eût perdu son pelage d’hiver au printemps, son pelage d’été restait épais et, durant la journée, il faisait trop chaud pour la chasse. La seule chose qui l’intéressait, c’était de dormir, de préférence dans la niche située au fond de la grotte, qui restait fraîche tout l’été. Même en hiver, quand ils avaient retrouvé leur poil dru, les lions appréciaient de pouvoir se réfugier dans une caverne, à l’abri du vent glacial qui soufflait sur les steppes. Ces carnassiers possédaient d’étonnantes facultés d’adaptation. L’épaisseur et la couleur de leur pelage ainsi que leurs habitudes de chasse évoluaient en fonction des conditions climatiques – tant qu’il y avait assez de gibier pour les nourrir.

  Le lendemain du départ de Whinney, quand Ayla s’était réveillée et qu’elle avait aperçu Bébé dormant à côté de la carcasse d’un faon tacheté – le petit d’un cerf géant –, elle avait pris une décision. Il fallait qu’elle quitte la vallée, cela ne faisait aucun doute, mais pas cet été. Bébé avait encore besoin d’elle, il était encore trop jeune pour vivre seul. Jamais il ne se ferait accepter dans une troupe de lions sauvages et le mâle dominant risquait de le tuer. Jusqu’à ce qu’il soit assez âgé pour s’accoupler et fonder sa propre troupe, il avait besoin de la sécurité de la caverne.

  Iza lui avait conseillé de partir à la recherche de son peuple et elle était bien résolue à lui obéir. Mais, en même temps, la décision de temporiser la soulageait : elle avait peur de devoir échanger sa liberté contre la compagnie de gens dont elle ignorait tout. Une autre raison, qu’elle ne s’avouait pas, la poussait à rester le plus longtemps possible dans la vallée : elle ne voulait pas s’en aller avant d’être sûre que Whinney ne reviendrait jamais. La jument lui manquait terriblement. Elle avait partagé sa vie depuis le début de son installation dans la vallée et Ayla l’adorait.

  — Debout, gros paresseux ! dit Ayla. Allons nous promener et voir si nous ne pouvons pas trouver quelque chose à chasser. Tu n’es même pas sorti la nuit dernière.

  Après avoir donné une tape au lion, Ayla sortit de la caverne en faisant le geste qui signifiait : « Suis-moi ! » Bébé souleva la tête, bâilla en découvrant ses crocs et se mit à la suivre à contrecœur. Il n’était pas plus affamé qu’Ayla et aurait préféré continuer à dormir.

  La veille, la jeune femme avait ramassé des plantes médicinales, une tâche qui lui plaisait beaucoup car elle lui rappelait de bons souvenirs. Quand elle était enfant, elle aimait qu’Iza l’envoie cueillir des plantes car cette activité lui permettait d’échapper à la surveillance des autres membres du clan, si prompts à désapprouver les actes qu’ils jugeaient malséants. Elle pro
fitait de ces instants de liberté pour suivre ses tendances naturelles. Plus tard, elle avait continué à cueillir des plantes, tout heureuse d’apprendre son métier de guérisseuse, et ce savoir faisait maintenant intimement partie d’elle-même.

  Pour elle, les plantes et leurs propriétés médicinales étaient si étroitement associées que pour les distinguer les unes des autres, elle se référait autant à leur usage qu’à leur aspect. Par exemple, les bouquets d’aigremoine suspendus tête en bas dans la partie la plus sombre de la caverne, non loin du foyer, étaient autant une infusion de fleurs et de feuilles sèches utilisée pour les blessures et les contusions internes qu’une plante vivace aux feuilles dentelées et aux minuscules fleurs jaunes poussant sur une tige piquante.

  Le pas-d’âne en train de sécher sur des nattes tressées avait plusieurs usages. Avec les feuilles sèches, on préparait d’excellentes inhalations pour soulager l’asthme, on les utilisait aussi, mélangées à d’autres ingrédients, en infusion pour soigner la toux, et enfin, comme assaisonnement. Quand elle regardait les larges feuilles duveteuses et les racines de consoude qu’elle avait mises à sécher au soleil, elle songeait aussitôt au rôle que cette plante jouait dans la consolidation des fractures et la cicatrisation des blessures. Les fleurs de soucis qu’elle avait cueillies permettaient de soigner les plaies, les ulcères et les irritations de la peau. La camomille était une plante digestive, utilisée aussi pour nettoyer les blessures. Quant aux pétales d’aubépine qui flottaient dans un bol rempli d’eau et placé au soleil, elle s’en servait comme lotion astringente et rafraîchissante pour la peau.

