by Jean M. Auel
Jondalar se trompait. Ayla était en train de pleurer. Jamais encore elle n’avait autant pleuré. Ses larmes lui permettaient de mieux supporter sa douleur et n’enlevaient rien à sa force de caractère. Elle poussa Whinney jusqu’à laisser la vallée loin derrière elle et s’arrêta près d’un des affluents de la rivière qui coulait au pied de la caverne. A cet endroit, le cours d’eau faisait une boucle et formait un bras mort. La terre qui se trouvait à l’intérieur de cette boucle était régulièrement inondée et recouverte de limons qui favorisaient la croissance d’une végétation luxuriante. Ayla était souvent venue chasser à cet endroit des oies sauvages et des lagopèdes, ainsi que toutes sortes d’autres animaux, de la marmotte au cerf géant, qui ne pouvaient résister à l’attrait de la verdure.
Elle sauta à terre et s’approcha de la rivière pour boire et laver son visage trempé de larmes. Elle avait l’impression d’avoir fait un mauvais rêve. La journée tout entière n’avait été qu’une suite de hauts et de bas, une série d’émotions contradictoires qui la laissaient aussi étourdie que si elle avait gravi des pics vertigineux pour plonger aussitôt après dans les abîmes sans fond.
La matinée avait bien commencé. Jondalar avait insisté pour l’aider à ramasser des grains et elle avait été étonnée de voir avec quelle rapidité il s’adaptait à cette tâche pourtant nouvelle pour lui. Plus encore que le coup de main qu’il lui donnait, c’était le fait d’avoir de la compagnie qui lui avait fait plaisir et elle s’était rendu compte à quel point cela lui avait manqué.
Ensuite, ils avaient eu un léger différend. Rien de grave. Ayla voulait continuer à travailler et Jondalar voulait s’en aller car l’outre était vide. Quand elle était revenue après avoir été chercher de l’eau à la rivière et qu’il lui avait demandé s’il pouvait monter Whinney, elle s’était dit qu’elle venait peut-être de trouver un moyen pour qu’il reste avec elle. Il était déjà attaché au poulain. Si, en plus, il aimait monter à cheval, il attendrait certainement que celui-ci soit devenu adulte avant de s’en aller. Et quand elle lui avait dit oui, il avait sauté sur l’occasion.
Ils étaient d’excellente humeur tous les deux et ils s’étaient mis à rire. Ayla n’avait pas ri comme ça depuis que Bébé était parti. Elle aimait le rire de Jondalar – sa gaieté communicative lui réchauffait le cœur.
Et c’est alors qu’il l’avait touchée. Aucun homme du Clan ne se serait permis un tel geste s’il s’était trouvé à l’extérieur des pierres qui délimitaient son foyer. Mais peut-être caressait-il ainsi sa compagne la nuit quand il se retrouvait couché avec elle à l’abri des fourrures... Les Autres se permettaient-ils de tels gestes lorsqu’ils se trouvaient hors de leur foyer ? J’aime quand il me touche, se dit Ayla. Pourquoi s’est-il enfui ?
Ayla avait cru mourir de honte lorsqu’elle avait compris qu’il était allé se soulager à l’abri des arbres qui bordaient la rivière. Quand, de retour à la caverne, il lui avait dit qu’il la désirait et qu’il croyait qu’elle ne voulait pas de lui, elle avait failli pleurer de bonheur et senti qu’elle brûlait de désir pour lui. Et quand il s’était mis en colère à cause de Broud, elle s’était dit qu’elle devait lui plaire. Peut-être la prochaine fois serait-il prêt...
Mais jamais elle ne pourrait oublier la manière dont il l’avait regardée ensuite – comme un morceau de viande pourrie. Il avait même frissonné de dégoût.
Iza et Creb ne sont pas des animaux ! se dit-elle à nouveau. Ce sont des êtres humains. Des êtres qui ont pris soin de moi et qui m’aimaient. Pourquoi les déteste-t-il ainsi ? Ce sont eux qui sont arrivés les premiers sur la terre. Son espèce à lui n’est venue qu’ensuite... mon espèce, corrigea-t-elle. C’est donc ainsi que se comporte mon espèce ?
