La Vallée des chevaux
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Ce n’est pas tout à fait exact, se dit Jondalar. Ils avaient réussi à communiquer puisqu’elle lui avait apporté à boire lorsqu’il avait soif et un récipient pour lui permettre d’uriner. Même s’il était incapable de se faire une idée précise de l’échange qu’il y avait eu entre eux quand un peu plus tôt il avait laissé libre cours à sa douleur, il avait senti qu’elle partageait sa peine et cela ajoutait encore aux questions qu’il se posait à son sujet.
— Je sais que tu ne me comprends pas, commença-t-il d’une voix légèrement hésitante. (Il éprouvait le besoin de parler même s’il ne savait pas trop quoi dire.) Qui es-tu ? demanda-t-il. Où est le reste de ton peuple ? (Même si la lampe à huile et le feu n’éclairaient pas la totalité de la caverne, il était persuadé que celle-ci n’abritait pas d’autres êtres humains.) Pourquoi refuses-tu de parler ?
La jeune femme le regarda, mais elle ne dit rien.
Une pensée étrange commença à s’insinuer dans l’esprit de Jondalar. Il se rappela sa conversation avec le shamud quand, assis près du feu, celui-ci lui avait parlé des épreuves auxquelles étaient soumis Ceux Qui Servent la Mère. N’avait-il pas dit alors qu’ils vivaient de longues périodes d’isolement ? Des périodes de silence pendant lesquelles ils devaient ne parler à personne ?
— Tu vis seule, n’est-ce pas ?
Ayla, qui le regardait toujours, remarqua que son visage exprimait l’étonnement – comme s’il la voyait pour la première fois. Songeant soudain au manque de courtoisie dont elle faisait preuve en le regardant, elle baissa les yeux sur le bouillon qu’elle tenait à la main. L’homme ne semblait pas gêné par son indiscrétion et il regardait autour de lui en continuant à émettre des sons. Elle remplit un bol de bouillon, puis elle s’assit en face de lui, le bol à la main. Elle baissa la tête pour lui fournir l’occasion de lui taper sur l’épaule et de l’inviter à se manifester. Comme rien ne se produisait, elle releva la tête et se rendit compte qu’il la regardait d’un air interrogateur tout en continuant à prononcer ces mots.
Il ne comprend pas ! songea-t-elle. Il ne voit pas ce que je lui demande. Il ne doit connaître aucun des signes que j’utilise. Comment allons-nous faire pour nous comprendre s’il ignore mes signes et si je ne connais pas ses mots ?
Cela faisait tellement longtemps qu’Ayla utilisait le langage du Clan qu’elle était incapable de se souvenir de la signification des sons.
Je n’appartiens plus au Clan, se dit-elle. J’ai été maudite et maintenant, pour eux, je suis morte. Jamais je ne pourrai vivre à nouveau parmi eux. Si je veux vivre avec les Autres, il faut que j’apprenne à parler comme eux. Il faut que je comprenne à nouveau ce que veulent dire les mots et que j’en emploie à mon tour si je désire qu’on me comprenne. Même si j’avais rencontré tout un clan au lieu de recueillir un homme seul, je n’aurais pas pu parler avec ses membres et ils ne m’auraient pas comprise. Est-ce pour cela que mon totem m’a poussée à rester dans cette vallée ? Jusqu’à ce que je trouve cet homme ? Pour qu’il m’apprenne à nouveau à parler ? Cette pensée lui fit courir un frisson dans le dos.
Jondalar avait continué à poser des questions, sans grand espoir d’obtenir une réponse. Comme la jeune femme se taisait toujours, il était persuadé maintenant qu’elle était au Service de la Mère ou qu’elle s’entraînait pour y entrer. Ainsi s’expliquait son art de guérir, qu’elle ait un pouvoir sur les chevaux, qu’elle vive seule et ne veuille par parler et même qu’elle l’ait trouvé et ramené dans cette caverne. Il se demandait où il était exactement tout en se disant que cela avait bien peu d’importance. Il avait de la chance d’être toujours en vie. Cela lui rappelait d’ailleurs les paroles du shamud.
