Book Read Free

Bohemian Flats

Page 13

by Mary Relindes Ellis


  Au terme d’une autre de ces journées passées en ville, Raimund avait fait part de ses impressions à Alžběta et lui avait demandé pourquoi elle n’avait jamais déménagé à Minneapolis, où elle aurait pu mieux gagner sa vie en enseignant l’anglais.

  — Tu te souviens de ce qu’a dit le tailleur ? Mais toi, dis-moi : comment peut-on vivre une vie sans passion ? La vie, c’est la passion.

  Arrivé sur le pont de Washington Avenue, il s’arrête un moment, toujours perdu dans ses pensées. Il a beau se rappeler les plaisirs auxquels il a goûté cet après-midi, il n’en demeure pas moins écœuré par la ville. Cette Amérique n’est pas celle qu’il avait imaginée. Les immigrés n’y sont pas les bienvenus et nulle part cette réalité n’est plus manifeste que sur les Flats.

  Dans la lumière blême du mois d’avril qui s’achève, il regarde sa nouvelle maison en contrebas, sur la rive ouest du Mississippi. Lui qui recherchait la joie de vivre*, il a appris en six mois ce qu’était l’existence sur les Flats. Alors qu’il se tient là, debout sur le pont, il formule deux vœux : jamais il ne s’installera là-haut, en ville, et il fera officiellement changer son nom en son équivalent américain, Raymond.

  Il garde en mémoire la mise en garde d’Alžběta à propos des incidents du dimanche, ce moment de la semaine qui fournit aux journalistes des deux villes de quoi alimenter leurs rubriques de faits divers et donner encore d’autres surnoms aux Flats. Si la majorité des maisons hébergent des familles, les Flats abritent aussi une importante population de jeunes gens célibataires, qui, le soir venu, s’enivrent souvent. Ils hantent la rive du fleuve et les ruelles séparant les maisons, en quête d’aventures – une épouse dont le mari travaillerait de nuit ou une adolescente qui, désobéissant à ses parents, s’exposerait au déshonneur. Les rixes qui éclatent à propos de ces femmes convoitées sont aussi perçues comme des distractions, pour peu que les hommes y survivent et se rendent au travail le lendemain. Ils crânent et se pavanent fièrement pour montrer que, malgré une dent en moins ou un visage tuméfié, ils ont tenu bon. Mais parfois, aussi divertissantes soient-elles, ces bagarres tournent mal et quelqu’un meurt d’un coup de couteau fatal dans la gorge, un poumon, le cœur ou le ventre. Il arrive également que l’on assiste à des disputes entre maris et femmes, et, plus rarement, entre voisins. Durant la semaine, aucun citadin ne se trouve jamais mêlé à de tels actes de violence. C’est la vente de bière tchèque et slovaque brassée maison qui, le dimanche, attire les habitants de la ville vers les Flats. Honza et son frère Radim en sont les principaux producteurs.

  — Ils descendent nous acheter notre bière, mais ils n’apprennent jamais, Honza a-t-il dit un jour à Raimund. Il n’y aurait pas de bagarres s’ils ne nous insultaient pas ou s’ils ne me disaient pas que ma bière est trop chère. Moi, je leur réponds : « Alors ne l’achetez pas. Rentrez chez vous. » Mais ensuite, ils l’achètent. Je leur dis : « Ne la buvez pas ici. » Je leur dis que maintenant qu’ils ont leur bière, ils n’ont qu’à l’emporter chez eux. Mais ça a l’air d’en amuser certains, de rester ici.

  D’après Honza, la police du Troisième District redoute les dimanches soir sur les Flats. Elle les a même rebaptisés du nom d’un quartier infâme de New York. Un dimanche soir, caché derrière les arbres tout proches de l’escalier, Raymond regarde la police s’avancer. Tandis que les hommes en uniforme descendaient du pont, munis de lanternes et de matraques, Raymond a entendu ce que disait le sergent à ses collègues :

  — C’est les gars du Septième Jour. Vous pouvez bien vous être réveillés avec le bon Dieu ce matin, si vous ne faites pas attention, c’est avec le diable dans les rôtisseries de l’Enfer que vous irez vous coucher ce soir.