Je suis contente que Durc soit resté avec le Clan. Même s’ils pensent qu’il est difforme, même si Broud le hait parce qu’il est mon fils, jamais ils ne diront que c’est un animal... un monstre. C’est là le mot qu’il a employé et, compte tenu de sa réaction, il n’avait pas besoin de me l’expliquer.
Mon bébé, mon fils... murmura-t-elle en se remettant à pleurer. Il est fort et en parfaite santé – même pas difforme. Et ce n’est pas un animal... ni un monstre.
Comment Jondalar a-t-il pu changer d’attitude aussi rapidement ? se demanda-t-elle. Ses yeux bleus étaient posés sur moi... Et, tout d’un coup, il s’est reculé comme s’il venait de se brûler ou comme si j’étais un esprit maléfique dont seuls les mog-ur connaissent le nom. C’était encore pire que d’être frappée de la Malédiction Suprême. Les membres du Clan se contentaient de détourner la tête et de faire comme s’ils ne me voyaient plus. Ils ne me regardaient pas comme si j’étais un monstre.
Le soleil était en train de se coucher et il commençait à faire froid. Même en plein cœur de l’été, il faisait froid la nuit dans les steppes. Ayla, qui ne portait que son vêtement d’été, frissonna. J’aurais dû emporter ma fourrure et ma tente, se dit-elle. Non, corrigea-t-elle. Whinney aurait été inquiète pour son poulain et il aurait fallu rentrer pour qu’elle le nourrisse.
Quand Ayla quitta le bord de l’eau, Whinney, qui était en train de paître l’herbe grasse, leva la tête et trotta vers elle, levant du même coup un couple de lagopèdes. Instinctivement, Ayla porta la main à sa taille pour attraper sa fronde tout en se baissant pour ramasser deux galets. Les oiseaux avaient tout juste eu le temps de quitter le sol quand elle abattit le premier, puis le second tomba à son tour.
Elle venait de les ramasser et allait se mettre en quête de leur nid quand soudain elle s’arrêta. Pourquoi chercher les œufs ? se demanda-t-elle. Ai-je l’intention de préparer pour Jondalar le plat favori de Creb ? Pourquoi cuisinerais-je pour lui et justement ce plat-là ? Quand elle découvrit le nid – une légère dépression creusée dans le sol dur et qui contenait sept œufs – elle haussa les épaules et ramassa les œufs en faisant bien attention à n’en casser aucun.
Après avoir déposé les œufs à côté des deux oiseaux près de la rivière, elle cueillit des roseaux qui poussaient sur la berge. Elle eut vite fait de tresser un panier aux mailles lâches qui allait simplement lui servir à transporter les œufs et qu’elle jetterait ensuite. Toujours avec des roseaux, elle attacha par les pattes le couple de lagopèdes. Les plumes denses qui permettaient aux oiseaux de glisser sur la neige comme s’ils portaient des raquettes étaient déjà en train de pousser à la base de leurs pattes.
Leur plumage d’hiver est déjà en train de pousser ! songea Ayla en frissonnant. Elle ne voulait pas penser à cette morne saison. Et pourtant elle ne pouvait l’oublier : l’été ne servait qu’à engranger des réserves avant que vienne l’hiver.
Jondalar ne tarderait pas à partir ! Elle en était certaine. C’était ridicule de croire qu’il allait rester avec elle dans la vallée. Pourquoi resterait-il alors qu’il avait un peuple et une famille qui l’attendaient ?
— Pourquoi faut-il qu’il parte ! s’écria Ayla, surprise de s’entendre pour la première fois parler à haute voix alors qu’elle était seule. Heureusement qu’il m’a appris à parler, continua-t-elle. Si je rencontre des gens, je pourrai au moins m’adresser à eux. Et je sais maintenant que des gens vivent à l’ouest. Iza avait raison : les Autres doivent être très nombreux.
