La Vallée des chevaux

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La Vallée des chevaux Page 54

by Jean M. Auel


  Jondalar n’était pas du même avis. En voyant sa jambe pour la première fois en pleine lumière, il blêmit et avala péniblement sa salive. Il était beaucoup plus gravement blessé qu’il ne l’avait imaginé. Il comprenait ce que la jeune femme avait essayé de faire en rapprochant les chairs avec des nœuds. Même si cela avait des chances d’améliorer la cicatrisation, il n’était pas certain de pouvoir se resservir un jour de sa jambe.

  Il lui demanda où elle avait appris à soigner et ne fut pas surpris de ne pas recueillir de réponse. Mis à part son nom, qu’elle reconnaissait, Ayla ne comprenait pas ce qu’il disait et elle aurait bien aimé lui demander de commencer à lui apprendre des mots. Frustrée d’être incapable de lui expliquer ce qu’elle voulait, elle sortit de la caverne pour aller chercher du bois.

  Après son départ, Jondalar repensa au repas qu’on lui avait servi. Quelle que soit la source de son approvisionnement, cette femme avait tout ce qu’il fallait pour se nourrir et elle était capable de subvenir seule à ses besoins. Les fraises et les chardons avaient été cueillis le matin même et la truite était fraîche. Les céréales avaient été ramassées à l’automne précédent et engrangées en vue de l’hiver. Cela voulait dire qu’on avait pris des précautions pour ne pas connaître de famine à la fin de l’hiver ou au début du printemps. Cela signifiait aussi que le territoire alentour était parfaitement connu et que l’on y séjournait depuis un certain temps. Il suffisait d’ailleurs de jeter un coup d’œil au trou à fumée et au sol aplani par l’usage pour se rendre compte que cette caverne était habitée depuis un bon bout de temps.

  Même si la caverne était pourvue de tout ce qu’il fallait en matière d’ustensiles, Jondalar, en les regardant de plus près, se rendait compte que ceux-ci étaient plutôt grossiers et qu’ils n’étaient ni gravés ni décorés. Il observa le bol en bois dans lequel il avait bu l’infusion. Ce récipient a été fabriqué avec beaucoup de soin, se dit-il. Vu la veine du bois, le bol avait été sculpté dans une loupe d’arbre. En l’examinant de plus près, Jondalar s’aperçut que, pour la fabrication de ce bol, on avait profité du motif suggéré par le grain du bois. Lorsqu’on regardait plus attentivement les nœuds et les veinures, il n’était pas difficile d’imaginer un petit animal. Était-ce cette jeune femme qui avait fait ce récipient ? C’était subtil en tout cas. Et Jondalar préférait de loin ce bol à d’autres ustensiles moins délicats.

  Le bol était profond, symétrique, avec un rebord évasé et il était parfaitement lisse. Même l’intérieur ne présentait aucune aspérité. Il était toujours difficile de sculpter un morceau de loupe et ce bol avait dû nécessiter plusieurs jours de travail. Il plairait beaucoup à Marthona, songea-t-il en repensant à la capacité qu’avait sa mère pour transformer les ustensiles les plus utilitaires en objets agréables. Elle avait véritablement un don pour faire ressortir la beauté des objets les plus simples.

  Quand Ayla revint dans la caverne avec un chargement de bois, Jondalar leva les yeux et, en voyant de nouveau le vêtement primitif dont elle était habillée, il hocha la tête, tout étonné. Puis il jeta un coup d’œil à sa couche. Il était allongé sur une peau de bête, garnie de foin frais, que l’on avait posée au fond d’une fosse peu profonde. Il tira sur la peau pour l’examiner de plus près. Même si le bord était un peu raide et conservait encore quelques poils, le reste de la peau était extrêmement souple et d’une douceur veloutée. On avait raclé non seulement la partie interne de la peau, mais aussi la partie externe pour améliorer encore la souplesse du matériau. Mais les fourrures sous lesquelles il était couché l’impressionnaient encore plus. Il était beaucoup plus difficile d’étirer une peau de bête pour la rendre souple quand elle conservait ses poils. Habituellement, les fourrures étaient plus raides que les peaux. Alors que celles qui recouvraient sa couche avaient la même souplesse.

