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Bohemian Flats

Page 2

by Mary Relindes Ellis


  Heinrich Kaufmann finit par franchir le seuil et ôta ses bottes dans l’entrée. Raimund regarda sa mère et ses sœurs se lever pour rapporter les plats sur la table. Son père pénétra dans la cuisine sans dire bonsoir ni faire d’excuses. Il remplit l’évier d’eau, se lava, puis s’essuya les mains sur le torchon à pâtisserie. Raimund sentit tout de suite l’odeur de bière et de saucisse qu’il avait dû avaler en ville, mêlée à un parfum intense qui rappelait la rose, le clou de girofle et l’amande. Otto pouffa de rire. Albert feignait de ne pas la sentir et regardait ses mains, mais leur mère, elle, réagit à cette odeur. Elle rentra les joues, ce qui chez elle était signe de colère. Son père avait tiré sa chaise et était sur le point de s’asseoir lorsque Raimund lui demanda :

  — Pourquoi devons-nous t’attendre ?

  Sa mère et ses sœurs se pétrifièrent, les plats de nourriture fumante entre leurs mains immobiles. Ses frères s’agrippèrent à leur chaise. Heinrich repoussa la sienne sous la table et lança à Raimund un regard noir. Ensuite, il alla dans l’entrée, remit ses bottes et prit sa cravache. De retour à la cuisine, il saisit Raimund par le bras, le souleva de sa chaise et l’entraîna dehors, puis il le plaqua contre la façade de la maison.

  — Enlève ton pantalon.

  Appuyé contre le mur, Raimund sursautait violemment chaque fois que la cravache cinglait ses fesses et l’arrière de ses jambes. Il gardait la tête baissée, refusant de crier, même si un tel silence incitait son père à frapper plus violemment encore. Quand ce dernier fut enfin satisfait, il ramassa le pantalon de Raimund et le lui jeta au visage.

  — T’es privé de dîner ! Va à la grange nettoyer les stalles. Et redonne un coup de brosse aux chevaux, vociféra-t-il.

  Les coups de cravache étaient une punition – l’exil à la grange en revanche ne l’était pas, même si son père était loin de s’en douter. Raimund s’acquitta des différentes corvées puis, les jambes en feu, il monta au grenier mansardé et se mit à la lucarne pour attendre le coucher du soleil. De là, il voyait tout le domaine. Les murets de pierres édifiés par des générations de Kaufmann et entretenus par la génération présente. Chacun des champs et pâturages qui formaient un puzzle vert et or à l’intérieur de ces murets d’un mètre de large sur lesquels Raimund pouvait marcher et faire ainsi le tour de la propriété. Dans l’un des pâturages se trouvait le troupeau de vaches brunes de Suisse ; dans un autre, les moutons et dans le troisième, les chevaux de trait : quatre brabançons et un percheron de trois ans que sa noirceur, ses muscles et sa taille gigantesque distinguaient des autres, ce qui lui avait valu le nom d’Aherin, « le seigneur des chevaux ». À l’arrière-plan s’étendaient des champs de blé, de seigle, d’orge, d’avoine et des plants de houblon. Il vit les canards et les oies qui s’étaient posés sur le lac pour la nuit, puis regarda la volaille rentrer tranquillement au poulailler. Otto sortit alors de la maison et alluma l’unique lampe à l’huile, installée au milieu de la cour.

  Pour finir, les fenêtres de la brasserie s’illuminèrent. Le reste de la maison était plongé dans le noir, à l’exception de la chambre que Raimund partageait avec Albert. Il descendit l’échelle, le visage déformé par la douleur : en séchant, les marques sanguinolentes avaient collé à son pantalon. À chaque pas, l’étoffe se détachait de sa peau et celle-ci saignait de nouveau. Il traversa la cour clopin-clopant, se faufila à l’intérieur de la maison jusqu’à sa chambre. Sa mère et Albert l’y attendaient.

  — Je suis désolé…

  — Chut.