Elle installa les deux oiseaux sur le dos de la jument, tête en bas, et plaça le panier qui contenait les œufs entre ses jambes. Iza m’a dit de trouver un compagnon, songea-t-elle. Je croyais que c’était mon totem qui m’avait envoyé Jondalar... Mais est-ce que mon totem m’aurait envoyé un homme pour qu’il me regarde avec une telle répulsion ?
— Comment a-t-il pu me regarder ainsi ! cria-t-elle en éclatant soudain en sanglots. O Lion des Cavernes ! Je ne veux pas me retrouver seule à nouveau !
Ayla s’était laissée tomber en avant et elle recommençait à pleurer. Ses directives étaient plus qu’hésitantes, mais cela ne gênait pas Whinney : la jument connaissait le chemin du retour. Au bout d’un moment, Ayla se redressa. Personne ne m’oblige �
� rester, se dit-elle. Je suis capable de parler maintenant...
— Je pourrai leur dire que Whinney ne doit pas être chassée, poursuivit-elle à voix haute. Je vais faire mes préparatifs et au printemps prochain, je pars.
Cette fois, sa décision était prise. Jondalar lui-même n’allait pas pouvoir partir tout de suite. Il avait besoin d’armes et de vêtements. Il est possible que mon totem me l’ait envoyé pour que j’apprenne à connaître les Autres. Je vais profiter du fait qu’il est encore là pour lui poser un maximum de questions. Tans pis s’il me regarde avec dégoût ! J’en ai l’habitude. Lorsque je vivais au sein du Clan, j’étais obligée de supporter la haine de Broud. Je pense que je supporterai que Jondalar me regarde lui aussi... avec haine.
Elle ferma les yeux dans l’espoir d’arrêter ses larmes et saisit son amulette en se rappelant les paroles de Creb. « Quand tu découvres un signe laissé à ton intention par le Lion des Cavernes, mets-le dans ton amulette, lui avait dit le vieux mog-ur. Cela te portera chance. » Ayla avait suivi son conseil.
— Lion des Cavernes, implora-t-elle, j’ai été seule si longtemps ! Porte-moi chance !
Lorsque Ayla rejoignit la rivière, le soleil avait disparu derrière les parois des gorges en amont, La nuit n’allait pas tarder à tomber. Jondalar se précipita à sa rencontre vers la plage. Surgissant au galop au détour de la saillie rocheuse, elle faillit le renverser. Whinney fit un écart et manqua désarçonner sa cavalière. Jondalar tendit la main en avant pour reprendre son équilibre mais, quand il sentit qu’il venait de toucher la jambe nue d’Ayla, comme il était persuadé qu’elle le méprisait, il retira aussitôt sa main.
Il me déteste, se dit-elle. Il ne supporte pas de me toucher ! Ravalant un sanglot, elle fit avancer la jument. Whinney traversa la plage rocheuse et remonta le sentier en faisant rouler les pierres sous ses sabots. Ayla sauta de cheval et se précipita dans la caverne. Faute de pouvoir aller ailleurs, il ne lui restait qu’une solution : se cacher. Elle déposa le panier plein d’œufs à côté du foyer, ramassa au passage les fourrures dans lesquelles elle dormait et les transporta à l’endroit où elle rangeait ses réserves. Elle posa les fourrures sur le sol de l’autre côté des claies de séchage et au milieu des paniers inutilisés, des nattes et des récipients, puis elle se coula à l’intérieur et les rabattit par-dessus sa tête.
Un instant plus tard, elle entendit le bruit des sabots de Whinney, puis ceux de son poulain. Cachée sous les fourrures, elle tremblait et faisait de son mieux pour ne pas pleurer, douloureusement consciente des mouvements de l’homme à l’intérieur de la caverne.
Jondalar était pieds nus, elle ne l’entendit pas approcher et quand elle sentit qu’il était à côté d’elle, elle fit un effort pour arrêter de trembler.