  Ces peaux et ces fourrures lui rappelaient quelque chose, mais il n’aurait pas su dire quoi. Les ustensiles que cette femme utilise ont beau ne pas être décorés, ils sont d’une fabrication très soignée, songeait-il. Les peaux et les fourrures ont été travaillées avec beaucoup de soin mais elles n’ont été ni coupées pour s’adapter à une forme, ni cousues, ni lacées. Et aucun des objets que je vois autour de moi n’est décoré ou teint. Et pourtant cette femme a pensé à recoudre ma blessure. Il y a bien des contradictions dans tout cela.

  Plongé dans ses pensées, Jondalar n’avait accordé que peu d’attention aux allées et venues d’Ayla qui se préparait à rallumer le feu à l’intérieur de la caverne. Il s’était néanmoins demandé pourquoi elle n’allait pas chercher une braise à l’extérieur et en avait déduit que le feu qui lui avait servi à cuisiner s’était éteint. Il la regarda, sans vraiment la voir, rassembler les écorces et autres matériaux inflammables au centre du foyer, puis prendre deux pierres et les frapper l’une contre l’autre. Aussitôt après des flammes s’élevèrent. Et avant que Jondalar ait le temps de réaliser ce qui s’était passé, le feu avait pris.

  — Grande Mère ! s’écria-t-il. Comment as-tu fait pour allumer ton feu aussi vite ?

  Il se rappelait vaguement qu’elle avait fait la même chose lorsqu’il s’était réveillé en pleine nuit, mais il avait préféré mettre cette impression sur le compte de la fièvre.

  Ayla se retourna et lui lança un regard interrogateur.

  — Comment as-tu allumé le feu ? demanda à nouveau Jondalar en se penchant en avant. Oh, Doni ! Elle ne comprend rien à ce que je dis ! dit-il en levant les bras d’un geste exaspéré. Est-ce que tu te rends seulement compte de ce que tu viens de faire ? Viens ici, Ayla, lui proposa-t-il en lui faisant signe du doigt pour qu’elle approche.

  C’était la première fois qu’il se servait de ses mains pour s’exprimer et Ayla s’approcha aussitôt. Compte tenu de sa mimique, il y avait quelque chose qui l’inquiétait ou qu’il voulait savoir. Fronçant les sourcils, elle se concentra sur les mots qu’il prononçait pour essayer de comprendre.

  — Comment as-tu fait du feu ? redemanda Jondalar en parlant le plus lentement possible et en montrant le feu.

  — Fe... dit Ayla en essayant de répéter le dernier mot qu’elle venait d’entendre.

  — Du feu, oui ! Du feu ! s’écria Jondalar en gesticulant en direction des flammes.

  — Feu... réussit à dire Ayla.

  — Oui, c’est ça ! Comment l’as-tu allumé ?

  — Feu... répéta Ayla en s’approchant du foyer et en lui montrant ce que le mot semblait désigner.

  Jondalar se laissa retomber sur les fourrures avec un soupir, réalisant soudain qu’il avait voulu à toutes forces lui faire comprendre des mots qu’elle ne connaissait pas.

  — Je suis désolé, Ayla. Je me suis conduit comme un idiot. Comment pourrais-tu répondre à la question que je te pose alors que tu ne comprends pas ce que je te demande.

  Son agitation l’ayant épuisé, Jondalar ferma les yeux. Ayla, au contraire, se sentait très excitée : elle possédait un mot, un seul, mais c’était déjà un début. Comment faire pour continuer et pousser l’homme à lui en apprendre d’autres ?

  — Gon-da-lah... (Il ouvrit les yeux et vit qu’elle lui montrait à nouveau les flammes.) Feu...

  — Feu, c’est ça, répondit Jondalar en hochant la tête avant de refermer à nouveau les yeux.