A l’époque, s’il avait prêté attention à ce que lui disait celui-ci, il aurait su que Thonolan n’allait pas tarder à mourir. Mais le shamud ne lui avait-il pas dit aussi que son frère le conduisait où il ne serait jamais allé sans lui ? Pourquoi Thonolan, avant de mourir, l’avait-il conduit jusqu’ici ?
Ayla était en train de se demander comme elle allait faire pour commencer à parler. Soudain, elle se souvint que Creb avait démarré son apprentissage en prononçant son nom et en lui demandant le sien. Elle se redressa, regarda l’homme assis en face d’elle dans les yeux, et, tapant sur sa poitrine, elle dit :
— Ayla.
— Ça y est, tu as décidé de parler ! dit Jondalar en ouvrant de grands yeux. Est-ce que c’est ton nom ? demanda-t-il en pointant le doigt vers elle. Répète un peu.
— Ayla, dit-elle à nouveau.
Elle parlait avec un accent bien étrange. Le mot était coupé en deux et elle avait prononcé la fin de la première syllabe et le début de la seconde du fond de la gorge, comme si elle les avalait. Jondalar avait beau avoir entendu toutes sortes de langues, aucune d’elles ne possédait de sons comme celui-là. Il avait du mal à répéter le mot qu’elle venait de prononcer.
— Aaay-lah, dit-il en tentant de se rapprocher le plus possible de ce qu’il venait d’entendre.
Ayla eut bien du mal à reconnaître son nom. Certains membres du Clan avaient toujours eu des difficultés à le prononcer, mais jamais ils n’avaient émis un son semblable à celui qu’elle venait d’entendre. L’homme avait relié les deux sons ensemble et modifié leur hauteur si bien que la première syllabe semblait monter et la seconde descendre. Ayla ne se souvenait pas d’avoir entendu dire son nom ainsi, et pourtant cette prononciation semblait correcte. Elle pointa le doigt vers lui et se pencha pour écouter sa réponse.
— Jondalar, dit-il. Je m’appelle Jondalar des Zelandonii.
Il y avait trop de mots pour qu’Ayla puisse s’y retrouver. Elle hocha la tête et renouvela son geste.
— Jondalar, répéta-t-il plus lentement, comprenant qu’elle était perdue.
Ayla essaya d’imiter les mouvements de sa bouche.
— Geuh-da, réussit-elle à dire.
Jondalar se rendit compte qu’elle avait du mal à prononcer son nom. Il se demanda si elle n’avait pas une déformation de la gorge qui l’empêchait de parler. Était-ce pour cela qu’elle n’avait pas répondu à ses questions ? En était-elle incapable ? Pour l’aider, il répéta son nom lentement, en séparant chaque syllabe, comme s’il s’adressait à un enfant en bas âge, ou à un simple d’esprit.
— Jon-da-lar... Jonn-dah-larrr.
— Gon-da-lah, dit Ayla, répétant le nom du mieux qu’elle put.
— C’est beaucoup mieux ! s’écria Jondalar en hochant la tête et en souriant.
Ayla n’en croyait pas ses yeux : cet homme était en train de sourire ! Pour elle, c’était une mimique naturelle. Mais, dans le Clan, à l’exception de Durc, elle n’avait jamais vu personne sourire.
La surprise d’Ayla était si drôle que Jondalar faillit pouffer de rire. Son sourire s’élargit et une lueur amusée dansa au fond de ses yeux. Sa gaieté était si communicative qu’Ayla lui fit en réponse un grand sourire radieux.
— Tu ne parles pas beaucoup, mais tu es ravissante quand tu souris, lui dit Jondalar en s’apercevant pour la première fois à quel point elle pouvait être attirante.