— Ayla, dit-il. (Il n’obtint pas de réponse.) Ayla, je t’ai préparé une infusion. (Elle se raidit.) Il n’y a aucune raison que tu dormes ici, Ayla. C’est moi qui vais changer de place et m’installer de l’autre côté du foyer.
Il me déteste, se dit-elle. Il ne peut supporter de dormir près de moi. S’il pouvait s’en aller, simplement s’en aller...
— Depuis que tu es partie, j’ai réfléchi, reprit Jondalar. Même si je ne sais pas très bien pourquoi j’ai agi ainsi, je tiens à t’expliquer certaines choses. Quand je me suis réveillé pour la première fois dans cette caverne après avoir été attaqué par le lion, je ne savait pas où j’étais et je ne comprenais pas pourquoi tu ne répondais pas à mes questions. Pour moi, c’était un mystère et j’ai commencé à imaginer toute une histoire à ton sujet. Je pensais que tu étais une zelandoni en train de subir une épreuve, une femme qui avait répondu à l’appel de la Mère et qui était à Son Service. Lorsque tu as repoussé mes avances, j’ai cru que si tu refusais de partager les Plaisirs avec moi, c’est que cela faisait partie des épreuves que tu t’imposais.
Ayla l’écoutait. Elle ne tremblait plus, mais elle n’avait toujours pas bougé.
— Je ne pensais qu’à moi-même, avoua Jondalar en s’accroupissant à côté d’elle. Je ne sais si tu vas me croire mais je... euh... disons que j’ai la réputation d’être un homme plutôt attirant. La plupart des femmes recherchent mes... faveurs. J’ai toujours eu l’embarras du choix. Et j’ai cru que tu repoussais mes avances. Comme je n’en ai pas l’habitude, je me suis senti blessé dans mon orgueil. Mais plutôt que d’en convenir, j’ai préféré inventer une raison qui expliquait que tu ne veuilles pas de moi et je me suis imaginé que tu étais au Service de la Mère.
Jondalar se tut un court instant. Comme Ayla ne bougeait toujours pas, il ajouta :
— Si j’avais fait un peu plus attention, je me serais très vite rendu compte que ton attitude n’était pas celle d’une femme pleine d’expérience qui aurait repoussé mes avances, mais plutôt celle d’une jeune femme qui n’a pas encore été initié aux Premiers Rites – timide, un peu terrorisée et désireuse de plaire. S’il y avait quelqu’un de bien placé pour s’en rendre compte, c’était moi... Mais laissons cela. Ça n’a pas d’importance.
Ayla venait de repousser les couvertures et elle écoutait les paroles de Jondalar avec une telle attention qu’elle entendait bourdonner le sang dans ses oreilles.
— Mais je ne voyais que la femme en toi, Ayla, lui avoua Jondalar. Car, crois-moi, tu n’as rien d’une jeune fille. Je pensais que tu plaisantais quand tu me disais que tu étais grande et laide. Ce n’est absolument pas le cas. Même si aux yeux des Tê... de ceux qui t’ont élevée tu semblais trop différente, il faut que tu saches que tu n’es ni grande ni laide. Tu es d’une rare beauté, Ayla. La plus belle femme que j’aie jamais rencontrée.
Ayla s’était retournée et elle était en train de se redresser.
— Belle ? Moi ? s’écria-t-elle d’une voix incrédule. Tu te moques de moi, ajouta-t-elle en se rallongeant sous les fourrures de crainte d’être à nouveau blessée.
Jondalar avança la main pour la toucher, mais il se ravisa.
— Je ne peux pas t’en vouloir de ne pas me croire. Surtout après ce qui s’est passé aujourd’hui... Mais je crois que le moment est venu de regarder les choses en face. La vie n’a pas été tendre pour toi, Ayla. Tu as perdu tes parents et tu as été élevée par des... gens très différents. Tu as été séparée de ton fils, et il a fallu que tu quittes le seul foyer que tu avais pour affronter un univers inconnu et vivre seule. Peu d’êtres auraient survécu à de telles épreuves. Non seulement tu es belle, Ayla, mais tu possèdes aussi une extraordinaire force intérieure. Et il va falloir que tu sois encore plus forte. Il faut absolument que tu saches comment les gens considèrent ceux qui font partie de ce que tu appelles le Clan. Comme je te l’ai dit tout à l’heure, ils pensent que ce sont des animaux...