  Il ne prête aucune attention à ce que je lui demande, se dit Ayla, furieuse d’être incapable de lui dire ce qu’elle voulait.

  — Gon-da-lah... (Elle attendit qu’il eût rouvert les yeux.) Feu... répéta-t-elle, en lui lançant un coup d’œil plein d’espoir.

  Que veut-elle ? se demanda Jondalar avec curiosité.

  — Que veux-tu que je te dise au sujet de ce feu, Ayla ?

  La position des épaules de Jondalar et l’expression de son visage laissaient entendre qu’il venait de lui poser une question. Elle avait réussi à éveiller son attention. Elle s’approcha alors du foyer pour y prendre un morceau de bois. Puis elle revint vers Jondalar et, le morceau de bois à la main, lui
lança à nouveau un regard plein d’espoir. Jondalar était un peu perplexe.

  — Veux-tu que je te dise le mot pour ça ?

  Pourquoi semblait-elle soudain si désireuse d’apprendre sa langue alors que jusqu’ici elle s’était refusée à parler ? Parler ! Elle essayait d’apprendre à parler ! Était-il possible qu’elle ne sache pas parler et qu’elle veuille apprendre ?

  — Bois, dit-il en montrant le bout de bois qu’elle tenait à la main.

  — Bo... ?

  — Bois, répéta Jondalar en articulant lentement et avec exagération.

  — Booa, répéta Ayla en imitant les mouvements de sa bouche.

  — C’est mieux, dit-il en hochant la tête.

  Le cœur d’Ayla cognait dans sa poitrine. Avait-il compris ? Allait-il continuer ? Comme elle jetait un coup d’œil affolé autour d’elle, elle aperçut le bol dans lequel il avait bu. Elle s’en saisit et le tendit vers lui.

  — Es-tu en train de me demander de t’apprendre à parler ?

  Ayla secoua la tête en signe d’incompréhension et tendit à nouveau le récipient.

  — Qui es-tu donc, Ayla ? D’où viens-tu ? Comment peux-tu faire autant de choses et être incapable de parler ? Pour moi, tu es vraiment une énigme. Mais j’ai l’impression que si je veux en savoir plus à ton sujet, il faut d’abord que je t’apprenne à parler.

  Tenant toujours le bol à la main, Ayla s’assit à côté de lui et attendit avec inquiétude qu’il lui réponde. Elle avait l’impression qu’en disant autant de mots il risquait d’oublier celui qu’elle lui demandait. Elle souleva le bol pour lui rappeler sa question.

  — Que veux-tu savoir ? « Boire » ou « bol » ? J’ai l’impression que ça n’a pas grande importance. Bol, dit-il en touchant le récipient.

  — Bol, répéta Ayla, avec un sourire de soulagement.

  Jondalar saisit l’outre pleine d’eau et en versa un peu dans le bol.

  — Eau, dit-il.

  — Eau, répéta Ayla sans trop de difficulté.

  Lui prenant le bol des mains, il l’approcha de ses lèvres.

  — Boire, dit-il.

  — Boir-reu, dit Ayla après lui en roulant le r et en avalant un peu les syllabes. Boir-reu-eau.

  21

  — Regarde comme il fait beau, Ayla ! Je ne peux pas rester plus longtemps dans cette caverne. Je vais beaucoup mieux. Je suis sûr que je pourrais sortir. Au moins faire quelques pas dehors...

  Ayla n’avait pas saisi tout ce que Jondalar venait de dire, mais elle avait compris le sens général : il désirait sortir.

  — Nœuds, répondit-elle en touchant les points de sa jambe. Enlever nœuds. Demain matin, voir jambe...

  Jondalar sourit d’un air victorieux.

  — Tu vas enlever ces nœuds et demain, je pourrai sortir.

  Même si Ayla avait du mal à s’exprimer, ce n’est pas pour autant qu’elle allait lui faire une promesse qu’elle ne pourrait pas tenir.