  Raymond a la surprise de constater que l’homme qui a failli lui fracasser le crâne est fidèle dans ses amitiés – aussi contradictoires qu’elles puissent paraître. Honza est propriétaire de plusieurs chevaux de trait ou de selle, qu’il garde dans une écurie du quartier de Seven Corners, au sommet de la falaise. En matière de chevaux, Honza ne fait confiance à personne, pas même à Radim. Mais il lui arrive d’avoir besoin d’aide quand on l’embauche pour effectuer quelque transport dans sa charrette ou qu’il faut extraire et rapporter de la falaise, tout en haut, des dalles de calcaire nécessaires à l’utilisation du four extérieur. Il est alors fréquent qu’il fasse appel à Kyle Takelo, le tonnelier finlandais. Quand ce dernier n’est pas disponible, Honza sollicite Raymond et c’est ainsi qu’il remarque toute l’affection et l’attention que Raymond porte aux chevaux.

  — Tu es comme Kyle, lui dit-il un jour. Tu as une belle voix. C’est à leur voix que les chevaux reconnaissent les hommes et qu’ils leur font confiance.

  Honza vivait avec sa seconde épouse quand Raymond a emménagé sur les Flats, mais en moins de trois mois, Branka l’a quitté pour aller vivre « en haut de la colline », ainsi que les habitants des Flats désignent les quartiers sud de Minneapolis. Et quand un voisin a affirmé l’avoir vue dans une pension douteuse, Honza n’a pas tenté de la faire revenir.

  — Elle est là où est sa place, s’est-il contenté de déclarer.

  Ils n’étaient pas légalement mariés d’ailleurs, mais sur les Flats, rares sont ceux qui considèrent qu’une telle formalité est requise pour parler de mariage. Raymond a appris grâce à Alžběta que Berta, la première épouse de Honza, était morte en couches. Deux mois après le départ de Branka, Honza s’est trouvé une troisième compagne, Božena, qu’il a épousée et installée chez lui. Les gens l’appellent Žena. Elle n’est pas jolie comme Branka, mais elle n’est pas laide non plus. Elle aime Honza d’un amour sincère, sauf quand il prend du retard dans les corvées dont il doit s’acquitter. Sa colère est alors féroce, tous peuvent l’entendre.

  — C’est une bonne chose, qu’il soit partiellement sourd, fait observer Raymond à Alžběta, un jour que les cris de Žena retentissent jusqu’au bout de la rue.

  Alžběta est en train de râper du chou, qu’il sale et répartit dans des pots en grès.

  — Toutes ses bonnes femmes ont un nom qui commencent par B. Y a-t-il une raison à cela ? demande-t-il soudain.

  Elle prend une grosse tête de chou et, avec un long couteau, la coupe en deux sur un billot qu’ils ont installé dans le jardin.

  — C’est son destin, à Honza, d’être condamné à cette lettre de l’alphabet. Jamais A, mais B. Enfin, ça pourrait être pire.