  Sa mère le déshabilla et l’aida à enfiler un haut de pyjama. Puis elle lui ordonna de s’allonger sur le ventre.

  — Tu es tellement têtu, Raimund. Je t’ai déjà dit de ne jamais poser de questions à ton père.

  Mais ce soir-là, tout en étalant de la pommade camphrée sur ses blessures, sa mère parlait sans sa conviction habituelle. Albert était assis sur la chaise près du lit. Il tenait un verre de lait et une assiette sur laquelle étaient posés un sandwich de pain de seigle au porc et une tranche de Torte.

  — Ce n’est pas bien, dit Raimund. Ce n’est pas juste.

  La crème le piquait si fort qu’il en avait les larmes aux yeux.

  Il ne s’attendait pas à ce que sa mère réagisse. Elle n’était guère plus libre que ses enfants de contester l’autorité de son mari, mais il dit quand même ce qu’il pensait, car elle, au moins, supportait de l’entendre. Leur famille n’était pas très différente de la majorité des autres. On avait enseigné aux parents de Raimund, tout comme à leurs parents avant eux, que Dieu était leur Père aux Cieux mais que, dans la plupart des maisons, Dieu, c’était le père.

  — La vie n’est pas juste, dit-elle en proie à une soudaine amertume.

  Elle reboucha le pot de crème et examina les cicatrices sur les fesses de son fils.

  — Dors sur le ventre.

  Avant de partir, elle se pencha pour embrasser le côté de son visage qui n’était pas enfoui dans l’oreiller.

  Une fois qu’elle eut quitté la pièce, Albert posa l’assiette sur la table de chevet, puis il porta le verre de lait aux lèvres de Raimund.

  — T’es né avec une grande gueule et pas de jugeote, dit-il.

  Il regarda Raimund boire, puis il coupa le sandwich en quatre et lui en donna un morceau.

  — À toi non plus, ça te plaît pas, dit Raimund.

  Tout en mangeant, il guettait des signes de colère sur le visage d’Albert, mais il n’y décelait que de la fatigue.

  — Non, ça me plaît pas. Pour le moment, tu la boucles. Et arrête de mesurer ton Schwanz. Un jour, il sera plus gros que le sien, et à ce moment-là tu pourras l’engueuler.

  Raimund se tourna sur le côté et, tout en mastiquant son sandwich, il pensa à l’amertume qu’il avait perçue dans la voix de sa mère. Il pensa à elle. À la femme qu’elle était et à la relation qui existait entre son père et elle.

  Elle s’appelait Annaliese. Elle se réveillait plus tôt que le reste de la famille afin de préparer le petit déjeuner ; un chapelet glissé entre les doigts, elle s’agenouillait près de la table de la cuisine avant d’aller à la grange ramasser les œufs et rapporter un pot de lait frais. Raimund se levait tôt, lui aussi, attiré par le ténébreux silence qui régnait dans la maison. Tandis qu’il longeait le couloir et descendait l’escalier, traversait le salon pour s’arrêter enfin près de la porte fermée de la cuisine, il s’imaginait qu’il était invisible et écoutait les murmures de sa mère, qui récitait ses prières en égrenant son chapelet.

  Un matin, dès qu’elle eut fini de prier et quitté la maison pour aller ramasser les œufs, il se faufila dans la cuisine. Il ouvrit le placard à gâteaux avec l’espoir d’y trouver un morceau du Kirschkuchen de la veille. Le gâteau aux cerises avait disparu, mais il y avait en revanche un livre ouvert, posé à plat pour marquer la page. Il lut sur la tranche : Anna Karénine, Tolstoï. Un mois plus tard, alors qu’il s’était réfugié dans l’étroit garde-manger pour échapper au courroux de son père à propos d’une corvée qu’il n’avait pas faite, il trouva un essai à la reliure fragile rangé derrière la boîte à farine. Il venait de lire le nom de l’auteur et le titre de l’essai – De l’Assujettissement des femmes, John Stuart Mills – lorsque sa mère ouvrit la porte et tendit la main pour prendre un bocal de prunes.