Ayla remarqua aussitôt le changement subtil de son attitude. Il continuait à sourire, mais quelque chose dans son regard avait changé. A la lueur du feu, ses yeux étaient devenus violet foncé et ils contenaient maintenant autre chose que de l’amusement. Ayla ignorait ce que signifiait un tel regard, mais son corps, lui, avait compris le message et il y répondait en éprouvant les mêmes sensations que le jour où elle avait observé Whinney et l’étalon. Son regard était si irrésistible qu’elle dut faire un effort pour détourner la tête. Elle se mit à tripoter maladroitement les fourrures qui recouvraient sa couche pour les remettre à leur place, puis elle prit son bol et se remit debout, évitant son regard.
— J’ai l’impression que tu es timide, lui dit Jondalar en lui lançant un regard empreint de douceur.
Elle lui rappelait les jeunes femmes avant les Premiers Rites et éveillait chez lui un désir doux et passionné qu’il �
�prouvait toujours lors de cette cérémonie. Ce désir lui étreignit les reins. Et aussitôt après il éprouva une cuisante douleur dans la cuisse.
— C’est aussi bien, reprit-il avec une grimace de douleur. De toute façon, je ne suis pas en état de faire quoi que ce soit.
Il se rallongea sur la couche après avoir repoussé les fourrures qu’elle avait placées dans son dos pour qu’il puisse rester assis. Il était épuisé, avait mal partout et, quand il avait le malheur de penser à ce qui avait provoqué son état, il souffrait encore plus. Il ne voulait pas se souvenir de ce qui était arrivé, ni penser à qui que ce soit. Il n’avait qu’une envie : fermer les yeux et oublier, ce qui mettrait fin à toutes ses souffrances. Quand Ayla lui toucha le bras, il ouvrit les yeux et vit qu’elle lui tendait un bol rempli de liquide. Dès qu’il eut bu, il sentit que sa cuisse lui faisait moins mal et qu’il était en train de s’assoupir. Ce qu’elle m’a donné à boire est en train de faire de l’effet, se dit-il. Comment a-t-elle pu deviner ce dont j’avais besoin alors que je n’ai rien demandé ?
Ayla avait remarqué sa grimace de douleur et elle savait qu’il était gravement blessé. En guérisseuse expérimentée, elle avait préparé l’infusion de datura avant qu’il ne se réveille. Dès qu’elle vit que son visage et son corps se détendaient, elle éteignit la lampe et couvrit le feu.
Elle n’avait aucune envie de se rendormir et se dirigea vers l’entrée de la caverne. Elle allait sortir quand elle entendit Whinney hennir doucement. Rebroussant chemin, elle rejoignit la jument, tout heureuse de voir que Whinney était couchée dans son coin habituel. Au début, l’odeur inconnue de l’homme à l’intérieur de la caverne l’avait rendue nerveuse. Mais si elle s’était couchée, c’est qu’elle avait fini par accepter sa présence. Ayla s’assit en face d’elle, à la hauteur de son poitrail, et en profita pour la gratter autour des oreilles. Le poulain, allongé contre les mamelles de sa mère, renifla avec curiosité en direction de la nouvelle venue. Ayla le caressa, puis elle tendit ses doigts. Le poulain les suça un court instant, puis voyant qu’il n’y avait rien à téter, il les lâcha.
Quel bébé magnifique, Whinney ! s’émerveilla Ayla, en s’adressant par la pensée à la jument. Quand il aura grandi, il sera comme toi, fort et vigoureux. Tu as quelqu’un avec toi, maintenant. Et moi non plus, je ne suis plus seule. J’ai encore du mal à le croire, ajouta-t-elle, incapable de retenir ses larmes. Tant et tant de lunes ont passé depuis que j’ai été maudite et que j’ai dû vivre seule. Et maintenant, il y a quelqu’un avec moi. Un homme, Whinney. Un homme qui fait partie des Autres. Et je pense qu’il va vivre, continua-t-elle en essuyant ses larmes avec le dos de sa main. Ses yeux sont comme les miens : ils pleurent lorsqu’il est triste. Il m’a souri et je lui ai souri à mon tour.