— Ce ne sont pas des animaux !
— Je n’en savais rien, Ayla. Certaines personnes les détestent. J’ignore d’ailleurs pourquoi. Les animaux – les vrais, ceux que nous chassons –, personne ne les hait. Peut-être qu’au fond d’eux-mêmes les gens savent que les Têtes Plates – c’est ainsi qu’on les appelle sont aussi des êtres humains. Mais ils sont si différents de nous que cela nous fait peur et représente même une menace à nos yeux. Et pourtant, certains hommes obligent les femmes Têtes Plates à... je ne peux pas dire : partager les Plaisirs... ce n’est pas l’expression qui convient. Disons, comme toi, qu’ils assouvissent leur désir avec elles. Pourquoi font-ils ça s’ils les considèrent comme des animaux ? J’ignore si ce sont vraiment des animaux, si les esprits peuvent se mélanger et si les enfants naissent...
— Crois-tu vraiment que ce soit les esprits ? l’interrompit Ayla. Jondalar semblait si sûr de lui qu’elle en venait à se dire qu’il avait peut-être raison.
— Que ce soit les esprits ou pas, tu n’es pas la seule à avoir eu un enfant qui est un mélange d’être humain et de Tête Plate, même si les gens n’en parlent pas...
— Les gens du Clan sont aussi des êtres humains ! l’interrompit Ayla.
— Tu ne vas pas cesser d’entendre ce
nom de Têtes Plates, Ayla. Je tiens à te le dire. Il faut aussi que tu saches que le fait qu’un homme force une femme du Clan est une chose qu’on admet même si on ne l’approuve pas. Mais qu’une femme partage les Plaisirs avec un homme Tête Plate est... impardonnable aux yeux de la plupart des gens.
— Monstrueux ?
Jondalar blêmit, mais il continua.
— Monstrueux, oui, Ayla.
— Je ne suis pas un monstre ! s’écria-t-elle avec colère. Et Durc non plus ! Je n’aimais pas ce que Broud me faisait mais ce n’était pas monstrueux. Si un autre homme du Clan avait voulu assouvir son désir avec moi et qu’il n’ait pas agi par haine, comme Broud, j’aurais accepté comme n’importe quelle autre femme du Clan. Et si j’avais pu, j’aurais continué à vivre avec eux, même en tant que seconde compagne de Broud. Rien que pour rester avec mon fils. Je m’en fiche que, pour la plupart des gens, ce soit impardonnable.
Jondalar admirait son attitude. Mais il savait aussi quelles difficultés elle allait lui valoir.
— Je ne te demande pas d’avoir honte, Ayla. Je t’explique seulement à quoi il faut t’attendre. Il faudrait mieux peut-être que tu dises que tu appartiens à un autre peuple ?
— Pourquoi me demander de dire des mots qui sont faux ? De toute façon, j’en serais incapable. Dans le Clan, personne ne dit jamais quelque chose qui n’est pas vrai. Cela se verrait tout de suite et tout le monde s’en apercevrait. Il arrive parfois que quelqu’un se retienne de dire quelque chose. Si c’est par... politesse, il en a le droit. Mais personne n’est dupe. Quand tu me dis des mots qui ne sont pas vrais, je m’en aperçois aussitôt. Ça se voit sur ton visage, dans le mouvement de tes mains et de tes épaules.
Jondalar rougit. Ses mensonges étaient-ils donc si apparents ? Il se félicita d’avoir choisi d’être scrupuleusement sincère avec elle. Au moins lui avait-elle appris cela. Sa sincérité et sa franchise faisaient intimement partie de sa force intérieure.