  — Remets-ça là comme si tu ne l’avais jamais trouvé, murmura-t-elle en découvrant Raimund, et je ne dirai pas à ton père où tu es.

  C’était devenu entre eux une sorte de pacte, une promesse mutuelle. Raimund ne parla à personne des lectures secrètes de sa mère. Il se rappelait les titres et les auteurs, mais s’il était facile de déduire qu’Anna Karénine parlait d’une femme, il ne comprenait pas le mot assujettissement. Dans la maison Kaufmann, on ne lisait pas pour le plaisir : les deux seuls ouvrages que son père tenait pour acceptables étaient un grand et lourd volume de la Bible à reliure de cuir et La Nation armée du baron von der Goltz, tous deux ostensiblement exposés sur une étagère du sa
lon. Il réfléchit longuement au secret de sa mère ; ce n’était pas son genre de perdre du temps en activités inutiles. Il en conclut qu’il s’agissait en quelque sorte de textes sacrés qui lui procuraient une autre forme de nourriture spirituelle.

  Raimund s’apprêtait à prendre un deuxième morceau de sandwich lorsque des cris retentirent au-dehors. Albert se précipita vers la fenêtre qui donnait sur la cour.

  — C’est maman, chuchota-t-il.

  Raimund bondit hors de son lit, éteignit la mèche des lampes, puis clopina jusqu’à la fenêtre. Non sans un mélange de stupeur et de fascination, ils écoutèrent leurs parents se disputer dans la brasserie. Leur mère, aux accents si doux et si patients d’habitude, élevait la voix, à tel point que les deux frères en eurent des frissons. Ensuite, la porte de la brasserie s’ouvrit avec violence et leur père sortit d’un pas mal assuré, tout en essayant de fuir vers le portail de la cour. Leur mère apparut à sa suite et le frappa dans le dos à l’aide d’un tisonnier d’acier pris dans la cheminée. Heinrich s’écroula, les bras levés au-dessus de la tête pour se protéger. Elle lui porta alors un coup aux jambes. Il hurlait si fort que leur saint-bernard, enchaîné à sa niche près de la grange, poussa ses tyroliennes de chien en témoignage de compassion.

  — Je sais pourquoi tu étais en retard ! En rentrant, tu empestais ! Le jour de l’anniversaire de ton fils, rien que ça ! Et après, tu le fouettes parce qu’il t’a demandé pourquoi il ne pouvait pas manger à l’heure ? Espèce de fumier !

  Penchée au-dessus de son mari, elle brandissait le tisonnier avec l’air de se demander où frapper ensuite.

  — Débauché ! hurla-t-elle en lui donnant un coup de pied dans les côtes.

  Elle se tourna vers le chien qui aboyait toujours.

  — Tais-toi !

  Puis elle regarda vers la maison. Raimund et Albert plongèrent sous le rebord de la fenêtre.

  Ils l’écoutèrent rentrer et fermer la porte derrière elle. Elle verrouilla tous les accès à leur demeure, sans oublier la brasserie. Albert referma la fenêtre et ils se recouchèrent. Dans la maison comme dans la cour régnait un profond silence. Raimund se demanda où leur père allait dormir, maintenant qu’il ne pouvait plus pénétrer dans la maison. Dans la grange, très probablement.

  — Tu crois que pour maman, demain, ça va bien se passer ? demanda-t-il

  Son père n’avait jamais frappé sa mère, mais maintenant il craignait qu’il ne se mette à lever la main sur elle.

  — Ja. Mieux que bien, répondit Albert. Pour une fois, ta grande gueule a servi à quelque chose. D’après moi, on n’aura plus à attendre papa pour manger à l’heure.

  — Pourquoi était-il en retard ?

  — Tu as senti le parfum qu’il avait sur lui ?

  — Ja.

  — Si je te le dis, tu tiendras ta langue ?