Moi aussi, je fais partie des Autres, ainsi que Creb me l’avait dit. Quant à Iza, elle m’avait dit qu’il fallait que je retrouve mon peuple et mon compagnon. Whinney ! Crois-tu que cet homme est le compagnon que je devais chercher ? Est-ce mon totem qui l’a amené ?
C’est Bébé qui me l’a amené ! Il a été choisi, exactement comme moi ! Il a été mis à l’épreuve et marqué par Bébé, par le lionceau des cavernes que m’avait fait découvrir mon totem. Maintenant, le Lion des Cavernes est aussi son totem. Avec un totem aussi puissant et semblable au mien, il pourra être mon compagnon. Je pourrai même avoir plusieurs bébés.
Mais les bébés ne viennent pas uniquement des totems, corrigea Ayla en fronçant les sourcils. Je sais bien que Durc a été mis en train le jour où Broud m’a forcée. Ce sont les hommes qui font les bébés, pas les totems. Et Gon-da-lah est un homme...
Soudain, Ayla repensa à l’organe de l’homme, durci par son besoin d’uriner, et à ses yeux bleus, si troublants. Une sensation étrange l’envahit. Pourquoi éprouvait-elle ce sentiment ? Cela avait commencé le jour où elle avait vu Whinney et l’étalon à la robe brun-rouge.
Cet étalon avait une robe brun-rouge ! se dit-elle. Et le poulain de Whinney a la même. L’étalon a mis en train son bébé. Gon-da-lah pourrait faire la même chose. Il pourrait être mon compagnon...
Mais voudra-t-il de moi ? Iza m’a dit que les hommes faisaient cela quand ils aimaient une femme. La plupart des hommes... Mais pas Broud. Broud ne m’aimait pas. Peut-être que cela ne me déplairait pas si Gon-da-lah...
Brusquement, Ayla devint toute rouge. Je suis si grande et si laide se dit-elle. Pourquoi aurait-il envie de me faire ça ? Pour quelle raison voudrait-il de moi comme compagne ? Il en a peut-être déjà une. Et que vais-je faire s’il décide de partir ?
Il ne faut pas qu’il parte. J’ai besoin qu’il m’apprenne à dire des mots. Si je comprends ce qu’il dit, peut-être acceptera-t-il de rester, bien que je sois grande et laide. Il faut absolument qu’il reste. J’ai été seule trop longtemps.
Prise de panique à cette idée, Ayla bondit sur ses pieds et sortit de la caverne. Le jour n’allait pas tarder à se lever et le noir du ciel était en train de se transformer en un bleu sombre et velouté. Les arbres et les repères familiers commençaient à avoir des contours bien définis. Plutôt que de rentrer dans la caverne pour voir l’homme, comme elle en mourait d’envie, Ayla se dit qu’elle ferait mieux de lui apporter quelque chose de frais pour son déjeuner.
Peut-être cela ne lui plaira-t-il pas que je chasse, songea-t-elle au moment d’aller chercher sa fronde. Elle avait décidé que personne ne lui interdirait de chasser. Malgré tout, au lieu de rentrer dans la caverne pour y prendre son arme, elle descendit vers la rivière, retira son vêtement et plongea dans l’eau. Ce bain matinal la détendit complètement. L’endroit où elle avait longtemps pêché n’existait plus depuis les crues printanières, mais elle en avait découvert un autre un peu en aval vers lequel elle se dirigea.
Quand Jondalar se réveilla, il sentit l’odeur de la nourriture en train de cuire et se rendit compte à quel point il était affamé. Après avoir utilisé l’outre pour vider sa vessie, il réussit à s’asseoir sur sa couche et regarda autour de lui. La jeune femme n’était pas là et la jument et son poulain non plus. Mis à part la litière où, un peu plus tôt, les deux chevaux étaient couchés, il ne semblait pas y avoir d’autre endroit où dormir à l’intérieur de la caverne et il n’y avait qu’un seul foyer. La jeune femme semblait y vivre seule en compagnie des deux chevaux.