  Elle avait ramassé ces plantes pour remplacer celles qui lui restaient de l’an passé. Même si elle avait bien peu l’occasion d’utiliser toute cette pharmacopée, cela lui faisait plaisir de s’en occuper et lui permettait de ne pas perdre la main. Mais, compte tenu du nombre impressionnant de feuilles, de fleurs, de racines et d’écorces en train de sécher un peu partout, elle ne pouvait plus se permettre de ramasser quoi que ce soit et, n’ayant rien de précis à faire, elle se sentait désœuvrée.

  Une fois sur la plage, elle contourna la saillie rocheuse et suivit la rangée de buissons qui bordaient la rivière. Le lion avançait à pas feutrés derrière elle en grognant, ce qui était sa manière à lui de parler. Les autres lions émettaient le même genre de son. Mais chaque lion avait une manière bien à lui de grogner, si bien qu’Ayla était capable de reconnaître le grognement caractéristique de Bébé, même lorsqu’il était loin d’elle. Elle identifiait aussi sans difficulté son rugissement. Il démarrait du plus profond de son poitrail par une série de grognements, puis s’enflait jusqu’à atteindre la résonance d’un coup de tonnerre.

  Quand elle arriva à la hauteur d’un rocher où elle avait l’habitude de se reposer, elle s’arrêta. Elle n’avait pas vraiment envie de chasser et ne savait pas très bien quoi faire. Aussitôt Bébé s’approcha d’elle. Ayla gratta le pourtour de ses oreilles et l’intérieur de sa crinière. Son poil d’été était d’un beige légèrement plus foncé qu’en hiver et sa crinière, devenue rousse, évoquait l’ocre rouge. Bébé leva la tête pour qu’Ayla puisse le gratter sous le menton et se mit à grogner de contentement. Quand Ayla avança le bras pour le caresser de l’autre côté, elle s’aperçut que le lion lui arrivait maintenant juste au-dessous de l’épaule et qu’il avait presque atteint la taille de Whinney, en plus massif. Vivant continuellement avec lui, elle ne s’était pas rendue compte à quel point il avait encore grandi.

  Les lions des cavernes qui vivaient dans les steppes de cette région froide et bordée par les glaciers avaient trouvé là un environnement idéal, qui convenait parfaitement à leur manière de chasser. Dans ces immenses prairies, le gibier était abondant et varié. Certains animaux atteignaient une taille énorme : les bisons et les bovidés étaient une fois et demie plus grands que le seraient plus tard leurs semblables, les cerfs géants possédaient des bois de trois mètres d’envergure et il y avait aussi des rhinocéros laineux et des mammouths laineux. Toutes les conditions étaient réunies pour qu’une espèce au moins de carnassiers se développe jusqu’à atteindre la taille requise pour chasser ce genre de gibier. Les lions qui viendraient ensuite n’atteindraient que la moitié de leur taille et sembleraient presque chétifs comparés à eux. Le lion des cavernes était le plus gros félin qui eût jamais vécu.

  Bébé était l’exemple le plus abouti de ces prédateurs inégalés énorme, puissant, plein de santé et de vigueur, comme en témoignait son poil luisant – et il se laissait caresser avec un plaisir évident. S’il avait décidé d’attaquer Ayla alors qu’elle lui grattait le flanc, la jeune femme n’aurait rien pu faire, mais il n’était pas plus dangereux pour elle qu’un chaton.

  Ayla n’avait pas conscience de l’autorité qu’elle exerçait sur lui et l’obéissance de Bébé était du même ordre. Levant la tête ou la tournant de côté pour lui montrer où il désirait qu’elle le gratte, le lion s’abandonnait au plaisir sensuel que provoquaient en lui ces caresses. Et Ayla était tout heureuse de lui faire plaisir. Au moment où elle montait sur le rocher pour lui caresser l’autre flanc, elle eut soudain une idée. Sans réfléchir aux possibles conséquences, elle s’installa sur le dos du lion, comme elle l’avait fait tant de fois avec Whinney.

  Même si Bébé fut un peu surpris, les bras posés sur son cou étaient familiers et le poids d’Ayla négligeable. Pendant un long moment, ils ne bougèrent ni l’un ni l’autre. Lorsqu’ils chassaient ensemble, pour donner à Bébé le signal du départ, Ayla faisait un large mouvement du bras, comme si elle allait lancer un projectile avec sa fronde, et criait un mot qui, pour elle, signifiait : « Vas-y ! » Comme elle avait très envie que le lion se mette en mouvement, elle refit le même geste et cria le même mot.