  — Ja.

  — Jure-le.

  — Je le jure sur ma vie, dit Raimund avant de se signer dans l’obscurité.

  — Il fréquente une Freudenhaus.

  Raimund avait déjà entendu ce mot dans la bouche de certains garçons à l’école. Il avait ri avec eux, feignant de savoir de quoi il s’agissait. De retour chez lui, il avait demandé à sa sœur aînée ce que ce terme signifiait, et Liliane lui avait répondu que c’était une maison pour femmes de mauvaise vie. Il ne savait pas très bien ce que voulait dire « de mauvaise vie », mais l’expression lui avait fait penser que c’était une maison particulière pour femmes en mauvaise santé.

  — Comment tu le sais ? demanda Raimund. Et Otto, il le sait ?

  — C’est Otto qui me l’a dit. Papa l’a emmené dans une Freudenhaus l’année dernière, pour ses seize ans.

  — Pourquoi est-ce que papa et Otto iraient visiter une maison pleine de femmes en mauvaise santé ?

  Albert pouffa de rire et se redressa sur un coude.

  — T’as rien pigé, hein ? C’est une maison de putains. Tu sais, les femmes qui couchent avec des hommes en échange d’argent. Comme Marie-Madeleine.

  — Papa fait ça ? Il a fait ça à Otto ?

  — Ja. Otto a dit que c’était pour le débourrer un peu.

  Raimund se pencha vers la table de nuit, prit la part de Torte et, tout en méditant les propos de son frère, se mit à manger.

  — Ça n’a peut-être pas été trop difficile, poursuivit Albert. Même le hongre de Papa, il se laisse moins faire qu’Otto. C’est pas à moi qu’il va faire le coup quand j’aurai seize ans. Tu peux attraper des maladies, avec ces bonnes femmes. Du genre qui te font pourrir le Schwanz.

  Raimund lécha ses doigts visqueux – ils avaient le goût sucré du gâteau fourré aux noix – puis les essuya sur le côté du matelas. Il distinguait tout juste les contours du visage de son frère. Chez Albert, la puberté semblait s’être annoncée du jour au lendemain avant même qu’il n’ait eu treize ans. Sa voix était devenue plus grave ; son pénis, plus long et plus gros, et il avait acquis toute une forêt de poils pubiens. Un jour qu’ils se lavaient dehors, Raimund avait vu Albert jeter un regard à leur père pour s’assurer que ces changements étaient normaux. La bedaine de celui-ci retombait de façon obscène au-dessus de son pénis. Heinrich avait surpris le regard de son deuxième fils et affiché un grand sourire.

  — Même le meilleur taureau a besoin d’un abri, avait-il dit en jetant une serviette à Albert. Donc te voilà enfin un Kaufmann. Dans deux ans, je t’emmènerai chez quelqu’un qui te montrera comment t’en servir.

  Raimund se rallongea. Qu’est-ce qui avait bien pu clocher la veille ? Leo et lui auraient-ils dû se retrouver à l’église plutôt qu’à la mairie et conclure leur pacte là-bas ? Jouer au poker annulait-il l’effet des prières ? À sa connaissance, sans pour autant donner à Leo ce qu’il voulait, le Notre Père n’avait pas semblé lui faire de mal, ni à sa famille.

  — Raimund ?

  — Quoi ?

  — Qui as-tu prié ?

  Il hésita. Albert n’était pas cruel ni sarcastique comme Otto, mais il aimait bien le taquiner de temps à autre.

  — J’ai dit le Je vous salue Marie.

  — Ach, lança Albert en étouffant un rire dans son oreiller.

  Raimund se redressa sur un coude, but le restant de son lait et déposa le verre sur la table de nuit. Albert écarta alors l’oreiller de son visage.

  — Raimund ! Comment as-tu pu être aussi bête ? Réfléchis. Pourquoi irais-tu prier une vierge si tu veux que ton Schwanz grandisse ? Elle est vierge ! Et sainte, en plus ! Elle n’est pas censée s’occuper des Schwänze !