  — Jambe pas... guérie, dit-elle après avoir cherché ses mots. Gon-da-lah pas sortir.

  Jondalar sourit à nouveau. Il avait essayé de profiter du fait qu’elle ne le comprenait pas parfaitement pour lui forcer un peu la main. Elle ne s’était pas laissé faire et avait réussi à se faire entendre. Peut-être ne le laisserait-elle pas sortir demain, mais pour ce qui était d’apprendre à parler, elle faisait des progrès rapides.

  Elle apprenait vite, mais d’une manière inégale. L’étendue actuelle de son vocabulaire était tout à fait étonnante : il suffisait qu’il lui dise une seule fois un mot pour qu’aussitôt elle le sache par cœur. Il avait passé la majeure partie d’un après-midi à nommer tous les objets qui leur venaient à l’esprit et, à la fin, Ayla avait répété sans se tromper tous les mots qu’il venait de lui apprendre en montrant les objets correspondants. En revanche, elle avait des problèmes avec la prononciation. Elle était incapable de reproduire certains sons quels que soient ses efforts.

  Jondalar aimait néanmoins sa manière de parler : elle avait une voix grave, agréable, qui sonnait de façon étrange à cause de son accent. Pour l’instant, il ne corrigeait pas sa manière d’assembler les mots : cela viendrait plus tard. Mais elle avait d’énormes difficultés dès qu’ils abordaient des mots désignant des choses et des actions spécifiques. Les concepts abstraits les plus simples lui posaient problème : elle aurait voulu, par exemple, qu’il existe un mot distinct pour chaque nuance de couleur et elle avait du mal à comprendre qu’on utilise le mot vert pour désigner à la fois le vert foncé des aiguilles de pin et le vert pâle des feuilles de saule. Chaque fois qu’elle réussissait à saisir une abstraction, cela lui venait comme une sorte de révélation ou comme si elle se souvenait soudain de quelque chose qu’elle avait complètement oublié.

  Le jour où Jondalar avait exprimé son admiration pour sa mémoire phénoménale, elle avait eu l’air d’avoir du mal à le comprendre – ou à le croire.

  — Non, Gon-da-lah, lui avait-elle répondu. Ayla pas bien se souvenir. Ayla essayer. Ayla petite fille vouloir bonne... mémoire. Essayer, essayer tout le temps.

  Jondalar n’avait pas insisté, mais il s’était dit qu’il aurait bien aimé posséder une mémoire comme la sienne ou un désir aussi puissant d’apprendre. Chaque jour elle faisait des progrès. Et pourtant elle n’était jamais satisfaite. Plus Jondalar la connaissait et plus il désirait qu’elle sache parler pour pouvoir répondre aux questions qu’il brûlait de lui poser. Cette femme était un vrai mystère ! Elle possédait dans certains domaines des connaissances et une habileté incroyables, alors que dans d’autres secteurs, elle était totalement naïve et ignorante. Certaines des techniques qu’elle utilisait – pour faire du feu, par exemple – étaient si perfectionnées que Jondalar n’en avait jamais vu d’exemple nulle part, mais d’autres étaient au contraire si rudimentaires qu’il avait du mal à en croire ses yeux.

  Une chose était sûre : où que soient les autres membres de son peuple, cette femme était capable de subvenir seule à ses besoins. Et elle s’occupait parfaitement de lui, songeait Jondalar au moment où elle s’approcha de son lit avec une solution antiseptique qu’elle venait de préparer.

  Ayla hésita un court instant avant de soulever la fourrure qui recouvrait ses jambes : elle était inquiète à l’idée de devoir retirer les nœuds qui retenaient les chairs ensemble. C’était la première fois qu’elle utilisait une telle technique et elle n’était nullement certaine du résultat. Cela faisait plusieurs jours qu’elle songeait à retirer ces points sans s’y décider. Maintenant que Gon-da-lah voulait sortir, elle était bien obligée de s’y résoudre.