  Un vendredi, à la sortie du travail, Raymond décide de ne pas rentrer tout de suite chez lui. Il passe une demi-heure au Pračna Saloon, à boire une bière, puis il traverse le pont qui mène à Nicollet Island. Il est fasciné par cette île et par sa situation au cœur de la ville. Aucun ouvrier n’y habite, ils ne peuvent s’offrir les coûteux appartements Eastman en pierre calcaire ni les grandes maisons de style victorien. Les passants qu’il croise semblent inquiets de sa présence. Une attitude qui éveille sa méfiance. Afin de ne pas être vu, il ne quitte plus les zones boisées et se dirige vers la rive. Là il s’assied et regarde les chutes de Saint-Antoine jusqu’au coucher du soleil. Alors seulement il reprend le chemin des Flats ; après avoir longé à toutes jambes les rails du pont de chemin de fer et ses arches multiples, il gagne la rive ouest, puis se dirige vers le sud. En cette fin du mois d’avril, les bourgeons sont sur le point d’éclore. Il descend la falaise vers l’extrémité ouest du village des Flats. Il n’est pas encore allé très loin lorsqu’il entend chanter : une silhouette se dessine, debout sur la rive. Surpris, il se jette au sol et rampe lentement dans sa direction. C’est une femme. Mais il a à peine fait un geste qu’une brusque douleur aiguë lui traverse les omoplates. La pointe d’un couteau s’enfonce dans son dos.

  — Ne bouge pas, chuchote une voix.

  Raymond lève les mains, paumes visibles. L’homme roule à ses côtés et Raymond parvient à se dégager. C’est le tonnelier finlandais. Raymond aperçoit une grande lame qui scintille.

  — Je ne vais pas te tuer, dit Kyle à voix basse. Mais ne t’approche plus de ma femme.
<
br />   — D’accord, répond Raymond tout aussi bas.

  Il contemple la longueur du couteau, le manche gainé de cuir.

  — Quel genre d’arme est-ce donc ?

  — Un grand couteau.

  Kyle met un doigt sur ses lèvres et se retourne pour contempler sa femme, qui chante toujours face au fleuve. Raymond ne comprend pas les paroles car elles sont en finnois ; mais, malgré sa grande mélancolie, ce chant est mélodieux et cadencé. Raymond est hypnotisé, comme si la mélodie était un filet qui le retenait captif. La voix se tait peu à peu, puis la femme tourne la tête dans leur direction. Raymond retient son souffle : elle a le visage baigné de larmes.

  Deux jours plus tard, tandis que Raymond rentre chez lui après le travail, la voix de soprano résonne toujours dans sa tête. Il descend Washington Avenue vers le sud où Gillian lui a dit qu’il y avait sur l’avenue un bordel caché derrière la devanture d’une mercerie.

  — Il est cher, lui a dit Gillian en frottant son pouce contre ses doigts, mais il vaut bien que tu économises ta paie. Les femmes sont…

  Là, il s’est interrompu et a levé les yeux vers le plafond, comme s’il songeait aux délices de l’une de ses récentes visites.

  — Les femmes sont, disons… des filles déchues de l’aristocratie. La porte d’entrée du bordel est dans la ruelle, et elle est rose.

  Il y a au moins trois merceries sur l’Avenue. Raymond s’engage dans la ruelle voisine de la première boutique. L’entrée de service est sombre et crasseuse, tant elle a dû être empruntée. Il longe alors l’immeuble suivant et tourne dans l’autre ruelle. Là non plus, il n’y a pas de porte rose. Mais au lieu de rejoindre l’avenue, il continue jusqu’au bout de la ruelle. Alors qu’il s’apprête à tourner à l’angle, vers l’arrière, il surprend deux hommes. Après un bref moment d’hésitation, il feint de n’avoir rien vu et poursuit son chemin. Oubliant la porte rose et ce pour quoi il était venu, il se dirige vers le pont et les Flats.

  Quand il parvient à la maison d’Alžběta, il est en sueur et il a la nausée. Sa voisine lui ordonne de s’asseoir à la table de la cuisine.

  — Tu es malade ? lui demande-t-elle.

  — Je ne sais pas.

  — Comment ça, tu ne sais pas ? Soit tu es malade, soit tu ne l’es pas.

  — J’ai vu Zalman.

  — Et alors ?

  — Avec un autre homme, dit-il d’une voix étranglée.

  Il ressent encore le dégoût que lui a inspiré cette brève vision. Il ne se rappelle pas comment était l’autre homme, seulement que Zalman le caressait. Alžběta n’a pas l’air étonné.