  Sentant qu’il tendait ses muscles, elle saisit sa crinière à deux mains et Bébé bondit en avant. Il fonça à toute vitesse vers le fond de la vallée. Ayla ferma à demi les yeux à cause du vent qui soufflait sur son visage et faisait voler les longues mèches de cheveux qui s’échappaient de ses tresses. Elle ne pouvait pas diriger le lion comme elle faisait avec Whinney. Elle se laissait porter par lui, allant où il voulait et s’abandonnant au plaisir que provoquait chez elle cette course sans but.

  La pointe de vitesse de Bébé fut de courte durée, exactement comme lorsqu’il chassait. Il ralentit, fit un large cercle et reprit le chemin de la caverne. Portant toujours la jeune femme sur son dos, il s’engagea sur l’étroit sentier et s’arrêta en arrivant à l’intérieur de la grotte. Ayla descendit et le serra dans ses bras, ne sachant pas comment exprimer autrement ce qu’elle éprouvait. Bébé fit claquer sa queue, puis il se dirigea vers le fond de la caverne. Dès qu’il eut rejoint sa place favorite, il s’étira et s’endormit presque aussitôt.

  Tu m’as offert une sacrée balade, se dit Ayla en regardant le lion, et tu te dis que ça suffit pour aujourd’hui, n’est-ce pas, Bébé ? Maintenant tu peux dormir aussi longtemps que tu en as envie.

  A la fin de l’été, les absences de Bébé commencèrent à s’allonger. La première fois qu’il resta absent plus d’une journée, Ayla se fit du souci et, la seconde nuit, elle était tellement inquiète qu’elle ne put fermer l’œil. Elle était au moins aussi fatiguée que lui quand, au petit jour, il regagna enfin la caverne. Il ne rapportait aucun gibier et, lorsqu’elle lui donna de la viande séchée, il la dévora avec tant d’appétit qu’elle alla chercher sa fronde et, malgré sa fatigue, partit chasser dans la vallée. Quand elle revint avec deux lièvres, Bébé se réveilla et, après avoir manifesté sa joie de la voir rentrer, il prit un des deux lièvres et l’emporta au fond de la caverne. Ayla mit l’autre bête de côté et elle alla se coucher.

  La fois suivante, lorsqu’il s’absenta pendant trois jours, elle se fit moins de souci – mais elle se rendit compte en revanche à quel point la caverne semblait vide quand il n’y était pas. Quand il revint, il avait reçu quelques bons coups de griffe et elle en déduisit qu’il avait dû se battre avec d�
�autres lions pour une femelle. Contrairement aux chevaux qui s’accouplaient toujours au printemps, les lionnes pouvaient être en chaleur à n’importe quel moment de l’année.

  Au fur et à mesure que l’automne avançait, les longues absences de Bébé devinrent de plus en plus fréquentes et, quand il rentrait à la caverne, c’était en général pour dormir. Ayla était certaine qu’il dormait aussi ailleurs, mais qu’à cet endroit, il se sentait moins en sécurité qu’à l’intérieur de la caverne. Elle ne savait jamais quand il allait rentrer, ni d’où il allait surgir. Parfois il empruntait l’étroit sentier qui menait à la caverne, apparaissant brusquement à côté d’elle, ou alors, plus impressionnant encore, il bondissait soudain sur la corniche, venant des steppes situées au-dessus de la grotte.

  Ayla était toujours heureuse de le revoir, même si les manifestations d’affection de Bébé dépassaient parfois un peu les bornes. Quand s’élançant vers elle, il posait ses pattes avant sur ses épaules et la jetait au sol, elle se dépêchait de faire le geste qui signifiait « Arrête ! » pour mettre un frein à son enthousiasme débordant.

  En général, il restait avec elle durant quelques jours et ils en profitaient pour chasser ensemble. De temps à autre, il rapportait aussi à la caverne une proie qu’il venait de tuer. Ayla était certaine que Bébé chassait pour son propre compte et qu’il devait défendre ses proies contre les hyènes, les loups ou les charognards qui essayaient de les lui voler. Quand il commençait à faire les cent pas à l’intérieur de la caverne, elle savait qu’il n’allait pas tarder à partir. La caverne semblait si vide sans lui qu’Ayla commençait à appréhender la venue de l’hiver et la perspective de le passer dans une complète solitude.

 

‹ Prev