  — Leo a dit le Notre Père, et ça n’a servi à rien non plus !

  — Bien sûr que non ! Notre Père céleste ne veut pas que ton Schwanz grandisse avant l’heure, sinon tu vas t’en servir pour pécher.

  — Bon sang, alors je prie qui, moi ?

  — Personne. Du moins pas pour ça. C’est la nature. Herr Professor Richter dit qu’on ne peut pas forcer la nature. Que notre corps se met à exister comme il l’entend.

  Albert réfléchit un moment avant de poursuivre.

  — Mais je ne crois pas que tes prières aient été perdues. Elles sont juste allées à maman.

  Raimund ne trouva rien à répondre. Albert avait raison. Ses prières à la Vierge avaient fait un détour indispensable pour exaucer celles de la personne qui en avait le plus besoin chez eux : leur mère. Raimund n’avait été que le canal par lequel la Vierge Marie avait agi, ouvrant sa main bénie pour laisser tomber la carte lumineuse qui avait révélé la vraie nature de son père. Un atout dans sa manche, qui avait donné en temps voulu à sa mère une raison légitime de se révolter.

  Un miracle s’était produit, après tout.

  *

  * *

  Il y avait les éléments que tout le monde connaissait : Immanuel Richter était le fils de Friedrich et Alexandra Richter, propriétaires aisés d’une manufacture de porcelaine, d’une filature et d’une papeterie, toutes situées à Augsbourg. Bernhardt, le fils aîné, avait été formé pour reprendre la man
ufacture et les deux usines dont il hériterait, ce qui lui convenait parfaitement car le commerce le fascinait. Immanuel, second fils et dernier enfant, n’aspirait nullement à diriger les affaires de la famille. En tant que cadet, les conventions lui imposaient de devenir soit un homme de Dieu, soit un soldat de l’armée allemande. Cependant, Friedrich Richter ne respectait pas toujours les conventions, son sens des affaires et sa vision générale de l’existence ayant bénéficié de sa nature progressiste. Plus attachée aux convenances, son épouse veillait à le maintenir dans les limites de la respectabilité, tout en profitant elle aussi de la liberté que leur conférait la richesse afin d’ignorer certaines attentes imposées par leur milieu. Son vœu le plus cher était le bonheur de ses deux fils. Elle se joignit donc à son mari pour encourager Immanuel à accomplir son désir de devenir un homme instruit et de voyager. La seule condition qu’ils imposèrent à leur fils fut de revenir à Augsbourg quand il se marierait et d’y élever ses enfants, pour qu’il puisse siéger au conseil d’administration familial et devenir propriétaire de la manufacture et des usines s’il arrivait quelque chose à son frère.

  Immanuel obtint son premier diplôme d’Histoire à l’université de Tübingen et, avec la bénédiction hésitante de ses parents, son doctorat en littérature à Oxford. Dans le cadre de ses études, et afin de satisfaire le vif intérêt qu’il portait aux cultures étrangères, il voyagea dans de nombreux pays exotiques, au Pérou, en Argentine et au Chili pour ce qui était de l’Amérique du Sud ; au Maroc et en Égypte pour ce qui était de l’Afrique du Nord ; puis il entreprit une expédition de six semaines au Congo. Ensuite, il enseigna aux États-Unis, à Harvard. Et à Oxford, Berlin, Budapest, Saint-Pétersbourg, Vienne, Prague et, pour finir, à Bucarest. C’est là qu’il rencontra Adelinde, sa future épouse. La famille de celle-ci insista pour qu’ils se marient en la cathédrale Saint-Joseph de Bucarest, forçant le frère aîné et les parents d’Immanuel à se rendre dans un pays qui ne les intéressait nullement, bien qu’Alexandra Richter fût soulagée d’apprendre que sa future bru était catholique, et non orthodoxe, ainsi qu’elle l’avait craint.

 

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