  — Il fait partie de ces…

  Elle lui coupe la parole :

  — De ces hommes qui ont des désirs différents.

  — Je croyais que vous aviez dit ne pas savoir pourquoi il n’était pas marié.

  — J’ai menti. En partie. Il se peut qu’il aime encore les femmes également. Il y a des hommes comme ça, dit-elle en agitant les mains de gauche à droite. Cinquante-cinquante.

  Il sent une tempête agiter son estomac et, renversant sa chaise, il se précipite vers l’évier. Alžběta attend qu’il ait fini, puis elle va chercher une bouteille de bière.

  — Bois ça tout doucement. À petites gorgées. Mais au fait, est-ce que Zalman t’a vu, lui ?

  Comme il fait signe que oui, elle s’assied et pousse un soupir.

  — Je le connais depuis environ cinq ans. S’il s’en prenait aux enfants, je ne serais pas d’accord. Mais lui, non. Il n’aime que les adultes.

  — Et il y en a d’autres comme lui, par ici ? demande Raymond.

  Dans sa bouche, l’amertume de la bière se mêle à celle de la bile. Il ne saurait s’imaginer en train de toucher ainsi un autre homme. À l’usine, il a entendu parler de tels individus : on les appelle des tantes, ou des tapettes.

  — Je ne sais pas. Et ça ne me regarde pas. Zalman s’occupe de ses affaires, exactement comme toi, là-haut, en ville. Les Flats lui offrent le même degré de liberté qu’à toi.

  — Vous ne croyez pas que d’autres ont deviné ? Il a plus de trente ans et il ne fréquente pas de femmes.

  — C’est possible. Tant qu’il reste discret là-dessus, qu’il fait ça ailleurs, il y a des chances qu’ils fassent semblant de ne pas savoir. Mais je ne sais pas ce qu’ils savent, ni quelle serait leur réaction si tu en parlais. N’éveille pas le chat qui dort. Je ne veux pas qu’il arrive malheur à Zalman. C’est un homme bon, et un tailleur habile. Ce qu’il fait pour son plaisir, ça le regarde. Ça peut bien te déplaire, mais ça ne change rien à ta vie, si ?

  — Non.

  — Tu peux continuer à penser à tes bonnes femmes, lui peut penser à ses bonshommes et les deux chemins ne se croiseront pas. Au fait, qu’est-ce que tu fabriquais dans les ruelles de Washington Avenue ?

  Il baisse les yeux et sent le feu de l’embarras envahir son cou et son visage.

  — C’est bien ce que je pensais. Maintenant, regarde-moi. On se met d’accord ? Tu gardes ça pour toi ?

  — Oui.

  Il relève les yeux et se mord la lèvre. Si forte que soit sa répulsion, il n’a aucune envie de blesser Zalman, à moins bien sûr que ce dernier n’ait le béguin pour lui.

  — Si tu crains qu’il s’intéresse à toi, je peux te dire que non, dit-elle d’un air amusé.

  — Comment le savez-vous ?

  — Je le sais. Maintenant, n’y pense plus et garde ça pour toi. Sinon, je débarque chez toi et je te cogne avec pire qu’un balai.

  Il était arrivé sur les Flats trop tard l’année précédente pour participer à la Morena – la fête du Printemps en Europe centrale, célébrée au mois de mai. Mais aujourd’hui, il a dix-sept ans et, comme cette date coïncide avec celui de sa première Morena, il estime que c’est la plus belle fête d’anniversaire qu’il ait jamais connue. Cependant, il ignore que c’est aussi le coup d’envoi d’une querelle d’ivrognes à propos du genre de l’hiver. Chaque année, Honza remet le sujet sur le tapis.

  — C’est le Bonhomme Hiver, lui dit Raimund entre deux gorgées de bière.

  La foule rassemblée sur la rive regarde un groupe de jeunes garçons qui transportent jusqu’au fleuve un mannequin de paille aux contours féminins

  — Pas en Bohême ! déclare Honza en levant son verre.