  Penchée sur la jambe du blessé, elle commença par examiner les nœuds de près. Puis elle tira doucement sur un des nœuds et s’aperçut que la peau avait repoussé autour du tendon de cerf. Elle se demanda si elle n’aurait pas dû les retirer avant. Mais il était trop tard pour avoir des regrets. Tenant le nœud avec ses doigts, elle coupa une des parties du tendon le plus près possible du nœud à l’aide d’un couteau en silex dont elle ne s’était encore jamais servie. Après avoir tiré à plusieurs reprises sur l’autre partie, elle se rendit compte qu’elle n’allait pas venir facilement. Finalement, elle prit le nœud entre ses dents et l’arracha d’un coup sec.

  Jondalar avait tressailli sous la douleur. Ayla était désolée de le faire souffrir, mais satisfaite du résultat : un léger filet de sang s’écoulait à l’endroit du point de suture, mais les chairs n’avaient pas bougé. Elle enleva les points suivants le plus vite possible tandis que Jondalar serrait les dents et les poings pour ne pas hurler de douleur chaque fois qu’elle arrachait un nouveau nœud.

  Dès qu’elle eut terminé, Ayla examina à nouveau la jambe et elle se dit que celle-ci semblait en état de supporter le poids du corps : Jondalar pourrait commencer à marcher le lendemain. Elle reprit le bol qui contenait la solution antiseptique et son couteau en silex et s’apprêtait à les ranger quand Jondalar l’arrêta :

  — Montre-moi ce couteau, demanda-t-il en indiquant l’obje
t. Ayla le lui tendit et l’observa tandis qu’il l’examinait.

  — Ce n’est qu’un éclat de silex ! s’écria-t-il. Il a été fabriqué avec habileté, mais cette technique est vraiment rudimentaire. Ce couteau n’a même pas de manche. On s’est contenté de retoucher la base de la lame pour pouvoir le tenir sans se couper. Où as-tu trouvé ça, Ayla ? Qui a fait ce couteau ?

  — Ayla faire.

  Elle aurait aimé pouvoir lui expliquer qu’elle n’était pas aussi habile que Droog, mais qu’il était le meilleur tailleur de silex du clan et que c’était avec lui qu’elle avait appris à tailler. Plus Jondalar examinait son couteau et plus il semblait surpris. Ayla aurait voulu discuter avec lui des mérites de ce couteau et de la qualité du silex qu’elle avait utilisé. Malheureusement, elle ne possédait pas le vocabulaire nécessaire et elle était incapable d’exprimer ce genre de pensées. Pour elle, c’était très frustrant.

  Maintenant que Jondalar était là, elle se rendait compte à quel point le contact avec un autre être humain lui avait manqué. Elle aurait aimé pouvoir parler de tout avec lui. Pour l’instant, c’était impossible. Elle avait l’impression de se retrouver devant un festin qu’elle aurait dévoré avec grand plaisir tellement elle était affamée et qu’elle devait se contenter de goûter du bout des lèvres.

  Jondalar lui rendit son couteau en hochant la tête d’un air étonné. Cet instrument semblait couper parfaitement et il devait être d’une grande utilité, mais il l’obligeait à se poser de nouvelles questions. Comment une Femme Qui Guérit aussi expérimentée pouvait-elle utiliser un couteau aussi primitif ? Si seulement il pouvait lui poser la question et obtenir une réponse ! Jondalar avait envie, tout autant qu’Ayla, qu’elle apprenne à parler.

  Jondalar se réveilla très tôt. Il faisait encore sombre à l’intérieur de la caverne, mais à travers l’ouverture de l’entrée et celle du trou à fumée, il pouvait apercevoir le ciel bleu nuit qui précédait l’aube. Peu à peu, le ciel s’éclaircit et il discerna les creux et les bosses des parois intérieures. Il avait si souvent contemplé ces parois qu’il les connaissait par cœur et n’avait qu’une envie : sortir pour voir autre chose. Il faillit appeler Ayla, mais changea d’avis en voyant qu’elle dormait à poings fermés.

 

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