Où était donc son peuple ? Existait-il d’autres Cavernes tout près ? Ceux avec qui elle vivait étaient-ils partis pour une lointaine expédition de chasse ? Là où la jeune femme mettait ses réserves, Jondalar apercevait toutes sortes de récipients, des peaux et des fourrures, des plantes suspendues à des claies, de la viande séchée et d’importantes réserves de nourriture. Il y avait de quoi nourrir toute une Caverne. Ces réserves étaient-elles uniquement destinées à la jeune femme ? Si elle vivait seule, pourquoi avait-elle besoin d’autant de choses ?
Qui m’a transporté jusqu’ici ? se demandait Jondalar. Est-il possible que son peuple m’ait amené dans cette caverne et laissé avec elle ? C’est ce qui a dû se passer ! Elle est leur zelandoni et ils m’ont transporté jusqu’ici pour qu’elle me soigne. Elle est bien jeune pour être une zelandoni, mais elle a l’air compétente. Elle a dû se retirer dans cette caverne pour se mettre à l’épreuve ou pour développer certains de ses pouvoirs – peut-être sur les animaux. Quand son peuple m’a découvert, comme il n’y avait personne d’autre, ils m’ont amené ici. Elle doit être une zelandoni très puissante pour exercer un tel contrôle sur les animaux.
Ayla revint dans la caverne, tenant à la main un os pelvien sec et blanchi, qui lui servait de plat et sur lequel elle avait posé une truite cuite. Elle sourit à Jondalar, surprise de voir qu’il était réveillé. Elle posa la truite à côté de sa couche et replaça dans son dos les fourrures qui lui servaient de dossier pour qu’il soit confortablement assis. Elle lui donna une infusion d’écorce de saule pour commencer, afin de faire baisser la fièvre et de soulager la douleur, puis elle posa le grand plat en os sur ses genoux. Elle ressorti
t à nouveau et revint avec un bol contenant des céréales cuites, des tiges de chardon crues et pelées et du cerfeuil sauvage. Elle apportait aussi les premières fraises.
Jondalar avait tellement faim qu’il aurait dévoré n’importe quoi mais, après les premières bouchées, il mangea plus lentement pour apprécier le goût des aliments. Grâce à Iza, Ayla connaissait les herbes qui servaient d’assaisonnement : la truite et les céréales avaient été relevées par sa main experte. Les tiges de chardon croquaient sous la dent et elles étaient tendres à souhait. Quant aux fraises, il y en avait très peu mais elles étaient mûres à point. Jondalar était impressionné. Sa mère était connue pour être une excellente cuisinière et, même si la saveur de ces plats était inhabituelle, il était sensible aux subtilités d’une nourriture bien apprêtée.
Ayla fut contente de voir qu’il prenait le temps de savourer son repas. Quand il eut terminé, elle lui apporta une infusion de menthe, puis elle s’occupa de changer ses pansements. La blessure à la tête était beaucoup moins enflée et à peine douloureuse. Les estafilades qui marquaient son côté droit et son bras étaient en voie de guérison. Peut-être conserverait-il quelques légères cicatrices, mais rien de grave. Il n’en était pas de même pour sa jambe. Allait-elle cicatriser correctement et pourrait-il s’en servir comme avant ? Ou resterait-il infirme ?
Après avoir enlevé l’emplâtre, Ayla se rendit compte que les feuilles de chou sauvage avaient bien rempli leur fonction : la blessure ne s’était pas infectée. De ce côté-là, il n’y avait plus rien à craindre. En revanche, il était trop tôt pour dire s’il pourrait retrouver l’usage de sa jambe. Le fait d’avoir rapproché et cousu les chairs semblait une bonne idée. La jambe avait presque retrouvé sa forme primitive. Le blessé conserverait une cicatrice et peut-être une légère déformation. Compte tenu de la gravité de la blessure, Ayla était plutôt contente du résultat.