  Puis, du revers de la main, il essuie une traînée de mousse sur sa moustache.

  — Honza, on est en Amérique ! objecte Raymond. Ici, l’hiver est un homme. Les traditions doivent s’adapter quand on change d’endroit, sans quoi elles meurent. Les gosses ne font pas des bonnes femmes de neige, mais des bonshommes de neige.

  — Tu as tout faux, rétorque Honza. Un Noir des docks de Saint Paul m’a dit que le Mississippi est un homme. À quoi ça ressemblerait de jeter un homme dans le fleuve ? Est-ce que ça ferait venir le printemps ? Pousser des végétaux ? Non !

  Honza se lève et va chercher un autre verre de bière. Raymond est un peu interloqué par ce mannequin de paille et le sort qu’on lui réserve. N’est-ce pas un geste bien violent envers les femmes du village ? Cela n’a pourtant pas l’air de les déranger, puisque c’est la tradition. Sur les Flats, dans la plupart des maisons, ce sont les femmes qui font la loi. Et elles ont leur propre rite pour bannir l’hiver : elle font le nettoyage de printemps ou plantent les jardins. Depuis que le village existe, il n’y a jamais eu de patriarche déclaré sur les Flats, seulement une matriarche.

  — Alors jetez dans le fleuve une truie ou une ânesse en paille, lance Raymond en voyant revenir Honza avec un autre verre de bière. Pas une femme de paille.

  — C’est la tradition, répond Honza. Ici, c’est les Flats, c’est pas l’Amérique. Si on changeait la tradition, elle ne serait plus bohêmienne. Maintenant, silence. Les gars sont prêts.

  Les gars en question balancent le mannequin trois fois de gauche à droite, puis le jettent dans le fleuve en criant : « Noyez l’hiver ! » Un second cri s’élève parmi la foule : « Noyez l’hiver ! »

  Sur ce, la f
ête commence. Raymond dresse les tables en rondins avec l’aide de Kyle Takelo. Les femmes suivent : elles y disposent des saladiers de chou et de soupe aigre aux champignons, des plateaux sur lesquels sont posés un cochon rôti et du saumon fumé, du pain de seigle, du pain de pommes de terre et du pain noir, du fromage de chèvre typique de Bohême et des boulettes de pommes de terre, à côté de plateaux de gâteaux fourrés à la prune ou aux graines de pavot. Raymond et Honza apportent tonneau sur tonneau de bière tchèque et plongent des seaux de lait de vache et de chèvre dans des baquets remplis de glace, pour les enfants. En entendant les rots étouffés et le bruit tonitruant des flatulences qui font gonfler les fonds de pantalon, Raymond s’esclaffe et les femmes le grondent, tout comme elles grondent leurs enfants. Ensuite, il danse avec Alžběta, qui en profite pour lui présenter l’orchestre et son singulier mélange d’instruments et de musiciens : la grosse Mme Dušek au piano, Gabriel Balducci à l’accordéon, le jeune Joe Písek à l’harmonica et Birgitta Andersson au violon.

  — Et Zalman au violoncelle, ajoute-t-elle en faisant signe au tailleur.

  Raymond lève la main à son tour. Zalman et lui échangent un bref regard qui semble établir une complicité entre eux. Je ne vous ai pas vu. Zalman a taillé et peigné son abondante barbe rousse.

  Alžběta lui raconte également l’histoire du piano : c’est Honza qui l’a « trouvé » au sommet de la colline deux ans plus tôt et ils l’ont descendu, à l’aide de cordes, depuis le pont jusqu’aux Flats. Ils ont construit une solide charrette à bras suffisamment large pour y installer Mme Dušek et le piano. Quant à l’orchestre, il ne cesse de jouer que si une bagarre éclate et, ce jour-là, il en éclate deux.

 

‹ Prev